Toujours mon reclassement de mes One Shots... Après les Harry/Draco, je range les Harry/Severus...
Bisoux


Alone in the Dark

Mais quand comprendront-ils ?
Quand admettront-ils que l'on ne peut pas me sauver ?
Que je ne veux pas être sauvé.

Mon sang est noir, comme mes robes.
De mon esprit, tout espoir se dérobe.

Mon cœur, île désertée par presque tous les sentiments.
Presque tous les sentiments animant un être vivant.

En quelques mots, ma seule lumière est partie.
Disparue corps et biens, je ne sais pour quelle destination, je ne sais pour quelle sombre raison.

La seule personne que j'aie aimée de ma vie, partie…

Et je reste seul, seul dans l'ombre, seul dans ma nuit intérieure.

Seul, avec mon mal-être, ce compagnon de route qui me ronge bien malgré moi.
Au fond de mon âme, je sens qu'un jour il reviendra. Mais c'est si long d'attendre…

Plus le temps passe, et plus j'ai peur de ne plus te revoir.
Plus j'ai peur, plus j'ai froid.
Et je ne sais toujours pas…

Je ne sais pas si tu as entendu mes quelques mots avant de disparaître.
Je ne connais pas tes sentiments.
Et cette honte qui me ronge…

Sentiment étrange. Sentiment d'avoir causé ta disparition.

Les regrets aussi…
Pourquoi a-t'il fallu que je parle à ce moment là ? Pourquoi ?

Pourquoi t'es-tu retourné ?

Je n'ai même pas eu le temps de voir ton visage une dernière fois…
Tu as disparu pendant que tu te retournais, par ma faute.

Je ne sais plus si je mérite de t'attendre sur terre, où si je devrais quitter ce monde de larmes pour un enfer apaisant.
Je passe ma vie à t'attendre. Une vie à attendre ma rédemption.

Bien sûr certains ont vu que ça n'allait pas…
Mais qui s'en préoccupe ?
Après tout, je n'ai pas d'amis, juste des collèges.
Pas de proches, tous sont morts.
Pas d'ennemis, j'ai tué le dernier après qu'il ait fait disparaître l'étincelle qui réchauffait mon cœur.

Je n'ai pas pu te sauver, mon amour.
Le jour où je t'ai perdu, le temps s'est comme arrêté pour moi…
J'ai simplement continué ma vie, en la laissant couler.

Je le sens bien, ce n'est pas fini.
Je n'ai rien retrouvé de toi.
Je me demande où Il a pu t'envoyer…

Tu es vivant, je le sais… Mais où, dans quel état…

Je sens que tu souffres, j'ai l'impression de sentir ce sel que je n'évacue pas, comme si tu tentais de me transmettre un message à travers ces larmes invisibles…
A moins que je ne perde la raison peu à peu…

Le temps parait si long, l'éternité ne serait pas plus lente.

Un mal-être permanent, maladie lancinante car mon remède n'est plus là.
Mes entrailles qui se nouent, des objets remuant dans ma tête.

Et la nuit…
La nuit, ce mal empire.
Mes nuits sont une réalité que je ne peux plus supporter.
Des nuits où je me réfugie, mes prunelles noires perdues dans les ténèbres.
Mes prunelles noires cherchant l'éclat d'une émeraude pour s'y refléter.

Et ce refuge devient ma hantise.
La nuit, je crois te voir partout, pâle lueur de la folie dans laquelle je sombre jour après jour, nuit après nuit.
Je crois entendre ton rire, au timbre si particulier.
Tes pleurs, d'une douceur si amère à mes oreilles.

Et dans le froid qui m'entoure, je devine ta présence, mais ouvrir les yeux me ramène à la cruelle réalit

Tu n'existes plus…

J'attends avec impatience la prochaine fois où je rêverai de toi, et où je te prendrai dans mes bras pour apaiser une des douleurs qui te ronge.

J'attends de savoir un jour enfin ce que tu allais me dire à ce moment là, quand Il allait m'abattre, que je t'ai crié « je t'aime », que tu t'es retourné, que tu as disparu…

Dans mon rêve, tu t'es retourné, tu m'as sauté dans les bras. « Moi aussi, je t'aime » dis-tu les larmes aux yeux.
Et je me réveille, en sueur.

Dans mes cauchemars, je revis sans cesse cette scène. La fin de mes espoirs.
Celle qui me fait rester seul dans le noir.

Chaque nuit, j'espère.
Chaque matin, je désespère.

Je regrette de ne pas dormir d'un sommeil éternel…

Le combat fait rage.
Ce qui doit être le combat final.
Le sang coule.
Le mien, le leur…

Les sorts fusent… D'attaque, de défense, mineurs ou interdits.

Les gens tombent autour de moi…

Le Seigneur Noir a décidé d'attaquer à l'aube l'école de sorcellerie la plus réputée du vieux continent.
Celle où je suis, forcément… Car c'est à moi qu'il en veut, plus qu'à aucun autre.
A cause d'une maudite prophétie…

Je suis face à Lui, je l'avais cherché partout…
Je suis entre eux… Lui, Seigneur Noir, et l'homme que j'aime.
Que j'aime et qui ne le sait pas.

Il est derrière moi, comme le reste de ma vie.

Car j'ai décidé que ce serait mon dernier combat.
Ma dernière bataille.
La dernière fois que je verrais le ciel, sombre ou non.
Car j'en ai assez de rester seul dans les sombres méandres de mon âme.

Face à moi, un monstre.
Le sorcier le plus craint depuis des années.
Si je le vainc, je serai le plus craint. Quelle sera alors ma vie ?
Ma vie dont d'autres décident à ma place, et ce depuis ma naissance…

Je lève mon bras, ne vois plus rien que Voldemort.
Et quand nous allons lancer nos sorts, une voix familière me crie « Je t'aime ! »

Comme je me retourne pour voir si je n'ai pas rêvé, une lumière m'absorbe.
Le rayon de la mort ?
Non, il serait vert…

La lumière se dissout… Je ne sais où je suis…

Le paysage est sombre, la lumière peu présente. L'air est lourd…
J'entend des pleurs. Des pleurs d'homme.

Je regarde autour de moi… une lueur trouble apparaît. La lueur prend la forme d'un homme, que je ne connais que trop bien…
Apparition fantomatique au milieu du néant.

Je m'approche de l'apparition…
C'est un homme sombre… Ses idées sont sombres, tout comme son apparence…
Tout comme son regard…
Je le croyais fait de roc, et je le vois à présent trembler.
Je le croyais sans cœur, il est sans armes et pleure.

Un cri déchire la nuit. Une créature approche…
Je tends ma main vers l'apparition, l'effleure, et cours…

Rêve trop réaliste…
J'ai senti le contact de sa main sur ma joue alors que je pleurais.

Comme un geste de réconfort…

Je sais qu'il est vivant.
Plus de doutes.
Plus jamais.

Je n'aurai plus froid, plus jamais, tant que cet espoir me réchauffera le cœur.

Il est peut-être loin, peut-être dans un autre monde… Mais il n'est pas mort.
Il me reviendra, je le crois. C'est plus fort que moi…
J'ai envie d'y croire.

Je sens le regard concupiscent de Dumbledore. Il savait, lui. On ne peut rien lui cacher.
Certaines choses ne changeront jamais.

Plus un bruit. Silence oppressant.
L'air est toujours aussi lourd.
Pourquoi suis-je ici ?
Et c'est quoi « ici » ?

L'apparition n'a pas reparu… Il me manque.
Ses humiliations me manquent…
Ses remarques acerbes, ses insultes…
Son rictus de sadisme, ses yeux noirs, ses cheveux de jais…
Tout lui me manque… Sa présence, son caractère, sa voix, son visage…

Le Seigneur des Ténèbres savait-il ? Connaissait-il le secret de mon cœur ?
C'est fort possible…
Sinon pourquoi ne pas me tuer ? Pourquoi me faire souffrir ?

Je n'ai pas ma baguette, pas de magie.
Rien que le vide autour de moi, comme en moi.

Severus, t'ai-je perdu à jamais ?

Non, je ne crois pas…
L'amour vainc tous les obstacles…
Nous nous retrouverons, j'en suis sûr…

Cette terre est celle du désarroi, du désespoir.
Elle est faite pour nous faire perdre l'envie de vivre…
Pour ne nous faire vivre que de larmes…

Ne jamais abandonner espoir… Ne plus jamais pleurer…

Je te promets mon Amour de ne plus désespérer… Je sais que tu es en vie… Que tu m'aimes où non, tout ce qui compte pour moi c'est que tu sois heureux.
Que je fasse partie de ce bonheur ou non.

L'espoir fait vivre…
L'espoir me fera vivre…

Ne jamais abandonner…
La lumière de ce lieu maudit, c'est moi…

J'espère…

Jamais je n'abandonnerai, car je sais qu'il m'aime.

Une douce chaleur m'envahit.
Une lueur argentée m'entoure…
Ce paysage de désolation disparaît.

Je connais l'endroit où je suis à présent…
Et je comprends ce que Voldemort m'a fait… ou a voulu me faire.

Il m'a envoyé sur cette terre de désespoir d'où l'on ne part que si l'on ne perd pas espoir…
Et j'ai vaincu mon désespoir… Grâce à l'amour de Severus, j'en suis sûr…

Une simple porte me sépare à présent de lui. Je veux qu'il soit le premier à savoir que je suis revenu…

Trois petits coups discrets frappés à ma porte…
Je n'ai pas envie de voir qui que ce soit sauf… Et si ?

Ne pas rêver, c'est trop cruel…
Ne pas désespérer, sourire.

Je me lève, vais lentement ouvrir… Et je n'en crois pas mes yeux… Il est là, mon amour…
Harry, revenu de je ne sais o
Il s'approche de moi pas à pas…

« Je t'aime aussi »
Et il dépose ses lèvres sur les miennes…

Enfin la délivrance de l'esprit… Grâce à l'espoir ?