Singe à vendre

Auteur : Yohko the demo… Posez ces tomates pourries !!!

Série : Err… Si vous le savez pas et que vous lisez ce chapitre, vous allez peut-être avoir un petit problème…

Résumé : Ben, l'a pas changé de puis le temps… En gros, cirque, Goku battu, Sanzo superman, Gyokumen louche. Au moins une chose qui ne change pas.

Avertissements : PG-13 – violence, noms d'oiseaux, ACTION !, bizarrerie suprême attaque.

Disclaimer : pas à moi, tout à Minnekura. Gna gna gna…

Note : décidemment je suis longue à la détente ! Donc, désolée pour le délai, mais bon c'est la faute aux persos : ils refusent catégoriquement de m'obéir, comment voulez-vous que j'écrive vite dans ces conditions ?

Merci beaucoup à tous mes reviewers, je vous aime !!! C'est en partie grâce à vous que j'ai enfin pu finir ce chapitre !

Spéciale dédicace à Fanny, ma cheer leader en titre -

Chapitre trois : Où l'auteur ne maîtrise plus du tout la situation

- Ririn ?

- Absente !

Le professeur leva les yeux au ciel.

- Pourquoi personne me crois jamais…

- 'têt parce que ta voix criarde est très reconnaissable ? Proposa ironiquement un blond assis au fond de la salle, les pieds croisés sur sa table.

- Ta gueule Shin ! Répliqua aussitôt Ririn en se retournant.

- Du calme, du calme, intervint le professeur, habitué aux disputes de ces deux-là.

Le cours put enfin commencer. Les élèves prenaient des notes et écoutaient attentivement le cours de japonais.

L'homme était en train d'écrire un kanji sur le tableau et d'expliquer sa signification à grand renforts de mouvements de bras lorsque deux coups discrets furent frappés à la porte.

- Entrez.

Le battant s'ouvrit doucement, révélant un Goku pour le moins gêné.

- Oui ?

- Goku !

Ririn se leva vivement et sautilla littéralement jusqu'à la porte.

- C'est Son Goku monsieur…

- Ah oui ! On m'avait pourtant prévenu que vous arriveriez, excusez mon étourderie, sourit l'homme. Allez vous asseoir à présent. Je suppose que Ririn sera en mesure de vous donner les cours à rattraper.

- Bien sûr m'sieur !

Le cours reprit rapidement, mais les élèves portaient moins d'attention à l'écriture nippone qu'au nouveau, qui s'était assis sur une table au fond de la classe proche de la fenêtre et regardait à travers celle-ci sans se soucier ni du cours, ni des nombreux regards curieux fixés sur lui.

A quoi bon suivre ? Il n'avait jamais demandé à faire des études. Il avait séché la grande majorité de ses cours du collège et n'était jamais allé au lycée.

Et il n'en avait strictement rien à faire. Sa vie entière était au cirque, et il en serait toujours ainsi.

Il n'en avait jamais douté.

- …ku !

Le châtain releva vivement la tête, surpris.

- Le cours est fini tu sais… Ironisa Ririn .

Goku hocha machinalement la tête puis se leva. Il n'avait pas de sac, alors il se contenta de fourrer ses mains dans ses poches et de suivre la jeune femme qui avançait dans les couloirs en babillant gaiement.

- T'en fais pas ici c'est assez cool tu verras tu vas t'intégrer très vite les profs sont hyper sympas et même les élèves y a quasiment pas de peaux de vaches en tout cas pas dans notre classe enfin à part Shin bien sûr mais lui c'est vraiment un cas à part et…

Goku décrocha complètement du discours sans fin.

Mais qu'est-ce qu'il avait à faire ici ?

Rien.

Il soupira.

Discrètement. Ririn était assez gentille. Le problème était plutôt qu'elle était trop… Adolescente? Normale? Superficielle? Peut-être pas intérieurement, mais en tout cas elle le paraissait.

- …Si tu veux tu peux venir à mon club, c'est un truc de combat enfin on mixe un peu tout ce qu'on connaît genre kendo, judo… Enfin tu vois quoi…

Goku releva la tête, brusquement intéressé.

- Tu veux venir ?

Pensivement, il hocha la tête. Apprendre à se battre… Bien sûr il avait déjà de bonnes bases, Nataku lui avait enseigné pas mal de choses à son arrivée, avant qu'il ne se spécialise comme acrobate.

Néanmoins, savoir se battre pourrait sûrement le rendre plus fort.

Un léger sourire vint étirer ses lèvres, puis le cours suivant commença.


Gojyo alluma une cigarette et en tira une longue bouffée.

Il n'arrivait pas à s'arrêter de penser à ce gosse.

Il retrouvait beaucoup de similitudes entre leurs deux situations.

Enfants battus, orphelins, abandonnés, fugueurs… Il en croisait si souvent depuis qu'il travaillait qu'il aurait dû s'habituer, mais il ne pouvait s'empêcher de toujours se comparer à eux, cherchant à savoir qui avait le plus souffert.

Il ne trouvait jamais.

Le cas de Goku était d'autant plus étrange qu'il était plus un adulte qu'un enfant. Mais il semblait si vulnérable!

Gojyo sourit.

Décidemment, ce type accumulait les bizarreries.

Il l'aimait bien… Et puis, c'était pas n'importe qui !

Pour avoir réussi à fendiller la coquille de Sanzo…

Le roux tira une dernière bouffée puis jeta sa cigarette et l'écrasa en faisant volte-face.

La philosophie, c'est pas tout.

Faut bosser aussi.


Goku soupira intérieurement.

Tenta un coup d'œil circulaire.

Revint à la fixation de son plateau, désespéré.

Soupira à nouveau, légèrement plus fort cette fois.

A côté de lui, Ririn papotait allègrement avec tous ceux qui passaient à portée de voix, le présentant à tout le monde et parlant à sa place.

Il bénissait à présent cette impression bizarre qui l'avait poussé à se faire passer pour muet.

Parce que sinon, il aurait été obligé de parler à tous ces parfaits inconnus. Toutes ces filles rouges qui lui jetaient de langoureuses œillades du coin de l'œil et riaient trop fort. Tous ces adolescents stupides et superficiels, qui malgré leur corps d'adulte gardaient une bêtise ignoble.

Tous ces hommes et femmes qui lui auraient parlé comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

Certains d'ailleurs essayaient, mais la plupart, gênés, s'adressaient plutôt à Ririn et parlaient de lui comme s'il était absent.

Peut-être que son regard légèrement agressif y était pour quelque chose…

Autant se l'avouer : il les foudroyait carrément du regard.

Avec aux lèvres ce sourire de psychopathe qu'il savait si bien rendre effrayant à souhait.

Mais honnêtement, c'était si drôle de voir leur tête !

Hésitants, interrogateurs…

Effrayés…

Goku se nourrissait de cette frayeur. C'était si bon, sentir les effluves puissantes de la peur… Mais il n'y en avait pas encore assez, il en voulait plus, beaucoup plus !

Dans un sursaut de conscience, Goku réalisa ce qu'il était en train de penser.

« C'est pas vrai ! »


- Oui oui… Ah c'est vrai le cours de Jap' était cool aujourd'hui, mais…

Soudain, la discussion fut interrompue par le fracas d'une chaise tombant sur le sol.

Ririn se retourna vivement en se levant à moitié, pour voir Goku sortir en courant du self.

- GOKU !!

Ririn jura entre ses dents puis se lança à la poursuite de son ami.

- Goku attends !!

Mais il semblait insensible à ses appels. Et il courait vite en plus !

La jeune femme accéléra encore, inquiète.

Ils traversèrent ainsi tout le bâtiment principal, puis Goku disparut aussi soudainement qu'il était sorti du self.

Ririn s'arrêta, essoufflée, fouillant les environs du regard.

- Et merde ! Explosa-t-elle au bout de quelques instants.

Le châtain était sur le toit.

Elle repartit en composant le numéro d'Hakkaï sur le portable qu'elle venait de sortir.


- Allô ?

- Hakkaï ! Putain j'ai un problème là Goku est sur le toit !

- Sur le toit ?

- Oui ! On était en train de manger et d'un coup il est parti en courant !

- D'accord. On arrive tout de suite.

- Magnez-vous !

Hakkaï raccrocha, puis sortit de son bureau.

- Sanzo ! Gojyo ! On va à Saiyuki !

- Hé ?

Les trois hommes sortirent du bâtiment puis se mirent à courir.

- C'est quoi ce bordel ? Demanda très intelligemment Gojyo.

- Goku est perché sur un toit après avoir couru un cent mètre sprint sans raisons, jeta Hakkaï.

- Ha ouais…

Sans un mot, Sanzo accéléra le rythme. Les deux autre suivirent le mouvement, mais Gojyo ne put empêcher un sourire d'étirer légèrement ses lèvres.

« Tu es bien inquiet Sanzo… »

Heureusement que le collège ne se trouvait qu'à deux rues de l'association.


Goku ferma les yeux, savourant les rayons du soleil sur son visage. Tout était si silencieux ici… Si calme… Quelques échos lui parvenaient des élèves en bas, mais leurs voix semblaient si lointaines qu'on aurait dit un rêve.

Le châtain sourit. Il avait même réussi à repousser Taisen…

A ce nom, un pan de sa personnalité s'agita un peu, mais il s'était rendormi pour l'instant.

Goku soupira.

De soulagement.

Il n'avait aucun souvenir de la dernière fois que Seiten Taisen s'était vraiment réveillé. Il savait juste que ça avait été terrible. Et lorsque Ko et les autres avaient enfin réussi à la maîtriser, tous les corps…

Le jeune homme secoua vivement la tête. Ce n'était pas le moment de penser à ça.

Il rouvrit les yeux, se laissant volontairement éblouir par l'éclat du soleil. Il aimait cette lumière si chaude et douce.

Cette couleur si vive. Elle lui rappelait…

/Des cheveux blonds si lumineux encadrant un visage fin et délicat les rayons du soleil qui jouaient dans les mèches les yeux améthyste qui le transperçait et semblaient lire en lui comme dans un livre ouvert, voir toutes ses fautes tout ce sang toute cette horreur mais malgré tout qui ne le rejetaient pas, une main tendue des chaînes brisée une étreinte rassurante après la peur enfin la chaleur le calme un présence qui était toujours là pour chasser les cauchemars…/

Sanzo…

- Goku ! Goku arrête fais pas ça!!!


Ririn gravit les cinq paliers en coup de vent. Lorsqu'elle arriva finalement au sixième étage, elle s'arrêta un instant, essoufflée comme un rhinocéros après une course contre une gazelle.

Regardant autour d'elle avec attention, elle finit par repérer une trappe entrouverte au plafond. Mais aucune échelle ou autre escabeau pour y accéder !

En désespoir de cause, la jeune fille tenta d'ouvrir une des trois portes, mais elle s'avéra bien fermée, tout comme les trois autres.

- Shit ! Mais comment il a fait pour grimper là-haut alors ?

- Ririn ! Qu'est-ce tu fiches ici ?

- Shin ! Aide-moi !

- Hein ?

Sans lui laisser le temps de se poser trop de questions, Ririn attrapa le blond par le bras et le traîna jusque sous la trappe.

- J'ai besoin que tu me fasses la courte échelle pour que je puisse grimper là-haut.

- Pourquoi ? Tu vas encore te barrer ? Hors de question que tu m'embarques là-dedans !

- Shin !! C'est une question de vie ou de mort ! Tu as ma parole que c'est pas pour partir.

Le jeune homme hésita un instant, puis finit par décider de lui faire confiance et s'agenouilla en croisant ses doigts devant lui.

- Allez, grimpe…

- Merci !

Ririn s'empressa de poser un pied sur ses mains et un genou sur son épaule, puis il se redressa lentement, chancelant.

- Oh pu… La prochaine fois tu mets autre chose que tes péniches à crampons !

- Oui ben désolé mas j'avais pas prévu d'être obligée à grimper sur le toit !

Bon gré mal gré, il finit par se relever totalement et son fardeau put attraper un rebord du toit. Elle balaya la trappe puis se rétablit rapidement et prit enfin pied sur le toit.

Elle rejeta quelques mèches trempées de sueur en arrière tout en inspectant le toit du regard.

Ce qu'elle vit lui glaça le sang.

Goku était assis sur la corniche, tourné vers le vide !

- Goku ! Goku arrête fais pas ça !

Le châtain releva brusquement la tête, surpris. Il se releva et se retourna vivement, présentant son profil à Ririn.

Avec sur les traits une expression effrayante.

- Goku…

Il sourit d'un air moqueur, puis se fit carrément face à la jeune femme et tendit la main vers elle.

Ses yeux étaient écarquillés et injectés de sang, lui conférant l'expression d'un fou sanguinaire.

Ririn recula d'un pas, effrayée.

Puis le combat commença.

Goku se jeta vers elle, le poing en avant. Elle évita en se jetant sur le côté, puis roula au sol pour éviter deux autres coups de pied. Puis, se relevant d'un bond, elle para des avant-bras un magistral coup de poing et attrapa la main droite de son ami et son épaule gauche, bloquant ses deux bras.

- Goku… Qu'est-ce qui te prends !

Pour toute réponse, il grimaça et lui envoya son genou dans le ventre. Elle lâcha prise sous le choc et recula d'un pas, le souffle coupé. Elle ne vit pas à temps l'attaque et se retrouva en un rien de temps au sol, crachant le sang qui s'accumulait dans sa bouche.

Goku s'accroupit, lui saisit le bras et le tordit violemment dans son dos, lui arrachant un gémissement. Puis il tira d'un coup sec, la forçant à se relever, et la poussa vers le bord du toit, qui se trouvait à deux mètres à peine.

Ririn se retrouva ainsi penchée au-dessus du vide, retenue uniquement par la prise qu'avait Goku sur son bras.

- Goku… Arrête ! Qu'est-ce qui te prends, pourquoi tu fais ça ?

Goku sourit, puis se pencha un peu.

- C'est un peu de ta faute… Lui chuchota-t-il à l'oreille.

Puis il se mit à rire doucement, d'un rire sardonique et cruel, que Ririn n'aurait jamais cru entendre de sa part.

Elle ferma les yeux et se mordilla un instant les lèvres. Lorsqu'elle rouvrit les paupières, un nouvel espoir se profila sous la forme de trois hommes.


- Sur le toit, sur le toit… Elle est maligne celle-là ! Elle sait combien y a de toits ici ?

- Gojyo, la ferme !

- Si je veux !

Les trois hommes se trouvaient dans la cour principale du collège.

Sanzo leva les yeux au ciel, exténué par les grognements de Gojyo… Et resta figé, les yeux fixés sur la silhouette presque suspendue au-dessus du vide sur le toit du bâtiment principal !

- Shit…

- SANZOOOO !! SANZO A L'AIDE !!

- Ririn?

Sanzo s'élança vers le bâtiment, vite rejoint par Hakkaï tandis que Gojyo commençait à escalader la façade.

Ririn retrouva devant cette aide inespérée toute sa combativité.

Elle jeta brutalement une jambe en arrière, coupant le souffle de Goku qui se la prit en plein ventre. Néanmoins il ne lâcha pas prise, mais la pression sur son bras se relâcha. Aussitôt, elle s'accroupit en se retournant de manière à se retrouver face à Goku, plaquée contre lui.

Avant qu'il réalise, elle lui envoya un coup de genou entre les jambes avant d'enchaîner avec un coup de tête. Puis elle se libéra totalement de son emprise avant de le frapper violemment au milieu du dos.

Le châtain tomba au sol et y resta immobile, tentant de reprendre son souffle.

Ririn en profita pour s'éloigner et se mettre en position de combat, prête à se défendre.

Goku releva lentement la tête. Du sang coulait de sa bouche, et ses yeux à moitié fermés semblaient étinceler de douleur. Il tenta de se relever, mais fut pris d'une quinte de toux qui le renvoya au sol.

- Ri… Rin… Aide…

La jeune femme se mordit les lèvres, hésitant sur la conduite à tenir.

Goku finit par se mettre à quatre pattes. Ses mèches tombaient devant son visage et elle ne pouvait voir son expression ; par contre, elle ne voyait que trop bien les gouttes de sang qui tombaient sur le sol pour y former un petite flaque.

Ririn hésita encore un instant, puis envoya balader mère Prudence et se précipita vers le jeune homme.

- Goku !

Elle s'agenouilla à son côté, une main sur son dos, cherchant à voir son expression.

Elle ne vit pas le coup venir à temps et se retrouva sur le dos, le souffle coupé, et une intense douleur lui vrillant l'abdomen.

Goku se releva et la regarda de toute sa hauteur, un air méprisant sur le visage. Puis un sourire sardonique apparut sur ses lèvres et il se pencha vers elle.

- Trop naïve… Chuchota-t-il d'une voix rauque et grave, tout à fait différente de celle qu'il avait adoptée pour lui demander de l'aide.

Il l'attrapa par les épaules et la releva sans effort. Puis il tordit de nouveau ses bras dans son dos et l'amena jusqu'au bout du toit.

- Lâche-la.

Le jeune homme tourna légèrement la tête.

Sanzo et Hakkaï étaient sur le toit, près de la trappe.

Goku sourit.

Puis poussa violemment Ririn.

Le temps sembla alors ralentir, comme dans un mauvais film.

La jeune femme bascula lentement par-dessus le parapet, les yeux écarquillés de surprise et de frayeur mêlées.

Sanzo et Hakkaï se précipitèrent vers le lieu du drame, mais bien évidemment trop tard.

Goku sourit, les yeux exorbités dans une expression absolument terrifiante.

Puis la folie sembla se résorber et laissa place à une panique totale.

- N… Non…

Sanzo se retourna vers lui, les sourcils froncés.

Une légère lueur d'incompréhension dans les yeux.

Une seule pensée vint à l'esprit du jeune homme.

Partir. Très loin. Pour ne pas les blesser davantage.


- Mmmh…

Yaone ouvrit une paupière, à moitié réveillée par les coups frappés doucement à la porte de sa roulotte.

- J'y vais… Soupira-t-elle à l'intention des deux autres femmes qui dormaient, et ne s'étaient sans doute même pas encore réveillées.

Elle glissa hors de sa couchette et mit une veste par dessus sa chemise de nuit, frissonnante. Puis elle se dirigea à tâtons vers la porte, manquant plusieurs fois se cogner contre un meuble ou trébucher sur un vêtement.

Elle atteignit finalement le battant et l'entrouvrit en baillant.

- Là tu viens de casser ta belle image de ténébreuse-mystérieuse-femme-fatale. J'espère que t'en as conscience.

Yaone soupira légèrement devant la boutade de Doku, secoua la tête, puis se tourna vers Kogaiji.

Son expression soucieuse la ramena immédiatement à la réalité.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Viens.


- Oh mon dieu Goku !

Yaone se précipita sur le jeune homme et s'agenouilla devant lui, tentant de voir son expression à travers le rideau de ses cheveux.

Il faisait toujours ça lorsqu'il avait l'impression d'être coupable de quelque chose. Il se cachait derrière ses cheveux, baissait la tête et restait assis dans un coin discret, tentant de se fondre dans le décor.

- Goku… Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Il est revenu…

C'était un simple murmure, presque inaudible, mais qui semblait résonner comme un hurlement dans le silence pesant qui régnait dans la caravane de Kogaiji.

Il s'y trouvaient tous les trois, comme à chaque fois qu'ils avaient besoin de parler loin des oreilles indiscrètes. Il était minuit passé.

- Raconte, exigea Yaone.

Goku soupira, puis releva la tête.

Ses yeux étaient brillants de larmes contenues.

- Il est revenu, et il a encore tué !

Il rabaissa la tête pour cacher les larmes qu'il n'allait bientôt plus pouvoir retenir.

- J'ai tué…

- Arrête.

Kogaiji alla s'accroupir devant le jeune homme et lui releva la tête de force.

- Tu sais très bien qu'il n'est pas toi.

- Et toi tu sais très bien que tu mens !!!

Goku se releva brutalement, les poings serrés. Une unique larme coulait le long de sa joue, comme hésitante.

- Il est moi, et je suis lui ! C'est même pas de la schizo ! C'est une partie de moi !

Il se tut.

Yaone hésita à avancer, surprise par les éclats de voix.

- C'est moi qui ai tué cette fille, acheva le châtain dans un souffle.

A ces mots, Yaone avança pour le serrer dans ses bras… Mais il l'arrêta d'un geste.

- Non. N'approchez pas. J'aurais pas dû venir ici. J'y vais.

Il se dirigea vers la porte… Mais celle-ci fut aussitôt barrée par un Doku inébranlable.

- Et tu comptes aller où au juste ? Laisse moi te dire une chose, petit ! Tu es arrivé ici, t'avais quasiment encore des couches. On t'a élevé, on t'a dit ce qu'il fallait faire ou pas, on t'a appris ton boulot, on a toujours été là. Juste derrière. On sait que t'en as bavé, et nous aussi. Mais on t'as jamais laissé tomber, si ? Taisen ou pas. Alors tu vas gentiment retourner t'asseoir et pas commencer je ne sais quelle comédie mélodramatique à deux balles. Parce que là tu vois je fais un effort et bon sang qu'est-ce que je suis une merde en discours !!

Goku ne put s'empêcher de sourire faiblement. Puis il murmura un « merci » presque inaudible, avant de s'écrouler dans les bras de Doku, évanoui.

- Il aurait au moins pu me répondre une belle réplique. Là j'ai l'air d'un politicien, soupira le brun en transportant son fardeau sur le lit.


- Quoi ?

La voix de Sanzo était calme. Son visage était calme. Ses manières étaient calmes.

Intérieurement, il bouillait.

L'interphone grésilla un peu, puis une voix féminine se fit entendre.

- Sanzo ? Il y a une jeune femme et trois hommes qui veulent te voir. Ils disent que tu les connais, il y en a un qui s'appelle Kogaiji…

- Fais-les monter.

Il s'était efforcé de ne pas trop montrer son impatience. Mais depuis quand est-ce qu'il se souciait de l'opinion des autres ?

Sanzo secoua la tête. Depuis la veille, il ne se reconnaissait plus.

Depuis qu'il avait croisé le regard perdu et désespéré de Goku. Depuis qu'il l'avait vu prendre la fuite.

- C'était qui ?

- Kanzeon. Ko et sa bande débarquent.

Hakkaï et Gojyo échangèrent un bref regard, puis Hakkaï demanda doucement :

- Goku est avec eux ?

- Qu'est-ce que j'en sais moi ?!? Rien à foutre, lâcha Sanzo avant de partir dans le couloir.

Il ne savait pas qu'est-ce qui l'avait poussé à dire ça. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait un grand besoin de fumer.

Mais bien sûr, le destin étant ce qu'il était, pas une clope dans tout l'appartement.

« Chier… »


- T'es sûr que tu veux venir ?

- Je suis venu jusque là, je vais pas reculer maintenant.

Le ton était ferme, le regard décidé. Pourtant, en son fort intérieur, Goku était mort de peur. Peur d'affronter les regards de ceux qui l'avaient sauvé. Peur d'affronter le fantôme de cette fille si pleine de vie.

Mais au fond, il lui devait bien ça.

Alors, lorsque Yaone frappa doucement à la porte, il ne s'enfuit pas en courant.

Lorsque Hakkaï vint ouvrir, il se contenta de baisser la capuche qui dissimulait ses traits dans l'ombre.

Et lorsqu'il vit son sourire, toujours le même, il se contenta de hurler de douleur à l'intérieur de lui-même.

De demander pourquoi il ne le frappait pas.

Pourquoi il ne l'enfermait pas dans une prison.

Pourquoi il ne le tuait pas, ne le faisait pas souffrir.

Pourquoi il se contentait de les faire entrer en leur souhaitant la bienvenue.

Il entra, mais il voyait la scène comme de l'extérieur de son corps. Il se vit répondre faiblement au « ça va mieux ? » de Hakkaï. Il se vit sur le point de hurler après avoir croisé le regard de Gojyo, qui arborait toujours son éternel sourire, comme s'il ne s'était rien passé la veille.

Il entendit Kogaiji demander où était Sanzo, et se vit frémir dans l'attente de la réponse.

Il se vit sursauter lorsque le blond en personne lui répondit, accoudé contre le montant de le porte du couloir.

Il se vit éviter son regard en se traitant intérieurement de tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait.

Puis tout passa très vite, ils allèrent s'installer dans le salon.

On sonna à la porte.

Une voix bien connue retentit dans l'entrée.

Il vit Ririn entrer en riant dans le salon.

Elle était semblable à elle-même, vêtue d'un treillis déchiqueté et d'un débardeur moulant rose, malgré la fraîcheur de ce début d'avril.

Alors seulement, Goku réintégra son corps. Il sourit faiblement lorsque son regard croisa celui de Ririn.

Puis, pour la deuxième fois en une journée, tout devint noir.


Sanzo déposa délicatement son précieux fardeau sur le canapé, puis il s'assit à son côté en prenant bien soin de laisser sa main sur son épaule. Un habitude qu'il avait vite prise, et ce malgré le peu de temps qui s'était écoulé depuis qu'il l'avait ramené à l'hôpital.

Du coin de l'œil, il remarqua un détail étrange.

Son diadème était légèrement fissuré.

Il se demanda un bref instant d'où cela pouvait-il bien venir, puis son attention fut reportée sur la conversation.

- Je pense qu'il est temps de nous en dire un peu plus sur Goku, commença doucement Hakkaï.

- …

Yaone, Kogaiji et Doku se consultèrent un bref instant du regard, puis c'est d'un air décidé que Kogaiji prit à son tour la parole.

- Il a tenu à venir ici malgré la frayeur qu'il avait du jugement que vous pourriez lui porter. Je pense que c'est à lui de décider s'il veut vous en dire plus ou pas.

- C'est mignon comme tout votre truc là, mais s'il recommence à péter les plombs, pas sûr qu'on soit toujours là pour ramasser les donzelles qu'il balance depuis les toits, ironisa Gojyo.

- Oh, je pense qu'il vous le dira lui-même… Pas de problème pour ça, sourit Yaone. Il faudra juste être… Patients.

- Patients ?

- Disons que j'aie un pan de personnalité plus sombre que je n'arrive pas toujours à retenir.

Tous furent surpris d'entendre la voix de Goku, Sanzo le premier. Il ne l'avait même pas senti se réveiller !

Le jeune homme se releva lentement et s'assit en tailleur sur le sofa, le regard fixé sur le sol.

Puis il releva la tête et sourit amèrement.

- Content que tu ailles bien, dit-il à Ririn. Mais comment… ?

- Y avait un rouquin qui grimpait par là, elle s'est jeté dans un arbre en m'entraînant avec lui. Le seul truc dont j'ai eu peur, c'est qu'il m'agresse, ajouta-t-elle après un temps de réflexion.

- Pour qui tu me fais passer encore !

- Pervers !

- Sale gosse !

- Vos gueules ! Fermez-la ou crevez !

Goku détailla la scène, comme dans un rêve. Gojyo et Ririn se criaient dessus avec fougue tandis que Sanzo fumait littéralement, la tête dans la main. Hakkaï semblait justifier ses amis auprès des trois invités, qui était pour le moins… Etonnés.

Apparemment, plus personne ne pensait à l'événement dramatique de la veille.

Le regard de Sanzo se fixa sur lui, indéchiffrable comme d'habitude.

Goku sourit. Personne n'oubliait. Mais tous n'en avaient rien à faire.

Il étaient comme Ko et les autres.

Comme Nataku.

Ils l'acceptaient tel qu'il était, voilà tout.

Alors Goku se sentit beaucoup mieux, et pour la première fois depuis que Sanzo l'avait sorti de sa cage, son sourire devint sincère.


- Alors jeune homme ! On a voulu nous quitter ?

- Non, je…

- Attention ! C'est que si tu ne viens pas à la pension Gunlock, la pension Gunlock viendra à toi !

C'était l'heure du dîner, et comme tous les soirs les locataires étaient tous réunis devant la gigantesque table de la salle à manger.

C'était une tradition ancestrale dans la pension Gunlock que tous les habitants dînent ensembles. Sanzo et Gojyo avaient bien tenté d'y échapper, mais rien à faire.

Goku s'était au départ senti étranger à tous ces inconnus qui semblaient se connaître depuis si longtemps. De fait, la plupart habitaient là depuis au moins trois ans, et s'ils ne se connaissaient pas forcément par cœur, ils avaient eu le temps d'apprendre quelques petites choses à propos des autres.

Cela faisait maintenant deux jours que Goku était revenu. Personne ne lui avait posé la moindre question, à part Ririn. Mais elle faisait plus cela pour plaisanter et voir son air gêné quand il répondait un vague « pas envie d'en parler » que par pur besoin de savoir.

Il avait fini par comprendre qu'ils se contentaient de lui donner du temps. Et même s'il avait toujours du mal à comprendre pourquoi ils n'exigeaient pas une réponse immédiate, il était rassuré par cette attention de tous les instants qu'on lui portait. Elle n'était pas visible. Juste tangible.

En tout cas pour lui.

- Ouh ouh !! Alors, on rêve ? S'exclama madame Ban, souriante comme toujours. Tu reprendras bien un peu de poulet, n'est-ce pas ?

- Heu… Je…

- Mais si, mais si, affirma-t-elle en lui fourrant d'office le plat dans les mains.

Goku le reposa, gêné.

- Merci madame… Je n'ai pas très faim.

- C'est une honte ! Tu n'as que la peau sur les os ! Je vais t'engraisser un peu moi, tu vas voir !

- Le gâtez pas trop madame Ban… Il est très bien comme ça, au moins il consomme pas trop de bouffe.

- Gojyo voyons !


Bien plus tard, le repas s'acheva. Les quatre hommes remontèrent vers leur appartement, accompagnés de Ririn qui habitait le même palier qu'eux, au dernier étage.

Goku alla rapidement dans la chambre d'amis.

Sa chambre, lui avait dit Hakkaï.

C'était un sentiment étrange de se sentir ainsi accueilli et accepté sans qu'il aie rien eu à prouver.

Il ouvrit grand sa fenêtre et s'assit sur la tablette d'appui, les yeux perdus dans le ciel obscur. La ville était illuminée, et ce spectacle était assez impressionnant, à défaut d'être beau.

Le châtain soupira.

Une voix se fit soudain entendre à côté de lui, le faisant sursauter.

- Fais gaffe à pas tomber, j'ai la flemme de sauter pour te rattraper.

- Sanzo ?

Une espèce de soupir moqueur lui répondit.

- Non, le pape…

Il sourit. Une bouffée de fumée sortit de la fenêtre voisine.

- Pourquoi…

Goku s'interrompit, souhaitant rappeler le mot qui lui avait échappé.

- Finis tes phrases quand tu les commences… Soupira le blond.

- Pourquoi vous m'accueillez comme ça ? J'ai failli tuer Ririn, je vous attire que des emmerdes !

- Ta gueule…

Sanzo soupira une nouvelle fois.

- Honnêtement. Tu te prends pour qui ?

- Hein ?

- Tu te crois vraiment assez important pour nous causer de vraies emmerdes ? Tu sais, t'es qu'un humain, même si t'as vécu des horreurs. Faudrait voir à pas l'oublier.

- Ah… Pardon.

Le blond tira une bouffée de sa cigarette.

- T'es pas le premier qu'on héberge, et sûrement pas le dernier. Y a pire que toi. Surtout si tu commences à te prendre pour le nombril du monde…

Goku sourit.

- Merci.

- De quoi ? Je te dis ça parce que j'aime pas qu'on vienne chialer dans mes jupes. Point barre.

- Ouais…

Le silence se fit, uniquement troublé par les lointains bruits du centre-ville et les exhalations de fumée du blond.

Goku se mordilla un instant les lèvres, puis décida de se lancer.

- Sanzo… Je peux dormir dans ta chambre ? Je dormirai sur le tapis si tu veux, et je…

- HEIN ?!?

Le châtain se tut aussitôt, puis murmura un « désolé » gorgé de honte.

Sanzo resta un moment silencieux. Puis leva les yeux au ciel.

- 'kay… Tu peux venir…

- C'est vrai ? Merci !

A peine un quart d'heure plus tard, Sanzo prenait un Goku profondément endormi dans ses bras et le déposait doucement sur le lit.

Il resta un court moment en contemplation devant l'endormi, puis soupira discrètement.

Qu'est-ce que tu me fais ?


THE ENDEUH.

Du chapitre hein…

Sanzo : Yohko !! c'est quoi encore cette connerie ??

Yohko : Mais-euh ! C'est mon troisième chapitre ! Et commence pas à gueuler parce que sinon je la transforme en deathfic !!!

Goku : Chuis schizo ? C'est quoi ce bordel ?

Yohko : meuh non t'es pas schizo. T'as juste une personnalité un peu étrange ''' genre là c'est comme si on t'avait enlevé ton contrôleur yokai, tu vois…

Hakkaï : à propos… Goku porte bien sa couronne pendant cette histoire, alors pourquoi ne s'est-elle pas brisée ?

Yohko : Mais elle l'est !! Enfin presque… Relit le chapitre quoi !! C'est marqué !

Gojyo : c'est bon, c'est bon… T'emballes pas… Quoi, c'est mon tour ? Bon… Laissez un review… Ecorchez-la, vous avez le droit. Si vous le faites, je serai très gentil… regard pervers et voix sensuelle

Yohko : t'arrête d'influencer les reviewers oui ??