--C'était seulement trois minutes et demi! Jacob répondit en ricanant.
--C'est ça que je croyais! exclama Roseline en frappant l'épaule de sa sœur aînée. Je viens de découvrir que les adolescents sont des étranges bêtes… Vive les enfants!
Raine déguisait de son irritation avec une expression tannée :
--Oui, mais peut-être on agit comme des propres gens, pas comme vous deux!
--Ouais, mais quand on est enfant, on peut déranger les autres d'une façon beaucoup mieux que les plus vieux! Roseline lança sa riposte vers les trois avec un grand sourire. Raine, Belinda et Jacob la regardèrent, les sourcils levés.
--Oui, vraiment? demandait Raine, et, en unisson avec Belinda et Jacob, elle s'avança vers Roseline et Génis. Nous sommes beaucoup plus intelligents et matures, c'n'est pas?
Roseline donna un coup de coude à Génis :
--Tu es intelligent, chuchotait-elle furieusement, et tu sais que tu as besoin de faire quelque chose folle et insane dans l'espace de deux secondes.
Alors, le demi-lutin génie de douze ans qui s'appelait, en fait, Génis Sage, tourbillonnait à l'horizon, si rapidement qu'il avait l'air du Roseline pour un moment.
--Regardez là-bas! cria-t-il. Il y a quelque chose à la distance!
Assez bizarrement, les ados tombèrent sous le piège du Génis. Tous les trois tournoyèrent, et le petit génie s'échappa avec Roseline vers la brume qui venait - Quoi? Comment? - d'apparaître vers l'est.
--Là, là, vous êtes tous les deux intelligents et idiots à la fois, réprimanda Raine en levant un sourcil. Les trois ados avaient enfin eu l'intelligence de tourner vers les petits amoureux, qui étendraient sous un gros rocher gris. Belinda sortit d'où elle était cachée en derrière de Raine, une main sur sa bouche en essayant – en vain, je peux ajouter – de contenir ses pouffes de rire.
Jacob, lui, était en train de se protéger de la «colère» de Génis et Roseline. Il forma un bouclier avec les bras en fermant ses yeux. Mais, parce que rien ne produisit, l'ado sourit largement et sauta du plateau contre lequel il avait été blotti une minute passée.
--Si tu me demandes, dit Jacob, juste au moment que ses pieds touchèrent le sable, nous pouvons manger ici, sans le danger des petits enfants qui croient que les ados n'sachent pas ce qu'ils font.
Il sourit et ricana comme un gobelin triomphant et victorieux après avoir attrapé sa proie pour la première fois. Et, avec un agissement de sa main, Jacob fit un clin d'œil – une fois, deux fois. Les autres regardèrent l'étrange spectacle attentivement pour quelques secondes, puis ils se tournèrent et allèrent chercher leurs dîners. Roseline dévisagea les dos de Raine et Belinda, qui suivaient Bryant, sans lancer un regarde aux préadolescents qui étaient laissés seuls sur une pente modérée.
--Tu sais, lui dit-elle en essayant de se cacher ses pouffes de rire, les ados et les adultes sont beaucoup trop compliqués.
Génis la regarda et il hocha sa tête. C'était la première fois dans sa vie qu'il sentait un enfant (assez) normal. Il pouvait sentir ses joues rougissant, mais ceci ne le dérangea pas.
--T'as plus que raison, souffla-t-il avec un sourire. Ses habitudes de grammaire étaient oubliées, cachées au fond de sa mémoire – il me paraît que l'amour change toutes sortes des choses.
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La rivière petite coulait doucement à côté des cinq amis quelques minutes plus tard. Génis se sentait étrangement en paix avec lui-même et les autres, Roseline incluse, et - il ne savait pas pourquoi - ses joues avaient finalement arrêté de d'être rouge dans la présence de son amie. S'il était quelques mois passés, quand il a premièrement rencontré Roseline, il aurait dû être choqué. Mais c'était un nouveau Génis Sage qui avait remplacé le vieux (et, laissez-moi ajouter, il était presque le même qu'avant), un Génis qui n'était pas embarrassé de tomber amoureux d'une fille...
«Et je l'aime comme ça, songea Génis, fort soulagé, en s'ajustant avec son sac de lunch dans les mains. Je pense que je suis plus mature.»
Il lançait une regarde dans la direction de la rivière, ce qui reflétait parfaitement ses pensées : calme, réflective, attentive, observant, gentille. En fait – et il le savait, je peux vous assurer – il était beaucoup plus à l'aise que jamais, spécialement sans son cœur battant comme une tambourine en symphonie contre ses côtés. Il pouvait sentir les cheveux bruns rayonnés blonds de Roseline froissant son oreille ; il ferma les yeux pour un instant.
--C'est merveilleuse, souffla quelqu'un, tout de soudain.
Génis ouvrit ses yeux et tourna la tête, ses cheveux blancs et bleus fouettant dans le vent. C'était Roseline ; pourquoi ne savait-il? En tout cas, elle indiqua au le ciel marin et les nuages raffinés et brillants de doigt maintenant.
En premier, Génis songea, «Quoi? Nuages?», mais avant un moment avait passé, il vit la plus merveilleuse chose dans sa vie.
C'était un arc-en-ciel, une grosse bande des couleurs étonnantes qui étendraient d'un côté du champ à l'autre. Il étincelait, brillant et pur, dans les yeux de Génis. (Étrangement, il n'était pas aveuglé.)
«Alors c'est ça, le jeune amour,» pensa-t-il en levant une main pour se protéger.
Mais il n'avait pas besoin ; le spectacle stupéfiant de l'arc-en-ciel - si brillant, si coloré – scintillait jusqu'aux bouts de son cœur, et il sentit comme Roseline. Ça, ce que vous lirez dans quelque temps est une drôle de chose pour quelqu'un à dire, mais l'amour, c'est l'amour, et Génis ne savait pas à quoi dire. Alors :
--…
Et Roseline :
--Génis! Les autres sont disparus!
Son cri – excité? Si les autres avaient disparu, pourquoi elle était excitée? – enleva Génis de sa transe assez longtemps pour lever la tête. Elle avait raison ; les autres était allés il y avait quelque temps. Même leurs sacs n'y étaient pas. C'était comme ils avaient abandonné Génis et Roseline – mais pourquoi?
Roseline roula les yeux d'un gros rocher gris ouest d'où ils s'assoyaient, puis à la rivière, située à l'est. Elle ne pouvait pas voir Raine, ni Belinda, ni Jacob. Elle ne savait pas à quoi faire, mais seulement pour une seconde. Soudainement, une idée éclata au fond de sa tête et elle essaya – en vaine – de contenir ses pouffes de rire.
--Ils vont revenir, elle assura Génis en ricanant. Le pire qui peut s'arriver est on peut les trouver en retour à l'Isélia.
--T-tu crois? demanda Génis, un peu nerveux. Il pouvait presque voir ses joues rougir, et il pouvait sentir son sang enfuirait à ses joues. Roseline hocha la tête, un sourire aux lèvres.
--Et c'est bel ici, ajouta-t-elle pour aucune raison en gestant avec sa main le paysage calme et réflectif.
--Je s-sais, mais…
Génis laissa son proteste suspendu dans l'aire vide. Il n'y avait personne ici, mais le monde s'écrasa sous son nez…
Et, sans le penser, sans le donner même pas une pensée, les deux amoureux s'approchèrent, exactement comme ils avaient fait dans la maison de Roseline il y avait si longtemps. Mais il y avait une petite différence ; cette fois-ci, ils touchèrent, ils firent contacte… Du moment que Génis et Roseline purent sentir les lèvres de l'autre, le monde commença à tourner extrêmement vite, comme un manège gigantesque qui n'arrêtait pas… Ils s'embrassèrent, ils s'embrassèrent pour la première fois dans leurs vies, ils étaient seuls ensembles finalement… Et quand ils tirèrent l'un de l'autre, le cœur du Génis battait comme une tambourine dans sa poitrine, mais ce n'était pas grave… Il avait embrassé sa petite amie – maintenant les mots ne lui dérangeaient pas, car Roseline était vraiment sa petite amie après toute ça… Et il y avait seulement trois petits mots Génis trouva pour expliquer cette émotion merveilleuse, cette émotion qui le faisait si illuminé et content au cœur…
--Ça, c'est la vie d'amour, murmura-t-il, avant de céder sur le sol.
