Auteur : Caramelon
Titre : Solidaires
Genre : gna gna gna
Résumé : la suite du chapitre 2. Etonnant pas vrai ? (je pense sérieusement à supprimer cette rubrique dans les prochains chapitres)
Disclaimer : m'ennuie…
Note : Voici le dernier chapitre de la première partie. Youpi !
Note 2 : notes débiles à la fin. Rien de bien psychologique là dedans
merci à tous ceux qui m'ont reviewer. J'espère que j'aurai répondu à tout le monde.
bonne lecture!
Première partie
Chapitre 3
Il pleuvait.
Et il était seul.
Heero était assis sur son lit, tout seul. Il tentait vainement de se concentrer sur son dessin, mais inévitablement, son regard était attiré par le portail de l'orphelinat. Portail par lequel était partit Duo.
Sœur Géraldine était venue une demi-heure auparavant pour chercher le châtain. Parce qu'aujourd'hui, c'était son tour. La visite médicale trimestrielle. Chaque orphelin devait faire cette visite. Juste pour s'assurer qu'ils allaient bien. Et cela rassurait les couples qui souhaitaient adopter un de ces enfants.
Heero y avait eu droit le jour précédent. Et Duo lui avait dit qu'il s'était ennuyé ferme. Il n'avait rien fait pendant près de deux heures à part bayer aux corneilles et fixer le portail d'un œil morne. Sœur Véronique avait essayé de le pousser à rejoindre les autres. Ce qu'il avait fait. Mais leurs jeux ne l'avaient pas du tout distrait.
Et aujourd'hui, Heero ressentait la même chose. Il s'ennuyait. Duo lui manquait.
Avant, Heero ne voulait communiquer avec personne. Il restait seul. Dans son monde silencieux. Et cela lui convenait. Personne ne le dérangeait. Et il ne dérangeait personne. Enfin, si on pouvait dire… Il adorait la solitude. Etre seul dans son refuge de feuillage. A lire. A dessiner. Suivre son petit bonhomme de chemin, seul. Il n'avait pas de souci majeur. Il ne s'ennuyait jamais.
Et depuis, il y avait Duo. Le châtain s'était imposé naturellement, et Heero ne l'avait jamais repoussé. A partir de ce jour, ils ne s'étaient pour ainsi dire plus quittés. Jouant ensemble : cartes, jeux de société. Dessinant l'un à côté de l'autre. Faisant leurs devoirs de classe. Et puis, ils parlaient, rêvaient, concoctaient des plans d'évasion.
Et maintenant, tout cela lui manquait. Et il ne voulait plus reprendre ses anciennes habitudes. De nouveau être seul. Non, ça ne l'intéressait plus. Il avait envie d'être avec lui, tout simplement. Parce qu'il se sentait bien quand Duo jouait avec lui.
Heero ne savait pas ce que cela signifiait. Quelle était la nature de leur lien. D'ailleurs, il ne voulait pas le définir. Sœur Véronique lui avait dit, la veille, qu'elle était heureuse qu'il se soit trouvé un ami.
Ami.
Ils seraient amis.
Il éprouverait de l'amitié pour Duo.
Etrangement, cela ne lui faisait pas plaisir. Il tenait beaucoup à Duo. Ca, il n'en avait aucun doute. Mais juste dire qu'ils étaient amis… Il ne le voulait pas. Et puis de toute façon, ça ne pouvait pas être de l'amitié.
Heero, pendant ses deux premières années à l'orphelinat, avait beaucoup observé les autres orphelins. Aujourd'hui, un peu moins. En classe seulement. Ou bien pendant les récréations quand Duo était puni, ce qui arrivait assez souvent. Même s'il ne se battait plus, il restait un enfant assez turbulent en classe. Et pour ne pas arranger les choses, un enfant très susceptible.
Et grâce à ses observations, il avait défini ce qu'était l'amitié.
Les autres enfants qui se disaient amis, jouaient tout le temps ensemble. Ils riaient. Inventaient des jeux. Mais lorsque l'un pleurait, son ami le regardait très embêté puis courait chercher une maîtresse ou bien une surveillante. L'ami allait chercher un adulte. Et une fois que l'adulte s'occupait de l'enfant en pleurs, son ami s'empressait de retrouver d'autres camarades pour continuer le jeu.
Alors non ! Lui et Duo ne pouvaient pas être ami. Parce que lorsqu'il pleurait, certes Duo le regardait assez embêté, mais il restait près de lui et le consolait comme il pouvait. Généralement, il s'asseyait en silence à côté du métis et lui prenait gentiment la main. Puis il attendait. Et quand Heero séchait ses larmes, Duo lui faisait une grimace comique qui ne manquait pas de le faire rire. Et le métis agissait de la même manière, la grimace en moins toutefois. Il lui souriait juste gentiment.
Alors ça ne pouvait pas être juste de l'amitié. Il n'en voulait pas de cette sorte d'amitié. Il n'aimait donc pas que Sœur véronique lui dise qu'ils étaient amis. Conclusion : entre lui et Duo, ça ne pouvait pas être cette stupide amitié qui liait les autres. Ce n'était pas pour eux. Et tant mieux.
Il y avait bien un autre lien : les amoureux.
Tout avait commencé à cause des jupes. Heero, qui était encore une fois seul dans la cour de récréation, avait constaté une étrange habitude des garçons : ils passaient leurs temps à vouloir soulever les jupes des filles. Et Heero ne comprenait pas pourquoi. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir d'intéressant sous les jupes des filles ? Elles cachaient quoi ? Qu'est-ce qui poussait les garçons à soulever les jupes ?
Rien. Visiblement, rien.
Alors qu'une fillette passait devant lui avec ses amies, le métis, après quelques secondes d'hésitation, avait soulevé un pan de la jupe, découvrant une petite culotte rose et rien d'autre. Il n'y avait rien de bien important. Enfin, ça, c'était ce qu'il pensait lui. Et ce n'était visiblement pas l'avis de la fillette qui ouvrit la bouche pour pousser un cri strident. Son amie plaqua rapidement les mains sur ses oreilles et Heero pensa simplement qu'être sourd apportait tout de même certain avantage… La fillette lui cria dessus et le frappa. Et Heero ne comprenait toujours pas. Il n'avait rien fait. Juste regarder sous sa jupe s'il y avait quelque chose et il n'y avait rien. La fillette s'était ensuite éloignée. Et Heero avait reprit la lecture de son nouveau livre. Il demanderait à Duo si lui comprenait quelque chose à cette histoire. Le châtain en savait beaucoup plus. Jusqu'à la fin de la récréation, le métis resta dans son coin. Et, fait étonnant, la fillette qui l'avait frappé, passait et repassait devant lui sous n'importe quel prétexte.
A la pause de midi, Heero demanda à Duo ce qu'il en pensait de ce comportement bizarre. Le châtain avait longuement réfléchit.
-Je crois que c'est parce qu'elle voulait que tu soulèves sa jupe encore.
-Mais elle m'a frappé à cause de ça !
-Peut-être mais elle voulait que tu recommences, c'est sûr. Parce que ça veut dire que t'es amoureux d'elle.
Le métis avait bloqué. Amoureux ? Parce qu'il avait regardé sous la jupe ? Duo, voyant l'air perdu de Heero, continua ses explications.
-Ben oui, elle croit que t'es amoureux d'elle puisque tu as regardé sa culotte.
Heero fronça les sourcils. Alors il était amoureux parce qu'il avait regardé une culotte ? C'était ce que pensait cette fillette ?
…
Les filles étaient définitivement bizarres.
-C'est bête. Je savais déjà qu'elle porte une culotte. Tout le monde porte des culottes.
-Bah, pourquoi t'as regardé sous sa jupe aussi ?
Le métis lui expliqua qu'il s'était demandé pourquoi les garçons soulevaient les jupes des filles. Et Duo lui avait répondu qu'ils soulevaient toujours les jupes des filles qu'ils aimaient. Heero avait rétorqué qu'il aimait pas cette fille. Il voulait juste savoir. C'était de la pure curiosité. Puis il avait demandé à Duo s'il avait envie de soulever des jupes. Celui-ci avait répondu par la négative. Et puis…
-C'est quoi être amoureux ?
Duo n'avait pas répondu. Il savait pas non plus. Alors ils avaient observé.
Etre amoureux, c'était prendre la personne qu'on aime par la main. C'était se faire charrier par les copains et les copines. C'était littéralement se courir après pour soulever les jupes ou baisser les pantalons. C'était se cacher dans des coins pour se faire des bisous, sur la joue ou sur la bouche. C'était jouer au papa et à la maman. C'était rougir à tout va. C'était embêter son amoureux ou son amoureuse (l'amour vache quoi !)
Et c'était surtout entre un garçon et une fille.
Donc Heero, qui n'acceptait pas que l'on dise que Duo était son ami, pouvait aussi conclure qu'il était certainement pas un amoureux non plus. D'un, ils ne se tenaient la main que quand ils étaient tristes (et puis les petites filles le faisaient bien entre elles). Ils n'avaient pas spécialement envie de baisser le pantalon de l'autre. Ils se cachaient certes dans des coins, mais pour être tranquille. Ils s'étaient une ou deux fois fait la bise sur la joue pour se dire bonne nuit. Mais pas plus. Ils jouaient plutôt aux cartes et aux jeux de société, plutôt qu'au papa et à la maman. Ils ne rougissaient pas non plus. Ils n'avaient pas envie de s'embêter non plus. Et surtout, surtout, Duo était un garçon.
Bref, Heero n'était pas plus avancé.
Heero soupira d'ennui pour la… la… énième fois. Il sentit soudain la présence de Sœur Véronique, derrière lui. Il ne se retourna pas. Elle posa doucement une main sur son épaule et l'obligea à pivoter.
-Heero, viens avec moi s'il te plait ! lui ordonna-t-elle gentiment.
Le métis hocha la tête et sauta au bas de sa chaise. Il prit la main que lui tendait la Sœur et la suivit à travers les couloirs de l'institut. Heero s'aperçut que la Sœur le conduisait vers le bureau de la Mère Supérieure. Or, on ne pouvait qu'être convoqué dans ce bureau pour deux raisons. La première, lorsqu'un enfant était en passe d'être adopté. La seconde, la plus probable, lorsqu'un enfant avait fait une bêtise et qu'il devait être puni. Mais Heero avait beau fouillé dans sa mémoire, il ne se souvenait pas d'avoir fait quelque chose qui méritait qu'on le punisse. Ça faisait presque un mois qu'ils n'avaient pas tenté de s'échapper. Bien sûr, ils comptaient réessayer de nouveau dans une petite semaine, lors de la fête d'Halloween (1), mais ça, les Sœurs ne pouvaient pas le savoir.
Sœur Véronique frappa doucement à la porte puis l'ouvrit lorsque la Mère Supérieure le permit. Heero pénétra dans le bureau. D'ailleurs, il ne l'aimait pas ce bureau. Il le trouvait vide, sans couleur. Beaucoup trop sobre. Et les rares décorations accrochées aux murs le faisaient toujours frissonner. Surtout le visage de ce bonhomme barbu, avec un soleil derrière la tête, qui fixait toujours Heero de son regard sévère. Le métis détestait cordialement cet homme. Surtout que d'après les Sœurs, il voyait et savait TOUT ce qu'ils faisaient, lui et Duo. Et ça ne l'enchantait pas des masses. Ils prenaient toutes les précautions nécessaires pour que leurs projets ne se sachent pas, et savoir qu'il y a quand même une personne qui sait, ça les rendait furieux. Et mal à l'aise. Et en même temps, ça devait expliquer leurs échecs… (2)
Détournant le regard de cet homme sans-gêne et impoli (parce que s'occuper des affaires des autres quand on y était pas invité, c'est impoli, ça, Heero le savait) pour le poser sur la Mère Supérieure, assisse derrière son bureau. Puis un couple attira son attention. Un homme d'origine asiatique de toute évidence. Les yeux et cheveux noirs. A ses côtés, une jeune femme sans aucun doute d'origine occidentale. Des cheveux châtains et des yeux verts. Le métis les dévisageait avec curiosité. Ces deux personnes étaient habillés comme les gens qui allaient à l'église du dimanche : très propre sur eux, tailleur et complet noir, il avait l'impression qu'ils sortaient d'un enterrement.
Heero s'avança prudemment au centre de la pièce. Il ne savait toujours pas pourquoi la Mère Supérieure l'avait fait demandé. Il ne connaissait pas non plus ces personnes en noires, donc il ne leur avait rien fait.
La Mère Supérieure se leva.
-Heero, je te présente Mr et Mme Yuy (3).
Le petit garçon les salua brièvement de la tête, toujours aussi curieux.
-Mr, Mme Yuy, voici notre petit pensionnaire Heero.
La jeune femme sourit chaleureusement et s'avança vers le métis. Elle s'agenouilla devant lui.
-Bonjour Heero.
Il hocha de nouveau la tête. La jeune femme tendit la main et dégagea quelques mèches rebelles qui couvraient le front du petit garçon. Celui-ci se laissa faire, sans cacher sa surprise. Heero aimait bien l'odeur qu'elle dégageait. Elle sentait bon. Une douce odeur de cannelle. Et il aimait bien son sourire aussi. Elle semblait gentille. Alors, il lui sourit à son tour.
La jeune femme lui tendit la main et Heero, hésitant à peine plus d'une seconde, la prit. Elle le conduisit vers un siège et l'assit dessus. Puis elle prit place sur un autre siège, face à lui, à côté de son époux. Sœur Véronique prit place debout, derrière le fauteuil de la Mère Supérieure. Celle-ci prit la parole.
-Je vois que le premier contact s'est bien passé. J'en suis ravie.
Elle croisa les mains devant elle.
-Heero est sourd et muet, commença-t-elle de but en blanc.
Elle leur expliqua ensuite qu'il savait lire sur les lèvres pour peu que la personne qui s'adresse à lui se tienne en face de lui. Qu'il connaissait le langage des signes. Qu'il savait lire et écrire. Et que c'était surtout en écrivant qu'il communiquait. Elle leur raconta aussi les circonstances de son arrivée. Que la recherche de ses parents, par la police, n'a rien donné. C'était d'ailleurs la première fois que Heero entendait que les autorités locales avaient recherché en vain ses parents. Il avait toujours cru qu'on l'avait déposé dans cet orphelinat juste pour qu'il ne pose plus de problème à personne. A vrai dire, il avait toujours cru que tout le monde s'en fichait si ces parents avaient disparu. Enfin, finalement, il n'y avait pas vraiment de quoi s'extasier puisqu'ils n'avaient, au bout du compte, rien trouvé.
Elle leur signala qu'il était arrivé un 24 avril, il y avait 4 ans de cela. Et que cette date était considérée comme celle de son anniversaire. Elle ajouta qu'elle ne savait pas quel âge Heero avait vraiment. Qu'elles avaient estimé son âge à 3 ans, lorsqu'il avait été retrouvé.
-Pourquoi Heero ? demanda soudain l'homme.
Le métis fixa intensément la Mère Supérieure. Quand le couple de joggeur l'avait retrouvé, il ne s'appelait pas Heero à la base. Depuis le temps, il avait oublié quel mouvement de lèvre formait son prénom. Et puis les Sœurs l'avaient nommé Heero. Et cela lui convenait. Mais il ne s'était jamais demandé pourquoi Heero. Enfin, maintenant, si. Chaque enfant se posait un jour la question : où est-ce que leurs parents étaient allés pêcher leur prénom ? Pourquoi un tel, et pas un autre ? Est-ce qu'il y avait une anecdote particulière ? Ou bien est-ce qu'ils avaient été à ce moment-là en manque d'inspiration et avaient pioché au hasard dans le calendrier des saints ?
-C'est vrai que Heero n'est pas un prénom du calendrier.
La Mère Supérieure esquissa un sourire entendu. Elle raconta alors qu'elle avait un vieil ami japonais, nommé Hiroshi. Et que ce prénom l'avait inspirée. Toutefois, comme le petit garçon, était clairement métissé, elle avait « anglicisé » son prénom, en mettant deux e au lieu d'un i. Puis elle leur demanda si cela leur posait un problème. La jeune femme s'empressa de démentir tandis que le japonais acquiesçait.
Heero n'arrêtait pas de se demander ce qu'il pouvait bien faire là. De toute évidence, ce n'était pas à cause d'une bêtise qu'il aurait faite. Puisque personne ne le grondait. Il cessa aussi de lire sur les lèvres. Le couple et la Mère Supérieure parlaient de chose qu'il ne comprenait pas. Il ne savait même pas en quoi ça pouvait bien le concerner. Soudain, Mme Yuy s'approcha de lui et lui tendit la main.
-Heero ! Et si tu me montrais ta chambre ?
Le métis opina du chef et accepta de prendre la main tendue. Le petit garçon, suivit de la jeune femme et de la Sœur Véronique, traversa les couloirs jusqu'à sa chambre. Elles étaient toutes identiques. Un simple lit pour une seule personne. Une table de chevet nantie d'une lampe. Un petit bureau. Une commode. Et une penderie. Rien de plus. Rien de moins. Les murs de la chambre de Heero étaient décorés de multiples dessins. Les siens. Et ceux de Duo aussi.
-C'est très joli. Dis-moi Heero !
La jeune femme s'agenouilla de nouveau devant le petit garçon.
-Tu te plais ici ?
Heero hésita. Devait-il mentir ou bien dire la vérité ? Ne voyant pas où était le danger, il décida d'être franc. Il secoua la tête de droite à gauche. La jeune femme sourit, rassurante.
-C'est normal. Tu sais, Heero, mon mari et moi, on voudrait un petit garçon à aimer. Un petit garçon comme toi. Et toi, Heero, tu pourrais nous aimer ?
Le métis réfléchit quelques secondes en dévisageant la jeune femme. Elle lui demandait s'il pouvait l'aimer ? Cette femme qui sentait si bon. Qui avait l'air si gentille. Si douce. Oui, oui, il pourrait l'aimer. Tandis que l'homme… il avait l'air… sévère. Pas forcément méchant. Mais strict. Autoritaire. Juste. (4) Il ne les connaissait pas, mais il avait une bonne impression en tout cas. Aussi, il hocha timidement la tête. Le sourire de la jeune femme s'accentua et elle le serra doucement dans ses bras. Elle le retint juste contre elle, lui laissant assez de liberté pour refuser l'étreinte.
Heero, d'abord surpris, se laissa envahir par l'odeur de cannelle que dégageait la femme et ferma les yeux. Puis, le métis nicha son visage dans le cou de la jeune femme, refermant ses bras autour de sa nuque. Au bout de quelques minutes, ils s'éloignèrent.
-Heero, j'aimerai beaucoup avoir un fils comme toi. Tu voudrais que je devienne ta nouvelle maman ?
Le métis écarquilla les yeux. Une maman ? Cette femme voulait devenir sa nouvelle maman ? Quelqu'un qu'il recherchait depuis le début ? Cette femme si gentille ? Emu, les larmes aux yeux, Heero avait du mal à y croire. S'il disait oui, il aurait un nouveau papa, une nouvelle maman, une nouvelle maison. Une nouvelle vie. Bien sûr que c'était ce qu'il voulait ! Une fois de plus, le métis acquiesça.
-Alors, ça te dirait de partir tout de suite ?
Encore une fois, Heero opina du chef. La jeune femme se leva prestement et avec l'aide de la bonne sœur, commença à faire les bagages du petit garçon. Heero décrochait consciencieusement les dessins accrochés au mur, alors que la jeune femme finissait de remplir le petit sac à dos. Il lui tardait que Duo rentre. Pour lui dire…
Duo !
Il pouvait pas partir sans Duo ! Il le pouvait pas. C'était son… son… C'était Duo. Et il quitterait pas l'orphelinat sans lui. Il devait prévenir sa nouvelle maman. Qu'il fallait prendre aussi Duo. Où était son calepin ? Où était son stylo ?
Alors qu'il le cherchait dans les tiroirs de la table de chevet, la jeune femme le souleva soudainement et le serra contre elle. Heero se débattit et chercha Sœur Véronique du regard. Elle, elle pouvait le comprendre. Elle pourrait lui dire qu'il fallait attendre Duo. Mais il ne la vit nulle part. Il se débattit plus fort. La jeune femme le serra un peu plus contre elle en lui caressant le dos pour l'apaiser. Elle ne comprenait pas ce qui agitait le petit garçon. Elle rejoignit son époux qui avait réglé les dernières formalités avec la Mère Supérieure, puis s'avancèrent vers le portail.
Heero pleurait de frustration. Il voulait parler. Crier. Il voulait pas partir. Pas sans Duo.
Ils traversèrent le portail qui après quelques secondes se referma. Heero se figea. Il était sortit. Sortit. Sans lui. Alors qu'ils avaient promis. Promis qu'ils partiraient ensemble. Le métis ne réalisa même plus ce qui se passait autour de lui. Les larmes brouillaient sa vue. Il hoquetait douloureusement. Il sentit à peine la voiture démarrer et prendre de la vitesse.
Duo sortit précipitamment de l'aile de l'infirmerie. Il avait enfin fini cette stupide visite médicale. Il n'était jamais malade de toute façon. Sauf si on comptait les petits rhumes et la fois où, lui et Heero avaient attrapé la varicelle. Pendant près d'une semaine, ils avaient été en quarantaine dans la chambre du métis à essayer de ne surtout pas se gratter. Ca avait été une semaine absolument horrible. Mais mis à part ça, ils étaient au top de leur forme.
-Duo ! cria Sœur Géraldine. Attends-moi !
-Vous n'avez qu'à marcher plus vite ma Sœur ! rétorqua Duo avec insolence.
La Sœur soupira de lassitude. Cet enfant était intenable. Pas loin de l'enfant hyperactif. Elle regarda la silhouette du petit garçon disparaître au coin du bâtiment principal de l'orphelinat. Lorsqu'elle y arriva, elle vit Duo complètement figé au milieu de la cour, regardant fixement en direction du portail. Portail que verrouillait la Mère Supérieure. Sœur Géraldine savait ce que cela impliquait : le petit Heero venait juste de partir. Elle s'approcha du petit garçon figé.
-Non…, murmura-t-il.
Elle n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste, de prononcer un seul son, que l'enfant se mit à courir vers l'intérieur de l'institution. Il se précipita vers la chambre du métis. Et resta figé sur le palier.
Vide.
Tout était vide.
Plus de dessins. Plus de livre sur le bureau. Plus d'affaire dans la penderie grande ouverte.
Plus de Heero.
Il était partit. Sans lui. En le laissant tout seul. Dans cet endroit qu'ils détestaient. Alors qu'ils avaient promis. Il avait trahi.
Le regard de Duo se promena brièvement sur les murs vides de tout dessin. Le regard vague. Lointain. L'esprit vidé de toute émotion.
Choqué. Pétrifié. Trahi.
Une main se posa sur son épaule.
-Tu le reverras Duo, lui chuchota Sœur Véronique à l'oreille.
-Menteuse, répondit froidement le petit garçon.
Il fit demi-tour et pénétra dans sa propre chambre. Il claqua la porte au nez de la Sœur. Il s'enfouit sous ses draps, le visage caché dans l'oreiller. Et sans le savoir, il brisa lui aussi une promesse qu'ils s'étaient faite : il pleura.
Pendant près d'une semaine, Duo sortit rarement de sa chambre. Il s'enfermait dans une sorte de mutisme et son visage ne reflétait plus de joie. Il n'exprimait d'ailleurs plus rien. Il restait neutre. Et cela inquiétait beaucoup les Sœurs.
Mais Duo s'en moquait. Il avait bien d'autres préoccupations en tête. Parce que même si Heero n'était plus avec lui, il tenterait tout de même de partir. Comme prévu. Le soir d'Halloween. Ce jour-là, les enfants devaient préparer le réfectoire pour la soirée costumée. Et certains des orphelins avaient du aller dans le jardin potager avec le jardinier pour récupérer des citrouilles, comme le voulait la tradition. Et Duo avait subtilisé un sécateur et l'avait discrètement caché dans le creux de sa haie. Le soir venu, il s'éclipsa après le repas et courut vers sa haie. Avec le sécateur, il découpa le grillage avec difficulté puis sauta sur le trottoir. Cette fois, il n'avait rien emporté. Pas de nourriture. Pas de vêtements. Juste deux barres de céréales. Et sa tortue en pâte à sel.
Duo prit une profonde inspiration alors qu'il regardait de l'autre côté de la rue. Cette rue qu'ils avaient toujours voulu traverser. Il prit une seconde profonde inspiration et posa en tremblant un pied sur l'asphalte de la route. Puis un second. Un troisième. Au fur et à mesure, Duo se trouva de l'autre côté. Et inconsciemment, il avait retenu sa respiration pendant la traversée. Et maintenant qu'il avait enfin traversé, où devait-il aller ?
Duo décida de se diriger à l'opposé du chemin menant à l'école. Il entendit soudain des éclats de voix venant de l'orphelinat. Il était possible que les Sœurs le cherchent.
Ni une, ni deux, il prit les jambes à son cou le long du trottoir sans un regard en arrière. Trottoir seulement éclairé par les lampadaires. Il courut jusqu'à en perdre haleine. Arrivé à une intersection, il bifurqua à droite et continua sa route.
Ce qu'il ne savait pas, c'était que la voiture qui avait emmené Heero avait tourné, elle, à gauche…
Fin de la première partie
Mais à suivre…
Caramelon : Bien, bien, bien ! Personnages de GW, veuillez vous approcher de l'estrade, s'il vous plait !
(Attroupement autour de l'estrade)
Caramelon : À l'annonce de votre nom, veuillez monter sur la scène, merci !
(Exhibe une feuille)
Caramelon : Heero. Duo. Trowa. Quatre. Wufei. Catherine. Sally. Iria. Hilde. Mariemaia. Solo. Réléna. Zechs. J. Et G.
(Se tourne vers les personnages appelés)
Caramelon : Si vous avez été appelé, c'est que vous avez un rôle à jouer, plus ou moins important toutefois, dans la seconde partie.
(Soupirs désespérés des appelés. Cris de joie des autres)
Caramelon : Quant aux autres, rien n'est encore définitif. Vous pouvez toujours apparaître dans la suite.
(Cris déçus)
Caramelon : Parmi les appelés, nous aurons au programme : un sourd muet…
Heero : on se demande vraiment qui…
Caramelon : Pour continuer dans les handicaps sensoriels, nos aurons aussi, un aveugle. Ensuite, nous aurons un hémophile. Un amputé. Un paraplégique temporaire. Un leucémique (enfin pas tout à fait). Et un schizophrène (ce qui n'a RIEN à voir avec un dédoublement de personnalité !) 15 personnages pour 7 handicaps sûr. Mais mon imagination ne va pas s'arrêter là ! Héhéhéhéhé !
(1)Ouais ! Première indication temporelle ! Depuis le début de cette première partie, tout ce qu'on sait, c'est que ça fait près de 4 ans que Heero est dans cet orphelinat. 2 ans pour Duo.
(2)Véridique. J'ai longtemps cru que Dieu était un pervers puisqu'il pouvait me voir toute nue sous la douche. Depuis, je suis athée (ça soulage grandement de savoir qu'il n'y a que l'araignée au plafond, juste au dessus de la douche qui peut me voir nue…)
(3)Je pense que tout le monde aura compris ce que ça veut dire.
(4)C'est qui qu'a dit Wuffy ?
