Note : J'avais promis à Alhenorr d'updater la fic avant vendredi, je vais tenir ma promesse.

Disclaimer : Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.


Un chien, un chat, c'est un coeur avec du poil autour.

- Brigitte Bardot -

(1)


Chapitre 6

Carson sortit de son bureau pour vérifier l'état général de son plus fidèle patient. La fièvre était tombée et Rodney reprenait petit à petit conscience. Il ne fut pas étonné quand il vit John au pied du lit.

- Carson, ne dites rien. Je ne veux pas qu'il sache que je suis là.

Le médecin acquiesça.

- Bonjour Rodney, comment vous sentez vous ce matin ?

- C'est à vous de me le dire Carson. C'est vous le médecin, taquina Rodney.

- Bien, je vois que vous plaisantez, donc vous allez mieux.

- Physiquement oui, mais ... Rodney se mit à chuchoter. Vous avez vu Sheppard ?

- Oui, il m'a demandé de l'aide quand il vous a trouvé inconscient dans votre chambre.

- J'espère que vous ne lui avez rien dit à propos ...

- Non, c'est à vous de lui en parler.

- Il n'en saura rien.

Carson sentit le regard pesant de John.

- De quoi veut il parler ? demanda John.

- Hum ... bon je crois que je vais vous laisser vous reposer Rodney.

Carson alla dans son bureau. John s'y trouvait déjà.

- De quoi veut il parler ? redemanda John.

- Vous n'avez pas entendu ? Il ne veut rien vous dire.

- Alors vous me le direz.

- Sûrement pas.

Carson n'aimait pas le sourire que John affichait. Et il avait raison.

oOo

- 9 288 bouteilles sur un mur, j'en descend une, je fais tourner, il reste 9 287 bouteilles sur un mur. 9 287 bouteilles sur un mur, j'en ...

- Ca suffit ! hurla Carson.

Le pauvre n'en pouvait plus. Il avait tout essayé, les boules Quies, la tête sous l'oreiller. Rien. Le pire, c'était qu'il était le seul à l'entendre.

- Vous êtes prêt à tout me dire ?

- Pitié, je ne peux pas, j'ai promis de ...

- 9 287 bouteilles sur un mur, j'en descend une, je fais ...

- D'accord, d'accord. Vous l'aurez voulu.

- Quel est ce secret ?

Carson s'assit sur son lit et prit une grande inspiration.

- Cela concerne la mort de Modulan.

- ...

oOo Flash back oOo

- Rodney ? Doucement. Tout va bien, j'ai extrait la balle, elle n'a pas fait de dommages.

- Comment va Elisabeth ?

- C'était plus sérieux. Je ne sais pas si elle passera la nuit. Mais c'est une battante ...

Après quelques minutes de silence, Carson continua.

- Rodney ... J'ai une mauvaise nouvelle ... le Major Sheppard ... Il est ...

- Oui, je sais. Juste avant que les infirmiers m'emmènent, j'ai vu que vous recouvriez son corps d'un drap.

Rodney ferma les yeux. Quand il les rouvrit quelques secondes plus tard, il vit Carson le visage inondé de larmes.

- Je suis tellement fatigué ... pourquoi lui ... c'était quelqu'un de bien ... pourquoi tant de morts autour de moi ... je n'en peux plus ...

- J'aurai dû mourir à sa place ...

- Non, non, non, Rodney, ne dites pas ça. Personne n'aurait dû mourir aujourd'hui.

Un mois plus tard sur le Daedalus

Rodney se trouvait dans ses quartiers provisoires. Quelqu'un frappa à sa porte.

- Entrez, dit-il d'une voix terne.

Carson entra et ferma la porte derrière lui. Il vint s'asseoir sur le lit à côté de son ami.

- Vous tenez le coup ?

- Est-ce que je tiens le coup ? Rodney sourit tristement. C'est un cauchemar, un véritable cauchemar. Le monde s'est écroulé et le pire c'est que je n'arrive plus à ressentir la moindre émotion. Plus de tristesse, plus de joie, plus rien.

- C'est vrai ?

- Pas vraiment, il ne m'en reste plus qu'une seule. La colère. Elle occupe tout mon coeur, mon esprit.

- Quelle genre de colère ? Et contre qui ?

- Contre John, parce qu'il m'a protégé et qu'il a pris la balle à ma place. Contre les anciens qu'ils ne lui ont pas proposé l'ascension. Contre Modulan, ce type ne mérite pas de vivre. Et surtout contre moi car je n'ai jamais dit à John qu'il était mon ami.

- Il le savait. Sinon, vous n'auriez pas eu ça. On donne le drapeau à un membre de la famille ou à un ami.

Rodney serra le drapeau contre lui. Il l'avait reçu pendant l'enterrement.

- Le seul moyen d'évacuer cette colère est de me venger. Carson, j'ai besoin de vous. Vous allez m'aider à tuer Modulan.

Carson fut choqué par la demande de Rodney. Mais il le comprenait. Lui aussi voulait que le Major soit vengé. Le sang par le sang.

Six mois plus tard - Atlantis

- Carson, je suis prêt. Teyla m'a appris toutes les techniques de combat. Je suis maintenant un pro du tir. C'est pour ce soir.

Carson fronça les sourcils.

- Vous en êtes sûr ?

- Oui. Cela fait six mois que je me prépare. Vous m'aviez promis ...

- Oui, mais j'ai peur pour vous.

- Ne vous inquiétez pas. Je fais juste un aller retour.

Carson prit peur. Ce n'était plus le scientifique maladroit qu'il avait connu. Il ressemblait de plus en plus au Major Sheppard.

Le soir même.

- Messieurs, un petit café ?

- Merci Docteur. Vous prenez bien soin de nous.

- Normal, c'est mon métier. Je ne fais pas que des piqûres. Alors ? C'est calme ?

- Oui, comme d'habitude. En plus, il n'y a pas d'équipes à l'extérieur. Et vous ? Que faites vous encore debout à cette heure-ci ?

- Un peu d'insomnie.

- Vous devriez ... prendre ... un ... somnif ...

Les deux gardes s'écroulèrent.

- C'est bon Rodney, ils sont KO. Vous pouvez venir.

- Composez l'adresse sur le cadran.

Pendant que la porte s'activait, Carson regarda son ami dans la salle d'embarquement. Il était en tenue de combat et maquillé pour passer inaperçu au milieu de la végétation.

- Rodney, vous n'êtes pas obligé ...

- J'ai laissé une lettre à Elisabeth au cas où je ne revienne pas. Merci pour tout Carson.

Et il passa la porte.

Arrivé sur Pandora, Rodney courut en direction des bois. Les villageois avaient sûrement entendu la porte s'ouvrir. Il devait se planquer jusqu'à ce que la nuit tombe. Il ne savait pas comment allaient se dérouler les choses. Est-ce qu'il pouvait tuer un homme de sang froid ? Il ne se reconnaissait même plus. L'instinct, pensa t'il. Tu verras le moment venu.

Pendant l'heure qui suivit, il repensa à la dernière vraie conversation qu'il avait eu avec le Major.

- Bonne nuit Major Sheppard.

- Rodney ?

- Quoi ?

- Vous m'appelez toujours par mon grade ou mon nom, jamais par mon prénom. Vous savez, mes amis m'appelle John.

- Je sais. Bonne nuit Major.

C'était il y a presque huit mois. Tout ça pour ne pas montrer ses sentiments, ne pas s'attacher, ne pas souffrir quand ... finalement malgré toute la distance qu'il avait pu mettre, il souffrait. Enormément.

Soudain, un bruit le mit en alerte. Quelqu'un approchait. Quelque chance, Modulan. Toute la rage de Rodney envahit son corps. Il se jeta violemment sur lui, le plaqua au sol et lui mit le canon du beretta sur le front.

- Un cri et vous êtes mort.

- Qui êtes vous ?

- Oh. Vous me décevez. Je suis le Docteur Rodney McKay. Souvenez vous, il y a huit mois. Vous avez voulu m'abattre, mais vous avez tué le Major Sheppard. Très grosse erreur.

- Et vous venez pour quoi ? Vous venger ?

- Oui, en vous tuant.

- Qu'attendez vous ? ricana Modulan. Vous n'aurez jamais le cran. C'est facile d'imaginer, mais de le faire c'est autre chose ...

En plein dans le mille. Rodney avait le doigt sur la gachette, mais une force invisible l'empêchait d'appuyer. Cette force invisible était surtout sa conscience. Jamais il n'avait tué un homme. Un wraith d'accord, mais les wraiths n'étaient pas humains.

Modulan profita de ces quelques instants de réflexions pour reprendre le dessus. Un coup de poing bien placé et Rodney se retrouva à terre. Modulan tenait maintenant son beretta.

- Adieu Docteur McKay, passez le bonjour au Major de ma part.

Un coup de feu retentit.

Rodney avait éloigné l'arme de sa tête avec sa main gauche et avec sa main droite avait sorti la propre arme de John, cachée sous sa veste. L'effet de surprise. Une balle en plein coeur.

Rodney regarda Modulan droit dans les yeux. Il put y voir la vie quitter lentement son corps. Il avait le même regard que John le jour où ...

Rodney se releva, jeta un dernier regard sur l'homme qu'il venait de tuer et se dirigea vers la porte des étoiles. Tel un robot, il entra l'adresse d'Atlantis, composa son code d'identification et passa la porte. De l'autre côté Elisabeth l'attendait avec quatre hommes armés. Son visage était sévère, elle hurlait mais Rodney ne l'entendait pas. Il avait l'impression d'être vide, un vase vide. Le temps s'était arrêté, il était mort. Il n'avait plus d'âme, plus de coeur, plus de pensées. Vide, vide, vide. Tout était fini.

oOo

- Elisabeth l'a mis aux arrêts et les gardes nous ont emmenés en salle d'isolement. Toute la nuit, Rodney a vomi. Je vous jure John, toute la nuit. Ensuite, il y a eut la commission d'enquête, le jugement sur Terre, et le retour sur Atlantis.

- Pourquoi ce devait être un secret ?

- Parce qu'il pense qu'il n'a pas assuré. Il a faillit se faire tuer, et ensuite il a été malade.

- La première fois que j'ai tué quelqu'un, le soir j'ai pleuré comme un enfant. C'est très dur d'ôter la vie. Je l'ai toujours fait en légitime défense. Je ne peux pas abattre de sang froid, rappelez vous Kolya sur la planète ... je ne me rappelle plus de son nom ... bon bref, il était à terre, j'aurai pu appuyer sur la détente mais je l'ai laissé en vie. C'est ce qui nous différencie des monstres. Je parlerai à Rodney.

- Attendez un peu avant de lui parler de tout ça.

- Pas de problème.

oOo

Quelques semaines plus tard

Rodney se trouvait en salle d'embarquement quand la porte s'activa.

- Ouverture extérieure de la porte !

- Avons nous une équipe dehors ? demanda Elisabeth.

- Oui, SGA3 et SGA5. Attendez, c'est étrange, nous recevons des données.

- D'où viennent-elle ? demanda Rodney.

- Je ne connaîs pas cette adresse.

- Rod ... Rodney ... John venait d'apparaître devant Rodney, l'image était trouble. Coupez tout. C'est un virus ... informatique. Aidez ... moi ...

- Désactivez la porte ! C'est un virus,hurla Rodney.

Comme le technicien ne bougeait pas, il le poussa sur le côté et désactiva lui même la porte.

Il se releva et regarda tout autour de lui.

- John ! John ! Où êtes vous ? Répondez moi ? Vous allez bien ? Répondez moi bon sang !

- Rodney ? Ca va ? s'inquiéta Elisabeth.

- Non. J'ai peur que le virus est fait du mal à John.

- Euh ... Rodney ... John est mort depuis plus de deux ans.

- Non, il est vivant ! Rodney tremblait.

- D'accord, asseyez vous. Nous allons analyser ces données et retrouver John.

Elle retourna à son bureau.

- Kate ? C'est Elisabeth. Vous pouvez venir rapidement dans la salle de la porte, je crois que nous avons un très gros problème.

TBC.

(1) Cette citation est tellement vrai. Un coeur énorme qui malheureusement n'est pas éternel. Mon petit Harley, j'espère que dans ta prochaine vie tu donneras autant d'amour à tes maîtres que tu nous en as donné pendant ces quinze ans. Je te dédis ce chapitre mon petit amour de chien. (Même si Harley n'était pas à moi mais à ma soeur, je tenais à lui rendre hommage, il a vécu très heureux)