Singe à vendre
Auteur : Sûrement pas moi, attendez, moi , je ne fais pas poireauter les quelques lecteurs qui pourraient éventuellement attendre la suite… Quoi, assume ? Mais c'est pas moi je vous diiiis ! T-T Promis, j'assumerai. Un jour. Au chapitre six, peut-être.
Série : Vous voyez ce truc avec un blond, un roux, un châtain, un brun et de la baston ? Ben ça s'appelle Gensomaden Saiyuki, et heureusement que c'est pas moi qui ai fait la promo hein.
Avertissements : Mmmh. En gros je pense qu'il y a un tout piti peu de manipulation, du gore en conte, de l'action (au moins j'aurai essayé), de l'angst, de l'angst, de la philosophie à deux balles, des persos qui parlent trop et un brin d'histoire. OÙ EST PASSE MON YAOI BORDEL ? Grmph… Mais il reviendra…
Disclaimer : Pas n'a moi, tout à Kazuya Minnekura. Sauf Shin. Shin est mien, Shin on touche pas. Ah oui tiens, les bouledogues et le chef du cirque aussi… Wow… J'ai plein de choses à moi en fait ''
Note /pensées des personnages/ ; « paroles »
Chapitre cinq : Où l'auteur s'embrouille mais y voit clair ?
Gyokumen sourit.
« Quel plan machiavélique as-tu encore conçu ? »
Nî resta impassible et avança une pièce. Ils étaient en train de jouer aux échecs dans le bureau de la principale.
« Oh, c'est d'une simplicité extrême. Il vole. Il est pris. Il est condamné. Nous le récupérons. Personne ne se doute de rien parce que personne ne se soucie plus de lui. »
Le sourire de la femme s'agrandit.
« Parfait. »
« Sans oublier que nous récupérons le catalyseur et la prime. »
« Ca n'est pas le point le plus négligeable. »
La reine de Gyokumen tomba devant la tour de Nî.
Derrière le bureau, le soleil se levait, éclairant la pièce par la baie vitrée.
Gyokumen éteignit la lampe, les plongeant dans une semi obscurité de moins en moins sombre.
Nî sourit discrètement. Cette femme était si facile à prévoir. Cela faisait environ une demi heure qu'elle lui faisait consciencieusement du pied. Nul doute que si cette partie ne s'achevait pas très vite, il serait en retard à son cours et bénirait les murs insonorisés qui auraient une fois de plus sauvé sa réputation.
Puis Gyokumen avança son dernier pion.
« Echec et mat. »
Nî resta impassible.
Intérieurement, il ramassait sa mâchoire qui venait de s'écraser sur le sol avec fracas.
Gyokumen se releva avec grâce et revêtit lentement –sensuellement- la veste gris perle assortie à sa jupe.
C'était une jupe droite qui tombait en dessous du genou, fendue jusqu'à mi-cuisse.
Elle accrocha rapidement ses longs cheveux en un chignon serré, puis se tourna vers le scientifique et sourit.
Ses yeux brillaient de la même lueur glaciale que Nî face à ses expériences.
« Ne me prends pas pour un de tes élèves ou un de tes sujets d'études, à condition que tu fasses la moindre différence. N'essaie pas de m'analyser, tu n'y arriveras pas. Tu ne sais même pas ce qui me motive. »
Nî acquiesça paisiblement.
« Bien. Tu es sûr qu'il se fera prendre ? »
« Je ne lui ai dit que l'emplacement de deux caméras. Il ne verra pas la troisième. »
« C'est ta seule assurance ? »
« Tu n'as qu'à envoyer un de tes chiens de garde faire sa ronde un peu plus tôt que d'habitude. Il n'a pas tellement d'horaires possibles pour passer à l'acte. S'il sèche, nous le saurons très vite. Il est parfaitement ferré. »
« Très bien. Maintenant, dehors. Tu te fiches peut-être de ta réputation mais pas moi. »
« A ce soir ? »
« Bien sûr. »
Nî sortit tranquillement du grand bureau, puis se dirigea vers les salles de chimie.
/J'en sais beaucoup plus que tu n'imagines, Gyo… Tellement plus…/
Une sonnerie trop stridente à son goût tira brutalement Shin du sommeil. En grognant, il tâtonna un long moment sur sa table de chevet avant de perdre patience et de tout balayer d'un large mouvement de bras. En tombant, sa lampe s'alluma et alla rouler sous son lit.
Les yeux à demi-fermés par le sommeil, il se leva lentement, la bouche grande ouverte par un bâillement. Il shoota mollement dans son réveil qui finit par se taire, alluma la radio et se dirigea vers la fenêtre.
Il 'ouvrit en grand et repoussa les volets, plissant encore plus les yeux sous la luminosité du jour.
Un courant d'air frais s'engagea dans sa chambre, lui rafraîchissant les poumons avec bienveillance.
En bas, dans la rue, la circulation reprenait peu à peu sa fougue diurne, chassant les restes du calme de la nuit.
Mais au dernier étage du HLM, les bruits paraissaient si lointains qu'on doutait de leur réalité.
Shin appréciait ces moments où toute la ville s'éveillait doucement, le calme serein, l'air frais et le soleil qui paraissait plus pur loin de la pollution.
Soudain, des volets claquèrent deux étages plus bas et une voix vociférant un rap incompréhensible résonna dans tout l'immeuble avec force.
Les voisins se réveillaient eux aussi.
Shin soupira et referma sa fenêtre avec mauvaise humeur.
Comme d'habitude, la journée avait bien commencé.
Lorsqu'il arriva devant Saiyuki, il était huit heures dix. Les cours étaient désertes, seul résonnait le bruit de se spas. Il ne se dépêchait même pas, à quoi bon. Avec un peu de chance, Ririn râlerait.
Cette pensée lui arracha un sourire mi-moqueur, mi-ennuyé et il ralentit encore le rythme. Cette fille se mêlait toujours de tout, à un point ! C'était franchement énervant par moments, mais depuis le temps c'était devenu une habitude. Comme une routine bien établie, un bruit de fond qu'on ne remarque que quand il se tait.
Il se rappelait encore le jour de son arrivée. C'était à la maternelle. Elle avait débarqué un jour, petit bout de femme de cinq ans à peine mais en sachant déjà plus que les autres sur beaucoup de choses.
Elle était arrivée toute seule, s'était présentée fermement et avait rejoint sa place avant que la maîtresse ne le lui ordonne.
A la récréation, elle avait eu vite fait de connaître tout le monde et le soir même, tous juraient l'avoir connue de puis toujours.
Shin était à l'époque un petit garçon pâle et effacé, qu'on ne remarquait pas ; et il encourageait cette tendance. Il n'aimait pas se faire voir, il préférait observer. Les adultes le pensaient craintif et studieux, promis à de grandes études ; les autres enfants le voyaient comme un être indéfinissable dont il ne fallait pas se soucier, qui importait peu. Un petit caïd avait une seule fois tenté de le provoquer, et la seule chose qu'il en avait retiré avait été un échec total. Il en était sorti indemne, mais Shin aussi. Depuis, plus personne ne faisait attention à lui.
Ca l'arrangeait bien. Ce qu'il aimait par-dessus tout, c'était observer les gens, leurs réactions, leur manière de faire.
Aussi, il n'avait pas cherché à connaître Ririn, ou seulement à sa manière, sans être vu. Il s'était même débrouillé pour qu'elle ne le remarque qu'une bonne semaine avant son arrivée.
Aussitôt, elle avait bien entendu tenté de trouver son amitié et de se l'approprier, mais il avait refusé de la lui donner et s'était contenté de lui tourner le dos. Il n'en avait rien à faire.
Depuis ce jour, leurs relations avaient évolué entre haine pure et haine amicale, avant de passer à la simple habitude. Ils étaient les deux seuls restants de leur classe de maternelle, et avaient de ce fait certains liens inaltérables. Au fond, ils étaient des ennemis d'enfance.
Shin était le seul à pouvoir rabattre son caquet à Ririn, et elle était la seule à avoir jamais réussi à le faire sortir de ses gonds.
Pourtant, lorsqu'il entra dans la classe, aucune voix braillarde ne vint lui casser les oreilles à propos de son retard, aucun regard meurtrier, aucune réplique cinglante à assener pour la faire taire, rien. Seule la voix du professeur lui ordonnant d'aller s'asseoir.
Shin obéit comme un automate. Ririn était absente. Elle n'avait manqué la classe que deux fois depuis la maternelle. Et ça lui avait toujours apporté des ennuis plus gros qu'elle.
Il se tourna vers la place habituelle de Goku, près de la fenêtre. Lorsqu'il croisa son regard, le châtain détourna un peu trop vite la tête.
Shin entra dans le self et chercha Goku du regard. En général, c'était facile de le trouver, silhouette silencieuse aux côtés de la fille la plus bavarde du lycée ; mais sans Ririn pour phare, Goku semblait se fondre dans l'ombre.
« Hey ! T'as pas vu Goku ? »
La fille qu'il avait interpellée remua négativement la tête. A côté d'elle, une amie fronça les sourcils avant de s'exclamer.
« Si ! Je l'ai vu sortir du self tout à l'heure. Il était bizarre, tout pâle. »
« Merci ! » Jeta Shin en se lançant hors du self.
Il attrapa un morceau de pain au passage et le mordit vigoureusement en se mettant à courir.
« Où est-ce qu'il peut bien s'être encore fourré ? »
Instinctivement, il leva la tête et scanna les toits du regard, mais pour ce qu'il en voyait ils étaient déserts.
Avisant une échelle accolée à un des murs, il décida de monter, ne serait-ce que pour avoir une meilleure vue de l'ensemble du lycée.
C'était interdit bien sûr, mais il n'en avait strictement rien à faire. De toute façon, les pions étaient regroupés autour du self et ne risquaient pas de le repérer.
Il commença à monter rapidement, mais eut la soudaine impression aux deux tiers du trajet que l'idée n'était pas si bonne que ça.
Cette impression lui vint peut-être de l'éloignement du sol en dessous de lui, ou encore de l'échelle qui semblait s'effriter de plus en plus sous ses doigts…
Ou encore du grincement sinistre qu'elle émettait en penchant un peu trop à gauche…
Lorsqu'un claquement sec retentit plus bas, Shin eut l'impression que son cœur venait de louper un battement.
Tentant le tout pour le tout, il se jeta à corps perdu dans les derniers mètres et s'accrocha de justesse au rebord du toit avant que le barreau sur lequel il s'appuyait ne cède et ne dégringole toute l'échelle en rebondissant avec fracas.
Il se hissa sur le toit en grimaçant et s'allongea, essoufflé. Il avait l'impression que son cœur battait dans sa gorge avec tellement de force qu'il allait la déchirer.
Finalement, il se redressa, passa la tête par-dessus le rebord du toit et contempla avec une fascination morbide le barreau gisant à terre.
/Bordel… Ca aurait pu être moi…/
Une sueur froide lui coula dans le dos.
Il se rappela avec difficulté pourquoi il se trouvait seul sur le toit et se releva complètement, fouillant du regard les toits de Gensomaden Saiyuki.
Définitivement déserts, tout comme les cours.
Un soupir lui échappa. Tout ça pour rien.
Il commença à se diriger vers l'autre côté du toit, où une délicieuse porte semblait lui tendre les bras.
Ou plutôt la poignée.
Il secoua la tête. Décidemment, les échelles n'étaient pas spécialement faites pour sa santé mentale.
Tout en s'abreuvant mentalement d'injures variées pour n'avoir pas été capable de trouver la solution la plus simple pour monter, il s'avança, fermement décidé à oublier toute cette histoire…
Puis se figea en entendant des éclats de voix du côté des laboratoires de chimie.
Oubliant toute prudence, il se précipita vers le parapet et se pencha. Il vit une silhouette ressemblant étrangement à celle de Goku courir, poursuivie par deux gardiens.
Soudain, Goku obliqua et se dirigea vers la vieille échelle rouillée, arrachant un gémissement au blond.
« Pas par là putain… »
Il courut à son tour vers le bord du toit, mordant ses lèvres. Il allait tomber, il allait tomber…
Mais quand il arriva, Goku était déjà à mi-chemin de l'arrivée.
« Goku ! Fais gaffe elle tombe en miettes ! »
L'ancien acrobate releva vivement la tête, surpris, puis reprit rapidement son ascension.
Cependant, quelque chose avait changé dans sa manière de se déplacer, il semblait plus léger, ses mains et ses pieds avaient l'air d'effleurer les barreaux plutôt que de les toucher.
Il fut en haut en quelques secondes et se hissa sans peine aux côtés de Shin. En bas, seul restait un des ses poursuivants, l'autre avait disparu.
« Il doit sûrement monter par l'intérieur. »
La voix de Goku était rauque, comme s'il avait la gorge sèche. Ce qui, au vu de la course qu'il venait de faire, n'était pas vraiment étonnant.
Il se tourna vers Shin et le jaugea un instant du regard.
Il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas s'il pouvait lui faire confiance, et pourtant.
Pourtant. S'il se faisait prendre, ce serait sans doute très mauvais pour Ririn.
« Tu peux me rendre un service ? Est-ce que tu peux me garder ça pour la nuit ? C'est très important. »
Il disait cela du ton le plus implorant qu'il put trouver, et dieu seul savait combien son répertoire de tons implorants était rempli.
Il sortit de sa poche un petit objet enveloppé d'un tissu noir très doux et fin.
« C'est quoi ? C'est à toi ? »
« Pose pas de questions s'te plaît, grade-le simplement jusqu'à demain. »
« Ok… »
A peine Shin l'eut-il glissé dans sa poche que la porte donnant sur le toit s'ouvrit brutalement, laissant jaillir le gardien manquant comme un diable hors de sa boîte.
« Vous là ! Bougez pas ! »
Aussitôt, ils s'immobilisèrent et échangèrent un regard.
Inquiet et interloqué pour Shin.
Apeuré et voilé d'une légère brume de douleur pour Goku.
« Vous pouvez rentrer chez vous, nous vous rappellerons si nous avons besoin d'un témoignage supplémentaire. »
Le policier devait avoir vingt ans. Deux ans de plus que lui. A peine. Shin soupira, puis se leva et sortit de la petite salle.
Goku et lui avaient été rapidement emmenés au poste de police, où ils avaient été séparés, puis fouillés.
Bien sûr, ils avaient trouvés la boîte.
Mais ils n'avaient pas prévenu ses parents, et après plusieurs heures d'attente, il était enfin relâché.
Le jeune fonctionnaire l'accompagna à travers les bureaux. Arrivé devant la sortie, il ne put s'empêcher de se retourner et lui demanda :
« Et celui qui est arrivé avec moi ? »
« Désolé monsieur, je n'ai pas le droit de vous mettre au courant. Tout est toujours confidentiel dans un poste de police, vous savez ! »
Shin laissa un maigre sourire relever la commissure de ses lèvres. Au fond, l'intention de le dérider était gentille.
La lourde porte se referma sur lui et il se mit lentement en marche, le dos courbé, ruminant de sombres pensées.
Où était Ririn ?
Qu'allait devenir Goku ?
Et qu'est-ce que c'était que cette boîte ?
Il secoua la tête et se mit en quête d'un bus pouvant le ramener chez lui.
« Allô ? »
« … »
« Lui-même. »
« … »
« Oui ? »
« … »
« Ah. Bien sûr. Nous arrivons immédiatement. »
« … »
« Au revoir. »
Hakkaï raccrocha et s'appuya sur le guéridon, les yeux fermés. Puis il reprit le combiné et composa rapidement le numéro de Gojyo.
« Gojyo ? »
« … »
« Non Gojyo, ça va, je ne suis plus malade… »
« … »
« C'est bon, je te dis ! Merci de t'en inquiéter, mais ça va, je suis guéri maintenant, et on a un plus gros problème. Est-ce que tu peux rentrer me chercher s'il te plaît ? Et dis aussi à Sanzo d'appeler Kogaiji… »
« Bonjour messieurs. Entrez, je vous en prie. Asseyez-vous. »
« Merci. »
Hakkaï et Sanzo prirent place tandis que Gojyo restait debout, appuyé sur le dossier du fauteuil de Hakkaï comme il en avait l'habitude.
« Vous êtes donc les… Mmh, tuteurs temporaires de Goku ? »
« C'est exact. Pouvez-vous nous expliquer ce qu'il s'est passé exactement ? »
L'homme, d'un âge indéfinissable mais dont les cheveux étaient bien attaqués par un début de calvitie, s'appuya contre son dossier en soupirant.
« Messieurs, votre protégé est dans une sale situation, si j'ose dire. Il s'est rendu coupable de vol de matériel scientifique assez précieux je crois dans l'enceinte du lycée supérieur G. Saiyuki. Et il a été pris sur le fait. La directrice a bien entendu porté plainte. »
« QUOI ? »
Sanzo, fumant de rage, était debout. Derrière lui, son fauteuil renversé témoignait de sa violence contenue.
Ses yeux lançaient des éclairs.
Ainsi debout, les cheveux retombant sur ses yeux et la mâchoire crispée, il était absolument terrifiant.
Terrifiant et magnifique en même temps, comme un tigre s'apprêtant à bondir sur sa proie.
Et il aurait sans doute bondi sur la première contrariété, à savoir le commissaire en personne, si la main de Gojyo ne s'était abattue sur son épaule et ne l'avait forcé à sortir du bureau.
Mine de rien, cette espèce d'imbécile avait pas mal de force dans la poigne.
Restés dans le bureau, Hakkaï et le commissaire échangèrent un regard. Puis le commissaire retourna à sa contemplation atterrée de la porte.
« Mais dites, j'espère pour lui que votre ami va se calmer, parce que le moindre geste déplacé pourrait lui coûter cher ici. »
« Ne vous inquiétez pas pour lui, il est juste très impulsif. Mais il sait se contenir quand il le faut. »
« Mmh. Donc, notre affaire. Etant donné qu'on a pu récupérer ce qu'il avait volé, vous pouvez peut-être essayer de convaincre la plaignante de se retirer. Mais entre nous, ça m'étonnerait fort que vous y arriviez, elle a l'air de beaucoup tenir à ce qu'il soit condamné. »
Hakkaï soupira discrètement, puis se releva.
« Pouvons-nous aller le voir ? »
« Bien sûr. Suivez-moi. »
Recroquevillé dans le coin le plus obscur, Goku stagnait.
Il se sentait dans un état second. Au fond de lui, il savait que l'Autre pouvait revenir à la surface d'une minute à l'autre.
Il en venait presque à le désirer.
Tout sauf rester ainsi dans cette petite cellule éclairée par un néon qui lui faisait mal aux yeux.
Tout sauf s'endormir et revivre sa vie d'avant.
Il secoua vivement la tête, reprenant brutalement conscience. Il était trop fatigué, la nuit dernière il n'avait pas bien dormi, celle d'avant non plus, et cela faisait bien trop d'émotions en trop peu de temps.
Néanmoins, il sentait qu'il était vital pour lui et pour son entourage qu'il reste éveillé. Sans quoi Son Goku reprendrait le dessus. Il était de plus en plus présent depuis que Ririn avait été enlevée.
Et cette présence était d'autant plus inquiétante qu'aucune personne dans son entourage ne savait comment le faire revenir si jamais Son Goku prenait sa place.
Sans qu'il le veuille, ses pensées dérivèrent et il se retrouva plongé dans ses souvenirs.
Les souvenirs de sa première fois.
De grandes taches de sang s'étalaient paresseusement devant ses yeux, teintaient le bois des caravanes, recouvraient le sol ocre.
Au coin de son champ de vision, quelque chose remuait faiblement.
Puis cessait de bouger.
Immobile pour l'éternité.
Sans même qu'il en prenne conscience, les larmes se mirent à couler sur ses joues tandis qu'il commençait à se balancer doucement d'avant en arrière. C'était rassurant, ça le raccrochait au moins un peu à la réalité, et puis il aimait bien faire ça, juste se balancer, sans penser à rien, surtout pas à /ça, c'était relaxant, il faudrait sans doute qu'il le fasse plus souvent, bien sûr ça n'était pas aussi reposant que la présence de /Sanzo/ Yaone, parce que /Sanzo/ Yaone savait le calmer rien qu'en posant une main sur son front, mais pourquoi /il/ elle n'était pas là ? Alors que son image revenait sans cesse, obsédante, ses cheveux /blonds et brillants comme le soleil/ violets et si longs, qu'il aimait bien emmêler, son sourire /si rare, qu'il n'avait vu qu'une fois, un sourire qui l'avait empli d'une si grande joie/ si doux, toujours présent, réconfortant…
Du plus profond de son rêve éveillé, Goku n'entendit pas la porte s'ouvrir, ni des pas claquer sur le sol.
Il n'entendit pas la clé ouvrir la serrure de sa cellule avec un cliquetis sec, ni la porte grincer en s'ouvrant.
Ce n'est que lorsque le gardien lui attrapa l'épaule te le força à se lever qu'un vague instinct défensif le força à reprendre un peu conscience du monde qui l'entourait.
Il regarda autour de lui avec des yeux brouillés, qu'il s'empressa d'essuyer, retenant sa surprise en sentant les traces humides de larmes sur ses joues.
Puis il aperçut les trois hommes, sans même remarquer la présence du commissaire à leurs côtés.
Tous trois le regardaient. Gojyo avait les mains dans les poches et son éternelle cigarette pendue au bout des lèvres, mais semblait malgré son air nonchalant assez tendu. Hakkaï arborait toujours le même sourire, et son expression était comme d'habitude indéchiffrable.
Quant à Sanzo…
Sanzo le regardait. C'était la seule certitude qu'il avait.
Quant au reste…
Son visage était impassible, son corps détendu.
Seuls ses yeux exprimaient quelque chose.
Tout un bric-à-brac de sentiments refoulés, qui s'entremêlaient de telle sorte qu'il était quasiment impossible de décider lequel était le plus puissant, lequel voulait le plus s'exprimer.
Puis Sanzo sembla s'apercevoir du regard prolongé qu'il venait d'échanger avec Goku, et détourna les yeux. Quand il les reposa sur le jeune homme, ils étaient indéchiffrables.
Il ne voulait pas que Goku puisse savoir ce qui le tourmentait.
Ce rejet choqua profondément le châtain.
Sanzo ne voulait plus de lui.
Il n'avait plus le droit de lire dans son regard, comme seuls ses proches pouvaient le faire.
Désormais, il avait juste droit à deux améthystes qui le traversaient sans prendre sa présence en compte, comme tous ceux qui étaient étrangers au blond.
Ceux dont il se souciait comme de sa première cigarette.
Cette terrible vérité fit vaciller le peu de combativité qu'il restait à Goku.
Cette combativité qu'il avait appris à connaître et à maîtriser depuis que ces trois hommes l'avaient accueillis.
Hakkaï soupira.
Gojyo posa une main sur l'épaule de Sanzo.
« Tu nous aides pas là… Te referme pas comme ça bordel, tu es tout ce dont il a besoin ! »
Sanzo lui décocha un regard meurtrier du coin de l'œil.
Gojyo sourit d'un air goguenard.
« Te fatigues pas le moine, ça fait un bail que je m'en fous de tes regards de la mort qui tuent ! »
Sanzo se dégagea sèchement.
« Lâche-moi ou je te bute. »
« Tout de suite les grands mots… »
Sanzo grogna, mais suivit néanmoins Gojyo quand il s'approcha de Hakkaï. Ce dernier était en pleine conversation, ou plutôt en plein monologue, avec Goku.
« … Si madame Ban te voyait, elle jurerait ses grands dieux que tout ce dont tu as besoin, c'est une bonne part de gâteau et une oreille attentive. Malheureusement, j'ai bien peur de n'avoir aucune part de gâteau sous la main. »
Goku acquiesçait machinalement, mais ses yeux faisaient des allers-retours nerveux de Hakkaï à Sanzo, se posaient un instant sur Gojyo comme pour y puiser du courage avant de revenir timidement vers Sanzo puis de reparti vivement vers Hakkaï, comme des papillons effrayés.
Ce manège dura bien cinq minutes avant que Sanzo ne soupire et ne l'apostrophe durement.
« Regarde Hakkaï quand il te parle, con de singe ! »
Sa voix était froide, comme si tout cela ne le concernait pas.
Ne le concernait plus.
Goku baissa la tête et se mordit les lèvres pour retenir ses larmes. Jamais Sanzo ne lui avait parlé sur ce ton, il y avait toujours eu des sentiments dans sa voix, ne serait-ce que de la colère ou de l'exaspération.
Mais là, il n'y avait plus rien.
Comme s'il n'avait plus aucune importance.
Comme s'il avait été trop loin, franchi une limite en trop. Sanzo avait supporté son besoin incessant de réconfort, ses appels à l'aide muets ; il avait accepté de lui tenir compagnie, il lui avait donné son lit, et s'était même couché à ses côtés, le châtain s'accrochant à lui comme à une bouée, lorsque les cauchemars devenaient trop insupportables.
Hakkaï s'en était suffisamment étonné et Gojyo avait suffisamment raillé Sanzo avec ça pour que Goku sache quelle faveur il lui faisait là.
Il avait l'impression de l'avoir trahi.
De les avoir tous trahis.
Hakkaï et son calme, présence silencieuse et souvent oubliée, mais toujours derrière lui. Gojyo et ses blagues tordues, toujours à se moquer de lui et à le faire grimper aux rideaux, mais qui lui avait redonné confiance en lui.
Et Sanzo.
Sur un geste et une toux discrète du commissaire, les trois hommes comprirent que leur temps de visite était écoulé.
« Et bien, nous allons devoir te laisser, Goku. Nous reviendrons demain, avec un avocat. Et il faudra tout nous dire. »
Les pupilles dorées de Goku rencontrèrent celles de Hakkaï, qui brillaient de détermination.
Il hocha la tête. Il avait l'impression que sa gorge allait exploser sous la pression qui semblait l'avoir envahie.
Sans un mot, Sanzo se dirigea vers laporte.
Gojyo lui jeta un regard qui semblait… L'encourager ?
Oui, mais à quoi ?
Et soudain, avant qu'il ait le temps de comprendre et de souder ses lèvres, un cri lui échappa.
« Sanzo ! »
Le blond se figea, avant de se tourner très légèrement, présentant son profil à Goku, position habituellement réservée à Gojyo.
Il vit Goku, retenu par un policier tendu, les poings serrés à s'en faire blanchir les jointures, qui le regardait fixement, la mâchoire crispée.
« Quoi ? »
Goku hésita. Puis baissa piteusement la tête.
« Non, rien… » Murmura-t-il doucement.
Sanzo resta immobile un instant, et l'attente de l'un comme de l'autre était clairement visible, à tel point que le policier qui retenait Goku s'éclaircit la gorge, gêné.
L'instant fut brisé et Sanzo tourna les talons, tandis que Goku se mordait les lèvres, sans même sentir le goût du sang dans sa bouche.
Gojyo soupira avant de suivre Hakkaï hors de la pièce, sans se donner la peine de lancer un au revoir. L'imbécile ne l'aurait même pas entendu, de toute façon.
« Sanzo ! Gojyo ! Vous pourriez venir dans mon bureau s'il vous plaît ? »
Gojyo se leva de son siège en s'étirant, puis écrasa son mégot sur le point de lui brûler les lèvres dans le cendrier de Sanzo.
Il appuya ensuite sur le bouton d'arrêt de l'écran du blond, qui vira au noir en même temps que le regard de son propriétaire.
« Allez viens le moine, maman appelle ! »
Gojyo évita de justesse la rame de papier, les cahiers et le pot de stylos que Sanzo lui lança au visage.
Réfugié derrière un bureau, il grommela un instant à propos d'un « foutu moine incapable de retenir ses pulsions », puis leva légèrement la tête de manière à ce que seuls le haut de son crâne et ses yeux dépassent, manière dite « courage fuyons mais surveillons quand même nos arrières »
Sanzo, fumant, resta encore quelques minutes immobile, puis se leva et se dirigea vers le bureau de Hakkaï. Tous les autres employés, Gojyo compris, observaient ses mouvements avec l'attention d'une proie qui regarde son prédateur l'épargner, dans un silence digne d'une cérémonie officielle.
Il s'immobilisa devant la porte.
« Bouge-toi. »
Gojyo ramassa sa mâchoire écrasée sur la moquette et s'approcha avec méfiance de l'extraterrestre qui avait pris possession du corps de Sanzo.
« C'est tout ? Pas d'insultes, pas de menaces, pas de coups de feu ? Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Genjyo Sanzo ? »
« Tu bouges ton cul ou je te fais un deuxième trou de balles ? »
« Ah, j'ai eu peur… »
Evitant avec toute l'habileté de l'habitude les balles tirées par un blond hors de lui, Gojyo entra dans le bureau, suivi d'un Sanzo qui rangeait son revolver dans sa manche, tout en promettant mille morts odieuses à Gojyo.
« Sanzo ? Est-ce que tu pourrais cesse de faire des trous dans les murs, s'il te plaît ? »
La porte claqua, faisant sursauter tous les employés.
Sanzo passa en coup de vent entre les bureaux, saisit sa veste et un paquet de cigarettes qui traînaient sur son bureau et sortit vivement du bâtiment.
Une fois dehors, il enfila rapidement sa veste, sortit une cigarette et la coinça entre ses lèvres avant de fouiller dans ses poches à la recherche de son briquet.
Peine perdue. Il eut beau retourner trois fois chaque poche, pas de trace de l'objet désiré.
Etouffant un juron, il balança rageusement la cigarette inutile dans une poubelle avant de remonter la rue à grands pas, comme pour mieux fuir ce qui le mettait hors de lui.
On voulait /lui/ leur enlever Goku.
L'état avait toujours été attentif à leurs moindres faits et gestes, mais ils avaient prouvé tant de fois leurs capacités que les assistantes sociales les avaient finalement laissé un peu tranquilles, collaborant même souvent avec eux.
Il fronça les sourcils et traversa une rue au beau milieu des crissements de frein et des coups de klaxons furieux.
Il était dans une rage folle. C'était stupide de le leur enlever maintenant. Ca ruinait tout le travail qu'ils avaient accompli, et tout serait à reprendre.
Il soupira. Quelle idée avait eu ce con de singe ! Il ne comprenait pas. Et ça l'énervait encore plus. Comment protéger quelqu'un incapable de faire confiance à qui que ce soit ?
Non, il n'était pas blessé. Non, il ne lui en voulait pas de ne lui avoir rien dit. Il estimait juste que cet imbécile aurait pu lui parler, à lui. Au fond, c'était SON lit qu'il squattait tous les soirs.
/Bordel. Je pense avec le même vocabulaire que Gojyo. Ca devient grave/
Il secoua la tête et se concentra un peu plus sur ce qui l'attendait.
Kogaiji et sa bande avaient déjà été atterrés par le vol de Goku. Qu'est-ce que se serait maintenant ?
Mais bon sang, pourquoi ce con avait-il tué ces flics ?
Il arriva au campement du cirque sans même s'en apercevoir. Il s'immobilisa devant l'entrée, se demandant un court instant s'il avait eu raison de demander à aller prévenir lui-même les trois acrobates. Peut-être aurait-il du laisser les révélations délicates à Hakkaï ?
Puis il chassa ces pensées. Tout plutôt que rester sans rien faire à ressasser les mêmes réflexions.
Yaone leva le bras derrière sa tête, tenant la lame du couteau du bout des doigts. Dans sa main gauche, trois autres lames attendaient.
Elle lança vivement le premier couteau et enchaîna à une vitesse folle les trois autres. Puis elle s'empara de deux longues épées plantées à ses côtés dans le sable, jongla avec un court moment en tournoyant sur elle-même avant de les envoyer l'une après l'autre.
Elles allèrent se planter de chaque côté de la tête de Kogaiji, qui resta parfaitement impassible. Quelques secondes de parfait silence s'écoulèrent, puis le roux se détacha de la planche contre laquelle il s'était collé et commença à en arracher les épées et les couteaux. Yaone se rapprochait pour l'aider lorsque Doku passa la tête sous un des pans du chapiteau.
« Hey les mecs ! Euh, et la demoiselle, mille excuses », ajouta-t-il en hochant du chef en direction de l'illusionniste improvisée lanceuse de couteaux. « Y a comme un blond qui voudrait nous causer. »
Un rien plus tard, les trois amis étaient assis dans un coin discret, face à un Sanzo aussi froid que d'habitude.
« Qu'est-ce qu'il y a ? Mauvaise nouvelle ? »
Sanzo hocha la tête.
« Goku est accusé d'homicide volontaire. »
« QUOI ? »
Kogaiji pressa le bras de Doku pour le calmer tandis que Yaone interrogeait Sanzo.
« Que s'est-il passé ? »
« Un policier était en train de l'emmener au réfectoire, quand il est devenu complètement fou et s'est jeté sur le flic. Il l'a tué, et en a tué trois autres après, avant que les balles ne l'arrêtent. Mais apparemment, c'est plus au bruit qu'à ses blessures qu'il a été sensible. »
« Ses blessures ? »
« Il s'est pris deux balles dans le bras gauche, une dans la jambe droite et une dans le ventre. »
Kogaiji se leva vivement, mais avant qu'il aie eu le temps de faire un pas, la voix de Sanzo le retint.
« Pas la peine, tu pourras pas entrer. Gojyo et Hakkaï ont téléphoné, il est plongé dans un état proche du coma, les visites sont formellement interdites. Même eux n'ont pas pu passer. »
Doku soupira.
« Et son diadème ? »
Les trois hommes se tournèrent vers Yaone, et Kogaiji lui plaqua une main sur la bouche.
« Yaone ! »
Elle se dégagea néanmoins délicatement, et plongea son regard dans celui de Kogaiji, l'air décidé.
« Il faut leur dire, Ko. »
Doku posa une main sur son épaule.
« Maman a raison, grand manitou. Si Goku leur fais confiance, faut faire pareil. »
Kogaiji serra les poings, puis soupira.
« Très bien. Je suppose que tu pourras le répéter aux deux autres ? »
Sanzo se contenta de s'appuyer contre le grillage qui ceinturait le camp et attendit, les bras croisés.
Yaone se mit à parler, d'un ton que l'on adopte pour révéler le lourd secret de famille qui a toujours été masqué.
« Lorsque nous avons trouvé Goku, il était le seul survivant. Nous l'avons trouvé au beau milieu de la place d'un petit village. Il devait avoir cinq ans, à peine. Il dormait, d'un sommeil très agité, au beau milieu d'un véritable massacre. Tous les villageois étaient morts, déchiquetés, il y avait du sang partout, c'était atroce. On ne pouvait pas le laisser là, tout le monde était mort. Alors on l'a ramené au camp. Là, il a fait connaissance avec Nataku, qui avait le même âge que lui, et on a appris qu'il était orphelin. Il n'a rien voulu nous dire à propos du village, il a dit qu'il ne se souvenait de rien. Alors, nous l'avons recueilli, et il est entré dans la troupe.
L'accident est arrivé quelques années plus tard. Il venait d'avoir quinze ans. Il avait toujours été assez instable, mais la présence de Nataku semblait le calmer. Mais ce jour-là, il n'était pas là, il était… Parti en ville je crois. Un des dresseurs était ivre, il a essayé de frapper Goku. C'est à ce moment-là qu'il est devenu fou. Ca a été un massacre. Il a d'abord tué l'acrobate, cruellement, en prenant son temps. Puis il a achevé chaque homme qui tentait de le maîtriser avec une facilité incroyable. Ca n'était pas un combat pour lui, c'était un jeu…
Il n'entendait rien, il ne reconnaissait personne, il avait un sourire aux lèvres en éventrant à tour de bras. Tous ces morts semblaient l'amuser. Le ravir, même. Il nous aurait sans doute tué nous aussi, mais Nataku est revenu juste à temps Ils se sont battus, mais Goku semblait avoir plus de difficultés avec Nataku qu'avec les autres.
Finalement, Nataku a réussi à poser une main sur son front. Il y a alors eu un éclair de lumière dorée et Goku s'est endormi. Il avait un diadème dans les cheveux.
Plus tard, il nous a tout expliqué. Il a en lui un être appelé Seiten Taisen, qui peut à tout instant prendre possession de lui. Il perd alors toute conscience et devient un vrai monstre. Rien ne peut l'arrêter, sauf apparemment ce diadème que Nataku a fait apparaître, lui-même ne sait comment.
Quinze hommes sont morts ce jour-là. Goku en a été profondément marqué, même s'il a essayé de donner le change. Ca a été encore pire lorsqu'il s'est mis à consulter un psy. Il n'est pas schizophrène. Apparemment, il n'a aucun trouble majeur de la personnalité. C'est comme si ce Taisen était une part de lui…
C'est à partir de ce moment que le chef a commencé à la battre. Son fils est mort durant le massacre… »
« Et Goku s'est laissé faire », repris Doku, « parce qu'il se sentait coupable. Parce que c'était de sa faute. Il refusait qu'on l'aide, il nous suppliait de le laisser. Et un jour, Nataku a voulu s'interposer. Le chef s'est mis dans une rage folle. Et tu connais la suite, Blondie… »
Sanzo soupira violemment et se massa les tempes.
« Il faut que vous restiez à ses côtés, tous les trois. Nous, on ne peut plus le soutenir aussi bien depuis que tu l'as emmené. Il faut qu'il ait quelqu'un en qui avoir confiance, et il a confiance en vous. »
Sanzo planta son regard dans celui de Kogaiji.
« Ca, ça va pas être possible. »
Doku leva les yeux au ciel et sourit, comme à une plaisanterie connue de lui seul.
« Allez vas-y, balance. On sait tous que les mauvaises nouvelles se baladent en troupeaux… »
« On vient juste de nous retirer la garde de Goku. »
Doku laissa échapper une pluie de jurons, Yaone se mordit la lèvre tandis que Kogaiji se massait lentement les tempes.
« Donc là, on est vraiment dans la merde. »
« Ouais. A moins qu'on réussisse par miracle à innocenter Goku, auquel cas il pourrait revenir ici. »
« Aucune chance, il EST coupable. »
« Il y a une chose que je ne comprends pas… C'est pourquoi il a volé ? Au fond, ses meurtres s'expliquent maintenant, mais le vol est toujours un mystère… »
Le silence envahit le salon.
Kogaiji, Doku et Yaone étaient assis sur le grand canapé, tandis que Gojyo et Sanzo avaient chacun investi un fauteuil. Hakkaï avait insisté malgré les regards insistants de Gojyo pour faire le service, arguant qu'il n'était plus du tout malade à présent, et servait chacun en thé ou café.
« C'est une chose qu'aucun d'entre nous ne comprend, Yaone-san. Mais je suis sûr qu'il a de bonnes raisons. »
« Peu importent ses raisons, ce qui compte c'est où elles l'ont mené. »
« Je ne pense pas qu'il faille réfléchir comme ça… »
Yaone fit une pause, puis reprit.
« On ne peut pas l'aider si on ne connaît pas la teneur de son problème. Ne serait-ce que pour une question de confiance. »
Sanzo soupira puis sourit, de son sourire froid, presque blessant.
« Honnêtement. Vous avez vraiment besoin qu'il vous donne ses raisons pour lui faire confiance ? »
Tous restèrent silencieux, puis les joues de Gojyo se fendirent d'un grand sourire.
« Nan, bien sûr. »
Doku croisa les bras derrière sa tête et sourit à son tour.
« Bon. Alors. Comment on le sort de là ? »
FIN DU CHAPITRE
Yohko : XX OMG j'ai fini mon chapitre.
Gojyo : l'était temps.
Goku : ……………..
Yohko : Oups, je crois qu'il est HS là. Merdum. Comment je fais pour la suiiite ?
Sanzo : démerde-toi, c'est toi qui l'as mis dans cet état. Et bouge-toi de le réparer.
Yohko sourire démoniaque : Ooooh le grand méchant Sanzo qui s'inquiète pour le gantil petit Goku martyrisé… Que c'est mignon…
Sanzo : Butez-la. Tout de suite. Je refuse de gâcher mes balles pour cette chose.
Goku : ………………
Shin : Wow. Rappelle-moi pourquoi je suis impliqué à la base ?
Yohko : Figure de style ?
Shin : Ah ouais je me disais bien aussi.
Gyokumen : Tout ceci est pitoyable. Vous essayer touuuus de me manipuler, mais vous n'y arriverez paaaaas, je suis grande forte intelligente et belle !
Tous : CREVE !
Gyokumen : Je suis vexée.
Hakkaï : Bien c'est la fin, vous connaissez la marche à suivre, si vous voulez qu'elle se dépêche et nous relâche avant la folie des uns et des autres… Ah ? Oh, elle me charge de vous dire aussi que ce n'est pas du chantage au nombre de review, mais simplement qu'elle a constaté que par un phénomène étrange chaque nouveau review semble la motiver un peu plus…
Goku : …………………..
Gojyo : Oh ta gueule toi.
