Salut à tous ! :)

Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –

/!\ Je vais changer le rated de l'histoire et le passer en M. Je suis en ce moment entrain d'écrire des chapitres plus "violent" que ce que j'imaginais au début donc pour respecter les règles, je préfère faire cette petite modification. /!\

Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.

Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.

Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)


Étoile filante

Chapitre n°05 -Dit : "Bonjour"

We had the story of the impossible

A tale best told softly

One of make-believe

Maybe impossible to achieve

But really close

Peter Von Poehl – The Story of the Impossible

# Raven #

Je ne sais pas depuis combien de temps je bosse sur ce foutu bracelet, mais je dois bien avouer que ça me prend la tête. Je n'arrive à rien. Il serait plus juste de dire que je n'arrive plus à rien. Normalement, je serai beaucoup plus calme et donc réfléchis mais la disparition de Clarke m'inquiète au plus haut point.

Je sais qu'elle m'a entendue. J'ai reçu un ping de retour. Mais comment je peux savoir si elle est encore en vie ? Je suis morte d'inquiétude. Ce n'est pas dans ses habitudes de disparaître ou du moins pas quand elle a le choix. La dernière fois qu'elle s'est volatilisé sans rien me dire, elle a été arrêtée par le Conseil et enfermée en attendant son procès.

Traduction : elle était morte !

Qu'est-ce qui lui est arrivé cette fois ? Elle est tombée d'une falaise ? Elle a trébuché sur une pierre et s'est fendu le crâne en deux ? Elle s'est un peu trop éloignée et perdue ? Mon cerveau est beaucoup trop embrumé par tous ces scénarios catastrophes et je n'arrive pas à me concentrer. Je ne peux pas concevoir qu'il soit arrivé quelque chose à Clarke. Si je me suis embarquée dans cette mission suicide, c'est pour elle et personne d'autre.

Depuis que nous sommes enfants, nous veillons toujours l'une sur l'autre. Qu'est-ce qui m'a pris de la perdre de vue, même pendant une seconde ? Il était évident qu'elle ferait quelque chose de stupide, d'autant plus avec la présence de Wells. Il a dû l'agacer et elle est partie pour s'aérer l'esprit. Du coup, il ne reste que trois options : Clarke est soit perdue, soit blessée, soit morte.

Dans les trois cas, je dois la retrouver. Mais c'est un véritable casse-tête… Enfin, il serait plus juste de dire que je saurai exactement quoi faire si j'avais à disposition le bon matériel. Mais je dois me contenter de toute mon génie, de bout de ruban d'adhésif et de bonne volonté quand j'aurais tout simplement besoin de pièce mécanique de première nécessité. Je crois que je vais être obligé de démonter entièrement la carcasse qui nous a emmené sur Terre pour arriver à mes fins.

Objectif numéro un : retrouver Clarke. Objectif numéro deux : trouver un moyen de communiquer avec l'Arche pour leur dire d'aller se faire foutre bien profond parce que nous sommes toujours en vie et que contrairement à eux nous avons de l'air à foisons ici !

Je les déteste tous, même Abby après ce que j'ai appris récemment à propos de Jack. Si bien que le mot "détesté" me semble être l'euphémisme du siècle les concernant. J'inspire profondément en détachant avec précaution le système d'allumage de la navette. Je retire les fils et leurs rattachements un à un puis m'éloigne pour travailler. Je veux d'abord m'installer en extérieur pour profiter du vrai air mais l'anarchie qui règne entre les cent me fait bifurquer vers un coin d'eau que j'ai repéré hier en fin de soirée.

Je secoue la tête en passant devant un groupe qui joue aux parfaits idiots. Je roule des yeux quand un mec tente de m'accoster avec des intentions tout sauf chaste. Quand j'aperçois Finn, je l'évite, me forçant à faire un détour qui retarde encore ma progression pour parvenir à communiquer avec Clarke. J'ignore tous ces abrutis finis et j'arrive enfin au bord de ce que je suppose être un étang. Je m'y installe. C'est presque calme. Le brouhaha des autres continue de raisonner autour de moi. Un soupir m'échappe alors que je commence à démonter avec minutie la console entre mes mains. La routine des moteurs, de la ventilation et des turbines des machines me manque.

Je m'active avec conviction, cette fois je vais y arriver. Je vais trouver les pièces qu'il me manque. J'ai un tournevis entre les lèvres, une diode bien spécifique dans ma ligne de mire. Je fais tomber mon sac de fortune de mon épaule droite. Le bruit sourd me fait à peine réagir. Je fouille entre les fils. Je crois que j'ai enfin trouvé quelque chose d'intéressant. Je glisse ma main droite dans le sac, les doigts de l'autre encore occupés à chercher de façon tactile si c'est bien celle dont j'ai besoin. Je place le bracelet dans mon champ de vision.

Victoire !

Je pose délicatement et en équilibre précaire le système biométrique sur mon genou. Je récupère l'outil entre mes lèvres et commence à retirer les pièces superflues. Je m'active plusieurs minutes, changeant d'outils quand c'est nécessaire, coupant certains fils devenus inutiles, récupérant des bouts de carte mère qui pourraient me servir plus tard et faisant fondre certains points de soudure. Et j'arrive enfin à atteindre mon objectif.

Je brandis la pièce minuscule entre mon pouce et mon index comme s'il s'agissait d'un trophée d'une de ces coupes du monde de football que le père de Clarke aimait regarder. La lumière se reflète étrangement à travers la diode. J'ai un moment de latence. J'observe ce spectacle avec beaucoup d'admiration. Je dois admettre que tout est plus beau sur Terre. Je baisse le bras pour détailler avec un peu plus de minutie le paysage, les grands arbres imposant, le ciel d'un bleu parfait, il n'y a pas un seul nuage et le dieu céleste qui produit cette luminosité si impressionnante : le soleil.

- C'est beau, je souffle.

Mon rêve ultime a toujours été de franchir les portes de l'Arche pour me retrouver seule au monde simplement entourée par le vide intersidéral qu'est l'espace. Mais je pense que je me suis trompé d'objectif.

La Terre est bien plus merveilleuse que ce vide immense, noir, froid et inaudible. Ici, il y a de la vie partout. Des couleurs que même les films, les livres ou tout autres vestiges de la vie sur cette planète n'a pas su décrire comme il se doit, il fait chaud, sur l'Arche on n'avait pas froid à proprement parler, mais il n'y avait pas non plus cette chaleur si particulière et il y a du bruit partout, dans et sous les feuillages, par le vent ou des petits animaux.

Je suis émerveillée par ce que mes sens sont capables d'assimiler.

Je sais que c'est nouveau. Mais je doute que je puisse m'habituer à tout ceci, c'est trop original, inédit et incroyable pour que je puisse ressentir une quelconque lassitude.

- Allez Reyes, je me force à me recentrer sur mon bricolage parce que clairement ce que je suis en train d'exécuter est très loin de la mécanique pure et dure, concentre-toi, sois précise et tout ira bien.

Je place la pièce avec aisance. Un sourire, je l'avoue quelque peu arrogant, m'échappe. Je m'active encore un peu, avant de relier le bracelet avec un interrupteur de fortune que j'ai conçu entièrement avec des pièces récupérées à droite et à gauche. J'attrape ensuite la radio, qui était avant que je m'en empare après quelques négociations entre les mains de Bellamy Black.

Je soupire en pensant que j'ai dû lui laisser deux jours de ration contre cette petite merveille. Clarke m'en devra une et pas une petite quand je l'aurais retrouvé !

J'effectue les branchements entre les deux appareils. J'envoie un signale en appuyant à trois reprises sur le bouton PTT (Push-to-talk), le témoin de réception s'allume. Je pense que j'ai assez augmenté l'amplitude. J'allume l'écran, pianote sur le pavé numérique. Je grimace.

- Merde ! Pas assez de puissance ! Il me faut une batterie !

Je me lève brusquement, laissant derrière moi mon rafistolage de fortune. Je traîne des pieds pour retourner vers le vaisseau en marmonnant. Je shoote dans un cailloux ou deux. J'en ai plus qu'assez de devoir me débrouiller avec le minimum vital. Quand je me suis portée volontaire pour être collé dans ce cercueil volant, ils auraient au moins pu me donner une boîte à outils digne de ce nom et quelques pièces vitales ! Tout ce que j'ai pu emmener, je l'ai mis clandestinement dans le vaisseau et c'est loin d'être suffisant.

Je me stoppe net quand je réalise que justement des outils, je n'en ai aucun entre les mains. Je suis vraiment tête en l'air ! Je n'arrive pas à savoir si c'est parce que je manque clairement de sommeil, si mon inquiétude pour Clarke me calcine complètement le cerveau ou si tout simplement je suis agacée de ne pas parvenir à mes fins alors que si j'avais ce qu'il fallait, j'aurais déjà réglé ce problème en deux en trois mouvements. La mécanique a toujours été pour moi d'une facilité déconcertante, je comprends les machines. Il n'y a pas d'explication. Je sais simplement comment elles fonctionnent, point.

Et bien des fois, elles sont beaucoup plus avenantes et sympathiques qu'un de mes congénères. J'ai un mal fou à me faire aux interactions humaines, hormis avec Clarke. Les humains sont violents, méchants et ont une ambition malsaine qui leur donnent toutes les excuses pour écraser tous ceux qui se trouvent sur leurs passages. Je ne suis définitivement pas la fan numéro un de notre espèce. Après tout, si nous avons été assez cons pour détruire notre planète. Est-ce que nous avons vraiment le droit à une seconde chance ? Un monde comme celui créé pour le film d'animation Wall-E ne serait-il pas la solution ? Enfin… sans parler de la fin avec le retour des humains et tout le blabla. S'il n'y avait plus que des robots et un cafard pour vivre sur terre alors les scènes d'horreurs tel que seuls les hommes sont capables de créer seront finies. Comme…

Pour la seconde fois en très peu de temps mes pas s'arrêtent. Cette fois je manque de trébucher et mon cœur s'emballe. Je peine à prendre une simple respiration ou même à déglutir. Je suis complètement figée sur place. Il y a une personne, une vraie personne en vie devant moi et je certifie qu'il ne s'agit pas de l'un des cents !

Je me pose mille et une questions en une fraction de seconde. J'en oublie le souvenir douloureux qui refaisait surface. Je suis trop loin pour bien observer. Je crois pourtant distinguer une femme. Je suis incapable d'évaluer où commence ses habits qui me paraissent étrange par rapport à sa peau puisqu'absolument toute cette dernière est recouverte d'une substance noire aux reflets verts foncés. Cette couleur recouvre chaque parcelle de son corps, soit par le tissu, soit par… Je ne sais pas de quoi il s'agit ! De la peinture, un mélange de boue, qu'importe.

Je plisse les yeux toujours parfaitement immobiles, n'osant pas faire un mouvement de peur que cet impossible ne se volatilise. Mon palpitant se propulse tellement fort dans ma poitrine que je l'entend résonner dans mon crâne. Je respire calmement seulement parce que je ne sais pas si je suis en sécurité. Mes yeux tentent de s'accrocher à quelque chose de rassurant, ce qu'ils trouvent finalement c'est une minuscule parcelle des cheveux de cette personne qui n'est pas recouvert par la substance sombre, châtain clair ou blond, j'en mettrais ma main à couper !

Pendant toute mon observation la jeune femme, puisque je pars du principe que s'en est une, est accroupie devant ma conception qui s'apparente plus à un bricolage de gamine qu'à de la mécanique. Je ne comprends pas ce qu'elle peut voir d'intéressant ou d'intriguant. Il s'agit peut-être d'un attrait pour la nouveauté. Mais même si cette hypothèse est la bonne, la navette ou plutôt ce qu'il en reste après l'atterrissage plus que difficile serait bien plus intéressant, non ? En même temps, il y a beaucoup plus de monde autour. Elle a peut-être peur de nous. Je m'imagine qu'elle a pu s'approcher cette nuit quand tout le monde dormait. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens à cette idée, excitation ou peur.

Quand elle s'apprête à toucher mon bricolage avec ce que je crois être un couteau et pas un simple ustensile pour pousser sa nourriture à bout rond mais un de ceux que j'ai pu voir dans certain film d'action. Tout mon corps semble retrouver une étincelle de vie. Je ne peux pas la laisser détruire le peu que j'ai réussi à concevoir. Sérieusement, je me suis plutôt bien débrouillée jusque-là mais je suis sceptique sur le fait que je puisse recommencer. Après tout, je n'ai aucun vrai matériel ! Au stade où j'en suis, autant essayer de communiquer avec Clarke avec un verre en plastique et un bout de ficelle !

Je fais un pas, un seul. Je ne pense pas faire un seul bruit pourtant le simple bruissement de ma semelle qui se décolle du sol fait bondir la jeune femme dans un buisson. J'écarquille les yeux véritablement impressionnée par son aisance et sa rapidité. Un clignement d'yeux et je ne distingue plus du tout sa présence. Est-ce que j'ai rêvé ? C'est peu probable, même quand je ferme les paupières il n'y a que des images de machines, de robotiques, de fils, de mécanique ou d'outils pour m'habituer et c'est sans compter les souvenirs terrifiants qui mutent parfois en terrible cauchemar.

Je continue d'avancer en cherchant la présence de cette femme, mais il n'y a vraiment aucune trace que ce soit dans le buisson dans lequel elle a disparu, un peu plus loin, ou même dans les arbres. Je ne suis pourtant pas folle, il y avait bien quelqu'un. J'arrive à proximité de mon appareil et comme elle, je me penche au-dessus. Je l'observe sous tous les angles. Vraiment, je ne lui trouve aucun réel intérêt à part celui de m'aider à retrouver Clarke. Je me redresse, prends une feuille remplie de notes, du vrai charabia pour une autre personne que moi et j'écris par dessus en gros d'un marqueur rouge de ne pas toucher et coince mon avertissement avec une pierre. Je me lève complètement et je réalise que peut-être cette personne ne sait pas lire alors je fouille encore dans mes poche et finit par en sortir tout le contenue en espérant qu'il y ait quelque chose d'autre qui attire son intérêt si elle revient le temps que j'ailles chercher cette batterie dont j'ai vraiment besoin.

Je me presse pour faire l'aller-retour. Je ne sais pas exactement ce que j'attendais parce que lorsque je réalise que tout est encore parfaitement à sa place. Je ressens un étrange sentiment de déception. Je reprends ma feuille de papier, fait un rapide origami en forme de grue, le plus facile et le coince entre deux pierres.

- Si tu es encore dans le coin, je cherche la présence de cette femme mais je doute qu'elle se montre à nouveau, c'est pour toi. Un cadeau.

Je ne perds pas plus de temps et reprends là où je me suis arrêtée, c'est à dire relier mon véritable foutoir de pièces et de fils qui va me servir à retrouver Clarke avec une batterie digne de ce nom. Cette manipulation est rapide et simple. Alors je reprends vite la radio en main et pianote de nouveau dessus. Ce serait plus facile avec un véritable ordinateur et je ne parle même pas de l'aisance que m'apporterait un clavier. Mais encore une fois, je dois faire avec les moyens du bord.

Je commence à avoir mal aux doigts et un soupir m'échappe. Qui aurait pu croire que pirater un système biométrique téléporté pour activé sa balise GPS serait aussi difficile ? En fait… Encore une fois, la manipulation est simple mais je suis loin d'avoir a ma porté ce dont j'ai vraiment besoin. Pour avoir une connexion digne de ce nom, je me suis infiltrée dans les pare-feu de l'Arche. C'était loin d'être facile sans que ces abrutis ne s'en rendent compte mais mission accomplie. Maintenant, dans l'idéal j'aurais besoin d'un ou deux écrans, de caméras et bien sûr d'une tour d'ordinateur et de mémoire interne digne de ce nom. Dommage que je ne puisse pas trouver ce genre de chose, de première nécessité, au coin d'un arbre.

C'est une chance que je sois du genre déterminé ! Et je vais arriver à mes fins, comme toujours ! De toute façon, il n'y a pas d'autre option !

- Come on ! Come on !

Je souffle cette répétition entre mes dents alors que le chargement reste bloqué a la moitié. Je suis à 50% d'une barre virtuel verte terriblement agaçante d'enfin savoir où se trouve Clarke. Je m'intime de ne pas balancer le tout à la renverse alors que l'impatience me gagne. Je suis trop prêt du but pour tout gâcher sur un coup de tête.

Je me lève pour faire les cents pas alors que la petite barre de chargement ne bouge pas d'un iota. Je tapote nerveusement mes doigts sur ma cuisse en me répétant inlassablement comme une foutue ritournel de rester calme. Je n'ai jamais été du genre patiente. Pourtant côtoyer Clarke aurait dû m'endurcir sur le sujet. Je ne compte plus le nombre de fois où elle s'est presque littéralement foutue dans la merde et que je devais juste l'attendre en priant pour qu'il ne lui arrive rien.

Et, je ne parle même pas de sa manie quasi compulsive d'arriver en retard. Pourtant, tout le monde le sait : "Être à l'heure, c'est déjà être en retard !". Sérieusement, je me demande vraiment comment une tête en l'air comme la sienne peut se consacrer à la médecine et à ce point exceller quand on sait à quel point c'est le foutoir dans sa petite tête.

Quand un signal sonore m'indique que le chargement est finalisé, je me précipite. Je prends la radio en main et analyse les coordonnées. Il faut dire que je ne suis pas vraiment habituée à me repérer de façon topographique mais je suis à peu près certaine que je peux gérer. Le tout, c'est de trouver le Nord, le reste suivra. Du moins, je suppose. Je tourne sur moi-même. J'avance de quelques pas avant d'avoir l'idée de positionner aussi le bracelet de Monty sur lequel j'ai fait des tests et qui est resté au campement j'aurai au moins un point de repère pour tâcher de ne pas me perdre.

- Mais qu'est-ce que tu fous Clarke, je demande en voyant son petit point sur mon écran bouger. Reste en place bordel ! Comment je suis censée te rejoindre si tu as la bougeotte, espèce d'idiote !

Puis la réalité me frappe, le petit point qui la représente se rapproche de plus en plus de celui de Monty. Elle est sur le retour ! C'est une très bonne nouvelle ! Je me précipite laissant tout derrière moi sans me soucier de ce qui pourrait venir fouiller dans mes affaires. Je déteste l'idée que Clarke puisse être seule. J'ai besoin de savoir qu'elle se porte bien.

Je ne l'ai pas vue depuis près d'un an et nous n'avons même pas pris le temps de discuter à l'atterrissage. Nous avons été trop absorbées par nos obligations, comme bien souvent. Je me suis plongée dans le travail pour trouver un moyen de communiquer avec l'Arche alors qu'en toute honnêteté, je ne leur dois plus rien et ce depuis longtemps.

L'Arche m'a tout pris, tout arraché violemment, m'a rendu orpheline. Et ils ont bien failli me dépouiller de tout ce qui me restait : Clarke. Je ne pouvais pas l'accepter, c'est pour cette raison que je me suis portée volontaire pour la suivre sur Terre avec les cent. Avant ce retournement de situation, j'avais un plan pour qu'elle puisse s'évader avant son procès. Il ne me restait plus qu'un problème à résoudre : Comment survivre sans l'Arche ? Si seulement j'avais su dès le début que cette petite boule bleue qu'est la Terre était la réponse à tous nos problèmes. Je ne me serais pas autant pris la tête. Alors pourquoi je me suis tué à la tâche pour donner à l'Arche exactement ce qu'ils attendaient de moi ? Dorénavant, je ferais passer mon amie, ma presque sœur avant tout le reste !

Je passe à quelques mètres de notre campement sans vraiment faire attention à ce qui m'entoure. Mon regard est rivé sur le point qui représente la blonde et je m'éloigne sans réfléchir plus avec un seul et même objectif : la retrouver !

Pour effectuer des sorties en dehors de l'Arche et faire des réparations, il faut une condition physique absolument parfaite. Je ne déroge pas à la règle. Je pourrai courir pendant des heures, ma cardio est absolument parfaite. Pourtant, je remarque rapidement quelques différences notables, que ce soit la texture du sol, les différents obstacles qui se dressent devant moi ou même… l'air.

L'air est tellement pur que s'en est presque douloureux. Je pourrai en cracher mes poumons qu'importe mon endurance. Et c'est sans parler de la gravité. J'ai la sensation que mon corps est plus lourd que ce qu'il était là-haut pourtant, je sais pertinemment que physiquement ma masse n'a pas changé. Mais qu'importe ces petites contrariétés. Je ne ralentirai pour rien au monde du moins pas tant que je n'aurai pas retrouvé Clarke qui si je commence enfin à comprendre comment fonctionne ce GPS se rapproche définitivement de ma position.

C'est lorsque je finis par voir dépasser une tête blonde des arbres que je m'autorise à ralentir un peu. Je fronce très légèrement les sourcils quand je la vois reculer tout en semblant discuter. Il n'y a pourtant personne d'autre qui manque à l'appel, enfin je crois.

- Clarke, je l'appelle subitement inquiète en reprenant de la vitesse.

- Rae ?

Clarke paraît véritablement surprise de me voir comme si j'allais l'abandonner. C'est vraiment n'importe quoi ! Je ne m'arrête qu'une fois mon amie serrée fort dans mes bras. Elle éclate de rire alors que j'hésite entre accentuer la force dans mes bras ou me détacher violemment pour la frapper.

- Tu m'étouffes Rae !

- Tu as disparu, je l'accuse.

- Tu m'expliques comment tu m'as retrouvé ?

- Tu me prends pour qui exactement ? Je suis un véritable génie, je ne vais pas abandonner ma meilleure amie dans la nature. Qu'est-ce qui t'as pris de t'éloigner ? On ne sait même pas si nous sommes capables de survivre ici-bas ! Tu aurais pu mourir sans que je ne le sache jamais !

- En fait, je crois que nous sommes à peu près certain de survivre.

- Parce que nous avons survécu aux premières vingt-quatre heures, je demande sceptique, non, je secoue la tête, je suis presque sûre que nous sommes arrivées il y a seize, peut-être dix-huit heures pas plus.

- Hey p'tit géni, elle a son air moqueur, voir narquois, je n'aime pas du tout cette façon d'être, je m'apprête donc à me renfrogner avant de la voir se retourner et je découvre une jeune femme brune qui m'assassine du regard, dit : "Bonjour".

- C'est quoi ça, je demande en pointant l'inconnue d'un index incertain.

- Elle s'appelle Lexa, elle a décrété que j'étais sous sa protection et depuis elle ne me lâche plus d'une semelle, m'explique Clarke.

- Et, j'hésite en faisant un pas en arrière juste au cas où, ça parle ?

- Lexa est vivante, c'est un être humain tout à fait normal. Sois plus gentille, tu es plus cordiale avec tes robots.

- Comment elle peut être en vie ?

- C'est la question à un million, souffle Clarke en détaillant la jeune femme d'une étrange façon. Elle nous prend pour des étoiles tombées du ciel.

- Des étoiles filantes ? Je demande. Scientifiquement parlant, ce n'est pas tout à fait idiot comme analyse.

- Je ne pense pas qu'ils aient des notions de sciences, réfute Clarke mais pour une fois je bute sur les mots.

- "Ils" ? Je prononce plus qu'incertaine. Au pluriel ?

Clarke se contente d'agiter sa tête de haut en bas pour me répondre. Mon cœur s'emballe sans réelle raison. Peut-être un peu parce que je réalise que je vais finalement survivre à cette mission sucide. Et puis, je lève les yeux vers le ciel en pensant à toutes les âmes encore piégées là-haut.

Je sens les larmes monter en pensant à toutes les vies qui auraient pu être sauvées si nous avions su plus tôt que la Terre était habitable. C'est alors qu'une idée absolument tordue me traverse l'esprit en frottant nerveusement mon bras, là où se trouvait le dispositif biométrique, je murmure :

- Est-ce que nous sommes certains de vouloir que tout le monde descende ?

- Tu as enlevé ton bracelet, panique Clarke en prenant mon poignet avec force. Qu'est-ce que tu as foutu ? Ils vont te croire morte !

- Je pensais, je suis surprise d'entendre la voix de la native qui a un fort accent, que ce bracelet était vital.

- Mais pas du tout, soupire Clarke en accordant toute son attention à Lexa. C'est vraiment épuisant de discuter avec vous ! J'ai dit que les bracelets collectaient des donnés vitales, pas qu'ils étaient vitaux. Et toi, elle se tourne vivement vers moi, j'espère que tu as une très bonne explication pour l'avoir retiré !

- Très bonne explication, je réponds un brin moqueuse en brandissant mon dispositif brinquebalant.

Clarke écarquille les yeux et je sais qu'elle comprend que c'est de cette façon que je l'ai retrouvée. Elle ouvre la bouche en levant son index mais aucun son ne sort de ses lèvres. Un nouveau soupire lui échappe avant qu'elle ne commente :

- Il y a des moments où tu es vraiment énervante.

- Merci, je ris.

- Ce n'était pas un compliment Reyes !

- C'est ce que tu crois, je conclus avec un clin d'œil. Donc, je reprends en fixant la brune, dois-je conclure que je n'ai pas imaginé l'apparition de cette femme un peu plus tôt ? Elle était réelle, vivante ?

- Tu as vu un de mes guerriers, je crois que je l'ai foutue en rogne. Qui, elle demande en s'avançant dangereusement vers moi, qui as-tu vu, décris-la moi immédiatement. Il y aura des sanctions !

- Euh, je tente un regard vers Clarke, elle est sérieuse là ?

- Je crois que tu devrais répondre Rae.

- Mais qu'est-ce que j'en sais à quoi elle ressemble moi ? Je ne suis pas physionomiste ! S'il y avait eu un circuit imprimé, des fils, des diodes et un fer à souder, je décrirais sans problème. Mais là, tout ce que j'ai c'est qu'elle était, j'hésite devant le regard menaçant de cette femme, sale ?

- Sale, se moque Clarke, c'est tout ce que tu as trouvé ?

- Elle était loin !

Clarke éclate de rire, ce qui provoque une réaction étrange chez la nouvelle. Son regard s'adoucit très légèrement. Je crois même déceler de la surprise, comme si elle n'avait jamais entendu ce genre de son auparavant. Mais cette spécificité ne dure pas, en une fraction de seconde, ses yeux redeviennent complètement hermétiques et même de nouveau menaçants à mon égard.

Je suis intriguée par cette réaction. Pourtant, je n'ose pas poser plus de questions. Il faut dire que je ne suis absolument pas certaine d'être en sécurité.

- Sérieusement, Clarke essuie une larme au bord de ses yeux. Tu es sans nulle doute la personne la plus intelligente que je connaisse, une vraie MacGyver et tout ce que tu trouves à dire c'est : sale et loin.

- Qui est cette MacGyver, la brune fronce les sourcils visiblement contrariés et empoigne une arme qui ressemble à s'y méprendre à une épée que je n'avais pas remarquée jusque-là, amie ou ennemie ?

- Nope, Clarke secoue vivement la tête, c'est vraiment trop pour moi, c'est impossible d'avoir une conversation avec vous !

- Je dois te protéger.

- Pour commencer, je décide de répondre en grande partie à cause de sa poigne qui se resserre sur l'arme, MacGyver est un homme, ensuite s'il existait j'espère bien que je serai de son côté, ce mec est increvable !

- Un peu comme toi, s'amuse Clarke, elle stop la jeune femme d'un geste. Non. Pas de question sur la pop culture, je ne suis pas prête.

- Oh. Parce que ce n'est pas la première fois qu'elle te fais ce genre de coup, je me moque.

- Sujet douloureux, évitons.

- Okay, je ne suis pas difficile et je change de sujet. Donc, c'était quoi ton super plan ? Débarquer au campement avec, je fais un geste vague pour entourer Lexa, ça. Tu pensais que les autres allaient avoir quel genre de réaction.

- Attends, tu ne connais pas encore la meilleure. Lexa ici présente est le leader de tous les hommes qui vivent sur Terre, ma mâchoire en tombe, tada !

Non mais c'est une blague ? Cette fille a tout juste mon âge ! En même temps, personnellement, elle me fait un peu peur. D'ailleurs, je crois que je vais encore reculer un peu. Juste par précaution.

Et puis dans un second temps, je comprendre la précision de Clarke.

- Les autres ne vont pas du tout aimer, je grimace.

- J'ai essayé de lui dire que les cents avait un gros problème avec l'autorité mais comme tu peux le voir, elle ne m'a pas vraiment écouté.

- C'est une mauvaise idée Clarke.

- Parce que tu crois que je ne le sais pas ? Mais tu me cherchais partout et tu n'es que la première vague. Il fallait que je revienne et comme elle me colle comme un foutu chewing-gum à une semelle, je suis dans la mouise !

- Je peux toujours dire que je t'ai retrouvée morte, je tente.

- Clarke est sous ma protection, cette fois la lame sort, je fais deux pas rapides mais trébuche et me retrouve les fesses sur le sol, personne ne la touchera !

- Hey !

Clarke se place devant moi et surtout la lame pour me protéger. Je suis terrifiée. Mon cœur bat tellement vite qu'il résonne dans mes tempes et m'empêche de respirer. Ce n'est pas la première fois qu'une personne pointe une arme sur moi. Je devrais être habituée à la longue mais non. C'est toujours la même chose, je me retrouve paralysée par la peur et surtout assaillie par des souvenirs violents et douloureux.

- Non !

- Raevan Raeyez a menacé de te tuer !

- Mais pas du tout ! Rae ne me ferait jamais de mal, elle est comme ma sœur !

- Les liens du sang n'empêchent pas les tueries.

- J'ai dit "comme" ma sœur. Il n'y a aucun lien de sang entre nous. Regardez-nous, on ne se ressemble même pas un peu. Rae et moi nous protégeons depuis toujours, si vous lui faites du mal, vous m'en faites aussi. C'est ainsi.

J'entends parfaitement le moment où cette femme range son arme. C'était juste avant que Clarke bondisse pour me rejoindre, qu'elle prenne mon visage entre ses mains et pose avec une grande délicatesse son front sur le mien. Elle murmure des mots que je connais par cœur, les seuls capables de me calmer depuis que je suis enfant. Et avec une facilité déconcertante, la peur s'évanouit.

- Tout va bien Rae ?

- Je te repose la question : est-ce que nous sommes sûres de vouloir voir l'Arche débarquer ici ?


Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur ce premier chapitre axé sur Raven. J'ai modifié quelque peu sa personnalité et sa relation avec Clarke entre autres pour expliquer sa présence sur Terre avec les cent. J'aime l'idée qu'elle ait pu suivre Clarke par amitié, j'espère que vous aussi !

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

Les Notes :

Notre n°8 : Peter Von Poehl est un auteur compositeur interprète multi instrumentaliste suédois qui vit en France. Sa carrière débute en 2000 dans le groupe A.S Dragon. Son premier album solo est sorti en 2006. Il a écrit plusieurs bandes originales pour des films mais aussi un ballet qui se nomme The Waves. The Story of Impossible provient de l'album Going to Where the Tea-Trees. La chanson a été entendu dans le film l'Arnacoeur (2010) et Hippocrate (2014).

Note n°9 : PTT (Push To Talk) est une méthode de conversation sur une liaison half-duplex (par exemple via un émetteur-récepteur), qui repose sur l'appui d'un bouton pour passer du mode réception au mode émission.

Note n°10 : Wall-E est un film d'animation Pixar sorti en 2008 et réalisé par Andrew Stanton qui a aussi réalisé (entre autre, c'est aussi un grand scénariste et un producteur de talent) 1001 Pattes, Le Monde de Némo ou les épisodes 5 et 6 de la saison 2 de Stranger Things. Le film a reçu l'oscar du meilleur film d'animation l'année de sa sortie. Le scénario est co-signé par Jim Reardon (Zootopie). L'intrigue se passe dans le futur, où WALL-E, est le dernier robot fonctionnel. Il va rencontrer un autre robot nommée EVE, et la suivre dans l'espace pour une aventure qui va changer le destin de l'Humanité.

Note n°11 : « Être à l'heure, c'est déjà être en retard » est une citation de François Raux Et voilà... c'est tout ce que j'ai à dire... Désolée...

Note n°12 : MacGyver est une série américaine d'action et d'espionnage en 139 épisodes de 47 minutes créée par Lee David Zlotoff (NCIS), diffusée entre de 1985 jusqu'en 1992 sur ABC. Le personnage principal de la série est Angus MacGyver interprété par Richard Dean Anderson (Stargate SG-1) En 2016, un reboot de la série sort sur les écrans. Le rôle principal est attribué à Lucas Till (prélogie X-men dans le rôle d'Havok).

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

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