Auteur : Katiel

Genre : pff, j'en sais rien. Yaoï, Il y aura un lemon quelque part dedans si j'arrive à l'écrire ! lol

Disclaimer : rien ne m'appartient, les personnages sont à leur dessinateur, ce que les mots sont au dictionnaire mais l'idée de base appartient à mon tit cerveau fatigué

NdA : Yaoï signifie relations homosexuelles masculine, si cela vous dérange… bah c'est dommage pour vous mais privez vous de ma fantastique fanfic. XP

Lemon : va y avoir du cul, quoi. Pareil, si ça gêne, by-bye.

ENVOLES-MOI

Chapitre 3

Le lendemain matin, Rei était en plein rêve tranquillement couché sur le coté lorsque le russe s'approcha de lui. Il lui posa la main sur l'épaule et le chinois roula sur le dos alors qu'il était en train de le secouer.

« - Rrrrr, moui, prends-moi comme une bête ! Grogna l'endormi.

Kai le lâcha, se relevant sous le coup de la surprise et jugea son coéquipier, les sourcils haussés. Puis, pour plus de précaution, alla chercher son oreiller afin d'étouffer…euh, de réveiller, pardon, le chinois. Au bout de quelques secondes de manque d'air, le brun commença à s'agiter. Ses doigts essayèrent d'attraper des fantômes invisibles. Kai délaissa l'oreiller, laissant l'autre se redresser, essoufflé et assez surprit de découvrir qui était son assassin. Mais le russe prit la parole avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche.

« - Tu as reçu un appel de Chine. Ca a l'air important. Il faut que tu rappelles Lee. Il n'a rien voulu me dire.

Il reprit son oreiller pour le balancer dans son lit et quitta la pièce, laissant le neko, perplexe. Ce dernier allait se lever quand il sentit le tissu de son pyjama un peu trop tendu à son goût. Il souleva la couverture pour regarder et jura. Si Kai avait remarqué cela, il tuerait Lee. Pourquoi avait-il toujours besoin de quelque chose au moment où ça le foutait le plus dans l'embarras ?

Après quelques minutes de profondes inspirations, il se leva, échangea ses vêtements poisseux qu'il cacha au fond de son panier à linge contre une tenue en lin clair et rejoignit Kai dans le salon. Ne voyant personne d'autre, il jeta un coup d'œil à la pendule. 7h05. Un air blasé envahit son visage alors qu'il prenait le téléphone et s'asseyait sur l'accoudoir du canapé.

Assit au bar, avec son bol de café et ses biscottes, le russe se dit qu'il avait plutôt une belle vue. Mais une gorgée de café le ramena à la réalité et il secoua la tête. Il voyait l'asiatique de trois quart, assit, bien qu'il lui ai dit au moins cent fois de ne pas le faire, en tailleurs sur l'accoudoir de ce foutu canapé. Ca y est, il se sentait énervé. Une nouvelle gorgée du liquide noirâtre balaya une nouvelle fois tout sentiment. Il trempa sa biscotte (ça fait bizarre, non ? lol) et alors qu'il la sortait pour mordre dedans, laissa son geste en suspend, les yeux rivés sur Rei. Le brun était devenu bien blanc, puis ferma les yeux. Sa respiration s'était accélérée pourtant il raccrocha avec une lenteur exacerbante, gardant les yeux clos et le combiné en main. Kai resta à le regarder quelques instants.

« - Il s'est passé quelque chose de grave ? Demanda t-il, hésitant.

« - Ma grand-mère…est morte.

Le russe haussa la tête. La mort ne l'avait jamais rendu triste alors il ne comprenait pas vraiment l'air accablé du chinois, cependant, de le voir abattu comme ça le rendait lui-même morose. Il tenta de se souvenir de la formule adapté, qu'il lâcha presque brutalement étant donné qu'elle lui était revenu tout aussi violemment.

« - Mes condoléances.

« - Merci…

« - Tu…hm…tu t'entendais bien avec elle ?

« - Oui. Elle m'a élevé pendant un temps.

Quelques minutes d'un silence pesant furent coupées par un Kai incertain.

« - Ca va ?

« - Je me demandais…

« - … hm ?

« - Il va falloir que j'aille en Chine pour la cérémonie.

« - … hm ?

Il se demandait où il voulait en venir. S'il devait aller en Chine, il ne l'en empêcherait pas, bien entendu. Rei se tourna vers lui, mains jointes, doigts croisés, tête baissée, yeux fermés, sourcils froncés.

« - Viens avec moi, s'il te plaît !

Le russe papillonna. Se demandant s'il avait entendu correctement.

­« - Je…

« - S'il te plaît ! Je ne veux pas y aller tout seul, je veux que ce soit toi qui m'accompagnes.

Il le regarda enfin, une ride d'inquiétude entre les yeux. Kai ne put résister aux yeux légèrement embués. Il y tenait tant que ça à la vieille ?

« - Bien sûr.

Le chinois releva la tête, étonné. Il avait dit oui ? Il sauta de son accoudoir et se jeta sur l'adolescent, reversant biscottes et bol.

« - Merci, merci, merci !

Kai sourit malgré le café dégoulinant sur ses genoux et passa la main sur les cheveux lâches de son vis-à-vis, qui, lui semblait-il, avait commencé à pleurer contre son épaule.

oOo

L'idée de laisser les trois « petits » tout seul ne l'enchantait pas, pourtant il ne pouvait pas laisser Rei tout seul. Ces deux derniers jours, il n'avait pas été en forme. Il ne mangeait presque plus et passait son temps visiblement ailleurs que sur la Terre. Cependant, depuis qu'ils étaient montés dans l'avion, il le trouvait agité. Il se demandait pourquoi le chinois se comportait ainsi. Qu'est ce qui pouvait bien le rendre si nerveux ?

Au fur et à mesure du voyage, Rei était de plus en plus mal à l'aise, remuant. Pourtant, il ne parlait pas. Il finit, au bout de quelques heures, par s'endormir, couché sur les genoux du russe.

Arrivé en Chine, le brun héla un taxi qui les conduit directement à la demeure de sa grand-mère. C'était une petite maison en bois, peinte en blanc, au fond d'un grand jardin où poussaient ça et là diverses plantes aromatiques.

Sous la terrasse, un chaton était couché dans un rocking-chair, profitant du soleil de fin d'après-midi. Sur la porte d'entrée était peint un signe cabalistique gigantesque, bleu et rouge, tranchant radicalement avec le coté sobre du reste de la propriété. Devant l'œil étonné du russe, Rei lui expliqua que cela éloignait les mauvais esprits et amenait une longue vie.

« - On prendra la chambre que j'avais à l'époque. Tu prendras le lit d'en haut, ok ?

Kai acquiesça et se laissa conduire. Rei avait eu un frisson en entrant, découvrant la maison si silencieuse. La chambre était de taille moyenne, et on ne peut plus simple, un bureau, une armoire et des lits superposés. Au mur quelques photos de Rei et de ses amis.

« - C'était ta chambre d'enfant ?

« - Oui.

« - Je ne l'imaginais pas du tout comme cela.

« - Et tu t'attendais à quoi ? Questionna le chinois, momentanément dévié de ses préoccupations.

« - Je ne sais pas. Ma chambre n'était pas du tout comme cela.

« - J'aimerais bien la voir un jour.

Kai sourit tristement.

« - Je te l'aurais montré volontiers mais ça m'étonnerait que je retourne chez mon grand père un jour. Et puis, le connaissant, il a dû la débarrasser…

oOo

La cérémonie avait lieu tôt le matin. Kai n'eut pas de mal à se lever mais fût surprit de voir que Rei était déjà éveillé. Il était assit dans son lit, en tailleurs et se cherchait les fourches. Le russe sauta au sol et s'assit sur le bord du lit du bas.

« - Hey ! Tu es bien matinal.

« - Je n'ai pas dormi.

oOo

Lorsqu'il descendit de la voiture, Rei partit directement dans les bras de ses amis d'enfance, se faisant cajoler de droite et de gauche. Kai resta appuyé contre la voiture qui les avait déposé. Il ne voulait pas s'imposer dans l'environnement de son coéquipier. Rei n'avait même pas l'air de remarquer que le russe ne le suivait plus. Kai fronça les sourcils. Pourquoi ça l'énervait ? Puis pourquoi lui avait-il demandé de venir si il s'en foutait ?

« - Rh !

Kai grogna et secoua la tête. Qu'est ce qui lui arrivait en ce moment ? Il avait trop chaud. Oui, c'était ça ! Quel temps désagréable ! Du soleil en plus ! Il avait mal aux yeux, mal à la tête. Il souffla encore un coup et regarda le chinois se diriger à l'intérieur de l'église. Il se craqua les doigts pour se détendre et suivit le groupe.

Rei et ses amis partirent s'asseoir au premier rang, le russe, lui, resta debout contre le mur du fond. Il écouta la cérémonie sans comprendre un traître mot. Une heure durant, il regarda son cadet blottit dans les bras de Lee. Il ne comprenait pas pourquoi ce spectacle l'agaçait autant.

Il resta adossé là en voyant tous les chinois sortir de la bâtisse, suivant le cercueil laqué blanc. Il se redressa lorsqu'il vit Rei arriver. Son cœur se serra alors qu'il passait devant lui, sans même le voir. Le russe serra les poings et les mâchoires. Il jura contre sa propre stupidité. Pourquoi avait-il cru qu'il aurait besoin de lui ? Rei avait des amis. Rei était quelqu'un d'adorable et de sociable. Rei n'était pas comme lui…

Il sortit enfin de l'église et suivit le troupeau devant lui. Le cimetière n'était pas loin, ils y arrivèrent rapidement. Ils s'installèrent tous autour de la cavité attendant gueule béante de recevoir son dû. Le russe resta en arrière une fois de plus. Adossé contre un arbre entre deux tombes, il ruminait dans son coin de l'indifférence de Rei à son égard et plus encore contre lui et ses médisances étant donné la situation. Il avait bien vu que Rei avait été perturbé par le décès de son aïeule alors pourquoi n'arrivait-il pas à se raisonner ? Les ronflements des gens en train de pleurer faisaient monter en lui une animosité inexplicable. Il médisait les gens qui se laissaient aller à leur sentimentalisme de cette façon. Il était d'ailleurs persuadé que la plupart ne connaissaient même pas la vieille.

Lorsqu'on s'apprêta à descendre le cercueil, Rei releva la tête. Il fut surprit de ne pas trouver le russe à ses côtés. Il tourna la tête et commença à le chercher. Trouvé. Il joua des coudes et traversa à grandes enjambées la distance entre lui et son ami.

Perdu dans ses pensées, Kai ne le vit arriver qu'au dernier moment. Rei passa ses bras sous ceux du russe, les nouant autour de lui. Sa respiration était rapide. Il posa son visage sur l'épaule du tatoué.

« - Je t'avais perdu. J'ai cru que tu m'avais laissé là tout seul…

Kai ne su que répondre et se maudit encore plus des mauvaises pensées qu'il avait eut. Il passa ses bras autour du chinois et ne remarqua, que seulement, que ses cheveux n'étaient pas bandés. Ils étaient tressés. Sans s'en rendre vraiment compte, il détacha le ruban qui les retenait et passa ses doigts entre les cheveux fins et luisants, libérant les longues mèches brunes. Le chinois remonta les bras autour du cou de Kai et cacha son visage contre sa gorge. Kai se raidit (dans tous les sens du terme ;) Il allait le pousser, gêné, lorsque les amis du chinois arrivèrent à sa hauteur. Rei se serra un peu plus contre lui.

« - Tu viens avec nous ?

« - Non, je reste avec lui. Merci.

Evidemment, Kai n'avait pas comprit un seul mot mais à l'évidence, il ne comptait pas le lâcher. Il avait peur que le chinois ne commence à sentir son érection naissante et n'en soit indisposé, mais plus il y pensait, plus le sang affluait. Il posa son menton sur l'épaule de Rei, essayant de réguler son souffle pour ne pas paraître étrange.

Leur étreinte ne dura pas longtemps. Ils furent de nouveau dérangés par une voix forte qui appelait le petit-fils de la défunte. Kai observa le jeune asiatique et fut assez surprit par son physique. Il était vraiment très gracieux. Ses cheveux retombaient en cascade sur son visage, soulignant ses traits fins. Il devait faire à peu près la taille de Kai mais était bien plus mince. Ses yeux brillaient d'intelligence. Le russe ne pu s'empêcher de les comparer aux yeux de bœuf, sans expression, de Tyson. En sentant Rei se crisper, Kai revint à la réalité. Le beybladeur n'avait pas bougé mais dans son dos, il sentait les doigts de son partenaire agrippés à son t-shirt. Lentement, il releva la tête et jeta un regard noir au nouvel arrivant. S'en suivit une conversation que le russe ne comprit pas. Mais le ton de la voix de son ami était tendu.

Au bout d'une minute, Rei attrapa violemment la main de Kai et commença à avancer, le traînant à sa suite. Le russe se laissa faire sans commentaire. Il devait avoir ses raisons. Mais lorsque l'autre approcha à grand pas et posa la main sur l'épaule du neko, le forçant à se tourner, et que celui-ci haussa le ton, Kai vit rouge et s'interposa entre les deux adolescents, son regard exprimant tout à fait sa pensée. Qu'il le touche encore et il mourrait sur place.. Il prit la main de Rei et l'entraîna alors que l'inconnu écumait sa rage…tout seul.

Kai aurait aimé lui poser des questions sur l'individu importun mais ne voulait pas s'immiscer dans des affaires qui ne le regardaient pas. Il garda donc le silence. Rei, quant à lui, se demandait pourquoi Kai avait réagit ainsi. Ils passèrent le reste de la journée seuls tout les deux, dans un silence quasi-total. Le brun resta blottit contre le russe la majeure partie du temps, regardant des émissions débiles de télé-réalité alors que Kai lisait un roman classique en français.

oOo

Le soir même, ils partirent se coucher tôt, mais le phénix ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il faisait la crêpe dans son lit. Le gars de ce matin lui trottait dans la tête. Pourquoi son chinois, enfin Rei, avait paru d'un coup si troublé ? Ne cessant de ressasser cette histoire, il finit par se laisser rattraper par le sommeil lorsqu'il sentit un corps chaud se réfugier contre lui, et qui se cala confortablement au creux de ses hanches, accentuant instantanément la chaleur corporelle du phénix qui resta détendu au prix de nombreux efforts et passa ses bras autour de son cadet.

« - Merci d'être venu avec moi… Souffla ce dernier avant d'être happé par Morphée.

Kai sourit, bienveillant et serra un peu plus son emprise, posant son front contre la nuque dégagée du brun, couché sur sa tresse.

oOo

Lorsque Rei se réveilla, il se blottit un peu plus dans les bras protecteurs autour de lui. Puis, sortant enfin de ses songes, tourna légèrement la tête pour apercevoir Kai endormit la tête sur son épaule.

Le russe avait eut du mal à trouver le sommeil, veillant sur son cadet, prêt à éloigner les mauvais rêves qui tenteraient de venir le troubler mais sur le matin, il avait enfin fermé les yeux, et l'odeur du chinois avait enivré ses rêves.

Ce dernier, à cet instant, ne se souvenant plus vraiment de ce qu'il faisait ici, il était sur son petit nuage. Il replaça sa tête au creux du coude de Kai, humant le bras de son gardien. D'une main il commença à masser distraitement son entrejambe en essayant de détecter les différents parfums de la peau pâle, les yeux clos. Il y avait son odeur à lui mais aussi…de la pomme ? Non, pas tout à fait… Le sucre. L'odeur était celle du sucre. Involontairement, il embrassa doucement, d'une suite de petits baisers la peau satinée et reprit conscience de ses actes juste à temps avant de se laisser aller à la lécher. Il avait besoin d'une douche. Froide. Mais il ne pouvait se résoudre à abandonner son capitaine. Celui-ci, comme s'il l'avait entendu, resserra sa prise autour du chinois en poussant un genre de gémissement irrésistible. Rei enfonça son visage dans ses mains. Son aîné était vraiment trop mignon. Il serait resté comme ça indéfiniment mais en le sentant s'éveiller, il fit mine de dormir.

Kai bougea avec douceur pour tenter de ne pas réveiller le brun. Il lui caressa le visage du bout des doigts et Rei ouvrit doucement les yeux, en bâillant (quel comédien !). Le phénix se redressa sur un coude et se pencha au dessus de lui.

« - Ca va ?

« - Oui, très bien, merci.

Il lui fit son plus grand sourire et s'étira en bâillant une fois de plus. Kai s'assit à califourchon sur lui, et le regarda. Le chinois s'arrêta pour le dévisager aussi et resta hébété en voyant le russe se marrer après lui avoir retroussé le nez de son index, « t'es mignon comme ça, tiens ! » puis passer sa deuxième jambe par dessus lui pour descendre l'échelle.

Le neko resta allongé dans le lit et se mit à réfléchir. Il n'y avait vraiment aucune comparaison, dans l'intimité Kai était vraiment quelqu'un de très agréable.

oOo

La matinée fut terriblement calme. Pendant que Kai continuait son roman confortablement installé dans une méridienne en épais velours marine, Rei qui contrairement au russe était un cordon bleu, préparait quelques mets légers pour le déjeuner. Timing parfait, la sonnette retentit alors que le brun roulait son dernier nem. Il se rinça les doigts et se dirigea vers la porte en ôtant son tablier rose à fleurettes.

Il se retrouva nez à nez avec le sublime jeune homme du cimetière. Alors qu'il allait fuir, le plantant là, l'inconnu l'attrapa par les cheveux et lui tira violemment la tresse.

« - Où crois-tu aller ? Je dois te parler.

Sa voix était d'une incroyable douceur, suave et caressante. Mais Rei se mit à lui hurler de le lâcher. Il ne voulait pas l'entendre, pas discuter. La seule chose qu'il désirait c'était aller se réfugier dans les bras de son aîné russe et se faire cajoler. Justement le phénix arrivait au bout du couloir, suivant les braillements de son coéquipier. En apercevant l'étranger, Kai sentit sa haine bouillonner à l'intérieur de son estomac. Il accéléra le pas et lui parla d'une voix ferme et avec un anglais impeccable – en espérant qu'il y comprenne quelque chose.

« - Si tu ne le lâche pas immédiatement, je t'empale sur les pointes du portail.

L'autre lâcha à contre cœur et se remit à parler en chinois, pointant Kai du doigt. Rei hocha la tête tout en allant se cacher le visage contre le russe qui le prit dans ses bras. Ils échangèrent encore quelques mots d'une intonation tendue jusqu'à ce que le capitaine des Blade Breakers ne lui ferme la porte au nez. Il n'aimait pas ce gars. Puis ça l'énervait de ne rien comprendre.

« - Qui c'était ?

« - Personne…

« - Si ce n'était personne, pourquoi lui as-tu crié dessus ?

Rei soupira. Après tout, il pouvait bien avoir confiance en lui.

« - Très bien. C'est… enfin avant c'était mon copain.

Kai haussa un sourcil.

« - T'as de drôle de manière de traités tes copains dis donc.

Rei se renfrogna et bougonna.

« - Hey ! Dis donc ! Je ne te permets pas !

Kai se pencha sur lui.

« - Bah en Russie, on ne parle pas comme cela à ses amis ! Même s'ils vous poignardent dans le dos !

Il oublia juste de préciser que certes, ils ne leurs parlaient pas comme cela, à la place ils leurs coupaient quelques doigts. Le chinois resta interdit quelques secondes et sourit.

« - Nan, quand je te disais que c'était mon copain, je voulais dire que…et ben, que… c'était pas un ami, c'était…

« - … ?

Il soupira. Comment expliquer ça sans que le choc ne soit trop violent ?

« - J…

Il fut interrompu par la sonnerie très « blues » du portable de Kai. Celui ci leva l'index, lui demandant quelques secondes et attrapa le mobile dans sa poche arrière. Il l'ouvrit d'un geste souple et regarda le numéro du correspondant. Perdant son sourire en un instant, il jeta un coup d'œil à Rei et sortit dans le jardin en décrochant.

« - allô ?

Rei resta interdit devant sa porte d'entrée, regardant le montant de bois vernis. Il commença à déglutir difficilement sans pouvoir s'en empêcher. Il ne savait pas trop bien pourquoi il se sentait soudain si blessé et énervé. En fait, contrarié était le terme le plus adéquat. Comme ça, Kai préférait son téléphone ? Il ne se souciait même pas de lui. Il aurait mieux fait de rester en France, tiens !

Oui, il était injuste car il savait très bien, au fond, que tout cela était faux, mais à ce moment là, c'était son ressentit et il ne pût pas lutter contre cette impression. Il retourna à la cuisine, rangeant brusquement ses préparations dans le frigo et monta dans le bureau de sa grand-mère, allant écumer sa rage prostré dans son fauteuil favori.

oOo

En rentrant, le phénix semblait contrarié lui aussi. Il monta droit dans la chambre et partit s'installer dans son lit. Allongé sur le dos, la tête posée sur ses bras croisés, il tentait un nouvel exercice de respiration pour se calmer. Il venait de parler avec Axel. C'était la première fois depuis une dizaine de jours que le français lui téléphonait. Il avait l'air vraiment désolé de leur rupture et lui avait demandé de refaire un essai. Il s'était excusé pour ses propos et lui avait dit ces trois petits mots magiques. Seulement Kai n'avait, en fin de comptes, rien éprouvé de particulier en les entendant. Maintenant il se posait encore plus de questions qu'avant. Que devait-il faire ?

Le français avait fait de nombreux efforts pour que Kai accepte de lui parler. Il avait même appris exprès quelques phrases en japonais dès fois que ce ne soit la barrière de la langue qui les empêchent de faire connaissance. Du moment où ils commencèrent à se parler, Kai se lia vite avec Axel. Il était aimable et doux mais intransigeant sur ce qu'il estimait important. C'est surtout ça qui lui plu au début. Il ne se laissait pas marcher sur les pieds bien qu'il soit conciliant. Et plus important encore, il le respectait lui. Il accepta de ne pas montrer son sentimentalisme, c'est à dire, de ne pas lui sauter au cou, le prendre dans ses bras, ni l'affubler de surnom idiot et stupide de façon incessante et de ne pas l'embrasser partout et à tout moment mais seulement dans l'intimité et de façon raisonnable.

Oui, il avait vraiment fait beaucoup d'effort et il le lui avait bien mal rendu. Kai soupira. Aujourd'hui, il lui semblait avoir beaucoup apprécié le jeune homme mais pas jusqu'à l'aimer. L'image de Rei entre ses bras la nuit précédente interrompait sans cesse le fil de ses pensées, sans qu'il ne s'en aperçoive réellement.

Il se redressa et partit à la recherche du chinois. D'entendre la maison si calme l'inquiétait. C'était une chose si inhabituelle…

oOo

Lorsqu'il entra dans le bureau, le cœur du phénix loupa un battement. Rei était recroquevillé dans un vieux fauteuil au tissu râpé. Il semblait si abattu que le russe en eût mal au cœur. Il s'approcha du brun et s'agenouilla face à lui, en posant les mains sur ses genoux. Le neko le repoussa d'un geste vif. Kai resta dans sa position sans vraiment comprendre ce qui lui prenait et il fût d'autant plus surpris que Rei lui tomba dans les bras en le serrant de toutes ses forces.

L'image d'Axel et de ses efforts pour ne pas se montrer trop câlin l'effleura. Oui, mais là c'était pas pareil. Il ne pouvait pas en vouloir à son cadet de le prendre dans ses bras.

« - Qu'est ce qui se passe ? Finit par demander le russe.

« - Tu m'as même pas laissé finir alors que j'allais te dire mon secret !

« - C'est mon téléphone, j'ai pas fais exprès…

Rei était bizarre.

« - Tu préfères ton téléphone à moi !

Kai le prit par les épaules et l'écarta de lui.

« - Dis pas de bêtises ! C'est vraiment n'importe quoi !

« - Quand je te disais que Tir-hao était mon copain, je voulais dire que c'était mon amant…

Kai recula et considéra son coéquipier un moment. Rei regretta aussitôt d'avoir ouvert la bouche. Maintenant Kai le détesterait, le virerait de l'équipe et… Et non, ce n'était pas une solution envisageable. Devant la mine du russe, il recula à son tour et s'apprêta à partir en courant mais Kai le retint par le poignet.

« - Tu n'es pas obligé de me toucher si ça te dégoûte tant que ça !

« - Qu… ? Quoi ? Mais pas du tout ! Ecoutes…

« - Alors tu ne vois pas la tête que tu fais.

Rei sentit un genre de détresse absurde l'envahir. Il avait pensé que Kai ne le jugerait pas mais visiblement…

« - Attends, Rei ! Ecoutes moi ! Ca ne me gêne absolument pas, ça m'a surprit. C'est tout. Je n'ai absolument rien contre les gays. Je te le promets !

Rei continua de le regarder, sceptique. Lui aussi était égaré au milieu de ses pensées et de ses émotions. Il sentit ses jambes se dérober sous lui et ses yeux se fermer. Kai l'attrapa, le gardant dans ses bras, le berçant doucement, alors que lui-même était à présent assit au sol.

Kai se décida à faire appeler un médecin. Seulement il ne parlait pas un mot de chinois. Il finit par se résoudre à appeler Lee. Ce dernier arriva en moto en quelques minutes. Il monta directement dans la chambre de Rei et commença à s'en prendre au russe.

« - Qu'est ce que tu lui as fais ?

« - Appelles un médecin.

Le phénix préféra ne rien ajouter. Ca ne servirait pas à grand chose. Lee et lui ne s'étaient jamais entendus, ce n'était pas aujourd'hui que ça commencerait. Il soupira alors que le White Tiger, fulminant, partit dans la pièce à coté pour téléphoner à un praticien.

Le chinois s'installa au chevet de son ami d'enfance et l'adolescent tatoué préféra retourner dans la pièce commune pour reprendre son roman plutôt que de respirer le même air que ce type. Pour qui il se prenait ? C'était à lui de veiller sur le neko. Rei n'avait rien demandé à Lee. Après avoir relu une quinzaine de fois la même ligne, il ferma son bouquin sèchement en maugréant. C'est alors que l'on frappa à la porte. Il se leva, s'étira et partit ouvrir. Il salua promptement le vieil homme et le mena à la chambre du malade sans ouvrir la bouche.

Le docteur leur demanda à tous les deux de sortir. Ils partirent donc tous les deux bouder dans leur coin. Un petit quart d'heure plus tard, le vieux sorti de la chambre et Kai fut surprit de l'entendre parler japonais.

« - Rei est affaiblit par les évènements qui se passent en se moment. Il est fatigué. Il devra prendre une infusion à base de ginseng et de menthe. Ca devrait le remettre sur pied rapidement.

« - Je m'en occuperais. S'empressa de préciser Lee.

« - Pas besoin, on rentre demain. Précisa Kai.

Avant que les deux jeunes hommes n'entame une gue-guerre qui ne mène à rien, le médecin reprit la parole. Il plia une feuille en deux et la tendit à Kai.

« - Voici la recette. Maintenant, Mister Hiwatari, allez-y, Rei vous attend.

Sans se faire prier, mais gardant son air dégagé, voire hautain, Kai regagna la chambre de son coéquipier. Pour rien au monde il n'aurait avoué sa satisfaction.

oOo

Lorsqu'il rentra dans la chambre, Rei était en train de se rhabiller. Il était visiblement à bout de forces étant donné qu'il s'était empêtré en train d'enfiler son t-shirt, le bras croisé au dessus de sa tête. Doucement Kai s'approcha de lui et tira sur le tissu qui glissa docilement sur le corps gracile du chinois. Ce dernier resta debout, les bras ballants, les paupières lourdes de fatigue. Le phénix lui passa lentement les bras autour du torse et le fit s'asseoir avec lui.

« - Tu devrais te coucher.

« - Kai, je ne sais plus où j'en suis. Je m'excuse pour mon comportement tout à l'heure.

« - T'as pas à t'excuser, tu n'as rien fais de mal. On va rentrer et ça ira mieux.

« - Pourquoi tu es si gentil avec moi ?

« -Comment ça ?

« -Bah c'est vrai, tu es froid avec tout le monde mais pas avec moi.

Le russe se sentit rougir à ces propos. Ca faisait toujours bizarre d'entendre parler de soi aussi directement.

« -C'est pas que je m'en plains, loin de là. Mais comme je te l'ai dis, j'aime les garçons. Et quand tu te comportes comme ça avec moi, j'ai l'impression de te plaire. Je sais bien, au fond de moi, que je fais fausse route mais je t'aime beaucoup moi. Alors quand tu es si gentil avec moi, je me fais des films et quand la réalité me rattrape, je tombe de haut…

« -Et donc, que veux-tu que je fasse ? Tu es le seul de qui je sois assez proche mais si ça te gêne, très bien, parfait, excuses moi. Glissa le russe, vexé.

« -Ne le prends pas comme ça, Kai ! Maintenant que tu connais mon secret, ça ne sera plus jamais comme avant. Ce n'est pas la première fois que je vis cette expérience. Tu vas voir des gestes ambigus partout, etc.… Et moi je n'ai pas envie de te perdre. Et je n'ai pas non plus envie de souffrir.

« -Tu te contredis.

« -Tu préfères que je te dises que tu me plaît ? Oui, c'est vrai. Mais si tu continues à avoir ce comportement avec moi, jamais je ne pourrais tirer une croix sur toi.

Et voilà, il c'était laissé emporté. Mais maintenant qu'il avait sortit tout ce qu'il avait sur le cœur, il se sentait plus léger. Le brun reporta son regard sur son vis-à-vis lorsque celui-ci l'encercla de ces bras et posa le front sur son épaule.

« -Je t'apprécie énormément…je crois.

Ces mots furent difficiles à sortir. Il expira et ajouta presque dans un murmure.

« -Mais j'ai déjà un copain.

oOo

Cabalistique casé ! Youpi ! Alors comment les choses vont-elles tourner ? Haha ! Vous aimeriez bien savoir, hein ! Bah sachez que j'ai fait tirer ça à pile ou face XP Le responsable en assume la pleine responsabilité .

A bientôt !