Auteur : Katiel

Genre : pff, j'en sais rien. Yaoï.

Disclaimer : rien ne m'appartient, les personnages sont à leur dessinateur, ce que les mots sont au dictionnaire mais l'idée de base appartient à mon tit cerveau fatigué

NdA : Yaoï signifie relations homosexuelles masculines, si cela vous dérange… bah c'est dommage pour vous mais privez vous de ma fantastique fanfic. XP

Lemon : va y avoir du cul, quoi. Pareil, si ça gêne, by-bye.

Chapitre consacré à Rei, on ne va pas voir beaucoup les autres oO

Remerciements : A tous ceux qui me lisent

Envoles-moi

Chapitre 10

Rei était assit dans son fauteuil, les genoux remontés contre son torse, regardant par le hublot. Il ne voyait pas grand-chose au dehors, seulement les lumières des villes, qui sont au ciel comme des étoiles. La nuit était tombée rapidement. Il se redressa et ôta son gros manteau. Dans l'avion, il faisait bon. Il se trouvait sous la bouche d'aération d'où soufflait l'air chaud. Il se pelotonna un peu plus et posa son menton dans sa main, son coude reposant sur le rebord du hublot.

Il pensait à Kai. Tss, ce dernier ne se rendrait peut-être même pas compte qu'il était parti. Bon, ok, il se disait ça pour refreiner la honte d'être parti comme un voleur sans prévenir quiconque. Enfin si, Tyson. Après tout, Kai était avec Ivanov, et n'avait pas de temps à lui accorder. Alors il ne l'avait pas dérangé.

Puis en Chine, il pourrait se détendre. Pas d'insupportable joueur aux cheveux rouges pour lui rappeler qu'il avait quelque chose de mal. Pour venir le menacer en pleine nuit. Et puis Kai qui s'était plaint au russe… Rei secoua la tête. Si Kai ne lui pardonnait pas, et bien tant pis. Aujourd'hui, ce devait être un signe du destin, il avait autre chose à s'occuper que de toupies. Cependant, les paroles d'Ivanov lui restaient en tête et il repensait sans cesse à cette histoire et ce qu'avait laissé échapper Tala. Il s'était visiblement passé quelque chose dans l'enfance de Kai. Et il aurait bien aimé savoir quoi…

Ses préoccupations se succédant les unes après les autres, Rei finit par s'endormir. Le voyage était long et lui était fatigué. Il n'avait pratiquement pas dormit la nuit précédente et cette fois ci, il se laissa glisser dans les abîmes d'un sommeil réparateur.

oOo

Bingo ! Il avait bien choisi son jour, il pleuvait des cordes. Il enfila de nouveau sa doudoune et mit la capuche sur sa tête. Le temps paraissait aussi morose que lui. Ses yeux étaient encore collés du sommeil duquel il venait de sortir. Il se traîna lentement jusqu'à la vérification des passeports. La jeune femme qui s'en occupait lui lançait de grands sourires, les yeux pétillants, le poil soyeux. Rei n'avait aucune envie de répondre mais la politesse s'imposait. Il lui fit un aimable sourire en reprenant son visa et s'éloigna avant qu'elle ne lui parle.

Il monta dans un taxi et arriva rapidement à destination. En descendant, il regarda le grand bâtiment et entra, pas des masses rassuré quand même. L'agent à l'accueil avait un visage sévère. Il toisa Rei un long moment, un sourcil haussé.

« - Jeune homme ?

« - Je viens voir le commissaire. Il m'attend.

« - Vous êtes ?

« - Rei Kon.

Le beybladeur attendit un bon quart d'heure quand un petit commissaire bien en chair se présenta à lui. Les joues couperosées, la voix éraillée, et les mains moites, Rei n'avait pas le moins du monde envie de toucher ce type là qui, attrapa la main fine du joueur entre ses deux paluches humides.

« - Je suis content que vous ayez accepté de venir.

Rei hocha la tête et retira sa main. Il ne savait plus quoi en faire. Il ne pouvait pas la mettre dans sa poche comme ça.

« - Je ne sais pas si je vais vous être utile mais si je peux aider… Excusez moi mais j'ai fais un long voyage. Puis-je aller aux toilettes ?

« - Bien entendu ! Deuxième porte à gauche !

Rei s'inclina et avança d'un pas rapide vers la petite pièce. Dès qu'il y fut rentré, il ouvrit le robinet et se lava les mains. C'était vraiment une sensation désagréable ! Après les avoir récurées pendant une bonne dizaine de minutes, il se décida enfin à rejoindre le chef du commissariat.

« - Ah ! Vous voilà ! Allons dans mon bureau, nous serons plus tranquilles.

Rei entra dans le petit bureau confiné et grimaça. L'air était lourd, un peu d'aération ne ferait pas de mal. Il s'assit sur le petit fauteuil couvert de skaï rouge et resserra sa doudoune autour de lui. Il avait beau faire horriblement chaud dans la petite pièce, son mal à l'aise lui donnait des sueurs froides. En entendant le commissaire lui parler au téléphone, il s'était imaginé un homme bien différent.

L'homme s'assit dans son fauteuil et croisa les mains sur son ventre proéminent. Il regardait Rei de bas en haut, d'un air plus paternel qu'autre chose.

« -C'est vraiment aimable d'être venu nous aider. Je suppose que vous être très occupé.

« - Pas tant que ça actuellement. Si je peux vous aider, tant mieux.

oOo

Rei soupira. La journée avait été longue. Il se frotta une fois de plus les yeux et s'étira par-dessus le dossier de son fauteuil. Le commissaire et lui avaient généré bon nombre de piste où Tir-Hao pourrait se trouver. Le gros homme sourit chaleureusement à Rei et se leva en fermant l'annuaire.

« - Votre aide nous a beaucoup aidé ! Je vous remercie d'avoir fait le déplacement. Un de mes agents vas vous conduire jusqu'à un hôtel et vous trouver une chambre.

« - Ca ira, merci. La maison de ma grand-mère est dans l'une des villes voisines. Je préfère retrouver un endroit familier.

« - Je comprend. Un agent va vous y conduire si vous le souhaitez.

« - Merci.

oOo

Rei se traîna lentement jusqu'à la voiture de l'agent qui l'attendait à l'entrée. L'adolescent monta à l'avant et boucla sa ceinture silencieusement. Il regarda l'agent qui lui sourit aimablement en lui demandant si la journée n'avait pas été trop dure. Rei secoua légèrement la tête et lui indiqua l'adresse où il souhaitait se rendre. Le Beybladeur posa sa tête contre le carreau et laissa ses pensées affluer.

C'était tout de même étrange. La police chinoise l'avait contacté parce que son ancien petit ami suicidaire avait disparu de l'hôpital où il était interné. Pourquoi ? Cela faisait un peu plus de trois ans qu'il n'avait pas eu de contacts, mis à part le passage express lors de l'enterrement de sa grand-mère. D'ailleurs, il ne savait pas que celui-ci était toujours hospitalisé.

Lorsqu'il avait fait sa tentative de suicide, il avait été placé dans le département psychologique puis Rei avait refusé d'entendre à nouveau parlé de lui, alors il ne savait rien de plus. Il ne savait pas pourquoi la police pensait que ce dernier pourrait tenter de le contacter…

Il savait bien entendu que son ancien copain s'était retrouvé tout seul. Avant ce fameux jour, ils vivaient ensemble chez la grand-mère de Rei, Tir-Hao ayant coupé les ponts avec sa famille. Pendant six mois ils avaient partagé une vie heureuse et sans soucis. La vieille dame s'occupait des deux adolescents, en accord avec les parents de chacun, elle exerçait un rôle de tutrice, pour le plus grand bonheur de leurs géniteurs qui se retrouvaient débarrassés de leurs fils indésirables.

Rei soupira et tout en détachant le ruban enserrant ses cheveux, laissa glisser son regard sur le paysage faiblement éclairé par les rayons lunaires avant d'être une fois de plus plongé dans ses souvenirs.

Il n'avait jamais réussi à pardonner Tir-Hao. Il ne comprenait pas pourquoi celui-ci avait voulu le laisser alors qu'ils menaient une vie heureuse. Le jeune homme lui répétait sans cesse qu'il l'aimait plus que tout et qu'il le protègerait. C'est sûr qu'une fois mort il aurait vraiment pu le protéger. Encore aujourd'hui, il ressentait une profonde amertume envers son ex-compagnon. Cependant, il l'avait aimé profondément et il ne restait pas insensible à sa disparition.

Rei sourit en repensant aux moments heureux passés ensemble. Tir-Hao le gardait souvent dans ses bras. Il n'était pas rare que Rei soit installé entre ses bras, bien blotti, et qu'ils lisent tout les deux un roman ou qu'ils regardent la télévision. Ils ne se séparaient que très rarement.

Le Blade Breakers ne pu s'empêcher de rosir en repensant à leurs nuits endiablées, puis il rougit violemment lorsque Kai s'immisça dans sa tête. Il secoua la tête, ne voulant plus penser à celui-ci pour le moment.

La voiture se gara devant le jardin et sa petite maison blanche au fond. Rei sortit de ses rêveries et remercia l'agent de l'avoir ramené jusqu'ici. Il récupéra ses bagages à l'arrière et avança vers la petite bâtisse. Ce serait la première fois qu'il y venait tout seul. Son cœur se serra en pensant à la veille dame qui n'était plus de ce monde. Un sentiment de grande solitude grandit en lui. Il déglutit et franchit la porte d'entrée.

oOo

Kai était assit dans le canapé, le tête appuyée sur le dossier. Il repensait aux paroles de Mr. Dickinson qui lui avait dit de ne pas s'inquiéter. Comment pouvait-il rester aussi calme alors qu'il incombait quand même à leur responsabilité s'il arrivait quelque chose aux joueurs de la fédération ? Kai lui-même gardait un air distant et détaché devant ses cadets mais maintenant qu'ils étaient sortis manger, et que Tala était occupé à rassembler ses affaires, il s'autorisait à froncer les sourcils en signe d'inquiétude.

Le roux vint s'installer à ses côtés et lui attrapa la nuque comme pour lui donner du courage.

« - Arrête donc de t'en faire pour ça. Il est assez grand pour faire attention à lui, tu ne crois pas ?

« - C'est un de mes joueurs ! Que ferais-tu si, par exemple, Brian disparaissait ?

« - Je me dirais qu'il a quelque chose à régler qui ne me regarde pas.

« - Je suis le capitaine, ça me regarde.

« - Arrête de faire cette tête ! Tu n'es quand même pas devenu une jeune fille pleine d'hormones ! Ca ne te ressemble pas d'être aussi sensible ! C'est indigne d'un homme.

« - La ferme.

« - Tss, on dirait une femmelette ! Je n'aime pas que tu chouines comme ça. J'ai envie de te mettre des claques !

« - Essayes donc !

« - Pourtant tu en mériterais. Tu vaux mieux que ça, Hiwatari. Pleurnicher pour un sale gosse qui t'a viol…

Kai lui plaqua la main sur la bouche.

« - Ne vas pas trop loin, Ivanov, il y a des choses à ne pas dire.

Le roux écarta la main sur sa bouche.

« - La vérité te fais peut-être mal, mais tu n'y échappera pas. Tu as eu de la chance de l'oublier une fois, et regardes où ça t'a mené. Tu n'as pas été méfiant et les mêmes évènements se sont reproduits.

« - Qu'est ce que ça veut dire ?

« - Cherches un peu en toi et tu trouveras tout seul. Nous n'avons plus 5 ans, nous ne sommes plus à l'abbaye, et – bien malheureusement – je ne peux plus veiller autant sur toi, Hiwatari.

Kai fronça les sourcils et le regarda comme s'il était stupide.

« - Je n'ai pas besoin de toi pour m'occuper de moi.

« - En es-tu bien sûr ?

Le roux se leva et reprit.

« - En tous cas, tu sais que si jamais tu as besoin de moi, je répondrais présent, et que si tu le voulais, les Demo Boys t'ouvrirons toujours les bras… Tu t'inquiètes peut-être pour cet abruti, mais moi, l'andouille pour qui je m'inquiète, c'est toi.

Kai aurait aimé pouvoir dire quelque chose, mais à cet instant les mots étaient bloqués. Il ne savait pas quoi dire. D'ailleurs, y avait-il vraiment quelque chose à ajouter ? Le Blade Breakers regarda le rouquin sortir et refermer la porte derrière lui. Il aurait aimé que son ami reste à ses côtés. Il aurait aimé pouvoir lui dire. Mais il en était incapable.

oOo

Rei referma la porte derrière lui et laissa tomber son sac. Il s'appuya quelques instant au battant de bois et soupira. Cette maison avait gardé l'odeur de son enfance. En soupirant exagérément, le beybladeur se redressa et abandonna son sac derrière lui. Pour l'heure, il n'en avait pas besoin. La seule chose qui le hantait c'était de trouver un coin confortable et de plonger dans un bon et long sommeil réparateur.

Il activa tout d'abord le disjoncteur près de l'entrée puis longea le couloir. Il entra dans sa chambre et s'assit sur le lit du bas. Il avait beau dire, Kai lui manquait. Il aurait peut-être du lui laisser un message plutôt que de confier quelque chose à Tyson. Il devrait appeler. Juste pour savoir comment ils allaient.

Il se releva et traversa le couloir en sens inverse pour récupérer le téléphone abandonné dans son sac. Il chercha en grommelant. Il ne trouvait pas et ça l'énervait. Il mit enfin la main dessus et lui râla après qu'il ne fallait pas se cacher lorsqu'il le cherchait. Il se retourna soudainement, certain d'avoir entendu un bruit. Il allait avancer vers la cuisine dont la porte se trouvait tout à coté mais se stoppa dans son élan. S'il devait affronter un danger, il lui faudrait une arme. Et il n'utiliserait certainement pas son téléphone ! Il fallait qu'il appelle Kai avec et son numéro était à l'intérieur !

Il chercha autour de lui, mais bien évidemment, toutes les armes utiles étaient dans la cuisine, et s'il y avait quelqu'un ce serait trop tard. Il glissa son téléphone dans sa poche et ôta une de ses chaussures. Le temps de trouver autre chose, ça le rassurerait. Il avança prudemment dans la pièce, avançant en guettant le moindre bruit. Rien.

Il renfila sa chaussure et prit une arme un peu plus efficace. Une paire de ciseaux. Il revint au couloir et avança toujours précautionneusement jusqu'à la pièce suivante. Il ouvrit brusquement la porte de la salle de bain et brandit ses ciseaux sur le néant avoisinant. Il s'arrêta et regarda le désordre environnant. Peut-être Kai avait-il cherché quelque chose la fois où il était tombé malade. L'armoire à pharmacie était ouverte et certaines boîtes de médicaments étaient tombées dans le lavabo. Oubliant presque le bruit suspect qu'il avait entendu, il entreprit de remettre les boîtes à leur place. Il y avait peut de chose, sa grand-mère et lui n'utilisant que rarement des remèdes chimiques qui vous soigne d'un coté pour vous déglinguer de l'autre.

Il referma la petite armoire, laissant ce qui juchait le sol. Il n'avait vraiment pas envie de faire du ménage maintenant. Le chinois soupira en sortant de là. Il commençait à douter de ce qu'il avait entendu. Peut-être était-ce juste la fatigue après tout. Juste pour la forme, il visita les autres pièces et referma la fenêtre du salon.

Il était maintenant persuadé que le bruit n'était dû qu'au vent qui s'était engouffré par ici. Il remarqua d'ailleurs un vieux vase était brisé. Il en conclut que le vent avait poussé un rideau qui avait emporté l'objet dans sa chute.

Il posa son « arme » sur la table basse et retourna dans la chambre. Cette fois il se coucherait. Il était presque 3 heures, il était fatigué. Après tout, il préférait appeler Kai demain. Il était même trop endormi pour calculer l'heure qui devait être en France. Il ferait ça lorsqu'il serait en meilleure forme.

oOo

En France mais avec 8 heures de moins, les autres membres de l'équipe venaient de rentrer. Kai n'avait toujours pas bougé. Il attendait, assit dans le canapé, les coudes posés sur les genoux. Max se faisait un peu de soucis pour son capitaine qui n'avait pas bougé, parlé, ou mangé depuis que Mr. Dickinson lui avait dit de rester calme et patient, que Rei reviendrait.

Le petit blond vint s'asseoir à côté du russe et posa le sac fraîchement rapporté d'un célèbre fast food. Il sortit des boissons et les étala sur la table basse, puis les serviettes, une salade qu'il posa devant Kai et jeta les sauces au milieu.

Kenny arriva à son tour et distribua les sandwiches. Tyson ne tarda pas arriver et s'assit en tailleurs sur le sol face à son capitaine. Ce dernier détourna le regard et observa le guéridon où était posé le téléphone. Etaient-ils trop jeunes pour comprendre qu'il pouvait être arrivé quelque chose de grave au chinois ?

Max sourit gentiment et poussa un peu plus devant Kai la salade et quelques sandwiches.

« - On ne savait pas ce que tu voulais, on a prit plusieurs choses.

« - Veux rien.

Ca avait le mérite d'être clair mais inquiétait encore plus le blondinet.

« - Je ne pense pas que Rei serait content que tu refuses de manger…

« -Mais il n'est pas là !

Il avait parlé plus froidement qu'il ne l'aurait voulu, plantant son regard rouge sur Max. A cet instant il l'aurait tué. Il les aurait tous trucidés ! Il détourna à nouveau la tête jusqu'à ce que Tyson ne l'énerve un peu plus.

« - On a rencontré un gars dans le parc. Il est vraiment sympa ! Et en plus c'est un beybladeur ! Il se débrouille bien ! Il faudrait qu'on te le présente ! Je lui ai dis que si Rei ne revenait pas, on pourrait voir pour le prendre dans l'équipe…

Le cœur de Kai loupa un battement. Comment ce gosse pouvait être aussi stupide ? Il voulait vraiment qu'il se déchaîne sur lui ou quoi ? Puis Tala qui n'était plus là pour l'empêcher de faire une bêtise, ça n'arrangeait rien.

« - … Il s'appelle Poum-Poum ! Je sais c'est un drôle de nom mais on pourrait lui en trouver un autre, ce n'est pas grave. Il a mon âge et il veut devenir beybladeur pour éradiquer de mal. Vraiment top moumoutte ce gars là …

Kai se leva brusquement, bousculant la table. C'était plus qu'il ne pouvait en supporter. Il alla dans sa chambre et claqua la porte. Tyson sursauta.

« - Qu'est ce qui lui arrive ?

oOo

Rei entra dans la chambre et fit un bon en apercevant une forme tapie dans un coin. Il se serrait sauvé en courrant s'il ne l'avait pas reconnu au bout de quelques secondes. Le jeune homme face à lui n'était personne d'autre que celle qu'il était venu chercher. Il alluma la lumière pour mieux distinguer son ex-compagnon.

Recroquevillé dans son coin, un large couteau brandit vers le Blade Breakers, il tremblait, visiblement effrayé. Rei avança d'un pas, arrachant un gémissement de crainte à Tir-Hao. Le beybladeur s'accroupi délicatement et tendit une main vers lui, comme on le ferait avec un petit animal apeuré.

« - Tir-Hao ? Qu'est ce que tu fais ici ?

L'autre se figea et baissa un peu son arme. Il le dévisageait, l'air toujours craintif.

« - Rei ?

Rei sourit et hocha la tête et se rapprochant d'un pas.

« - C'est moi. N'aies pas peur, je ne vais pas te faire de mal. Fais attention avec ce couteau…

Il se rapprocha encore un peu jusqu'à être proche du fugueur et s'accroupi à nouveau. Tir-Hao hésita quelques secondes et passa ses bras autour de l'adolescent face à lui.

« - Je croyais que tu ne reviendrais jamais !

Il s'était mit à pleurer, visiblement aussi éreinté que Rei.

« - Je n'habite plus ici, tu sais ?

Mais comment l'aurait-il su ? La dernière fois il l'avait chassé sans lui dire un mot et cela faisait maintenant plus de trois ans qu'il n'avait pas donné de nouvelles. Tir-Hao était agrippé à lui comme un enfant à sa mère après un cauchemar. Le neko fronça les sourcils. Il avait de la peine de le voir comme ça, et n'arrivait pas à rester en colère contre lui comme il l'avait été ces dernières années. Il passa ses bras autour du jeune homme et tenta de le calmer, puis le dirigea vers le lit voisin où ils s'installèrent tous les deux.

oOo

Ils s'étaient tous les deux endormis rapidement, écrasés par le sommeil. Le lendemain matin, Rei s'était réveillé seul dans le lit et avait un instant cru que tout cela était un rêve. Mais son arrivée à la cuisine où un magnifique jeune homme torse nu faisait à déjeuner le ramena à la réalité.

Il s'installa sur une chaise, ne le lâchant pas du regard. Il se décida tout de même à le questionner au moment où il arrivait avec son plateau qu'il plaça sur la table.

« - Tir-Hao, qu'est ce que tu fais ici ?

« - Le petit déjeuner !

Il avait dit ça avec un magnifique sourire. Rei sourit tristement et se servit une tasse de thé.

« - Je veux dire, pourquoi tu t'es enfui pour venir te cacher dans cette maison ?

L'aîné resta silencieux puis reprit la parole à voix basse.

« - C'est ici que j'habite.

« - Non. C'est ici que nous habitions, il y a des ça plus de trois ans.

« - Mais… je n'ai nulle part d'autre à aller.

« - Tu t'es enfuie d'un hôpital où tu étais interné. C'est là bas que tu vas retourner.

Rei n'osait pas relever la tête, il savait que le jeune homme lui faisait son grand regard larmoyant de petit chien abandonné au bord d'une autoroute sous la pluie par une nuit sans lune. Et il savait aussi que ce regard était la pire de ses faiblesses. Rien que d'y penser, son cœur battait plus fort.

« - Je ne veux pas retourner là bas ! Je t'en prie, Rei !

Sa voix tremblait. C'était horrible. Le beybladeur serra les poings. Il ne fallait pas qu'il fasse attention à tout cela.

« - Que veux-tu que j'y fasse, Tir-Hao ? Je ne sais pas comment t'aider. Ca fait longtemps maintenant. Je ne voix pas ce que je peux faire.

« - Mes parents m'ont placé là et je suis condamné à y rester jusqu'à ma majorité. Je ne supporterais pas deux ans de plus là bas.

« - Il fallait y penser avant de faire des bêtises. C'est ce qui arrive quand on se tranche les veines !

Son ton était amer et son regard, plein d'amertume. Il lui avait enfin dit ce qu'il gardait pour lui depuis tout ce temps. Pourtant, il pensait que ça lui ferait plus de bien que ça. L'autre chinois le regardait comme s'il ne comprenait pas.

« - Mais j'étais obligé, Rei ! Ils étaient en moi ! Il fallait que je les fasse sortir ! Sinon ils vous auraient tué !

Le neko haussa un sourcil.

« - Qu'est ce que tu me racontes ?

« - Les démons ! Ils étaient en moi ! Le sage m'a prévenu ! Je devais les faire sortir ! Je le devais !

Rei secoua la tête, dépité. Qu'est ce que c'était que ces stupides histoires. Il se leva.

« - Je le devais !

« - Oui, j'ai compris. Je reviens, reste là.

Rei alla dans le salon et sorti son portable, resté dans sa poche depuis la veille. Vérifiant que son ex n'était pas derrière, il téléphona au commissaire qui l'avait reçu et l'informa de la présence de l'évadé chez lui.

oOo

Ils parlaient de la pluie et du beau temps lorsque le beybladeur entendit une voiture se garer dans l'allée de la maison. Malheureusement, Tir-Hao l'entendit aussi. Il se leva d'un bon et digne d'un des plus grand acteur de film policier, se plaqua au mur, à proximité de la fenêtre et regarda par celle-ci.

« - Ils m'ont retrouvés !

Rei refusait de le regarder dans cet état. Il se sentait assez mal comme ça.

« - Rei ! Ils sont là ! Ils vont m'emmener ! Empêches les ! Je t'en prie !

La porte d'entrée s'ouvrit, Rei n'avait pas bougé. Le chinois était terrorisé, accroupi dans l'angle du mur et d'un meuble de cuisine.

« - Empêches-les de m'emmener ! Empêches les de me faire du mal ! Je t'en prie !

Deux infirmiers s'approchèrent doucement et l'encadrèrent. L'un le releva alors que l'autre lui enfilait une camisole de force. Rei refusait de voir tout cela. D'ailleurs il n'y comprenait rien.

Un médecin s'approcha de lui et se présenta. Ce qui –cela dit – n'était pas nécessaire vu que Tir-Hao n'arrêtait pas de dire son nom à voix basse, entre deux supplications. Le commissaire était là aussi. Les infirmiers firent sortir leur proie et Rei se décida à relever la tête et serrer les mains qui lui étaient tendues. Il s'efforçait de ne pas entendre son ancien amant hurler son nom de l'extérieur.

Le commissaire prit la parole le premier.

« - Nous vous sommes vraiment reconnaissant de nous avoir aidé ! Jamais nous n'aurions pensé qu'il serait venu ici.

Le médecin continua.

« - La prise de ses médicaments est essentielle pour maintenir tout le travail que nous avons mené jusqu'à présent.

Rei tiqua. Des médicaments ?

« - Pourquoi suit-il un traitement ?

« - Ce jeune homme est schizophrène. Et il est nécessaire qu'il suive un traitement important pour limiter ses crises. D'ailleurs, si vous me le permettez, il faut que j'aille lui administrer ses neuroleptiques.

Le médecin-chef laissa en compagnie du commissaire un beybladeur totalement désappointé. Schizophrénie ? Il en avait entendu parler mais ne savait pas du tout ce que c'était.

« - Est-ce que je pourrais aller le voir ?

« - Je pense que oui. Mais nous devons tout d'abord passer au poste de police pour prendre votre déposition. Si vous le souhaitez, je vais attendre que vous soyez prêt.

« - S'il vous plait, oui.

oOo

Le Blade Breakers se prépara rapidement. Après quelques formulaires et autres tâches administratives, Rei se retrouva face au médecin qu'il avait rencontré plus tôt. Il avait voulu voir Rei afin de discuter avec lui. Il était impressionné d'avoir devant lui le héros des épopées contées par Tir-Hao. En effet, le jeune malade voyait en Rei l'archétype même du héros.

Rei n'était pas très à l'aise. Il se sentait soudain très adulte et c'en était presque effrayant.

« - Docteur, j'aimerais savoir ce que c'est que la schizophrénie…

« - Pour être général, c'est une rupture avec la réalité. En général, les schizophrènes ont des hallucinations, une conduite étrange, des idées délirantes. Mais la prises de neuroleptiques et de calmants donne de très bons résultats.

« - Et à quoi est-ce dû ?

« - Nous ne le savons pas. Nous pensons que nous naissons avec mais la maladie se déclare entre l'adolescence et la trentaine. C'est une maladie encore mal connue et qui est souvent mal interprétée. La violence et le dédoublement de personnalité ne sont que quelques rares effets de la maladie mais peu de patient en souffre. De plus, les traitements annihilent souvent ses symptômes.

« - Si Tir-Hao est soigné, pourquoi reste t-il dans votre établissement ?

« - Vous savez, les malades ne sont pas conscient de l'être. Il est rare qu'une personne suive son traitement si elle n'a pas de cadre rigoureux autour d'elle. Les parents de ce jeune homme ne veulent pas s'occuper de lui, et de plus, il est mineur ! Ses l'ont fait interner ici pour lui donner de meilleures chances.

Rei secoua la tête.

« - Comment voulez-vous qu'il s'en sorte au milieu de tout ces malades ?

« - Sans traitement, il serait un danger pour les autres et pour lui-même. Ayant déjà eut des crises suicidaires, il n'est pas possible de le laisser partir ainsi…Vous le comprenez n'est ce pas ?

Dans le cerveau du beybladeurs, les synapses se connectaient un à un. Suicide égal conséquence d'une maladie. Les souvenirs du jeune chinois effondré et en sang au milieu de la cuisine lui revinrent. Cela voudrait donc dire que peut-être… ?

oOo

Voilà ! Chapitre 10 enfin en ligne ! Je sais que j'ai traîné, je sais... Mais j'avais perdu l'inspiration ! soupire Mais il ne faut pas vous inquiéter, elle est revenu ! Puis bon, j'avais des jeux à finir pis des problèmes de PC, pis,... Comment ? Que je ne me cherche pas d'excuse ? ... Ok, ok ... Enfin, le chapitre est là ! C'est le plus important, non ?

Allez, bonne lecture les geeeeeens !