Auteur : Isa membre du WSAC (silencebleuvoila.fr mailto:silencebleuvoila.fr )
Base : Kyou kara Maoh
Genre : épique, suite de la série (épisode 40). Certainement OOC car toujours pas assez familière avec la série.
Couple : Wolfram X Yuuri et d'autres
Notes : bon, j'ai mis des mois à publier cette partie et je n'ai pas eu le temps d'écrire la suite, donc je ne vous promets rien dans l'immédiat, je termine d'autres fics pour le moment mais je continuerai celle-ci plus tard ne vous en faites pas ! D'ailleurs si je sais qu'elle est appréciée je ferais peut-être un effort en la plaçant plus au devant des prioritaires XD
Je ne tiens pas en compte de toute la seconde saison et cette fic se situe toujours après le retour de Conrad de Daishimaron.
Demi sangMerci à Luna pour ses corrections
CHAPITRE 3
Yuuri ferma les yeux et s'immergea dans sa baignoire. Ses pensées ne cessaient de se bousculer. Maintenant il était certain que c'était bien Shinou qu'il incarnait dans ses rêves car la jeune femme brune l'avait appelé par ce prénom. Le décor avait été différent des autres fois où ils se trouvaient dans une chambre. Cette fois, il s'agissait d'un jardin où il avait aperçu une fontaine en retrait. Mais il n'avait jamais vu cette construction à ShinMakoku ou dans d'autres palais qu'il avait visité.
Encore une fois le bébé était présent.
Encore une fois il avait levé Morgiff contre le cou du nourrisson.
Et encore une fois c'est la femme qui terminait transpercée par la lame.
Mais pourtant la scène avait continué et le grand mage des Mazoku était apparu. Yuuri n'avait pu comprendre leur discussion mais l'homme aux longs cheveux bruns lui avait pris le bébé des mains et l'avait emporté.
Alors est-ce que Murata lui avait menti? Etait-il au courant? C'était fort possible maintenant qu'il avait ce nouvel indice. Mais son ami avait peut-être oublié...Vu son âge avancé cela ne serait pas une impossibilité.
Yuuri voulut sortir la tête de l'eau mais à sa grande surprise et joie, il se sentit aspiré vers le bas.
XXXXX
Conrad fixa Wolfram. Celui-ci regardait par la fenêtre et ne s'était même pas retourné quand le châtain l'avait salué. Il hésita sur la marche à suivre puis s'assit sur le canapé de la pièce. La chambre que partageaient le Maou et son frère n'avait pas changée. Sauf plusieurs toiles représentant divers paysages et un portrait de Greta s'étaient installés sur les murs. Il termina son examen des lieux et reposa ses yeux marron sur le blond. Il pouvait deviner que Wolfram avait gagné quelques centimètres. Les Mazoku grandissant très lentement, leur croissance s'étalait sur une centaine d'années et Wolfram approchait les quatre-vingt ans. Parfois les Mazoku pouvaient prendre dix centimètres en très peu de temps. Il remarqua aussi que Wolfram ne portait plus son épée ce qui était chose exceptionnelle pour lui. Mais les temps de paix pouvaient changer bien des choses, la preuve avec lui-même.
Il ferma les yeux et imagina facilement ce que pouvait ressentir son petit frère. La solitude de la perte d'un être cher auquel on a difficilement exprimé ses sentiments et dont on ne connaît pas la réciprocité. Au fond de lui, Conrad était persuadé que Yuuri aimait le blond, mais Yuuri était trop naïf pour s'en être rendu compte. Et puis, Wolfram était un garçon et cela Yuuri devait avoir du mal à l'accepter.
Il sursauta légèrement quand la voix basse de son frère s'éleva:
"Qu'est-ce que tu veux?".
Conrad ne put empêcher un petit sourire de traverser son visage. Wolfram lui parlait toujours ainsi avant, un mélange de froideur et d'irrespect. Un ton qui avait disparu petit à petit après l'arrivée de Yuuri.
"Je suis venu te dire bonjour".
"Et bien, tu peux repartir maintenant".
Conrad se leva et s'approcha cette fois de son frère.
"Je n'ai rien à te dire, Weller. Laisse-moi".
Weller. Alors qu'avant qu'il ne parte en reconnaissance plusieurs mois auparavant, il l'appelait encore par son prénom. Wolfram devait sans doute souffrir plus qu'il ne s'y attendait. Instinctivement, il prit le jeune garçon contre lui et le serra. Le blond voulut se dégager mais la poigne de Conrad tint bon. Une fois que Wolfram fut calmé, il relâcha un peu son étreinte sans le laisser partir.
"Je suis désolé, Wolfram".
"De quoi? De m'avoir pris les derniers moments avec Yuuri ou d'être parti encore une fois sans prévenir?".
Il s'attendait à la deuxième remarque mais pas à la première et il lâcha son frère de surprise.
"Pris les derniers moments?".
Wolfram acquiesça en le fixant avec froideur.
"Il n'avait qu'une seule idée en tête. Te récupérer envers et contre tout. Il ne pensait qu'à toi, rien qu'à toi. Qu'est-ce que j'étais censé faire?".
Conrad baissa les yeux devant la fureur des émeraudes face à lui. Il n'avait jamais pensé à sa conduite de cette façon.
"Ce n'était pas mon but".
"Vraiment? Parce que sinon tu ne pouvais pas mieux t'y prendre".
"Wolfram! Je ne suis pas son fiancé!".
Le blond se mordit les lèvres et se détourna.
"Il aurait peut-être mieux valu. De toute façon, si jamais il revient ici, je mettrais les choses au point. On va tout stopper".
"Tu ne l'aimes pas?".
"Ce n'est pas la question".
"Je crois au contraire que si".
Le blond pencha la tête puis soupira.
"Il le sait déjà".
"Et qu'a-t-il répondu?".
"Rien. Il m'a souri puis il est parti".
"Wolfram. Je ne suis pas amoureux de Yuuri. Je l'aime autant que je peux t'aimer. Je le considère comme mon petit frère et comme mon maître. Mais rien d'autre, je te le jure".
Les poings serrés, Wolfram se tourna encore vers lui. Des larmes pointèrent et il se jeta sur son frère qui le prit contre lui.
"Chut, du calme, il reviendra, j'en suis sûr".
"Ne puis-je aller là-bas?".
Conrad se recula pour le fixer et allait répondre quand une porte s'ouvrit avec fracas et une voix haut perchée s'éleva :
"Conrad! Wolfram! Nous avons un sérieux problème! Son Altesse est revenue!".
XXXXX
"Quoi?".
"Euh, et bien c'est à dire...".
Heeri fronça les sourcils devant l'indécision de son soldat.
"On a un petit problème".
Il soupira et se leva.
"Quel genre de problème?".
"Et bien quand nous avons voulu tuer les derniers prisonniers, un type a surgi de nul part nous en a empêché".
"Comment ça?".
"Il s'est interposé et s'est mis à crier que nous ne devions pas faire cela".
Heeri se prit le front dans la main.
"Et encore? Pourquoi vous vous êtes pas débarrassé de lui?".
"A cause de son allure, il a les cheveux et les yeux noirs, votre excellence".
Il ouvrit des yeux surpris puis fit signe à son homme qu'il le suivait. Ils se rendirent dans les sous-sols du château de Foresta où se trouvait la prison. Il aperçut l'attroupement des soldats armés ainsi qu'un jeune garçon à moitié nu et trempé. Il s'approcha du groupe et un chemin lui fut ouvert vers le nouvel arrivant. Des yeux noirs se posèrent sur lui, un visage enfantin mais qui pour le moment montrait un sérieux qui le rendait plus vieux. Une serviette blanche autour des hanches était le seul vêtement qu'il portait. Ses cheveux noirs étaient trempés et de l'eau dégoulinait par endroit.
Amusé, Heeri fit un sourire.
"Et bien, vous avez piqué une tête dans les douves?".
Yuuri tourna aussitôt la tête vers lui et s'écria:
"Pourquoi ces hommes tuaient-ils ces pauvres gens?".
"Cela ne te regarde pas, gamin! Pour qui te prends-tu?".
"Je suis Yuuri Shibuya! Je suis le...".
Le silence s'installa. Le garçon avait posé une main sur sa bouche pour s'empêcher de parler. Il avait dû comprendre que se présenter dans un lieu inconnu, au milieu de personnes inconnues, n'était peut-être pas la bonne stratégie. Ce fait le fit sourire plus largement. Intéressant: impulsif mais pas si stupide. Il fit signe à ses hommes de le prendre et il se détourna.
"Emmenez-le dans mes quartiers. Nous allons discuter".
Il reprit la route pour la salle du trône. Arrivé là, il avisa la présence de Maellen. La femme s'était assise sur le siège habituellement occupé par le roi de Foresta. Elle releva son visage masqué vers lui.
"Que se passe-t-il?".
Il décida de ne pas lui révéler toute la vérité. Après tout, la présence de Yuuri Shibuya ne la regardait en aucune façon. Et puis, il pouvait aisément deviner ce qu'elle lui ferait. Mais même s'il était le Maou, il était encore jeune et ne méritait certainement pas de mourir. Enfin...Pour le moment.
"Rien d'important. Un stupide humain qui a voulu sauver les autres".
Elle fit un petit rire et se leva avec majesté. Elle s'approcha de lui et posa ses mains dans son cou. Il cacha une grimace, il détestait être touché et surtout par cette femme. Elle le serra contre lui et murmura contre son oreille.
"La victoire est proche, demain c'est ShinMakoku que nous écraserons".
Il ne répondit rien et elle se détacha de lui, le sourire aux lèvres.
"Je ne souhaite que les voir nous supplier d'épargner leur vie".
Il acquiesça en silence.
XXXXX
Yuuri s'approcha de la fenêtre de la chambre.
Il avait été surpris par le lieu dans lequel il avait atterri. Une espèce de baignoire en bois dans laquelle flottaient des poissons morts. Il avait de suite compris qu'il n'était pas dans son château. Pas de Gunther ou de Wolfram pour lui sauter dessus. Il était donc sorti du récipient avec le plus de majesté que possible et avait trouvé avec soulagement une petite serviette qu'il avait utilisée pour se sécher et ensuite cacher son inimité. Après il était sorti de la pièce pour voir un spectacle affligeant. Des hommes se faisaient couper la tête sur des billots. Son sang n'avait fait qu'un tour et il s'était de suite interposé en criant d'arrêter ce massacre. Sur le coup les soldats avaient stoppé puis il s'était retrouvé encerclé. A partir de ce moment tout avait été très vite. Un homme qui devait être leur chef l'avait interpellé et ensuite il se retrouvait dans cette pièce toujours à moitié nu, attendant le bon vouloir de son hôte.
Il avait été surpris par la froideur des yeux bleus. Même Gwendal avait plus de pétillement dans les siens. De toute évidence l'homme devait être âgé de plus de trente ans, mais s'il était un Mazoku sans doute autant que Gwendal. Son visage était aussi sévère mais le sourire qu'il lui avait présenté était agréable. Il ne le connaissait pas. Il se serait souvenu de lui sinon.
Il se retourna en entendant une porte grinceret ouvrit la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Une femme pénétra dans la pièce et il ne put détacher son regard d'elle comme elle avançait vers lui. Elle portait une robe blanche à dentelles qui lui donnait l'air d'un ange. Ses longs cheveux blonds tressés lui parvenaient aux hanches et son visage présentait une douceur qu'il n'avait jamais vue chez personne. Elle lui souriait.
"Bonjour, êtes-vous Yuuri Shibuya?".
Sa voix, comme toute sa personne, était belle et Yuuri acquiesça sans mots. Elle s'approcha de lui et l'examina plus attentivement, le faisant rougir de cette proximité.
"Hum, ça devrait aller. Heeri est plus grand que vous mais en attendant...".
Elle l'attrapa par le bras et le tira avec elle.
"Suivez-moi".
Il se laissa faire sans protester. Qui pouvait ne pas lui obéir? Elle le fit passer dans une autre chambre et le fit rester au milieu de la pièce. Il la regarda farfouiller dans une penderie et en sortir un pantalon et une chemise. Elle se tourna vers lui, toujours souriante et lui tendit les vêtements.
"Je crois que vous vous sentirez plus à l'aise si vous êtes habillé".
Yuuri regarda vers le bas et devint écarlate. Il avait complètement oublié qu'il ne portait qu'une simple serviette. Il prit les affaires et attendit. Elle le fixa un instant puis s'exclama:
"Oh, je vois".
Elle se retourna pour le laisser se changer. Yuuri s'exécuta rapidement puis dit d'un ton très bas.
"J'ai terminé".
Le pantalon et la chemise étaient bien trop grands pour lui. Même s'il faisait parti de la moyenne en taille au Japon, dans ce monde-ci il était plutôt petit. Elle s'avança vers lui et commença à arranger ses vêtements. Yuuri ne disait rien. Cette femme avait l'air si noble qu'il se demanda comment elle pouvait faire le travail d'une femme de chambre. Une fois le pantalon resserré à l'aide d'un lien, elle s'attaqua à la chemise dont elle plia les manches. Une fois satisfaite, elle se recula pour le regarder.
"Nous vous trouverons d'autres vêtements plus tard. Mais vous êtes très bien ainsi".
"Mer...Ci".
Elle fit un petit rire.
"Ne soyez pas timide avec moi. Je m'appelle Riware et je vais m'occuper de vous durant votre séjour parmi nous".
Yuuri la fixa avec surprise.
"Séjour?".
"Et bien, vous êtes un invité d'Heeri, n'est-ce pas?".
Heeri, cela devait être le nom de leur chef. Il hocha de la tête, ne sachant que répondre. Elle lui prit les mains et l'emmena encore une fois vers un autre lieu.
"Je vous trouve adorable. J'aurai cru que le Maoh serait un homme froid à l'allure cruelle".
Il s'arrêta vivement quand elle prononça son titre. Elle stoppa aussi et lui sourit.
"Ne vous en faites pas, vous n'êtes pas en danger. Je garderai votre secret, mais pour cela...".
Elle le fit entrer dans une nouvelle pièce qui devait être sa propre chambre. Il fut surpris par le vide, aucun ornement aux murs. Elle dut comprendre car elle dit:
"Je ne vis ici que depuis quelques jours. C'est pour cela qu'il n'y a rien".
Elle le fit s'asseoir devant sa table et ouvrit l'un des tiroirs pour en sortir une perruque blonde. Elle la plaça sur sa tête.
"Voila, vos yeux noirs devraient passer. Je n'ai pas de verres de contact pour le moment".
Il se fixa dans le miroir puis la regarda.
"Je ne comprends pas".
Elle baissa ses yeux bleus puis murmura:
"J'espère que vous pourrez nous aider...".
XXXXX
"Du calme Gunther. Pourquoi est-ce un problème?".
Wolfram acquiesça à la question de son frère. Le monde était en paix et le Maoh ne risquait plus rien de la part des Humains. Le ministre aux longs cheveux reprit son souffle les mains sur ses cuisses. Après un instant il se remit droit et s'écria toujours si fort:
"Son Altesse est revenue, mais nous ignorons où il se trouve!".
Wolfram fronça les sourcils. Et alors? Ce n'était pas la première fois que Yuuri revenait dans leur monde autre part qu'à ShinMakoku. Il regarda Conrad poser une main apaisante sur l'épaule de Gunther. Celui-ci avait les yeux mouillés comme il les avait souvent depuis plus de deux ans et que la discussion portait sur le brun. Wolfram trouvait qu'il exagérait mais n'avait jamais rien dit car il ressentait le même déplaisir à l'absence de Yuuri.
"Calme-toi. Ulriche doit le savoir".
"C'est ça le problème. D'après son étoile, il se trouverait dans le Sud et si nos calculs sont exacts, en comparant l'étoile de Cheery-sama, Son Altesse se trouverait quelque part en Foresta".
Wolfram vit son frère pâlir et intervint aussitôt en voyant Gunther commencer à pleurer.
"Quoi! Qu'est-ce qui se passe à Foresta?".
Conrad tourna la tête vers lui et serra les dents.
"Viens allons voir Gwendal".
Il suivit le grand châtain à l'extérieur tout en continuant à le questionner.
"Conrad! Qu'est-ce qui se passe!".
Il sentait son cœur battre plus rapidement. Le comportement de son frère était étrange. N'y avait-il plus de raison de s'en faire? La paix ne régnait-elle pas partout? Et si Yuuri était en danger?
Ils pénétrèrent en trombe dans le bureau de l'aîné des frères qui donnait des ordres à quelques soldats. Wolfram pâlit à son tour en entendant les paroles.
"Préparez un régiment d'une centaine d'hommes.Nous partons immédiatement".
Le visage sévère et inquiet de Gwendal se tourna ensuite vers eux.
"Ani-ue, que se passe-t-il?".
Gwendal le fixa un instant puis fit une grimace.
"Je viens d'apprendre que le château de Foresta est tombé. Nous ignorons encore qui est à la tête de tout cela. Mais je suppose que c'est encore un humain qui veut suivre la voie de Belal".
Wolfram ouvrit la bouche mais il ne trouva rien à dire. Il regarda vers son grand frère et baissa les yeux. Ainsi, la guerre allait reprendre? Tous les précédents sacrifices n'avaient donc servi à rien?
à suivre...
