Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°23 - "Bang Bang"
I'd rather choke on my bad decisions
Then just carry them to my grave
You're in my head
Always, always, always
Les jours les mois les larmes qui coulent encore
Ils partent s'envolent les morceaux de mon cœur
Ne restent que des remords
Gavin James (ft Philippine) - Always
Raven
Je suis complètement essoufflée, à bout de souffle, dressée devant la grande vitre de la salle commune où les survivants de la montagne sont confinés. Avant notre attaque ils étaient quatre cent douze résidents maintenant, ils sont à peine quatre-vingt dix, deux de moins pour être précis.
C'est si peu…
Mais j'ai fait de mon mieux afin d'en sauver le plus possible, n'est-ce pas ? Et, il y a bien plus de survivants chez eux que chez nous. Si mes calculs sont exacts et honnêtement, ils ont peu de chance de ne pas l'être, de cent trois, nous ne sommes plus que trente-deux.
J'appose doucement la paume de ma main contre la vitre blindée qui me sépare de ce peuple. Tout mon corps tremble. Je peine encore à croire que j'ai pu participer à ce déchaînement de violence. Je me suis résignée parce qu'il était évident que si ce n'était pas eux, ça serait nous. Je n'aurais pas pu vivre en sachant qu'alors que j'en avais la capacité, je n'avais rien fait. C'était impensable.
Mais maintenant… je vais devoir apprendre chacun de ces visages et me dire qu'il est possible que mon intervention ait pu leur faire perdre un proche. En même temps, nous leur avons demandé à plusieurs reprises de rester dans la salle commune. Nous les avons prévenus que nous allions ouvrir les portes et qu'il n'allait rester qu'un endroit sûr. Je ne comprends pas que certains se soient obstinés à s'aventurer malgré nos avertissements.
Jasper et Monty s'avancent lentement vers moi. Ils déposent leurs mains approximativement au même endroit que la mienne. Les deux amis me sourient et je vois dans leurs yeux que j'ai pris la bonne décision, que j'ai fait ce qu'il fallait. Du moins, j'ai fait de mon mieux.
-Raevan, je sursaute en percevant mon nom, je me retourne vers Heda en gardant ma paume appliquée sur la vitre, je t'ai cherché partout. Je suis heureuse de voir que tu te porte bien. Anya, elle plisse les yeux en me fixant avant de secouer la tête et de reprendre, et Klarke étaient inquiètes de ne pas avoir de tes nouvelles, tu ne réponds pas à ta radio, précise-t-elle en la pointant du doigt puis de froncer les sourcils, tu vas bien ?
J'acquiesce lentement. Physiquement parlant, je vais parfaitement bien. J'ai simplement du mal à accuser le contre coup de mes actions. J'élève ma main, je joue négligemment avec la chaîne avant d'agripper le médaillon en forme d'oiseau dans mon poing. Je sursaute violemment et me retourne avec méfiance après avoir perçu le bruit reconnaissable d'un coup porté sur une vitre. Je lève les yeux au ciel en découvrant Wells. Abrutit !
Mon humeur ne s'arrange pas quand je vois Finn arriver dans son dos avec un sourire suffisant pour ne pas dire arrogant sur les lèvres. Je me serais parfaitement contentée de la présence de Jasper et Monty, bien plus sympathique et agréable que ces deux-là.
-Reyes, hurle le fils du Chancelier, sors-nous d'ici, maintenant !
Pour toute réponse, je le fusille du regard. Il est tellement imbu de lui-même. Il y a peu de personne qui m'horripile plus que lui sauf peut-être Finn Collins. Mais pour le moment, ce dernier se fait tout petit alors que l'autre abrutit poursuit :
-Aller bouge-toi Reyes !
-Je n'arriverai jamais à comprendre, je soupire tout bas. Comment Clarke pouvait être amie avec ce type ?
Toujours est-il qu'en ce qui concerne la famille Jaha, il n'y a pas de doute sur la filiation. Comme on dit : "les chiens ne font pas des chats" ! Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Wells est une copie conforme de son paternel. Hormis aboyer des ordres, ils ne savent pas faire grand-chose. Je vois qu'il est sur le point de reprendre la parole alors je me prépare à recevoir une nouvelle slave d'exigence sans la moindre politesse quand je me sens basculer légèrement en arrière avant que Lexa ne passe devant moi.
-Ton attitude est plus qu'incorrecte, je sens ma mâchoire légèrement tomber en comprenant qu'Heda, la personne la plus importante sur Terre, prend ma défense, je vais te demander d'être bien plus respectueux envers Raevan. Elle vient de vous sauver la vie.
-Lexa, je chuchote, arrête, ce n'est pas…
-Si ce, elle me coupe en toisant Wells avec dédains, gringalets ose te parler sur ce ton devant Anya, il risque de le regretter. Je viens peut-être de lui sauver la vie. C'est déjà bien plus de compassion qu'il n'en mérite.
-Et vous êtes qui exactement ?
-C'est Heda, répond une jeune femme aux cheveux noir bouclés et à la peau particulièrement blanche, la plus haute autorité sur Terre. Je vous remercie de nous avoir accordé votre clémence. J'ai conscience que nous ne méritons pas autant de considération.
-Maya, souffle Jasper.
-Vous n'êtes en aucun cas en vie parce que je l'ai décidé, répond froidement Lexa. Vos fautes ne seront pas pardonnées aussi facilement. Je n'ai pas fait preuve de clémence mais d'indulgence parce que j'ai été conseillé par des personnes comme elle, Heda fait un signe de tête vers moi. Depuis le début, Raeven essaye de vous sauver alors qu'elle aurait pu simplement ouvrir les portes. Pourtant vous avez essayé de la tuer et ce à plusieurs reprises.
-Tout va bien, je tente de l'arrêter avant de créer à moi toute seule un incident diplomatique.
-C'est faux, son regard sonde le mien, tout ne va pas bien, ses yeux devis lentement vers mon profil gauche, tu as déjà fait plus que ta part. Je veux que tu ailles te faire soigner, que tu rassures Klark et que tu te reposes. Nous avons déjà fait plus que notre part pour les Maunons aujourd'hui. Tu réfléchiras à la science qui peut les libérer plus tard.
-Nous ne sommes pas des Maunons, réplique Wells agacé, mais leurs prisonniers et il faut que nous sortions d'ici, immédiatement !
-Très bien, j'empêche Lexa de s'avancer vers l'autre abruti et certainement de déverser toute sa colère sur lui en me décalant exactement en même temps qu'elle, je vais le faire, j'accepte, me faire soigner et me reposer. Je ne sais simplement pas où me rendre. Vous, je secoue doucement la tête, tu m'accompagne Heda ?
Lexa accepte d'un simple signe de tête. Elle me fixe de nouveau d'une manière étrange avant de faire volte face. Un soupir m'échappe. J'ai bien cru que Wells Jaha allait réussir à sonner le début du second rond à lui tout seul. Je fais quelques pas pour rejoindre la native sous les cris indignés de celui qui a longtemps été le meilleur ami de Clarke. Je ne peux pas m'en empêcher, je me retourne pour l'observer et je souris. Jamais auparavant, il ne m'a semblé aussi pathétique. Je dois avouer que je profite du spectacle comme il le faut.
-Tu ne peux pas le laisser te parler de cette façon Raevan.
Je détache mon regard de l'autre abruti pour recentrer mon attention sur Lexa mais aussi mon avancée. Il est plus prudent de regarder devant soi quand on marche. C'est une règle de base.
-Raevan, Lexa me retient en agrippant doucement mon bras, s'arrêtant et m'obligeant à faire de même, je suis très sérieuse. Tu ne peux pas accepter ce genre de comportement. Jamais. Pas après aujourd'hui.
-Ne t'en fait pas Lexa, je souris, je ne l'écoute que d'une oreille. Une expression pour dire que je me fiche de ce qu'il pense de moi.
-Raevan, son ton devient plus dur, son comportement et ses propos à ton égard ne doivent pas se reproduire. Tu ne peux pas ignorer un tel manque de respect. "L'écouter que d'une oreille" n'est plus envisageable.
-Je ne comprends pas, alors que je prononce ces mots, ses yeux fixent de nouveau mon profil gauche. Qu'est-ce qu'il y a, je tends la main vers mon visage, je suis blessée ? Je ne sens pourtant rien du, Lexa agrippe fermement mon poignet alors que je ne suis plus qu'à un mouvement de pouvoir effleurer ma peau.
-Non, elle secoue la tête alors que son regard se renforce, tu n'es pas blessée. Ne fini pas ton geste, me demande-t-elle plus bas. C'est bien trop important pour être effacé si négligemment. Allons-y.
Lexa me relâche et s'éloigne. J'ai un moment de latence. J'essaye de comprendre son comportement avant de sentir comme si je le vivais de nouveau les doigts d'Anya tracer des lignes dorées sur ma peau. Est-ce qu'elles marquent toujours ma peau ? Cette idée me fait frissonner et mon coeur s'emballe.
J'ai de nouveau l'envie irrésistible de toucher mon visage. J'ai besoin de savoir si je suis toujours protégée par les croyances d'Anya. Et en même temps si c'est le cas, je n'ai aucune envie de l'effacer négligemment comme l'a si bien dit Lexa. Alors, je retiens mon geste. Et pour définitivement oublier cette attraction, je trottine pour rattraper Heda.
-Tu n'es pas blessée, je demande une fois à sa hauteur. Anya est arrivée à temps, n'est-ce pas ?
-Anya est arrivée à temps, un soupir de soulagement m'échappe. Mais comment est-ce que tu savais qu'ils essayeraient de s'en prendre à moi pendant le cessez-le-feu ?
-Ce n'est rien d'autre qu'une notion de cause à effet basique. Après ce qu'ils nous avaient dit là-haut, qu'ils s'en prennent à toi était la suite logique. Mais je suis heureuse d'avoir pu évité le pire.
-Je te remercie de m'avoir envoyé Anya, d'autant plus que ce choix t'as obligé à subir le reste seule.
-Il n'y avait pas vraiment de choix à faire. Je ne préfère pas imaginer ce qui serait advenu de notre "entente" s'il t'était arrivé malheur. Les choses auraient très mal tourné, pour tout le monde. Tu es Heda.
Alors que nous sortons de la montagne et que je suis obligée de me protéger de la luminosité du soleil levant, je sens le regard de Lexa sur moi. Elle semble avoir des questions pourtant, elle reste silencieuse. Nous avançons à l'extérieur et les guerriers se retirent comme la mer rouge devant Moïse pour la laisser passer. Ils prononcent quelques mots à son passage en Tri alors qu'elle se contente d'acquiescer ou d'étirer ses lèvres dans un sourire poli.
Lexa se trouve véritablement dans une toute autre catégorie. Elle appartient presque au divin. J'ai un mal fou à comprendre que Clarke puisse passer au travers de sa condition. En fait, par moment, j'ai la sensation qu'elle ne comprend pas à quel point celle qu'elle aime est importante pour les natifs. Son cœur n'a pas choisi la facilité en tombant éperdument pour elle.
Je me demande si malgré toutes ces différences qui existent entre mon amie et cette femme qui est l'être le plus puissant sur Terre, leur amour pourra subsister. J'espère. Clarke le mérite. Je n'aurai jamais pensé avoir la chance de la voir à ce point éprise d'une personne. Mais il est vrai qu'il y a encore peu de temps, je m'étais persuadée qu'elle allait se faire exécuter simplement pour avoir voulu dire la vérité. Et puis, j'ai pensé que la Terre allait devenir notre tombeau. Mais finalement, nous avons survécu toutes les deux et nous en sommes là.
Victorieuse après une nuit de guerre.
-Où sont les blessées ?
J'observe les alentours mais hormis une champ de terre battue à perte de vue, il n'y a rien du tout. J'ai un mouvement de recule lorsque je remarque le sang en grande quantité qui s'étend à perte de vue.
-Ils devraient être là.
-Heda !
Je souris en découvrant la petite Triss sortir de la forêt en faisant de grands signes, mais j'écarquille les yeux en voyant qu'elle est accompagnée d'une vingtaine d'hommes. Quand les guerriers restent à la lisière des arbres, la rouquine s'avance au plus près de nous. Elle s'incline poliment alors qu'elle est à bout de souffle et en gardant les yeux baissés, elle prend la parole :
-Nous avons évacué les blessés ailleurs.
-Pourquoi, Lexa est contrariée, je l'entend dans sa voix, avons nous été attaqué ici ?
-Non Heda.
-Alors pourquoi ?
-La Skai Princess a dit que l'endroit n'était pas adapté.
-Pourquoi ne le serait-il pas ? L'endroit était parfaitement placé stratégiquement parlant. Pourquoi le déplacer ?
-Je ne suis pas médecin et pourtant, j'aurai fait la même chose, je grimace en posant de nouveau mes yeux sur la terre maculée de sang.
-Klark n'a pas à prendre ce genre de décisions seule !
-Ne t'en prends pas à moi Lexa, je recule légèrement en plaçant mes mains devant moi en signe de paix, je n'y suis pour rien.
-Mais tu as dit que tu étais d'accord avec cette décision. Triss, où sont-ils ?
-Je vais vous y emmener Heda.
Nous ne marchons pas plus de cinq minutes mais je sens que Lexa fulmine. J'aimerai bien essayer de la calmer mais j'aurai certainement bien moins d'arguments que Clarke pour justifier sa décision. Je reste donc silencieuse et trois pas en arrière. Quand je commence à percevoir une brouhaha étrange. Des voix et des cris résonnent étrangement.
Deux hommes se détachent du cortège qu'ils ont formé autour de nous, ils passent derrière une cascade de lierres et un crissement certainement dû à la rouille se fait entendre. Lexa passe en première et je la suis de près. J'observe les portes qui se referment dans un bruit de tous les enfers et remarque qu'après coup que les néons sont tous fonctionnels et que nous nous trouvons dans un grand couloir agrémenté de fauteuils et d'un bar.
Je me laisse guider par le capharnaüm. Je suis celle qui pousse une nouvelle porte et j'en reste complètement bouche bée. C'est une ancienne salle de sport, avec encore accroché au mur d'ancien panier de basket, des gradins repliés sur les deux côtés du terrain. Le sol a été recouvert par des tapis, certainement ceux utilisés pour les sports de combat et ils sont eux même recouvert de bâches de toutes les couleurs sur lesquels les blessés sont réunis. Et au milieu de ces corps abîmés, ensanglantés, je repère des guérisseurs se précipitant d'un patient vers un autre avant de trouver Clarke les mains dans le ventre d'un homme.
-La Skai Princess est incroyable !
Je me tourne légèrement vers Triss qui aborde un grand sourire. Avant de tenter un regard vers Lexa qui semble véritablement impressionner par la tournure des événements. Je ne fais aucun commentaires afin d'éviter une nouvelle remarque désobligeante. Je me contente de me concentrer sur mon amie. Je pose les yeux sur elle au moment même où elle sort une balle de l'estomac d'un guerrier qui est maintenue par pas moins de trois personnes. Ses gesticulations ne font qu'aggraver son hémorragie. Je grimace alors que je suis prise d'un haut le cœur.
-Les guerriers commencent à l'appeler Wanheda, poursuit Triss. Parce qu'elle éloigne les esprits affaiblis de la mort, je n'avais jamais vu autant de personnes survivre dans le pinkiwa.
-Wanheda, souffle Lexa.
-Qu'est-ce que c'est, je demande hésitante.
-Dans la langue commune, Wanheda signifie littéralement "commandante de la mort".
Cette appellation me surprend, pas forcément pour le côté qui concerne la mort mais bien celui, "commandante". Heda… est-ce qu'il n'y a pas que Lexa qui a le droit à ce titre ?
-Raven !
J'aurais dû m'en douter, Clarke m'interpelle en me faisant signe de la rejoindre. Je lâche un long et profond soupir. Je sens que je ne vais pas du tout aimer ce qui va suivre. Je m'avance pour la rejoindre quand Lexa me retient en attrapant mon coude.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-De toute évidence, Clarke a besoin de moi donc, je vais l'aider.
-Qu'est-ce que tu vas pouvoir faire pour l'aider ? Tu n'es pas guérisseuse.
-En effet mais je suis O-.
-C'est encore une expression ?
-Pas cette fois, je souris. J'y vais, je me libère doucement de sa prise, avant qu'il ne soit trop tard.
Je me dirige vers Clarke en regardant droit devant moi et surtout sans laisser mon regard traîner vers les blessés. Tout ce sang pourrait vraiment me faire tourner de l'œil. Une fois arrivé à hauteur de la blonde, je m'accroupis et me force à garder mon regard rivé sur le visage de mon amie.
-Comment tu veux qu'on procède ?
-J'ai vu des bouteilles de coca cola en verre derrière le bar, j'acquiesce. Si tu pouvais les récupérer et les stériliser, on va faire au plus urgent, tremper les au moins dix minutes dans l'eau bouillante.
-D'accord.
-Tu es en forme, demande-t-elle sans m'accorder un regard trop concentré sur son patient.
-Juste un peu fatiguée.
-Tu n'es pas blessée ?
-Juste des égratignures, j'assure quand son regard croise finalement le mien.
-Trouve à manger pour après. Etant donné la situation, je vais t'en prendre le maximum. Essaye de joindre les deux Black, ils sont aussi O-.
-Je m'en occupe, je me relève.
-Raven, je la fixe et attend la suite, je suis désolée de devoir encore te le demander. Je n'ai aucun autre moyen. J'ai envoyé Anya à la Montagne pour qu'elle récupère des poches de sang, je sais qu'il y en a. Je lui ai dessiné des kits de dépistage, j'espère qu'elle les trouvera mais en attendant…
-... tout va bien Clarke, je lui souris. Tu ne m'obliges à rien.
Je lui fais un clin d'œil et avant même qu'elle ne puisse en dire plus, je m'éloigne. Je n'aimerai pas qu'il ne s'en sorte pas à cause de notre échange. Je fais en sorte de repasser devant Lexa qui continue d'observer l'installation de Clarke avec une certaine perplexité.
-Tu as déjà fini de l'aider ?
-Bien sûre que non. Si tu sais allumer un feu, je ne serais pas contre un peu d'aide. Je suis sûre qu'avec beaucoup d'acharnement, j'y arriverai mais autant gagner du temps.
-Je te suis, dit-elle avec un certain détachement.
Je me dirige immédiatement vers le bar, passe derrière et récupère une dizaine de bouteilles en verre vide. J'essaye d'ouvrir la porte qui mène au petit local mais elle est verrouillée. Je force mais rien ne bouge. Je m'accroupie en récupérant plusieurs outils dans mes poches et commence à crocheter la serrure. Je souris en sentant le déclenchement du loquet qui saute et je pousse la porte avant de me relever.
-Comment tu as fait ?
-C'est plutôt simple, je ris doucement en rangeant mes outils, je pourrais t'apprendre si tu veux. Alors, je m'avance de le cagibi en ayant une lampe torche en main, qu'est-ce que nous avons ? Étagère vide qui devait contenir de la malbouffe, je passe mon index sur la surface récupérant une bonne pellicule de poussière, une crêpière qui vient d'un autre temps, pauvre petite chérie, elle doit être complètement obsolète, une tireuse à bière et super, je m'exclame, pile ce dont j'avais besoin un genre de marmite !
Je sors avec ma trouvaille avec un grand sourire sur les lèvres. Je sors à l'extérieur avant de revenir sur mes pas pour récupérer les bouteilles en verre. Je les place dans le réceptacle avant d'informer Lexa que je vais avoir besoin d'assez d'eau pour le remplir. Elle envoie plusieurs hommes pour le ravitaillement alors qu'elle place du bois dans un petite fausse qu'elle creuse à la main.
-Qu'est-ce que nous faisons exactement ?
-On va stériliser les bouteilles, c'est… comment je vais t'expliquer ce terme ? C'est pour éviter que les blessés tombent malade, avec Clarke nous allons utiliser les bouteilles pour récupérer mon sang et le donner à ceux qui en ont besoin mais pour que la transfusion se fasse sans danger, il faut d'abord stériliser le réceptacle.
-Tu vas, elle fronce les sourcils, donner ton sang ?
-Je suis donneuse universelle, je confirme.
-Mais tu ne peux pas te séparer de ton sang, c'est vital.
-Ne t'en fais pas, je ne vais donner qu'une toute petite partie, à peine un demi litre.
-Je ne comprends pas pourquoi tu voudrais faire ça.
-Parce que mon sang pourrait sauver une ou même plusieurs vies. Et tant que l'histoire ne se termine pas en cauchemar à la Mad Max et que personne n'essaye de me transformer en globular, je n'ai aucun problème à donner un peu de mon sang.
-Mais c'est justement ce que nous voulions arrêter, s'insurge-t-elle. Les Maunons nous volait notre sang et il était là tout le problème ! Tu ne peux pas faire ça, décrète-t-elle.
-C'était un problème parce qu'ils ne vous ont jamais laissé le choix alors que je l'ai. Tout va bien. Je suis d'accord et ce ne sera pas dangereux. Tu penses vraiment que Clarke jouerait avec ma vie ?
-Non, elle baisse les yeux, bien sûr que non. Mais si tu en donne, je dois pouvoir le faire et les hommes valides aussi.
-Ils pourront si Anya réussit à trouver des kits de dépistage. Il faut savoir à quel groupe sanguin appartient le receveur et le donneur, si le sang n'est pas compatible, le blessé peut mourir.
-Je ne comprends pas, signale-t-elle alors que les guerriers reviennent avec l'eau, en quoi est-ce différent pour toi ?
-Je suis O-, mon sang peut-être donné à tout le monde. Je sais, c'est compliqué mais c'est une règle en médecine qu'il faut respecter, c'est tout.
Je ne pense pas être parvenue à la convaincre mais Lexa allume tout de même le feu dont j'ai besoin. En attendant que le l'eau boue, je contacte Bellamy et Octavia pour qu'ils me rejoignent. J'apprends qu'Octavia est déjà en chemin mais qu'elle ne pourra pas aider. Elle s'est entaillée la jambe et a déjà perdu du sang. Il serait donc trop dangereux pour elle d'en donner. Bellamy est resté avec Murphy en voyant Anya est d'autres guerriers arriver pour les aider à trouver ce dont Clarke va avoir besoin.
Une fois le point d'ébullition atteint, je plonge les bouteilles dans le liquide chaud et j'attends. Je profite qu'une heure digitale soit affichée pour avoir une référence. Le mutisme de Lexa m'inquiète alors je reprends :
-Clarke sait ce qu'elle fait. Sauver des vies c'est sa raison d'être.
-Comment peut-elle avoir autant de connaissance en étant seulement "apprentie" ?
-Et bien, Clarke est apprentie depuis un peu plus de sept ans et elle assistait Abby sur toutes ses interventions depuis qu'elle a quinze ans et c'est sans parler de tous les livres qu'elle a lu. Bon je l'ai fait aussi mais seulement parce qu'il n'y avait plus rien d'autre à lire. Je n'ai fait que les parcourir alors que Clarke s'en est imprégnée jusqu'à ce que toutes les fibres de son corps soient gorgées de ce savoir.
-Tu recommences à parler bizarrement.
-Désolée, je ris.
La suite des événements se déroule sans encombre. Dès que Clarke me voit revenir, elle vient récupérer mon sang. Une fois le précieux liquide en sa possession, elle embarque Lexa. Je m'amuse en voyant cette dernière exécuter maladroitement les conseils de mon amie. Je fini par m'allonger sur les gradins, je ferme les yeux et j'essaye d'occulter tous les bruits parasites. J'ai la tête qui tourne légèrement. J'attrappe une veille barre de ration que j'avais gardé en cas d'urgence pour la grignoter.
Une grimace m'échappe maintenant que j'ai goûté au mets de la Terre la nourriture que j'ai pourtant connue toute ma vie durant, me semble vraiment infâme. Je me redresse en lâchant un soupir et me force à finir toute la portion. Une fois fait, je passe le dos de ma main sur mes lèvres comme si ce geste pouvait endiguer la médiocrité qui vient d'agresser mes papilles.
Le temps ne passe pas comme les étourdissements et la fatigue. Je fouille alors dans mes poches, en sort tout le contenu et cherche quelque chose à faire. N'importe quoi m'irait. Il faut que je m'occupe, sinon je sens que je vais m'effondrer. Rien. Il n'y a rien d'autre que des outils. Rien. Pas même une chute de papier. Je récupère alors l'emballage de mon pauvre repas et je commence à le plier dans tous les sens sans réel but.
Mon regard s'arrête sur la notification : "Ne pas ingérer l'emballage". Je m'interroge sur la présence de cet avertissement. Est-ce qu'il y a vraiment quelqu'un d'assez stupide pour vouloir avaler un bout de plastique ? Je secoue doucement la tête en me faisant la réflexion que c'est justement parce que cette phrase y est inscrite que certaines personnes pourraient avoir envie d'accomplir cette folie. La puissance de l'interdit.
Je perçois mon prénom au milieu du brouhaha. Je cherche qui a bien pu le prononcer, en m'évertuant à trouver Clarke en priorité. Je mets un certain temps à trouver sa chevelure blonde parmi les nombreux badauds présents. Mais je finis par fixer, amusée, son chignon tout sauf conventionnel qui suit chacun de ses mouvements tellement il est lâche. J'ai néanmoins la certitude que ce n'est pas elle qui m'a interpelé. Elle est beaucoup trop concentrée sur sa tâche : recoudre une main plus qu'amocher.
C'est alors que juste un peu plus loin, je trouve Lexa debout devant un petit groupe. Je l'élimine aussi rapidement de mes suspects. Je fini par me dire que j'ai tout imaginé. C'est possible après tout, je suis exténuée pour ne pas dire complètement à la ramasse. Mon cerveau commence à avoir du mal à connecter la plus insignifiante des informations avec une autre. C'est n'importe quoi ! Mais alors que j'allais quitter Heda des yeux, elle se met légèrement de biais pour me pointer du doigts et laisse Anya apparaître.
Mon palpitant se fige instantanément. Puis ses yeux se posent sur moi et tout implose. Je ne pensais pas que la revoir me ferait un tel effet. Elle semble aller bien, hormis une blessure à la tête qui me paraît sans gravité et la moitié de son bras qui est bandé, elle va bien… je ne m'étais pas rendu compte avant cet instant précis à quel point je m'inquiétais pour elle. La voir me soulage infiniment.
Maintenant qu'elle a capté mon regard, elle ne me lâche pas des yeux. Elle continue de discuter calmement avec Heda mais son attention est ailleurs. C'est déroutant. Pourtant, pour rien au monde je ne souhaiterais perdre ce contact. Un simple clignement de cils me semble à cet instant absolument intolérable.
J'ignore combien de temps il se déroule avant qu'elle ne salue poliment Lexa pour s'avancer vers moi. Je suis alors montée comme sur des ressorts. Je me dresse sur mes deux pieds, le cœur battant à tout rompre. Plus elle se rapproche et plus je me sens instable. Je n'ai jamais, de toute ma vie, ressenti quoi que ce soit de similaire à ce qui me traverse de part en part alors qu'Anya me rejoint.
Absolument tout ce qui n'est pas elle, me paraît aller à mille à l'heure alors qu'Anya se retrouve à se rapprocher comme au ralenti. Et sans raison aucune, les paroles de Nancy Sinatra raisonnent dans ma tête et s'accélèrent à chacun des pas de la native. Des "Bang Bang" de la chanson My Baby Shot Me Down, font écho sans interruption jusqu'à ce que finalement, elle m'atteigne.
-Anya, je murmure, tu…
J'ai à peine le loisir de dresser ma main pour effleurer sa blessure à la tête afin de m'assurer que c'est superficiel qu'elle saisit mon poignet et m'attire vers elle. Sans avoir le temps de comprendre ce qu'il m'arrive, je me retrouve entourée de ses bras. Elle me sert fort, comme si sa vie dépendait de cette étreinte. Je crois la sentir trembler et alors que je m'apprête à lui rendre son étreinte, je crois sentir de l'humidité dans mon cou. Est-ce qu'elle pleure ?
-Merci, souffle-t-elle si bas que je peine à l'entendre. Merci d'être revenue saine et sauve Raven Reyes.
-Je n'ai jamais eu l'intention de mourir, je lui répond avant d'à mon tour l'enlacer de mes bras. Tu vas bien ?
-Ne t'avise plus jamais de me pousser d'une falaise !
-Je ne suis pas certaine d'être désolée pour ça.
-Il le faudra bien, décrète-t-elle en s'éloignant, passant les doigts de sa main gauche sur chacune des égratignures de mon visage, il est inenvisageable que je puisse de nouveau te quitter des yeux.
-Je vais bien, j'assure en esquissant un sourire.
-Heureusement, ses paupières se ferment, avant qu'elle ne prenne une forte inspiration, elle efface ses larmes d'un geste un peu brusque, heureusement, répète-t-elle en me regardant de nouveau droit dans les yeux. Je ne sais pas ce que j'aurai fait si ce n'était pas le cas.
-Anya, je…
-Ne te mets plus en danger sans que je ne sois à proximité pour te protéger ! Ça, elle dépose avec beaucoup de douceur trois de ses doigts sur ma joue gauche, certainement exactement à l'endroit où se trouve encore le maquillage dorée, ce n'est pas assez. J'ai cru devenir folle.
-Qu'est-ce que je devrais dire, je rétorque attendrie, il me semble t'avoir demandé de revenir sans une égratignure, de ce que je vois tu ne t'y es pas tenue.
-Celle-ci, elle me montre son front qui est agrémenté de trois points de suture, est entièrement de ton fait donc elle ne compte pas ! Et celle-ci, elle effleure seulement son bras et pourtant ses traits se crispent sous le coup de la douleur, aussi d'une certaine façon. C'est arrivé seulement parce que tu m'a obligé à sauver Lexa. J'aurai parfaitement tenu ma promesse si tu n'avais pas pris la décision absolument ridicule de me pousser d'une falaise.
-Si je ne l'avais pas fait, je baisse tout de même les yeux, désolée, Lexa ne serait peut-être plus en vie.
-Seule raison pour laquelle j'ai décidé de ne pas t'en vouloir mais que ça ne se reproduise plus, jamais !
Je souris. Je dois avouer que je suis attendrie par son comportement. D'autant plus que je ne pense pas l'avoir déjà entendu autant parler. Puis ces sentiments laissent la place à un autre bien plus exaltant. Je réalise qu'Anya tient à moi. Et, je dois dire que cette idée me plait. C'est déstabilisant mais je crois sincèrement que je pourrai m'y habituée.
-Pourquoi tu souris ? Ne souris pas ! Je suis très sérieuse.
-Je sais, je souris encore plus, comme une parfaite idiote. No lo volvería a hacer. Cruz de madera, cruz de hierro, je fait un signe de croix au niveau de mon coeur, si miento me voy al carajo. (Je ne le ferai plus. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer)
-Qu'est-ce que tu viens de dire, demande-t-elle méfiante.
-J'ai promis. J'ai juste promis que ça ne se reproduirait plus.
-Bien.
-Anya ?
-Quoi ?
-Merci à toi aussi d'être en vie. No sé qué hubiera hecho si tú… no estaba ahí. (Je ne sais pas ce que j'aurai fait si tu… n'étais plus là.)
-Et là, qu'est-ce que tu viens de dire ?
-Rien d'important. Tu es certaine que ton bras va bien ?
-Et le tien, elle pointe l'intérieur de mon coude, qu'est-ce qui t'es arrivée ?
-Oh, je retire le pansement que j'avais oublié, ce n'est rien. Regarde, j'expose mon bras amusée, c'est déjà comme neuf. J'ai simplement donné mon sang pour les blessés, rien de grave.
-Tu aurais dû garder ton sang pour toi. Tu en as besoin.
-Mais d'autres en avaient plus besoin. D'ailleurs, tu as trouvé ce que Clarke t'as envoyé chercher ?
-Oui, elle acquiesce, les deux Skaikru qui sont restés nous ont bien aidé. Nous avons même ramené un médicament au nom imprononçable, péné-quelque-chose.
-Pénicilline, j'hurle presque, sérieusement ? Clarke va pouvoir sauver tellement de vies, c'est génial !
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Donc… Clarke est devenue Wanheda mais d'une façon bien différente. Que pensez-vous de ce retournement de situation ? Sa détermination à sauver le plus de vie possible à porté ses fruits, du moins elle a fait de son mieux. Quand à Raven, elle avait plus une attitude reculé dans ce chapitre mais c'est parce qu'inconsciemment, elle n'attendait qu'une chose ou plutôt personne… Anya. Leur retrouvaille vous a plus ? Anya a craqué et l'a prise dans ses bras…
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !
GeekGirlG
