Bonjour à vous chers lecteurs !
Tout d'abord, je voulais vous remercier pour votre présence. J'espère que ce que je vous propose vous plait et j'ai bien bien hâte de vous faire découvrir la suite.
En ce qui concerne l'avancée : je vous ai publié tous mes chapitres qui sont également disponibles sur Wattpad, j'ai actuellement jusqu'au chapitre 18 de rédigé et quasi prêt à être publié, le reste de l'aventure est en cours de construction.
Je vais essayer de me tenir à un rythme de publication de un chapitre par semaine, mais je suis sur le point de déménager alors j'espère ne pas être trop prise.
N'hésitez pas à me laisser vos avis sur mes publications, c'est toujours utile pour moi de savoir comment le public perçoit ce que je crée.
Merci à vous et bonne lecture
:D
Chapitre 11 – Instants gênants
Ils avaient franchi la lisière de la forêt depuis une bonne heure à présent, et à part quelques commentaires sur leur itinéraire et des mises en garde sur les potentiels dangers environnants, les deux aventuriers n'avaient eu aucun échange. Le Caporal était en tête et avançait à vive allure.
Mikasa doutait sur l'intérêt de cette mission et commençait à s'ennuyer fortement lorsque le Caporal se figea sur place avant de tourner des talons pour lui faire face.
- On prend deux minutes de pause et on s'envoi en l'air, annonça-t-il en adressant un clin d'œil à la jeune femme.
Le cœur de Mikasa cessa instantanément de battre et sa mâchoire inférieure se détacha. Cependant, ses cordes vocales étaient totalement paralysées par cette annonce. Devant ce spectacle, Livaï explosa d'un rire franc, ce qui finit de perturber la jeune femme.
Il est capable de rire, première nouvelle...
- Relax, Ackerman. On va travailler un peu ta force, cet arbre est parfait pour qu'on y grimpe.
- J-je... vous auriez pu dire ça tout suite... prononça-t-elle en affichant une moue boudeuse. Elle avait honte d'avoir été prise au piège de cet imbécile de Caporal.
- Et rater la tête que t'as fait ?! Jamais !
Ils déposèrent leurs affaires au pied de l'arbre et effectuèrent quelques étirements avant de se place côte à côte devant le tronc. Mikasa leva les yeux, l'arbre devait bien faire dans les vingt mètres de haut. Elle évalua le chemin à parcourir, tentant de repérer à l'avance sur quelle branche elle pouvait prendre appui. Ses mains se mirent à trembler, malgré la reprise des entraînements Mikasa doutait de ses capacités.
- Ça te dit de rendre ça plus intéressant Ackerman ?
Elle redoutait ce que l'esprit tordu de son Caporal allait bien pouvoir pondre. Elle observa le visage de celui-ci : il était subtile, mais si on y prêtait attention on pouvait distinguer un léger sourire vicieux soulever le coin de ses lèvres.
- Une course ? Avec une récompense à l'arrivée évidemment.
- Faut voir... Quel genre de récompense ? demanda t-elle, de plus en plus inquiète.
- Le perdant installe le campement ce soir ?
- Ok, accepta-t-elle, rassurée qu'il ne s'agisse pas d'une proposition abracadabrantesque.
Ils se mirent en position, mains plaquées contre le tronc, Mikasa ne put s'empêcher de penser que le chemin allait être plus long pour son concurrent de petite taille. Le Caporal donna le top départ et ils bondirent tout deux sur les branches les plus basses. Mikasa s'agrippa fermement, accrocha ses jambes et se hissa sur la première ramure. Elle était concentrée sur son chemin, elle avançait comme avec des œillères pour ne pas se laisser déstabiliser par la présence de son adversaire. Les premiers mètres furent rudes pour ses muscles, plus particulièrement son bras gauche qui n'était pas encore complètement remis de ses blessures. Elle prenait soin de contrôler sa respiration afin de ne pas s'essouffler au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de la cime. Plus elle escaladait et plus les branches s'affinaient, rendant la stabilité de plus en plus complexe et l'ascension périlleuse.
Arrivée en haut, elle réalisa qu'elle avait largement devancé son supérieur, ce qui ne la rendit pas peu fière. Il se hissa enfin au sommet et se positionna sur la branche où se trouvait la brune. L'espace était étriqué, si bien que les deux soldats étaient quasiment collés l'un à l'autre.
- Sourit pas comme ça, gamine. T'as eu d'la chance c'est tout.
- Si vous le dites...
- Une branche à la con s'est cassée sous mon pied droit, j'ai failli me casser la gueule !
Elle ne répondit pas, le visage boudeur du Caporal suffisait à la satisfaire, elle n'avait pas besoin d'insister davantage. Elle laissa ses yeux glisser sur le paysage qui s'offrait à eux : des feuilles, à perte de vue. Ils étaient entourés de dizaines, de centaines d'arbres baignés dans le soleil.
Une nuée d'oiseau s'envola soudain, faisant naitre un large sourire sur son visage. C'était comme si elle redécouvrait la beauté du monde.
- Magnifique, murmura-t-elle.
- Magnifique, confirma le Caporal, à la différence près que ce n'était pas du paysage dont il parlait.
Il avait les yeux rivés sur le visage de la jeune femme. Ses yeux brillants, son sourire franc, la brise qui faisait virevolter ses cheveux... il était fasciné, incapable bien malgré lui de détourner le regard. Lorsqu'elle se tourna vers lui, il fut brutalement sortit de sa contemplation, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Dans un réflexe des plus rapide, Mikasa attrapa le Caporal par le bras et l'attira vers elle. Une fois stabilisés, les deux soldats restèrent une seconde à se regarder droit dans les yeux avant de s'éloigner simultanément.
- On devrait peut-être redescendre ? suggéra la jeune femme, gênée.
- Ouais, faut qu'on trouve un endroit où poser le camp, répondit son supérieur sur un ton légèrement amer.
Ils continuèrent donc leur chemin dans le silence le plus complet, jusqu'à trouver une clairière offrant un espace bucolique des plus charmant et où circulait un ruisseau.
- Parfait, déclara Livaï. Bon... je suppose que je monte le camp.
- Je peux vous aider.
- Non, un accord est un accord, j'ai perdu : je monte le camp.
Mikasa déposa son sac à dos aux pieds du Caporal et s'installa sur un rocher. Elle préférait ne pas le regarder travailler, de peur que cela ne l'énerve ou le gêne. Elle porta donc son regard sur l'eau qui coulait paisiblement et laissa le clapotis envahir ses tympans.
Après un repas frugal et quelques banalités échangées autour d'un feu de camp, les deux soldats s'étaient installés dans leurs sacs de couchage pour la nuit. Mikasa avait proposé de prendre le premier tour de garde car le sommeil tardait à se faire ressentir. La Caporal avait accepté et dormait paisiblement à quelques mètres d'elle. Elle était vigilante aux bruits environnants, mais savait que le risque qu'un ennemi ou titan débarque était très faible. En effet, l'Ile avait été officiellement débarrassée de ces créatures humanoïdes et, dans l'éventualité où certains auraient échappé à l'éradication, ils n'étaient de toutes façons pas actifs la nuit et les soldats avaient pris soin d'éteindre leur feu assez rapidement après le repas.
Quelques heures plus tard, Mikasa avait réveillé son supérieur pour pouvoir dormir à son tour. Cela faisait un petit moment maintenant qu'elle était dans les bras de Morphée lorsque Livaï entendit sa respiration s'accentuer et s'accélérer. Il l'observa tandis qu'elle s'agitait de plus en plus. Il l'entendit grommeler avant de carrément se réveiller en hurlant de toutes ses forces, le regard terrifié.
Il s'approcha et la soldate eu un mouvement de surprise, comme si elle venait de réaliser qu'elle n'était plus dans le décor de son sommeil. Elle posa ses yeux sur le Caporal dont l'expression témoignait de son inquiétude. Elle se sentit obligée de se justifier, toujours haletante :
- Veuillez m'excuser Caporal, un cauchemar.
- Tu vois Jäger mourir, j'me souviens.
- Je suis épuisée, répondit-elle en baissant la tête, j'en peux plus Caporal.
Elle entoura ses jambes de ses bras et enfouit son visage dans ses genoux afin de se calmer.
- On pourrait pourtant croire que tu es habituée à t'inquiéter pour cet imbécile...
- C'est vrai, je me suis occupée d'Eren toute ma vie. Je l'ai surveillé, empêché de faire des bêtises, aidé quand il les faisait quand même - et croyez moi il y en à eu un paquet... Mais... Au moins je l'avais toujours sous les yeux. Je n'ai jamais été séparée de lui de cette manière. Pas depuis ce jour, après son procès, où vous l'aviez emmené au château afin d'étudier ses capacités. Il m'avait été arraché. Mais là... il est parti de son plein gré. Et je... Je ne sais même pas s'il est vivant.
Sa voix s'était brisée sur les derniers mots.
- Il est en vie gamine, j'en suis persuadé.
À ces mots, Mikasa releva la tête afin de tourner son regard vers son voisin.
- Qu'est-ce qui vous fait être aussi catégorique ? Est-ce que j'ignore quelque chose ?
- Non, c'est juste logique. Si nos ennemis avaient capturé Jäger, alors ils nous auraient attaqués.
- On a Armin avec nous, ils en ont peut-être peur.
Le Caporal balaya cette idée d'un geste de la main.
- Le Colossal est balaise, c'est clair. Mais loin d'être suffisant. Non, s'ils savaient que Eren n'était plus dans nos rangs, ils nous auraient déjà assiégés.
- Si vous le dites...
- Crois-moi gamine, ton p'tit ami est vivant.
Mikasa allait répondre quand le Caporal reprit en utilisant une voix ridicule et en grimaçant :
- "Eren n'est pas mon ptit ami" bla, bla, bla... À d'autres, pitié !
- Vous vous moquez ?
- Tu répètes ça comme un mantra, t'es ridicule Ackerman, rétorqua-t-il en levant les yeux au ciel.
- Je répète ça comme une vérité !
Elle se rallongea, croisant les bras sur sa poitrine, manifestement vexée.
- Eren est mon frère. Et c'est déjà bien suffisant.
Le Caporal hésita une seconde, mais décida de profiter de leur pacte pour titiller un peu la jeune femme et en savoir davantage sur cette relation qui l'intriguait tant :
- Tu vas vraiment me faire croire que...
- Que quoi ? répondit-elle sèchement.
- Toi et Jäger, vous avez jamais...
Elle s'assit d'un bond, la bouche ouverte en un air outré :
- Quoi ?! Nan mais ça va pas ?! Combien de fois dois-je vous le dire ? Eren est ma famille !
- Ouais enfin... Pas génétiquement... dit-il d'une voix suave qui surprit la jeune femme.
- Je ne vois pas ce que ça change. C'est... NON !
- Hum... j'aurais parié sur le contraire, déclara-t-il nonchalamment en se rallongeant, les bras derrière la tête.
Mikasa resta assise à le regarder du coin de l'œil. Il avait touché une corde sensible et il jubilait. Il jouait avec elle et elle prit cela comme un défi.
Ça vous amuse, hein. Rira bien qui rira le dernier ! Après tout, moi aussi je peux jouer à ça, et puis j'ai le droit d'en savoir un peu plus sur vous...
- Et vous Caporal ?
- Quoi moi ? Est-ce que je couche avec Jäger ?
- Non... C'est pas... bredouilla-t-elle.
Le soldat s'esclaffa devant la gêne de la brune, en effet ça l'amusait beaucoup !
- J'déconne, fais pas cette tête. Et j't'ai dit de m'appeler Livaï.
- Mouais... Vous vous m'appeler toujours "Ackerman" je vous ferais remarquer...
- OK, tu marques un point... Mi-ka-sa !
Elle fit la moue, il la narguait et elle voulait le mettre aussi mal à l'aise qu'elle ne l'était.
- Alors, Livaï, il y a-t-il quelqu'un dans votre vie ? Quelqu'un d'important je veux dire ?
Il haussa un sourcil : qu'est-ce que tu m'fais, gamine ? Et comme il ne répondait pas, elle renchérit :
- Une certaine Major du Bataillon d'exploration par exemple ?
- Tss, tu dis vraiment d'la merde...
- Vraiment ? Il y a pas mal de rumeurs qui circulent à votre sujet pourtant...
Il se rassit d'un bond alors que ses yeux s'écarquillèrent :
- Quoi ?! Vous pensez que j'me tapes la folle dingue ?!
Bingo !
- C'est pas si incohérent que ça, répondit-elle en haussant les épaules. Vous êtes souvent ensemble, vous vous connaissez depuis longtemps et... Elle est vraiment très belle.
- Tss, déconne pas Mikasa, elle est pas du tout mon genre.
- Oh... Vous êtes pourtant mignons tous les deux, vous formeriez un joli couple.
- La ferme, Ackerman ! dit-il en se rallongeant. Je vais te botter l'cul ça te passera l'envie de m'imaginer dans les bras d'la bigleuse.
- Je croyais pourtant que ce qu'on se disait ici devait rester entre nous, Livaï ?
- J'ai pas dit que j'allais attendre qu'on soit rentrés, j'te botte le cul en bonne et due forme demain au levé du jour !
- Si vous le dites. N'empêche que vous avez pas répondu à ma question.
Il arqua un sourcil tout en tournant son regard vers elle.
- Il n'y a personne dans votre cœur, monsieur ?
- Non, pas l'temps pour ces conneries, répondit-il sèchement.
Il observa la jeune femme, avait-elle l'air déçue ou juste triste pour lui ? Il n'aurait su le dire. Elle se rallongea et il sembla évident que la discussion était arrivée à son terme. Malgré la gêne partagée, il était quand même satisfait de la tournure de cette conversation : 1) il savait maintenant que Mikasa n'était pas amoureuse de son frère, ou au minimum n'en avait pas conscience ; 2) elle s'était sincèrement intéressée à lui, ce qui lui fit relever un coin de lèvre tout en s'endormant.
