Titre : Solidaires

Genre : moi, UA, tortures diverses et variées, sadisme en tout genre.

Résumé : ça se passe 10 ans après la première partie. Heero adopté, Duo partit.

Disclaimer : boude.

Note : désolée pour le retard. J'avais quelques difficultés à me décider si se sera un POV ou pas. Et puis, je bossais toute la semaine avec des horaires de malade. Et ce boulot avait des allures de lobotomie moderne. Vous jure, en sortant de là, je pouvais plus penser à rien.

Note 2 : ça me tue, mais bon… Pour la suite de l'histoire, et pour que certains détails soient plausibles, l'histoire se déroule aux Etats-Unis. Je ne suis pas américanophobe, mais le gouvernement américain me rend totalement chèvre ! (le gouvernement français aussi, remarque… En gros, les politiciens en général)

Merci pour vos reviews: Mithy, Shima-chan, Kittyval, Kelidril, Sailor Sayuri, Naia, Florinoir, Kaorulabelle, Youkai, Ptite Clad, L'ange déchu (j'espère que cette fois tu auras reçu mon mail!) Thealie, Echizen D Luffy, Mayu-chibichan, Puriel, Moonfree, Aele, Choupette et Hades Hiei. J 'espère que je n'ai manqué personne.

Bonne lecture à tous!

Deuxième partie

Premier chapitre :

Duo marchait d'un pas vif dans les rues de Richmond dans l'Etat de Virginie, sa longue natte lui battant les reins au rythme de ses pas. D'une pichenette, il jeta au loin son mégot de cigarette et jeta un coup d'œil vers le terrain de basket du quartier, là où il avait rendez-vous avec sa bande.

Un vieux terrain en goudron, creusé de trous plus ou moins profonds, entouré d'un grillage rouillé qui était censé le condamner à cause de la proximité d'une vieille usine désaffectée qui tenait encore debout par on ne sait quel miracle. Les panneaux de bois des paniers de basket commençaient à pourrir et la peinture blanche s'écaillait. On ne voyait quasiment plus le rectangle noir habituellement peint sur ces panneaux. Les cerceaux en fer, rougit par la rouille, n'avaient plus leur filet. De vieux bancs en bois longeaient le terrain. Bancs occupés par une bande de jeunes adolescents.

Un petit groupe d'une dizaine d'adolescents. Quelques uns d'entre eux s'étaient regroupés autour d'un poste de radio qui diffusait une musique qui ressemblait vaguement à du rap. Deux autres jeunes hommes se disputaient un ballon de basket autour d'un des deux paniers. Un troisième groupe se tenait un peu plus à l'écart.

Duo se dirigea franchement vers ces derniers, ignorant les appels des autres et s'approchant tranquillement d'un Black, penché au dessus de sa paume, une espèce de paille plantée dans son nez. Le natté aperçut brièvement la fine poudre blanche que le Black aspirait. Celui-ci se redressa brutalement tout en prenant une grande inspiration. Ce fut alors à ce moment-là qu'il aperçut le châtain.

-Hey buddy ! s'écria le Black. Ça fait une paye !

Duo le salua simplement d'un hochement de tête. Le reste du groupe se tourna vers le châtain qui les salua tout aussi sombrement.

C'était ça, ces amis. Des gosses de rues tout aussi paumés que lui. Avec une fierté, une estime de soi très mal placée. Des valeurs et une morale, corrompues.

Tout comme lui. Depuis qu'il avait fugué de cet orphelinat.

Voler. Se battre. Se shooter, sniffer, se piquer à tout et n'importe quoi : du shit à la coke en passant par la colle et les produits solvants quand ils n'avaient pas de thune. Baiser. Racketter. Dealer. Envoyer les membres des autres clans à l'hosto, si ce n'était pas à la morgue. Trafic d'arme. Et surtout se montrer discret à l'approche des flics. Tout un art.

C'était sa routine quotidienne. Son lot et son fardeau. Leur autodestruction.

Oui, Duo pouvait l'affirmer aujourd'hui : tous ses moyens pour essayer de survivre comme ils pouvaient dans ce monde pourri, les amenaient paradoxalement à s'autodétruire, à la mort.

Ironique, hein ?

Un appel au secours à une société sourde et aveugle.

Duo laissa un sourire désabusé se dessiner sur les lèvres tout en dévisageant les 4 adolescents face à lui.

Ses amis. C'était censé être ses amis. Ouais. Eux qui avaient la haine, ils étaient amis. Là, ils atteignaient tous le comble de l'ironie.

Des amis qui étaient ses pires ennemis. Qui l'avaient entraîné dans les pires galères. Et lui aussi d'ailleurs. Ouais, c'était des potes de galère. Pas des amis.

Le Black lui sourit et s'avança vers le châtain. Ils cognèrent brutalement leurs poings.

-Ca fait un moment qu'on t'a pas vu dans le coin, Jeff, fit remarquer Duo, atone.

-Le business. Y a pas mal de camés à fournir dans le quartier est.

Jeff pivota et s'empara d'un sachet rempli de poudre planche, posé sur le banc. Puis il le lança vers le châtain.

-Cadeau vieux !

Duo fixa le sachet de drogue, cachant son profond dégoût. Puis il renvoya le sachet à l'expéditeur.

-Désolé mec. J'touche plus à cette merde.

-Sérieux ? Depuis quand t'es clean ?

-Disons que Solo a des arguments plutôt… percutants.

Jeff esquissa un sourire sardonique.

-Je vois.

Duo hocha simplement la tête, toujours aussi neutre.

Il se souvenait encore comment il avait dégringolé et était devenu un junkie. Une descente aux Enfers. Un mal être. Une haine des autres, des adultes, mais surtout de lui-même. Il était perdu. Il avait eu besoin d'oublier.

Mais Solo avait été là. Il était le seul à avoir toujours été là pour lui. Il était le seul à qui il pouvait accorder une certaine confiance. Parce qu'il ne lui avait pas menti, parce qu'il avait été franc : Solo allait un jour ou l'autre le trahir. Solo ne faisait pas non plus de promesse. Solo ne lui avait pas menti sur la réalité du monde. Solo lui en avait fait baver.

Solo, c'était ce qu'il avait de plus proche comme grand frère.

Un grand frère violent toutefois. Duo s'était souvent pris des dérouillées, dont deux mémorables.

La première, ce fut la fois où il avait ramené deux gamines chez eux.

Solo habitait un petit appartement vétuste dans le quartier sud de Richmond. Quand il avait commencé à le louer, Solo n'avait que 15 ans à l'époque. Mais il avait passé un pacte avec le propriétaire de l'immeuble. Un véritable ponte de la drogue aujourd'hui. Solo pouvait squatter son appartement si le jeune garçon travaillait pour lui. Solo avait commencé comme tous les jeunes qui finissait sous le joug d'un trafiquant : sur le trottoir. Avant de finir l'un des meilleurs revendeurs, en profitant pour se faire des petits bénéfices à côté.

Puis trois années plus tard, Duo était arrivé. Solo avait sincèrement eu pitié de ce môme fraîchement débarqué dont il ne sait où, déguisé pour Halloween, l'air perdu. Il savait par expérience que le gamin allait soit finir sur le trottoir, soit finir au frigo, dans la très célèbre morgue de Richmond. Depuis l'arrivée de Duo, il avait du travailler un peu plus, se trouver d'autres pigeons à rendre accros à la merde qu'il distribuait pour un noble prix. Parce que mine de rien, qu'est-ce que ça peut bouffer un môme de 7 ans !

Ils avaient vécus près de 8 ans ensemble, juste tout les deux.

Puis, un soir où Duo traversait le quartier des prostituées, il avait ramené une gamine et sa grande sœur, Mariemaia et Hilde. Ça avait mis Solo dans une fureur noire. Et Duo avait eu le malheur de lui tenir tête.

-P'tain ! Petit merdeux, c'est pas la SPA, ici ! avait hurlé Solo. Je r'masse pas les crève-la-dalle, moi !

-Ah ouais ? Et moi alors ?

-Ouais, ben, crois-moi ! C'est pas l'envie de te foutre dehors qui me manque !

-Qu'est-ce t'attends ? l'avait provoqué Duo.

Solo avait juste serré des poings pendant que Duo le fusillait du regard. Puis il avait esquissé un sourire triomphant.

-Ah ! Tu vois. Tu veux pas. Alors, la ramène pas ! Pourquoi tu m'as aidé moi, et pas ces deux gamines ? C'est pas juste !

-Hé, merdeux ! La justice, y en a jamais eu. Et si ça te plait pas, t'as qu'à retourner chez ta mère ! Oh ! J'avais oublié : elle t'a laissé tomber. Sûrement parce que t'es un sale chieur…

Ça, ça avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Duo avait vu rouge et avait sauté à la gorge de Solo. Sauf que Solo avait presque le double de son âge : 26 ans, alors que Duo approchait de la quinzaine. Solo était bâtit comme un champion de boxe : il avait un crochet fracassant. Et Duo l'avait appris à ses dépens.

Mais il avait quand même eu gain de cause. Parce que Solo avait beau être une personne bourrue, il n'était pas foncièrement méchant. Enfin, pas méchant lorsque Solo n'était pas en colère. Dans le cas contraire, il savait toujours où frapper, là où ça faisait le plus mal. Et surtout, Solo ne réfléchissait pas. C'était quelqu'un d'impulsif qui regrettait parfois ses paroles. C'était pour ça, qu'après avoir blesser Duo, autant que moralement que physiquement, il avait accepté de prendre en charge les deux sœurs.

Cependant l'arrivée de Hilde et de sa petite sœur allait poser des problèmes. D'argent surtout. Et Solo, ne pouvait pas tout supporter. Dealer, ça rapportait, certes, sauf qu'il avait des frais, et surtout des dettes envers son fournisseur, celui qui l'avait « aidé » à l'époque. Et, c'était pas le genre à plaisanter, surtout quand il s'agissait d'argent.

Alors Duo s'était mis au boulot, lui aussi. Avant, il se contentait de zoner avec ses potes, prenant part à quelques bagarres, à quelques rackets à la sortie des écoles. Mais surtout zoner, fumer et voler.

Et depuis l'arrivée des deux filles, il avait fait tous les efforts possibles pour qu'elles n'aient pas à travailler elles-mêmes. Et sans en toucher un mot à Solo et malgré tous les efforts de ce dernier pour préserver le châtain, Duo avait suivit la même voie que son aîné.

Et Duo s'était mit à consommer la drogue qu'il revendait. Et lorsque Solo avait découvert la connerie qu'avait faite son protégé, il avait mis littéralement les poings sur les i. Puis une fois complètement sonné, Duo avait été enfermé de force dans la chambre et solidement attaché pour éviter qu'il se fasse du mal lors de sa désintoxication forcée.

Depuis Duo n'avait plus touché à aucune came. A part peut-être les joints.

Et il valait mieux.

Vivre libre ou partir. Solo avait été plus que clair. Si Duo recommençait à délirer avec la marchandise, son soit disant protecteur le livrerait carrément aux flics. Et le châtain n'avait vraiment pas envie de finir en tôle ou dans une institution, genre orphelinat. Merci, mais non merci ! Il avait déjà donné !

Ajouter à ça, sa désintox forcée l'avait carrément traumatisé. Et Duo ne voulait absolument pas revivre ça. Crier de douleur, à vouloir se griffer, s'arracher les cheveux, les yeux mêmes. Ses tremblements convulsifs. Ses poussées de fièvres. Solo avait été là pour l'aider. Tout en restant inflexible.

Toutefois, il n'avait pas pour autant lâcher son sale boulot.


Duo rentra dans le petit appartement où l'attendait Hilde et Mariemaia, complètement exténué, la lèvre enflée et ensanglantée. Hilde s'activait derrière les fourneaux, mais le natté ne voyait pas sa petite sœur.

-Sont où les autres ? demanda Duo d'un ton bourru.

-Solo est pas encore rentré. Maia dort, je crois.

Hilde se tourna vers Duo qui s'était assis sur la table et la regardait faire. La jeune adolescente dévisagea le châtain.

-Tu devrais te soigner.

-Ca va. Il m'a juste explosé la lèvre.

-Qui ?

Duo haussa les épaules. Il l'ignorait en vérité. Il était tranquillement entrain de conclure un deal juteux quand ce gars s'était pointé et lui avait sauté à la gorge. Généralement, même les gars des clans adverses n'attaquaient pas sans raison. Et là, ce gars avait essayé de l'étrangler en hurlant des absurdités.

Parfois, certains toxicos pétaient carrément les plombs quand ils étaient trop accros. Ça devait être le cas de celui-là.

Alors Duo l'avait juste assommé avec le couvercle d'une poubelle. Mais entre temps, il s'était prit une belle droite qu'il n'avait pas vu venir.

-Maia va pas bien, lui annonça Hilde, d'une voix quasiment inaudible.

-Comment ça ?

-Trop fatiguée, c'est pas normal. Et puis, elle est vachement pâle. Et depuis trois jours, elle arrête pas de tousser.

-Malade.

Hilde acquiesça, mais n'osa pas se retourner. Duo n'insista pas. Il savait que malgré les apparences, Hilde et Maia étaient très liées. Il ne savait pas par quoi elles étaient passées. Il ne voulait pas spécialement savoir. Après avoir vécu 8 années avec Solo, il ne savait toujours pas ce qui avait poussé son protecteur à vivre seul à l'âge de 15 ans. Il n'avait jamais demandé. Ce n'était pas par manque d'intérêt, mais il pensait juste que s'ils avaient envie de lui en parler, et bien, ils n'avaient qu'à le faire. Et ça, Duo le leur avait fait comprendre.

Quoi qu'il en soit, Duo savait que Hilde tenait énormément à sa petite sœur et était prête à beaucoup de sacrifice pour elle. Et voir sa petite sœur malade l'inquiétait beaucoup plus qu'elle ne le laissait voir.

-Y a toujours le Toubib, Hilde.

Toubib, c'était un illuminé qui passait pratiquement tous les jours de pleine lune (allez savoir pourquoi !) pour faire un check-up complet de tout l'immeuble. Un toubib avec un sens de l'humour atroce et une bienveillance à toute épreuve. Pour Duo, c'était littéralement un extraterrestre. Et il avait depuis longtemps abandonné l'idée de comprendre le comportement étrange du médecin.

-Je ne crois pas que…

Trois coups à la porte les interrompirent. Ils se jetèrent un coup d'œil, tous leurs sens aux aguets. Duo glissa silencieusement de la table et se dirigea à pas feutrés vers l'œilleton de la porte, pendant que Hilde baissa le feu qui brûlait sous la casserole, comme si elle avait peur qu'on puisse l'entendre. Duo jeta un bref coup d'œil et se figea. Il s'éloigna doucement, toujours s'en faire de bruit.

Trois coups se répétèrent.

Duo entraîna Hilde à sa suite, et s'enfermèrent dans la petite chambre qu'ils partageaient tous. Mariemaia se réveilla. Alors qu'elle ouvrit la bouche pour sans doute leur demander ce qu'ils faisaient là, Hilde lui fit signe de se taire. Sa petite sœur hocha la tête.

Trois autres coups.

-Police ! Ouvrez !

Le sang de Duo ne fit qu'un tour. C'était quasiment viscéral. Jamais il ne ferait confiance aux policiers. Pour lui, il n'y avait que deux catégorie de policier : les maniaques de la matraque et les corrompus.

Il se tourna vers les deux sœurs et les regarda droit dans les yeux.

-Ecoutez ! Nous n'avons pas beaucoup de temps avant qu'ils explosent la porte. Planquez ! Planquez tout ! Le fric surtout.

Hilde et Mariemaia opinèrent du chef. Elles savaient ce qu'il fallait faire. Solo le leur avait rabâcher plusieurs fois. Mais pour eux, il était inutile de se cacher. De toute façon, il n'y avait aucun endroit où se cacher dans cet appartement trop étroit.

Duo ouvrit un tiroir de la commode, seul meuble de la chambre, et sortit une boite en fer de la taille d'une boite à chaussure. Il y posa les liasses de billet que lui tendait Hilde. Puis il sortit un revolver coincer sous sa ceinture au creux des reins.

Un bon vieux Sig Sauer, neuf millimètres, seize coups (1) que Solo lui avait donné au début de leur cohabitation. Parce qu'au début, Duo ne savait pas se défendre contre les bandes, surtout qu'il avait atterrit dans le quartier noir de Richmond, et qu'il devait être le seul blanc à 10 kilomètres à la ronde. Et que l'hostilité entre les Black et les Blancs, à Richmond, était assez développée. Mais finalement, Duo était arrivé à bien s'intégrer, à force de détermination et de volonté. Et fallait l'avouer son Sig l'avait grandement aidé. Tout du moins, sa capacité à viser juste. Duo n'était pas un rapide, il prenait plus de temps que les autres avant de tirer. Mais il n'avait jamais manqué sa cible. Il évitait le plus souvent de blesser sérieusement ses cibles. Il était peut-être violent et sans hésitation, mais il n'était pas un assassin. Un tueur de sang froid…

Comble de l'ironie, ce qu'il revendait, c'était pas des pilules porte-bonheur !

Un coup violent contre la porte.

Il posa le revolver ainsi que ses balles sur les billets.

Deuxième coup.

Il referma la boite et la replaça dans le tiroir.

Troisième coup et un craquement sec.

Il poussa vivement le tiroir. Et ordonna aux deux sœurs de se tenir derrière lui.

Quatrième coup, et Duo entendit la porte céder. Des bruits de pas précipités. La porte de la chambre qui s'ouvre brutalement. Un policier armé qui les fixe. Trois autres hommes firent aussi irruption dans la chambre, suivit par une jeune femme en tailleur. Les policiers abaissèrent leurs armes quand ladite jeune femme le leur ordonna. Puis elle s'avança vers eux.

-Bonjour, je suis Melle Clayton, assistante sociale.

Duo eut un mouvement de recul. Une assistante sociale ? Ca, ce n'était pas bon. Pas bon du tout !

-Tu dois être Duo, continua-t-elle.

Mais alors pas bon du tout, du tout ! Depuis que Duo avait quitté l'orphelinat, personne ne connaissait son prénom. Sauf Solo, Hilde et Maia. Les autres le connaissaient sous le nom de Shin. Et il s'était aussi vieilli. Alors qu'il approchait de ses 18 ans, il faisait croire à ses potes de galère qu'il approchait de ses 21 ans. Histoire de passer plus inaperçu si son ancien orphelinat avait lancé un avis de recherche.

Alors si cette assistante sociale connaissait son véritable prénom, il n'y avait qu'une seule raison : Solo, Hilde ou Mariemaia le leur avaient dit.

-Qu'est-ce que vous voulez ? demanda Duo, d'une voix cassante en fusillant la jeune femme du regard.

-Ton ami Solo m'a dit où je pouvais vous trouver.

Alors c'était Solo qui les avait trahi. Bizarrement, cela n'affecta pas Duo. Ce n'était pas comme s'il n'avait jamais été prévenu ! Solo lui avait bien fait comprendre que si c'était dans son intérêt, il le trahirait. Solo ne lui avait pas menti. Et Duo aurait préféré qu'il mente.

-Où est Solo ? lui demanda abruptement Hilde.

-En taule, grogna un policier.

-Pourquoi ?

-Ca te regarde pas fillette !

-Ca nous dit toujours pas ce que vous voulez ! fit remarquer Duo.

-Melle Clayton, intervint l'un des policiers. Vous leur expliquerez plus tard. Qu'ils fassent leurs valises, point barre !

La jeune femme lui lança un regard noir mais ne put qu'acquiescer. Les quatre policiers sortirent de la chambre.

-Pourquoi on doit faire nos bagages ? Pour aller où ? demanda Hilde.

-Nous allons vous conduire dans un endroit adapté pour les enfants qui…

-Tournez pas autour du pot ! coupa Duo. Vous appelez ça un orphelinat. Moi j'appelle ça une prison. Vous pouvez embarquer les deux gamines mais moi, j'suis majeur, alors y a pas moyen que j'y retourne.

L'assistante sociale observa pendant quelques instants le visage fermé du châtain.

-Malheureusement Duo, si. Vous n'êtes pas majeur. Vous n'avez même pas encore fêté vos 18 ans…

Duo fronça les sourcils.

-Comment… ?

-J'ai retrouvé votre fiche d'admission à l'orphelinat. Vous n'êtes pas majeur.

Le châtain ne sut quoi répondre à ça. Il bouillonnait de rage : il allait devoir y retourner ! Qu'à cela ne tienne ! Il n'y resterait pas plus de deux jours ! Il s'était échappé une fois, il pouvait recommencer. Et il n'allait pas s'en priver.

Le seul point d'ombre au tableau, c'était qu'il allait devoir se séparer des deux sœurs. Elles avaient vécus avec lui pendant près de deux ans, et il les aimait beaucoup. Mais elles seraient plus en sécurité dans un orphelinat, tant qu'elles restaient ensemble. Si rien ne les séparait, elles pourraient tout supporter.

Tout comme lui à l'époque. S'il avait réussit à supporter l'orphelinat, c'était parce qu'il n'y était pas seul. Parce qu'il y avait quelqu'un avec qui il avait tout partager. Mais qui l'avait abandonné. Qui l'avait trahi au final…

Au bout de quelques minutes, Duo se retrouva à préparer ses bagages. Il prit soin de prendre la boite en fer, tous ses vêtements et une espèce de petite tortue en pâte à sel verte.

Le symbole de la trahison.


Duo n'en croyait pas ces yeux. C'était là ! C'était là où il avait été enfermé pendant deux années. C'était ce putain de même orphelinat ! Il n'arrivait pas à y croire. Après tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'il avait enduré : le trottoir, la drogue et la violence, il se retrouvait au point de départ. Et là, il hésitait. D'un côté, il avait bien envie de hurler de rage. D'un autre, il se retenait à grande peine de rire. D'un rire cynique.

Manquerait plus que la Sœur Véronique se ramène ! pensa Duo, blasé.

-Duo ? C'est toi ?

Cette fois-ci, le châtain ne put retenir son rire amer. Quand on parle du loup, voilà qu'il pointe le bout de sa queue ! La Sœur Véronique courait aussi vite qu'elle pouvait vers le jeune homme. Elle n'avait pas beaucoup changé. Sauf qu'elle paraissait un tout petit peu plus vieille que dans ses souvenirs. La Sœur le prit dans ses bras.

-Dieu soit loué ! Tu vas bien ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Pourquoi t'es-tu enfui ?

Mais Duo ne l'écoutait plus. Son regard avait été attiré par un petit groupe d'enfants bruyants qui marchaient sur le trottoir, en direction de l'orphelinat. Et ce qui avait capté son regard était le jeune adulte qui les accompagnait.

Un jeune homme aux cheveux en bataille. Brun. Des yeux bleus. Un visage qui avait hanté ses cauchemars.

Heero.


A suivre…

Caramelon : Bah voilà, premier chapitre terminé !

Duo : …

Caramelon : …

Duo : T'es ignoble ! T'as vu l'enfance pourrie que j'ai passé ?

Caramelon : Attend mon coco ! Tu croyais quoi ? Que ça allait être sinécure et parcourt de santé ?

Duo : … Rassure-moi ! C'est fini là ! Vais plus casquer ?

Caramelon : Ben… Heu… Ca dépend. Mais dis-toi une chose : ça ne peut pas être pire !

Duo : Alors là ! Permets-moi d'en douter !


(1)Un grand merci à Patricia Cornwell. Elle adore les Sig je crois. Avec les Smith & Wesson. Je crois qu'elle aime bien les Beretta aussi… Bref !