Singe à vendre
Auteur : Yohko the demo, toujours là hélas…
Série : le premier qui trouve est pas fort. Il sait lire, point barre.
Résumé : AU : Un jeune acrobate qui se fait battre à sang, un inspecteur des services sociaux qui se croit à l'armée et une directrice qui joue un étrange double jeu... Et le collège d'études supérieures G. Saiyuki qui domine tout ce beau monde.
Avertissements : et elle continue ! angst, tapage de Goku, quelques petites expressions bien senties parfois, broyage de noir (devinez par qui ??)
Disclaimer :l'univers m'appartieeeeent !!! Donc, eux aussi nan ?
Sanzo, pointe le flingue : l'univers je m'en fous mais nous tu rêves.
Yohko : je suis un auteur martyrisé.
Chapitre un : Où le soleil se réincarne. Zut alors.
Sanzo et Gojyo s'assirent ou plutôt s'affalèrent dans les fauteuils qui leur étaient presque attribués vu le temps qu'ils passaient dedans. Hakkaï remonta ses lunettes sur son nez et ouvrit un dossier noir.
« Urgence finale ? » réalisa Gojyo en se redressant sur son siège, soudain intéressé.
- Bon. J'ai une affaire de la plus haute importance à vous confier. C'est certainement une question de vie ou de mort…
- Ca change par rapport à d'habitude… Ironisa Sanzo en tirant sur sa cigarette.
Sans prendre garde à l'interruption, Hakkaï continua.
- On a reçu des appels anonymes venant d'une cabine de la ville. J'aimerais que vous enquêtiez pour trouver de qui viennent ces appels.
Le silence se fit.
Gojyo leva un sourcil.
Sanzo alluma une nouvelle cigarette.
Un ange passa.
Suivi d'un troupeau de nuages.
- Et on fait ça comment ?
- Comme d'habitude… Improvisez ! Je vous fait confiance, sourit Hakkaï.
Les deux collègues eurent la subite envie d'arracher le sourire de leur supérieur de ses lèvres.
- Et peut-on espérer l'aide de notre ô combien aimé supérieur ?
L'ironie transparaissait à peine dans le ton de Gojyo.
- On verra. Voici l'adresse de la cabine et le message reçu. Et Sanzo, évite de mettre des mégots sur la moquette s'il te plaît.
Le garçon courait parmi les roulottes obscures, les yeux fous. Derrière lui des clameurs d'ivrogne se faisaient entendre, de plus en plus proches. Soudain il trébucha et s'écroula à terre en s'écorchant les mains et les genoux. Sans prendre garde au sang qui coulait de ses paumes, il se releva tout aussitôt et se jeta dans un recoin sombre. Se recroquevillant sur lui-même, il retint sa respiration et attendit, s'efforçant de se faire le plus silencieux possible. Son cœur lui semblait retentir dans tout le campement, il allait attirer l'attention, mais comment le faire taire ?
Une ombre vint soudain toucher ses pieds tandis qu'une forte lumière l'éblouissait.
Il plissa les yeux, tentant de reconnaître la silhouette. La lumière partit suffisamment longtemps pour qu'il sente son cœur plonger très loin au fond de lui.
L'homme sourit cruellement.
- Pas la peine de te cacher, je peux toujours te retrouver…
Il s'accroupit et se pencha vers Goku, qui retint un gémissement, puis lui murmura à l'oreille :
- Je te piste grâce au sang que tu laisses derrière toi… Meurtrier !
Il ricana un instant puis se releva et tendit la main vers le garçon qui se recroquevilla encore plus.
- Mais lève-toi, trouillard !
Son cri résonna dans la nuit. Tremblant de tous ses membres, le brun se recula encore dans son coin, ce qui eut pour seul résultat de raviver la fureur de son tortionnaire.
- Ah c'est la révolution ? Viens avec moi mon petit, je vais te recadrer un peu… Menaça l'homme sur un ton doucereux.
Paniqué, Goku tenta de s'échapper mais une grande main attrapa son bras et le tira rudement en arrière, manquant lui déboîter l'épaule.
Le jeune homme gémit mais l'homme continua de le traîner dans la poussière à sa suite, en direction d'un chapiteau sombre qui se profilait en ombre sur le ciel sans étoiles.
Une minute plus tard, coups et cris résonnaient dans tout le campement.
- Aidez-nous au secours je vous en prie !Il l'a tué il va mourir on va tous mourir ! Au secours sauvez le je veux pas qu'il meure, à l'aide faites quelque chose…
- Raccroche immédiatement ce téléphone !
- NOOON !!
Gojyo arrêta l'enregistrement et regarda Sanzo, qui pliait des avions en papier.
- Un garçon, fin d'adolescence voire jeune adulte. Sûrement battu par un homme plus vieux. Peut-être un lien de parenté entre eux deux.
- Et il a un frère, où un autre garçon qui lui est très proche.
- Ca pourrait aussi bien être un animal, objecta Sanzo en secouant la tête, se rappelant cette fille qui voulait faire un procès pour la mort de son chat…
- Faudra quand même vérifier les hôpitaux, ça m'étonnerait que celui dont il parle soit mort.
Sanzo hocha la tête, alluma une nouvelle cigarette et déplia un plan de la ville.
- La cabine est là, au centre, indiqua Gojyo en entourant l'endroit d'un cercle rouge. Le gosse avait l'air essoufflé, il a du s'échapper et courir.
- Il avait l'air de pleurer aussi, ça m'étonnerait qu'il vienne de très loin.
- Bon. On va où ?
- Hôpital, puis on fera un tour vers la cabine.
- C'est toi le chef, chef !
- Tu veux mourir ?
Goku gémit. Il avait l'impression que tout son corps n'était qu'une immense plaie à vif.
Il était allongé sous le chapiteau des bêtes, le nez dans le sable. Il tenta un court instant de se relever, mais retomba en se déchirant les lèvres pour retenir un hurlement de douleur.
Ne jamais hurler, ne jamais parler. Hier il avait commis une grossière erreur en oubliant cette règle.
Des tâches noires et rouges dansèrent un moment devant ses yeux puis il s'évanouit, le goût cuivré du sang dans la bouche.
Un lion gronda, cherchant à chasser cet intrus qui portait sur lui l'odeur de la mort.
- Bonjour monsieur, vous désirez ?
Gojyo s'accouda nonchalamment au comptoir et sourit.
- Savoir ce que vous faites ce soir…
Une gifle phénoménale l'envoya bouler au sol.
- Aïeuh Sanzo t'abuses là !
- Va mourir, soupira ce dernier en levant les yeux au ciel. On voudrait la liste des dernières admissions.
- En quel honneur ? Demanda sèchement la jeune femme, refroidie par le ton glacial de son nouveau vis-à-vis.
Sanzo soupira, puis abattit violemment sa main sur le comptoir, renversant un pot à crayons. Fixant ses yeux dans ceux de l'infirmière, il haussa les sourcils, puis laissa une ébauche de sourire moqueur étirer ses lèvres minces.
L'effet fut immédiat et envoya la mâchoire de Gojyo rencontrer le sol.
La standardiste tourna vivement la tête en dissimulant ses joues écarlates.
- C'est une question de vie ou de mort pour un gosse, mademoiselle… Aidez-nous, s'il vous plaît.. Ajouta Gojyo d'une voix légèrement tremblante.
- Bon… Mais j'espère que c'est pas des bobards !
- Je ne mens jamais aux belles femmes, sourit Gojyo avec une voix enjôleuse.
La jeune femme se dirigea vers un tiroir à l'autre bout du comptoir. Aussitôt Gojyo se pencha vers Sanzo, un sourire très moqueur au lèvres.
- Mon dieu, mais voilà que notre moine asocial devient dragueur !
- Ta gueule !
- Voilà !
Elle se pencha et se mit à ramasser les crayons par terre tandis que les deux hommes prenaient connaissance de la feuille, à commencer par la veille.
Gojyo fronça les sourcils.
- Nataku ? C'est pas un acrobate ?
- Si… Interné pour une importante commotion cérébrale.
- Est-ce qu'il a été frappé ?
- On a relevé pas mal de traces de coups, oui, mais comment…
- Est-ce qu'on peut lui parler ? L'interrompit Gojyo d'une vois pressante.
- Non, il est dans le coma… Oh mon dieu ! Réalisa-t-elle en plaquant ses mains sur sa bouche. Qu'est-ce que vous m'avez fait dire ? Et le secret professionnel ?
- Vous en faîtes pas mam'zelle ! Je dirai rien même sous la torture !S'exclama Gojyo.
- La ferme. Ramène-toi, on y va.
- Merci ! Jeta le roux, littéralement traîné vers la sortie par Sanzo.
- Lève-toi !
Goku fronça les sourcils. Il n'aimait pas cette voix, elle troublait son sommeil en y emmenant des relents de frayeur trop sombres.
Un poids vint soudain frapper ses côtes, le sortant tout à fait du sommeil et ravivant une douleur à moitié endormie.
- Debout !
Ses yeux papillonnèrent pendant quelques secondes, éblouis par la lumière. Un nouveau coup lui arracha un grognement. Tandis qu'un rire mauvais s'échappait des lèvres de son tortionnaire.
- Ah tu grognes ?
Coup de pied dans le dos.
- Tu te prends pour un fauve ?
Attrapé par le bras.
- Et ben tu vas revenir à ta place !
Etau d'acier autour du cou.
- Dans une cage !
Barreaux fermés.
Goku regarda autour de lui avec terreur. Il était dans une petite cage carrée, dont les barreaux semblaient terriblement solides.
Dans un sursaut désespéré, il se jeta contre la grille et la secoua, il fallait qu' il sorte il allait mourir il voulait vivre il devait venger Nataku il devait…
Ses pensées chaotiques furent soudains interrompues par une vive douleur aux doigts.
Le chef brandit sa fourche et en abattit à nouveau les dents sur les bras du jeune acrobate, déchirant la chair.
Goku se réfugia à l'opposé de la cage, les bras autour de son torse.
Le chef ricana et tira sur une chaîne qu'il avait à la main.
Le jeune homme sentit une intense pression sur son cou et tomba en avant, réalisant alors seulement qu'il était enchaîné.
L'homme laissa tomber la chaîne à terre. Sortant la clé de sa cage, il la brandit en direction de sa victime.
- Tu vois ça ?
Il la mit dans la poche de son jean et sourit cruellement.
- Et ben t'aurais du mieux la regarder, parce que maintenant tu la verras plus!
Sur quoi il sortit du chapiteau, laissant son rire en souvenir au prisonnier.
Goku se laissa glisser sur le sol dur, le dos appuyé contre les barreaux froids.
A côté de lui gisait un vieil os au bout extrêmement effilé. Il s'en saisit et l'appuya contre son poignet.
Si tentant… Enfin, la délivrance…
L'os retomba parmi les quelques brins de paille. Il n'avait même plus la force.
- Nataku… Souffla-t-il doucement en fermant les yeux.
- Mais où tu veux qu'on aille!
Gojyo se planta au milieu de la rue et croisa les bras, l'air décidé.
- Si je compte bien, il doit y avoir au moins trois criques permanents en ville, sans compter ceux qui arrivent et repartent ! On est dans la ville de cirques Sanzo ! Elle est réputée pour ça !
Sanzo s'arrêta et se tourna très légèrement vers son collègue, lui présentant son profil.
- Mais est-ce que t'arrêteras de geindre un jour ?
- Excusez-moi de n'être qu'un humble mortel, votre seigneurie ! Et de ne pas capter plus de la moitié du quart de vos plans géniaux !
Sanzo soupira.
- On va voir les cirques les plus proches de la cabine, pauvre tâche !
Gojyo sourit et avança vers le blond avec nonchalance.
- Et ben tu vois, t'es pas mort…
- Va mourir…
-Vous désirez messieurs ?
Gojyo se tourna vers la jeune femme qui les accueillait en souriant d'un air doux, et son éternel sourire aguicheur revint se plaquer sur ses lèvres.
- Nous aimerions visiter l'endroit où vit une si belle femme…
Cette dernière releva le masque de clown qu'elle portait.
Ses traits étaient fins et réguliers. Elle avait de grands yeux à demi cachés par une frange de cheveux noirs aux doux reflets violets et une fine bouche souriante.
Enfin, elle devait être habituellement souriante, mais en ce moment même elle avait plutôt l'air méfiant.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Répéta-t-elle.
- Visiter…
- Non. Je veux la vérité, le coupa-t-elle vivement.
Gojyo était fasciné par ses yeux. Ils avaient quelque chose d'anormal, mais il n'arrivait pas à saisir quoi.
Le silence pesant le sortit de ses pensées.
Sanzo soupira, puis prit la parole comme si c'était la dernière corvée qui le séparait d'un cadeau bien mérité.
- Très bien. Nous venons de la part de l'hôpital pour donne des nouvelles de Nataku.
- Est-ce qu'il va bien ? S'inquiéta-t-elle aussitôt avant de se reprendre. Venez, je vous amène chez le directeur.
Elle tourna les talons et ils purent enfin entrer dans l'enceinte du cirque.
Gojyo, qui reluquait un peu trop une certaine partie de l'anatomie de leur guide, se prit un violent coup de poing et passa le reste du trajet à insulter copieusement Sanzo sous les regards amusés des personnes qu'ils croisèrent.
Parmi eux se trouvait un funambule aux cheveux aussi rouges que ceux de Gojyo mais nettement plus bronzé, qui interpella la jeune femme.
- Yaone !
- Oui, Kogaiji-sama ?
- Qui sont-ils ?
- Ils viennent de l'hôpital pour donner des nouvelles de Nataku.
Le dénommé Kogaiji les toisa un moment du regard, plus particulièrement Sanzo avec lequel il engagea un véritable duel, avant de soupirer.
- Très bien, emmène les… Mais fais gaffe ok ? Et pas par le chapiteau des bêtes.
- Bien sûr Kogaiji.
L'homme tourna les talons et partit d'une démarche assurée, suivi des yeux par Sanzo.
- Qui est ce type ?
- C'est Kogaiji, le maître dresseur. Il s'occupe des animaux, les soigne, les dresse… Vous voyez ?
- Mmh…
Sanzo resta pensif un court moment puis rattrapa sans hâte les deux autres qui ne l'avaient pas attendu.
Finalement, ils arrivèrent devant un bungalow délabré, mais qui avait le luxe d'être la seule habitation fixe du camp.
Yaone frappa à la porte et attendit, visiblement nerveuse.
Un grand fracas retentit dans l'habitation puis la porte s'arracha presque de ses gonds sous la formidable poussée de l'occupant des lieux.
Un véritable géant s'encadra dans l'ouverture. Il avait une revêche barbe de trois jours, les yeux injectés de sang et une haleine qui aurait anesthésié une baleine enrhumée. Ses vêtements étaient sales et informes, dégageant une extrême puanteur.
En fait, tout en cet homme puait l'alcool.
- Quoi ?
Gojyo grimaça et Sanzo soupira. L'entrevue ne s'annonçait pas du tout facile.
- Donc, vous v'nez donner des nouvelles du p'tit morveux ?
- C'est exact, félicitations vous êtes le maillon fort, grimaça Gojyo.
Trois fois. Ca faisait trois fois qu'ils le lui répétaient. Il venait à peine de comprendre.
L'homme descendit lourdement les deux marches branlantes qui le séparaient du sol et se planta à quelques centimètres de Sanzo, le toisa d'un regard rendu flou par la vinasse.
- Sont mignonnes les infirmières de nos jours… Tu voudrais pas m'soigner ma jolie ?
Il ricana, dévoilant ses dents sales et cassées.
Son rire s'étouffa soudain lorsque la main d'un certain blond se referma avec précision et vitesse autour de sa gorge.
Un silence de mort s'établit, à peine troublé par l'exclamation étouffée de leur guide.
Sanzo planta ses yeux implacables dans ceux de l'épave vivante qui tentait vainement de se dégager, puis resserra encore plus sa prise.
Yaone tenta de se précipiter sur Sanzo mais fut retenue par le bras de Gojyo, qui lui sourit avec un air rassurant.
- Ne vous inquiétez pas tant. Mon « ami » est susceptible, mais il sait quand s'arrêter !
Il avait haussé la voix en prononçant les derniers mots. Il bouillait en son for intérieur, absolument pas sûr que le blond lâcherait prise avant la mort par strangulation de sa victime.
Mais Sanzo parut avoir compris le message car sa prise se relâcha. L'homme s'écroula par terre, les mains autour de sa gorge, reprenant bruyamment sa respiration.
- Occupe-toi de lui, ordonna-t-il à Gojyo en se dirigeant vers les chapiteaux, te plus particulièrement celui qu'ils avaient évité peu de temps auparavant.
- Hey, mais où tu vas ?!?
Seuls les grognements du chef de cirque lui répondirent. Sanzo avait déjà disparu.
- Raaah… Ce type est une vrai porte de prison ! Grommela le roux entre ses dents en allant aider Yaone, qui relevait tant bien que mal son patron.
Goku était dans une immense ville. Tout autour de lui se dressaient de grands immeubles sombres, silhouettes silencieuses et immuables qui semblaient vouloir le retenir prisonnier.
Il courait. Derrière lui des ombres riaient, le poursuivaient, le frappaient.
Il tomba et se releva plusieurs fois, mais toujours il continuait de courir, malgré les points de côté qui lui vrillaient les côtes et son manque de souffle.
Où étaient ses amis ? Nataku, Ko, Doku, Yaone?
Pourquoi ne l'aidaient-ils pas?
« Non… Nataku est mort… »
Goku s'effondra dans la neige. Il n'en pouvait plus.
La neige n'était pas blanche ni froide, de ce froid léger et purificateur qu'il aimait tant. Elle était sombre et dégageait une chaleur malsaine, elle s'infiltrait partout, sous ses vêtements, dans sa bouche, sous sa peau. Elle l'étouffait et les ombres étaient là et riaient, riaient devant son agonie si lente.
L'obscurité était partout à présent, plus de lumière, plus de vie, plus d'espoir.
Ces choses avaient-elles un jour existé ? Etaient-elles autres choses que des contes pour enfants crédules ?
Lentement, Goku sombra dans les ténèbres malveillantes.
Sanzo courait à présent. Il ne voyait plus rien, plus rien que cet immense chapiteau rouge sang.
Il n'entendait plus rien, à part l'appel puissant et désespéré qui lui vrillait les tympans et lui martelait le crâne.
Devant lui les rares personnes s'écartaient vivement pour le laisser passer.
Peut-être était-ce à cause de l'aura qu'il dégageait ; peut-être à cause de son visage tendu et de ses yeux exorbités.
Ou peut-être encore sentaient-ils que quelque chose allait bientôt changer…
Soudain une longue chevelure rousse apparut devant son visage et il se retrouva à terre avant même de comprendre quoi que ce soit.
Le blond se releva vivement en essuyant le sang à la commissure de ses lèvres, les sourcils plus froncés que jamais.
En face de lui Kogaiji le fixait de son regard défiant. Sanzo sourit intérieurement.
Cruellement.
Cet imbécile ne savait même pas à quoi il s'exposait.
Soudain il se jeta sur son adversaire et lui décocha un formidable coup de poing, qui fit reculer le dresseur d'un pas. Puis la contre-attaque survint, dure et douloureuse. Du moins l'aurait-elle été pour quelqu'un d'autre, mais Sanzo ne sentait pas la douleur.
Il voulait seulement se débarrasser de cet obstacle le plus rapidement possible, pour aller faire taire cette stupide voix qui l'attirait sans qu'il y puisse rien.
Les attaques s'échangeaient avec une rapidité incroyable et un cercle d'hommes et de femmes commençait de se former autour des deux ennemis.
Finalement Kogaiji réussit à saisir les deux avant-bras de Sanzo, l'immobilisant.
- Tu n'entreras pas là-dedans, affirma-t-il en montrant le chapiteau qui les surplombait de la tête.
- Ah ouais ? Désolé de te décevoir, mais j'ai pas pour habitude d'obéir aux ordres…
Et ce fut au tour de Kogaiji de rouler à terre sans comprendre comment il avait atterri là. Il se releva immédiatement, mais fut stoppé par Yaone, qui se jeta en travers de son chemin.
- dégage Ya…
- NON !
La jeune femme sanglotait.
- Ko je t'en prie… Laisse-le faire, ça n'a que trop duré ! Il faut que ça cesse maintenant !
Un doute passa dans le regard de Kogaiji, qui jeta un regard sur Sanzo. Ce dernier s'était un court moment immobilisé, mais reprit rapidement sa route.
Cette fois, le dompteur ne tenta pas de l'arrêter.
Tous en avaient assez.
Lui le premier.
Goku gémissait dans son sommeil, tourmenté par ses cauchemars.
Ses yeux s'ouvrirent soudainement et il leva une main pour essuyer la sueur qui lui coulait dans l'œil. Puis il tenta de se relever. Tout d'abord il retomba sur le sol en réprimant un cri, torturé par la douleur de son dos à vif.
Le deuxième essai fut plus fructueux et il parvint à s'asseoir. Il cligna des paupières pour s'habituer à la chaude pénombre du chapiteau et éclaircir sa vision.
Autour de lui il n'y avait que des barreaux et du sang, du sang sur la cage, du sang sur ses mains, le goût du sang sur ses lèvres si tangible si réel !
Sanzo vit le jeune homme prendre sa tête entre ses mains crispées et se recroqueviller sur lui-même en hoquetant pitoyablement. Ses vêtements étaient en lambeaux et toute sa chair semblait recouverte d'hématomes, de traces rouges de coups et de sang séché.
- Hey !
Goku ouvrit grand les yeux et se retourna vivement en retenant un nouveau cri lorsque son bras se cogna contre un barreau.
L'inconnu en face de lui était très grand et portait une chemise blanche qui illuminait son torse fin.
Mais ce qui frappa plus que tout Goku, ce fut son visage.
Il était fin et pâle, délicat, éclairé par deux yeux couleur améthyste désabusés et auréolé par des cheveux blonds comme le soleil qui lui retombaient sous le menton. Il y avait un trou dans la toile du chapiteau par lequel passaient des rayons de soleil qui allaient se perdre et jouer dans les mèches, illuminant l'étrange comme un vrai soleil.
- C'est toi qui n'arrêtes pas de m'appeler ?
Goku sortit de sa rêverie au son de sa voix et secoua la tête de gauche à droite, vivement. Peut-être que l'étranger allait le frapper lui aussi ?
- Arrête de me raconter des salades, je t'entends tout le temps ! Ca me vrille les tympans, alors arrête !
Il sortit un revolver d'une de ses poches et tira sur la serrure de la cage, qui explosa dans un claquement sec en même temps que Goku se jetait sur le côté dans un pur réflexe défensif.
- En échange, je t'emmène avec moi.
Il tendit sa main à Goku, qui n'hésita qu'une seconde avant de la prendre.
- J'ai pas vraiment le choix de toute façon, soupira Sanzo.
Ce type était vraiment dans un état lamentable !
Goku sortit avec précaution de sa prison, puis tomba évanoui dans les bras du soleil en personne, un très léger sourire aux lèvres.
Il avait trouvé la lumière.
YEEEEEES J'AI FINI CE CHAPIIIIITRE !!!!
Gniah… J'aurai eu du mal à le taper celui-là quand même…
Sanzo : depuis quand je m'apitoie sur ce bakasaru ?
Gojyo : et de puis quand il est plus doué que moi pour draguer les infirmières ?
Hakkaï : ma, ma… Calmons-nous. Ce chapitre est fini, Goku va aller mieux maintenant…
Yohko : Niark.
Goku : Quoi ???
Yohko : Niark j'ai dit. Bon bon bon… Un tit review ?? Please ??
Kogaiji : mais tuez-là quelqu'un !!!
Sanzo : je crois que pour une fois on est d'accord.
