Salut à tous ! :)

Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa - & - Ranya -

Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.

Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.

Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)


Étoile filante

Chapitre n°02 - Une vie pour une vie

All the years of wasting away

I understand the worth of the wait

When my will is dead

Can you change me to your ways?

When my fears have arrived

Can you comfort me like you said?

When everything is broken

She'll build it up again

To show her love begins

Like a whisper in the wind

Like a whisper in the wind

Ivan&Alyosha – The Worth of the Wait

∞ Lexa ∞

Je peine encore à croire que mon étoile soit sous mes yeux. Je suis si peu encline à y croire que je n'ose pas la quitter des yeux. Évidemment, ses traits sont différents de ceux que j'ai découverts enfant sur cet étrange dessin peint sur un support lisse et inconnu. Les saisons l'ont fait grandir, comme tout à chacun. Je vérifie pour la énième fois que je suis seule ou du moins qu'il n'y a personne d'autre que la belle endormie dans la pièce avant de sortir de mon grand manteau, la lettre qui ne me quitte jamais.

Je la prends avec beaucoup de précaution. A force d'être manipulée, elle est devenue fragile. Depuis que je suis devenue Heda, je me suis débarrassée d'à peu près tout ce qui appartenait à Lexa, mais pas ce bout de papier. Jamais. Encore aujourd'hui, je reste persuadé que si je suis restée en vie, si je suis Heda c'est entièrement parce que je me suis accrochée à une idée, certes farfelue mais qui était tout de même bien ancrée en moi, une idée toute simple : celle qu'un jour, le ciel m'offrirait une autre étoile filante et dans son cratère il y aurait des nouvelles de Clarke. Je n'aurai pas été jusqu'à penser que ce serait elle, en chair et en os qu'il m'apporterait.

C'est tellement insensé. Pourquoi le ciel voudrait-il se séparer d'une telle merveille ? Je la trouve tellement magnifique et si fascinante. Ses grands yeux bleus me font penser au ciel dégagé des plus longues journées d'été, ses longs cheveux blonds ondulés irradie tout autant que le soleil. Il n'y a aucun doute possible cette splendide jeune femme appartient au ciel. Elle lui ressemble tellement. Je me demande si... non, ce n'est pas approprié et pourtant cette question n'arrête pas de tourner dans mon esprit.

Est-ce que j'ai le droit de la convoiter alors même qu'elle n'appartient pas à la Terre ? Le ciel ne sera-t-il pas en colère de savoir que j'aspire à connaître tout de l'une de ses plus incroyables merveilles ? En même temps, depuis que le ciel m'a offert une parcelle de son univers en m'apportant avec son étoile filante cette lettre et ce portrait de Clarke, j'ai eu l'espoir de pouvoir un jour la rencontrer qu'importe que ce soit impossible...

De toute évidence, impossible n'est plus.

Quelqu'un frappe doucement à la porte qui nous sépare, mon étoile et moi, du reste de mes guerriers. Je me doute de qui il s'agit. Il y a vraiment peu de personnes qui oserait vouloir me confronter à cet instant. Je soupire, me redresse tout en rangeant les précieux cadeaux que le ciel m'a offerts, il y a des années à leur place. J'ai un mal fou à quitter Clarke des yeux mais je fini par y arriver, non sans me retourner afin de m'assurer qu'elle ne disparaît pas comme par magie, j'assène un sec :

- Entre.

- Lexa, Anya pousse doucement la porte entre et la referme, je peux savoir ce que tu prévois pour la suite ? Que fait-on des autres ? Faut-il reporter l'attaque contre Mount Weather ?

- Je vais prendre la nuit pour réfléchir.

- Vraiment ?

- Tu doutes de moi Anya ?

- Jamais, répond-elle sans la moindre hésitation. Mais je suis inquiète, poursuit-elle, pas pour Heda, précise-t-elle, pour toi, Lexa. Je sais ce qu'elle, Anya point du menton la belle endormie, représente pour toi. J'étais là quand tu as ramené cette chose ronde au village après t'être enfuis. Après cette nuit-là, tu as changé alors je me demande : qu'est-ce qui va se passer maintenant qu'elle est là ?

- Durant cette conversation, je ne suis que Lexa, je demande confirmation.

- Rien de ce qui sera dit à partir de maintenant ne sortira d'ici, m'assure-t-elle avec son sourire protecteur. Parle moi.

- Alors, un soupire m'échappe, je jette un coup d'œil en arrière afin de m'assurer que la blonde dort toujours, je n'en sais rien du tout.

- Clairement, tu ne dois pas dire ce genre de choses en dehors de cette pièce.

- Je sais.

- Cette chose, quoi que ce soit, s'est écrasée sur les terres des Trikru, nos terres Lexa. Ils sont nombreux. Devons-nous attendre qu'en plus de s'octroyer ce qui nous appartient depuis toujours, ils nous attaquent ?

- Nous ne connaissons pas leurs intentions, je rappelle.

- Alors, traite-la comme tu le ferais avec une prise de guerre lambda : comme une prisonnière.

- Anya, je grogne avant d'inspirer profondément, parce que tu étais présente durant le conclave, pendant l'ascension et pour ce qu'il s'est passé après cette nuit-là, tu sais que je ne le ferais pas. Je refuse que Klark devienne une prisonnière. Une vie pour une vie, je murmure, j'ai une dette envers elle.

- Elle ne sait même pas qu'elle t'a sauvé la vie, le ton monte. Tu ne devrais pas te mettre en danger pour... ça.

- Moi, je l'assassine du regard, je le sais, je ne suis pas du genre à ne pas m'acquitter de mes dettes. Si c'était le cas, je serai une bien piètre Heda. Est-ce là l'opinion que tu as de moi Anya ?

- Lexa...

- Et baisse d'un ton, Klark a mis du temps à s'endormir.

- Les hommes ne vont pas aimer, souligne-t-elle a raison. Tu as mis une inconnue sous ta protection Lexa, c'est... dangereux, pour toi. Souviens-toi de la dernière fois que tu as...

- Shof op !

Je déteste crier ou user de mon pouvoir sur Anya, mais elle a bien failli en dire trop. Elle aurait pu dévoiler certaines informations qui ne sont connues que de nous et qui ne doivent jamais être évoquées, pas même quand nous sommes seules. Rien que d'y penser pourrait être considéré comme une trahison. Je sais que toute la faute retombera alors sur elle. L'idée qu'elle puisse souffrir, ou pire mourir, à cause de moi, de ma décision, de mon vilain petit secret me rend malade.

- Je suis désolée Lexa, Anya baisse les yeux. Je suis allée trop loin. Pardonne-moi.

- Le passé doit rester dans le passé, je réponds avec un détachement qui n'a rien de réel.

- Dans ce cas, elle, cette fois, Anya pointe Clarke de son indexe, appartient au passé.

- Tu as tort. Klark est là, hir en nau.

Je constate sans mal qu'Anya n'est pas en accord avec ma décision de garder la blonde à mes côtés pour la traiter non pas comme une prisonnière mais bien comme une invitée. Je n'apprécie pas du tout d'être en désaccord avec Anya. Elle est sans nulle doute un si ce n'est mon plus grand soutien. Sans oublier qu'elle me connaît depuis l'enfance. Elle est la seule à connaître chacune de mes faiblesses pourtant elle n'en abuse jamais. Elle aurait pu mais à la place elle a pris l'habitude de me protéger principalement de moi-même, mais aussi et surtout de tous les autres dangers. Malgré tout, il est rare qu'elle ait le dernier mot avec moi. Bien que je puisse concevoir qu'il serait plus sage de l'écouter davantage.

Jusqu'à ce que j'aperçoive et reconnaisse Clarke après avoir vu le ciel pleurer des centaines d'étoiles en plein jour dont une particulièrement imposante, Anya était tout ce qui me rattachait un temps soit peu à Lexa. L'enfant que j'étais s'effaçait de plus en plus, n'apparaissant qu'à de très rares occasions avec mon amie et mentor. Mais maintenant que Clarke est parmi nous, les choses sont différentes, très différentes.

Un hurlement déchirant, qui est sans aucun doute animé par la douleur, m'arrache à mes réflexions mais aussi à notre conversation. Un seul regard avec Anya et d'un commun accord, nous replaçons nos masques et reprenons le rôle que la vie nous a imposé. Je remets rapidement mes protections en place, attrape mon épée et m'apprête à franchir la porte, suivant de près Anya quand la voix de Clarke me fige sur place :

- Qu'est-ce qui se passe ? Il y a des blessés ?

- C'est la guerre Skai Princess, il y a toujours des blessés. Reste ici, tu seras en sécurité, je passe la porte et m'apprête à la claquer, je t'en fais la promesse.

- Attends, j'arrête mon geste m'exécutant jusqu'à ce qu'elle poursuive alors qu'Anya me presse du regard. Je peux aider, m'assure-t-elle, j'ai des connaissances en médecine.

Médecine. Quel mot étrange. Je crois ne l'avoir entendu chez aucun peuple, encore moins dans les négociations inutiles et vides de sens que nous avons pu avoir avec les Maunons. Il est tout aussi étrange que cet autre mot : espace, qu'elle a utilisé un peu plus tôt pour désigner le ciel.

- Heda, me presse Anya.

- Reste ici Klark, j'insiste avant de l'enfermer.

Je me mets à courir pour rejoindre le groupe qui s'est formé autour des guerriers qui hurlent de douleur. Plusieurs personnes s'écartent pour me laisser passer. Je peux rapidement atteindre les blessés. Je suis soulagée même si toujours inquiète en constatant que ce ne sont pas des sévices provoqués par une main humaine. Ce n'est donc pas une attaque du peuple de mon étoile. C'est encore ces lésions reconnaissables entre toutes, celle provoqué par le brouillard acide, l'arme de lâche qu'aime tant utiliser les Maunons.

Je m'approche des blessés, j'en ai envoyé dix comme éclaireur. Ils ne sont plus que trois en supposant qu'ils ne sont pas déjà perdus. Je serre les poings. J'en ai plus qu'assez de ce petit jeu malsain avec les Maunon. Ils n'ont aucune morale et ne respectent pas les règles. Je dois trouver un moyen de me débarrasser de cette menace définitivement avant qu'il ne soit trop tard.

Il y a trop de morts, de disparus et pire... avec ces choses qui ont les visages des nôtres alors qu'ils ne semblent plus avoir d'âme. Il n'y a que des monstres pour engendrer d'autres monstres. Les Maunons sont clairement les pires de tous, plus encore que la sadique et cruelle reine d'Azgeda.

- Nos soigneurs n'ont toujours pas trouvé comment soigner ces brûlures ? Je demande inquiète.

- Je suis désolé Heda, intervient Gustus, mais hormis appliquer sur le corps des bandes humides rien ne fonctionne, aucunes plantes connues ne semblent parvenir à soigner ce genre de blessures.

- De l'argile, je sursaute en reconnaissant la voix de Clarke, il faut faire baigner les bandes dans de l'argile ou même en induire leurs corps avec si possible de l'huile de lavande.

Je me redresse rapidement et observe interloquée la blonde. Je ne saisis pas ce qu'elle n'a pas compris quand je lui ai demandé de rester enfermé. Elle cherche à s'avancer mais deux de mes plus proches gardes l'en empêche. Le regard qu'elle leur lance est sans équivoque. Il laisse entrevoir sa véritable personnalité. Je ne l'avais pas réalisé avant cet instant précis mais nous sommes assez semblables.

Je fais un pas vers elle alors plusieurs de mes guerriers dégainent leurs armes et les pointe sur Clarke. Je n'apprécie pas du tout qu'ils puissent ainsi la tenir en joue. J'ai pourtant été particulièrement clair : la fille du Ciel est sous ma protection. Dès lors, s'en prendre à elle, s'apparente à attenter à ma propre vie. Une telle folie est passible du plus lourd des châtiments, la mort.

- Il me semblait t'avoir demandé de rester dans la chambre.

- Ces hommes souffrent, je peux les aider, elle n'en démord pas. Je refuse de rester sans rien faire. Je vous l'ai dit, j'ai des connaissances en médecine. L'argile est une bonne solution, le miel peut aussi, elle écarquille les yeux et je crois déceler une profonde peur dans son regard avant qu'elle hurle, ne faites pas ça ! Ne touchez pas aux cloques, je me retourne pour voir un de mes soigneurs avec un couteau sur une de ces étranges bulles que provoque les brûlures, les percer ne fera qu'aggraver les choses.

- Votre fille du Ciel est guérisseuse, s'esclaffe le soigneur.

- Je suis plus une apprentie "guérisseuse", Clarke fait un étrange geste avec ses doigts en prononçant ce mot tout en grimaçant, j'ai été... condamné à la Terre avant de finir ma formation mais j'ai grandi avec les livres de médecine de ma mère, de l'ancestrale à la plus poussée, je connais toutes les techniques, je suis capable de pratiquer une intervention à cœur ouvert et vous ?

- Pourquoi, je fronce les sourcils, voudrions nous toucher au cœur d'une personne.

- Pour lui sauver la vie, me répond-elle sans une once d'hésitation. Je veux juste les aider, s'il vous plaît. Je ne pourrais pas supporter d'entendre leurs cris en plus de tout ceux des personnes que je n'ai pas pu sauver là-haut, des larmes se forment dans ses beaux yeux azur. Je vous en prie, ne m'obligez pas à vivre avec des morts de plus sur la conscience.

Je pèse le pour et le contre. Je n'ai aucune garantie que je puisse lui faire confiance. Je suis particulièrement intriguée par Clarke. J'ai envie de tout apprendre d'elle. Pourtant, pour le moment la méfiance s'impose. Je pourrai tout aussi bien être en face d'un ennemi. Mais ce regard... ce regard qui enferme une détermination sans faille. Je ne sais pas encore si je peux avoir foi en sa loyauté mais j'ai la certitude qu'au moins pour les blessés, il n'y aura aucune trahison.

Parce que je viens de comprendre ce qui l'a poussé à me désobéir. C'est la souffrance de ces hommes. Il lui était impensable de rester en arrière alors que ses compétences lui permettaient d'aider mes guerriers. Je peux comprendre. Je respecte même cet état d'esprit.

- Emmenez ces hommes se faire soigner, la panique naît dans le regard de Clarke, je dois retenir un sourire quand je comprends qu'elle est prête à revenir à la charge, mais j'interviens avant de lui en laisser l'occasion, Klark peut venir avec vous, des bavardages de mécontentement naissent, j'ajoute donc, nous verrons si une apprentie guérisseuse qui vient du ciel est plus compétant que les meilleurs des nôtres.

Des rires naissent à mon intervention mais je reste quelque peu déconcertée par le regard noir de Clarke. J'ai de toute évidence attisé un sentiment peu relisant en voulant me protéger. Je la vois plus que je ne l'entends marmonner et sans que je ne l'y autorise, elle suit mes hommes qui transportent les blessés. Je me décale juste à temps pour empêcher une collision entre nos épaules. Je scrute immédiatement les réactions autour de moi et me sens infiniment soulagée quand je suis certaine que personne n'a remarqué ce geste irrespectueux envers ma personne.

Je ne parviens pas à comprendre les réactions de Clarke. Je n'ai rien fait de mal. J'en suis même venue à l'autoriser à soigner. Cette décision risque même de m'apporter des problèmes à l'avenir. Alors une quelconque rancœur à mon égard serait plus que malvenue, du moins c'est ce que je pense.

- Je ne suis pas certaine que tu ais pris la bonne décision.

Et voilà, exactement ce que je craignais. Je ne me laisse pourtant pas ébranler par cette intervention. Je fixe Clarke qui entre sous la tente où nous soignons nos blessés. Je fais un pas avant qu'elle ne disparaisse. Je ne veux pas la quitter des yeux. Je m'arrête pourtant juste à temps avant que quelqu'un d'autre que mon mentor ne puisse se rendre compte de mon intérêt plus que accru pour la jolie blonde.

- Je veux que tu renforces le périmètre autour du camp. Il ne doit pas y avoir d'autre incident. Envoie d'autres hommes surveiller les Mounons mais cette fois je veux qu'ils restent en dehors du territoire de la montagne.

- Que faisons nous pour les autres Skaikru ?

- Anya, je grogne.

- Je suis très sérieuse. Le jour va bientôt se lever. Il faut prévoir la relève de ceux qui les surveillent. Quels ordres je dois donner s'ils remarquent l'absence de ta Skai Princess ? Ils ne m'ont pas l'air très futés, ils font beaucoup de bruit et s'occupent d'un feu n'importe comment mais tout de même, ils devraient s'inquiéter de la disparition de l'un des leurs.

- Dans ce cas, une fois mes ordres suivis pour les Mounons, je t'envoie poursuivre la surveillance des Skaikru, prend les guerriers qui te conviendront, transmets la surveillance du camp à Indra le temps que je m'occupe des blessés. De l'observation Anya, j'insiste sur ce point en croisant son regard, n'entre pas en contact avec eux, reste à distance, fais-moi parvenir si la disparition de Klark les agite trop. Mes ordres d'hier restent inchangés en ce qui concerne la montagne, ne laissez pas approcher les Skaikru de la montagne.

- Tu peux compter sur moi.

- Essaye de ne tuer personne, je lui lance un regard entendu qui montre malgré mon masque d'impassibilité mon amusement, tes excès ont tendance à nous causer des problèmes.

- J'ai dit que tu pouvais compter sur moi, s'agace-t-elle en croisant les bras.

Je ne le laisse pas entrevoir mais son air presque boudeur serait capable de me faire sourire, voire même rire. Je me contente de secouer la tête pour me reprendre rapidement. Qu'Anya remarque ce comportement est une chose mais si un seul de mes guerriers se rend compte que je ne suis pas aussi forte et impassible que je laisse entrevoir pourrait-être un problème.

Je m'éloigne donc autant pour garder le masque d'Heda intacte que pour rejoindre Clarke. Je n'aime pas du tout qu'elle puisse être loin de mon regard protecteur. Quand je passe le pan de tissu de la tente qui en est venu à nous séparer la première chose qui me frappe c'est l'absence de cris. Un regard et je comprends que les blessés sont redevenus calme et si la douleur se devine toujours sur les traits de leurs visages, elle semble surtout devenue supportable.

En passant près de mes soigneurs, je les interroge du regard mais ils semblent tout aussi surpris que moi par les aptitudes de Clarke. Je me place alors devant le lit de l'homme qu'est en train de soigner la blonde. Je la vois assembler les plantes comme je n'ai jamais vu aucun guérisseur le faire avant elle. Je suis impressionnée par ses gestes assurés. Il n'y a chez elle aucune hésitation. Elle sait exactement ce qu'elle fait même si parfois, elle demande à ceux qui nous entourent la confirmation qu'il s'agit bien de la plante qui l'intéresse. Parfois, elle donne le nom d'ingrédients dont nous n'avons aucune connaissance ou qu'il est tout simplement impossible de se procurer en cette saison.

Je ne sais pas exactement depuis combien de temps elle s'active mais lorsqu'elle finit par s'asseoir sur un lit en lâchant un soupir, je comprends qu'elle a fini. Elle me semble épuisée pourtant, un énorme sourire étire ses lèvres. Je jette un regard en arrière et découvre que l'attitude des guérisseurs à changer envers elle, une forme de respect vient de naître. Jusqu'alors, quand des hommes revenaient blessés par ce brouillard, ils mourraient le corps tordu par d'atroces souffrances dans l'heure. Je ne suis donc pas la seule à être impressionnée par les connaissances et l'application de ces dernières par Clarke.

- Vont-ils, je reprends incertaine, survivre ?

- C'est une possibilité, elle semble si soulagée d'avoir sauvé des inconnus. Les prochaines heures seront déterminantes. Si vous avez des écorces de saule blanc, vous devriez en faire des infusions en grande quantité, c'est un anti-douleur et un anti-inflammatoire semblable à l'aspirine. Ce n'est pas comparable a de la morphine mais c'est toujours mieux que rien. Ils en auront besoin. Si c'est possible, il faudrait leur en faire boire toutes les trois heures. Oh, s'ils commencent à avoir des céphalées importantes, vous pouvez ajouter à l'infusion du café. Je me demande si le gingembre peut aussi être ajouté, elle fait une pause, de mémoire il calme les douleurs musculaires. L'agile peut être substituée par des bandages humides, les plaies peuvent aussi être recouvertes par du miel ou un corps gras comme, elle semble réfléchir, la peau de poissons.

- Je ne suis pas certain que nous devrions lui faire confiance Heda, intervient un des guérisseurs.

- Ils sont encore en vie et ne semblent plus souffrir pour le moment, je souligne. Un exploit qu'aucun d'entre vous n'avait réussi jusqu'ici.

- Nous en sommes conscients Heda mais...

- Il n'y a pas de mais, je tranche. Donnez-lui tout ce qu'elle demande. Pouvons-nous préparer cette infusion ?

- Oui, répond cette fois timidement la voix d'une femme, je m'y atèle immédiatement.

- Très bien, les autres vous pouvez disposer.

- Heda, ils ne veulent pas me laisser seule avec une inconnue.

- Tout se passera bien, j'observe de nouveau mon étoile, Klark ne me fera aucun mal. Disposez !

L'agitation qui suit m'indique que mes ordres sont suivis sans plus de protestation. Je me rapproche de la blonde qui m'observe d'une étrange manière. Je reste à une distance tout à fait acceptable et m'apprête à la remercier quand elle intervient :

- Vous le prononcez mal, je fronce les sourcils. Mon prénom, elle précise, c'est Clarke, pas Klark. Je, elle sert son poing, baisse les yeux avant de se redresser et de me tendre la main, je m'appelle Clarke Griffin? Enchantée et vous ?

- Ai laik Leksa kom Triku.

- Ouais, elle grimace, j'ai absolument tout compris c'était parfait et vous comptez me laisser me dépatouiller avec ma main sans rien faire ?

- Qu'est-ce que je suis censée faire avec ta main ?

- La serrer, elle semble perplexe, en général c'est que l'on fait quand on rencontre une nouvelle personne, on se présente et, elle fait un geste étrange de haut en bas avec son bras, on se sert la main.

- Et bien c'est une tradition très étrange, les contacts physiques sont réservés aux personnes proches. Pourquoi vouloir toucher un inconnu ?

- Super, elle laisse traîner ce mot que je ne comprends pas vraiment en baissant sa main, me tutoyer c'est ok mais pas me serrer la main, elle soupire. Où est-ce que je suis tombée ? Et je ne sais toujours pas comment s'appelle la seule personne qui m'adresse la parole. Génial Griffin ! Génial vraiment !

Il y a beaucoup trop de constance dans cette phrase que je ne comprends pas. Des mots que je n'avais tout simplement jamais entendu avant aujourd'hui. Et cette étrange conclusion... Est-ce qu'elle se parlait à elle-même ? Ce genre de choses se font-ils vraiment ? Ce peuple du ciel est bien plus étrange qu'il n'y paraît. Mais il y a au moins une chose que j'ai parfaitement saisi alors je souffle :

- Leksa.

Clarke fronce les sourcils. Je crois qu'elle n'a pas réalisé que je viens de lui donner mon prénom. Je la fixe un moment avant de reprendre :

- Leksa, c'est ainsi que je me nomme.

- Je pensais que c'était Heda.

- Heda est mon titre. Peu de personne m'appelle encore Leksa même si c'est toujours qui je suis alors qu'Heda est ce que je suis.

- Vous êtes quelqu'un d'important ?

Je ne peux empêcher un sourire en coin d'étirer mes lèvres à la fin de sa question. Son ignorance est tellement touchante. Je suppose qu'une part de moi apprécie qu'elle n'ait pas peur de moi. Je ne suis plus habituée à avoir ce genre d'échange simple, presque comme si nous étions égales. C'est agréable.

- Je suis importante, je confirme. La plus importante, je précise. La commandante des 12 clans, leader des Trikru et fondatrice de la coalition.

- Ah ouais... tout ceci m'a l'air plutôt très important.

- Ouais, je répète pour lui faire comprendre que ce mot m'est inconnu.

- Clairement, elle claque des doigts avant de me pointer, un mot que je ne devrais pas utiliser devant vous c'est dans la catégorie des familiers. C'est, elle fait mouliner son poignet, un genre de "oui", elle refait ce geste étrange avec les doigts, mais plus cool et vulgaire aussi.

- Nous vous avons observé depuis votre arrivée et tu semblais importante toi aussi : Skai Princess. Tout comme ce jeune homme à la peau noir.

- Oh c'est le "princesse" qui te fait croire que... non, elle secoue la tête, je ne suis pas importante, aucun des cent n'est important. Nous ne sommes rien de plus que du bétail envoyé à l'abattoir.

- Je ne comprends pas, et je parle au sens large du terme, elle utilise bien trop de mots incompréhensifs, je suis pourtant certaine d'avoir entendu ton peuple t'appeler Princess.

- Ils l'ont fait, confirme-t-elle, c'est parce que je suis une... privilégiée, là-haut, elle pointe le ciel, sur l'Arche. Ma mère fait partie du Conseil, c'est une personne importante, elle est médecin en chef. Croyez-moi, ce : "princesse", n'avait rien de respectueux ou d'amical. Si nous sommes sur Terre, c'est parce que le Conseil l'a décidé et qu'ils se fichent bien que l'on puisse vivre ou mourir.

Je ressens une colère sourde qui envahit tout mon être en apprenant que la vie de Clarke puisse être si peu importante. Et en même temps, je suis bien obligée de réaliser que je suis heureuse qu'ils l'aient envoyé sur Terre. Je me protège de presque toutes les émotions depuis que j'ai perdu une des dernières personnes chère à mon cœur. Mais dès que j'ai entre-aperçu la blonde et que je l'ai fermement reconnu, il n'y avait aucun doute possible, tous ces sentiments parfaitement enfouis au plus profond de mon âme ont resurgi.

Je prends du recule sur tellement de choses depuis si longtemps que je suis forcément déstabilisée par ce changement brutal et soudain provoqué par une seule et unique personne : Clarke. Une inconnue. Une étoile, mon étoile.


Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur cette suite. Lexa a ramené Clarke au campement et elle ne compte pas la lâcher de sitôt même si Anya est moyennement pour sa présence comme invitée. Les connaissances médicales de Clarke impressionnent et quelques incompréhensions de langage s'immiscent entre nos héroïnes.

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

Les Notes :

Note n°3 : Ivan & Alyosha est un groupe américain de rock folk-pop. Il s'est formé en 2007. Ils sont aussi connu sous le nom I&A. Une de leur chanson la plus connue est : All The Time We Had qui est sortie en février 2013. The Worth of the Wait provient de l'album éponyme sortie en 2016.

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

GeekGirlG