V.cherche F désespérément.
RAR
Sinwen Periedhel : Petite goulue, va ! Il ne me faut pas un rien de temps pour écrire un chapitre à moi, surtout à le relire ! J'espère que celui-ci sera à la hauteur de tes espérances.
Lunécume : Merci pour ton enthousiasme. Voldy peut avoir plein de noms différents, surtout quand Sev' commence à en avoir plus que marre. Mais l'idée n'est pas de moi mais de Miss Kaede. Pôv Mione, certes, mais pas dans le sens où tu le penses…
Philoso : Bonjour, toi !Et voui ! Une petite fic juste pour le délire ! Le baby de Voldy… la suite ? Pôv gosse ! Le réalisme, je l'ai mis dans mon autre fic.
Rebecca Black : Pourquoi tout de suite tirer des conclusions hâtives ! J'adore les fics qui me surprennent. Alors j'essaie d'en faire autant… en espérant t'étonner un peu.
La Folleuh : Bienvenue dans l'asile snapien. C'est vrai que Voldy est pour l'instant un peu absent. Il est plus un prétexte qu'autre chose et tant qu'une candidate sérieuse et testée ne se présente pas… Il a déjà refusé les services de Bellatrix : trop schizophrène à son goût. Je te remercie d'être aller faire un petit tour dans la Ballade du Mangemort et contente qu'elle t'ait plu. C'est un autre registre mais je l'aime assez, même beaucoup.
Ayla : C'est bien ! Tu as osé t'aventurer dans les méandres du fonctionnement anglicisant de FFnet ! Bel effort ! La Bruyère (vaut mieux s'appeler la bruyère que pissenlit quand même !) apprécierait ! Figure-toi que moi, je me choute aussi à la lecture de fics mais à l'écriture aussi ; par contre, ça prend plus de temps.
Mag : J'ai beaucoup ri en lisant ta review. Merci, ça fait du bien. Mione est trop théorique. Sev, lui est en plus empirique ( et pas en pire !). Pourquoi j'apprécie Dodo ? Parce que je pense que, quelque part c'est ma Dark Side à moi. Tu ne crois quand même pas que Sev' va faire semblant de choper toutes les maladies infectieuses ou parasites pour excuser sa chasteté !
Gaeriel Palpatine : Ravie de te revoir ! Ne te réjouis pas trop vite avec La Bruyère ; je me dois de le laisser choir (j'mentraine pour le chapitre XVIII° siècle) , sinon Ayla va péter un cable (ça….c'est du XXI° !). Rogue pédophile ! Jamais de la vie ! Ya que Dumby pour penser des choses pareilles ! Ça n'est jamais venu à l'esprit d'aucune auteuse voyons !
Elizabeth Moonstone : Bravo ! Tu as gagné le droit de lire ce chapitre ! Mais je remarque que tu n'as pas pris le risque de faire de nouveaux pronostiques sur Mione. Alors, passera ou ne passera pas à la casserole ?
Spoiler : il paraît que c'est obligatoire donc, j'utilise sans vergogne le monde de Harry Potter jusqu'au tome 5 inclus !
Disclaimer : C'est pas moi qui l'a fait M'dame ! C'est la blonde, là ! La JKRowling ! Moi j'y suis pour rien ! D'ailleurs, j'ai pas un radis… t'aurais pas 100 balles ?
Rating : Attention ! Ames sensibles s'abstenir ! Si tout va bien du côté de l'auteuse, nous avons un lemon en vue ! Donc les petits zenfants doivent éteindre leur ordinateur et aller se coucher au lieu de lire le chapitre suivant qui passe en M. Chuis sûre de vous avoir convaincus… hum !
Avertissement : les passages en italique indiquent cette fois les souvenirs, les flashbacks de la mémoire de Sev'.
J'espère que vous aurez autant plaisir à me lire que j'en ai eu à écrire… Premiers pleurs de rire de ma vie en écrivant un paragraphe de fic !
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5- Des hauts et débats !
L'ensemble des élèves de cinquième année de Gryffondor et Serpentard étaient réunis comme tous les lundi matin pour leur cours de potions. L'ambiance, comme d'habitude, était tendue. Les Serpentards et les Gryffondors avaient veillé à ne mélanger que leurs ingrédients, par leur personne, encore moins leur langue ! A droite de son bureau, le professeur pouvait observer une majorité d'étudiants de sa maison, tandis qu'à sa gauche besognaient lamentablement d'autres… élèves ? Il se demandait s'il était approprié de les désigner ainsi et une moue dédaigneuse déformait ses traits à cette pensée. Heureusement, ceux de sa maison avaient le bon goût de reconnaître les leurs. On ne mélangeait pas les centaures et les mules comme il se plaisait à le répéter, chacun à sa place.
Seamus pouvait deviner ces pensées rien qu'en observant le visage et les yeux remplis de dédain de Rogue. Mais il prenait garde à le faire avec la plus grande discrétion possible. Si le maître de ces lieux aimait étudier les personnes travaillant sous ses réprimandes, il n'acceptait pas qu'on le dévisage.
Des bruits couraient chez les Gryffondors sur cette manie. Certains prétendaient que le vampire qui sommeillait en lui ne supportait pas la lumière du regard d'autrui. D'autres racontaient qu'il était trop fier pour accepter qu'on puisse avoir le moindre jugement sur son apparence.
Quant à Neville, il pensait tout simplement qu'il était infiniment meilleur pour sa santé nerveuse qu'il évite le plus possible le professeur Rogue, son regard comme le reste, y compris durant ses cours.
C'est pourquoi tous s'activaient à l'élaboration de ce philtre de Paix, ne levant leur museau que pour relire au tableau les instructions. Ils avaient beau travailler par deux, seuls quelques chuchotements troublaient le silence. Hermione était concentrée sur le nombre de gouttes d'essence d'ellébore qu'elle versait dans le chaudron pendant que Ron tournait méticuleusement le liquide bouillonnant faiblement, en formant des huit dans le sens inverse des aiguilles d'une montre de Moldu. Le petit bout de langue dépassant entre ses dents indiquait clairement l'état de concentration dans lequel il était.
Rogue les avait prévenus : quelques-uns d'entre eux testeraient le résultat de leur fabrication. Harry avait chuchoté à son ami que le hasard étant généreux avec certains pendant ces cours détestés, Ron, Hermione, Neville ou lui-même semblaient être les cobayes désignés d'office. La plaisanterie ne dérida personne, bien au contraire. Le philtre de Paix préparé dans les règles de l'art permettait de calmer l'anxiété et l'agitation. Mais la moindre erreur provoquait un endormissement digne de la Belle au Bois Dormant, à moins qu'il ne fut définitif !
Heureusement, tout se passait bien dans les chaudrons de la bande à Potter. Celui de Drago ne pouvait en dire autant ; il avait abandonné la belle couleur mordorée indiquée au tableau, pour un vert caca d'oie des plus réalistes. Mais le Serpentard ne s'inquiétait guère. Le professeur avait la vue sélective.
Malgré toute l'attention qu'elle portait à son travail, Hermione eut l'oreille attirée par un bruit incongru dans la classe. Il semblait provenir du bureau. Cependant elle ne pouvait détacher ses yeux de la préparation, le moment était critique. Le bruit se reproduisit et elle parvint à l'identifier, à son plus grand étonnement… Des feuilles !… des feuilles de papier, pas de parchemin…. Personne n'écrivait sur de simples feuilles de papier à Poudlard ! Ils n'étaient pas dans un école moldue !
Le bruit se répétait à intervalles réguliers. Bientôt elle put jeter discrètement un œil vers l'origine de ce bruissement, vers le bureau. Sa surprise fut telle qu'elle faillit lâcher la fiole qu'elle tenait au-dessus du chaudron. Le professeur Rogue, sans doute pour la première fois de sa carrière, lisait le journal en classe. Il se tenait debout et feuilletait rapidement les premières pages de la Gazette du Sorcier, tout en surveillant l'ensemble de la leçon. Par chance, leurs regards ne se croisèrent pas.Un fin sourire étira les lèvres d'Hermione au moment où elle comprit ce qui se passait devant elle : Rogue tournaient les pages du journal à la recherche des petits annonces. Ses yeux se mirent à pétiller de malice par anticipation et elle profita d'un moment de répit de Ron pour lui donner un discret coup de coude tout en lui désignant du menton leur professeur. Harry fut tout aussi clandestinement et rapidement informé. Tous guettaient le moment où…
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Quelle bonne idée j'ai eu là. Un petit philtre de Paix à préparer et c'est moi qui est une paix royale ! Il ne se passe rien. Pour une fois, aucun débordement de chaudron, aucune explosion, pas de hurlements, pas de saignements, pas d'évanouissements, ni plaie, ni bosse… La pauvre Pompom va se retrouver au chômage si la classe continue comme cela. Je vais même avoir la possibilité d'ouvrir cette fichue Gazette.
Livrée en retard encore une fois ce matin ! La vieille chouette neurasthénique qui me l'apporte risque de passer l'aile à gauche avant la fin du mois. Elle prend un peu plus de retard chaque jour et je crains pour mon journal qu'elle n'ait pas la force d'arriver jusqu'à moi. Le petit mot glissé n'a pas eu exactement le résultat que je souhaitais. De peur de perdre une chouette, on m'en envoie une à l'article de la mort. Pourvu que ce ne soit pas le jour d'une petite annonce ! Quoique, j'ai bien tort de m'inquiéter : bientôt près d'un mois sans aucune réponse. Je commencerai presque à m'ennuyer !…
Toutes ces nouvelles sont plus désolantes les unes que les autres et ne comportent pas la moindre once d'intérêt à mes yeux… Ah ! Voilà la page, un simple coup d'œil comme les autres jours et je vais pouvoir classer verticalement un journal de p…….. Par la barbe de Merlin ! Yavait longtemps ! Une autre folle !
F cherch V
Jeun FS souhait rencon V
Le 5/10 à 17 H Pré-au-L
Chez Gaichiffon
V portera robe Sor. Rouge
Mais qu'est-ce qu'elle espère ! Que je vais me déguiser en Père Noël !. !. ! Elle ne m'a pas encore bien regardé celle-là ! Le 5 octobre… Mais c'est samedi cette histoire ! Et aucune réponse demandée ? Elle attend donc que je lui obéisse au doigt et à l'œil ? La femelle qui y arrivera n'est pas de ce monde !
Sev', zen ! Garde ton calme ! Tu es en plein cours, tu as des élèves qui pullulent partout devant toi. Il ne faudrait pas qu'ils se doutent de quelque chose. Déjà avec Dolores…. Ça va bien comme ça ! S'ils apprenaient qu'elle s'était rendue à un rendez-vous à cause d'une stupide petite annonce… Je te laisse imaginer le calvaire que ça deviendrait. C'est un coup à se mettre en arrêt maladie jusqu'à la fin de l'année scolaire et tant pis pour leur BUSE, ASPIC et autres bestioles.
Non, personne à part Albus ne doit savoir, il y va de ma paix, de mon calme, de ma réputation. Rien à f#¤§# du soutien du Ministère. Tiens, avec tout ça, je ne faisais même pas attention à l'heure moi. Il est grand temps de terminer ce cours pour aller déjeuner. Les émotions, ça creusent ! Et si je pouvais alpaguer Albus dans le couloir avant le repas…
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Le sympathique brouhaha du repas couvrait sans difficulté les discussions d'un groupe d'élèves de la table de Gryffondor.
- Moi je vous dis que ses yeux sont devenus encore plus sombres et son teint verdâtre, affirma Ron à ses frères et sœur.Ils avaient bien tous espionnés le professeur Rogue au petit déjeuner ce matin là, mais la chouette qui lui apportait son journal était arrivée bien après celle d'Hermione, tout à la fin du repas en fait. Rogue était reparti avec la Gazette sous le bras, sans prendre le temps de l'ouvrir. Toute la bande à Potter avait été très dépitée. Ils pensaient avoir loupé les réactions du prof détesté au moment de la découverte de la nouvelle petite annonce. Ni les jumeaux ni Ginny n'étaient en cours de potions ce matin-là. Et ils étaient impatients que leur frère leur apprennent les réactions de Rogue. Ron se prenait tellement au jeu qu'il avait oublié que cette aventure avait pour but de prouver qu'il avait tort une fois de plus.
- Tu exagères, le freina Harry. Je n'ai rien remarqué et je ne sais même pas s'il l'a lue ou si elle l'intéresse. En fait, je ne crois même pas qu'il ait lu quoi que ce soit dans le journal. Il l'a juste feuilleté.
- C'est pas possible Harry, il faut bien qu'il se passe quelque chose ! Ce serait trop décevant ! grondèrent les jumeaux, nous avons tant attendu ce moment !
- Nous pourrons toujours découvrir l'auteur de ces petites annonces, même si ce n'est pas Rogue, soupira Hermione. Mais je ne veux pas perdre espoir. Rogue sait très bien cacher ses émotions s'il le veut, sinon, il y a longtemps que Vous-Savez-Qui l'aurait avadakedavrarisé.
- D'accord, mais regarde, il ne décolle pas les yeux de son assiette, termina Harry.
En effet, le maître des potions se tenait droit et raide sur sa chaise, tête inclinée et regard dirigé vers son rebutant ragoût de bœuf. Il le fixait tellement intensément qu'on aurait pu croire qu'il cherchait à le métamorphoser en un plat inhabituel et succulent comme un tournedos Rossini. Les mets servis à Poudlard étaient satisfaisants surtout en quantité. Mais les elfes de maison n'étaient pas formés en France et les plats étaient d'une répétition monotone ! Rien d'affolant pour un gourmet comme Rogue prétendait l'être. Une longue pratique dans l'élaboration des potions avait développé ses sens, le goût mais plus particulièrement l'odorat. Non, le tournedos Rossini et autres agapes étaient très éloignés de ses pensées en cet instant.
La petite annonce… Cette fichue petite annonce… Et surtout le conseil, pour ne pas dire l'ordre que ce vieux fou de Dumbledore lui avait donné… Voilà le centre des cogitations fumantes de Severus Rogue. On voyait bien que ce n'était pas le directeur qui se les coltinaient, les folles pour Voldemort, pensait-il. Il se demandait à quoi pourrait bien ressembler la nouvelle candidate.
A un tonneau bipède comme la précédente qui, d'ailleurs était en train d'entretenir son charmant tour de taille en enfournant, pelleté après pelleté, sa troisième assiette de ragoût généreusement accompagnée de pommes de terre.
Ou à une naine (1) dont il ne ferait la différence avec un gnome de jardin, que par sa capacité à émettre une série de sons passablement compréhensibles.
Ou encore, une tellement laide que même les elfes de maison lui couvriraient la tête d'un chiffon pour ne pas prendre peur, s'ils venaient à la rencontrer.
Seules de tels êtres ne pouvant être assimilés à la sous-catégorie des femmes, répondraient à des petites annonces. Seul ce moyen anonyme leur permettrait d'approcher suffisamment près d'un homme, pour tenter de lui mettre le grappin dessus.
Et Dumbledore prétendait qu'il fallait se plier aux désirs de Ça ! Mettre une robe de sorcier rouge, signe de reconnaissance, ROUGE ! La couleur de Gryffondor ! Lui, le directeur de la maison de Serpentard vêtu de ROUGE ! S'abaisser à porter la couleur de l'ennemi héréditaire ! Salazar s'en retournerait dans sa tombe ! Certes, rien ne l'obligeait à revêtir tout l'après-midi une tenue de cette teinte. Il suffisait qu'il jette un charme sur l'une de ses robes pour, qu'au dernier moment, il puisse en changer la couleur. Et la couleur rouge possédait plus d'une nuance. Pourquoi pas bordeaux ? Il aimait le son de ce mot….Bôdjiôu (ndrpf : et voui, prononciation anglaise oblige) … presque ridicule pour un rouge, conviendrait tout à fait. Ses prétendues connaissances des mets délicats n'allaient pas jusqu'à l'œnologie.
Il jeta un coup d'œil acerbe en direction de Dumbledore. Celui-ci regardait justement vers lui et le froncement inaccoutumé de ses sourcils ainsi que son regard dur et déterminé ne laissaient aucun espoir à Severus, le débat était clos. Il devrait en passer par le désir des deux personnes qui dirigeaient sa vie dans l'ombre, Albus et le Seigneur des Ténèbres.
Par bonheur, il pourrait tenter de se détendre avant cette épreuve, lors de la soirée prévue en l'honneur de l'anniversaire de Minerva. Cette dernière était une des rares à peu se moquer de lui et de sa prétendue aventure avec Bouse-De-Dragon. Il était satisfait d'avoir prévu de lui offrir quelque chose.
Il aurait presque oublié temporairement toute cette histoire si, à ce moment là, la Gazette des Sorciers n'était apparue dans son champ de vision, plus précisément à la table de ces odieux Gryffondors, et comme par hasard, justement dans les mains de cette insupportable Miss-Je-Ne-Sais-Pas-Tout-Mais-Je-Le-Crois !
- Mione, montre-nous encore une fois ta réponse, demanda Fred.
- Deux secondes ! Doucement ! Le bas de la page trempe dans ton reste de sauce ! le gronda Hermione tandis qu'il lui arrachait presque le journal des mains. C'est en bas à droite.
- Mais pourquoi lui as-tu donné rendez-vous chez Gaichiffon ?
- Et surtout pourquoi une robe rouge ? renchérit George.
- Pfuuuu ! Tous les mêmes ! soupira-t-elle en jetant un regard complice à Ginny qui opinait de la tête. Dès que l'on parle vêtements, chiffons, votre intelligence fiche le camp. Réfléchissez un peu…
Mais tous les garçons du groupe agitaient mollement la tête en signe de dénégation. Seul Neville eut un sursaut d'intelligence.
- Euh… Le rouge se voit de loin ? C'est pour ça ? tenta-t-il.
- Tu sais bien qu'un sorcier tel que lui doit être capable de changer la couleur de sa robe à volonté. Au dernier moment, il sera bien obligé de choisir le rouge. Je devrai vérifier mon hypothèse en l'attendant, lui ou un autre, chez Gaichiffon. Mais un samedi après-midi jour de sortie de Poudlard, je ne me fais pas trop de soucis ; la boutique sera pleine… mais de filles ou de femmes.
- Alors, comment espères-tu le repérer ? insista Harry.
- Dites les garçons, combien de fois avez-vous mis les pieds dans cette boutique depuis que vous venez à Pré-au-Lard ?
- Euh….Euh… Leur regard n'avait rien à envier à un troupeau de bovins ruminant.
- C'est bien ce que je pensais, triompha Hermione. Aucun homme ou garçon ne met les pieds dans ce genre de magasin à moins d'y être obligé. Le professeur Rogue sera aussi visible que son nez au milieu de sa figure. Et, poursuivit-elle pour enfoncer le clou dans leur cerveau enguimauvé, combien de fois avez-vous vu le professeur avec une robe aux couleurs de Gryffondor ?
Penauds, déconfits, ridiculisés, les garçons s'entreregardèrent sans rien ajouter. Le débat était clos.
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- Ma chère Minerva, permettez-moi, en notre nom à tous, de vous souhaiter un très bon anniversaire.
- Oh, Albus, vous allez me faire rougir. C'est si gentil à vous d'y avoir pensé. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que de me sentir entourée de mes amis.
- Surtout si la bièraubeurre n'a pas été oubliée ! ajouta Filius Flitwick. Et tous levèrent leur verre.
- A Minerva !
- Oui, à Minerva, reprirent-ils en chœur, et encore une bonne année de bonheur et de travail au sein de notre bon vieux Poudlard.
Le professeur MacGonagall semblait particulièrement émue par l'attention dont elle était l'objet. Son sourire avait cette petite crispation qui annonçait les larmes. Elle se reprit cependant, inspira profondément, se redressa encore davantage, et reprit d'une voix qui avait retrouvé toute sa fermeté malgré les yeux encore trop brillants, seule preuve de son émotion.
- Chers collègues et néanmoins amis, commença-t-elle sans oublier de tourner ostensiblement le dos au professeur Ombrage en prononçant ces derniers mots, je suis arrivée à l'âge où on apprécie d'oublier le rappel des années qui passent. Pourtant, si cette simple commémoration…
- … N'employez pas ce mot ! l'interrompit Sybille Trelawney, il est réservé aux morts ! Vous allez attirer le mauvais œil sur vous !
- Pourquoi pas le Sinistros pendant que vous y êtes ! s'esclaffa Vector.
- Oh ! Je crois que Minerva à plus à craindre la cirrhose que le Sinistros ! pouffa avec elle Ponoma Chourave. Désolée Minerva, poursuivit-elle en essuyant les larmes de rire qui perlaient aux coins de ses yeux. Je n'ai pas pu m'en empêcher.
- … si cette simple commémoration, comme j'étais en train de dire avant d'être interrompue, reprit MacGonagall en envoyant un clin d'œil à son amie Ponoma, permet d'obtenir de notre cher directeur le droit d'ouvrir et boire quelques bouteilles de bièraubeurre à l'intérieur de l'école, je suis entièrement d'accord pour que mon anniversaire puisse en être le prétexte ! Mais le débat sur mon âge est clos.
- Voilà des paroles sensées Minerva, approuva Wilhemina Gobe-Planche.
- Nous avons pensé qu'un anniversaire ne serait pas complet sans un présent et c'est pourquoi, au nom de toute l'équipe enseignante, permettez-moi de vous remettre ces modestes présents.
- Oh Albus ! C'est trop, il ne fallait pas. Ohhhh ! Des dragées surprises de Bertie Crochue… Comme je suis étonnée, Albus… Et des plumes en sucre ainsi que… des Fudge Flies !. !. !
- Ces deux derniers sont une idée personnelle de Severus, précisa Dumbledore d'un ton bienveillant. Mais ses yeux pétillants de malice regardaient avec insistance le professeur Rogue. Ce dernier s'était fait discret depuis le début de cette petite fête. La journée du lendemain le tracassait plus qu'il n'aurait su dire. Et ce ne sont pas les trois malheureux verres de bièraubeurre qui allaient le rendre euphorique… contrairement à cette pauvre Sybille dont la tête dodelinait sous l'effet de l'alcool. Elle devait s'appuyer sur l'épaule du professeur Sinistra pour pouvoir continuer à discuter avec elle.
Minerva passa auprès de chacun pour remercier et offrir une sucrerie à ceux qui le désiraient. Arrivé auprès de Severus, elle se pencha vers lui pour lui chuchoter :
- Je vous remercie tout particulièrement mais, dit-elle en tendant un bonbon, ne croyez-vous pas que ce Fudge Flies aurait été plus approprié dans la bouche du professeur Ombrage ? C'est sans aucun doute, pour elle, la seule opportunité qu'elle n'aura jamais de l'approcher... et je ne parle pas de sucrerie… Cependant, je suis touchée plus que vous ne vous en douteriez, par votre intention, mon cher Severus.
Ce dernier fut pris d'une quinte de toux fort à propos.
- Je vous en prie, poursuivit-elle, ne vous étranglez pas pour étouffer votre rire.
- Je vous assure Minerva que telle n'est pas le cas.
- Ts ts ts ts ts, ce n'est pas beau de mentir à votre âge et dans votre position, mon cher. Vous n'allez quand même pas prétendre que cette toux est due à votre… comment appelez-vous cela déjà ? … mononucléose infectieuse… Et si tel est le cas, je connais un très bon traitement. Venez avec moi à la fin de cette sympathique soirée bien trop sage, et je vous en donnerai.
- Puis-je en savoir davantage avant de m'engager, questionna-t-il en copiant le ton de conspirateur de sa collègue.
- Le traitement est des plus simples. Pour cela, il faut se rendre au village moldu le plus proche. Une fois sur place, il suffit de trouver un endroit où nous pourrons absorber tout le Ogden's Old Firewhisky nécessaire pour ne plus ressentir nos soucis. Pour vous, votre… maladie, si vous souhaitez l'appeler ainsi, quoiqu'une maladie de cette taille… Mais passons, continua-t-elle en apercevant l'orage qui se formait dans le regard de Severus, et pour moi, oublier mon année de plus. C'est une coutume pour mon anniversaire que je respecte scrupuleusement depuis plus de vingt ans. Vous n'oserez pas refuser de m'accompagner, n'est ce pas ?
- Je ne laisserais jamais une vieille dame sans défense et imbibée seule dans un village moldu si elle m'offre si gentiment de l'accompagner.
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Ah mon crâne ! Pourquoi les Bizarr'Sisters ont-elles décidé de jouer aussi fort de la batterie tôt le matin… Non d'un veracrasse joufflu ! Mais il fait grand jour ! Le soleil entre à flots par la fenêtre. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ferme les yeux mon p'tit Sev', soleil pas bon pour crâne. Ouille ! Ce bruit infernal de batterie continue. Qui écoute de la musique à fond le matin ? Il va m'entendre celui-là ! Quoique… il m'entendra lorsque mes hurlements ne me feront plus autant mal.
On dirait que ça vient de la fenêtre. Etrange… Par la barbe de Merlin ! C'est la chouette de la Gazette qui cogne contre la vitre !
Voilà, voilà, ya pas le feu. Doucement mon p'tit Sev', un pied après l'autre. Sortir en douceur du lit… changement de position à négocier avec le tam-tam dans la tête.
Mais ?. ?. ? Veux-tu passer en vitesse un peignoir !. ! Qu'est ce qui m'a pris de dormir tout nu ? Je ne devais vraiment pas être frais cette nuit... Et une petite pièce pour un torchon, voilà, chouette alors ! Ton sens de l'humour est proche du niveau « retour d'Azkaban ». Ça ne te réussit plus les lendemains d'arrosage. D'arrosage… pfuu ! plutôt d'inondation, oui ! La Minerva ! IMPRESSIONNANTE ! Elle tient rudement bien l'alcool. Le secret de ma vitalité, m'a-t-elle dit, je n'ai dans le sang que des globules rouges ; l'alcool a tué depuis belle lurette tous les globules blancs. C'est la dernière fois que je la suis sur ce terrain, elle a la dalle trop en pente. Je me souviens vaguement qu'à mon huitiè… euh… douzième verre, elle appelait le barman comme un pompiste moldu : « Le plein ! » , hurlait-elle… Elle le trouvait à son goût, le whisky, le barman aussi… Faut dire qu'il y avait d'assez jolis spécimens moldus dans ce pub, certains, tout à fait charmantes… et pas indifférentes… Après, je ne sais plus très bien… Je ne sais plus qui a été capable de transplaner en ramenant l'autre… à moins que quelqu'un de Poudlard ne soit venu nous chercher ?… je ne m'en souviens plus…Pffffuuuu… ! . ! Quel bazar ! Je ne devais vraiment pas être dans mon état normal cette nuit en rentrant pour laisser traîner tous mes vêtements en vrac par terre. Yen a partout depuis la porte. Je devais être pressé d'aller me pieuter. Ramassons un peu tout ça. Pantalon, caleçon… mon préféré, le vert avec des chaudrons oranges, ma chemise,… MA CHEMISE !. !. ! Mais que font ces traces de rouge à lèvres sur ma chemise ?. ?. ?
Du rouge à lèvres…
Lèvres rouges…
Lèvres, des lèvres chaudes contre les miennes.
Fines et fermes, sensuelles, glissent, saisissent, goûtent, s'entrouvrent.
Se détachent, reviennent puis happent.
Mes lèvres frémissent.
Toute vie, toute autre sensation abolies.
Rien que les lèvres.
Puis une langue, buvant mes lèvres, telle une liane s'immisce.
Pas de regard, pas de vision, juste la tension et le souffle de nos deux bouches soudées.
Et cette langue, s'enroule, attire, se mêle à la mienne.
Mes mains.
Cheveux aux âcres parfums s'emmêlent, puis se défont entre mes mains, soyeux, longs, si longs en bas des reins.
Ses mains pétrissent mon dos, fines, fortes, si précises, l'une dessine chacune de mes vertèbres, lentement, remontant.
L'autre plaquée en bas du dos me maintenant collé, lové contre son ventre, ses seins, au chaud.
Ma nuque ploie.
Lèvres, bouche, langue, chaleur, encore…
Je… Je…. Quelles sont ces visions qui parasitent mon cerveau ? Comme si les vapeurs du whisky ne suffisaient pas ! Voilà que je me retrouve avec en plus des hallucinations ! Par les quatre fondateurs, je déraille. Mes pulsions, sans doute, comme dirait Dumbledore. Une bonne douche, et froide de préférence me fera le plus grand bien…
En premier, brossage de dents pour retirer cet infâme arrière goût de beuverie. Tu n'as pas bonne mine mon p'tit Sev', le miroir ne te ment pas. Certes, il n'y a rien d'étonnant, après une telle nuit…
Mais ?. ?. ? Qu'est ce encore ?. ?. ? Je ne me suis pourtant pas battu hier ? Tout au moins je n'en ai aucun souvenir… Quelles sont ces traces, ces bleus dans mon cou et en haut des épaules ? Un troupeau de limaces cornues m'aurait-il attaqué ? Je n'ai pas dormi dans l'herbe d'une clairière de la Forêt Interdite !… Pas que je sache ! … Mais je ne sais pas… Je ne m'en souviens plus…
Pourtant non, ce ne sont pas des marques de coups… On dirait plutôt…
NON !. !. ! Ce n'est pas possible !. !. !
Des suçons ?. ?. ?
Cette bouche chaude, je bois ses lèvres, son souffle.
La douceur de ses mains sur mon corps, toujours plus haute, dans mes cheveux, toujours plus basse, après la courbe de mes reins.
Mes doigts pétrissent sa nuque, puis, lentement, descendant, dessinent une à une toutes ses courbes. S'arrêtant, reprenant, lente progression, s'enfoncent à travers l'étoffe dans sa chair, laissant de douloureuses marques.
Je sens un brasier s'allumer en moi.
En elle aussi.
Ne pas regarder, juste ressentir, juste partager.
De toute façon, ma vue est brouillée, l'alcool entraîne le monde autour de moi dans une ronde vertigineuse.
Garder les yeux fermés…
Caresses…
Finesse de sa taille, courbe de ses hanches sveltes, découvrir ses seins d'amazone, fermes, offerts.
Embraser, enflammer. Ma bouche est avide.
L'étourdir, l'enlacer, la dévêtir, sans presser,
Retirer un à un ces lambeaux qui cachent l'être de chair et de feu.
Le plaisir monte.
Les oripeaux tombent.
La diablesse ! Ne sait-elle que le sexe de l'homme est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève ! Nul besoin de ses artifices, guêpières, bas soyeux moulant les cuisses.
Pourtant, mes mains s'y égarent, ma tête refuse de penser…
… Et si ce n'était ni des visions, ni des hallucinations… Ce n'est pas possible ! Ce… n'est … pas … POSSIBLE !. !. ! Mais qu'ai-je donc fait cette nuit ? Et surtout avec qui ?
Mon p'tit Sev', un problème à la fois. Tout d'abord, vérifier la première énigme : me suis-je envoyé en l'air cette nuit ?
Tu en as de bonnes toi ! Et tu comptes vérifier comment ? Poser la question à Pôpaul éventuellement ? Tu serais le premier étonné s'il te répondait. Quoiqu'en le regardant, j'en apprendrai peut-être plus… Aaaahhh ! Vu son état et … sa… couleur, je crains qu'il n'ait besoin d'un long repos…
Je n'arrive toujours pas à y croire, non, je n'y arrive pas ! Sev', réfléchis. Les vêtements semés de la porte jusqu'au lit, même avec un bon coup dans le nez, ça ne te ressemble pas. La dernière fois, tu as dormi tout habillé sur le lit. Le lit…
Salazar tout puissant ! Vérifions le lit.
Ce n'est pas possible ! Les draps emmêlés, froissés comme après la bataille, les couvertures tombées, et cette chaleur… et… ces taches ? Les… comment dire cela élégamment… les fluides… Mon pôv' Sev', il faut te rendre à l'évidence, une femme a partagé ton lit… et le reste, cette nuit. Le débat est clos.
Pensée atroce !. !. ! J'espère que c'était bien une femme au moins ! Sev', du calme, rappelle-toi tes visions, c'était sans aucun doute possible une femme.
Même les yeux fermés, ce ne pouvait être qu'une femme…
…Ma tête refuse de penser.
Que j'aime sentir, de la chère indolente, son corps si beau,
Son souffle léger, ses pulsations accélérées, sa moiteur cachée, mer odorante et vagabonde.
Je retrace encore et encore les courbes de son corps de mes doigts, de mes lèvres, de ma langue, sans jamais me lasser.
Parfois, dans ces longs méandres, la pointe d'un sein durci me retient.
Ses doigts s'emmêlent dans mes cheveux, elle frémit, elle gémit.
Sa bouche avide cherche la mienne et s'y abreuve, s'y apaise.
Ses doigts, impatients et fébriles, dégrafent, défont et se crispent.
Le peu de vêtements qui me restent ne seront plus une barrière entre nous bien longtemps.
Mon désir me rend fou.
L' effleurement de sa peau le long de mon sexe gonflé de désir me brûle comme un tison.
Je l'allonge sur mon lit, et je repars en découverte de son corps, de ses recoins les plus secrets.
Je ressens sa fièvre, ses frôlements, ses caresses de plus en plus précises, de plus en plus expertes.
Cette amante n'est pas une belle oie blanche.
Comme un aveugle, je lis la marque du temps qui passe sur sa peau, inexorablement.
Mais que m'importe !
C'est ma maîtresse d'un soir, et cette nuit, elle m'est offerte.
Répondant à ses suppliques, mes lèvres, ma bouche, ma langue découvrent son intimité, s'y égarent, repartent, reviennent et insistent sur ce petit bout de chair froissé si sensible, si doux ;
Une de mes mains vient, mes doigts l'agacent, ce simple plaisir fugace ne lui suffit plus.
A moi non plus.
Elle se cambre, m'appelle en elle.
Mon ventre, où émotions et sang afflus, en érection, est douloureux.
Ma verge ne veut plus attendre, me menaçant de représailles si je n'assouvis pas mes pulsions torrides.
C'est elle, fougueuse et insatiable, qui dirige mon membre en elle.
Le peu d' évidence qui me restait part, annihilé par les sensations, la douceur, la chaleur et cette intense explosion que je sens monter du plus profond de mon ventre, de mon être.
Ses jambes m'enferment comme si elle craignait de me perdre. Nulle inquiétude !
Je bride mon désir, ralentis la valse de nos deux corps.
J'attends, lentement, langoureusement, ralentissant mon mouvement.
Je l'attends.
Son corps se penche et s'allonge.
Son dos ploie encore.
Des râles se mêlent à ses soupirs.
Ses doigts, sur mon dos, deviennent griffes.
Je l'attends.
La jouissance est là, je ne peux la retenir plus longtemps.
Le rythme s'emballe comme mon cœur, mon corps, devient violent.
Je plonge en elle comme si je désirais m'y noyer.
Enfin l'extase.
Elle m'y rejoint dans un cri, mon nom, Severus.
Un profond frisson de volupté assouvie nous unit, nous laissant, tremblant, en sueur.
S'enrouler dans ses bras, dans les draps, tout oublier de soi,
et dormir…
Tu as ta réponse. C'est confirmé, tu n'as pas été sage cette nuit. Je dirai même que tu as été un garçon très coquin… Pas si rouillé que ça… hé ! hé ! hé !hé ! Enigme n°1 résolue.
Et maintenant, mon p'tit Sev', la deuxième énigme : qui est-elle ?
§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§
Je vous abandonne lâchement sur cette question.
Trouvera-t-il qui est sa voluptueuse amante d'une nuit ?
Que va-t-il se passer à Pré-au-Lard ?
Vous le saurez dans le prochain épisode… hum !…chapitre… en attendant, une p'tite review ?
(1) Encore une fois, je souhaite préciser que je ne suis pas responsable des paroles sexistes et désobligeantes de Sev'. Je l'en laisse seul responsable…
Je tiens à remercier Michael Nyman pour sa musique, la BO de La Leçon de Piano, qui m'a accompagnée pendant toute l'écriture du lemon.
J'aimerai également indiqué que la dernière partie du chapitre est émaillée de nombreuses citations, trop nombreuses pour que je puisse les indiquées toutes. Donc, je remercie dans le désordre :
Churchill, Audiart, Genet, Coluche, Anaïs Nin, Arthur Miller, et surtout Baudelaire pour Le serpent qui danse :
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon cœur !
Spleen et idéal – Les Fleurs du Mal
