Bien entendu, comme je ne suis pas leur auteur, les personnages de Naruto ne m'appartiennent pas. Seule la pensée est libre des droits d'auteurs.
Rappel du chapitre précédent :
Ce n'est qu'après que l'heure du déjeuner soit dépassée depuis plus d'une demi-heure, alors que Naruto et Sakura pestaient contre ce sans cœur qui les faisait poireauter inutilement pendant plusieurs heures, puis les faisait bosser comme des malades pour les faire mourir d'épuisement sous prétexte qu'ils étaient en retard (à qui la faute ?), et qui les affamait, que Sakura se rappela finalement de la commission dont l'avait chargé l'énergique maître de Lee.
Rancunière, elle pensa un instant garder l'information pour elle, mais à la pensée qu'un tête à tête avec le maître des tortues ne faisait certainement pas partie de la liste des dix meilleurs moments de la vie du ninja copieur, elle s'empressa d'aller l'informer que maître Maïto Gaï désirait le voir de façon non officielle à l'heure du déjeuner, dans la taverne la plus merveilleuse de la ville, pour s'entretenir avec lui d'informations les plus importantes et plus confidentielles qu'il existe. C'est-à-dire, connaissant son exagération sans limite, sans doute trois fois rien, sinon il n'aurait pas fait un tel tintamarre.
Kakashi soupira. Ce rendez-vous ne lui inspirait rien de bon. Il se demandait vaguement ce que pouvait bien tenir à lui dire Gaï. Habituellement, il aurait pensé à un nouveau défi, mais le point de rendez-vous n'était pas en plein air. Et pour parler d'une nouvelle mission, ou d'un problème de sécurité, la discussion pouvait se passer dans le bureau de Tsunade.
Cela avait tout l'air de s'annoncer comme une de ces discussions strictement sérieuses et personnelles qu'il fuyait habituellement comme la peste. A moins que Gaï n'ait un service à lui demander. De toutes façon, il savait ce qui l'attendait s'il ne venait pas au lieu indiqué. Gaï n'était pas du genre à lâcher prise facilement. Lorsqu'il avait une idée dans sa fichue tête, il était impossible de le faire abandonner. Et il était prêt à absolument tout, même aux choses les plus embarrassantes possibles pour l'obtenir. Et connaissant sa patience et sa persévérance légendaires, il était sûrement encore en train de l'attendre à la taverne.
Il y a décidément des journées plus exécrables que d'autres.
L'air résigné, Kakashi soupira :
- « Et en plus de ça, il va encore me dire que je suis en retard ! »
Chapitre 3 : Conciliabule
Le moins que l'on puisse dire, était que le ninja masqué n'était pas un inconnu dans la taverne. Plusieurs usagers le saluèrent respectueusement, tandis que le patron lui désigna le fond de la salle d'un signe de la tête, en se fendant d'un grand sourire. Après tout, c'était grâce à des clients dans le genre de Sharingan Kakashi ou de Maïto Gaï que les affaires marchaient rondement bien. Les ninjas moins prestigieux espéraient gagner en prestige en les côtoyant quelques heures, et les admirateurs venaient également nombreux pour se faire leur propre avis de la légende. Sans compter qu'on ne s'ennuyait généralement pas quand la bande au complet était là. Entre les récits d'exploits semi inventés et semi réalistes, accompagnés des bruitages de combat délirants, des blagues de potaches et des paris incessants qu'ils se lançaient, l'ambiance était tous les soirs très animée. Mais vous connaissez sûrement déjà bien ce genre de soirées entre célibataires !
- « C'est rare de te voir ici en journée Kakashi, tu es tombé du lit ? Tu n'es pas censé t'occuper de l'équipe 7 ? Iruka avait donc tort, tu leur laisses du temps pour manger. Il chouinait que tu les ligotais avec un plat chaud sous le nez et puis que tu comparais la longueur du filet de bave. »
- « A ton avis, où sont-ils à l'instant même où je te parle ? Je suis juste venu chercher un nouveau mètre, le mien n'est plus assez long pour mesurer celui de Naruto !»
Le patron ricana, notant intérieurement la pseudo info pour la ressortir à Iruka le soir même. Qu'importait que ce soit vrai ou non si cela lui permettait d'assister une nouvelle fois à une grande leçon de morale et de psychologie entre le tempétueux Iruka, et le placide Kakashi. Une chance pour eux qu'Iruka n'était jamais lassé du manque d'efficacité de ses plaintes, et des remarques méprisantes qu'il récoltait. Dire que les deux étaient souvent à couteaux tirés était un euphémisme.
- « Gaï t'attends au fond, je vous ai mis dans un coin tranquille, loin des oreilles indiscrètes d'espions ennemis et des jolies filles qui pourraient te distraire, comme il me l'a demandé. S'il te sort le grand jeu et te mets la main sur l'épaule, méfie-toi. »
Avec un grand sourire taquin que l'on pouvait deviner au ton badin et léger de sa voix et aux plis marquant le tissu noir de son masque et le coin de ses yeux, Kakashi répondit du tac au tac sans se laisser démonter :
- « Qui te dis que je n'attends pas ce moment depuis mon plus jeune âge. Souhaite moi bonne chance. »
Les plus jeunes ninjas alentours s'esclaffèrent. Inutile de préciser qu'ils avaient tous compris la plaisanterie de leur aîné. Et tous étaient assez censés pour savoir qu'une quelconque romance entre les deux était strictement impensable, même si leur complicité derrière leurs chamailleries était apparente pour les yeux des plus avisés. Gaï n'avait pas assez de poitrine pour pouvoir plaire à Kakashi. Une telle complicité était souvent présente entre shinobis de la même génération. Tous savaient que pour convaincre Kakashi d'accepter un service, il fallait passer par Gaï. Et vice-versa. Même l'hokage, lorsqu'il se faisait du souci pour l'un d'eux, préférait avoir l'avis de l'autre. A force de tester leurs limites, les deux hommes se connaissaient sur le bout des doigts, et pouvaient déchiffrer à coup sûr toutes les réactions de l'autre, y compris les plus infimes et les plus inconscientes. Leur proximité s'était nouée au fil des ans, presque à leur insu. Mais cela ne les empêchait pas de se comporter souvent l'un envers l'autre comme s'ils étaient encore les sales gosses qu'ils étaient autrefois.
Kakashi se fraya un chemin entre les tables, sa mauvaise humeur commençant à se dissiper et à s'évanouir comme l'ombre sous un soleil assez vif pour la chasser (n'en déplaise à Shikamaru). L'âme plus sereine, il apprécia presque de voir Gaï qui l'attendait à l'écart. A l'heure actuelle, il était en train de prouver par a + b à un anbu d'une table voisine, à grands renforts de gestes effrénés, la véracité d'une histoire incroyable mais vraie qui lui était arrivée pas plus tard que la veille. Pour qu'un anbu ait du mal à y croire, elle devait être gratinée. L'anbu profita de la distraction de l'arrivée de Kakashi pour se fondre dans le décor. Pourtant, maître Gaï n'avait tourné la tête qu'un instant.
-« La peste soit de ces maudits anbus arrogants et présomptueux. Ils croient toujours tout savoir mieux que les autres ninjas. Mais c'e sont la force intérieure et la volonté inaltérable qui sont le véritable rempart d'un homme ! » Hurla-t-il d'une voix puissante à travers la salle, comme un gourou souhaitant en convaincre ses fidèles, les deux points serrés levés au-dessus de la tête en geste de victoire. « La persévérance, le travail, l'entraînement, c'est cela qui fait d'un ninja un guerrier fiable et puissant, et non la paresse d'un génie sûr de lui, mais qui fuit devant la moindre difficulté, et abandonne la discussion pour s'enfuir !... Qu'en pense mon rival éternel ?»
Gaï s'était levé et le toisait à présent de toute sa haute stature. Il avait tout oublié du motif qui lui avait fait convoquer son rival pour cet étrange conciliabule. Son œil luisant et buté mettait son invité au défi de lui démontrer le contraire, certain que l'ex anbu n'hésiterait pas à défendre le parti de son ancienne équipe, et saisirais au vol l'attaque personnelle déguisée qu'il venait de lui lancer. N'avait-t-il pas résumé, en quelques phrases assassines, le fondement majeur de la rivalité entre les deux hommes.
Son sourire dévoilait une immense rangée de dents qui luisait intensément, comme pour indiquer aux personnes alentours que seule une admiration sans faille était autorisée. Gaï avait toujours eu l'art de se comporter comme s'il était convaincu lui-même d'être le mélange détonant d'un sex-symbol et d'un super héros de comics américain. Mais personne ne se serait jamais avisé d'essayer de le détromper, car Kakashi mis à part, personne n'était jamais sorti indemne lorsqu'il s'était malheureusement trouvé entre le maître des tortues et ses convictions personnelles.
-« J'en pense que mon estomac est trop creux pour pouvoir philosopher pendant des heures, sur un sujet qui n'intéresse que toi. », répliqua-t-il posément avant de dépasser Gaï pour aller s'installer sur la chaise face à celle que l'autre ninja venait juste de quitter.
Il regarda quelques instants autour de lui, silencieux, laissant assez de temps de silence pour faire retomber l'ardeur de son collègue, qui se marmonnait pour lui-même des reproches venimeux pour avoir offert à son rival une nouvelle occasion de le moucher. Les paires d'yeux qui les fixaient depuis plusieurs minutes se tournèrent de nouveau vers la pitance baignant dans leur propre assiette.
Lorsqu'il vint se rasseoir, le chakra de l'ombrageuse panthère de Jade s'était considérablement apaisé. Sa voix avait quitté les aigus hystériques et il resta quelques secondes accoudé au bord de la table avant de parler. L'immobilité des traits de son visage indiquait le retour d'un des rares moments de tranquillité qui le traversaient dans la journée, et que certains auraient comparés au calme revenant après une tempête, lorsque le ciel s'est époumoné de toutes ses forces, crachant toute sa rage, déferlant sa colère, et se trouve contraint de reprendre son souffle sous peine de s'étouffer lui-même. Gaï ne s'acharnait pas contre des maisons de briques qu'il était sur de ne pas arriver à faire s'écrouler.
- « Ravi de voir que tu as trouvé un moment dans ton emploi du temps chargé pour venir me voir. Comment vont tes élèves ? Ils m'ont paru emplis de dynamisme ce matin.»
Il montra du doigt l'écorchure qui ornait toujours le menton de Kakashi, et que l'on apercevait à travers la déchirure que le coup avait causée au masque.
- « Eh bien, disons pour faire court qu'ils dépensent toujours leur énergie à tort et à travers. Mais qu'au moins ils passent une partie de leur temps libre à élaborer des projets communs. Il y a quelques frictions entre eux…. Mais les rivalités peuvent être de grands facteurs de progression ! Il n'y a qu'à voir les résultats que tu as eus avec Lee. Le tout est de les garder sous contrôle.»
Et c'était la partie la moins évidente !
- « Et Sasuke, comment s'est-il remis de l'attaque de son frère ? Malgré ta force, tu as été assez secoué toi-même par ce qu'Itachi t'a fait subir. Est-ce qu'il t'a parlé de la vision qu'il lui a montrée ? J'étais là-bas, avec Jiraya, et j'ai pu voir qu'il était vraiment dans un sale état. Même Jiraya est inquiet à son sujet. »
Gaï ne manqua pas la légère crispation de la main de Kakashi sur la nappe. Ses doutes se vérifiaient. C'était bien là le sujet qui semblait préoccuper son rival de toujours, et le faisait paraître l'ombre de lui-même depuis plusieurs jours. Il avait toujours été assez distrait, bien sûr, mais il y a certaines limites à ne pas dépasser. Depuis sa guérison, Kakashi avait recommencé à lire très attentivement les pages de son livre fétiche sans jamais les tourner, et comme Gaï avait pu le constater encore ce matin, il restait plongé de plus en plus longtemps dans des pensées malsaines et inutiles. De plus, la veille au soir, signe qui trompait encore moins, il n'avait pas réagit à la blague désopilante de Kurenaï qui s'était lâchée et avait taquiné Iruka sur son penchant suspect à inviter en dîner en tête à tête les jeunes shinobis naïfs et célibataires de Konoha. Il s'était d'ailleurs éclipsé discrètement peu après.
- « Je lui ai posé plusieurs fois la question » commença Kakashi. « Mais il ne répond qu'à moitié. Il a l'art des phrases évasives qui sont censées répondre, mais noient seulement le poisson dans l'eau du bain. » Chose dans laquelle lui-même excellait également. « A moins de le ligoter et de le menacer de le livrer à Sakura et à Ino les pieds et poings liés, je ne vois pas comment je pourrais arriver à le faire parler. Il n'a jamais été bavard, mais ces derniers jours il est vraiment à cran. Et il ne semble pas supporter que Naruto ait plus de puissance que lui. Je pense qu'il a eu un grand choc en s'apercevant que malgré ses efforts, il n'avait pas réussit à progresser assez pour vaincre son frère et venger sa famille. Mais il faut qu'il parvienne à prendre son mal en patience. »
- « Bien, parlons de toi maintenant. »
L'unique sourcil argenté s'éleva presque jusqu'à la racine de ses cheveux. Même si Gaï était l'une des très rares personnes avec qui il parlait de sa vie privée (qui était somme toute bien limitée), cela devait faire au minimum deux années complètes qu'une question strictement personnelle n'était pas venue sur le tapis. Gaï avait toujours eu le chic de poser les mauvaises questions aux mauvais moments. A croire qu'il savait en permanence comment mettre mal à l'aise son meilleur ennemi. Pour l'avoir connu pendant de nombreuses années, Kakashi s'était aperçu qu'en vérité, Gaï avait deux visages. D'un côté, celui au sourire plus blanc que blanc de l'excentrique individu à collants verts qui pouvait être lourd, stupide, inutile et ridicule au possible, et vous donner envie de prétendre ne l'avoir jamais rencontré pour ne pas ternir votre image de marque auprès des jolies demoiselles. De l'autre, l'expression grave et sérieuse qu'il avait actuellement en face de lui, et qui apparaissait dès qu'il fallait s'engager dans une bataille sérieuse où il dévoilait l'immense étendue de ses capacités destructrices (qui faisaient que les rares ennemis qui en réchappait ne le sous-estimaient jamais une seconde fois, et que ses alliés l'estimaient malgré ses pitreries incessantes), ou bien lorsqu'il abordait un point qui lui paraissait important.
-« Hum, hum ! Serait-il possible de capter ton attention deux ou trois minutes, sans que tu te mettes à me dévisager en pensant à dieu sait quoi ? C'est effrayant !»
-« Peut-être, mais rapidement alors. Je ne suis pas en congé cet après midi, moi ! J'ai trois monstres qui ont sacrément besoin d'une séance défouloir qui les rende incapables physiquement et mentalement d'élaborer le moindre coup tordu. Et qui leur fasse regretter amèrement au minimum jusqu'à la semaine prochaine d'en avoir tenté un ce matin. »
-« Comme si tu avais prévu d'arriver à l'heure ! » Rétorqua son interlocuteur. « Saisis plutôt l'occasion qui t'est offerte de parler de tes soucis à quelqu'un qui ne reste pas de marbre et qui est en mesure de répondre aux questions que tu te poses. »
-« A supposer que ces réponses existent, je ne suis pas convaincu que tu sois la personne la plus apte pour les trouver. » commença à argumenter le Jounin, espérant encore contre toute logique pouvoir s'en sortir avec cette excuse.
-« Toujours la même attitude puérile… Tu sais que qui n'essaie rien n'a rien. Tu ne peux pas présumer avant d'avoir essayé. Deux cerveaux valent mieux qu'un… » Le débit de parole du ninja commençait à devenir rapide et hystérique, et ses traits étaient en train de retrouver leur mobilité naturelle, ce qui ne présageait rien de bon si Kakashi n'intervenait pas. Il devait calmer le jeu avant que Hulk, l'horrible monstre vert destructeur ne revienne prendre possession de ce corps pour le reste du repas.
-« OK, OK, OK… Je m 'incline. Je répondrais à tes questions de mon mieux, si tu me jures que toute cette conversation restera strictement confidentielle, et que tu gardes ton calme jusqu'à ce que je sortes de ce lieu. »
-« Marché conclu ! Je n'en espérais pas tant de ta part. »
Les deux frères ennemis se fixèrent quelques instants.
-« Bon Dieu ! Je me suis fait avoir comme un bleu ! » Kakashi soupira devant le sourire de Gaï dont les extrémités remontèrent subitement jusqu'aux deux oreilles. « Vas-y, que veux-tu savoir ? »
-« Absolument rien ! Je sais bien que ta fichue fierté, qui fait de toi quelqu'un de si classe et populaire, t'empêche de t'épancher des heures durant sur une épaule compatissante. Même s'il s'agit de la meilleure épaule de Konoha. Musclée, douillette…Mais je voulais juste t'informer que tu n'es pas seul au monde, et qu'il y a des gens qui se font du soucis pour toi… » Gaï n'appréciait pas dire ce genre de sensibleries, mais son rival avait la détestable habitude de vouloir porter tout le poids des injustices du monde sur son dos, et d'agir comme si personne ne se souciait de son sort. « Et ce matin, je t'ai croisé en allant entraîner mon équipe, alors que tu rendais ta visite matinale à Obito, et je t'ai aperçu rejoindre la tienne alors que mes propres élèves avaient déjà effectué plusieurs heures d'entraînements... »
-« Mes stratégies d'entraînement ne regardent que moi. »
-« Je ne suis pas en train de critiquer la façon dont tu entraînes tes élèves. En ce domaine, seul les résultats comptent, et au dernier tournoi, tes élèves étaient plutôt bien classés. » Ils avaient même battu les siens. « Je te parle simplement du fait que ces temps-ci ta conduite est inquiétante, voir malsaine. Tu as toujours été assez renfermé, mais ces derniers jours tu bats des records. Alors loin de moi l'idée de t'empêcher de te transformer en statue à la mémoire de nos chers disparus, mais ce n'est pas la place où tu seras le plus utile à Konoha… Et ce n'est pas cela non plus qui fera avancer le Schmilblick ! »
-« Je sais déjà tout ce que tu me dis. Ecoute, si je te parais si songeur ces temps-ci, c'est que je suis désespérément en train de chercher une solution à un problème qui se passe juste sous mes yeux et qui risque fort de se terminer en drame. » Il se repoussa une de ses mèches argentées, essayant de peser le poids de ce qu'il pouvait dire à Gaï. Après tout, il ne faisait que des suppositions qui reposaient plus sur son intuition et sur des changements d'attitude entre ses deux élèves, que sur des preuves formelles. Sasuke filait un mauvais coton, mais de là à alerter les autres professeurs sur le devenir du dernier Uchiwa allié au village…Sasuke ferait tout pour ne pas suivre l'exemple de son frère, quoique Orochimaru tente. Il ne voulait pas que l'on apprenne que Sasuke était sa cible, et qu'il soit montré du doigt. Ni que l'on murmure à son sujet entre ninjas. Il savait pour l'avoir vécu qu'en plus d'être destructrices, les rumeurs n'apportent aucune solution.
Gaï vit le doute dans la profondeur de l'œil de Kakashi s'affermir de manière irréversible en détermination. Quand le jounin avait ce regard là, même la bête fauve de Konoha savait qu'elle n'arriverait pas à ébranler la fichue tête de mule. Mais s'il n'avait pas eu cette détermination légendaire depuis son plus jeune âge, il n'aurait jamais survécu seul toutes ces années.
-« Ecoute, je reconnais que tu as raison au moins sur un point. Au lieu de cogiter seul dans mon coin, je ferais mieux de passer plus de temps sur le terrain. Il faut que j'arrive d'urgence à ressouder mon équipe. Peut-être que Yondaïme se cassait autant la tête à mon sujet. »
-« En temps qu'ancienne tête brûlée mal lunée et sale gosse capricieux, tu n'as qu'à imaginer ce qui t'aurais convaincu à l'époque. » Et deux insultes lancées l'air de rien. Deux !
-« Le problème est que justement, rien de ce qu'aurait pu me dire mon professeur n'aurait eu d'influence sur ma façon d'agir. La clé du problème est très certainement dans la résolution du conflit entre Naruto et Sasuke. Seules les paroles de ses coéquipiers peuvent peut-être arriver à l'atteindre. Il ne doit absolument pas sombrer dans la rancœur ou dans un sentiment négatif quel qu'il soit… » …sinon il risque de se laisser gagner par l'âme noire de la marque que lui a apposée Orochimaru, pensa-t-il pour lui-même.
Le ninja masqué avait rarement eu un tel ton catastrophé dans la voix. Il y a quelque chose qu'il ne me dit pas pensa Gaï. Il en faut plus que la crise d'ado d'un jeune blanc bec pour effrayer mon éternel rival ! Il va falloir que je surveille ça de plus près. Comme dit le proverbe, deux hommes avertis en valent quatre.
Quelques minutes plus tard, les deux ninjas finissaient de déjeuner en blaguant et en s'esclaffant comme si de rien n'était. Ils étaient en train d'élaborer une combine pour adresser une fausse invitation galante à Iruka sans qu'il ne se doute de rien… Et s'ils invitaient également une fille en même temps ! Il y avait un excellent modèle d'invitation coquine dans le deuxième tome du paradis du batifolage. Le tout était de trouver une fille assez laide et assez collante pour transformer sa soirée en un véritable enfer…
Pendant ce temps là, les trois 'innocents' ninja de l'équipe 7 se dirigeaient à la hâte vers le point de rendez-vous, finissant d'avaler en marchant leur casse-croûte rapide.
Merci à Twin Sun Leader, Eleawin, Tashiya et Lebibou pour leurs reviews. Cliquez sur leur nom dans les reviews pour voir leurs fics, certaines sont vraiment très bien. Dans le prochain chapitre…eh bien, je pense à une nouvelle mission pour l'équipe 7. Et Kakashi aura fort à faire ! Des blessés en perspective. Reviews please.
