Le jour où Katie à atteri dans la vie de Joey marquait justement la fin de sa 3e semaine d'exclusion.
Contrairement aux esperances de la majorité , il était toujous plus ou moins en vie, subsistant comme il pouvait avec ce qu'il réussissait à glaner ça et là. Privé de ressources en la personne de sa mere, il était désormais obligé de vendre le peu qu'il possédait pour pouvoir se procurer sa dose quotidienne de came malpropre qui elle, contrairement à ses revenus, ne cessait de croitre.
Quand il n'avait plus eu suffisament d'objet de valeur à dilapider, il avait commencer à voler. Le principe était simple: la nuit tombée, il entrait par effraction dans le cabinet d'un medecin ou d'un vétérinaire, on se servait et on revendait le tout à un dealer. Parfois, quand le manque était trop fort ou les temps particulierement durs, il en profitait pour se servir lui même avant de revendre les produits.
C'était de la mort en barre, il le savait. S'injecter des calmants distillés pour des boeufs ou des chevaux, même en prenant soin de limiter les doses, c'était comme s'injecter du vinaigre directement dans les veines. Il pouvait clapser sec à chacune de ces piqures, il en était conscient, mais quand le manque vous controle, il n'y a plus rien que l'on ne ferait pas pour se soulager, quitte à signer son propre arret de mort.
Et au fond, n'étais ce pas ce qu'il esperait secretement? Une mort rapide, efficace, le poison qui vous remonte directement au coeur et tourne définitivement l'alimentation sur off...
Mais une fois de plus, la mort n'avait pas été de la partie la nuit derniere, quand il avait braqué ce petit cabinet de la zone industrielle. Il était dans un tel état de fébrilité pourtant, qu'il lui avait fallu s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à forcer la serrure, et qu'une bonne partie des flacons avaient fini au sol, incapable de tenir dans ses mains agitées de tremblement incontrolables. Le manque. La fatigue. L'organisme qui lutte, qui se révulse pour expluser le poison, mais qui en même temps hurle et se débat pour qu'on perce de nouveau une veine, pour qu'on injecte une derniere fois dans le tourbillon du sang le liquide saint qui enfin mettra fin aux souffrances.
Il était dans un tel état qu'il aurait esperé mourir sur place, dans ce cabinet au carelage vert sordide, l'aiguille plantée dans son bras qui avait depuis longtemps viré au gris. On l'aurait trouvé, au matin, on l'aurait enterrée, sa mere aurait peu etre pleuré un peu, son pere aurait peut etre fait le déplacement pour l'occasion, mais au fond, tous deux auraient été soulagés, et la vie de tout le monde aurait été grandement facilitée.
C'est probablement ce qui se serait passé s'il avait eu les moyens de s'injecter une vraie dose. De véritable drogue. Pure.
Mais il avait du se contenter de quelques amphetamines et d'une généreuse dose d'antidépresseur. Suffisant pour achever un homme, mais son organisme à lui était habituée à plus sérieux depuis trop longtemps pour s'en formaliser.
TBC.
