Titre : Solidaires

Genre : UA, torture en tout genre et mutilations.

Résumé : Trowa qui passe à la casserole. Trowa OCC aussi, mais ça lui fait pas de mal je crois. (Trowa/ Je te demande pardon ?)

Couple : 1+j'hésite encore. 2+je le fais où je le fais pas ? 3+j'ose ou j'ose pas ? 4+je me tâte. 5+je pèse encore le pour et le contre. Ça vous aide toujours pas ?

Disclaimer : je suis pas blonde et j'ai pas inventé l'eau chaude !

Merci pour vos reviews. J'espère honnêtement que vous ayez reçu mon mail. Sinon, je suis désolée. Ce n'est pas que je vous ai oubliée, c'est juste que ça n'a pas marché.

Encore désolée pour ce petit retard.

Merci donc à Calamithy, Shima-chan, Kittyval, Kelidril, Choupette, Sailor Sayuri, Naïa, Florinoir, Kaorulabelle, Mayu-chibichan, Thealie, ElangelCaido, Moonfree, Youkai, Luna Strata, Echzen D Luffy, Hadès Hiei et Yat.

Khisanth : Ben je suis désolée de te le dire, mais pour savoir ce qu'il a Dudule, va falloir attendre ! Héhéhéhé ! Et c'est parfaitement voulu ! Enfin, je suis contente que tu aimes ma fic et qu'elle soit passionnante. Je m'ennuie pas à l'écrire alors c'est cool que tu ne t'ennuies pas en la lisant, lol !

Larm : Tout va s'arranger ? Heu, oui, certainement, probablement, mais à la fin ! Une fois que moi-même j'aurai décidé exactement ce qu'il va se passer ! Donc, voilà la suite, la vraie version de l'histoire ! lol !

Babou : Ouh la ! faut que je change mon résumé moi ! De toute façon, j'ai jamais su résumer sans spoiler donc, ben, je ferai quelques efforts… Mais je suis contente que tu aies quand même lu ma fic et que tu aies aimé ! J'espère que tu continueras toujours à la lire ! Zib


Deuxième partie

Chapitre 3 :

La vie décidément pouvait se révéler pleines de surprises. De bonnes comme de mauvaises. Des évènements inattendus, soudains. La définition même du mot surprise. Et en ce qui concernait Trowa Barton, la vie aurait mieux de se les garder, ses surprises !

Life sucks !

Voilà, la première chose qu'avait pensé Trowa en ouvrant les yeux sur un plafond blanc laiteux, avec une sacrée migraine. Il se sentait groggy. Un désagréable fourmillement lui parcourait tout le corps. Et la forte luminosité lui brûlait la rétine. Aussi, il ferma les yeux quelques instants avant de les ouvrir à nouveau et regarda tout autour de lui.

Où est-ce qu'il pouvait bien être ?

Il essaya de ressembler ses derniers souvenirs : il était venu à Richmond avec ses parents pour assister au baptême de sa nièce, Margaret. Sa sœur Catherine s'était mariée avec ce Michaël Goners, il y avait près de 4 ans maintenant, et ils venaient d'avoir un enfant. Trowa et ses parents étaient venus exprès de France pour assister à la cérémonie. Surtout que Catherine lui avait demandé d'être le parrain.

Il se souvenait de la cérémonie. Très jolie. Très ennuyeuse aussi : il détestait les cérémonies officielles. Sans compter que le prêtre en avait profité pour glisser un ou deux sermons dont Trowa se serait bien passé. Le repas, il n'y avait rien à redire. Catherine avait exigé un traiteur français. D'un, parce qu'on pouvait dire qu'au niveau gastronomique les Etats-Unis d'Amérique ne valaient pas grand-chose. Autant dire que Catherine n'avait pas voulu d'un repas de baptême avec hamburgers, frites et coca. De deux, cela lui rappelait l'époque où ils avaient tous vécus en France.

Les parents de Trowa étaient ce que l'on pouvait appeler aujourd'hui des nomades modernes. Ils ne restaient pas plus de 5 ans dans le même pays. Leur père, professeur d'anglais, demandait souvent des mutations. Il avait ainsi enseigné en France, en Allemagne, en Espagne, en République Tchèque et en Russie. Et ils entraînaient ainsi sa famille derrière lui. Et Trowa, en pleine crise d'adolescence lui en avait énormément voulu de le déraciner à chaque fois.

Trowa était quelqu'un d'assez taciturne en temps normal. Il n'était pas asocial mais il lui fallait beaucoup de temps pour établir autre chose qu'une amitié artificielle. Et généralement, lorsque finalement il y arrivait, ils devaient déménager.

Ces déménagements à répétition affectaient aussi sa sœur aînée, Catherine. Dès qu'elle en avait eu la possibilité, elle était partie finir ses études à l'étranger, aux Etats-Unis. Où elle avait rencontré son actuel mari.

Et puis, sa mère. Au début de leur vie commune, Trowa savait que sa mère avait adoré ce genre de vie. Voyager. Découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, de nouvelles têtes. Mais finalement, elle en avait eu vite assez. Partir en voyage lui plaisait toujours autant, mais déménager aussi souvent la déprimait. Trowa les avait un jour surpris entrain de se disputer à ce propos : sa mère essayait vainement de persuader son époux de rester cette fois un peu plus longtemps. Qu'elle était épuisée. Qu'elle avait assez de devoir refaire des cartons pour un nouveau déménagement alors qu'elle venait à peine de les défaire. Qu'à se rythme-là ce n'était même plus la peine qu'elle range les valises. Elle lui dit aussi qu'elle voulait pour une fois ce poser quelque part. Avoir enfin un foyer, un chez-soi et ne plus avoir l'impression de dormir dans une maison de vacances.

Et surtout qu'elle en avait assez de voir qu'il ne pensait qu'à lui et à son plan de carrière. Qu'elle avait aussi des rêves. Des ambitions. Et que même si elle aimait bien le bénévolat, elle en avait assez des petits boulots. Parce qu'elle ne pouvait pas chercher un vrai travail en sachant qu'ils pouvaient déménager d'une année à l'autre.

Ce jour-là, ils avaient frôlé le divorce. Et Trowa avait enfin perçu le malaise de sa mère. Comme tout adolescent, il n'avait pensé qu'à son propre sort. Mais il s'était enfin rendu compte de celui de sa mère. Et sa colère contre son père avait persisté.

Aujourd'hui, la rage avait été remplacée par un mépris glacial. Mais il fallait aussi dire que son père ne faisait rien pour éviter que la situation n'empire. Comme il ne comprenait pas l'attitude de son fils, il agissait comme avec ses élèves : il sévissait. Il se montrait dur et exigent envers Trowa, lui pardonnant aucunes erreurs. Et surtout, Trowa n'avait pas intérêt à lui désobéir une seule fois. Le père du jeune homme pensait qu'une éducation stricte ramènerait son fils dans ce qu'il appelait le droit chemin. Qu'à nouveau Trowa serait forcé de se soumettre.

Et cela pouvait sans doute marcher pour des jeunes enfants de collège mais son fils avait depuis longtemps dépassé le stade où il était encore impressionné par son père. Et lorsqu'il eu atteint la majorité, Trowa s'était installé en France. Il avait longtemps hésité. Il n'avait pas eu envie de laisser sa mère seule avec ce père qu'il méprisait. Mais l'atmosphère pesante avec son paternel l'avait très vite décidé.

Et pendant ces quelques années, le jeune homme avait vécu comme il le voulait. Sa mère venait souvent le voir. Mais Trowa refusait catégoriquement de voir son père. C'était peut-être infantile, puérile, mais il n'était pas prêt à se réconcilier avec cet homme. Même si aujourd'hui il n'avait plus de raison valable pour lui en vouloir. Mais le fait est qu'il ne supportait pas qu'on ait pu faire du mal à ceux qu'il aimait. Et savoir que sa mère qu'il adorait plus que tout avait souffert du comportement de son mari l'avait mit radicalement en colère contre le fautif.

Même si sa mère lui répétait sans cesse qu'elle était heureuse. Trowa était quelqu'un de rancunier et de très protecteur. Il pouvait être aussi intransigeant et intolérant que son père, même s'il lui répugnait à l'avouer.


Mais tout ça ne l'aidait pas. Il ne savait toujours pas comment il avait atterri dans cette chambre au plafond blanc. D'ailleurs, il commençait à avoir des fourmis à la base du cou à force de regarder en l'air. Il essaya donc de se relever. Et échoua.

Trowa fronça les sourcils. Il ne comprenait pas. Il n'y arrivait pas. Non, il ne pouvait pas. Trowa leva lentement un bras et arrivait à peine à croire la difficulté qu'il avait de soulever ce putain de bras. Et ça lui faisait mal en plus ! Comme si tous les nerfs de son bras étaient parcourut par une coulée de lave. Bon sang ! Depuis quand le fait de lever les bras faisait-il aussi mal ? Et depuis quand son bras était-il devenu si lourd ? C'était pourtant pas ce qu'il y avait de plus difficile à faire ! Même les mômes à la naissance y arrivaient. Alors pourquoi lui il n'y arrivait plus ?

Il tourna lentement, avec difficulté sa tête pour voir ce qui empêchait son bras de s'élever. Rien. Rien ne l'empêchait. Il n'y avait rien sur son bras. Pas même les couvertures blanches. Hormis peut-être un espèce de pansement légèrement bombé au creux du coude. Un fin tuyau blanc en sortait. Trowa le suivit des yeux et aperçut une poche remplie d'un liquide transparent.

Goddammit ! Holy shit ! Mais où est-ce qu'il avait foutu les pieds ?

Trowa sentit peu à peu la panique l'envahir. Il prit soudain conscience d'un bip sonore régulier qui s'accélérait. Son souffle commença à se faire erratique au fur et mesure que la peur s'emparait de son être. Il avait l'impression que quelque chose lui compressait la poitrine. Il ne pouvait plus respirer. Il ne savait pas ce qu'il foutait là, mais tout ce qu'il avait envie, c'était de partir. D'arracher ce maudit tuyau. Se lever, et partir. Trowa commença à s'agiter. Malgré la fulgurante douleur qui se répandait le long de sa colonne vertébrale, il tentait désespérément de s'asseoir.

Soudain, une jeune femme habillée dans une blouse rose se pencha au-dessus de lui. Trowa, surprit sur le coup, se figea.

-Restez calme Trowa !

Comment connaissait-elle son prénom ? Il ne l'avait jamais vu auparavant. Mais où est-ce qu'il était tombé ?

-Je vais chercher un médecin.

Pour le coup, cela calma complètement Trowa. Un… un médecin ?

Toutes les pièces du puzzle s'assemblèrent. Cette femme, qui était visiblement une infirmière. Cette poche reliée à une intraveineuse. La douce odeur d'antiseptique et de détergent des draps. L'agaçant bip sonore du monitoring. Et ses incessantes douleurs qui lui traversaient l'épine dorsale. Et maintenant un médecin.

Un hôpital. Il avait atterrit dans un hôpital.

Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'était passé ?

Le baptême s'était plutôt bien déroulé dans l'ensemble. La soirée, assez arrosée, avait été excellente. La seule ombre était le retour silencieux à l'hôtel avec ses parents. Et puis, plus rien. Il ne se souvenait de rien.

Visiblement, le retour n'a pas dû se passer aussi bien que ça..., constata Trowa, blasé.

Puis, il saisit toute l'ampleur de ce que cela signifiait. Si lui était à l'hôpital suite à un retour chaotique, où était sa mère ? Est-ce qu'elle allait bien ?

Trowa sentit à nouveau la panique poindre. Il tourna la tête aussi vite qu'il le pouvait et chercha sa mère. Elle devait certainement être à ses côtés ! S'il était blessé, elle devait être là, non ?

Le visage d'une femme remplit soudain son champ de vision. Mais ce n'était pas le visage qu'espérait Trowa. D'ailleurs, il ne la connaissait pas. Et il n'en avait rien à faire de son identité. Il voulait juste savoir où était sa mère. Il ouvrit la bouche mais la jeune femme le coupa dans son élan.

-N'essayez pas de parler.

La jeune femme ordonna quelque chose et l'appui-tête de Trowa se souleva légèrement de sorte qu'il puisse voir toute la pièce où il se trouvait. Et elle était vide, sans compter les deux jeunes femmes inconnues près de lui.

-Trowa, savez-vous où vous êtes ?

Le jeune homme hocha la tête. Il allait ajouter quelque chose quand le médecin se pencha vers lui, et lui écarta les paupières une par une scrutant les pupilles du jeune homme avec une petite lampe. Trowa secoua la tête pour se dégager.

-Restez calme Trowa ! lui ordonna la jeune médecin d'un ton sans appel.

La jeune femme l'ausculta. Le jeune homme ouvrit une nouvelle fois la bouche.

-Ma…, énonça-t-il d'une voix éraillée.

Trowa s'arrêta très vite. Il avait mal. Vraiment mal. Comme si on lui passait l'intérieur de la gorge au rasoir. Ça brûlait. Mais il fallait qu'il essaye. Il voulait savoir. Il devait savoir.

-Ma…

Le médecin posa un doigt sur sa bouche, le coupant dans son élan.

-Ne vous forcez pas ! Vous avez été dans le coma pendant près de 3 semaines. Vous devez d'abord récupérer. Laissez-vous le temps !

Trowa resta en état de choc. Dans le coma ? Pendant 3 semaines ?

-Et ça fait presque trois jours qu'on attend que vous vous réveilliez complètement, continua le médecin.

La jeune femme inscrivit quelque chose sur une feuille tandis que l'infirmière remplissait une seringue. Puis elle injecta le produit directement dans l'intraveineuse.

-Nous allons prévenir votre sœur que vous vous êtes enfin réveillé. Vous la verrez demain. Et je vous expliquerai ce qu'il en est. Maintenant, reposez-vous Trowa !

Le jeune homme sortit de sa torpeur. Non ! Il ne voulait pas attendre demain. Il voulait ses réponses maintenant. Alors qu'il luttait pour pouvoir parler avant que l'infirmière et le médecin ne quittent la pièce, il sentit ses paupières devenir lourdes et se fermer d'elles-mêmes. Non, il ne devait pas dormir. Il devait résister.

Ce jour-là, Trowa apprit qu'il ne servait à rien de se battre contre la fatigue cumulée à un puissant calmant.


Lorsqu'il se réveilla de nouveau, il se sentait vaguement nauséeux. Et il ne lui fallu pas longtemps pour tout se remettre en mémoire.

Le fait qu'il était dans un hôpital. Qu'il avait été dans le coma pendant trois semaines. Sûrement suite à un incident pendant le retour à l'hôtel. Et il n'avait pas de nouvelles. Il ne savait ce qu'il faisait ici. Ce qui était arrivé. Où était sa mère. Son père ? Il s'en foutait royalement.

Trowa sentit encore les prémices de la panique monter en lui. Aussi, il se força à se calmer. A respirer correctement. De toute évidence, on ne pouvait pas le laisser dans l'ignorance. Il aurait ses réponses, il saurait les avoir. Il ne lui restait plus qu'à attendre. Sans paniquer. Avoir l'esprit clair, posé.

Le médecin d'hier… Hier ? Comment pouvait-il savoir si c'était hier ou pas il n'y a à peine quelques heures ? Comment savoir s'il n'avait dormi que quelques minutes ? Ou plusieurs jours ?

Trowa secoua la tête. Mieux ne valait pas penser à ce genre de chose. Il se sentait déjà patraque, avec toujours ce début de migraine persistante, inutile de l'aggraver ! Ce médecin avait dit que Catherine allait venir. Alors il ne restait plus qu'à l'attendre.

Et il attendit.

Attendit.

Attendit.

Trowa se rendait compte qu'attendre sans rien faire, juste en scrutant les moindres recoins de sa chambre d'hôpital complètement dénuée de toutes touches personnelles, n'avait rien de réjouissant. Il s'ennuyait. Et quand il s'ennuyait, il cogitait. Et s'il cogitait, il repensait à son retour à l'hôtel, au fait qu'il était à l'hosto, sans nouvelles extérieures, sans savoir si ceux qu'il aimait allaient bien. Et invariablement, il commençait à paniquer. Pour se forcer à se calmer à nouveau en se disant qu'il ne devait qu'attendre sa sœur.

Un cercle vicieux. D'autant plus qu'il ignorait l'heure, la date et surtout depuis combien de temps il attendait. Il avait l'impression que cela faisait des heures. Et pourtant, tout au fond de lui, il savait que cela ne faisait à peine quelques minutes.

Trowa aurait vraiment aimé avoir quelque chose à faire. N'importe quoi ! Un livre. Même ennuyeux. Avoir la télé. Des fleurs pour compter les pétales. Compter n'importe quoi de concret. S'occuper l'esprit. Pour ne pas le laisser vagabonder.

Il aurait aussi aimé qu'une infirmière vienne. Pour qu'elle puisse au moins répondre à certaines de ses questions. Par exemple, la date. Ou bien l'heure qu'il était. Il aurait aussi aimé savoir à quelle heure sont autorisées les visites. A quelle heure le médecin comptait venir lui expliquer ce qui s'était passé. Parce qu'il avait eu beau creusé, il ne se souvenait de rien.

Tout ce dont il se rappelait c'était le silencieux trajet avec leur voiture de location. Sa mère vantait la beauté du nourrisson. Pour Trowa se n'était rien qu'un truc tout rouge, tout fripé et brailleur par-dessus le marché. Mais il devait bien avouer que lorsque la gamine avait ouvert les yeux sur lui (il n'était pas tout à fait sûr que c'était lui qu'elle regardait, ni si elle le voyait réellement) et lui avait à peine serré le doigt du jeune homme qu'elle tenait entre sa main, ben Trowa avait été ému. Pas au point de pleurer et de s'extasier comme sa mère et sa sœur, mais il avait soudain prit conscience que cette petite chose était un être humain à part entière. Et qu'elle faisait partie de sa famille. Que c'était sa filleule !

Et enfin Trowa, dans la voiture, était assis derrière son père qui conduisait. Après, ben il lui était impossible de se rappeler quoique se soit.

Le bruit étouffé d'une porte qui s'ouvre interrompit ses pensées. Le médecin de la dernière fois entra, suivit par sa sœur Catherine.

-Bonjour Trowa, commença le médecin. Je ne me suis pas présentée hier. Je suis le docteur Sally Po.

Catherine s'approcha doucement de son frère avec un léger sourire aux lèvres. Elle se pencha vers Trowa et l'embrassa sur le front.

-Hello Tro ! Contente de te revoir parmi nous !

-'lo Cath ! murmura Trowa.

Sa voix était encore éraillée, mais elle lui faisait moins mal que la veille. Et puis, il n'était pas forcément nécessaire de parler à voix haute. Un simple murmure faisait amplement l'affaire même si cela devait obliger ses interlocuteurs à écouter attentivement, voire à se pencher.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il par la suite.

-Vous avez eu un accident, répondit Sally. Vous ne vous en souvenez pas ?

Trowa secoua négativement la tête. Il s'était bien douté qu'il y avait eu un problème lors de ce fameux retour puisque c'était la dernière chose dont il se souvenait.

-Ce n'est pas grave, assura Sally. C'est parfaitement compréhensible.

Le médecin s'approcha et releva l'appui-tête de Trowa jusqu'à ce qu'il soit complètement assis.

-Vous avez eu un accident de voiture alors que vous reveniez à votre hôtel d'après votre sœur. La police locale ne connaît pas encore les circonstances de l'accident.

Comme ça, ne connaît pas encore les circonstances ? Et son père ? Il ne leur avait pas dit ? Après tout, c'était lui qui était au volant. C'était lui qui devait savoir, non ?

D'ailleurs, l'anxiété concernant l'état de sa mère s'amplifia. Il avait réussit jusqu'à maintenant à la dompter.

-Où… ?

-Plus tard pour les questions Trowa. Nous devons aborder votre état pour commencer.

Catherine s'assit sur le lit, juste à côté de son frère et lui prit la main tandis que Sally commença ses explications. Trowa n'arrivait pas à suivre. Il était bien trop préoccupé par ce qu'on tentait de lui cacher que par son propre état de santé.

Il avait retenu juste l'essentiel qui se résumait à quelques contusions, quelques côtes cassés, un petit traumatisme crânien, et les deux jambes totalement brisées. Tellement en morceau que les chirurgiens qui avaient « travaillés » dessus, en avaient eu pour des heures à raison de deux ou trois interventions : il ne savait plus combien, et il s'en fichait royalement. Et dernier point, les médecins avaient été obligé de le plonger dans le coma et il n'avait pas entendu pourquoi.

Résultat de ce joyeux tableau : il en avait pour un ou deux mois pour que les os de ses jambes se solidifient et enfin entamer une amusante et agréable rééducation. Et pour couronner le tout, il ignorait toujours ce qui s'était exactement passé, et ce qu'il était arrivé à ses parents.

Trowa essaya de capter le regard de sa sœur. Mais elle gardait obstinément la tête baissée, fixait le sol. Il vit qu'elle se mordait la lèvre inférieure, quasiment jusqu'au sang. Le médecin rajouta quelques précisions qu'il n'écoutait pas plus (de toute façon, pour ce qu'il comprenait…) avant qu'elle ne quitte la chambre. Pendant quelques minutes, le silence plana. Catherine ne disait rien, regardait toujours le sol et serrait un peu plus fort la main de son frère. Trowa se décida enfin à parler.

-Cath ?

-Je suis désolée Tro, mais…

Curieusement, il n'avait plus envie de savoir. L'attitude de sa sœur. Sa voix quasiment chevrotante. Ses tremblements convulsifs. Non, il n'avait vraiment plus envie de savoir. Il ne voulait rien entendre.

-Tro… dans l'accident…

-Non, chuchota Trowa en fermant les yeux.

-Maman…

-S'il te plait Cath… Ne dis rien, la supplia-t-il.

-Ecoute-moi Tro ! cria Catherine.

Sa sœur tourna enfin ses yeux brouillés de larmes vers le jeune homme.

-S'il te plait Tro, écoute-moi !

-Cath… Je t'en prie !

Trowa ferma les yeux en secouant la tête. Qu'elle se taise !

-Trowa écoute-moi ! S'il te plait ! Maman n'a pas…

-NON !

Le fait d'avoir hurler lui avait terriblement mal à la gorge mais ce n'était rien comparé à la détresse qu'il le submergeait. Il préférait milles tortures que d'écouter ce que sa sœur avait à dire.

-Arrête ! Ca suffit Trowa !

Catherine fondit en larmes et s'écroula de chagrin sur le torse de son frère. Celui-ci réprima une grimace de douleur et sentit des larmes se former sous ses paupières.

-Tu crois que ça me fait plaisir de t'annoncer ça ? Tu crois que je ne souffre pas déjà assez ? Bon sang Tro ! Tu te rends compte de ce que j'ai vécu ?

Les larmes de Trowa roulaient lentement et silencieusement le long de ses joues.

-J'ai été obligé de m'occuper du corps de maman. Et j'avais peur pour vous ! Pour toi ! Pour papa ! Plongés dans le coma et…

La voix de Catherine s'étrangla, étouffée par de longs et douloureux sanglots. Trowa leva un bras et posa sa main sur la tête de sa sœur. Le silence s'installa, seulement entrecoupé par les pleurs de la jeune femme.


Trowa put enfin quitter l'hôpital au bout d'un mois et demi. Sa sœur et sa filleule étaient venues souvent le voir. Et voir Margaret lui changeait les idées et colorait un peu sa vie morose.

Trowa faisait d'autres visites moins joyeuses. Et il aurait voulu sincèrement s'en passer. Mais il ne tenait pas à blesser sa sœur plus qu'il ne l'avait déjà fait. Au moins deux fois par semaines, Catherine l'amenait voir leur père, toujours profondément dans le coma. A chaque fois qu'il le voyait, Trowa sentait la colère l'envahir. Après tout c'était cet homme qui avait été au volant. C'était de sa faute à lui si lui était en fauteuil roulant (même si c'était, il l'espérait, provisoire) et surtout si leur mère était morte !

Quand il le voyait, il n'avait envie que d'une seule chose : le débrancher ! Arrêter l'aide respiratoire. Arracher ces tuyaux qui le maintenaient en vie.

Si seulement il en avait le courage. Parce que vouloir la mort de quelqu'un, ce n'était pas la même chose que de passer à l'acte.

Pendant son long séjour à l'hôpital, la police était venue plusieurs fois l'interroger sur les circonstances de l'accident. Mais rien à faire, Trowa n'avait aucun souvenir de cet accident. Et si son état, celui de son père et la mort de sa mère n'étaient pas là pour le lui rappeler, il aurait commencé à sérieusement douter que cet accident ait eu réellement lieu. Mais le fait qu'il soit en fauteuil roulant et l'obligation de devoir visiter son père deux fois par semaine le ramenaient assez vite à la réalité.

Catherine avait fait les démarches nécessaires pour que son frère reste aux Etats-Unis au lieu d'être extradé vers la France lorsque son état s'était stabilisé. Trowa allait donc finir sa convalescence et commencer sa rééducation à Richmond. Sally Po, le médecin qui s'était occupé de lui, leur avait parlé d'une Fondation, d'un Centre de Réadaptation, dans la banlieue de Richmond. La Fondation Winner.

C'est ainsi qu'à sa sortie de l'hôpital, une ambulance le conduisit devant le Centre et deux infirmiers le soulevèrent et le déposèrent sur un fauteuil roulant devant l'entrée de l'institut, alors qu'un groupe d'enfant accompagné d'un jeune homme passaient devant eux. Les deux infirmiers le poussèrent sur le trottoir et allaient continuer jusqu'à l'intérieur du Centre, mais Trowa leur dit d'arrêter avec un geste impatient.

Holy Shit ! Il était peut-être handicapé ! Même provisoirement. Mais certainement pas impotent ! Il pouvait encore faire rouler son fauteuil.

Trowa détailla quelque peu son nouvel univers pour les prochains mois à venir. L'endroit semblait assez vaste. Il était composé de trois bâtiments : deux ailes, une de chaque côté du bâtiment principal. Le tout entouré d'un jardin verdoyant.

Une jeune femme blonde sortit du bâtiment principal en courant et stoppa devant Trowa.

-Bienvenue ! Vous êtes Trowa Barton ?

Le jeune homme hocha la tête.

-Parfait. Je vais vous conduire devant le directeur. Voulez-vous que je vous pousse ?

-Ca ira, grogna Trowa en poussant vigoureusement sur la roue de son fauteuil.

La jeune femme le guida. Trowa n'eut pas besoin de rouler bien loin à l'intérieur du hall. En face de l'entrée, Trowa vit un large escalier. Juste à côté, il aperçut un ascenseur assez large pour accueillir deux fauteuils roulants. La jeune femme le mena devant une porte à droite de l'escalier.

Une porte sur laquelle était inscrit :

« Docteur Quatre Raberba Winner. Psychiatre et psychothérapeute. Directeur du Centre Winner »

La jeune femme toqua.

-Entrez ! cria une voix aisément masculine.


A suivre…

Caramelon : Voilà comment empêcher un fugueur de… fuguer ! Mwahahahah ! Alors Tro ? La forme ?

Trowa : Je n'ai jamais autant détesté quelqu'un de ma vie.

Caramelon : Ah bon ? C'est dommage. Moi je t'adore. Et ta nouvelle personnalité, elle est super intéressante !

Trowa :… Je préférai encore quand je ne parlais pas.

Caramelon : hum… Bref, bon alors Quat-chou ! C'est à toi de trinquer ! A ta santé !

Quatre : Je suis psy ? Cara, je crois que tu devrais sérieusement envisager de venir me voir.