Salut à tous ! :)

Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –

Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.

Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.

/!\ Ce chapitre n'est pas été entièrement passé sous l'œil de lynx de Mara. Donc s'il reste des fautes impardonnables... j'en suis désolée. /!\

Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)


Étoile filante

Chapitre n°07 - Enfin Entière

These scars on my heart I own them

Dark days when my will was stolen

I can bring it back

I know it, I know it

And I'm starting to feel again

One way out I found it

Won't back down, surrounded

You and me right now

We are, we are, we are unbreakable

All this doubt in my head

Drown it out don't let it happen to you and me right now

We are, we are, we are unbreakable

Hedley – We Are Unbreakable

∞ Lexa ∞

Clarke a fini par s'endormir il y a un petit moment maintenant, mais je n'ose pas la quitter des yeux. C'est plus fort que moi. J'ai la sensation que si j'arrête de la regarder, elle finira par disparaître. Cette optique effrayante ne me quitte pas alors je reste au plus près, continuant de faire passer les papiers qui contiennent les nouvelles stratégies de mes hommes contre les Maunons sans leur accorder la moindre attention.

Je l'avais déjà remarqué la veille mais son sommeil semble tout sauf paisible. Clarke est constamment agitée. Je me demande ce qui même endormie peut la hanter. Personnellement, je ne sais que trop bien ce qui bien souvent m'empêche de fermer les yeux. Mais qu'en est-il d'elle ?

Je me doute que nous n'avons pas énormément de différence d'âge pourtant, elle me semble bien plus jeune que moi et surtout beaucoup plus innocente. Alors qu'il puisse déjà y avoir un monstre tapi dans l'ombre qui se transforme toutes les nuits en cauchemars m'inquiète autant qu'elle me met en rogne. Parce qu'au fond, je me doute déjà de ce qui rend son sommeil certainement terrifiant : l'Arche, le Chancelier et son conseil.

Encore et toujours sont "impossible".

Je ne connais que trop bien les conséquences que peuvent avoir sur tout un peuple un mauvais chef. Mon prédécesseur n'était pas le plus terrible et j'étais trop jeune pour me souvenir de celui d'avant mais leurs âmes sont en moi. Je sais ce qu'ils ont fait. L'héritage terrible qu'ils ont laissé à mon peuple. J'ai conscience que pour la plupart, ils étaient le mal incarnés. Ils sont tout ce que je ne veux pas être. J'ai encore du mal à avoir la confiance de certains peuples à cause d'eux, du passé, mais je sais qu'un jour, je pourrai apporter la paix à toute la Collision.

Pendant un temps, la paix était ma seule raison d'être.

Je me demande si les cent, les étoiles tombées du ciel... les Skaikrus pourront ou non profiter des batailles passées, des sacrifices que nous avons tous fait pour nous entendre. Je le souhaite plus que tout au monde, pour Clarke, peut-être aussi pour Raven. Mais je ne suis pas certaine que les intégrés sera facile, ni même s'ils en auront l'envie. Je suis lasse des guerres. J'espérais certainement naïvement que celle contre les Maunons serait la dernière. Qu'ensuite, tout serait plus paisible.

La paix, enfin.

Quelqu'un pénètre dans la maison sans y avoir été invité ou s'être annoncé. Etant donné que j'ai fait poster deux gardes dont Gustus devant ma porte en spécifiant que je voulais être déranger par personne et en insistant bien sur ce point, il ne peut s'agir que d'un seul individu. Je soupire, lasse d'avance, pose ou plutôt lance les papiers que j'avais entre mes mains sur la table. Je me force à quitter Clarke des yeux et me retourne pile au moment où Anya passe l'entrée de la chambre.

Je suis surprise de la voir encore barbouillée avec son maquillage de camouflage et toujours apprêté d'habits boueux avec même quelques feuilles et brins d'herbes accrochés au tissu. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas la situation. J'ai envoyé la relève dès mon retour. Alors pour quelle raison Anya semble-t-elle tout juste rentrée ?

- Il y a un problème ? Je demande en imaginant tout de suite le pire.

- Non, elle semble surprise par ma question. D'où te vient cette idée ?

- Tu viens de revenir.

- En effet.

- Ce n'était pas une question mais un constat, je la coupe.

- Est-ce que j'ai fait quelque chose qui t'as contrarié ?

- Pourquoi tu rentres seulement maintenant alors que j'ai envoyé la relève il y a un moment déjà ?

- J'estimais que ma surveillance n'était pas finie.

- Pourquoi personne ne m'a prévenu ?

- Tu sais que je suis la seule à oser approcher quand tu laisses Gustus devant, un sourire mauvais apparaît sur ses lèvres, la seule et unique parce que je suis sa faiblesse et j'en suis fière !

- Tu es impossible, je soupire en secouant la tête. Bon, je jette un regard vers Clarke, comment s'est déroulé cette surveillance des cents, je demande en l'invitant à me suivre pour qu'elle se nettoie au moins le visage, tu les trouves toujours incapable de survivre ?

- De vraies calamités, confirme-t-elle, sauf cette fille... femme, elle se frotte les paupières certainement exténuées, et peut-être une ou deux personnes qui gravitent autour d'elle. Les autres sont soit trop idiots, soit trop jeunes pour s'en sortir. Mais, elle hésite au moment où je lui tends une serviette pour son visage, merci.

- Mais quoi, j'insiste une fois que je suis de nouveau capable de distinguer les traits de son visage.

- La suite ne va pas te plaire, me prévient-elle.

- Parle, j'ordonne plus que je demande.

- Même le plus abrutis de tous, elle soupire par le nez, est dangereux avec une arme à feu entre les mains.

Je me retourne brusquement vers la chambre où dort toujours Clarke. Je suis horrifiée qu'elle ait pu omettre ce détail. Alors même que j'ai insisté deux fois sur le fait que je me méfiais de la science. Qu'est-ce qui lui a pris de me cacher quelque chose d'aussi important ?

- Tu en es absolument certaine Anya ?

- Et tant donné qu'il y en a un qui l'a pointé sur un autre, je dirai que oui. Mais je pense qu'il n'y en a qu'une. Ils sont... Lexa, la plupart d'entre eux me paraissent très violents. Une des premières choses qu'ils ont faites c'est : concevoir des armes. Et pourquoi ? Il n'y a presque aucun danger. Pour chasser ? Je veux bien mais ils sont ridicules quand ils essayent et pourquoi en donner même aux plus jeunes quand ils ne savent pas de toute évidence s'en servir ?

- Je n'ai pas remarqué que Reavan était armée, je réponds pensive, Karke et elle m'ont assurées que toutes ces choses qu'elle a utilisé sont des outils et non des armes.

- La, son hésitation me fait relever les yeux, femme qui t'a rejointe avec Klark ? Elle s'appelle Raevan ?

- Tu nous as vu, je demande, incertaine.

- Il est plus juste de dire que j'ai vu cette... Raevan. Pourquoi leurs prénoms sont-ils si étranges à prononcer ?

- Je n'en sais rien et d'après Klark je ne le fais pas bien. Concentre-toi.

- Oui. Donc, je la surveillais puisqu'elle s'était éloignée du groupe, puis elle est revenue sur ses pas donc je me suis dit que je pourrai retourner à mon poste de surveillance initiale mais sans prévenir, elle a détalé. J'ai essayé de la suivre mais malgré des pas maladroits, elle était anormalement...

- ... rapide, je la coupe en me souvenant de ce détail la concernant.

- Je confirme. Je n'ai pas réussi à la rattraper, pas même quand je t'ai aperçue. Je crois même qu'elle est encore plus parvenue à me distancer. Ce qui est assez difficile à reconnaître parce que...

- ... même si tu l'avais voulu, je poursuis en me souvenant de ce sentiment d'impuissance, tu n'aurais pas pu l'arrêter.

- Exactement. Alors, je suis forcée de me demander si d'autres sont comme elle : entraînés.

- Parce que s'ils sont entrainés et armés, ils représentent une menace, je conçois. D'autres pourraient l'être d'après toi ?

- Je n'en suis pas certaine parce que comme je te l'ai dit, la plupart me semblent stupides mais on ne sait jamais les plus grands guerriers ne sont pas toujours ceux que l'on imagine.

- C'est de moi dont tu parles là ? Je l'interroge indignée.

- Je n'oserai jamais.

Son sourire réfute absolument tout ce qu'elle vient de dire. Il y a vraiment des moments où elle m'exaspère mais je dois avouer que c'est rafraîchissant de toujours pouvoir compter sur elle. Elle m'apporte un peu de normalité. Et depuis que je suis devenue Heda, c'est devenu un bien précieux. Anya est la seule personne en qui j'ai une confiance pleine et aveugle. Je lui confierai ma vie sans la moindre hésitation. Elle a déjà en quelque sorte un pouvoir de vie et de mort sur moi étant donné ce qu'elle sait, ce qu'elle a fait pour moi. C'est en grande partie pour cette raison que j'ai une confiance absolue en Anya. Si un jour, elle me disait que sauter d'une falaise était sans danger, je la croirai, immédiatement.

Je crois, qu'aucun autre Heda avant moi n'a eu la chance d'avoir une telle relation avec qui que ce soit.

- Comment va ta Skai Princess ?

- Elle dort.

- Ce n'est pas vraiment ce que je t'ai demandé mais d'accord.

- Je veux que tu te reposes avant de retourner à la surveillance.

- Seulement si tu me promets de fermer un peu l'œil cette nuit.

- Anya.

- Je suis très sérieuse Lexa, tu as besoin de repos.

- Toi aussi, j'insiste.

Nous nous toisons un long moment sans dire un mot, sans savoir qui va gagner. Sur ce genre de choses, c'est assez équivalent entre nous. A raison d'une fois sur deux, je gagne ou non. Mais cette fois et contre toute attente, elle abandonne bien plus vite que d'ordinaire en lâchant un soupir et en même temps mon regard.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Je demande perplexe. Tu n'es pas du genre à abandonner aussi facilement et encore moins rapidement.

- Je dois avouer, elle étouffe à peine un bâillement, que je suis vraiment fatiguée.

- Ah oui, je ne suis toujours pas convaincue.

- Hum.

- Anya, je l'appelle alors qu'elle ouvre la porte d'entrée. Tu es certaine que tout va bien ?

- Prends soin de ta Skai Princess, Heda.

Et elle ferme la porte me laissant toujours particulièrement incertaine face à son comportement. Intriguée, je m'avance jusqu'à une première fenêtre sur ma droite mais ne la voyant pas après un moment, je change de point de vue. Je la vois alors seule, face à la lune, les yeux rivés vers le ciel avec sa main tendue vers le haut et un étrange objet entre ses doigts. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que c'est cette chose qu'elle fixe et non le drapé obscur parsemé d'étoiles.

Je tente de distinguer un peu mieux cet objet mais il ne ressemble à rien de ce que je peux connaître. La réaction d'Anya ou plutôt le fait qu'elle soit en train de le retourner dans tous les sens m'indique qu'elle non plus ne sait pas de quoi il s'agit. Je ne comprends pas les raisons qui la poussent à manipuler quelque chose dont elle ignore tout. Puis je me demande où elle a pu le trouver.

Le campement des cents est la seule réponse possible. Seulement, je connais Anya et si elle est curieuse de nature, elle ne se serait jamais exposée pour récupérer quelque chose sans la moindre importance. A moins que... non ! C'est impossible ! Anya ne peut pas être cette femme que Raven aurait aperçue. Elle est beaucoup trop prudente pour être vue. C'est complètement insensé !

Et ce n'est pas le seul pauvre descriptif que Raven a pu me donner pour décrire cette femme qui va pouvoir m'aider. Son : "sale" pourrait aller parfaitement à chacun de mes hommes quand ils sont en surveillance. De plus, si c'était vraiment Anya, elle m'en aurait parlé, non ? Elle n'est pas du genre à commettre des erreurs irréfléchies. Il est donc évident que qu'importe la menace que j'ai pu énoncer à propos de cet incident devant les deux étoiles, n'aurait pas été exécuté. Du moins, pas envers Anya.

Je décide de laisser cette situation en suspens pour le moment. Je rejoins la chambre et sans surprise, Clarke est toujours présente. Elle ne s'est pas volatilisée. Je souris en m'avançant. Par moment, je peine encore à croire qu'elle est véritablement là. Je ne sais pas quoi faire pour me persuader qu'absolument tout ce qui s'est déroulé depuis deux jours est réel.

Je m'assieds au bord du lit qui jusqu'à hier était le mien et une fois n'est pas coutume, je l'observe. Je ne sais pas pour quelle raison je le fais avec autant d'attention. C'est comme si j'essayais d'apprendre tous ses traits ou peut-être que je veux les remplacer avec ceux que j'avais d'elle enfant, sur cette étrange peinture. Cette image d'elle m'accompagne depuis si longtemps mais Clarke est devenue une adulte, une merveilleuse et magnifique adulte.

Je fronce les sourcils, quelque peu contrariée quand je réalise que son sommeil est plus agité qu'un peu plus tôt. Qu'est-ce qui peut bien se passer dans ses songes pour qu'elle se débatte à ce point ? Est-elle retournée sur l'Arche ? Ou est-ce une sensation plus enfoui qui anime son sommeil ?

Je tends ma main. Je ne sais pas exactement comment conclure mon geste mais je le fais tout de même. Quand j'arrive à quelques centimètres de son visage, je finis par dévier légèrement, juste assez pour replacer une mèche de cheveux vagabonde derrière son oreille. J'ai à peine effleuré cette dernière que Clarke bondit en agrippant mon poignet, les sens en alerte et le souffle hérétique.

Je suis obligée de lutter contre tous mes instincts pour ne pas me libérer instantanément ou même retourner la situation à mon avantage. Je me contente de resserrer mes doigts et d'attendre qu'elle soit prête à me lâcher. J'inspire profondément et je souffle à son intention :

- Tout va bien Klark, tu es en sécurité.

- Lexa, elle parvient à prononcer mon prénom entre deux respirations difficiles.

- Tu n'as pas besoin de parler, je la rassure et sans comprendre ce qui me passe par la tête, je la rapproche assez pour qu'elle dépose son front sur mon épaule et l'entourer de mon bras libre, tu es en sécurité, je répète, tu n'as rien à craindre. Je suis là, je peine à entendre ma propre voix mais les réactions de Clarke m'indiquent clairement qu'elle perçoit parfaitement mes mots, je ne te lâcherai pas, je te protège. Tu es en sécurité, j'assure pour la troisième fois, tu n'as rien à craindre.

Je distingue sans mal ses sanglots. Encore une fois, je suis surprise par ma propre réaction. Je ne cherche pas à m'éloigner mal à l'aise par ce constat ou encore a arrêté ses pleurs qui soulignent une faiblesse qu'aucun des miens afficheraient si négligemment. Je me contente seulement de la serrer un peu plus contre moi et de la bercer délicatement. Je l'accompagne dans ce moment difficile, comme ses mots couchés sur du papier ont pu le faire si souvent pour moi ces dernières années.

Et finalement après un temps, le silence retombe. Il est seulement brisé par une respiration calme et paisible. C'est de cette manière que je comprends que Clarke s'est finalement rendormie. Je n'avais même pas réalisé qu'elle ne serait plus désespérément mon poignet.

J'inspire profondément en fermant doucement mes paupières. Je tente d'analyser absolument tout ce que je peux ressentir à cet instant. Je n'ai pas souvenir de m'être sentie, une seule fois, à ma place. Quand je pense par exemple à ma famille, ma mémoire me fait défaut, leurs visages, leurs sourires ou même leurs mots se sont effacés il y a longtemps. Même avec elle, il y a si longtemps avant ou après que je ne rejoigne Polis comme Nightblood, je ne crois pas m'être déjà sentie à ce point apaisée.

C'est inexplicable.

Il aura fallu que j'attende de rencontrer une seconde étoile filante pour me sentir enfin entière.

Je ne pensais pas cela possible, tout simplement parce que je suis Heda. Mais en à peine deux jours, Clarke me rappelle que Lexa aussi est toujours là. Bien sûr, je ne l'avais pas véritablement oubliée mais disons simplement qu'il était plus facile de la laisser de côté avant de la rencontrer. Maintenant, les choses sont différentes parce que tout ce que je souhaite c'est être entièrement moi. Un luxe qui ne m'a jamais été accordé parce que trop risqué. Alors pourquoi je ne ressens aucune peur ?

Il y a juste cet apaisement et ce calme plat à peine dérouté par les battements frénétiques de mon cœur.

Je fini par reposer avec une grande délicatesse le corps de Clarke sur le matelas. Je prends encore une fois le temps de l'observer. Elle est si belle. Je la borde comme je le fais seulement avec les plus jeunes Natblida. J'essaye de leur apporter ce qui m'a manqué toute mon enfance, la stabilité, la sérénité et peut-être aussi un peu d'amour, pas seulement du respect. Mais je refuse d'oublier qu'un jour, quand je mourrais, mon âme devra choisir le prochain Heda et que durant ce jour maudit ils devront s'entretuer.

Des larmes se forment dans mes yeux mais, contrairement à Clarke, je les retiens. Même à l'abri des regards indiscrets et parfaitement en sécurité, je suis incapable de pleurer. Je n'ai plus versé une larme depuis que je suis devenue Heda, depuis le Conclave. Je serre avec beaucoup de force mes poings, beaucoup trop en réalité. Je déteste repenser à ce moment.

A chaque fois, je suis horrifiée. A chaque fois, je revois mes mains maculées de sang. A chaque fois, je sens mon cœur s'emballer exactement comme au moment précis où j'ai compris que j'avais gagné. A chaque fois, j'entends à nouveau la corne retentir pour annoncer l'élévation d'Heda. A chaque fois, je me sens vide alors qu'absolument tout le monde s'agite autour de moi. A chaque fois, je me souviens de la perte de contrôle de mon corps qui a suivi l'apparition de Titus. A chaque fois, je suis presque capable de sentir les larmes qui ont ravagés mon visage quand j'ai compris qu'en réalité je n'avais en rien gagné parce que j'allais perdre le plus important : Lexa. A chaque fois, je ressens de nouveau cette peur indescriptible quand je me suis rendu compte que les mots de Clarke m'échappaient, tous les uns après les autres. A chaque fois...

Je relâche lentement les doigts de mon poing droit. Je guide ma main jusqu'à ma nuque et je sens la petite cicatrice rectiligne. Je ferme un peu plus les yeux. Je me souviens que tout ce qui m'a empêché de sombrer complètement après mon ascension, se trouve maintenant juste en face de moi. Il me suffit d'ouvrir les paupières. Rien de plus facile.

Pourtant, je n'ose pas. Comme si Clarke était éphémère et que comme tout ce qui me rapproche un peu plus de Lexa, elle était vouée à disparaître. Sans ouvrir les yeux, je me penche assez pour murmurer à son oreille, sachant qu'elle est parfaitement endormie et qu'elle n'entendra rien de ce que j'ai à lui dire. Mes cils se relèvent seulement quand je sais que son visage m'est inaccessible. Dans mon champ de vision il n'y a plus que ses magnifiques cheveux blonds ondulés. Alors seulement, je murmure :

- Tu n'as pas idée, j'inspire lentement mais profondément, de tout ce que je te dois. Ma survie mais aussi et surtout celle que je suis. Si je ne me suis pas complètement oubliée, c'est entièrement grâce à toi. Rien de ce que je pourrai faire ne serait assez pour te remercier pour ce cadeau colossal, la moindre des choses que je puisse faire c'est : te protéger. Alors, s'il te plait, je fais une pause comme pour accuser le coup, ne me dis plus : "c'est impossible". Je ne suis pas certaine de pouvoir m'en remettre une seconde fois. Rien ne devrait être impossible pour toi Skai Princess.

Je m'éloigne ensuite presque brusquement comme si les mots que je venais de prononcer m'avaient finalement brulé les lèvres. Je m'agite, faisant des allers-retours dans la pièce sans oser regarder Clarke. Je suis fatiguée mais je n'ai aucune envie de dormir. Je ne sais pas exactement combien de temps je passe d'un coin de la pièce à un autre mais je fini par quitter la chambre.

J'allume plusieurs bougies, m'installe à même le sol, les jambes en tailleur pour méditer. Il est plus juste de dire que je vais tenter de communiquer avec les esprits des précédents Heda. J'inspire et me force à rejeter tout ce qui peut me contrarier. J'expire pour me vider complètement la tête. La sérénité finit par me gagner.

Mais juste avant de regagner ce lieu si spécial qui me relie à tous les autres Heda. Sans aucune raison, une phrase qu'avait écrite Clarke vient s'insinuer dans mon esprit.

Terre, toi que je ne verrai jamais, s'il te plaît continue de resplendir, de m'apparaître en rêve et de te dessiner sous mes coups de crayons, parce que c'est tout ce que j'aurai de toi.

J'en ignore la raison mais cette pensée ne m'emmène pas à l'endroit escompté. Je ne suis pas dans cette cabane éloignée entourée de centaine d'arbres. Cet endroit est pourtant capable de me rassurer, de m'apaiser et j'en aurais bien besoin. Je mets un moment à comprendre où je me trouve : au pied du cratère de la première étoile filante qui a croisé mon chemin, celle qui m'a apporté tant d'espoir. J'observe tout ce qui m'entoure. J'ignorais que j'étais capable d'établir une reconstruction parfaite de ce moment si important à mes yeux. Je suis si impressionnée que je ne remarque pas tout de suite que je suis complètement seule. La solitude. C'est inédit. Je n'ai jamais vécu une telle chose, Titus ne m'a rien enseigné de semblable.

Je m'approche lentement presque avec couardise. Une part de moi craint que cette vision disparaisse. Il me faut peu de temps pour remarquer que la sphère présente au fond du cratère. Elle est plus étincelante que dans mes souvenirs. Je descends dans le trou qu'à provoqué l'étoile en tombant du ciel et je tourne autour sans oser la toucher. La dernière fois, je me suis brûlée et j'en garde encore de légères cicatrices aux creux de mes deux paumes.

Je m'accroupis donc au plus près, je réapprends les contours de cette sphère, les arabesques qui marque son ossature. J'avais oublié à quel point elle était belle. Je ne me souviens plus pourquoi je ne l'ai pas gardée, trop encombrante peut-être. Je n'aurai pas pu la cacher.

- Je crois que je préfère cet endroit à celui que tu nous imposes depuis le début, Leksa kom Triku.

Je bondis et me retourne brusquement. Je ne reconnais pas cette voix. Quand je découvre la femme qui se dresse au sommet du cratère je peux confirmer, sans le moindre doute que je ne l'ai jamais rencontré. Titus m'a toujours dit que les précédents Heda étaient si nombreux qu'aucun de ceux en vie n'était capable de tous les rencontrer. Durant notre existence, nous communions avec une dizaine d'entre eux, pas plus. Ils nous conseillent et nous aident dans les moments difficiles. C'est comme une voix apaisante qui souffle à notre oreille. Le seul problème c'est que cette voix n'arrête jamais de chuchoter. Donc au fil du temps tout ceci s'apparente plus à une nuisance qu'à une bénédiction.

- Qui es-tu ?

Je pose ma question en sachant qu'elle ne restera pas dans le monde des esprits. Elle se répercutera dans la réalité. J'ai compris rapidement que tout ce que je pouvais dire ici était entendu et interprété. C'est la raison pour laquelle normalement, je me contente d'écouter en silence. Le Fleimkepa déteste cette pratique. Il dit que je me dois de communiquer ce que je vois et entend dans le monde des esprits, que les autres Heda partageaient toujours cette expérience avec les gardiens de la flamme, que c'est important. Alors je lui rappelle qui je suis et que je n'ai pas d'ordre à recevoir.

Je fais comme bon me semble et pour le meilleur comme pour le pire, je garde le silence. Mes moments de communions avec les autres Heda, ce que je vois pendant mes méditations, entends ou ressens n'appartiennent qu'à moi. Je refuse que l'on puisse s'approprier ces moments importants ou pire, les déformes à la convenance du gardien de la flamme. Il dit interpréter les voix des anciens Heda alors que ces dernières sont littéralement dans ma tête. Je n'ai pas besoin d'une traduction approximative. Je suis en communication avec eux et si une information doit franchir les âges. Je le décide.

Mais aujourd'hui, je suis imprudente. Cette femme m'intrigue trop.

Attendant une réponse, j'observe avec plus d'attention ce nouveau visage. Elle est mince à la peau tannée, les yeux foncés et les cheveux noirs très lisses. Ses habits sont étranges, encore plus que ceux des cent. Je serais bien incapable de les décrire. Elle penche légèrement la tête sur le côté, affiche un mince sourire avant d'affirmer :

- Je suis Becca.

- Bekka Pramheda ?

- C'est bien moi Leksa. J'ai beaucoup à te dire sur ces étoiles tombées du ciel mais pas aujourd'hui, pas maintenant. Nous n'avons pas assez de temps.

- Je peux parfaitement...

- Lexa ?

La voix forte de Clarke me pousse à regagner la réalité. C'est douloureux mais je m'accroche. Je veux en savoir plus.

- Pas aujourd'hui.

Je n'obtiens rien de plus et je vois Becca disparaître sous mes yeux. Je me force à rester encore. Je la cherche dans chaque recoin. Je ne peux pas croire que j'ai pu la voir. J'ignorais même que c'était possible.

Mais la voix de Clarke est trop forte. Je ne peux pas m'attarder plus longtemps. Il faut que je regagne la réalité sans plus attendre. Si je force trop, je pourrai me perdre. Et, je ne parle pas seulement d'une déroute mais d'une véritable perdition, tout ce que je suis pourrait disparaître.

Alors j'ouvre les yeux et je me retrouve aussitôt plongée dans de magnifiques orbes d'un bleu à peine croyable. J'en ai le souffle coupé. Pourquoi faut-il que cette femme soit si belle ? Mon cœur s'emballe.

- Tu pleures, murmure-t-elle en tendant sa main vers mon visage.

- Heda ne verse aucune larme, j'arrête son geste, jamais.

- Alors je suis heureuse d'enfin te rencontrer Leksa, elle prononce parfaitement bien.

-Écarte-toi, je détourne les yeux pour tenter d'ignorer ce que sa proximité et surtout, cette façon si particulière qu'elle a de prononcer mon prénom m'a fait ressentir, je vais me lever.

- Tu devrais éviter, je fronce les sourcils, ce n'est pas la voix de Clarke et ses lèvres ne bouge pas, tu parais affaiblit, personne ne devrait te voir dans cet état.

- Anya, je souffle en la découvrant debout un peu plus loin, les yeux rivés vers l'extérieur, tous ses sens en alerte, les bras croisés et pourtant elle est très agitée, que s'est-il passé ?

- Je suis désolée, dit-elle sans même me regarder, mais j'ai fait appeler le Fleimkepa. Je ne t'avais jamais vu dans cet état, tu es restée en communion avec les esprits pendant des jours, lâche-t-elle. J'ai tenté le tout pour le tout avec ta Skai Princess.

- Je ne veux pas de Titus ici, je réponds agacée.

- C'est pour cette raison que je suis désolée. Il est déjà là.

Je comprends son attitude à ce moment précis. Je sais que tout comme moi, Anya ne porte pas le gardien de la flamme dans son cœur. Mais tout les Heda avant moi ont eu besoin de ce guide et le seul qui l'a rejeté est devenu le pire tueur qui soit : Sheidheda.

Donc je me dois de faire un effort et d'accepter Titus dans ma vie. Et surtout, je ne dois pas transmettre ma méfiance personnelle envers lui aux Natblidas. Je ne voudrais pas qu'ils se retrouvent seuls quand je suis absente. Sans compter qu'en dehors de moi, je dois bien avouer qu'il n'y a personne d'autre qui les protègera mieux que lui.

Je soupire, puisqu'il est ici. Je n'ai pas le choix. Je tente de me redresser mais contre toute attente, Clarke m'en empêche. Quand je réalise que je n'ai même pas la force de me débattre ou même de lui résister, je réalise qu'il y a véritablement un problème. Je dois avoir l'air effrayé, à mon plus grand damne puisqu'elle prend le temps de m'expliquer :

- C'est normal que tu te sentes affaiblies, tu n'as rien avalé depuis quatre jours. Il va falloir que tu manges, dit-elle durement en me tendant une pomme.

Evidemment, je cherche à lui échapper et à refuser mais je n'arrive à rien. Je suis même incapable de me souvenir si j'ai déjà été aussi faible. Je capte le regard d'Anya qui ne semble pas avoir d'avis arrêté sur la situation. Je la vois qui s'apprête à sortir certainement pour retenir un peu plus Titus, le temps que je reprenne une constance.

- Anya, je cherche à la retenir, non. Reste.

- Il est sur le point d'entrer, me prévient-elle, il a presque fini de fanfaronner.

- Parce que vous connaissez le mot "fanfaronner", s'offusque Clarke. C'est du foutage de gueule, elle secoue la tête, sérieusement...

- Ce n'est pas le moment Klark, je soupire en passant lassement mes mains sur mon visage. La situation est grave.

- Evidemment qu'elle est grave, et pendant une fraction de seconde, je crois véritablement qu'elle a suivi mon raisonnement, tu n'as rien mangé pendant plusieurs jours. Forcément, ton corps à dû mal à encaisser. Heureusement, j'ai réussi à te garder hydrater mais personne, elle se retourne assez pour fusiller Anya du regard, je crois qu'elle ne réalise pas que ce genre de chose n'a aucun effet sur mon ancienne mentor, n'a voulu que je te bouge, pour t'allonger. J'aurais préféré te donner quelque chose de plus facile à diriger mais tout ce que vous manger est assez rustique. Attention, elle pointe son index en hauteur, je ne dis pas que c'est mauvais, loin de là, j'adore. Mais c'est difficile à manger et...

- ... Klark, je l'arrête.

- Par pitié, grogne Anya, mange cette pomme qu'on en finisse, c'est de la torture !

- Très bien, je souffle en croquant dedans.

Je finis le fruit en un temps record et remarque qu'en effet, je n'avais pas faim mais très faim. Je pourrai en engloutir une bonne dizaine de cette façon, sans problème. Le sourire de Clarke me fait comprendre qu'elle a suivi parfaitement mon raisonnement intérieur. Elle sort une seconde pomme de sa poche et me la tend avec un fin sourire.

- Vas-y doucement quand même, tu pourrais avoir mal au ventre. Il faut aussi que tu essaies de boire. De l'eau, précise-t- elle. Et non ces boissons fermentées infâmes qui ne s'apparente pas vraiment à de l'alcool. Je suis sûre que Jasper et Monty n'ont pas perdu de temps et on déjà dû en faire. Il faudra que je vous en fasse goûter, ça n'a rien à voir avec votre breuvage infâme et à la couleur plus que suspecte.

- Comment peuvent-ils parler autant ? S'offusque Anya en secouant la tête presque désespérée. Ils sont épuisants.

- Je vous entends Anya, soupire Clarke, et j'ai un débit de parole tout à fait normal, merci de vous en inquiéter. Rae en revanche, c'est une autre histoire.

En entendant le surnom de son amie, j'ai envie de demander à Clarke si elle a pu la revoir malgré mon absence. Mais en même temps, l'idée qu'elle puisse la rejoindre seule ne me plait pas du tout. Et puis l'urgence de la situation actuelle me revient alors je repousse tout ce qui concerne la blonde pour me concentrer sur l'arrivée de Titus.

- Anya, j'appelle, tu veux bien prendre soin de Clarke ? Je ne veux pas que Titus puisse la voir et encore moins lui parler.

- Tu peux compter sur moi.

- Merci.

- Je suis parfaitement capable de me débrouiller.

- Je confirme, grimace Anya, la désigner comme une princess n'est pas loin de la vérité, au fond d'elle une vraie petite cheffe sommeillait, elle se réveille et je dois dire qu'il est presque effrayant.

- Je vois.

Je souris attendrie mais aussi parce que je sais exactement de quoi parle Anya. Moi aussi j'ai vu dès le début que Clarke était capable d'en imposer. Il faut dire qu'elle a osé me tenir tête à ça dès le premier jour. Et puis, elle me parle comme si nous étions égales et j'avoue beaucoup apprécier ce comportement.

- Je vous entends toujours Anya, s'offusque Clarke. Ce n'est pas Dieu possible, grogne-t-elle, vous avez conscience que j'ai des oreilles, n'est-ce pas ?

- C'est une évidence.

- Alors arrêtez de parler comme si je n'étais pas présente dans la pièce ! C'est très désagréable.

Anya mime le mot princesse sur ses lèvres sans le prononcer. Je dois me contrôler plus que d'ordinaire pour ne pas rire devant ce comportement. Il faut dire que Clarke et Anya sont très différentes. Les chances pour qu'elles s'entendent un jour sont assez minces. Mais bon, il faut avouer que ma seule amie, n'a pas vraiment l'habitude de fraterniser. Elle est du genre à frapper et réfléchir ensuite. Je suis sa seule relation. Elle n'a pas d'autre ami, pas de famille, seulement des hommes et des femmes qui plient sous ses ordres et je crois que ce fonctionnement lui convient parfaitement.

Evidemment, je lui souhaite bien plus. Après tout, elle ne doit pas se cacher derrière les obligations, ni le statut de Heda. Elle mérite une vie normale et d'être heureuse. Mais elle ne s'implique dans aucune de ses relations, je suis la seule exception. Je ne sais toujours pas ce qu'elle a bien pu voir en moi pour s'engager dans mon entraînement. Et encore aujourd'hui, de continuer de me conseiller, de diriger une de mes plus grandes armées. Elle a bien plus que mon amitié, elle a ma confiance. Presque personne d'autre ne peut se vanter d'un tel privilège.

- Éloigne Klark le plus possible, je lui demande alors que je perçois la voix de Titus. Ramène-là à son propre campement, elle y sera en sécurité pour le moment.

- Je garderai un œil sur elle, acquiesce-t-elle.

- Je devrais peut-être...

- Non Klark, je la coupe. J'ai promis sur ma vie de te protéger. Et, j'ai du mal à l'admettre pourtant c'est la vérité, pour le moment, tu n'es plus en sécurité à mes côtés. Pars avec Anya, maintenant.

Je distingue sans mal la contrariété dans ses yeux pourtant, elle s'éloigne pour récupérer son étrange manteau, son sac et les mettre tous les deux sur son dos. Anya m'aide à me redresser. Nous échangeons un long regard. Pas besoin de mot entre nous. Je sais exactement ce qu'elle pense et me préconise. Je dois rester calme et réfléchir comme s'il s'agissait d'un combat au corps à corps. Il faut que je me montre plus intelligente que lui, toujours.

Anya me tend son bras que j'accepte de prendre prestement mais quand je chercher à finaliser mon geste, elle me retient. Je l'interroge d'un regard incertain. Elle jette un regard en arrière, certainement pour déterminer où se trouve Clarke. Quand elle estime qu'elle est assez loin, elle dit tout bas :

- Si tu veux mon avis, tu devrais éviter de lui parler de Pramheda.


Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur les nombreuses introspections de Lexa, de sa relation avec Anya mais aussi celle avec Clarke et l'arrivée de Titus qui est loin de l'enchanter.

/!\ IL N'Y AURA PAS DE CHAPITRE LA SEMAINE PROCHAINE /!\

En effet, pas de chapitre mercredi prochain, ma meilleure amie se marie et j'ai encore beaucoup, beaucoup de chose à finaliser avec elle. Je vais donc rester concentré sur cet événement et revenir le 27 juillet sans faute ! J'ai ajoute le planning de publication sur Facebook que je pense suivre dans les prochaines... correction : les prochains mois ! Le seul autre mercredi de publication en péril pour le moment, c'est celui du 24 août.

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

Les Notes :

Note n°15 : Hedley est un groupe de pop rock canadien, dont le seul membre constant est Jacob Hoggard au chant, guitare et piano. Pour le reste excusez-moi l'expression mais c'est le foutoire ! Les membres actuels avec le chanteur sont : Dave Rosin à la guitare (depuis 2005), Tommy Mac à la basse (depuis 2005) et Jay Benison comme batteur. Les anciens membres sont : Ryan Federau (2003-2005), Kevin Giesbrecht (2003-2005), Kevin Heeres (2003-2005), Brandon McKay (2003-2005) et Chris Crippin (2005-2017). We Are Unbreakable provient de l'album Storms sortit en 2011.

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

GeekGirlG