Salut à tous ! :)

Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. - Clexa - & - Ranya -

Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.

Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.

Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)


Étoile filante

Chapitre n°01 - Seconde chance

And now we're building our own Promised Land

On this new which we stand

God bless the work of our hand

And make good on our plans

Cause now I've found love

There's no turning back

Now I've found love

There's no turning back

Joy Oladokun - Jordan

Clarke

Six ans plus tard...

La Terre. Il y a encore quelques heures, ce n'était rien de plus qu'un rêve. Un idéal qu'évidemment, je ne pensais jamais atteindre. Quand la lourde porte de ma cellule a coulissée, je savais que l'heure de ma mort était arrivée. C'est peut-être une des raisons pour laquelle je peine encore à réaliser que tout ceci est réel.

Le simple fait de respirer de l'air qui n'a pas été recyclé un nombre incalculable de fois, était jusqu'alors impensable. Sentir l'herbe se courber sous mes doigts et me rendre compte que tous les dessins qui jonchaient les murs et les plafonds de ma cellule ne rendent absolument pas justice à ce qui m'entoure.

Une part de moi se demande si je ne suis tout simplement pas morte. Peut-être qu'au final, j'ai vraiment fini par être exécutée et que tout ceci est... Quoi exactement ? Le purgatoire ? C'est très peu probable, les derniers mois m'ont rendu bien trop sceptique sur ce genre de choses.

Je sais ce que j'ai entendu, la fusillade. Je sens encore mon corps trembler lors de la mise en marche des réacteurs. Je ne pourrais certainement jamais oublier le profond sentiment d'angoisse qui a parcouru tout mon être quand j'ai compris que nous, les cents serions les premiers à quitter l'Arche depuis près de 300 ans. Ce n'était ni la fin, ni un cauchemar, tout était bien réel. Quelles étaient les chances que l'atmosphère terrestre soit respirable ?

Aucun de nous n'est tombé raid mort à notre arrivée. Nous avons survécu aux turbulences et à l'atterrissage ce qui, vu la carcasse qui se trouve devant moi, est un petit miracle. Il reste la possibilité que l'air ou même l'eau que nous avons trouvés soient encore empoisonnés par les radiations et que nous agonisons lentement pendant des jours.

Je ferme les yeux et je me retrouve au milieu des secousses d'une intensité peu commune. J'entends parfaitement le bourdonnement inquiétant des moteurs. Je me sens même de nouveau être ballottée, seulement retenue par mon harnais. La nausée monte quand alors que mon corps est parfaitement immobile, je me sens tanguer de droite à gauche puis de haut en bas. Tout aurait pu exploser au vol, j'en suis certaine parce que je suis parfaitement capable de faire une reconstruction mentale des flammes qui entouraient le vaisseau pendant la descente. Et, c'est sans parler des débris de l'appareil qui se sont mis à pleuvoir en dehors de la carcasse dans laquelle, les adultes ont décidé de nous coller. Une condamnation à mort, bien moins indulgente que de flotter dans l'espace pour l'éternité.

- Clarke, m'appelle Wells alors que je ressens presque à nouveau le choc ultra violent qui aurait pu briser tous mes os avant de nous retrouver dans l'obscurité totale à l'atterrissage, je pense qu'il faudrait que nous leur parlions.

Je relève les yeux vers mon ancien meilleur ami. Je pense que la pire sentence que l'on pouvait m'infliger n'était pas cette descente aux enfers mais bien, lui. Je me mure dans le silence. Ce n'est pas difficile, j'ai passé les derniers mois, enfermés dans une cellule complètement seule. Je baisse mon regard, espérant lui faire comprendre que je n'ai absolument pas l'intention de lui dire un mot.

Jusqu'ici, je m'étais arrangée pour l'éviter. Je me suis chargée de soigner les blessures, heureusement sans gravité. Il aurait été trop beau de trouver une trousse à pharmacie dans le vaisseau. Mais il ne faudrait pas gâcher les précieuses ressources de l'Arche. Ce n'est pas comme si tout ceci allait devenir complètement inutile pour eux d'ici très peu de temps.

- Clarke, insiste-t-il, c'est très sérieux. Ils sont en train de faire n'importe quoi.

Je sais qu'il dit la vérité. Ils se sont tous jeté sur le peu de rations que l'Arche a eu la bonté d'acheminer sur Terre avec nous et sur l'eau que nous sommes allés chercher en fin d'après-midi. Je ne comprends absolument pas leurs comportements. Nous avons l'habitude d'être rationnés, s'il y a bien une chose sur laquelle aucun de nous n'aurait dû se jeter c'est bien la nourriture.

Avant de se faire tirer dessus, le Chancelier nous a parlé d'un bunker qui pourrait contenir de nouvelles portions alimentaires. C'était un super plan si on oublie un minuscule, insignifiant, petit détail : aucun de nous ne sait comment se repérer dans une forêt. Tout ce que nous connaissons ce sont les couloirs gris et aseptisés de l'Arche. Je me vois parfaitement foncer tête baissée dans un labyrinthe d'arbres. Je suis certaine que je me sentirais en sécurité et tout à fait à ma place.

Je sursaute en voyant Wells s'installer à côté de moi. Je me tourne brusquement vers lui. Je lui assène un regard qui clairement lui indique qu'il n'est pas le bienvenu. Apparemment, il n'en a strictement rien à faire puisqu'il reste complètement inerte avec sur les lèvres un sourire débile. Je me lève un peu trop vite quand je comprends qu'il est sur le point de m'adresser à nouveau la parole. Je l'entends hurler dans mon dos mais je l'ignore avec une grande détermination.

J'évite un peu maladroitement plusieurs jeunes de mon âge qui gesticule dans tous les sens. Les rires et des chants fusent près d'un feu de camp que je l'espère nous sommes capable de contrôler. J'entre dans la carcasse. Je fonce sans même réfléchir vers le sac à dos de fortune que je me suis constitué un peu plus tôt pour l'excursion qui nous a permis de trouver de l'eau.

Il fait nuit. Je me doute que c'est dangereux et pourtant je m'éloigne du camp de fortune que nous nous sommes constitués autour du vaisseau. L'obscurité et les mouvements des arbres de la forêt crée des ombres assez étranges presque cauchemardesque. Pourtant j'avance. J'essaye de ne pas trop m'éloigner. Je préférerais être capable de retrouver mon chemin quand je serai prête à y retourner.

Je sors une lampe de poche de mon sac. Je l'actionne et rien. Je grogne avant de la tapoter contre ma paume, la lumière tressaute avant de jaillir de façon stable. J'éclaire tout ce qui peut être effrayant avant de me contenter de pointer l'éclairage vers mes pieds pour éviter de me tordre une cheville, de tomber ou pire encore. Je suis assez surprise de la sensation que provoque le simple fait de marché. Je n'avais jamais avant aujourd'hui parcouru une surface qui ne soit pas parfaitement plane et lisse.

Je finis par retrouver, plus par chance qu'autre chose, le plan d'eau. Normalement, il n'y a aucune chance que Wells ait l'idée de venir me chercher ici. Je m'assois au plus proche de la rivière. L'eau... Ici, elle coule à flot alors que là-haut, elle est si rare. Je tends ma main, et sens ce liquide si précieux passer entre mes doigts. C'est tellement... magique.

Je commence à réaliser que si nous nous débrouillons bien et que tout ce qui nous entoure n'est pas en train de nous tuer à petit feu nous avons une véritable seconde chance. Il y a de la nourriture, de l'eau, de l'air en abondance. Nous pouvons nous construire une véritable vie ici et arrêter de juste... survivre.

Je jette un regard à la fois triste et furieux vers le ciel, vers mon ancienne maison, vers ma mère. Je tapote nerveusement sur le bracelet gris qu'ils nous ont mis de force. Je sais exactement ce qu'ils comptent en faire : étudier les causes à effets des risques atmosphérique sur notre corps pour savoir si la Terre est viable ou non. L'Arche se meurt. C'est parce que je détiens cette information que j'ai été enfermé pour trahison et que j'ai été condamnée à une survie incertaine dans le voyage de la dernière chance sur Terre. Cent personnes de moins à nourrir et surtout à ne plus fournir en air. Ils viennent de gagner des mois. Cette machination a un certain génie. C'est ce qui rend toute cette mascarade encore plus infâme.

Ils sont prêts à tuer des enfants. Certes nous avons tous été condamnés pour des faits plus ou moins graves. Mais nous restons mineurs. Et, ils sont près à nous tuer pour leur bien. Pour survivre. Je trouve que c'est tellement... inhumain.

Une part de moi a envie d'arracher ce bracelet de mon bras, de ne leur laisser aucune chance de savoir si oui ou non la vie sur Terre est viable. Mais alors les voix se réveillent. Je les entends depuis que je connais le secret du manque d'air. J'entends des cris sourds qui m'appellent au secours, ceux des passagers de l'Arche qui sont en train de mourir sans même le savoir. Je serais incapable de vivre en sachant qu'ils sont morts parce que je n'ai pas fait la part des choses. Après tout, c'est parce que j'ai voulu les prévenir, comme mon père, que j'ai été condamné.

Je suis en pleine réflexion quand j'entends distinctement une voix. Et si je commence à soupirer et m'apprête à me plaindre que je veux être seule, c'était avant de réaliser que je n'ai pas compris un mot. Je me redresse alors très rapidement. J'écarquille les yeux en découvrant que je suis en face d'un groupe d'une dizaine d'hommes. Je recule, mes jambes tremblent, une énorme boule se forme dans ma gorge quand mon regard tombe sur leurs armes. Je suis incapable de distinguer leurs visages donc de savoir s'ils sont ou non hostile. Ils continuent de discuter entre eux dans cette étrange langue. Je crois que certains mots reviennent à plusieurs reprises, mais je serai bien incapable de savoir quel est le sujet de leur échange.

Je me souviens subitement que je tiens toujours la lampe entre mes doigts. Je veux vraiment lever mon bras pour découvrir leur visage. Mais tout ce que je parviens à faire c'est, dans un geste tremblant, la faire tomber dans l'eau. Ce mouvement, ou peut-être l'objet qu'ils n'avaient pas remarqué jusque-là, les fait réagir. Trois d'entre eux dégainent leur arme. Un cri m'échappe et sans que je ne le contrôle vraiment, je me retourne vivement et détale.

Ce plan aurait été absolument génial si j'avais eu la jugeote de regarder devant moi, plutôt que de fixer mes hypothétiques assaillants. Mais non ! Je fronce bêtement les sourcils tout en continuant de courir et en les voyant se baisser et toucher du bout de leur lame avec une grande prudence ma lampe. Je suis absolument certaine que j'aurais pu fuir bien plus loin si je m'étais décidée à regarder devant moi plutôt que de me répéter mentalement en les fixant : « Il y a d'autres êtres humains sur la Terre ! ». Mais il faut croire que je n'ai aucun instinct de survie. En partie parce que je n'avais jamais eu à fuir des hommes armés jusqu'aux dents avant aujourd'hui et surtout que contrairement à moi, eux ont de toute évidence l'habitude de vivre ce genre de situation puisque je suis encerclée.

Mais, je comprends ce détail seulement lorsque je me prends de plein fouet un autre corps. Je m'étale de tout mon long au sol, sans la moindre grâce, en égratignant au passage mes paumes de mains ainsi que mes coudes. La montagne qui se trouve devant moi ne bouge pas d'un micromillimètre. L'ombre qui se dresse au-dessus de moi et qui m'a fait tomber s'approche. Je tente de reculer avant que la douleur dans mes membres supérieurs me rappelle à l'ordre. Finalement, tout ce que je parviens à faire c'est hurler en tendant mes bras en signe de paix :

- Ne me faites pas de mal !

- Maunon, semble interroger la voix d'un homme en s'approchant de la silhouette massive qui m'a fait trébucher.

- Non.

J'écarquille les yeux. Pas parce que je viens enfin de comprendre un mot mais parce que la vertigineuse personne devant moi se trouve être une femme. J'en ai la confirmation quand elle s'accroupit devant moi. Elle me transperce d'un regard émeraude qui me retourne complètement. Elle penche la tête sur le côté en continuant de m'observer avec une grande intensité. J'ai la désagréable sensation de passer sous un scalpel sans anesthésie. Elle se rapproche un peu plus, mon cœur s'emballe, elle est magnifique.

L'homme derrière elle semble vouloir la retenir. Elle tourne alors son regard vers lui. Un mot, un seul et il se remet à sa place. Je suis subjuguée par une telle prestance. Les discussions reprennent et je réalise seulement que je suis complètement encerclée, donc tout sauf en sécurité. J'ai la désagréable sensation d'assister à mon procès mais sans comprendre un mot et surtout sans avoir l'occasion de pouvoir me défendre. Je vais peut-être finalement être condamné à mort aujourd'hui.

Il me faut un temps pour réaliser que la femme brune n'a pas dit un mot depuis son intervention contre l'homme. Je mets encore plus de temps à comprendre qu'elle continue de me détailler avec une grande intensité. Je ressens une étrange sensation, complètement inexplicable. Je crois qu'elle me reconnaît. Je m'interroge sur ce sujet quand le ton monte entre ceux qui nous entourent. Quelque chose change dans son regard, c'est à peine une étincelle mais c'est pourtant bien là. Je serais incapable de dire de quoi il s'agit mais il y a un point dont je suis certaine : personne n'a jamais retracé les contours de mon visage avec une telle attention, presque fascination.

- Est-ce qu'on se connaît ?

C'est à peine un souffle. J'ai bien conscience que ma question est stupide. Il est littéralement impossible que nous nous soyons rencontrées. Pourtant c'est plus fort que moi. J'ai véritablement la sensation que cette femme me reconnaît. Ce qui devrait être seulement possible si un concours de circonstance nous avait déjà réuni. Or, je viens tout juste de poser les pieds sur Terre. Ce qui ne semble pas vraiment être leur cas. Conclusion... c'est vraiment, une question très stupide !

- Je te connais, répond-elle avec un fort accent, Klark.

- Comment vous...

- « Chère Terre, je crois déceler un étirement qui pourrait s'apparenter à un sourire mais qui disparaît très rapidement, je t'écris des étoiles. » Dois-je continuer, elle sort une enveloppe très abîmée d'une poche intérieure de son vêtement, Klark ?

- C'est ma, je fronce les sourcils, lettre ? Celle de la capsule temporelle, je tends la main pour la saisir mais la femme la range rapidement, comment ?

- Tu es tombée Klark kom Skaikru et tu n'es pas la seule, j'ignorais que les étoiles filantes dégringolaient aussi facilement hors du ciel.

- Je ne... Vous pensez que je suis une étoile ? Non, je secoue la tête pour accentuer ma négation, je suis humaine mais nous vivions dans l'espace parce que la Terre est inhabitable... l'était, je grimace, de toute évidence.

- L'espace, ce mot raisonne autour de moi, le regard de la femme m'indique qu'elle ne le comprend pas.

- L'espace, je lève mon doigt, le ciel.

- Là où vivent les étoiles.

- Ça ne fait pas de moi une étoile.

De nouveau cet étirement sur ses lèvres. Je crois déceler de l'amusement dans ses yeux. Pourtant encore une fois cette réaction reste partiellement éphémère. Elle se redresse et je reste bouche bée par sa prestance, les bavardages reprennent immédiatement. Le silence ne retombe que lorsqu'elle déclare telle une reine :

- Klark kom Skaikru est sous ma protection, personne ne lui fera du mal.


Voilà pour le premier chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur ce début. Vous l'aurez compris, on entre directement dans le vif du sujet : Jour 1 sur la Terre et déjà Clarke rencontre - ou à défaut se cogne contre - Lexa !

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

Les Notes :

Note n°02 : Joy Oladokun est une auteur compositrice américaine qui donne dans le folk, R&B, rock et pop. Ses chansons sont influencée par sa condition de femme de couleur queer. Elle a commencé sa carrière en 2016 et à ce jour, elle a sortie trois albums. Jordan vient de l'album In Defense of My Own Happiness.

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

GeekGirlG