Note : J'ai beaucoup beaucoup beaucoup d'inspiration aujourd'hui (comme quoi les jours se suivent mais ne se ressemble pas). Ah oui. Ce n'est pas le dernier chapitre. Loin de là. Merci pour les reviews et pour votre fidélité.

Disclaimer : Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.


Chapitre 5

Rodney rentra directement à ses quartiers sans passer par le laboratoire, il avait l'esprit trop perturbé pour se concentrer sur des traductions de textes anciens. Il laissa la lumière éteinte et s'avança devant la baie vitrée. La nuit commençait à tomber sur Atlantis et les étoiles apparaissaient une par une. Ne surtout pas penser, faire le vide dans sa tête, contrôler et faire diminuer les douleurs à l'estomac. Il débuta un exercice de respiration que lui avait appris Teyla. La respiration purificatrice, comme elle disait. Se mettre en position debout, jambes ecartées. Inspirer lentement, profondément, complètement. Retenir l'air pendant 5 secondes environ. Expirer par à-coups, lèvres serrées comme pour siffler sans gonfler les joues.

Mais contrairement à d'autres soirs, l'exercice n'eut pas l'effet escompté. Rodney quitta précipitamment son poste d'observation et courut aux toilettes. Quelques minutes plus tard, après avoir rendu son repas du réveillon et sûrement tous ses repas de la semaine (1), Rodney s'aspergea le visage d'eau bien fraîche et se lava les dents. Il se regarda quelques instant dans le miroir.

- Tu as l'air si minable mon vieux. Tu as tué un homme, assume tes actes maintenant ! s'engueula t'il. Il va falloir vivre avec ce poids sur la conscience jusqu'à la fin de ta vie.

Il s'allongea sur son lit sans même avoir enlevé ses vêtements et ramena la couverture sur sa tête. Il avait froid, si froid.

oOo

Le lendemain matin, John, toujours sans se faire voir des autres, chercha Rodney. Il vérifia d'abord le mess puis le laboratoire. Pas de Rodney. Il se concentra sur la chambre du scientifique et s'y retrouva quelques secondes plus tard. Il le vit encore couché. Le soleil d'Atlantis venait de se lever et ce n'était pas habituel chez Rodney de se lever après le soleil. Mais le Rodney McKay que John avait connu n'était plus. Il était différent. Il s'avança et s'accroupit devant le lit. Il vit tout de suite qu'il y avait un problème. L'oreiller était trempé de sueur, Rodney tremblait, sa main serrait si fort la couverture que les phalanges étaient blanches.

- Rodney, ouvrez les yeux. C'est moi John.

John soupira. Il ne peut pas t'entendre ou te voir si tu n'es pas connecté. Rappelle toi ce que Janus a dit. C'est toi qui décide qui peut te voir ou non. Il ferma les yeux quelques secondes. C'est bon.

- Rodney, ouvrez les yeux. C'est John.

Son ami cligna plusieurs fois des paupières, mais la sueur qui coula dans ses yeux le brûla et il les referma immédiatement. Rodney gémit, essaya de parler mais le son de sa voix fut rauque, il toussa.

- Du calme Rodney. Je vais chercher de l'aide. Tenez bon.

Et John disparut.

oOo

Carson ferma les yeux et se massa les tempes. La soirée s'était terminée juste avant l'aurore et il n'était pas allé dormir. Il avait préféré rester de garde en cas d'indigestion ou de gueules de bois. Pendant son internat de médecine il avait souvent effectué ce genre de garde. Trop absorbé par ses études, il n'avait jamais vraiment eu de relations durables avec les femmes. Bien sûr, sur Atlantis il avait trouvé sa moitié, son âme soeur, sa confidente. Il sourit en l'imaginant dans son lit, épuisée après avoir dansé toute la soirée.

Il regarda son verre, l'aspirine était complètement dissoute. Il s'apprêtait à s'asseoir dans son fauteuil lorsque John surgit comme par miracle devant lui. Il étouffa un hurlement pour ne pas réveiller les quelques patients de l'infirmerie. Malheureusement, il lâcha son verre qui se brisa en tombant sur le sol. Il s'affala dans son fauteuil, sa main gauche s'agrippant l'accoudoir et sa main droite sur le coeur, recherchant son souffle.

- Carson, n'ayez pas peur, ce n'est que moi.

- N'ayez pas peur ? Oh my God. Vous voulez rire ? J'ai failli faire un arrêt cardiaque. Mais je croyais que ... Mais comment vous ...

- Les réponses aux questions viendront plus tard. Il y a plus urgent, Rodney est souffrant. Je crois que c'est grave.

Le médecin se releva rapidement, l'air inquiet.

- Qu'est ce qu'il a ?

- Je ne suis pas médecin. Ce que je peux dire, c'est qu'il a une forte fièvre.

- Ok. Carson prit sa sacoche. Allons-y.

- Moi je retourne immédiatement auprès de lui. On se retrouve là-bas. Au juste, ne dites à personne que vous m'avez vu. Il y a juste vous et Rodney qui êtes au courant de mon retour.

- D'accord, mais ... Trop tard. John avait disparu. Ils vont tous me rendre dingue, grommela Carson.

oOo

- Rodney, je suis là. Carson ne va pas tarder.

Mais le scientifique ne bougeait plus, c'est à peine s'il respirait. Pour John ce fut un véritable calvaire. Etre seulement spectateur, ne pas pouvoir l'aider, si au moins il savait quoi faire en cas de forte fièvre. Avec son pouvoir, il aurait élevé ou baissé la température de la pièce, il en était capable car il était Atlantis mais malheureusement il n'était pas médecin.

Il entendit la porte s'ouvrir, il recula pour laisser Carson s'occuper de son patient.

- Rodney ! Ouvrez les yeux. Merde, pas de réactions. Il est brûlant. Carson sortit un thermomètre auriculaire et prit sa température. Il vérifia son pouls. C'est pas bon, c'est pas bon, c'est pas bon. Il appuya sur sa radio et appela l'infirmier de garde. Coben, j'ai besoin d'une équipe médicale et d'un brancard dans la chambre du Docteur McKay. Immédiatement !

Il se tourna vers John.

- Allez dans la salle de bain et apportez moi des serviettes mouillées. Je dois faire baisser sa température rapidement.

- Je ne peux pas. Je suis comme un hologramme.

- Et merde.

Carson courut jusqu'à la salle de bain et revint quelques secondes plus tard avec des serviettes. Il enleva la couverture et déshabilla Rodney. Il ne lui laissa plus qu'un boxer.

- Qu'est-ce qu'il a ? demanda John, angoissé.

- La seul chose que je puisse dire pour l'instant c'est qu'il a de la fièvre, beaucoup de fièvre. Il a 40. Il est déshydraté.

- Docteur ?

- Ah Coben ! Il est hypotendu et déshydraté. Préparez une intraveineuse avec une poche de sérum physiologique et du glucose.

- Très bien Docteur Beckett. Docteur, juste avant qu'on arrive, à qui parliez vous ?

Carson leva discrètement les yeux vers John.

- A personne. Je pensais tout haut.

oOo

Carson se tourna vers son équipe médicale.

- Je vais veiller sur lui. C'est moi qui suis de garde jusqu'à midi, allez tous vous reposer. C'est un ordre. Il termina sa phrase par un clin d'oeil.

Il se retrouva seul quelques minutes plus tard et vérifia la température de Rodney. En se retournant, il sursauta. John se tenait juste derrière lui.

- Major ! Dans mon bureau tout de suite, murmura t'il.

- Maintenant, vous allez tout m'expliquer. John retraça tout son parcours, de sa mort jusqu'à ce matin. Je vois. Je suis content de vous revoir.

- Merci, moi aussi. Parlez moi de l'état de santé de Rodney. Qu'est-ce qu'il a ?

- Franchement, c'est un mystère. J'ai fait faire un bilan sanguin, aucun problème. Je pense plus à un choc psychologique et physiologique. Le corps réagit souvent de drôles de manières (2)

- Vous croyez que c'est de ma faute ?

- Je ne sais pas. Comment a t'il réagi quand il vous a vu ?

- Il est passé par toutes les émotions. Il a ri, ensuite il a été ému et pour finir en colère ... non presque froid.

- C'est vrai ? Pourtant il ne montre jamais ses émotions ...

- Pardon ? Quand j'étais en mission avec lui, toutes ses émotions se lisaient sur son visage.

- Mais c'était avant ...

- Avant quoi ?

- Avant ... qu'il tue Modulan. Il a changé ce jour là. J'aurais dû insister pour qu'il aille voir Kate. C'est de ma faute.

- Vous ne pouviez pas l'obliger.

- C'est de ma faute car je l'ai aidé à tuer ...

Il s'arrêta de parler quand il entendit Rodney tousser. Il sortit rapidement du bureau.

Il était allongé sur le côté.

- Rodney ? Comment vous sentez vous ?

- Carson ? Qu'est-ce que je fais là ?

- Je vous ai trouvé inconscient dans votre chambre avec une forte fièvre.

- Co... comment avez vous su ?

- C'est votre ange gardien qui m'a prévenu. Carson lui fit un clin d'oeil et regarda John. Et oui, je suis dans le secret des dieux.

Rodney tourna la tête et vit John.

- Merci John.

Il sourit et se rendormit aussitôt.

John et Carson s'éloignèrent.

- La dernière fois que je l'ai vu sourire, c'était ... il y a longtemps. Très très longtemps. Je crois que vous allez sauver son âme, John.

TBC.

Cette fois-çi chapitre plus long. Ouf. Mauvaise nouvelle, je pars en vacances pendant une semaine. Si j'ai beaucoups de reviews je taperais mon chapitre 6 samedi soir. Non je rigole (pas pour les vacances).

(1) BON APPETIT !

(2) Véridique. Après un choc psychologique je suis montée à 40, le médecin n'a rien trouvé.