Désolé pour ce long retard, surtout aprés une fin comme celle du chapitre précedent j'espere que celui la vous plaira en tout cas !

Mon nom est personne Quatrième Chapitre

Une tache sombre s'étendit sur la petit robe claire. Des gouttes carmins coulèrent sur le pavé irrégulier de la place qui s'étendait devant l'usine. La lame, large aiguille d'acier, meurtrière, brillait d'un nouvelle éclat sombre et dégoulinait. Une goutte perla sur la pointe puis tomba ajoutant une rose sur le tissus. Une autre s'attarda sur des doigts cramoisis serrés autour du fleuret, si tranchant, si froid. Il mordait la chaire, et raillait les os.

Les mains, les manches étaient rouge, en colère. Furieuse, elle remontèrent le long de l'acier, et heurtèrent le pommeau de toutes leurs forces, qui frappa le visage masqué de son possesseur.

La carte à jouer lâcha l'arme blanche et tomba à la renverse sous l'effet de la surprise. L'homme aux cheveux blancs rattrapa le fleuret de ses mains lacérées. Faisant fit de la douleur il serra la garde et se rua sur le suppôt de Deliha, enfonçant la pointe tachée dans la poitrine et le coeur palpitant de l'homme.

Vouloir tuer une enfant c'est impardonnable! Siffla-t-il au corps inerte.

Il se retourna et vit Cain, la main sur le ventre, le regardant bouche bée.

Mon dieu ... Riff ...

Il souleva Mary en grimaçant et la prit dans ses bras.

My lord, allons nous-en vite. Dit-il en tendant son poignet poisseux au comte.

Celui-ci le saisit en silence et se releva le visage crispé.

Je me demande ce que délihal a à voir avec cette usine. Se demanda le comte sans desserrer les dents.

Monsieur, nous ferions mieux de nous poser cette question ultérieurement, en lieux sûr.

Caïn acquiesça alors qu'ils fuyaient aussi vite que leurs blessures le permettaient.

De retour à l'hôtel de Douvres, après avoir calmer le groom avec quelques livres sterling, ils grimpèrent dans leur suite pour prendre le repos dont ils avaient tant besoin. Maryweather était juste légèrement assommée. Les bras de Caïn affichaient quelques plaies et bleus sans gravité mais Riff avait les mains lacérées, déchiquetées et cramoisies. Avec maladresse, il pansait ses paumes s'aidant de ses dents, alors que le prince des poisons le regardait impuissant, en caressant les long cheveux blond de sa jeune soeur.

Il nous faut repartir à Londres. Je n'ai plus rien à apprendre de cette ville. Le comte regarda la petite fille évanouie. Dès qu'elle se réveille nous partirons.

Riff déchira la bande de tissus avec difficulté et termina son bandage dans une ultime grimace de douleur.

Comme il vous plaira my lord. Je vais faire préparer l'attelage.

Le majordome s'inclina puis s'en alla mais au moment où il inclina la clenche dorée pour ouvrir la porte, Caïn l'interpella, d'une voix humide.

Sans toi elle serrait morte, je te suis redevable, depuis tout ce temps. Depuis que tu as commencé à t'occuper de moi je te suis redevable. Pourrais-je te remercier un jour comme il se doit ?

Mais vous le faites chaque jour, my lord.

Caïn détourna les yeux et sourit tristement, en silence. Le domestique sortit. Le noble se perdit dans la contemplation du visage de porcelaine de sa soeur .

De retour à Londres

Mary remise des coups reçus mais arborant toujours de larges bandages sur les bras et ceignant son front, lisait tranquillement, un vieux pavé affalée sur un des nombreux canapés de tissus floraux rococo à souhait. Caïn, prés d'une cheminé dans laquelle fumait les restes d'une large bûche, enfoncé sur un fauteuille moelleux, jouait avec une pièce du jeu d'échec. Le fou noir.

Il se leva soudain, reposa la pièce sur l'échiquier et sortit de la pièce, dans la totale indifférence de sa soeur. Il traversa le couloir brillant et croisa Riff sortant de son bureau, un tas de papier de gestion.

Riff, je veux sortir.

My lord ?

Lady Sefira donne une réception pour les 16 ans de sa Fille. Il me faut être bien habillé, et fait préparer la voiture.

Mais ...

Je serai dans le jardins. Préviens-moi quand tout sera prêt.

Riff n'eut le temps de rien dire que déjà son jeune maître avait dévalé les larges escaliers pour s'engouffrer dans une des nombreuses salles du rez-de-chaussée. Il s'en fut aussitôt s'allonger sur l'un des bancs posés sous le porche qui entourait un large jardin intérieur battu par la célèbre et incessante pluie londonienne.

Quelques minutes plus tard, Riff vint le rejoindre armé d'une couverture épaisse et beige, dans laquelle il emmitoufla le comte qui s'était endormis.

Surpris par cette douce chaleur inhabituelle de ces siestes extérieurs, il laissa apparaître ces larges yeux dorés.

Riff ... merci. Assieds- toi.

Le majordome s'exécuta, alors que Cain s'était relevé pour pouvoir poser la tête sur ces genoux et regarder la pluie tomber.

Vous allez vous mettre en retard ...

Laisse-moi un instant comme ça.

Au manoir Séfira, la fête battait son plein. Les convives buvaient et dansaient sur des valses pompeuses et rondouillardes en attendant que la première fille de la riche famille ouvre ses présents.

Caïn, quant à lui, adossé au mur du fond, sirotait un verre de champagne en regardant les danseurs. Il était sans cesse abordé par des jeunes filles rendues folles par sa beauté glaciale ou sa fortune démesurée. Une énième vint le saluer mais cette fois, il dû se baisser. C'était Beth, il la connaissait bien, c'est la petite cadette de la famille légèrement plus jeune que Mary et lui ressemblant très fortement. Elles aimaient jouer ensembles chez lui, et il avait souvent du mal à les distinguer.

Tu veux danser avec moi? Malgré ta beauté sans égale tu me sembles un peu jeune pour que je puisse te faire la cour. Dit-il en lui baisant la main.

Vieux coureur, attention que je ne répète pas tout à Mary. C'est Anny qui veut danser avec toi, mais cette grande gigue est bien trop timide.

C'est elle qui fête son anniversaire n'est-ce pas... Quel âge a-t-elle?

Aujourd'hui, vingt et un ans. Et toujours pas mariée, elle fait honte à mère.

Arrête de parler ainsi de ta grande soeur. Tu lui dois le respect. Je vais finir par croire que c'est toi qui mets de drôle d'idée dans la tête de ma soeur.

Mais oui, mais oui. Va donc faire danser Anny, mais ne lui tourne pas la tête ou tu en répondras !

L'effronté lui tira la langue en fronçant les sourcils avant de partir en courant vers le buffet pas encore totalement dévalisé. Le comte esquissa un sourire avant de relever pour poser sa coupe.

Anny Sefira était de l'autre côté de la salle discutant avec ces deux grands frères et d'une de ses amies, peut-être. Elle était un peu plus grande que Caïn et portait une longue robe rouge largement échancrée sur un buste blanc comme le marbre, ces épaules trop large portaient un long cou de cygne terminé par une petite tête surmontée d'un élégant chignon noir. Le comte s'approcha du groupe avec cet éternel sourire narquois. Elle avait les lèvres rouges comme sa robe et les yeux noirs comme la nuit.

Miss Sefira, je vous souhaite un joyeux anniversaire. Dit-il avant de lui baiser la main.

Comte Hargreave! Quel honneur, vous me faites.

Les joues de la jeune fille s'empourprèrent, alors qu'elle serrait son poing contre sa poitrine.

Alors, me feriez-vous l'honneur d'une danse?

Hé bien ... A ... Avec joie... Bafouilla-t-elle maladroitement.

Le comte des poisons fit une révérence de son cru, puis saisit la jeune femme par la taille pour l'amener en tournoyant vers la piste, où tournait déjà d'autres valseurs.

Dans un coin de la salle Beth, soupira, en vidant un énième verre de champagne laissé à l'abandon.

Anny ne savait pas très bien danser, mais Caïn faisait de ses pas maladroits, une valse jalousée par les autres danseurs. La musique bien que longue, jouait ses derniers temps, et, alors que la dernière note mourue sous l'archer d'un violoniste et que le comte embrassait sagement la fêtée pour la remercier, les lumières se voilèrent attirant tous les regards sur la vingtaine de bougies ornant un énorme gâteau aux couleurs étranges, comme seul savent les faire les anglais en matière de nourriture.

Alors tous le monde chanta la célèbre chanson d'anniversaire, qui un jour nous a tous fait honte. C'est ce moment que choisi Caïn pour rejoindre Riff qui l'attendait depuis l'un des seuls endroits sombres de cette salle de fête sur-éclairé il y avait quelques instants.

My lord, désir s'en aller ? Demanda Riff.

Elle ne sait vraiment pas danser. Murmura-t-il en désignant du menton Anny qui s'apprêtait à souffler ses bougies. Ce ne serait pas poli de partir ainsi.

Monsieur le comte ce soucis du protocole aujourd'hui ? S'étonna le majordome.

Beth est présente.

Ha ...

Anny n'avait pas encore soufflé, il manquait l'un de ses frères aînés, William. On le cherchait mais, il demeurait introuvable. Des tremblements et des frissonnons parcouraient la salle, à chaque domestique revenant sans le frangin.

Le jeune comte attiré par les étrangetés comme un papillon par une flamme, s'avança vers les Séfira qui hésitaient entre colère et inquiétude.

Puis-je vous aider? Demanda-t-il, mais sans attendre la réponse, il continua. Où Monsieur William a-t-il l'habitude de se rendre lorsqu'il cherche le calme ?

Je n'en sais rien, ce vaurien n'a tout simplement pas voulu s'ennuyer avec ...

Moi, je sais. Trancha Beth de sa voix d'enfant trop intelligente. Je l'ai souvent vu faire, il aime bien se cacher... Mais c'est un secret.

Dis nous tout de suite ...

Le père n'eut pas le temps de finir de crier que Caïn avait déjà pris Beth dans ses bras pour l'emmener dans une autre pièce.

Ecoute Beth, si on ne retrouve pas ton grand frère, Anny sera très triste...

Ne me prends pas pour une imbécile, Je vais te le dire où il est, mais je veux un cadeau et pas de la pacotille.

Se sera avec plaisir. Alors où se cache-t-il ?

La petite fille hésita un instant, fixant son vis à vis de travers, elle essayait de savoir si il était réellement digne de ses confidences.

Soit, mais ne va pas le raconter à n'importe qui ! Il y a un passage derrière l'une des tapisseries de sa chambre qui mène à un petit donjon ouvert sur le toit, personne ne connaît ce passage et personne ne s'est jamais demandait à quoi servait cette sorte de kiosque au milieu du toit.

Merci.

Il déposa un baiser sur la joue résistante de la gamine, puis s'en alla à la recherche de la chambre de William et du passage secret.

Après quelques minutes de recherches, il emprunta les escalier en colimaçon sombres et raides qui menaient au toit.

L'endroit était assez grand, circulaire sans aucun mur le toit n'était soutenu que par quelques colonnes ornées de fines sculptures de fleurs et autre végétaux. Au centre battu par le vent et la pluie, un corps allongé sur lequel une silhouette aux cheveux longs était penché dans un travaille peu esthétique. Le bruit des pas du brun avait alerté la créature qui releva les yeux vers lui.

Ho très cher Caïn! S'exclama-t-elle en se relevant.

Il rangea quelque chose dans sa veste, arrangea ses cheveux battus par le vent, puis s'avança vers le comte Hargreave.

Il est bien dommage que je n'ai pas le temps de te tuer comme il se doit, tu as rendu fou père en tuant l'une de nos cartes ... Continue et il me chargera peut être de ta mort...

Son rire glaça plus le sang du jeune noble que les rafales froides et humides.

Que lui a-t-il fait ? Que complotes-tu encore ? Hurla-t-il ivre de rage.

Le sourire de Mirandiana lui revint en tête attisant sa colère, mais Jezabel se mit à rire. Un rire qui vous tombe sur les épaules à la manière d'un sac de noix. Il enjamba la balustrade puis sauta dans le vide.

NAN !

A cette hauteur, il allait se tuer. Caïn se pencha pour scruter la nuit Jezabel était indemne est courrait vers l'arrière du jardin où l'attendait une voiture. Le médecin fou, s'arrêta un instant et lui fit un petit signe de la main presque amical avant de disparaître.

Parterre, gisait William, sa veste déchirée sur un dos blanc sans blessures. Seul dix petits trous cramoisis parcouraient sa colonne vertébrale. Il était mort.

A suivre ...