Salut à tous ! :)

Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. - Clexa - & - Ranya -

Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.

Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.

Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)


Étoile filante

Chapitre n°04 - Impossible

I see in the dark O little diamond, shining star

You're so beautiful O so luminal

You're unbreakable O, so, beautiful

I saw you then, I see you now

O bitter the truth in your eyes

You clear the chaos O day of days, night of nights

You're so beautiful O so luminal

You're unbreakable O so beautiful

Michael Patrick Kelly – So Beautiful

∞ Lexa ∞

Je suis contrariée. Je suis vraiment très contrariée et encore ce mot me semble bien faible. Alors j'enchaîne les entraînements pour me calmer. J'ai arrêté les combats en un contre un dès le premier quand j'ai réalisé après coup que ma rage s'était répercutée dans mes gestes. Un de mes hommes est dans un lit avec un soigneur près de lui à cause de moi.

Il faut que je me reprenne et vite. Mais cette contrariété refuse de me laisser en paix. Qu'importe la force que je donne à mes coups. Je suis toujours terriblement en colère. Et encore une fois, ce mot me semble bien faible pour décrire ce que je ressens à cet instant.

J'exécute des gestes très précis et d'une grande force avec un sabre de bois contre un tronc d'arbre particulièrement robuste. Je repense à la réponse de Clarke quand je lui ai demandé de me conduire à son peuple, celui resté au milieu des étoiles pour rétablir son honneur et venger son père en son nom.

Impossible. Voilà, ce qu'elle a répondu. C'est inacceptable !

Ce n'est pas du tout la réponse que je voulais entendre ! Les nerfs de plus en plus à vifs, j'exécute un coup plus puissant que les autres et mon arme se brise en mille morceaux. Je jure entre mes dents, tout en reprenant difficilement ma respiration.

- Et bien, et bien, j'entends presque le sourire dans l'intonation de cette voix, je ne voudrais pas être celui ou celle qui t'a mis dans cet état.

- Anya, je grogne en me retournant vivement vers elle. Qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'ai ordonné de surveiller les Skaikrus.

- Ce que je fais à merveille, je m'approche dangereusement d'elle, à merveille je te dis, elle place ses mains entre nous en signe de paix, je suis simplement venue te prévenir que certaines personnes s'inquiètent de l'absence de ta Skai Princess, comme tu me l'avais demandé, elle précise. Et aussi pour me restaurer.

- D'accord, je me reprends. Une suggestion pour calmer les cents ?

- Les... quoi ?

- Les cents, je répète. C'est ainsi que Klark appelle ceux tombés du ciel. Les autres étoiles, je précise.

- Oh ! Je vois. Dans ce cas, je dois avouer que, Anya évite mon regard ce qui est assez inhabituel pour que je le souligne, je ne sais pas du tout comment gérer cette situation.

- Tu peux répéter, je demande d'autant plus excédée.

- En fait, il ne s'agirait de calmer qu'une seule personne mais cette... fille, elle plisse son nez, femme a l'air, elle se raccle la gorge, plus que déterminée, clairement pas du genre à abandonner après un petit avertissement.

- Je ne comprends pas.

- C'est une tête brûlée, Anya s'agace, voilà, je l'ai dit !

J'essaye de me persuader que j'ai mal compris. C'est forcément le cas. Anya ne serait pas revenue parce qu'elle est inquiète des agissements d'une seule personne. Je ne peux pas le croire. Elle serait capable de se battre et gagner un combat contre dix hommes armés jusqu'aux dents alors qu'elle n'aurait qu'un petit poignard, voire même un simple bout de bois et là elle a peur d'une simple fille ? Il y a forcément une méprise.

Je m'intime de façon répétée de ne pas m'énerver contre elle. Il me manque forcément une information et tant que je n'en saurais pas plus, je dois rester calme. Anya est, en plus d'être mon mentor, mon amie. Il y a forcément une raison qui explique son comportement. Je dois juste creuser pour en apprendre plus. Cet exercice ne sera pas des plus simple. Pour beaucoup il serait d'autant plus facile de forcer un mort à parler que la chef de ma garde personnelle qui est aussi le général de mon armée.

Ce qui, je dois l'avouer, la plupart du temps se révèle être un atout majeur.

J'ai toujours eu une confiance inébranlable en elle. Je doute que celle-ci s'effiloche avec le temps. C'est la seule personne à me connaître véritablement et la réciproque est vraie. Du moins, la plupart du temps. Parce que je dois bien avouer qu'à sa façon, elle est encore plus secrète que moi.

Par exemple, elle ne parle jamais de son enfance, pas même avec moi. J'ignore ce qu'il s'est passé mais les nombreuses cicatrices dans son dos sont un constant rappel qu'avant ma coalition, il y avait des morts et des blessés par millier à chaque saison. Un jour, j'aimerai savoir ce qu'Anya a vu en moi et quelles sont les raisons qui l'ont poussé à m'entraîner. Avant de me rencontrer, elle avait toujours fermement refusé de prendre un ou une novice sous son aile. Et encore plus connaître les raisons qui l'ont poussé à m'aider cette nuit-là, se condamnant à garder un secret qui, s'il était révélé, la rendrait coupable de haute trahison. Anya est prête à mourir, pour moi. J'ignore les raisons de son dévouement. J'avoue que son comportement me rend un peu plus perplexe chaque jour.

- Et toi, elle reprend en s'accoudant à la barrière qui nous sépare, qui a osé te mettre dans cet état ? J'aurai le droit d'assister à son exécution ?

- Anya, je grogne entre mes dents.

- Quoi ? J'aime les exécutions, c'est distrayant.

- Vraiment ?

- Plus que d'observer des idiots pendant des heures qui sont incapable de gérer un feu et d'en venir à espère qu'ils n'incendient pas toute la forêt par une maladresse. Je te jure Lexa, ils sont stupides. Nous devrions les laisser, ne pas intervenir. Ils vont s'éteindre tout seul. Sauf peut-être cette fille... femme, c'est la seule qui ait de la jugeotte à mon sens.

- Tu veux que j'exécute quelqu'un pour calmer ton ennui ?

- Pourquoi pas ?

- Parce que je ne suis pas ce genre de Heda.

- Tu pourrais faire une exception, elle me fait son plus beau des sourires, son plus faux aussi, juste pour cette fois et pour moi.

- Non, j'esquisse à mon tour un sourire, je me le permets parce que nous sommes que toutes les deux, tu vas devoir gérer ta frustration seule.

- Bon, elle penche la tête en arrière, si je n'ai vraiment pas le choix, soit. Tu ne m'as toujours pas dit : qui t'a mis dans cet état ?

- Personne en particulier, je réponds sans grande conviction.

- Lexa, elle insiste.

Je réfléchis un moment au genre de réponse que je peux lui apporter. Mon regard divague vers la tente que Clarke a rejointe, celle où se trouvent les blessés. Elle est vraiment dévouée dans sa tâche de guérisseuse ou plutôt d'apprentie médecin, si je dois reprendre ses termes, bien que je ne les comprenne pas.

- Je vois, c'est encore à cause de ta Skai Princess. Qu'est-ce qu'elle a fait ?

- Rien du tout.

- Lexa...

- N'insiste pas, je grogne en lui tournant le dos.

- Tu viens vraiment de me demander de ne pas insister, elle me demande en passant habillement par-dessus la barrière. C'est, elle hésite en bandant avec précaution ses mains et ses poignets, inhabituelle, elle vérifie la mobilité de ses doigts. Essaye de me frapper, me propose-t-elle. Depuis que tu es devenue Heda, je n'ai jamais eu autant de chance de te battre qu'aujourd'hui. Tes émotions débordent.

- J'ai décidé de m'entraîner seule aujourd'hui, je l'ignore, sachant qu'elle dit vrai. Je ne veux pas blesser une autre personne.

Anya éclate de rire. Je regarde vivement dans tous les sens de peur que quelqu'un puisse nous surprendre dans cette situation. Un soupir de soulagement m'échappe quand je constate encore une fois que nous sommes seules. Je me retourne tout de même pour lui faire face et demande durement :

- Je peux savoir ce que tu trouves drôle ?

- Que tu puisses croire être capable de me traîner sous cette tente...

- Sérieusement ?

- Tu es forte Lexa, bien plus que moi, et ce depuis des années. Il est vrai que je perds presque à tous les coups. Mais je ne suis pas un de ces idiots de guerriers sans cervelle, je me relève toujours. Alors, son regard est plein de défi, frappe !

Je refuse une nouvelle fois. Pas parce qu'elle a tort, loin de là. C'est juste qu'à cause de mon état, je ne suis vraiment pas certaine de ce qui va advenir. J'ai peur de lui faire véritablement mal. Je m'en voudrais. Parce que c'est Anya une des rares personnes que je me permet encore d'aimer même si ce n'est pas d'une façon conventionnelle.

Si je devais la faire souffrir, j'aurai la sensation de la trahir. Et il est absolument hors de question que je me retrouve dans cette situation.

- Soit tu frappes, soit tu parles. Ton choix.

- Il y a un gros problème : je ne peux pas protéger Klark, je frappe de nouveau fort avec mon bâton cassé contre l'arbre jusqu'à ce qu'il cède à nouveau, c'est... impossible, je murmure à bout de souffle, d'intervenir.

- Je vois, c'est encore cette dette qui te perturbe ? Je continue de croire que tu ne dois rien à cette fille.

- Tu as tort, je me retourne vivement, la respiration encore haletante, tu as tord Anya. Je lui dois protection et bien plus encore. Elle m'a sauvé la vie !

- Lexa...

- Pas d'une manière conventionnelle, je le conçois, mais sans Klark je ne serai plus en vie. Je peux te l'assurer.

Un cri de rage m'échappe et je pars. Je m'éloigne le plus possible. Je sors même du camp, faisant les cents pas comme un animal sauvage qui serait enfermé en cage.

Anya ne comprend pas. Personne ne peut. Sauf peut-être les voix des précédents Heda qui raisonnent dans ma tête. Toutes ces responsabilités, l'entraînement et le conditionnement depuis l'enfance c'est pire que de la torture. Aucun commandant n'a jamais eu d'espoir, il n'y avait que l'obscurité, la guerre, cette douleur dans le crâne, le masque de façade. Rien. Rien de réel.

Je suis la seule exception. J'ai eu la chance de rencontrer une lumière qui a irradié ma vie avant mon ascension et qui ne m'a jamais lâché. Une étoile. Mon étoile. Clarke.

J'ai déjà beaucoup de chance la nuit où une infime partie de son monde s'est écrasée sur Terre et est venue à ma rencontre. J'étais sur le point de craquer. La pression devenait trop forte. Comme les autres Natblida, je sentais le déclin de mon prédécesseur. J'ai pensé à fuir, pas par lâcheté mais parce que j'avais oublié comment respirer. Cette étoile filante a été mon nouveau souffle. Et depuis, je me bat chaque jour pour le garder, survivre à n'importe quel prix.

Quand je dis que Clarke m'a sauvée, ce n'est pas une exagération. Le pire, c'est que je recommençais à me perdre. J'oubliais à nouveau comment respirer. Je m'étouffe un peu plus chaque jour. Les batailles, le sang, les trahisons, la politique, l'entraînement, les morts... un schéma répétitif qui me tuait à petit feu, un piètre prix à payer pour la paix. Si ma vie était le dû qu'attendait ce monde pour enfin arrêter de s'effondrer alors j'étais prête à la donner sans la moindre hésitation.

Et... le ciel m'a offert encore plus qu'une nouvelle volonté de respirer. Clarke. Au-delà d'une raison de survivre, de vivre, de me battre pour elle, de la protéger et de lui offrir ce qu'elle m'a apporté il y a des années, une raison d'être.

Voilà pourquoi je suis à ce point contrariée. J'avais l'occasion de l'aider, de la venger mais d'après elle, c'est... "impossible". Comment je suis censée accepter une telle chose ? Pire, de vivre avec ?

Je ne sais pas. Pour la première fois depuis que je suis devenue Heda, je n'ai pas de solution. Et ce n'est certainement pas mes prédécesseurs qui pourront m'aider.

Je continue a ruminé sur ma situation mais malgré ma détermination, je ne trouve aucune solution, seulement plus de questionnements. Évidemment, cette colère sourde qui grandit depuis que ce mot maudit est sorti de la bouche de Clarke ne se calme pas non plus, bien au contraire. J'en viens même à un constat assez effrayant : ma réflexion semble tout à fait proportionnelle à ma colère. Ce n'est pas bon, pas bon du tout.

Je vais finir par faire quelque chose que je vais forcément regretter. La dernière fois que je me suis laissée aller à mettre mon cerveau sur pause pour que ma rancœur se déverse sans contrôle sur mon entourage c'était... non.

Je clos fermement les paupières pour chasser ce terrible souvenir de mon esprit. Le passé doit rester dans le passé avec les morts qui tapissent chacun de ces recoins. J'inspire profondément. Je tente de ravaler toutes mes émotions pas seulement celles qui viennent momentanément de me rendre fragile mais bel et bien aussi ma colère.

Je dois absolument éloigner le démon de mon esprit. La séparation est entière et totale mais je ne veux prendre aucun risque. Je suis réfléchi et loin d'être cruel pourtant même si le rituel pour éloigner celui plus communément nommé Sheidheda a parfaitement fonctionner. Parfois, je sens tout de même sa présence. Il est comme tapi dans l'ombre, attendant la moindre faiblesse pour attaquer et s'emparer de ma place, effacer Lexa.

- C'est pas vrai !

Entendre une voix à proximité me fait bondir, métaphoriquement parlant. J'efface absolument tous les doutes qui pouvaient m'assaillir il y a encore un instant. Je remets avec précaution le masque qui rend les émotions imperceptibles pour un regard extérieur et je me mets à chercher d'où provient cette voix.

J'ai un moment d'absence quand je reconnais Clarke. En premier lieu, je suis subjuguée par sa beauté. Je la trouve absolument merveilleuse. Mais c'était avant de me souvenir qu'elle n'a rien à faire au milieu de la forêt. J'avance d'un pas alors qu'elle marmonne et balance un coup de pied dans une branche. Elle appuie frénétiquement sur son bracelet étrange dont elle a essayé de m'expliquer l'utilité. Puis, mon cœur s'arrête net. Il me semble qu'elle a dit que sa fonction première était vitale. Alors je m'avance plus vite pour la rejoindre, inquiète outre mesure, m'attendant à tout moment à la voir s'effondrer sans raison et perdre la vie.

- Klark, je l'appelle une fois assez près.

Elle se retourne vers moi d'un air effrayé et c'est seulement à ce moment que je réalise à quel point elle s'est éloignée du camp. Est-ce qu'elle essayait de s'enfuir ? Ce serait ridicule ! Il me semble avoir été très clair. Avec moi, elle sera toujours en sécurité. Et si elle veut vraiment partir, soit ! A un détail près, je l'accompagnerais où qu'elle aille.

Une vie pour une vie, ma dette ne va pas se payer toute seule.

Je m'apprête à lui demander plus d'explications quand elle me fait un signe rapide de la tête de droite à gauche. Je fronce les sourcils ne comprenant pas ce que ce dodelinement peut bien signifier. Elle roule des yeux ce qui me rend d'autant plus perplexe. Personne ne se permet d'agir de la sorte en ma présence. C'est presque irrespectueux mais puisqu'il s'agit de Clarke cet aspect ne me dérange pas mais aurait plutôt tendance à m'amuser. Elle finit par poser son index sur ses lèvres et cette fois, je comprends parfaitement. Elle me demande le silence alors je m'exécute.

Je ne suis pas une grande bavarde, en vérité je n'apprécie pas ceux qui parlent pour ne rien dire. Alors ce genre de moment sans le moindre mot me convient plutôt bien. Et puis, de cette manière, j'ai tout le loisir de détailler Clarke sous chaque angle sans me préoccuper du regard de mes hommes. Elle est belle, aussi belle que lorsque je prenais cette étrange peinture et que je l'imaginais plus âgé, peut-être même plus. Je la convoite bien plus que ce que j'ai pu croire quand je l'ai reconnu parmi les autres étoiles, les cent.

Je donnerai tout pour un instant avec elle alors toute une vie... c'est impensable.

Il y a seulement un ou deux problèmes à résoudre avant. D'un j'ignore si je peux me permettre de la désirer de cette façon. Après tout, elle appartient au ciel. De deux, elle ne semble pas du tout me voir sous cet angle. Et de trois... elle représente un danger parce que je réalise sans mal que cette attraction va bien au-delà de l'attirance physique. Je veux absolument tout savoir d'elle, ce qui attirait des sentiments et inévitablement un épanchement vers le plus dangereux de tous : l'amour.

Et nous le savons tous : l'amour est une faiblesse. La plus grande de toutes les faiblesses.

- C, un bruit très désagréable me fait grimacer, Cla, encore cette étrange résonance, Clarke ?

- Rae, la blonde semble surprise en prononçant cet étrange mot. C'est pas vrai, elle marmonne, mais comment tu...

- Clarke, la voix me semble enfin un peu plus normale mais alors que je me tourne pour voir si quelque approche en saisissant la poignée de mon arme, mon étoile se contente d'agiter son bras dans tous les sens, tu m'entends Princesse Blondie ?

- Mais oui, s'exaspère-t-elle, je t'entends, elle hurle.

- Tu as disparu et personne à part moi s'en inquiète, je ressens quelque chose d'étrange en entendant cette phrase, un sentiment qui ne m'a jamais habité avant ce jour, c'est proche de la colère mais à mon sens très différent, même Wells reste hermétique à ton absence. Bon, une sorte de rire raison et cette fois, j'en suis certaine la voix provient du bracelet, je m'approche, saisi le poignet de Clarke et l'analyse avec une grande attention, me demandant s'il peut y avoir quelqu'un dedans, je pense que le fait que tous les autres le détestent ne l'aide pas à se focaliser sur quoi que ce soit d'autre que sa personne. Pour une fois qu'être le fils du Chancelier n'aide pas. Une première !

Je recule vivement. La voix est devenue très forte. A ma réaction, je vois un sourire étirer les lèvres de Clarke, puis un petit rire raisonner. Je n'arrive pas à le croire ! Elle se moque de moi ou plutôt de ma réaction ! C'est absolument inacceptable !

- Désolée, elle souffle. C'est Raven qui parle, elle m'explique alors que cette dernière continue de s'exprimer avec un débit de mot incroyable en un temps record.

- Raevan Raeyez, je me souviens sans mal.

- Oui.

Clarke sourit et une grande tendresse apparaît dans ses yeux. Alors l'étrange colère que je ne saurai identifier réapparaît, semblant broyer le creux de mon estomac. Je me racle la gorge mal à l'aise par ce sentiment incroyable qui semble grignoter tout le bas de mon ventre. Il faut que je me reprenne. Je n'ai absolument pas envie d'avoir de mauvais sentiments envers Clarke.

- Elle parle vraiment beaucoup, je ne peux m'empêcher de constater pour changer de sujet.

- Rae, un rire moqueur lui échappe, parle beaucoup, non, son ton est étrange, jamais.

Je plisse le nez en constatant que cette fille continue d'aligner les mots en ne semblant même pas prendre la peine de respirer. J'ai des oreilles et j'entends parfaitement que cette Raven Reyes parle vraiment beaucoup. Pourquoi Clarke me mentirait sur quelque chose d'aussi stupide ?

- Non mais je rêve ! Vous n'avez pas compris !

- Qu'est-ce que je n'ai pas compris, je demande, que ta Raevan Raeyez est très bavarde, si justement. Pourquoi mentir en disant que ce n'est pas le cas ?

- Elle n'a pas compris, elle reprend tout bas en secouant la tête, je pense que je n'étais pas sensé l'entendre. C'était de l'ironie, elle reprend plus fort.

- Jamais entendu parler.

- Mais enfin, elle semble dépitée, de l'ironie... tout le monde connaît l'ironie !

- Et bien, je ne suis pas tout le monde. Et je n'apprécie pas le mensonge, quelle qu'en soit sa forme !

- Communiquer avec vous n'est vraiment pas facile, elle soupire. Je n'ai pas menti. L'ironie c'est une sorte de moquerie, on dit l'inverse de ce que l'on pense.

- Pourquoi vouloir faire une telle chose ? C'est stupide, je décrète.

- Parce que normalement, c'est drôle.

- Drôle ? Je répète incertaine.

- Laissez-moi deviner, raille-t-elle, vous n'avez pas non plus le sens de l'humour.

Je préfère ne pas répondre à cette question. J'ai, ou plutôt j'avais, le sens de l'humour. Dans mes souvenirs, ma mère était drôle. Mais ce qui peut être amusant pour l'un peut laisser un autre complètement insensible. Après tout, je viens juste d'avoir une discussion avec Anya qui pour retrouver le sourire m'a presque suppliée d'assister à une exécution. Et d'ailleurs, dans de rares occasions, cette dernière est capable de me faire rire.

- Donc petit résumé de la situation, on évite les propos imagés, les animaux de la savane, le sujet de la science et l'ironie. Tout ceci risque d'être bien ennuyeux, elle soupire. Mais nous allons trouver une façon de communiquer, elle me sourit, bien plus discrètement qu'un peu plus tôt, j'en suis certaine.

- Evidemment.

- Mais en attendant, vous pourriez me ramener au camp des cents s'il vous plaît.

- Non. Pourquoi ? Et puis, non oublions le pourquoi. Je refuse.

- Il va bien falloir que je rentre, pourtant.

Je suis surprise qu'elle ose me tenir tête. Encore une fois, personne n'oserait me reprendre après un refus clair, net et précis. Je me sens aussitôt à nouveau contrariée. Je ne peux pas concevoir que Clarke s'éloigne. Alors elle doit rester. Point.

- Non, je reste ferme.

- Je sens que vous allez parfaitement vous entendre avec Rae, elle soupire. Pourquoi c'est à moi de toujours supporter les plus bornés ? C'est fatiguant...

- Raison de plus pour ne pas partir. Si tu es fatiguée, tu peux aller te reposer et dormir, ici.

- Je ne suis pas vraiment fatiguée, elle me paraît dépitée. On avait dit plus d'expression imagée Griffin, elle se sermonne entre ses dents. Je vais essayer d'être le plus clair possible, elle prend une forte inspiration, vous voyez ce bracelet, j'acquiesce, et bien il est censé seulement recueillir des données biométriques et les envoyées vers l'Arche mais Rae... Raven, elle précise, l'a bidouillé, Clarke réfléchit. Raven est douée avec la science, vous vous souvenez elle pourrait, avec les informations qu'il faut et du temps, détruire votre brouillard.

- Ce n'est pas notre brouillard, je la coupe, refusant d'être associée à cette arme de lâches.

- Pour le moment, ce n'est pas la question. Reprenons où nous en étions : Raven repousse toujours les limites, dites vous que tout ce qui est impossible, ne l'est pas pour elle.

L'impossible ne l'est plus ? Cette information m'intéresse au plus haut point ! Et cette Raven Reyes aussi, je dois l'admettre. Finalement si accompagner Clarke me permet de la rencontrer, je n'aurai peut-être pas perdu ma journée. Il y a un impossible en particulier que j'espère bien éradiquer au plus vite pour commencer à m'acquitter de ma dette envers ma merveilleuse étoile.

- Donc là où je veux en venir, c'est qu'il y a encore quelques minutes entendre ce moulin à parole, pardon oublions le moulin à parole, contentons nous de Raven, bref... l'entendre était impossible. Je suis prête à vous parier... vous savez ce que c'est que de parier, je m'apprête à répondre, laissez tomber, je suis prête à parier que d'ici quelques minutes elle pourra me dire comment je peux communiquer avec elle et je lui laisse moins de temps qu'il n'en reste au soleil pour se coucher, pour être capable de me localiser.

Je ne suis pas certaine d'avoir compris toute cette tirade. C'était très... décousu. Ah ! Décousu ! Je suis tout aussi capable qu'elle d'avoir une façon imagée de parler. Mais tout de même, je me demande ce que peut être : "un moulin à parole". Je comprends à peu près ce que Clarke a voulu dire étant donné qu'elle a précisé qu'elle évoquait Raven avec cette expression. Je suppose que c'est quelque chose qui relève son débit de parole important. Mais un moulin... c'est plutôt lent, non ?

Par moment, je me demande si nous parlons véritablement la même langue. J'ignorais qu'il pouvait y avoir autant de nuances dans un même dialecte. Au point où nous en sommes, je pourrais tout aussi bien parler Tri, il n'y aurait pas de grand changement dans nos conversations.

- Dois-je en conclure que si plusieurs des cents débarquent sans prévenir au milieu de votre campement ce n'est pas un problème ?

- Il est absolument hors de question qu'un seul autre membre des cents que toi Klarke mette un pied dans mon camp de base.

- J'me disais bien aussi, elle marmonne.

- Mais ce n'est pas du tout ce que tu viens de dire, je m'offusque.

- J'ai dit que Raven allait me localiser. Vous savez ce que veut dire localiser, n'est-ce pas ?

- Evidemment

Il faut croire que je me suis interrogée bien plus longtemps sur ce "moulin à parole", que ce que je pensais. J'ai complètement occulté le reste. J'espère qu'elle n'a rien dit d'autre d'important.

Pour le moment, il n'y a pas de quoi paniquer. Je dois simplement prendre les choses, les unes après les autres. Jusqu'ici, il n'y a aucun Skaikru dans les parages et je dois faire en sorte que ce soit le cas encore un moment. S'ils devaient sortir de la zone que nous leurs avons tacitement accordé le temps de les observer mais aussi de me rapprocher de Clarke. Les guerriers voudraient attaquer, les Trikrus en première ligne. Je ne pourrai rien faire pour les en empêcher. Ils seraient dans leur droit le plus strict.

- Très bien, j'inspire profondément. Comment exactement Raven compte-elle faire pour te localiser ? Attends, je l'arrête alors qu'elle s'apprêtait à me répondre, fais concis et avec des mots simples. Tu peux faire ça ?

- Evidemment, elle brandit son bras, me montre son bracelet de son index en précisant, techniquement c'est mon bracelet qu'elle va localiser, pas moi.

- Mais comment ?

- J'en sais rien, elle agite ses bras dans tous les sens avant de faire quelques pas vers la gauche et de revenir, je ne suis pas mécanicienne, elle dit, ni Raven, ni un génie. Comment elle va faire, elle marmonne en continuant de marcher de gauche à droite. Comment ? Partez juste du principe qu'elle va réussir.

- Dans ce cas, il faut enlever le bracelet.

Voilà. Problème résolu ! C'était simple finalement. Je m'approche pour m'exécuter mais quand elle le remarque, elle cache son bras dans son dos et hurle sur moi :

- Absolument hors de question !

- Tu ne peux pas crier sur Heda de cette façon, je la préviens calmement mais tout de même avec une menace sous-jacente.

- Rien à foutre ! Vous ne toucherez pas à ce bracelet ! C'est la seule chose qui me rattache à l'Arche, à ma mère et aux nombreuses vies en sursis qui sont encore prisonnières du ciel. Si notre descente sur la Terre ne doit servir qu'à une seule chose c'est à sauver la vie d'innocents. Il y a déjà eu trop de morts. Il faut que ce bracelet reste en place ! Je ne vous laisserai pas me l'enlever.

- D'accord, je m'éloigne d'un pas en plaçant mes mains devant moi en signe de paix. Je n'essaierai pas de te l'enlever.

- Grand bien vous en face, parce que je ne vous aurais pas laissé faire.

Je suis surprise par cette réponse. Est-ce qu'elle croit vraiment que si je m'étais entêtée elle aurait pu m'empêcher d'arriver à mes fins ? Ce serait ridicule. Après tout, je suis Heda ! Et... Clarke paraît si petit et fragile. Je doute qu'elle ait dû se battre un seul jour de sa vie. Je parle de combat physique parce que plus j'apprends à la connaitre, plus je suis forcé de lui accorder qu'il y a en elle une certaine férocité.

- Bon, elle semble particulièrement agacée, qu'est-ce que vous décidez ? Je rentre et vous ne risquez rien ou je rentre ce qui vous épargnera bien des problèmes.

- Je ne te laisserai pas partir...

- Pourtant, je ne peux pas rester, elle me coupe.

- Je n'ai pas fini, ma voix tonne et elle baisse légèrement les yeux. J'allais dire : je ne te laisserai pas partir sans moi.

- Ah non, Clarke secoue la tête vivement de droite à gauche, ça ne va pas être possible.

- Il n'y aura pas de meilleure offre.

- Et comment je vais expliquer ça, elle exécute un geste assez vague et plutôt insultant je dois avouer autour de ma personne pour me désigner, aux autres ? En mode : je me baladais tranquillement et paf, elle claque dans ses mains et je sursaute très légèrement, je suis tombée, littéralement, sur une terrienne ! Oh en fait, oui la vie est possible. Elle, encore une fois, Clarke me montre du doigt, en est la preuve, elle et tous ces guerriers. Parce que c'est genre Xena la Guerrière mais avec toute une putain d'armée !

- Xena, je plisse le nez, qui est cette Xena, une rivale ?

- Evidemment, vous ne pouvez pas avoir la référence, elle est désespérée, ce n'est pas une vraie personne.

- Pourquoi parler d'elle alors ?

- Parce que faire référence à la pop culture c'est cool !

- Qu'est-ce...

- Non ! Non, non, non et non ! Je vous interdis de demander ce qu'est la pop culture ! Il me faudrait toute une vie pour vous donner une explication qui tienne debout et nous n'avons pas le temps. La pop culture, ça ne se bâcle pas.

- Ne perdons pas plus de temps et rejoignons les cent.

- Mais, elle est dubitative, je viens de vous expliquer pourquoi ce n'est pas possible.

- Tu es sous ma protection Klark et tant que je n'aurai pas décidé de lever cette dernière, ta vie est ma vie, j'irai ou tu iras, c'est ainsi. Plus de discussion.


Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur ce chapitre. Lexa est très énervée de ne pas pouvoir rejoindre le ciel pour faire justice au nom de Clarke. La communication entre Clarke et Lexa est toujours compliquée mais c'est ce qui finalement va les rapprocher, lentement mais sûrement. Que pensez-vous que cette rencontre entre Lexa, les cent et surtout Raven Reyes va donner ?

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

Les Notes :

Note n°6 : Michel Patrick Kelly est un auteur compositeur irlando-américain. Il commence la musique en 1990 avec sa famille (la Kelly Familly). Il se lance en solo en 2004 avant de quitter la scène et de revenir en 2010. So Beautiful est sortie en 2017 dans l'album intitulé iD.

Note n°7 : Alors... ceux et celles qui n'ont pas la prochaine référence, je les bannis ! Je plaisante... Quoi que… « A l'époque des dieux de la mythologie, Des seigneurs de la guerre, et des rois de légendes. Un pays en plein désordre demandait un héros. Alors survint Xéna, une prestigieuse princesse, issue du coeur des batailles. Combat Passion Danger. Par son courage, Xéna changera la face du monde. » Donc qui ne connait pas Xena la Guerrière ? Donc pour rappel il s'agit d'une série télévisé diffusé entre 1995 et 2001. Elle est composée de 6 saisons, ce qui représente 134 épisodes de 42 minutes. La série était dérivé de celle d'Hercule. Il y a d'ailleurs eu quelque cross-over avec la série mère. Les réalisateurs et producteurs sont Robert Tapert et John Schulian, avec le concoure de R.J Stewart et d'un certain Sam Raimi (Evil Dead, Spider-man, Doctor Stange in the Multiverse of Madness...). Xena est joué par Lucy Lawless et Gabrielle par Renée O'Connor.

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

GeekGirlG