Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa - & - Ranya -
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°03 - Souris et Lion
Tell me the words
You long to hear
And I'll sing them loud and clear
Let me heal the wounds
You've held on to for all these years
Break the cycle
Break the chains
Cause love is louder than all your pain
Than all your pain
You+Me – Break the Cycle
Clarke
Depuis que j'ai été faite prisonnière et condamnée à mort, j'ai un mal fou à m'endormir. Mon sommeil est hanté par ces cris, ceux de tous les passagers de l'Arche. Des innocents que la décision du Chancelier et du Conseil va condamner. Je me tourne et me retourne accablé par une insomnie qui ne fait que s'accroître. Et si par miracle, je finis tout de même par grappiller quelques minutes ou heures de repos, les cauchemars me réveillent toujours, me rendant haletante, fébrile et terriblement en colère.
C'est la raison pour laquelle je ne parviens pas à m'expliquer que ce soit une lumière irradiante et non blanche qui vient à bout de mon sommeil. Non seulement, je suis parvenue à m'endormir mais en plus je ne ressens presque plus aucune fatigue. J'ai fait une nuit complète ou du moins ce qui y ressemble. Je m'agite, trébuche en voulant sortir du lit et ressens une profonde angoisse en réalisant que je ne suis plus dans ma cellule.
Il n'y a plus aucun mur gris et qu'importe où mon regard se pose, je ne trouve aucun de mes dessins. C'est maintenant la panique qui fait bouillonner toutes mes cellules. Je n'ai peut-être pas échappé au mauvais rêve et je suis en plein dedans !
- Klark ?
Cette façon si particulière de prononcer mon prénom. Je la reconnais. Je me force à reprendre une constance et je trouve les yeux vert émeraude de Lexa. Les souvenirs refont surface en cascade. Je suis sur Terre. Je reste ancré fermement dans le regard de cette femme comme si c'était la seule chose qui pouvait me rattacher à la réalité.
- Tout va bien Klark ?
N'étant absolument pas certaine d'être capable d'user de ma voix normalement, je me contente de hocher doucement la tête en guise de réponse. Je ferme les paupières comme pour mieux assimiler ce qui s'est déroulé ces dernières heures. L'Arche nous a envoyé sur Terre, ne sachant pas si nous survivrons aux radiations. Pourtant en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je suis tombée - littéralement - sur un peuple qui vit depuis plusieurs générations. Sur Terre.
J'ai beau retourner cette information dans tous les sens, je continue de penser que tout ceci n'a aucun sens. Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi nous sommes restés enfermés dans une boite pressurisée pendant toutes ces années si la vie sur Terre était possible depuis le début ? Combien de morts auraient pu être évitées ? C'est incompréhensible.
Et pourtant ils sont bien là. Surtout elle. Lexa ne me lâche pas des yeux. Depuis le début, elle m'observe comme si j'étais une personne importante, précieuse ou quelque chose dans le genre. Cet instant ne fait pas exception. Je repense à cette lettre. A la capsule temporelle. Je me souviens que j'avais trouvé cette idée stupide. Alors comment expliquer que mes mots aient pu trouver un chemin jusqu'à une résidente de la Terre. Non pas dans un futur lointain et incertain mais ici et maintenant.
- Tu n'as pas assez dormi, souligne la brune. Tu peux encore te reposer.
- Je n'en ai pas besoin, j'assure en passant une main dans mes cheveux. Je n'ai pas pour habitude de dormir beaucoup. Merci.
- Très bien, elle se redresse et encore une fois sa prestance m'impressionne. Elle n'est pas si grande mais c'est dans sa posture, sa façon de se tenir et de s'exprimer, elle en impose, dans ce cas, tu veux manger ?
- Il me reste quelques rations dans mon sac, je le désigne à l'autre bout de la pièce en me levant avec bien moins de grâce. Comme tout le monde s'est jeté dessus, je vais devoir rationner ce qu'il me reste. Je peux, je demande en désignant l'objet de mon intérêt, approcher ?
- Tu parles beaucoup, souligne-t-elle, et avec beaucoup de mots que je ne comprends pas. Tiens, elle me lance quelque chose, si le problème est que tu ne peux pas manger à ta faim, c'est réglé.
- Il faut dire que j'ai beaucoup de bavardages à rattraper. Le silence de cette dernière année à bien faillit me rendre folle, je jette un coup d'oeil à ce qu'elle m'a envoyé. C'est une pomme, je demande excitée par l'idée en écarquillant les yeux. Je n'en avais jamais vu en vrai, je fais quelque pas vers elle et si elle s'éloigne, je n'y fais pas vraiment attention. Comme est-ce que vous les mangez ? Parce que clairement, je lui montre le fruit, on est loin des paquets pressurisés, des portions gélifiées ou des rations lyophilisées.
- Et bien, Lexa semble vraiment perplexe, en général les pommes se croquent.
- Vraiment, j'analyse le fruit à la peau vert, j'ai du mal à m'imaginer planter mes dents dedans, et ce n'est pas douloureux ? C'est dur, non ?
Lexa se retourne brusquement en marmonnant dans cette même langue à laquelle je ne comprends rien. Si je suis surprise, je l'ignore momentanément en faisant tourner le fruit entre mes mains pour l'analyser. S'il y a encore quelques fruits et légumes qui poussent sur l'Arche à moins de travailler dans les secteurs agricoles, il est impossible d'en toucher un seul avant la préparation. Je me souviens parfaitement de la dernière fois que j'ai mangé un vrai fruit, c'était le jour de mes seize ans, une orange.
Mon père avait dû échanger trois de ses rations contre ce fruit. C'était sans nul doute un de mes meilleurs cadeaux d'anniversaire. Mais si j'ai aimé la texture, le goût était assez fade, d'autant plus alors que je m'attendais à découvrir un fruit aussi acide que sucré mais pas du tout. Devant ma mine déçue, mon père m'a expliqué que c'était parce que nos récoltes ne connaissaient pas les bienfaits du soleil.
- Tiens, je n'avais même pas vu que Lexa c'était de nouveau rapproché, tu peux aussi les manger en quartiers.
- Oh.
Je prends un bout préparé. Je l'analyse encore sous toutes les coutures, en reposant la pomme compète dans la main de la terrienne. Je suis fascinée par le nombre de couleurs que je peux distinguer, la différence de texture sous mes doigts entre la peau, la chaire qui en est le plus proche et celle qui s'éloigne. Je porte le morceau vers mon nez et je suis agréablement surprise par l'odeur. Je ne connais rien de comparable. En même temps, à part l'odeur aseptisée de l'Arche, celle du kérosène, de la fumée et les multiples agressions que j'ai pu subir depuis notre atterrissage, je ne connais pas grand-chose de ce que peut nous apporter le sens olfactif. Je croque dedans et c'est littéralement une explosion de saveurs.
- Mais c'est trop bon, j'explose encore la bouche pleine. J'adore, je précise en avalant les trois autres bouts encore dans la main de Lexa. Je pourrais en manger toute la journée.
- Je vois ça, Lexa fronce les sourcils, c'est pourtant un fruit banal.
- Banal, j'écarquille les yeux, c'est une blague ? La pomme est un phénomène gustatif d'une perfection inégalable !
- Tu es étrange.
- Je suis étrange, je lève mon index avant de me pointer, moi ? Vous me prenez pour une étoile ! Vous êtes en vie alors que... et bien c'est la Terre et que personne ne devrait être en vie ! Et la pomme est tout sauf banale, je fonce vers mon sac pour en sortir une portion, je lis rapidement l'étiquette avant d'ouvrir l'emballage avec mes dents, ce truc est insipide, je lui tends la barre énergétique, et presque infâme.
- Je ne peux pas manger un aliment dont je ne connais pas la provenance et qui n'a pas été validé par mon plus proche entourage.
- N'importe quoi, je ris et devant son air sérieux, je me stoppe net en demandant, attends sérieusement ?
- C'est une question de sécurité, confirme-t-elle.
- Je viens de l'ouvrir devant vous. Il n'y a pas de danger.
- Je suis désolée. Je ne peux pas.
- Ah ouais, enfin "oui" et si je croque dedans ?
- Pourquoi ?
- Mais pour que vous goûtiez et que vous réalisiez que la pomme est tout sauf banale.
- Je, elle regarde un peu partout autour de nous comme si nous pouvions être surveillées alors que nous sommes seules, je suppose que de façon tout à fait exceptionnelle, je peux faire une petite entorse au protocole de sécurité.
- Génial, elle fronce les sourcils devant mon exclamation. Ne changez pas d'avis, je croque dans la barre en grimaçant, dégueulasse. Tenez, je lui tends, je veux bien un autre bout de pomme pour faire passer le goût.
Lexa prend du bout des doigts mon offrande. Encore une fois, elle vérifie que personne ne nous épie. Je ne comprends pas ce qui peut l'effrayer à cette idée. Puis, sans plus de cérémonie, elle croque un bout, la mastication durent un moment. Je devine déjà à son expression qu'elle n'aime pas. Je retiens difficilement un sourire moqueur mais quand elle retient difficilement un haut le cœur, j'éclate de rire.
- Mais qu'est-ce que c'est que ça, elle demande une fois qu'elle est parvenue à déglutir, seul du poison peut-être aussi répugnant !
- Du poison, je soupire, si seulement... Je ne mange que ces trucs depuis mon enfance. Rien d'autre.
- Comment est-il possible de se nourrir seulement de... de... de... de cette immondice ?
- L'histoire de ma vie, je ris. Je veux bien une autre pomme.
- Tu auras toutes les pommes que tu désires Skai Princess.
Le repas qu'elle me propose par la suite est une explosion de saveurs. Mes papilles gustatives sont tellement stimulées que je ne parviens même pas à savoir ce que j'aime ou non. La découverte est exaltante et inédite. Je déciderais de ce que j'aime ou non plus tard. Pour le moment, je profite de chaque bouché sous le regard protecteur de Lexa et je crois aussi quelque peu amusé.
J'essaye aussi un peu de l'analyser. Elle est très différente des leaders que j'ai déjà pu rencontrer. Tout chez elle intimide. J'imagine sans mal que le Chancelier Jaha ferait pâle figure devant elle. Mais je commence à distinguer, surtout dans ses yeux, où se trouve Heda et où se cache Lexa.
Quand elle m'a dit hier soir que Heda était ce qu'elle est, alors que Lexa est qui elle était. Elle a tendance à s'effacer au profit de la première. J'ai mis du temps à comprendre. D'ailleurs, je crois que je suis encore loin du compte. Mais une chose est certaine, les subtilités entre ces deux êtres qui cohabitent étroitement se trouvent dans ses yeux. Lexa se révèle de façon très timide, hésitante. Elle ne reste jamais très longtemps. Je ne sais pas pourquoi elle se cache car de mon point de vue Lexa me semble bien plus intéressante et accessible que ce masque de froideur que j'ai sous les yeux quand elle remarque que mon attention est sur elle.
- Puis-je te poser une question ? Demande-t-elle alors que je viens de mettre un nouvel aliment en bouche.
- Hum. Evidemment, je déglutis.
- Pourquoi vous êtes autant d'étoiles à être tombées du ciel ?
- Je t'ai déjà dit que je n'étais pas une étoile, je réponds avec un froncement de sourcils. Je suis tout aussi humaine que toi.
- Tu ne réponds pas à ma question.
- En effet. Et bien... déjà nous ne sommes pas "tombés". Il est plus juste de dire qu'on nous a "poussés".
- Je ne comprends pas.
- J'ai essayé de te l'expliquer hier, pour l'Arche, je pointe le haut de mon index, nous sommes sacrifiables.
- L'Arche ? Insiste-t-elle pour me faire comprendre qu'elle ne comprend pas.
- L'endroit où je vivais avant d'arriver sur Terre.
- Le Ciel ?
- Non. Enfin si, je fais mouliner mon poignet pour trouver plus vite une explication, je vivais bien là-haut, dans le ciel ou plus exactement dans l'espace et l'Arche était un peu comme, je fait un carré dans le vide, notre maison. Mais l'Arche se meurt, je soupire. Et toutes personnes sacrifiables est envoyé à la dérive ou alors, depuis récemment, on nous envoie faire une petite balade sur Terre en espérant que l'on survive. Je tapote mon bracelet, cet objet indique à l'Arche mes données biométriques. Je souris à sa réaction, elle ne comprend pas ce mot. En gros, je fronce les sourcils, le bracelet prévient l'Arche si je suis en vie ou non.
- Il est évident que tu es en vie.
- Oui parce que je suis sous tes yeux mais eux, encore une fois, je regarde vers le haut, ne me voient pas.
Lexa semble réfléchir à ma réponse un moment avant d'acquiescer. Je continue de grignoter ici et là tout ce qui me tombe sous la main. Jusqu'à ce que je sente de nouveau son regard transperçant sur moi. Qu'est-ce que j'ai fait ? Est-ce qu'il y avait quelque chose sur cette table que je ne devais pas manger ? Je commence à paniquer, ce qui je vous l'accorde est ridicule. Mais quiconque se retrouverait en face de ce regard comprendrait.
- Autre chose ? Je demande.
- Et cette chose, elle dépose la lampe torche sur la table entre nous, qu'est-ce que c'est ?
- C'est une question piège ? je demande incertaine.
- Comment une question pourrait-elle être piégée ?
- Okay, je laisse traîner, on oublie toutes les expressions imagées jusqu'à nouvel ordre !
- Je ne comprends pas.
- Ce n'est rien, je balaye de ma main droite. Je me parlais à moi-même. C'est, roulement de tambours, je fais un clin d'oeil à la jeune femme en tapotant mes doigts sur la table, ou pas... on va aussi laisser tomber l'humour ! Il s'agit tout simplement d'une lampe.
- Une lampe, elle répète en la fixant, et à quoi est-ce que cette lampe sert exactement.
- A voir la nuit.
- Le feu sert à voir la nuit, réfute-t-elle.
- Ce n'est pas faux, je lui accorde le point. Mais, je tends ma main, je peux ? Merci, je souffle une fois l'objet dans ma main, la lampe ne dégage pas de chaleur, pas de brûlure possible.
- C'est, elle me subtilise l'objet des mains, l'allume et l'éteint à plusieurs reprises avant de conclure, intéressant. Est-ce la lumière même du soleil, des étoiles ou de la magie ?
- Plutôt de la science.
À ce mot, Lexa lâche subitement la lampe comme si finalement l'objet l'avait brûlé. Son regard change, il devient beaucoup plus dur et même menaçant. Je me penche un peu plus en arrière sur ma chaise en me demandant ce que j'ai bien pu faire ou dire de mal. Jusque-là, la communication semblait bien se passer.
- De la science, elle répète sévèrement, ce qui me fait déglutir difficilement, comme les Maunons ? Nous ne touchons pas à ce genre de choses, c'est dangereux. Ce qui appartient à l'ennemi est forcément dangereux.
- La science n'est pas dangereuse, je réfute cette idée.
- La science a créé les armes et les armes ont créé la guerre.
- C'est, j'hésite, un peu simpliste comme réflexion. Je... un couteau par exemple, je pointe celui qu'elle porte à sa ceinture, il peut certes être utilisé pour ôter une vie mais aussi pour la sauver, tout dépend des mains dans lesquelles se trouve cette arme, non ?
- Et que fait ton peuple avec la science ?
- Pas que des choses bien, je le conçois. Mais, j'inspire profondément, cette lampe n'est pas dangereuse. Je peux vous l'assurer.
Lexa est en train de peser le pour et le contre. Je n'ose plus intervenir. Elle observe la lampe qui la fascinait, il y a encore peu comme si le diable avait fusionné avec. Je ne trouve pas de nouvelles argumentations pour la convaincre qu'il n'y a rien à craindre. Puis sans réellement savoir pourquoi, je commence à démonter l'objet. Je suis bien heureuse que ce ne soit pas quelque chose de plus complexe. Je dévisse d'abord le culot lentement sans geste brusque, enlève les pilles, la petite vitre de protection, l'ampoule et dans un dernier geste, je la rends complètement nue, exposant tous ses fils ainsi que tous les éléments électriques que je connais de nom mais que je suis incapable d'identifier.
- Voilà, il n'y a plus rien de dangereux.
- Tu l'as tué ?
- Ce n'est pas le bon terme, je grimace en m'imaginant devoir franchir cette ligne, mais oui, en gros : je l'ai tué.
- Aussi facilement ?
- Ce n'était qu'une lampe alors oui.
- Et pourrais-tu tuer, je me tortille sur ma chaise mal à l'aise en entendant ce mot, la science qui forme le brouillard acide et celle qui transforme nos hommes en monstre ?
Je ne suis pas certaine de savoir quoi répondre à cette demande. A vrai dire, je ne crois pas non plus en avoir compris le fonds. Je pense que Lexa remarque mon incompréhension puisqu'elle reprend :
- Les Maunons utilisent la science pour tuer mon peuple. Tu as vu les dommages du brouillard hier soir quand mes guerriers sont revenus blessés. Sans ton intervention, ils seraient morts, comme tous les autres avant eux. C'est la science qui crée ce danger mortel pour nous garder loin de la Montagne et nous empêcher d'attaquer. Il nous empêchent d'enfin en finir avec cette guerre. Alors je te le redemande, peux-tu tuer cette science ?
- C'est-à-dire que, je soupire. Imagine que la lampe c'est je ne sais pas : une petite souris. Tu sais ce qu'est une souris ?
- Évidemment.
- Et bien les souris sont faciles à tuer.
- Pas vraiment.
Je lui lance un regard noir à cette intervention. Avant de me sentir en danger justement à cause de ce dernier. Je baisse aussitôt les yeux en espérant qu'elle n'a pas remarqué mon intervention silencieuse. J'ai la désagréable sensation que ce genre de chose ne lui plairait pas du tout !
- Disons que dans cet exemple, la souris, je désigne la lampe avec entrain, et très facile à tuer alors que ton brouillard ce serait un genre de lion.
- Je ne sais pas ce que c'est.
-Un lion, je répète décontenancée avant de mimer un rugissement, n'obtenant aucune réaction, je tente, un animal très, très dangereux et impossible à tuer, sans l'étudier pendant des mois et de devoir y aller avec un tas d'hom... de guerriers.
- Un Pauna.
- Parfait, je fais un grand geste, le Pauna ça me va. Donc le brouillard, c'est le Pauna et la lampe, je la désigne à nouveau, une souris pour qui il suffit de poser un piège à fromage avec clapet, un enfant saurait le faire. Pour le Pauna slache brouillard, il faudrait, je réfléchis à toute vitesse en plissant le nez, une Raven Reyes !
- Qu'est-ce que c'est une Raevan Raeyez, elle prononce difficilement.
- Une personne, je soupire. Raven est une personne, une amie, un génie. Elle trouverait certainement une solution pour tuer ton Pauna. Du moins elle et toute son équipe, probablement aussi son chef de service, même si c'est un "idiot doubler d'un emmerdeur de première", j'ouvre et je ferme les gillemet en imitant la voix de mon amie.
- Il faut que je rencontre cette Raevan Raeyez, décrète Lexa en se levant rapidement.
- Mais, je l'arrête avant qu'elle ne rameute tous ses hommes au campement éphémère que les cent ont construit autour de la capsule, Raven pourrait aussi échouer.
- Ah.
Lexa se rassoit avec un air déçu. Je grimace, je ne suis pas certaine d'apprécier être à l'origine de ce changement radical de comportement. Mais je ne voudrais pas non plus qu'elle place tous ses espoirs en Raven. J'ignore quelle pourrait être sa réaction si mon amie échouait. Et si cette dernière à l'habitude de se mettre dans la mouise, je préfère éviter de l'embarquer dans une situation impossible. A mon sens elle a déjà bien assez donné.
D'ailleurs, en parlant de Raven. Elle doit s'inquiéter de mon absence. Nous avons à peine eu le temps de nous parler après l'atterrissage, moi trop occupée par les blessées et elle en se battant avec un tas de fils et de pièces pour tenter d'établir une communication ouverte avec l'Arche. Raven est l'une des seule "adulte" à avoir fait le voyage avec les cent, de ce que je sais, elle s'est porté volontaire. Elle est moins utile que son supérieur sur l'Arche et indispensable pour nous, en bas. Du moins c'était dans l'optique où nous survivons.
Et c'est le cas.
Donc Raven en plus d'être mon amie nous est indispensable et je viens peut-être de la mettre en danger. Je crains un max ! Je suis la pire des amies qui soit. Et je vais devoir prendre des leçons pour ne pas apprendre à une personne que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve et qui a toute une armée sous ses ordres qui est une des personnes les plus importantes de notre camp.
La prochaine fois, je tournerai sept fois ma langue dans ma bouche avant de prendre la parole.
- J'aimerais rencontrer ton peuple.
- Mon peuple, je répète incertaine, les cents ? Vous voulez rencontrer les cents ?
- Oui. Toutes les autres étoiles.
J'ai du mal avec le fait que Lexa nous compare toujours à des étoiles. Est-il possible qu'elle n'ai pas compris que nous soyons tout comme elle, de simple humain ?
- Je veux rencontrer les Skaikru, elle insiste.
- Autant vous prévenir, nous avons, tous autant que nous sommes, quelques petits problèmes avec l'autorité.
- Des problèmes avec l'autorité, elle répète avec une certaine dureté.
- Si nous sommes sur Terre, c'est parce que, j'hésite, chacun des cent était sacrifiable, l'Arche nous a condamné à mort.
- Pour trahison ?
Je soupire, détourne le regard. J'ai comme la désagréable impression que lorsque Lexa va apprendre que pour ma part, oui : j'ai été condamnée pour trahison. Elle ne va pas apprécier. Mais les choses ne sont pas aussi simples pour les autres. Le moindre écart vaut une condamnation et si l'exécution des mineurs n'est pas encore officiellement tolérée, nous sommes comme je m'acharne à le dire : sacrifiables.
D'autant plus avec le manque d'air qui a encore dû s'aggraver en un an. Je n'ose même pas penser aux nouvelles pathologies qui ont dû survenir ces derniers mois. Je ferme les yeux. Immédiatement, je suis hantée par des cris d'agonie fantomatique. Je reprends après quelques longues secondes et réponds :
- Pas pour tous les cents mais, je baisse les yeux, c'est mon cas. J'ai été condamné pour trahison. Même si ce n'est pas révélateur. L'Arche pour survivre est près à tout, même à enfermer une gamine de seize ans avant qu'elle n'atteigne l'âge d'être exécutée parce qu'elle refuse que son père soit condamné pour rien. Quand j'y pense, mon procès n'aurait été qu'une mascarade, tout juste une mauvaise farce. Il n'y avait qu'une seule issue possible. Ils ne m'auraient pas laissé vivre. La carte sortie de prison ne signifiait qu'une chose pour moi : la mort.
- Une trahison est une trahison, répond-elle durement.
- Cette conversation ne va pas me plaire, je grogne entre mes dents.
Je me force à croiser le regard de Lexa. En toute honnêteté je ne suis pas certaine de comprendre la tempête qui s'y trouve. Je crois qu'elle est en colère. Je déglutis difficilement avant de me racler la gorge.
- Très bien, je soupire. J'ai été condamné pour avoir aidé mon père à vouloir communiquer sur la situation désastreuse de l'Arche. Nous n'avons plus assez d'air, tout le monde va finir par mourir. Nous voulions prévenir le plus grand nombre pour peut-être essayer de trouver une solution dans un effort collectif. Mais le Chancelier et le Haut Conseil en ont décidé autrement. Pour eux, il était inacceptable que tout le monde apprenne la nouvelle, alors ils ont exécuté mon père et ils m'ont emprisonnés. S'il n'y avait pas eu l'option Terre, j'aurai moi aussi été exécutée dans quelques jours.
- Tu, Lexa semble hésitante, as été punie parce que tu as voulu sauver des vies ?
- Bingo !
- Bin-quoi ? C'est un vrai mot ?
- Ouais... définitivement, il va falloir que l'on trouve une façon plus fluide de communiquer. Ce que j'ai voulu dire c'est, j'inspire profondément presque dramatiquement, tu as tout à fait raison : j'ai été enfermé et envoyé sur Terre ce qui en un sens équivaut à une peine de mort, parce que j'ai voulu sauver des vies.
- Comment votre Chancelier peut-il encore être sur son trône ?
- Et encore vous ne connaissez pas toute l'histoire, je souffle. Mais pour faire simple, hormis les membres du Conseil, personne ne sait pour les cents.
- Qu'en est-il des exécutions excessives ? Comment les justifient-elles ?
- Par la loi. C'est chouette quand cette dernière peut se réécrire à sa convenance. La survie de l'humanité vaut bien ce genre de sacrifice, non ? Ouais, son regard me répond parfaitement, je suis d'accord. Il y a certaines limites à ne pas franchir malheureusement mon peuple, les Skaikru comme vous nous appelez, les a à peu près toutes franchies au nom de la survie. Les cents, j'hésite, moi, chacune des, je la fixe, étoiles tombées, nous ne sommes rien de plus que des victimes de cette mascarade. C'est pour cette raison que nous ne nous plions pas à l'autorité. Nous avons déjà donné.
Lexa se lève brusquement. Pour essayer de comprendre sa réaction, je m'apprête à en faire de même mais avant que je ne puisse faire un mouvement, la porte claque. Alors je reste scotché à ma chaise, complètement interdite. Qu'est-ce que j'ai encore dit de mal ? Il y a forcément quelque chose. Si ce n'était pas le cas, elle ne serait pas sortie en trombe de la sorte.
J'ai vraiment du mal à comprendre cette native de la Terre. Je crois qu'elle a un mal fou à contrôler ses sentiments. C'est particulièrement déstabilisant. Je n'ai jamais été confronté à une personne qui peut de la sorte changer d'émotions en un claquement de doigts. Le pire, c'est qu'au fond une partie de moi sait qu'elle pourrait être dangereuse. Mais pour une raison que j'ignore ce petit truc qui pourrait m'être utile et qui s'appelle : l'instinct de survie est complètement éteint quand je suis près d'elle.
Je dois trouver un moyen de le rallumer avant qu'il soit trop tard. Je ne sais pas du tout si je dois me sentir en sécurité. Lexa a clamé que j'étais sous sa protection mais... et si elle changeait d'avis aussi subitement qu'elle change d'humeur ? D'ailleurs, qu'est-ce que je fais ici ? Est-ce que je suis prisonnière ? Si je lui demandais, est-ce qu'elle me laisserait retourner au campement ?
Je sursaute et un petit cri ridicule m'échappe quand la porte s'ouvre de nouveau. J'écarquille les yeux en découvrant des marques noires recouvrir une grande partie de son visage. Je me lève brusquement faisant tomber ma chaise quand elle pose abruptement des armes sur la table, faisant rouler et même chuter quelques fruits. Elle accroche une épaulette dans un silence qui me rend terriblement nerveuse. Je n'arrive pas à décrocher mon regard de sa personne alors qu'elle se prépare clairement pour livrer bataille dans un combat qui sera sans nulle doute violent et sanglant. Pourtant, je la trouve absolument magnifique. Je n'arrive toujours pas à détourner les yeux de sa personne quand elle demande :
- Indique-moi comment rejoindre les étoiles Klark. J'atteindrais le ciel, vengerais ton père, révélerait la vérité pour toi et les vies que tu voulais tant sauver le seront.
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur cette suite. La communication entre Clarke et Lexa reste difficile, entraînant des situations cocasses mais aussi assez amusantes. La fin est assez brutale mais montre à quel point Heda est prête à tout pour son étoile et pour payer sa dette de vie.
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
Les Notes :
Note n°4 : You+Me est un de mes duo préféré ! Pour ceux qui l'ignore, le duo est composé de la grande, monumentale, incomparable, incroyable (je vais m'arrêter là mais elle mériterait bien plus) P!nk et l'auteur, compositeur, interprète Dallas Green. Le duo a fait ses débuts en 2014, le 8 septembre. C'est anecdotique mais c'est le jour de l'anniversaire de P!nk. Il n'existe qu'un seul album (et je l'ai saigné !), intitulé dont la chanson du chapitre Break The Cycle est tirée.
Note n°5 : Le lion et le rat, oui je sais je dis souris... mais c'est bien à la fable de Jean de la Fontaine à laquelle je pensais pour faire cette métaphore. Mais il faut dire... qu'une souris est bien plus mim's qu'un rat, non ? Mais ce qu'il est important de retenir, comme toujours c'est la morale : "Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage." Et donc, qui est votre préféré entre rat et souris ?
En espérant vous retrouver pour le premier chapitre !
GeekGirlG
