Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°09 - Muette et Impassible
Tryin' to breathe in and then out, but the air gets caught
'Cause even though I'm older now and I know how to shake off the past
I wouldn't have made it if I didn't have you holding my hand
I don't wanna lose control
Nothing I can do anymore
Tryin' every day when I hold my breath
Spinnin' out in space pressin' on my chest
I don't wanna lose control
Zoe Wees – Control
∞ Lexa ∞
Ne pas surréagir. Ne pas surréagir. Rester calme et surtout ne rien laisser transparaître. Je crois que j'ai complètement arrêté de respirer à partir du moment où Clarke m'a entouré de ses bras. J'ai dû lutter contre tous mes instincts primaires pour ne pas lui rendre son étreinte. Quand elle a commencé à se caler un peu plus contre moi, j'ai serré les poings afin de mieux lutter contre l'envie de glisser mes doigts dans ses cheveux pour tenter de la rassurer.
Pendant une poignée de secondes qui s'étirent sur la longueur, je me sens parfaitement bien, à ma place. Je tremble même légèrement à ce constat. J'ai envie de la prendre dans mes bras, pas seulement pour elle mais pour moi. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j'ai eu le droit à ce genre de contact physique, c'est pourtant tellement agréable.
Je pourrais rester ainsi, des heures durant.
Puis, elle prononce des mots qui me feraient presque bondir. Comment a-t-elle pu croire que je ne reviendrais pas vers elle ? Anya a bien fait de me prévenir que Clarke avait besoin de me voir. De toute évidence, je suis restée absente trop longtemps, faisant naître l'inquiétude. Je n'ai pas l'habitude de me soucier de ce genre de chose. Si celle qui a été mon mentor et qui est aujourd'hui mon amie, ne m'avait pas alerté sur la situation, je ne me serais certainement pas montré encore des jours durant.
Puis quand elle poursuit en m'avouant qu'elle est heureuse de me revoir, je sens mon cœur bondir dans ma poitrine à une vitesse folle. Je réalise que d'une façon ou d'une autre, je lui ai manqué. Il se peut même qu'elle se soit véritablement inquiétée pour moi. J'ai conscience que je trépigne à cette idée mais il s'agit de Clarke, ma magnifique étoile filante.
Être heureuse me paraît être un terme bien fade pour exprimer ce que je ressens à cet instant.
Mais je reste Heda et je dois reprendre un peu de distance.
Je le sais mais c'est difficile, beaucoup trop. Malgré toute ma volonté, je ne bouge pas. Je ne saurais dire exactement ce qui me retient. C'est ainsi, je ne peux ni bouger pour lui rendre une étreinte que je souhaite pourtant lui donner, ni pour m'éloigner.
- Clarke, la voix de Raven me surprend légèrement et c'est seulement en lui accordant mon attention que je remarque une centaine de paires de yeux sur nous. Je suis désolée Heda, reprend-elle avec une grande politesse, mais Clarke est attendue. Ma couverture n'est pas parfaite, je pourrai perdre l'Arche à tout moment. Clarke, elle insiste.
- Je n'ai confiance en aucun de ces idiots, répond la blonde toujours accrochée à mon corps.
- Je vais rester, décide Raven. Monty peut parfaitement te montrer comment fonctionne la radio. N'est-ce pas Green ?
- Est-ce que ce sont d'autres êtres humains ? S'informe le présumé Monty avec un air mi-effrayé, mi-subjugué.
- Plus tard, la voix de Raven Reyes est tranchante, sans qu'elle ne s'élève. Clarke, s'il te plaît. Ta mère va s'inquiéter. Je lui ai dit que je venais te chercher.
- D'accord, souffle à peine la belle blonde qui resserre légèrement ses bras sur moi. Ne t'avise pas de disparaître à nouveau Lexa, murmure-t-elle rien que pour moi.
- Je reste, je lui assure.
Sans dire un mot de plus, elle me libère de ses bras, s'éloigne de quelques pas sans même me regarder. Les yeux toujours rivés au sol, elle se retourne. Je dois encore une fois lutter contre mes instincts pour ne surtout pas la retenir afin de m'informer sur son étrange comportement.
Je voudrais voir ses yeux…
Évidemment, comme je ne bouge pas, elle s'éloigne. Je trouve même qu'elle disparaît un peu trop vite, derrière une étrange plaque en métal en suivant ce Monty Green. Une part de moi bouillonne. Je devrais rester avec elle. Je ne connais pas cet homme. Et s'il était dangereux ? S'il s'avise de toucher à un seul cheveu de Clarke, je l'évicère sur place !
- Tout va bien, je suis encore une fois surprise par la voix de Raven. Monty et Clarke sont amis depuis qu'ils sont enfants. Avec lui, elle ne craint rien, elle complète.
Est-il si facile de deviner mes pensées ? J'en doute. Parce que je suis et que je resterais toujours Heda je me dois d'être complètement fermée. Comment une fille tombée du ciel pourrait-elle me percer à jour alors que des personnes qui me connaissent depuis ma naissance en sont incapable ? Je cherche à deviner ce à quoi Raven peut penser mais les traits de son visage marquent son impassibilité.
Je me rends compte après un temps prolongé d'observation qu'elle n'est pas si indéfrichable qu'au premier abord. Son inquiétude se devine parfaitement sur son visage. Ce qui en revanche me surprend, c'est que ce n'est ni ma personne, ni la présence de mes hommes armés jusqu'aux dents qui la plonge dans cet état d'alerte mais le reste du peuple Skaikru. Elle leur lance trop de regards en peu de temps pour que je ne le remarque pas. Je me souviens qu'Anya a parlé d'une arme à feu. Raison pour laquelle, je suis venue accompagnée. Après tout, c'est une des seules choses que nous craignons. Est-ce que cette arme mortelle inquiéterait aussi Raven ? Et si oui, pourquoi ?
- Je peux me permettre une question, me demande-t-elle le regard ancré sur un jeune homme aux cheveux très noir qui semble évaluer la situation.
- Je t'écoute Raevan.
- Le sang, sa voix est toujours détaché mais je remarque qu'elle est agitée, il est à vous ?
- Quel sang ? Je demande perplexe.
- Vous avez du sang sur vos vêtements et votre visage Heda, m'informe Gustus en trigedasleng. Pas le votre, évidemment.
- Oh, je souffle en comprenant.
- Vous êtes blessée, m'interroge Raven.
- Non.
- D'accord, elle passe une main dans ses longs cheveux, je ne comprends pas son malaise, c'est bien. Clarke aurait été inquiète si vous l'aviez été. Je suis surprise qu'elle ne l'ai pas remarqué. Vous, elle reporte son attention sur moi et mes guerriers, vous avez besoin de quelque chose ?
- C'est quoi ce bordel Reyes, implose le jeune homme aux cheveux noir qu'elle observait avec inquiètude un peu plus tôt, c'est qui eux ? Pourquoi tu leur parles comme si tu les connaissais ? Tu ne veux pas leur offrir un thé pendant que tu y es ? Qui sont-ils, il sort de sa poche la fameuse arme à feu, écarte-toi, il se dirige dangereusement vers Raven, l'arme pointée sur elle, je vais régler ça vite fait !
Je m'apprête à dégainer mon arme et à trancher dans le vif, alors que tous ceux qui sont à mes côtés sont déjà près à se ruer sur les Skaikru. Je ne veux pas me battre contre eux, mais s'ils nous menacent je n'aurais pas le choix. J'expire par le nez au moment où mon épée sort de son fourreau, je me mets en position et m'apprête à frapper. Mais j'arrête de justesse mon geste quand subitement Raven Reyes se dresse entre ma lame et le jeune homme de son peuple.
La barrière qu'elle m'offre en utilisant son corps pour me protéger comme si elle était un futile bouclier me fait grimacer. Quelque chose me dit que Clarke n'aimerait pas du tout cette situation. Pourtant, sa réaction a été parfaite. Mes guerriers se sont tous calmés, ils murmurent entre eux sans que je ne fasse vraiment attention à ce qu'ils disent réellement.
Je suis presque hypnotisée par la minuscule coupure que ma lame à laissé sur le cou de Raven. Je me suis vraiment arrêté de justesse. Je n'arrive pas à comprendre ses motivations. Si mes réflexes n'étaient pas ce qu'ils sont, je n'aurais pas pu arrêter mon geste avant et elle serait morte. Qu'est-ce qu'il lui a pris ? Et pourquoi est-ce que je suis à ce point agacée à l'idée qu'elle ait pu se mettre en danger ? C'est ridicule !
- Écarte-toi Reyes, menace l'homme à l'arme à feu, maintenant.
Raven ne sourcille pas, elle est complètement stoïque alors qu'une arme mortelle est presque posée sur son front. Je ne suis pas certaine que je resterais à ce point impassible à sa place. D'un geste presque tremblant, j'éloigne ma propre arme pour ne pas doublement la menacer. Je reste attentive pour intervenir et la protéger en cas de besoin.
- Qu'est-ce que tu comptes faire Blake ? Demande-t-elle avec un calme qui me fait froid dans le dos.
- Nous protéger évidemment.
- Où est-ce que tu as vu que nous étions en danger ?
- Ils sont armés.
- Tu as dégainé en premier, souligne-t-elle avec justesse. Il faut croire que tu n'as rien de plus qu'un pois chiche dans la cervelle, j'entends sa colère et pourtant sa voix reste parfaitement lisse.
- Et s'ils nous veulent du mal ? S'acharne-t-il.
- Je pense que s'ils nous voulaient vraiment du mal, nous serions déjà six pieds sous terre.
La dernière intervention de l'amie de Clarke fait réagir plusieurs personnes dans le groupe. Les murmures grandissent et rapidement on entend clairement des demandes pour que ce Blake range son arme. Il s'acharne. Je commence à m'agacer de le voir non pas me menacer mais bien de le voir continuer à pointer son arme sur Raven.
Ne sait-il donc pas à quel point ces choses sont dangereuses ? Un coup pourrait partir tout seul. Et si ce genre d'accident arrive, il pourrait tuer l'un des siens. C'est pour cette raison que nous interdisons les armes à feu. Elles sont dangereuses et surtout imprévisibles.
Alors que je m'apprêtais à le désarmer, pour la forme mais aussi pour m'assurer qu'il ne blesse pas Raven, je le vois baisser son arme. Je reste très attentive. Je sais que tout peut basculer en une fraction de seconde. Je ne m'autorise à me relâcher légèrement que lorsque j'entends le bruit très reconnaissable du désarmement du pistolet. Et, je lâche presque un soupir de soulagement quand il se retourne brusquement, en remettant vivement son arme dans une poche de son haut.
- Je suis désolée pour ce malentendu, souffle Raven en serrant ses deux poings avec beaucoup de force.
- Tu vas bien, je ne peux m'empêcher de demander. Je ne voulais pas te faire mal. Je ne pensais pas que tu te dresserais entre nous.
- Ce n'est qu'une égratignure, dit-elle en hochant négligemment les épaules. J'ai connu pire, poursuit-elle en venant évaluer les dégâts en effleurant la plaie de ses doigts, bien pire…
Je ne dis pas un mot, en partie parce que j'ignore quels malheurs, épreuves ou déceptions les Skaikru ont l'habitude de traverser. Il est évident que leur façon de vivre est très différente de la nôtre. Mais je dois avouer que d'après ce que je peux voir, Anya a entièrement raison. S'ils doivent rester seuls, jamais ils ne survivront.
Tout est à refaire. Le feu n'est pas bien placé, comme l'eau d'ailleurs, leurs armes de fortunes sont trop loin de leurs couchages et leur garde-manger est en plein air, là où n'importe quel animal pourrait venir prendre ce qu'il veut. Ils n'ont construit aucune délimitation. N'importe qui pourrait entrer et les détrousser ou pire les tuer. C'est une catastrophe !
Comment j'ai pu laisser Clarke vivre dans cet endroit aussi longtemps ? Je n'avais pas réalisé que c'était à ce point désastreux. Si j'avais su, je n'aurais pas accepté de la laisser repartir. Je peine à croire qu'Anya soit parvenue à me rassurer sur la situation des cents en voyant cet agencement pitoyable. Et puis je cherche la présence de ceux et celles que j'ai envoyés pour garder un œil sur les étoiles filantes. Pourquoi personne ne m'a prévenu que c'était plus que laborieux de garder ses distances pour les espionner ? Où se cache-t-il ? Et surtout où est Anya ? Je pensais qu'elle m'aurait déjà rejointe. Les raisons qui la poussent à rester dans l'ombre m'échappent. J'espère qu'il n'y a rien de grave.
J'autorise les hommes qui m'ont accompagné à se mélanger aux Skaikru. Si je veux qu'une entente soit possible, il faut bien commencer quelque part. Je demande tout de même à certains de s'occuper de leur feu mais pour les autres, ils peuvent simplement discuter, apprendre ou encore soupirer quand leur façon de parler est incompréhensible. J'observe ces échanges avec un sourire en coin, tout est encore incertain et ils restent méfiants mais c'est un premier pas. J'imagine déjà la suite.
Les Skaikru qui deviennent les treizième clans.
J'ai conscience que pour le moment, c'est une idée utopique et pourtant, depuis que j'ai vu Clarke apparaître au milieu des décombres. J'ai su que c'était la seule solution. Il ne peut pas y avoir d'autre option. Je veux passer le plus de temps possible avec elle, ce qui sera impossible si son peuple est hostile. Ces quelques jours loin d'elle ont été interminables.
A l'avenir, je préférerai éviter de réitérer l'expérience.
Un mouvement attire mon attention. Je baisse le regard pour découvrir que Raven s'est assise à même le sol, le dos contre un tronc. Je l'observe perplexe sortir une feuille de papier, d'autant plus quand je ne l'a découvre pas écrire ou dessiner mais plier. Le plus étrange, c'est qu'elle ne s'arrête pas à la première courbure du papier, elle continue encore et encore. C'est une activité… déconcertante.
-Est-ce que je peux te poser une question, je demande.
-Évidemment, répond-elle sans m'accorder un regard, en continuant de torturer la feuille entre ses doigts.
-Tout à l'heure, j'essaye d'éloigner son étrange activité de mon esprit, tu as dit que ta couverture n'était pas parfaite et que tu pouvais perdre l'Arche. Je n'ai pas compris.
-Oh. Et bien, elle arrête tout mouvement et semble intensément réfléchir, c'est un peu compliqué. Comment je peux expliquer ça ? Disons que tant que la radio que j'ai construite ne sera faite qu'avec des pièces récupérées ici et là, son fonctionnement sera aléatoire. Mais pour le moment, elle lève les yeux vers le ciel, l'Arche se trouve pile au-dessus de nous, un soupire lui échappe, quand je parle de couverture, c'est le laps de temps qui nous est accordés pour discuter avec l'Arche avant de perdre le signale et que ce soit le silence.
-Donc, je fronce les sourcils, Klark discute avec sa mère sans que celle-ci ne soit, je fronce les sourcils, physiquement là. Mais elle ne peut le faire qu'à des moments précis de la journée.
-Bonne analyse, elle sourit. J'avais peur que mon explication soit trop compliquée.
-C'est encore votre science.
-Hum. Je sais que vous ne l'aimez pas. Mais en ce qui me concerne, un grand sourire étire ses lèvres, la science m'a sauvé la vie, littéralement. Et honnêtement, je comprends mieux les machines que les humains.
-C'est parce que la science est de votre côté et non contre vous.
-Plus maintenant, je suis surprise par cette affirmation. Si vous avez besoin de quelque chose, vous n'avez qu'à demander. Je ne dis pas que j'arriverai à tous les coups à mes fins mais je peux essayer et j'aime les défis. Communication, électricité, déplacement, énergie, médicale, elle énuméré. Je pense qu'on va éviter la robotique pour le moment. Vous n'êtes clairement pas près pour ça, elle éclate de rire.
Je l'observe avec une grande attention. Je cherche à comprendre ce qui pourrait la motiver à partager avec mon peuple ses connaissances. Pourquoi ne demande-t-elle rien en échange ? Le savoir est la plus grande des richesse. Elle ne devrait pas l'offrir aussi facilement.
-Clarke arrive, annonce-t-elle subitement, ce qui m'éloigne définitivement de ma réflexion. Alors Blondie, comment va Mama Griffin ?
-Elle est heureuse de savoir que je vais bien. Ils avaient un doute sur le fonctionnement des bracelets. Il y en a trop qui les ont enlevés. Ils nous pensaient morts.
-J'espère au moins qu'ils profitent bien de l'air que notre absence à laisser.
-Raven, je sens un reproche dans sa voix. Je n'ai pas parlé de vous, poursuit-elle en plongeant son magnifique regard bleu dans le miens. Combien de temps avant de pouvoir à nouveau communiquer ?
-Je dirai jours, répond son amie, comme c'était une première, je vais rester attentive.
-Il faut convaincre les autres des cent de ne pas parler de Lexa et de son peuple à l'Arche.
-Pourquoi, j'interroge avec inquiétude.
-Parce que je n'ai aucune confiance en eux. Je doute que nous puissions parler à une personne lambda, ce sera toujours un membre du conseil. Ils sont les seuls à savoir que nous sommes sur Terre et ils ne vont pas l'ébruiter.
-Il faut qu'ils descendent sur Terre sans savoir, semble comprendre Raven.
-Je ne suis pas certaine de suivre votre raisonnement, j'interviens.
-Je ne voudrais pas qu'ils se mettent en tête que vous êtes un ennemi à abattre, m'explique Clarke.
-Il faut dire qu'ils ont une certaine tendance à tuer pour un oui ou pour un non. C'est plus judicieux en effet. Ou alors on restreint seulement les personnes qui peuvent communiquer par radio.
-Ce genre de règles ne passera jamais, réfute la jolie blonde.
-Je suis d'accord.
-Le Chancelier et tous les autres membres du conseil, même ta mère. Je me souviens de ton avertissement Klark. Mais est-ce vraiment nécessaire ?
-Les armes, répond à sa place Raven, comme celle de Bellamy, sur l'Arche il y en a par centaine. Ils sont dangereux.
-Bellamy a sorti son arme, s'égosille presque Clarke. Tout le monde va bien ? Personne n'est blessé ? Qu'est-ce qu'il lui a pris ? Il est complètement stupide !
-Tout le monde va bien, la rassure son amie.
-J'ai blessé Raevan par accident.
-Quoi ?
-Ce n'est qu'une égartignure, chasse la jeune femme alors que Clarke s'approche rapidement. Non mais arrête ! Je vais parfaitement bien.
-Il a osé pointer une arme sur toi, demande la blonde avec beaucoup d'animosité. Et n'ose pas me dire que ce n'est ni la première, ni la dernière fois que cette situation arrive. En effet, elle soupire de soulagement, ce n'est qu'une égratignure.
-Je n'ai pas fait exprès, je me justifie par précaution. Elle s'est jetée entre nous pour servir de bouclier.
-Vous ne m'aidez pas là, Raven me fait de gros yeux.
Le silence qui tombe sur nous trois à la fin de cette intervention est pesant. Je n'ose pas même bouger de peur de faire du bruit. C'est assez étrange d'observer les deux amies à cet instant précis. J'ai l'étrange sensation qu'elles communiquent sans utiliser le moindre mot.
Puis, Raven roule des yeux et sans aucun autre préambule, elle se redresse, nous tourne le dos et s'éloigne. Je n'ai absolument pas compris ce qu'il vient de se passer.
-Mince, grogne Clarke. Perdue.
-Il y a un problème ?
-Ne te méprends pas Lexa, dit-elle en continuant d'observer son amie, je suis heureuse que tu n'es rien et que l'incident avec l'arme se soit tassé tout seul mais j'aurai simplement préféré que ce soit quelqu'un d'autre que Rae qui intervienne.
-Je te promets que je n'ai pas fait exprès de la blesser. Je n'ai qu'une parole et j'ai dit que je ne lui ferai pas de mal tant que Raevan ne mettrait pas ta vie en danger.
-Je sais. Ce n'était pas un reproche. Raven… c'est une longue et triste histoire mais elle exècre tout ce qui se rapproche de la violence. En fait, elle se tourne enfin vers moi, ce qui me fait mal, c'est de savoir que si Bellamy avait tiré, elle n'aurait pas bougé.
-Je comprends.
-Je déteste quand elle se met en danger de cette façon. Je…
Clarke semble subitement perdue et ne plus trouver ses mots. Je me retourne afin de m'assurer qu'il n'y a personne d'inquiétant dans les alentours qui pourrait la perturber. Rien. Alors, je me replonge corps et âme dans son regard, que j'aime me perdre dans ses yeux. Je me demande si une personne extérieure est capable de voir à quel point je lui suis dévouée.
-... tu vas bien, finit-elle par conclure.
-Nous ne parlions pas de Raevan ?
-Si, Clarke acquiesce très légèrement. Mais j'ai besoin de savoir comment tu vas Lexa. Je me suis inquiétée.
-Il n'y avait pas de quoi, je répondais par habitude. Je suis Heda.
-Lexa, elle prononce tout doucement et encore une fois absolument parfaitement. J'ai demandé à Lexa comment elle allait, pas à Heda.
Jamais mon cœur ne s'est emballé de la façon dont il bat à cet instant. Je pourrais presque croire qu'il cherche à s'échapper de ma poitrine. C'est presque violent et douloureux. Pourtant, je dois me retenir pour ne pas sourire comme une parfaite imbécile ou encore faire quelque chose de stupide. Par exemple, me ruer sur Clarke pour à mon tour la prendre dans mes bras.
Je ferme les yeux, à peine une seconde, simplement le temps de me reprendre. J'inspire profondément et quand j'expire, je laisse mes cils se relever. Encore une fois, la beauté de Clarke me sidère mais c'est sa douceur qui pourrait bien me faire céder et laisser tomber le masque d'Heda. Je voudrais tellement pouvoir le faire. Je ne sais simplement plus comment. Après tout ce temps, j'ai fini par oublier moi même qui était Lexa comme tous les autres commandant avant moi, je me suis effacée pour me consacrer entièrement à mon peuple.
Je savais qu'un jour, je regrettais mon choix. Ce jour est aujourd'hui.
-Je vais bien.
Une réponse courte. Pas d'émotion. Juste une évidence énoncée les yeux baissés. Après tout, comment pourrait-il en être autrement ? Si je réponds par la négation, je révèle une faiblesse. Être faible n'apporte que deux choses : la tristesse et la mort.
-Tu n'es pas aussi bonne menteuse que tu le penses.
-Pardon ?
-Ce n'est pas grave, Clarke sourit. Je vais me contenter d'Heda pour le moment mais j'ai vraiment hâte de revoir Lexa. Je la préfère amplement, elle est plus authentique.
-Je pense que j'ai mal compris.
-Pourtant, j'ai fait attention. Je n'ai prononcé aucun mot compliqué et j'ai évité les expressions. Peut-être, elle se rapproche, elle est trop près, elle est largement dans mon espace personnel et je ne parviens à rien faire pour l'éloigner, que tu ne fais tout simplement pas d'effort pour comprendre.
Son sourire finit de m'achever. J'en ai le souffle coupé comme si je venais violemment de tomber sur le dos. Au même moment, mon palpitant se précipite dans ma cage thoracique à toute vitesse. Alors qu'elle s'approche encore ma raison me hurle de m'éloigner, peut-être même de détaler à toute vitesse. Pourtant, je reste complètement stoïque, du moins en apparence parce qu'intérieurement tout part en éclats.
Je suis presque capable de sentir physiquement le masque d'Hada se craqueler. Je ne parviens pas à savoir comment Clarke arrive à faire une telle chose et encore moins, si je suis soulagée ou horrifiée par la situation.
Je sens son souffle sur mon visage. Il me faut un self contrôle hors norme pour ne pas céder à mes pulsions qui tourbillonnent. Son regard semble chercher quelque chose de bien particulier. Je suis intimidée ce qui n'arrive jamais. Je reste muette et impassible parce que je ne sais tout simplement pas comment réagir.
-Est-ce que je peux rentrer avec toi ?
-Tu, j'hésite, tu veux venir avec moi ?
-Oui, c'est à peine un souffle.
-Mais ton peuple est ici.
-Mon peuple, son regard me quitte pour observer rapidement ceux qui l'entourent. C'est un concept assez étrange. Hormis avec Rae, je n'ai pas vraiment d'affinité avec eux. Je préfère définitivement rester avec toi, reprend-elle après une courte pause avec un sourire en coin quand ses yeux retrouvent le mien.
-Je ne suis pas certaine que tu devrais t'éloigner des tiens.
Mais qu'est-ce qui me prend de dire une chose pareille ? Je crève d'envie à l'idée qu'elle puisse revenir avec moi. Je veux discuter tous les jours avec elle, même si parfois c'est compliqué. Et surtout, je ne souhaite pas la quitter des yeux.
-La situation pourrait se compliquer, j'explique. A cause de ce qu'il s'est passé la dernière fois. Celui dont je veux t'éloigner n'est pas encore reparti. Tu es, je baisse les yeux et soupire, plus en sécurité ici.
-Vraiment ?
-Anya veille sur toi, je confirme.
-Et qui veille sur toi Lexa ?
-Mes guerriers.
-Je vois, elle rit et ce son m'envoute. C'est arrivé une nouvelle fois ?
-Quoi donc ?
-Tu parviens à te réveiller normalement ?
-Oui. C'était un incident isolé. Je me suis trop accrochée au monde des esprits. Je ne le referai plus.
Il n'est pas difficile de constater à sa réaction qu'elle ne partage pas mes croyances. Et pourtant, elle ne réagit pas à l'information. Elle se contente de sourire mais ce dernier est différent des autres, il est plus distant et poli. J'ai la désagréable sensation de me trouver en face d'un ambassadeur qui tente de m'entourlouper. Je n'apprécie pas du tout reconnaître ce signe chez Clarke.
Pour la première fois depuis le début de cette conversation, ne pas savoir à quoi elle pense me dérange et je dois avouer que le réaliser me laisse un sentiment désagréable et inexplicable.
-J'ai dit quelque chose de mal, je ne peux m'empêcher de demander.
-Non, elle secoue étrangement ses mains devant moi.
-Je ne comprends pas ta réaction, j'insiste.
-C'est le fait de pouvoir croire en quelque chose, me répond-elle en plongeant ses yeux vers le sol. Je suis admirative, conclut-elle en croisant mon regard.
-Vous vivez au milieu des étoiles et vous n'avez pas de croyance. C'est absurde.
-Elle est là, la nuance, répond-elle tristement, aucun de nous ne vit. On doit se battre pour, elle inspire profondément, juste respirer. Survivre, ne suffit pas. Évidemment, il y avait l'espoir de retrouver la Terre mais je n'aurai jamais dû la voir de mes yeux.
-Klark…
-Tu sais, son sourire est triste tout comme son regard, je pensais mourir là-haut puis ici dès que les portes se seraient ouvertes mais je m'en sors plutôt bien. Merci de m'avoir trouvé.
-Il ne t'arrivera rien, je refuse cette possibilité, je te protège.
-Mais tu ne peux rien faire contre les démons de mon passé. Et, elle reprend avant que je ne puisse intervenir, je ne parle pas de vrais démons. C'est simplement une façon de parler. Je suis simplement fatiguée de tous ces cauchemars et de ces appels au secours que je suis la seule à entendre. Tu ne peux pas me protéger contre ce genre de choses.
-Klark…
-Je dis simplement, elle me coupe encore une fois, qu'à tes côtés, je me sens plus paisible. Alors merci. J'avais oublié, il y a longtemps, cette sensation… celle de se sentir en sécurité. Merci, souffle-t-elle encore une fois.
-Clarke, appelle une voix masculine et je jure que je suis presque sur le point de l'étriper, on a besoin de toi à l'infirmerie. Octavia est tombée, elle a mal à la cheville.
-J'arrive, elle assure sans me lâcher des yeux. Tu veux venir où tu dois déjà repartir ?
C'est une très bonne question. J'observe rapidement ceux qui m'entour, mes hommes semblent à l'aise et s'intégrer normalement. J'ai conscience que je devrais rentrer au plus vite mais j'ai envie de rester, de passer plus de temps avec Clarke et… j'apprécie particulièrement la voir soigner les blessés. C'est sans aucun doute sa raison d'être.
-Je reste.
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? Lexa est de retour pour le plus grand bonheur de Clarke. Son rôle d'Heda se craquelle petit à petit pour laisser lentement mais sûrement la place à celle qu'elle est vraiment.
Les Notes :
Note n°21 : Zoe Wees est une auteure-compositrice-interprète allemande. Elle est connue dans son pays dès 2017 pour sa participation à The Voice Kids puis à l'international en 2020 avec la sortie de son premier single, Control où l'artiste aborde son combat contre l'épilepsie dont elle a souffert dans son enfance. Sa musique a été décrite comme "brute, profondément émotionnelle" qui va "du grave rauque à l'incroyablement puissant et vertigineux".
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !
GeekGirlG
