« Comment était votre anniversaire, Laurence ? »
« Hum... Déplaisant est probablement le terme le plus approprié pour décrire ce qu'il s'est passé. »
« Ah oui ? Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez. »
« Bien sûr, faites l'innocente. »
Avril lui adressa un sourire moqueur.
« Je vous ai acheté un petit quelque chose pour me faire pardonner » dit-elle en lui tendant un livre.
« Et on tuera tous les affreux... Très évocateur, Avril, vous m'incluez dans le lot ? »
« Boris Vian vous aurait probablement dépeint comme un gangster élégant, qui meurt de la façon la plus horrible qui soit. »
« D'ennui ? »
Alice éclata de rire, tandis qu'un léger sourire flottait sur les lèvres de Laurence.
« Avec vous, Avril, ce genre de fatalité ne risque pas d'arriver. »
Ils se dévisagèrent longuement en partageant ce moment de complicité rare. Finalement, il prononça doucement un « merci, Avril » si désarmant qu'Alice sentit son cœur s'emballer.
Elle hocha la tête, puis se détourna en masquant un rougissement. Elle allait remettre son casque lorsqu'elle entendit.
« Avril ? »
« Oui ? » demanda-t-elle en se retournant et en espérant bêtement qu'il l'invite à prendre un verre.
« La prochaine fois que vous me souhaitez mon anniversaire, vous passerez la pire nuit de votre vie en cellule. »
Il eut un dernier sourire arrogant et lui tourna le dos en se dirigeant vers sa Facel Vega.
« Évidemment... Tellement prévisible. »
Elle soupira, puis mit philosophiquement son casque.
« J'vous adore, Laurence ! » cria-t-elle alors à son adresse.
Il ne prit même pas la peine de se retourner, mais secoua la tête, seul signe qu'il l'avait entendue.
