Disclaimer : les personnages sont de JK Rowling, l'histoire de vanityfair. Lien vers la fic originale dans mes favoris.
Titre original : Cupid's arrow.
Pour les distraits, cette fic est la suite de 'sous le gui'. Rien ne vous oblige à lire 'sous le gui' avant, mais c'est toujours dommage de manquer une occasion de rigoler, non ?
Sainte Mangouste.
« J'espère que tu es contente, » demanda hargneusement Severus Rogue. Il était étendu sur un lit d'hôpital, pendant qu'une Guérisseuse s'affairait autour de lui, agitant sa baguette et récitant des sorts de diagnostic.
« Bien sûr que non, » répondit Hermione du tac au tac. Elle était dans le coin de la pièce, se tortillant les mains. « Et d'abord, la potion est complètement foutue. »
Elle s'écarta du chemin de la Guérisseuse qui quittait la pièce, les laissant seuls tous les deux. Hermione était nerveuse tout à coup. Elle ne savait pas comment il allait réagir. Ce dernier sort, elle n'avait pas voulu le lancer, enfin, pas vraiment. Mais il était si énervant parfois. Elle savait que de travailler avec lui ne serait pas une bonne idée. Elle avait essayé de le lui dire, mais il avait refusé d'écouter.
« Tu as l'air d'aller bien, » dit-il avec seulement une trace d'amertume dans la voix.
« Oui, un petit contre-sort et ils m'ont laissée repartir, » dit-elle, légèrement contrariée.
« Tu t'es considérablement améliorée dans les duels. »
Est-ce qu'elle entendait de l'admiration dans sa voix ? Peut-être qu'il lui avait pardonné. Elle était en train de se demander si elle devait lui dire qu'elle était désolée. Elle ne l'était pas, bien entendu. C'était lui qui avait commencé, en la cherchant comme ça. Elle n'y était pour rien s'il avait une écriture illisible. C'était déjà arrivé par le passé, et c'était encore arrivé aujourd'hui, avec des conséquences désastreuses. Heureusement pour lui qu'elle l'aimait bien, parce qu'autrement il aurait peut-être été cloué sur ce lit d'hôpital définitivement. Peut-être que de rapides excuses rendraient les choses plus faciles ?
'Non', décida t'elle. 'Si je m'excuse à chaque fois qu'il est contrarié, alors je ne dirai jamais rien d'autre.' Bien sûr, cette bagarre, dispute, bataille rangée, ou peu importe le nom qu'on lui donnait, avait fini de façon un peu différente des fois précédentes. Cette fois, personne n'était venu les interrompre pour se plaindre du bruit. Peut-être que ce serait vraiment une bonne idée pour eux de ne pas travailler en si proche collaboration.
« Je ne crois pas… » commença t'elle, mais elle ne savait vraiment pas comment lui dire qu'elle avait accepté l'offre d'emploi des jumeaux Weasley.
Il leva un sourcil, faisant ainsi disparaître toute trace de la colère qu'elle avait éprouvée ces dernières heures, et qui les avait conduits ici. Elle avait dû se faire remettre le nez en place et lui était étendu sur un lit d'hôpital.
« Je ne crois pas que nous devrions continuer à travailler ensemble, » dit-elle d'un seul trait. Les coins de ses lèvres se relevèrent un peu, comme s'il réprimait un sourire avant de reprendre son habituel air contrarié.
« S'il te plait, je suis trop fatigué pour supporter tout ce mélodrame en ce moment, » se plaignit-il.
Elle se força à sourire. Lui prenant la main, elle s'assit sur la chaise, à côté de son lit.
« Je ne suis pas mélodramatique, » dit-elle. « Je suis sérieuse. »
Elle lui expliqua longuement son point de vue, et tout se passa presque exactement comme elle l'avait prévu (peut-être parce qu'elle avait écrit un plan et répété plusieurs fois cette conversation pendant la semaine écoulée). Et ce qui s'était passé aujourd'hui ne faisait que renforcer ses arguments.
Pendant un instant, elle se demanda si elle faisait le bon choix, il avait l'air si déçu par ce qu'elle lui disait. Mais elle se rappela, et lui rappela, que ce serait mieux ainsi. Que de cette façon ils seraient libres de poursuivre la relation qu'ils avaient en dehors de la salle de classe. Il finit par se laisser convaincre, et elle lui promit qu'il ne le regretterai pas.
« Je te laisserai essayer mes nouvelles potions avant qu'elles ne soient commercialisées, » lui promit-elle avec un sourire malicieux.
« Si jamais tu essaies sur moi une de ces inventions des Weasley, ce n'est pas ton nez que tu y perdras cette fois, » menaça t'il.
Elle avait retrouvé le sourire. Elle avait l'impression d'avoir été libérée d'un poids énorme. Ils ne seraient plus gênés par leur relation inégale maître/apprentie, et ils pourraient enfin se connaître un peu mieux l'un l'autre. Ça la rendait heureuse et un peu nerveuse.
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Quand Severus avait décidé de pousser Hermione à trouver un autre apprentissage, jamais il n'aurait imaginé qu'il se retrouverait dans un lit de Sainte-Mangouste pour autant, avec des Guérisseurs qui s'affairaient à remettre ses organes à la bonne place. Apparemment, ce n'était pas bon pour la santé quand le foie et le cœur étaient l'un à la place de l'autre.
« Et moi qui pensait que Rogue la Terreur n'avait pas de cœur, » s'était amusée l'infirmière de l'accueil en remplissant son formulaire d'admission. C'était une de ses anciennes élèves, mais il ne se souvenait pas de quelle maison elle était. S'il l'avait su, il se serait arrangé pour retirer des points à cette maison aussitôt qu'il aurait mis le pied dehors. Mais pour le moment il était cloué au lit. S'il ne lui avaient pas confisqué sa baguette, il lui aurait montré pourquoi il était une 'terreur'.
Quand Hermione entra, il ne put s'empêcher d'être un peu déçu de voir qu'elle avait l'air en pleine santé, le nez bien au milieu de la figure, alors que lui était toujours cloué au lit à subir le traitement incompétent du personnel de Sainte-Mangouste, si on pouvait en juger à l'aune des capacités de l'infirmière.
Mais un autre sentiment prit bientôt le pas sur son exaspération, et il lui fallut un moment pour comprendre que c'était du soulagement. Il était soulagé de voir qu'elle allait bien. Ça avait été assez dérangeant de la voir avec le nez ne tenant à son visage que par un fil, surtout en sachant que c'était lui qui en était la cause. Il n'avait pas l'habitude de ce sentiment, il préférait de loin l'irritation. L'irritation était sa vieille amie, elle était confortable, et il savait quoi en faire.
Mais ensuite elle avait souri et lui avait pris la main, et il avait aussitôt décidé qu'il renoncerait au confort de l'irritation en faveur d'une inquiétude affectueuse sans problème. Et puis, le plan qu'il avait mis en œuvre semblait fonctionner.
« Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'être près de toi, » expliquait-elle.
« Alors quoi ? » demanda t'il perfidement. Il ne pouvait pas lui laisser croire qu'il aimait cette idée. Il n'osait imaginer ce qu'elle dirait si elle venait à apprendre que depuis tout ce temps il avait essayé de se débarrasser d'elle.
« Eh bien, franchement… Je n'aime pas beaucoup le Professeur Rogue, » dit-elle.
Sa poitrine se serra soudain et il eut du mal à respirer. Est-ce qu'il était allé trop loin ? Il n'avait pas encore mis de note éliminatoire à l'une de ses potions, mais ça ne l'avait pas empêché de critiquer la moindre petite erreur qu'elle faisait, et parfois quelques unes qu'elle n'avait pas faites.
« Mais Severus, lui, je l'aime bien, » termina t'elle. Il laissa échapper un petit soupir, espérant qu'elle n'avait pas remarqué sa panique momentanée. En fait, il était assez d'accord avec elle. Il n'avait pas de problème avec le Professeur Rogue, mais Miss Granger l'énervait tellement qu'il aurait été capable… qu'il avait été capable de lui arracher le nez.
« Je pense… » commença t'il, prêt à abonder dans son sens.
« Non, laisse-moi finir, » l'interrompit-elle avant de reprendre le fil de son discours. Il réalisa avec amusement qu'elle avait préparé ses arguments avec précaution. Il se l'imagina en train de répéter en face de son miroir, et faillit sourire. Il ne le fit pas bien sûr, il ne voulait pas se trahir. Quand elle se tut, il essaya d'avoir l'air déçu plutôt que ravi.
« J'imagine que par égard pour la sécurité de ma personne je vais devoir approuver, » dit-il, en la regardant sévèrement. Il ne voulait pas lui laisser oublier que c'était par sa faute qu'il se retrouvait dans ce lit d'hôpital. Elle acquiesça.
« Mais je pourrais toujours te voir ? » demanda t'il, d'un ton un peu trop désespéré à son propre goût. Quelle que soit la potion qu'on lui avait donnée, elle affectait sa langue autant que son esprit.
« Bien sûr, » le rassura t'elle. Il espérait qu'il la verrait bien plus, en fait, se disait-il en laissant ses yeux glisser vers son décolleté. Le Professeur Rogue ne coucherait jamais avec une de ses élèves. Chance, Hermione venait tout juste de cesser d'être son élève.
