Auteur : Isa membre du WSAC (silencebleuvoila.fr mailto:silencebleuvoila.fr )
Base : Kyou kara Maoh
Genre : épique, suite de la série (épisode 41). Certainement OOC car toujours pas assez familière avec la série.
Couple : Wolfram X Yuuri et d'autres
Pas à moi je ne fais que m'amusez avec !
Merci à Luna pour sa bêta-lecture ! (et non, je ne les mettrais pas ensemble )
Demi sangCHAPITRE 2
"Ne fais pas ça!".
Il fixa ses mains où reposait un nourrisson puis la jeune femme brune qui le suppliait à genoux en face de lui. Sans réellement se rendre compte de ce qu'il faisait, il tint le bébé d'une main et attrapa son épée Morgiff de l'autre, pointant le tranchant sur le cou de l'enfant. D'une voix étrange, il dit:
"Il faut qu'il disparaisse, sa naissance elle-même est un pêché".
La brune se releva et s'écria en se jetant sur lui.
"Non!".
L'épée la traversa de part en part et les cris du bébé s'élevèrent, effrayé par les mouvements inhabituels. Le sang glissa sur Morgiff qui sembla apprécier son butin. Le liquide rougeâtre s'étala sur ses mains et sur le petit être qu'il tenait encore.
Yuuri se releva en sursaut. Il regarda ses mains et soupira de soulagement en les voyant non tachées de sang. Encore un rêve, toujours le même sous différents angles, le moment où cet homme qu'il incarnait tuait cette femme brune qui comptait tellement pour lui. Cette fois la scène avait été légèrement différente à cause de la présence du bébé. Il se prit la tête entre les mains et la secoua. Il n'en pouvait plus, il fallait que cela cesse! Il se rallongea et ferma les yeux. Demain il irait voir Murata, après tout son ami avait connu le Roi Originel et il pourrait peut-être l'éclairer quant à ces cauchemars. Il sentait au fond de lui que ces rêves étaient une prémonition. Quelque chose de grave devait se préparer à ShinMakoku. Impuissant, il serra les poings et se rendormit en espérant que Murata ait des réponses.
XXXXX
"Une femme brune aux longs cheveux?".
"Oui et je me réveille toujours au moment où je la tue".
"Pourquoi crois-tu que cela à avoir avec Shinou?".
Yuuri fit la moue et fixa d'un air sceptique la réincarnation du grand mage Mazoku.
"Il n'y a que les Maoh qui peuvent utiliser Morgiff".
"Oui, mais pourquoi Shinou?".
"Et bien, même si je ne suis pas lui, j'ai tout même une partie de son âme en moi, non? Quand je deviens le Maoh. Et puis, je suis sûr que c'est un homme". Murata leva les yeux et se laissa aller en arrière sur sa chaise. Yuuri le fixa, son ami semblait réfléchir puis leurs yeux se rencontrèrent.
"Je ne sais pas Shibuya. Je ne me souviens pas de cette femme. Shinou a épousé une Mazoku de haut rang, fille d'un royaume voisin afin de consolider les liens et de réunir les pays. Ils ont eu des enfants qui ont continué le règne et développé ShinMakoku, puis la transmission du Maoh a changé selon sa volonté et tu connais la suite".
Yuuri soupira puis sirota son jus de pomme.
"Et s'il avait eu une aventure extra conjugale?".
"J'en doute. C'était une personne très droite et juste".
Le Maoh secoua la tête. Tout le monde avait sa partie de ténèbres, personne n'était parfait, et il devinait que cet homme ne l'était vraiment pas.
"Pourquoi ne puis-je pas retourner là-bas?".
Murata baissa la tête.
"Je ne sais pas. Je suis vraiment désolé pour toi. Je sais que tu aimais beaucoup y être. Mais je n'ai plus aucun pouvoir, je suis redevenu un simple étudiant Japonais. Je ne peux pas t'aider".
XXXXX
Ken regarda Yuuri s'avancer dans la foule. Il baissa ensuite les yeux vers sa tasse.
"Mais qu'est-ce que tu fabriques Shinou? Pourquoi lui remémorer une telle tragédie?".
Il se leva en déposant la monnaie puis prit le chemin de retour. Ses pensées dérivèrent involontairement vers son passé qui n'était pas réellement le sien.
"Bonjour, Votre Excellence. Comment allez-vous?".
Daikenja fit un sourire à la jeune femme. Elle était âgée d'une trentaine d'années, avait de longs cheveux bruns qu'elle avait laissés libres. Son visage serein était pourvu de deux saphirs brillants et elle souriait.
"Riwalenn, vous êtes toujours aussi charmante".
"Et vous êtes toujours aussi flatteur, Votre Excellence".
Elle fit un petit rire et Daikenja sourit. Sa bonne humeur était communicative et il aimait l'avoir dans le palais. La guerre s'éternisait et aucune lueur d'espoir ne subsistait, au contraire, la découverte des boîtes de pouvoir avait rendu l'avenir encore plus sombre. Shinou faisait de son mieux, mais il présageait une fin malheureuse. La destruction du monde?
Il secoua la tête devant l'inquiétude qui traversa les doux yeux devant lui et reprit un air normal.
"Avez-vous visité votre famille?".
"J'en reviens à l'instant. Ils m'ont demandé de rester avec eux, mais...Je n'ai pas voulu. Je me sens plus utile ici".
Il hocha de la tête. Elle avait grandi auprès de Shinou dans un petit village humain près de la frontière du Sud. Elle était sans doute la personne la plus proche du nouveau dirigeant des Mazokus mais elle était Humaine.
"Que diriez-vous d'une tasse de thé?".
Elle le prit par la main et ils se dirigèrent vers les cuisines, d'un pas tranquille.
"Avez-vous été voir Sa Majesté?".
"Non, il est très occupé, un conseil de guerre. Je me demande si cela se terminera un jour".
"J'en suis certain. Les Humains et les Mazokus devraient pouvoir trouver un terrain d'entente".
Elle acquiesça en silence. Il sentit sa main serrer par la poigne de la jeune femme. Ils passèrent près d'un groupe de femmes Mazokus et des murmures s'élevèrent. Il savait que Riwalenn n'était pas appréciée par la noblesse à cause de ses origines, mais la brune acceptait les regards froids sans complaintes. Il savait qu'elle faisait cela pour Shinou. L'amour qu'elle lui portait était connu de tous. Il pressa à son tour la fine main, il était jaloux de son ami et lui en voulait, car Shinou n'avait jamais montré aucune chaleur, aucune tendresse envers elle. Et pourtant elle lui restait fidèle.
Ken serra les poings et les dents. Dieu qu'il s'en voulait.
XXXXX
Heeri leva son épée et la posa sur le cou de l'homme agenouillé face à lui. Souriant, il pressa le tranchant contre la peau délicate, faisant apparaître une fine rayure rouge. Un geignement s'éleva ainsi qu'une plainte:
"Je vous en supplie, laissez-moi en vie, je vous obéirai en tout".
"Comme tu as obéi à Lord Waltener?".
L'homme pâlit et secoua la tête ce qui élargit la blessure et éclaboussa la lame. Il se calma aussitôt. Heeri releva son arme puis fit un signe à ses soldats d'emmener l'homme.
La prise de Foresta avait été rapide. Comme il s'y attendait, aucun problème majeur n'était venu entraver son action. Il n'avait perdu aucun de ses hommes et tous ses ennemis avaient été abattus ou emprisonnés. Seul le roi et quelques-uns unsde ses partisans avaient réussi à s'échapper, mais il s'en fichait. Il avait atteint son premier objectif.
Il fixa le trône vacant puis se retira dans sa chambre. Il se laissa tomber sur son lit en soupirant.
Etait-ce réellement la bonne solution?
Devait-il continuer ce massacre?
Il pensa à la raison qui l'avait poussée à entreprendre cette campagne. Il avait vu sa mère se faire tuer sous ses yeux par des Mazokus, alors qu'elle était sans défense, sans arme. Il leur ferait payer.
Il se retourna pour se mettre sur le dos et prit son pendentif entre les mains.
Pourquoi le portait-il encore? N'était-ce pas en contradiction avec son comportement? Il l'enleva de son cou et l'éleva dans les airs. Le lion n'avait pas perdu de son éclat malgré les années, le métal utilisé, dérivé de l'argent, était l'un des plus stables qui puisse exister. Il allait en guerre contre le Maoh et il portait ses insignes. Quelle contradiction! Il remit le collier en place et se réinstalla sur le ventre, fermant les yeux.
Devait-il continuer ce massacre?
Cela faisait plusieurs dizaines d'années que ce plan avait été mis en route. Il avait d'abord pansé ses blessures et s'était entraîné pour devenir plus fort. Ensuite il avait rencontré Maellen qui lui avait apporté le soutient financier qui lui manquait. Il avait réuni des hommes qu'il avait à son tour entraînés. D'une centaine de partisans, le groupe s'était agrandi, réunissant des personnes qui avaient subi la même tragédie que lui, qui souhaitaient se venger de ce monde régi par les Mazokus. Mais sa volonté était plus grande, il n'y avait pas que les Mazokus qui devaient payer...
Etait-ce réellement ses pensées? Ou celles de Maellen?
Voulait-il vraiment tuer ces pauvres gens?
Mais il ne devait rester aucun survivant, le monde devait être enfin purifié des fautes passées. Et il mettrait un terme à ces conflits une bonne fois pour toute. Belal était quasiment arrivé à ses fins mais avait échoué au dernier moment. Cela était donc envisageable, surtout qu'il savait l'homme peu futé. Il ne ferait pas les mêmes erreurs que DaiShimaron et irait lentement. Il laisserait venir à lui l'armée du Maoh et l'anéantirait sur ses propres terres. Il l'attendait de pied ferme. Il savait qu'elle ne mettrait pas bien longtemps à venir. Les ambassadeurs avaient été les premiers exécutés. Von Voltaire ne resterait pas neutre devant ce fait.
Epuisé par ses pensées et cette journée de tuerie, il s'endormit d'un sommeil sans rêves.
XXXXX
"Je viens de recevoir un pigeon des ambassadeurs que j'avais envoyé à Foresta".
"Et?".
Gwendal fixa son espion. Yozack s'était installé sur une chaise et avait posé ses pieds sur la table face à lui. Même en présence du Maoh, le Mazoku n'hésitait jamais à faire comme bon lui semblait. Peut-être la seule personne à laquelle il montrait un tant soit peu de respect était Conrad, et encore. Gwendal s'approcha du rouquin et remit les jambes de celui-ci à terre.
"D'après eux, rien d'étrange n'a lieu à Foresta, mais ce message remonte déjà à deux jours. Je suis inquiet".
"Tu veux que j'aille là-bas?".
"Oui, j'aimerais que tu enquêtes sur ces rumeurs et que tu me fasses un rapport hebdomadaire. S'il y a vraiment un groupe qui cherche à se battre, nous devons l'arrêter avant que cela ne devienne trop sérieux".
Yozack se redressa et s'approcha de Gwendal en souriant.
"C'est tout ce que vous voulez de moi, Votre Excellence?".
Le grand brun ouvrit des yeux d'abord surpris puis les plissa en se détournant.
"Imbécile!".
Yozack éclata de rire puis sortit de la pièce pour rejoindre sa chambre. Son visage ne montrait plus aucun air de plaisanterie mais était devenu aussi sérieux que celui de son supérieur. Si Gwendal sentait un problème à Foresta alors il devait faire vite. Il ne fallait pas laisser le temps à la guerre de reprendre pas après que la paix se soit finalement installée.
Il prit un sac de voyage qu'il utilisait à chaque fois puis invita la personne frappant à sa porte d'entrer. Il fixa son meilleur ami. Celui-ci souriait tristement.
Yozack était sans nulle doute la personne le connaissant le mieux et il savait que quelque chose clochait chez lui depuis un moment déjà et c'était la raison pour laquelle il ne le quittait pas d'une semelle.
Il s'avança vers Conrad et le prit dans ses bras, les deux restant silencieux. Après un instant, Yozack se recula et lui fit un vrai sourire.
"Viens-tu avec moi?".
Conrad secoua la tête et s'installa sur le lit.
"Pas cette fois. Wolfram ne va pas bien et Gwendal m'a demandé de m'occuper de lui".
"Je peux deviner. Sa seigneurie doit se sentir seul".
Le châtain acquiesça. Yozack continua à ranger des affaires dans son sac. La présence de Conrad n'était pas un fait inhabituel. Ils se considéraient comme de vrais frères, ils avaient grandi ensemble, combattu ensemble, fait les quatre cent coups ensemble. Mais, ils n'avaient jamais été plus loin que le stade d'une amitié fraternelle. Pas qu'il aimait les hommes, la compagnie d'une belle femme, Humaine ou Mazoku, ne lui déplaisait jamais, mais il n'était pas contre le fait de goûter à cet homme derrière lui. Mais il ne le ferait pas, par respect pour leur profonde amitié, et il voulait qu'elle dure.
Et puis, Conrad avait déjà quelqu'un...
"Promets-moi de faire attention".
"Je te le promets!".
