Note : Nous sommes le 18 avril 2006. Bon anniversaire David Hewlett.

Disclaimer : Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.


Chapitre 11

Sa tête le faisait souffrir, son dos aussi, ses côtes aussi. Finalement, il avait mal de partout. Il entendait son coeur battre. Hein ? Il ne comprenait pas. Avec sa main droite, il se tenait les côtes, et il pouvait sentir sous ses doigts les battements de son coeur. Ils n'avaient pas le même rythme que les battements qu'il percevait dans ses oreilles. Il y avait un décalage.

Et puis quelqu'un lui tenait la main gauche. Ok. Quelqu'un est avec moi. C'est son coeur que j'entends. Il était assis contre quelqu'un. Qui ? Elisabeth ? Carson ? Kolya ? Beurk non ! Reprends toi Rodney. Ouvres les yeux. Ils étaient lourds, très lourds. Il réussit quand même à les entrouvrir. Alors, je vois des pieds, un uniforme, une main. Il fronça les sourcils. Cette main, c'est une main d'homme. Soudain, un souvenir lui revint en mémoire. Juste avant de mourir, John avait attrapé sa main.Toute la peine qu'il avait ressenti ce jour là remonta à la surface. Il ne put empêcher quelques larmes de couler. Leves la tête. Il faut que tu vois qui c'est ? Mais la douleur dans la nuque fut si intense qu'il perdit connaissance.

Il entendit des voix, ils devaient être au moins cinq ou six. Quelqu'un l'extirpa de la douce chaleur de son protecteur pour l'allonger sur un sol froid. On lui demanda d'ouvrir les yeux. Non, trop dur. Laissez moi partir. On lui mit quelque chose autour du coup. Un collier ? Non trop gros. Une minerve bien sûr. Pour protéger les cervicales. Il avait envie d'hurler. Où est la morphine ? J'ai mal ! Ils le roulèrent sur le côté et il sentit qu'on glissait une planche sous son dos. Le brancard. Enfin. Une piqûre dans le bras. Merci mon Dieu, la fée morphine. On l'attacha. Aie ! Ne serrez pas si fort ! Et ce brouhaha. Il n'arrivait à reconnaître aucune voix. Taisez vous. Taisez vous. Et comme sortie tout droit d'un brouillard la voix de John.

- Ca va aller Rodney. Ils vont vous soigner.

On le souleva de terre. Le voyage vers l'infirmerie fut un vrai calvaire. Je vais vomir ! Ne me balançez pas comme ça ! Il ouvrit quelques secondes les yeux. Des plafonds, des plafonds et encore des plafonds. Faudrait penser à repeindre les plafonds. Il vit Elisabeth, ses traits étaient tirés. Normal, elle avait passé une rude journée. Et puis John. John toujours présent, son meilleur ami, son modèle, son héros. Il l'avait tant admiré quand il était vivant. Il avait toujours voulu lui ressembler. Etre courageux, drôle, séduisant, loyal. A sa mort, Rodney l'avait un peu copié. Il avait tant souffert de ne pas lui avoir dit combien il l'appréciait. La mort l'avait fauché bien trop tôt. Regardez moi John, regardez moi. Mais le Major regardait droit devant lui. Rodney ferma les yeux. Quelqu'un lui prit la main. Merci Elisabeth. (1)

oOo

Avant même d'ouvrir les yeux, Rodney sentit une présence à ses côtés. Il était bien, n'avait presque plus mal, il était serein. Sûrement encore un reste de morphine. Bon, on ouvre un oeil, puis le deuxième. Ca va, la lumière n'est pas trop forte. Il regarda l'homme endormi sur la chaise. John avait dû sentir qu'on l'observait. Il se réveilla.

- Hey, mon pote.

- Hey, John.

- Vous allez mieux ?

- Pour l'instant oui. J'ai une question.

- Oui ?

- Comment pouvez vous dormir ?

John leva un sourcil.

- Vous vouliez que je reste éveillé ?

- Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Pourquoi dormir alors que vous ... vous ...

- Vous quoi ?

- Vous n'êtes pas vraiment là.

- ...

- Du moins, vous êtes juste une représentation holographique. Vous n'avez pas de corps. Donc normalement vous ne devriez pas être fatigué physiquement.

John sourit.

- Rodney. De quoi vous rappelez vous après la bagarre avec Kolya ?

- Kolya ! Où est-ce qu'il est ?

- Je vous répondrais plus tard. De quoi vous rappelez vous ?

- Je me suis réveillé sur le balcon, quelqu'un était avec moi.

- Vous savez qui est-ce ?

- Non. J'ai seulement pu voir sa main.

- Comme celle ci ?

- Oui. Comme ... Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu ...

Le moniteur cardiaque s'affola. John s'affola aussi. Il saisit la main de son ami.

- Du calme Rodney. Je suis là.

Le scientifique regarda cette main comme si c'était la plus belle création de la galaxie.

- Vous êtes ... vous êtes ...

Rodney posa son autre main sur le torse du militaire pour sentir le coeur battre sous sa paume.

- Oui, je suis de retour parmi les vivants.

Il agrippa le Major par le col de la veste et le serra contre lui. John se laissa faire. Il y a deux ans, Rodney avait perdu un coéquipier. Maintenant, il retrouvait un ami.

TBC.

(1) Ce paragraphe, c'était le point de vue de Rodney. Prochain chapitre, le point de vue de John.