- Non Steve. Nous en avons déjà parlé. Et je t'ai déjà dit non, objecta Cindy retournant dans le salon.

Steve la suivit.

- Pourquoi ?

- Parce que… je… euh… c'est… C'est trop tôt.

- Mais ça va bientôt faire trois semaines ! s'indigna Steve. Et elle a l'air de s'en sortir.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Qu'est-ce qui te dit qu'elle ne fait pas de cauchemars ?

- Parce qu'elle fait des cauchemars ?! demanda Steve, soudainement inquiet.

- Non, admit Cindy.

Steve la regarda confus. Pourquoi avancer l'argument des cauchemars alors ? Il voulut repartir dans le débat mais Cindy l'empêcha.

- Non Steve. Je ne reviendrai pas sur ma décision. Melany ne doit pas savoir que tu es son père. Fin de la discussion.

- Très bien, céda-t-il avec un bruyant soupir, témoin manifeste de son désaccord. Mais laisse-moi t'aider sur le plan financier.

- Je m'en suis toujours très bien sortie sans toi, refusa Cindy.

- Tu as toi-même dit que tu ne pourrais peut-être pas payer la pension de Vivaldi ce mois-ci, à cause des frais médicaux de Melany. Je vois bien à quel point ce cheval compte pour elle. Je serai plus que ravi de pouvoir aider.

- Steve…

- Tu ne veux pas que Melany sache que je suis son père. Ok. Je ne comprends pas mais je l'accepte. Par contre, je veux faire partie de sa vie et participer à son épanouissement.

Cindy ne répondit rien.

- S'il te plaît, implora Steve.

Ils ne purent continuer leur discussion car une tornade fit irruption dans la maison.

- Bonjour Maman ! lança Melany avec gaieté depuis l'entrée.

Un bruit de chaussures retombant au sol après avoir été balancées se fit entendre puis elle apparut dans le salon. Elle posa son sac de cours sur le canapé et repéra enfin Steve.

- Commandant ? Vous êtes encore là ? s'étonna-t-elle.

- Melany, interpella Cindy sur un ton de reproche.

- Euh oui. Oups. Pardon. Commandant.

Et elle mima rapidement le salut militaire.

- Bonjour Melany, salua en retour Steve, amusé. Comment vas-tu ?

- Très bien ! Le collège était ennuyant aujourd'hui. Ma cicatrice ne me démange presque plus et mon épaule ne me fait plus du tout mal.

Comme pour prouver ses dires, elle se mit à faire de grands cercles avec son bras gauche.

- Du coup…

Elle se tourna vers sa mère, tout sourire.

- … Est-ce que tu pourrais m'emmener au HHC ? Je voudrais reprendre le cheval. Et les cours aussi.

- Si tu te sens prête, pas de problème, oui. Il faut partir à quelle heure ?

- Maintenant ? répondit Melany.

Un rictus remplaça son sourire.

- Maintenant ? répéta Cindy. Non, désolé, ça ne va pas être possible. J'ai un rendez-vous dans une heure. Je ne serai jamais rentrée à temps.

- Ah… ok… Tant pis.

La gaieté de l'adolescente avait soudainement chuté.

- Je vais rappeler le Coach pour dire que je ne peux pas venir finalement.

Elle récupéra son sac à dos et traîna des pieds en direction de sa chambre.

- Je peux t'emmener si tu veux, intervint Steve.

Melany s'arrêta puis se tourna vers Steve.

- C'est vrai ?! Vous feriez ça, vous seriez mon héros. Encore une fois.

Steve se tourna tout de même vers Cindy pour s'assurer qu'il en avait le droit.

- Je peux l'emmener, c'est bon ?

- Je ne voudrais pas que ça te dérange, répondit Cindy avec un manque d'enthousiasme.

- Mais ça ne me dérange pas du tout, au contraire, assura Steve. Je n'ai rien à faire. Et ça me ferait très plaisir de l'emmener. Je peux même la ramener.

- S'il te plaît maman, supplia Melany.

Cindy soupira. Elle donna son accord d'un signe de la main.

- Je peux t'emmener, annonça Steve en se tournant de nouveau vers Melany.

- Chouette ! s'exclama-t-elle. Je reviens tout de suite, je vais me changer.

L'adolescente reprit le chemin de sa chambre, la gaieté retrouvée.

- Tu étais obligé, reprocha Cindy après avoir entendu la porte de la chambre de sa fille claquer.

- Je te l'ai dit. Je veux faire partie de sa vie.

- Tu n'as pas intérêt à cracher le morceau.

Steve soupira à son tour.

- Je serai muet comme une tombe.

Melany réapparut moins de cinq minutes plus tard, vêtu d'un polo violet, d'une culotte d'équitation anthracite et de hautes chaussettes enfilées par-dessus le pantalon au motif puzzle accordé à la couleur du polo. Elle enfila ses baskets. La paire de chaussures semblait avoir fait la guerre au vu de son état de délabrement avancé. Même les Rangers que Steve portait à Kandahar devaient être en meilleur état !

- On y va ? demanda-t-elle en croquant dans la pomme, une granny-smith, qu'elle venait de récupérer dans la corbeille à fruit sur le meuble de l'entrée.

- Le pilote n'attend plus que son passager, répondit Steve, amusé par l'impatience de l'adolescente.

Et père et fille sortirent de la maison.


- Tu as fini Mort Brûlante ? demanda Steve en ne reconnaissant pas le livre dans lequel Melany était plongée.

- Bien sûr ! Depuis longtemps, répondit Melany.

L'adolescente n'avait même pas relevé les yeux de sa page.

- J'ai même fini deux autres livres entre-temps, précisa-t-elle sur le ton de l'évidence.

Steve sourit, à la fois amusé. Il reconnaissait sa faute. Ce n'était pas la première fois qu'il la faisait.

- Et tu lis quoi du coup ? enchaîna Steve.

Melany interrompit sa lecture. Elle ferma son livre, tout en utilisant son doigt comme un marque-page, et le releva pour montrer la couverture à Steve. Dans les tons bruns, elle représentait un dragon aux écailles d'or, rappelant les lettres également dorées du titre.

- Brisingr, le troisième tome de L'Héritage, de Christopher Paolini, déclara Melany.

Steve hocha la tête, approuvant le choix de lecture comme un fin connaisseur. Mais en réalité, tous ces noms ne lui disaient absolument rien.

- Eragon, précisa Melany qui était déjà retournée à sa lecture.

- Ah oui, je vois !

Steve n'était pas loin d'échapper le « maintenant ».

- Vous ne lisez pas beaucoup Commandant, je me trompe ? persifla alors Melany.

Steve se tourna vers elle. L'adolescente avait de nouveau interrompu sa lecture. Mais cette fois, elle avait marqué sa page avec son marque-page et posé son livre sur ses genoux.

- Tu sais que tu peux m'appeler Steve, esquiva-t-il. Et me tutoyer.

- Commandant, ça me plaît. Et le tutoiement ne sonne pas bien avec Commandant, rétorqua Melany. Mais vous évitez la question là.

- Effectivement, je ne lis pas beaucoup. Pas du tout même, répondit Steve, démasqué, deux fois. C'est plutôt le truc de ma petite amie.

- Ah, vous avez une petite amie ?!

Steve ne sut dire s'il ne décelait que de la surprise ou s'il décelait aussi une pointe de déception dans l'intonation de Melany.

- Oui, elle s'appelle Catherine. Elle est géniale, tu verras. Brillante. Courageuse. Dure à cuire. La main sur le cœur.

- C'est une véritable perle rare que vous décrivez là.

Steve sourit.

- Oui, elle l'est.

Ce fut au tour de Melany de sourire, attendrie.

- Vous pourrez la remercier pour moi ? Pour mon anneau. Ma mère m'a dit que c'est grâce à votre petite amie que j'ai pu le récupérer.

Steve accepta sa mission et Melany se replongea encore une fois dans sa lecture et Steve se re concentra à nouveau sur sa conduite.

- Vous êtes qui pour ma mère ? demanda soudainement Melany.

Elle avait de nouveau mis son livre de côté.

- C'est… une amie de longue date, répondit-il. On s'est rencontré à Chicago.

- Oh vous êtes de Chicago vous aussi ? s'exclama l'adolescente.

- Non, je suis né ici, à Hawaii. Mais j'y ai vécu un temps. Pendant ma formation chez les SEALs, nous avons dû faire un stage, sur les rives du Lac Michigan, en plein hiver.

- Ouh… Ça devait être froid.

- Tu y es déjà allée toi ? À Chicago ?

- Non. Je sais que ma mère y a vécu. Avant ma naissance. Je crois qu'il lui reste de la famille là-bas. Mais je ne suis pas sûr. Elle ne parle presque jamais de son passé. Et jamais de mon père.

Steve déglutit.

- J'aimerais beaucoup le rencontrer. Avoir la possibilité de discuter avec lui, enchaîna Melany. Pour voir à quoi il ressemble, savoir comment il est. Tout ça. Tout ça.

Steve sourit tristement. Si elle savait.

- Mais ! Dites-moi ! s'exclama alors Melany comme si une idée de génie venait d'émerger dans son esprit. Vous êtes policier. Ou du moins enquêteur. Vous pourriez peut-être m'aider à enquêter. Pour trouver qui il est.

Steve se raidit. Que pouvait-il répondre à ça ? Il avait autant envie de révéler qui il était pour Melany que l'adolescente de savoir qui était son père. Mais il avait promis à Cindy de ne rien dire. Et même s'il la trouvait injuste et aberrante, il s'y tiendrait.

- Ta mère a sûrement de bonnes raisons de ne pas vouloir te dire qui est ton père, fut la seule chose que Steve trouva à dire.

- Oui, sûrement…

Elle reprit son livre.


- Bonjour Coach ! lança joyeusement Melany.

- Bonjour Melany, salua en retour l'homme d'une trentaine d'années vêtu d'un polo bordeaux et d'une culotte d'équitation grise qui passait le balai à l'entrée des écuries. Ton cheval est au paddock.

- Super, merci Coach.

- J'ai laissé le licol là-bas, informa-t-il en haussant la voix puisque l'adolescente s'éloignait déjà en direction des pâtures.

Le Coach se tourna ensuite vers Steve.

- Xavier McFalls, se présenta-t-il. Et vous êtes ?

- Steve McGarrett.

Les deux hommes échangèrent une poignée de main vigoureuse.

- Militaire ? interrogea Steve.

- Affirmatif, confirma le Coach. Iraq, deux fois. Et Kandahar. Nous y étions en même temps Commandant. Vous et le Commandant Hart étiez de vraies célébrités à l'époque.

- Oui, c'est vrai. Freddie et moi avions le chic pour nous créer une petite réputation partout où nous allions, reconnut Steve avec amusement et nostalgie. Mais pas toujours pour les bonnes raisons.

Les deux militaires se permirent un petit fou-rire.

- Le 5-0 qui vient deux fois dans mes écuries en moins de trois semaines. Je vais commencer à m'inquiéter, plaisanta le Coach.

- Ah ah, non, pas la peine. Je ne suis pas là dans le cadre d'une enquête. J'ai juste emmené Melany à son entraînement. Sa mère n'était pas disponible. Alors je me suis proposé de le faire, expliqua Steve.

- C'est gentil de votre part, approuva le Coach.

L'homme de cheval fronça les sourcils.

- Vous êtes qui pour Melany ? demanda-t-il, perplexe.

- Un vieil ami de Cindy, s'empressa de répondre Steve.

- Hm, lâcha le Coach avec un hochement de tête.

Steve adressa à l'entraîneur de sa fille un sourire reconnaissant.

- C'est une bien belle écurie que vous avez là, complimenta alors Steve en désignant l'allée de boxes à la propreté impeccable.

- Oui, j'en suis plutôt fier. J'ai toujours apprécié la noblesse du cheval. J'ai été réformé après un accident à l'entraînement. Je me suis naturellement reconverti dans le milieu. Je suis parti de rien pour en arriver là dix ans plus tard à force de travail et d'abnégation. Ce sont des valeurs que j'ai à cœur de transmettre à mes élèves. Il y a une vingtaine de boxes ici. Je voulais une écurie où les chevaux puissent voir l'extérieur. Pas une de ces travées entièrement cloisonnées. C'est mieux pour le moral des chevaux. Dans la même optique, il y a aussi une quinzaine d'hectares de paddock et de pâturages, sans compter le terrain de cross et l'accès à de nombreux chemins de trotting dans la forêt avoisinante. Je ne suis pas hyper fan du concept, mais Melany adore partir s'y perdre des heures durant avec son cheval.

L'approche d'un jeune homme, vêtu du même haut et du même pantalon que le Coach, interrompit la description du domaine.

- Euh, Coach, je ne vous dérange pas ? demanda le jeune homme, incertain.

- Non pas du tout, Dimitri. Je t'écoute, encouragea McFalls.

- Je viens d'avoir mon agent de probation au téléphone. Il souhaiterait passer en début de semaine prochaine. Pour une visite de contrôle.

- C'est noté. Merci de m'en avoir informé Dimitri.

Dimitri remercia à son tour le Coach et se tourna vers Steve.

- Monsieur, salua-t-il poliment.

Puis il se retira.

- Agent de probation ? s'étonna Steve lorsque le jeune homme fut suffisamment éloigné.

- Tout à fait Commandant. Je n'emploie que des personnes, souvent des jeunes, en réinsertion professionnelle après quelques démêlés avec la justice, annonça le Coach, fièrement. Ou d'anciens soldats qui ont des difficultés à revenir à la vie civile.

- Impressionnant. Je valide totalement cette initiative. Je vous en remercie aussi. Mais vos clients ne sont pas réticents vis-à-vis de ça ?

- Ça en rebute forcément quelques-uns, c'est sûr, admit McFalls. Mais je n'ai aucune inquiétude à confier à mes hommes des chevaux aux origines prestigieuses à plus d'un quart de million de dollars.

Le Coach désigna alors Melany qui revenait à l'autre bout du bâtiment accompagné de son cheval.

- Ouh… Vivaldi a bien profité du paddock, je crois, commenta McFalls en voyant l'animal couvert de terre.

Tandis que l'adolescente faisait entrer son cheval dans un espace de la taille d'un boxe mais dépourvu de porte ou de litière et lui faisait faire demi-tour pour l'attacher, Steve se demanda comment Cindy avait pu se permettre d'offrir un cheval à plus de deux cent cinquante mille dollars à sa fille !

- Au contraire, reprit le Coach. La confiance que je leur accorde en les laissant s'occuper de tels chevaux leur confère un sens des responsabilités et une estime de soi qui leur sont indispensables dans leur processus de reconstruction et de réinsertion. Ici, ce n'est pas qu'une école d'équitation. C'est une école de la vie.

Quelques cavaliers et cavalières adolescents commençaient à affluer, saluant le Coach McFalls en passant à côté de lui avant de rejoindre leurs montures. McFalls regarda sa montre.

- Commandant, je vous prie de m'excuser. Mais je dois préparer mon dispositif pour ma prochaine leçon. Je veux dire, pour ma séance de torture, dit-il avec un clin d'oeil. Commandant, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Vous savez, Melany ne parle plus que de vous depuis trois semaines.

- Ah oui ?

- Vous êtes son héros.

Les deux hommes échangèrent une nouvelle poignée de main puis le Coach posa son balai et s'éloigna en direction des carrières. C'était léger, mais l'ancien militaire boitillait lorsqu'il marchait.

Steve rejoignit Melany. Du moins, il crut rejoindre Melany. Mais l'adolescente n'était plus avec son cheval. Steve voulut le caresser. Mais Vivaldi, jusqu'alors calme, se redressa vivement, tendant ses longes, et plaqua les oreilles contre son encolure. Steve arrêta son geste. Le cheval renifla bruyamment pendant quelques secondes cette main tendue étrangère avant de finalement se relâcher. Steve put alors caresser avec prudence le bout de son nez. Comme Vivaldi ne montrait pas d'autre signe de tension, il remonta sa main pour caresser le chanfrein de l'animal avec plus de complaisance. Il permit également à Steve de retirer la terre sèche collée à l'une de ses paupières.

- Ça alors ! s'exclama quelqu'un derrière Steve.

Il sursauta et se retourna vivement en retirant sa main. Le geste brusque fit à nouveau se redresser Vivaldi. Mais cette fois, il garda les oreilles pointées en avant.

Melany se trouvait là, les bras chargés de matériel, subjuguée.

- D'habitude Vivaldi tolère la proximité des hommes et ne laisse pas approcher les inconnus, dit-elle en posant sa selle sur le porte-selle et le reste de son matériel au sol. C'est encore pire quand je suis dans le coin. Un truc d'étalon. Il n'y a que le Coach qui puisse le toucher. Et vous. Apparemment.

Elle réfléchit quelques instants à la scène dont elle avait été témoin puis attrapa une brosse parmi tant d'autres dans un sac et s'attaqua à la lourde mission de nettoyer son cheval, faisant ainsi resurgir sa robe brune aux brillants reflets roux et dorés par endroits.

- On arrivera peut-être à faire de toi un cheval social, dis-moi, reprit-elle en s'adressant et en flattant l'encolure de son cheval.


Comme convenu, Steve avait déposé Melany chez elle après l'entraînement. L'adolescente avait grise mine. Elle avait dû arrêter la séance bien longtemps avant les autres. Et les mots encourageants du Coach McFalls et de Steve qui lui rappelaient qu'elle avait été blessée, qu'elle n'avait pas pu monter pendant trois semaines et que ça allait revenir n'avaient été d'aucun secours face à sa déception. Le trajet jusqu'à Kapahulu s'était donc fait en silence. De retour à la maison, elle avait remercié et salué son chauffeur du jour puis avait filé à la douche. Steve avait bavardé un petit peu avec Cindy, juste de banales formalités, mais ne s'était pas éternisé plus longtemps. Il approchait désormais de Bayer Estate. Le crépuscule touchait bientôt à sa fin.

Lorsque Steve rentra chez lui, la maison était silencieuse et vide. Il se hâta d'aller échanger sa tenue du jour pour un accoutrement plus confortable et rejoignit Catherine dans le jardin, sans oublier de passer avant par la cuisine pour prendre une bière. La jeune femme était assise sur l'une des chaises, face à la mer, profitant du couché de soleil, un livre posé sur ses genoux.

Une fois à sa hauteur, Steve déposa un rapide baiser sur les lèvres de Catherine. Il posa sa bière sur la table et prit place sur la chaise vide à côté tout en gardant la main de sa petite amie dans la sienne. Dans un long soupir, il laissa sa tête retomber contre le dossier et ferma les yeux, profitant de ce moment si paisible.

- Tu étais avec Melany ? demanda Catherine.

- Oui, je l'ai emmené à son cours d'équitation, répondit Steve. Elle est vraiment douée.

Catherine sourit. Elle se leva soudainement, ce qui eut pour effet de faire rouvrir les yeux à son petit ami, posa son livre à côté de la bouteille de Steve puis vint s'asseoir sur ses genoux, calant son épaule contre son torse musclé. Steve sourit à son tour et entoura la taille de sa petite amie avec ses bras.

- Tu sais que Melany lit, comme toi ? lança Steve en désignant le livre posé sur la table d'un signe de la tête.

- J'ai visité sa chambre et vu sa bibliothèque, lui rappela Catherine, amusée.

- Ah oui, c'est vrai.

- Elle lit quoi en ce moment ?

- Brisingr. Ou L'Héritage, peut-être. Elle a dit les deux noms. C'est de…

- Christopher Paolini.

- Tu connais ?

- Bien sûr. Brisingr, c'est le troisième tome. L'Héritage, c'est la saga. Et aussi le nom du quatrième tome, expliqua Catherine.

- Comment voulez-vous que je m'en sorte avec des bizarreries comme ça ? geignit Steve.

Catherine rit.

- En tout cas, c'est un très bon choix, approuva-t-elle. Elle ne va pas être déçue de la résolution décidée par Paolini à la fin du quatrième tome.

Steve ne put s'empêcher de sourire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Catherine.

- Je ne peux pas m'empêcher de penser que vous vous entendriez bien toutes les deux…

Il ne le prononça pas, mais il laissa sous-entendre le "si".

- Cindy n'a pas changé d'avis ?

- Non, toujours pas.

Une expression désolée apparut sur le visage de Catherine.

- Ce n'est pas grave, assura Steve en remettant une mèche de cheveux rebelle derrière l'oreille de la jeune femme. Bientôt, Melany finira par savoir qui est son père. Ce n'est qu'une question de temps.

Les deux amants s'embrassèrent. Puis ils restèrent là, Catherine la tête posée contre l'épaule de Steve qui lui caressait affectueusement le dos.

Le couché de soleil n'avait désormais plus d'importance.