Me revoilà avec un petit OS. Je n'en suis pas complètement satisfaite, mais je crois que l'essentiel est quand même là, dans ces quelques phrases écrites d'une traite.

C'est un cri du cœur de Harry, toutes ces paroles qui le rongent, et qu'il aimerait lancer à sa mère … Si seulement elle pouvait l'entendre …

Je te déteste, maman !

Toi, maman, qui n'es plus là, comme je te déteste !

Je te déteste de ne pas pouvoir te voir, de ne pas pouvoir t'avoir.

Je te déteste pour ne pas entendre ta voix, t'écouter me parler.

Je te déteste pour ta trop longue absence, faite de désespérance.

Je te déteste pour ce vide que tu as créé en moi. Pour ce manque qui ne se comble pas.

Je te déteste pour ces anniversaires sans joie, pour ces nuits de cauchemars angoissantes, pour ces peurs qui ne se calment pas, pour ces conseils que je n'aurais jamais.

Je te déteste pour tous ces mots qui sont en moi et qui ne sortent pas. Je te déteste pour tous ces maux qui me rongent et qui ne guériront pas.

Je te déteste de devoir imaginer à quoi tu ressemblais. Je te déteste de devoir quémander à d'autres un amour que personne d'autre à part toi ne peut me donner.

Je te déteste de m'avoir laissé désirer avoir une autre mère que toi, maman. D'avoir apprécié la chaleur de Molly Weasley, d'avoir admiré la beauté de Narcissa Malfoy, d'avoir même espéré de la tendresse de Pétunia Dursley.

Je te déteste pour cette culpabilité qui m'étreint quand je me prends à envier les autres d'avoir leur mère, eux. Même si elles ne les aiment pas. Ou trop. Ou mal.

Je te déteste de n'avoir pas pu te rendre jalouse en aimant une fille, qui n'aurait jamais été aussi bien que toi.

Je te déteste de n'avoir pas pu te rendre fière, de n'avoir pas pu t'inquiéter malgré moi, de n'avoir pas pu te faire rire et pleurer tour à tour.

Je te déteste d'être si égoïste ! Je te déteste d'être partie sans même me laisser le choix de te suivre.

Je te déteste tant de m'avoir abandonné, de m'avoir laissé derrière toi. Je ne pouvais pas te suivre, j'étais trop petit !

Trop petit, maman, pour comprendre. Ce qui m'arrivait. Trop petit, maman, pour apprendre. A vivre sans toi. Trop petit, maman, pour me rappeler. Me rappeler ton amour.

Et je suis là, à crier, à pleurer, à te haïr, du plus fort que je peux ! Et je suis là, seul, vide, déchiré, à vivre sans comprendre ! Et je suis là, à ne pas savoir quoi faire de tous ses sentiments que tous les enfants du monde destinent à leur maman, et que je ne destine qu'au néant.

Je te déteste, maman, de ne pas m'avoir laissé le temps de grandir, de partir. Et puis, peut-être, de revenir. Parce que, tu sais, maman, même si on s'était disputé, même si on s'était détesté, je serais revenu. Parce qu'au fond, maman, tu aurais toujours été ma mère.

Mais tu n'es pas là ! Et d'aussi fort que je hurle, tu ne m'entendras pas ! Parce que tu es partie pour me laisser vivre, moi, qui ne peux pas vivre sans toi, mais qui n'ai pas le choix.

J'attends comme une délivrance le jour où enfin, je te rejoindrais. Et là, maman, crois-moi, je te dirais à quel point je te déteste, à quel point tu m'as fait du mal ! Je te dirais que je n'ai pas vécu, juste survécu ; parce qu'une vie sans toi, maman, ce n'est pas vraiment une vie, tu sais.

Toi, maman, qui n'es pas là, comme je t'aime !