YEP ! J'ai réussit mon code du premier coup ! Pour fêter ça, voici le deuxième chapitre du Bout de Chou ! (Aucun rapport. Je sais.) Et en espérant qu'il vous plaise !

…Et merciiiiii pour vos reviews ! Ça me fait toujours super plaisir ! Je vous aim-heu ! Je vous remercie de tout mon pauvre petit cœur martyrisé ! (Pourquoi martyrisé ? Bonne question.)


Il ne restait qu'un seul petit gâteau dans le plat posé sur la table.

Les regards de deux personnes se posèrent sur lui.

Luffy et Chani relevèrent lentement la tête, des éclairs jaillissant hors de leurs yeux.

Les lèvres de Chani tremblèrent.

Luffy se précipita vers le plat, saisit le petit gâteau et le tendit à la fillette. Elle le prit et l'avala en souriant de toutes ses dents au jeune pirate.

Luffy soupira de soulagement, conscient d'avoir évité une nouvelle catastrophe, et s'écroula d'épuisement au fond de sa chaise. (Il avait fait l'effort de donner à quelqu'un d'autre de la nourriture qui aurait pu lui être destinée !)

Les membres de l'équipage, pétrifiés, le fixaient avec stupeur. Excepté Sandy qui avait lui aussi frissonné de terreur lorsqu'il avait vu le tremblement qui parcourait les lèvres de la fillette.

Nami reposa lentement sa fourchette sur la table, et posa une main inquiète sur le front de son capitaine.

« Bizarre… Tu n'as pas de fièvre, pourtant… »

« Vous savez quoi ? » l'interrompit le jeune homme. « Il faudrait vraiment qu'on trouve les parents de ce monstre et qu'on la leur remette. C'est pas moral de garder avec nous cette pauvre petite fille alors que sa famille doit être morte d'inquiétude. »

Sandy leva un sourcil en le regardant.

« Tu t'occupes de moralité, toi, maintenant ? »

« …Et puis si elle me mange la moitié de ma nourriture à chaque repas, votre capitaine va finir par mourir de faim, le pauvre… »

Nami retira sa main d'un front qu'elle s'étonnait de plus en plus de ne pas trouver brûlant.

« Monstre ? Mourir de faim ? Tu es sûr que tu vas bien, Luffy ? Ce n'est qu'une toute petite gamine ! Regarde-la, avec ces beaux yeux bleus… »

Chani papillonna des paupières en direction de l'interpellé.

« …(tellement adorable…)(soupir) Et franchement, la moitié de tes repas, tout ça parce qu'elle t'a piqué un gâteau… Je trouve que tu exagères. Tu ne pourrais pas te comporter en adulte, des fois ? »

« Je me comporte en adulte. Et en temps qu'adulte responsable, je considère qu'il est extrêmement dangereux de la garder à bord. »

Silence.

« Mais enfin, soutenez-moi, les mecs, quoi ! » s'écria t-il en direction de son cuisinier et de son escrimeur.

« …JAMAIS je ne contredirais ma Nami d'amour. Toujours, tu entends, mon petit cœur en sucre, je serais toujours de ton côté ! »

« Oui, et bien, sois de mon côté en restant de l'autre côté de la table, s'il te plaît… » marmonna la jeune femme en repoussant avec mauvaise humeur les mains qui s'étaient tendues vers elle.

Luffy se tourna vers Zorro, en désespoir de cause.

« Zorro… ! »

Un ronflement soutenu lui répondit. Le jeune capitaine se renfrogna devant la vision de son escrimeur affalé dans un coin de la salle à manger, roupillant en se fichant totalement de se qui pouvait se passer autour de lui.

Chani suivit le regard du jeune garçon en léchouillant les miettes de gâteau qui ornaient le bout de ses doigts.

Le gentil monsieur dormait, sans se soucier de ce qui pouvait bien lui arriver ! Méchant monsieur !

Elle fronça les sourcils. Avant de glisser discrètement sur le sol, pour aller ramper à quatre pattes jusqu'au corps assoupi de l'escrimeur.

Le jeune homme dormait de la manière la plus insouciante qui soit, parfaitement inconscient que la Fin était proche, à savoir accroupie a côté de lui.

Chani jeta un coup d'oeil derrière son épaule ; les autres membres de l'équipage étaient en plein débat, émettant diverses hypothèses sur la façon de retrouver sa famille. (« On pourrait débarquer au prochain port et l'abandonner sur le porche d'une église ? » « Ça va bien, la tête ? ») Personne ne faisait donc attentionà elle. Parfait. Enfin, mis à part Luffy, qui la fixait toujours, le visage renfrogné, entre deux répliques. (« Ben moi je trouve l'idée de l'église pas mal du tout. Sauf que je remplacerais l'église par un tunnel avec un train. » « Luffy ! ») Enfin lui ça comptait pour du beurre.

Satisfaite, la fillette reporta son attention sur le monsieur aux cheveux verts. Elle approcha une petite menotte rose de son visage, tapotant sa joue.

« Meuzieur… Réveille toi… »

Un ronflement sonore s'échappa des lèvres entrouvertes de Zorro.

« Mais-heu ! Réveille toi ! »

« ZZZZ… »

Ses deux yeux s'assombrirent dangereusement. On refusait de Lui obéir !

Elle tapota la joue bronzée de l'escrimeur. Sans résultat. Sa menotte s'orienta alors vers l'oreille, qu'elle commença à triturer sans ménagement, tirant sur le lobe, avant de s'attaquer aux trois boucles d'oreilles qui semblaient n'attendre que cela. Elle s'amusa à les tirer avec force, se demandant jusqu'à quel point la mince lamelle de chair qui les retenait tiendrait. Elle s'arrêta lorsqu'elle vit une goutte de sang couler sur l'une des boucles. Cherchant à continuer le jeu, elle se débrouilla pour en retirer une, en bousillant l'attache au passage, et la mis dans sa bouche.

Elle la fit passer sur sa langue et en testa la solidité en la croquant délicatement, attentive au goût acide et mordant de l'acier.

…C'était plutôt bon.

Continuant à mâchonner son jouet avec indifférence, elle avisa les trois épées de l'escrimeur posées contre le mur, à côté de lui.

Ses petites mains s'agrippèrent à l'une d'entre elles et la tirèrent du mieux qu'elles le pouvaient, l'arme ne tardant pas à bouger et à s'effondrer avec lourdeur sur la fillette. Qui la réceptionna avec assurance, la calant entre ses deux petits bras potelés.

…Zorro tiqua dans son sommeil.

La petite gamine tira l'épée hors de son fourreau avec lenteur et observa, gourmande, l'éclat de ses yeux qui se reflétait sur le métal luisant de l'acier. Elle s'essaya pendant quelques instants à esquisser des mouvements tels qu'elle en avait vu faire son protecteur aux cheveux verts, puis, cherchant une cible, pointa son arme directement sur la gorge de Zorro, qui dormait toujours à poings fermés.

Un léger frémissement parcouru néanmoins les paupières fermées du jeune homme.

« Debout, meuzieur… » répéta la douce enfant d'un ton mielleux.


« je ne sais pas, moi, il faudrait peut-être faire imprimer des avis de recherche du genre : Adorable petite fille aux yeux bleus et aux couettes blondes recherche parents, se présenter sur le Vogue-Merry, navire de Chapeau de Paille, quelque part au milieu de la route de tous les périls ! » s'écria une bonne fois pour toute Pipo, exaspéré.

« Tu ne pourrais pas être sérieux et faire un effort pour trouver une solution ? »

L'adolescent soupira, exténué, s'affaissant au fond de son siège.

« Mais je ne fais que ça, bon sang ! Seulement il n'y a PAS de solutions… »

« Il y en a forcément une, on ne peut pas la garder éternellement avec nous ! Pas vrai, Chani, que tu veux retrouver ta Mam… ? Chani ? »

La navigatrice s'interrompit, fixant, éberluée, le coin de la salle à manger dont Zorro s'était déclaré le propriétaire pour y faire sa sieste.

Coin que Luffy n'avait toujours pas quitté des yeux. Quoiqu'à présent avec un visage un peu moins renfrogné. Presque joyeux, en fait… Dans tous les cas, avec un regard très amusé.

Leurs compagnons suivirent leur regard.

Pour avoir le grand privilège d'observer Chani en train de griffonner la gorge de leur escrimeur du bout de son propre sabre.

Un hoquet secoua le torse de Long-Nez. Bientôt suivit par d'autres, de plus en plus spasmodiques. Pour finir, le jeune homme n'en pouvant plus, par se transformer en un gigantesque rire hystérique qui résonna dans la cuisine, très vite accompagné par celui de Sandy et par le petit rire étouffé de Robin. Chopper ne savait pas trop comment réagir, partagé qu'il était entre l'envie de rire avec ses amis et le respect qu'il portait à l'escrimeur. (Comme à tous les autres membres de l'équipage, soit dit en passant.)

Quant à Nami… Elle se précipita, affolée, vers la petite fille, et lui arracha le sabre des mains.

« CHANI ! Ne recommence jamais ça ! C'est dangereux ! Tu aurais pu te blesser ! »

L'enfant mâchouilla quelque chose dans sa bouche, baissa la tête et bouda.

Nami se tourna vers Zorro et lui enfonça violemment un pied dans le ventre.

L'escrimeur, soudainement privé d'air, se réveilla en sursaut, déglutissant péniblement.

« Ç… Ça va pas, espèce de folle, ça fait mal ! » bégaya t-il en fixant le visage furibond de la rouquine penchée au-dessus de lui.

« Non ! Ce qui ne va pas, c'est que tu laisses traîner tes armes n'importe où ! Chani a faillit se blesser ! Tu y penses, à la petite, un petit peu ? »

L'esprit encore à moitié engourdi par les brumes du sommeil, l'escrimeur se redressa lentement, prenant étrangement conscience d'une légère irritation au niveau de sa gorge.

Se passant une main indifférente sur son cou, il baissa les yeux et croisa le regard de Chani, qui lui souriait de toutes ses dents, visiblement au comble du bonheur.

« T'es réveillé monzieur ! Ze suis contente ! »

« …Quoi, pourquoi elle sourit comme ça, cette sale gosse… »

« Elle jouait avec tes sabres, abruti ! »

« QUOI ? »

« Ze veux encore zouer avec, zentil monzieur ! »

« … »

L'escrimeur la fixa avec effarement, avant d'arracher le sabre que Nami tenait toujours à la main et de s'emparer des deux autres, les serrant contre lui sans quitter la petite des yeux.

« …Comment… Cette sale gamine a t-elle fait pour… Sans que je m'en aperçoive… Et vous autres, FERMEZ LA ! » hurla t-il en direction de l'équipage, toujours plié de rire.

Le capitaine lui fit un de ses larges sourires à la Luffy.

« Finalement, elle me plaît, parfois, cette petite… »

« Oui, à condition qu'elle ne pose pas les mains sur ta Nourriture… » articula Pipo entre deux hoquets de rire.

« Chani, qu'est-ce que tu mâchonnes ? » demanda Nami en fronçant les sourcils.

La mâchoire de la fillette s'activa encore plus, tandis que ses yeux se fermaient avec ravissement. Elle aimait qu'on Lui porte autant d'attention.

Luffy se retint de ne pas exploser de rire à nouveau.

« Ouvre la bouche immédiatement ! » s'écria la rouquine en lui saisissant la mâchoire avec autorité.

Chani se renfrogna. Elle n'aimait pas qu'on lui porte ce genre d'attention, par contre.

« Mais-heu… » marmonna t-elle avec indignation.

« Allez, ouvre la bouche ! »

La fillette desserra les dents à contre cœur, laissant la jeune femme saisir son jouet entre deux doigts. Nami extirpa de sa bouche un petit objet non identifié et enrobé de salive.

« Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Chani, tu ne dois pas avaler tout ce que tu trouves par terre ! Tu pourrais finir par t'étouffer ! »

Ecoeurée, elle essuya le 'truc' sur son T-Shirt.

« Qu'est-ce que tu vas en faire, Nami ? » lui demanda Luffy.

« Je vais jeter cette saleté à la mer, qu'est-ce que tu veux que j'en fasse… »

Le jeune capitaine coula un regard amusé vers son escrimeur, qui s'était rallongé pour dormir, en ayant coincé ses trois sabres entre le mur et son dos. Et en jetant de temps à autre des coups d'œil méfiants vers un certain petit monstre.

« Bah à ta place, je ferais pas ça, hein… »

Nami leva un sourcil interrogateur.

« Et pourquoi ? »

« Ben… »

Il hésita. Etait-il vraiment nécessaire de venir en aide à son escrimeur ? Ça gâcherait tout le fun… Non ?

« …Zorro, tu peux jeter un œil à tes boucles d'oreilles, s'il te plaît ? »

Le jeune homme leva un visage exaspéré vers son capitaine.

« Et pourquoi ça ? Qu'est-ce qu'elles t-ont fait, mes boucles d'oreilles ? Parfois, je me demande vraiment ce qui peut bien te passer par la têt… »

Il s'immobilisa, tâtant son oreille droite.

« Eh… Mais.. Une petite minute… Il m'en manque une ! »

Nami tiqua, observa avec attention le petit objet qu'elle tenait à la main, et le lança à l'escrimeur avant que ce dernier n'ait eut le temps de se jeter sur la fillette.


« Alors tu ne veux vraiment pas me dire qui sont tes parents et où tu habites ? » demanda la rouquine d'une voix douce.

Elles étaient toutes les deux dans la chambre des filles de l'équipage, Chani engoncée sous les couvertures et ayant remonté le drap jusqu'à sa bouche pour pouvoir le mordiller avec dextérité, histoire d'avoir quelque chose à faire. La lumière d'une bougie illuminait faiblement la pièce d'une lueur mordorée et mouvante, créant des ombres tour à tour monstrueusement gigantesques ou ridiculement petites.

Chani jeta des regards méfiants autour d'elle, avant de secouer la tête avec acharnement.

« Pou'quoi tu veux que j'aille au lit tout de chuite echpèche de mé-chant-heu ? » grogna t-elle en fixant la jeune femme avec mauvaise humeur.

« Parce qu'il est huit heure et demie et que c'est l'heure où -Mais lâche le drap, tu baves dessus- où tout les enfants sages vont au lit. »

« … »

…Elle continua à mâchouiller le tissus avec obstination.

« …Alors ? Tu me dis qui c'est, ton Papa ? »

« … »

« Où ta Maman, si tu préfères. »

« … »

« … Ne me regardes pas comme ça, s'il-te-plaît… Je sais que tu as eu une dure journée, avec l'autre abruti d'escrimeur qui est incapable de comprendre un enfant, mais ce n'est pas de ma faute, et il faut vraiment qu'on songe à te rendre à ta famille et… »

« Je veux une histoire. »

Nami soupira lentement, observant le bout de nez rose, les deux pupilles bleues que traversaient par moment des éclats d'un azur plus pur encore que le ciel, et la touffe de cheveux blonds et légers qui dépassaient des couvertures. Pauvre petite. Elle ne pouvait pas être consciente de la situation, bien sûr…

« Une histoir-heu ! »

« Oui, bien sûr, ma puce. Donc… Il était une fois une jolie petite fille, qui… »

« Non. »

« …Pardon ? »

« Pas toi. »

« … »

« T'as l'air trop nulle, pour raconter des zistoires, toi. Ze veux pas toi. »

Nulle. D'ordinaire, n'importe qui prononçant ce mot en sa présence se retrouverait aussitôt dans un état tel qu'il ne serait plus jamais physiquement capable de le prononcer à nouveau.

Elle sourit avec gentillesse.

« Mais bien sûr, ma petite chérie. Qui veux-tu que… »

« Le zentil monzieur. »

Nami fronça les sourcils, cherchant à qui, sur ce bateau, cet adjectif pourrait bien s'appliquer.

« …Sandy ? »

« Nan. »

« Luffy ? »

Horrifiée, la fillette écarquilla les yeux.

« Nan-heu ! »

« …Pipo ? »

Ce fut au tour de Chani de froncer les sourcils.

« Z'est qui ? »

« Le garçon stupide qui… Heu… Tu ne parles quant même pas de ZORRO ? »

L'adorable gamine lâcha les draps pour lui faire un grand sourire satisfait.

« Tu sais, tu as tort de le prendre en affection comme ça, c'est un abruti doublé d'une vraie brute. »

Le sourire de l'enfant s'agrandit. Elle semblait apprécier les adjectifs utilisés par la rouquine.

« Bon, je vais aller le chercher… » murmura la jeune femme d'un ton peu convaincu.


Le jeune homme aux cheveux verts reposa lentement son verre sur la table, fixant la rouquine d'un air éberlué.

« Elle veut… Que je… QUOI ? »

« Que tu lui racontes une histoire. Et n'écarquille pas les yeux comme ça, voyons, c'est une petite fille, il est tout à fait normal qu'elle veuille qu'on lui raconte une histoire le soir pour l'endormir. On ne t'en racontait pas, toi, quant tu étais petit ? »

« Si. On me lisait un manuel sur le maniement du sabre. »

« …Mouais. Donc tu vois. C'est très important, pour un enfant. Alors ce serait bien que tu fasses un effort. D'autant plus que, pour une raison obscure, elle semble vraiment t'adorer… »

La jeune femme plissa les yeux, songeuse. Avant de secouer fermement la tête. Non, décidément, c'était quelque chose qui la dépassait.

Elle reporta son attention sur l'escrimeur, qui fixait l'alcool doré de son verre d'un air désespéré. Heureusement pour lui, ils étaient seuls dans la cuisine. Sinon il aurait encore eu à subir les crises de fou rire des autres pirates.

« Zorro… »

« Non. »

« S'il te plaît… »

« Non. Je peux pas faire ça. C'est au dessus de mes forces. »

« Zorro… »

« J'ai dit non. »

Elle le fixa un instant en silence. Puis, elle se rapprocha et planta ses deux bras sur la table, juste devant le jeune homme. Il releva la tête, inquiet, pour la voir se baisser vers lui et planter un regard dur dans le sien.

« Dis-moi, Zorro, tu te souviens de la dette que tu me dois ? Et bien, si tu ne vas pas raconter une histoire à Chani, Je la double. Oh, non, pardon, je la triple, que dis-je, je la quadruple, je la centuple ! »

Le pauvre escrimeur, déjà bien éprouvé, se recroquevilla contre le dossier de sa chaise.

« Tu… Tu dérailles, là ? Tu plaisantes ? »

La diabolique jeune femme eut un sourire cruel.

« Tu m'as déjà vu plaisanter sur des questions d'argent ? »


Nami, un ricanement sadique s'échappant parfois de ses lèvres entre-ouvertes, tirait l'escrimeur par le bras le long du couloir menant à sa chambre.

« On est bien d'accord, tu ne parleras de ça à personne, c'est clair ? » marmona le jeune homme en lançant un regard inquiet derrière son épaule.

« Mais oui, mais oui, c'est ça… »

Ils atteignirent la porte tant redoutée par l'escrimeur, et Nami l'ouvrit d'un grand mouvement joyeux, un large sourire reliant ses deux oreilles.

« Et voilà, mon petit cœur, je t'ai ramené… »

Elle s'interrompit, réalisant qu'une voix à la fois sombre et mélodieuse résonnait déjà dans la pièce.

« Et alors, l'horrible monstre marronâtre se releva, des lambeaux de chair tendre et sanglante pendant entre ses dents, et ses yeux couleur de boue, striés de raies rouges, dont l'un d'eux s'affolait en tout sens et disparaissait parfois entièrement derrière la paupière couverte de furoncles, se posèrent sur le pauvre petit garçon qui, tremblant, sortit de sa paralysie pour faire demi-tour et courir du plus vite qu'il le pouvait. Hélas, il trébucha et s'étala de tout son long sur la terre trempée de sang et d'entrailles. La créature se précipita sur lui et plongea dans son ventre ses dents encore incrustées des restes de la petite sœur de l'enfant… »

Les deux pirates échangèrent un regard inquiet pour l'une, surpris et soulagé pour l'autre.

« R…Robin ? » articula péniblement la rouquine.

La belle jeune femme brune était assise sur le lit, près de la petite Chani qui suçait son pouce, les yeux fermés, un air de ravissement sur le visage. L'enfant semblait véritablement au comble du bonheur.

Robin s'arrêta, et tourna la tête vers ses compagnons, posant un doigt sur le doux sourire de ses lèvres.

« Chut ! Je crois qu'elle s'est endormie… »

Elle se leva et les entraîna hors de la pièce, fermant la porte derrière eux.

« Mais… Qu'est-ce que… Qu'est-ce que tu fais là ? » balbutia Nami.

« Oh, et bien, j'étais venue chercher un livre dans la chambre, et quant je suis entrée j'ai vu Chani qui jouait avec la bougie. Elle m'a dit qu'elle essayait de faire sortir les monstres des murs. Alors, comme je n'avais pas envie que mes livres brûlent, j'ai remis la bougie en place, et je lui ait dit que si elle aimait les monstres, je connaissais plein de supers histoires dessus… Elle a semblé ravie. D'ailleurs je crois que mes histoires lui plaise. »

Nami, complètement interloquée, ne trouva rien de plus intéressant à faire que d'hocher la tête.

Quant à Zorro, il s'adossa au mur, soupirant de soulagement. Jamais il n'avait autant apprécié Robin.


Alors ? Zorronounet est-il suffisament martyrisé ? Ou faut-il que j'en rajoute encore une couche ? (Dîtes oui. Dîtes oui !) Et encore, Bouchou, en bonne patte qu'elle est, ne l'a pas obligé à raconter une histoire à cette adorable petite Chani…