V cherche F désespérément

Spoiler : de 1 à 5 ; aucun du tome 6

Diclaimer : Mouaif, heureusement, voilà enfin un OC qui n'appartient pas à JK Rowling ! Mais pour les autres, tous les autres, Sev' compris, sniff, ils ne sont qu'à elle, rien qu'à elle… C'est sympa déjà de nous les prêter… quand même !

Rating : Un tout mimi… ça change !… alors, disons….K+

Mesdames, mesdemoiselles et messieurs lecteurs et lectrices, j'ai l'immense honneur et avantage, de vous annoncer un chapitre de la patte de la graaaannnnde (de taille ? …. Euh…. Je sais pas en fait….Réponse de l'intéressée 1,735 m… Mazette !) GUEZANNE. Je l'ai découverte à travers sa fic vedette JOURNAUX CROISES, que je ne saurais que trop conseiller aux adoratrices d'un certain lycanthrope… Elle est maintenant finie… si on peut dire. … hé ! hé ! hé !

Mais avant de découvrir ce nouveau chapitre, vous n'aurez pas à supporter ma tite citation… Je vous conseille simplement de ne pas zapper les RAR… J'ai bénéficié d'un peu d'aide pour y répondre : le Maître des Potions lui-même, le grand Severus Rogue y a répondu ! Mais qu'est-ce qu'il est bavard ! Faut toujours laisser une review ! On peut avoir parfois des RAR intéressantes… (gonflage de chevilles en direct sur la caméra 2)

O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.O.

10- Vertige du recruteur : Enola, j't'ai déjà dit qu't'es bien plus belle que Chouravette ?
...
...

Bientôt, je sentis le sommeil obscurcir mon regard tel un foulard de soie noire.

J'eus encore le temps de jeter un coup d'œil à ma montre. Elle indiquait 11 h 30.

Ensuite, je vis un grand nounours bleu azur qui sautait autour de moi en répétant

« Tu es en retard, tu es en retard, tu es terriblement en retard. »

Je regardais ma montre, 11 h 30, je lui donnais un léger coup de baguette … les aiguilles indiquaient maintenant 10 h 30.

Quelqu'un disait – Il est 10 h 31, premier jeudi d'octobre, vous avez été convoqué à 10 h 30 et vous avez passé les contrôles de sécurité et la procédure d'authentification.

J'eus alors l'impression étrange de m'engouffrer dans mon propre cerveau, comme si je me livrais à un exercice de legilimens sur moi-même et je compris enfin où j'étais et pourquoi je

je portais ma manche relevée et un mouchoir noué autour de mon avant-bras. Le médicomage des services d'authentification était malade !

Bien ma veine ! Ouais ma veine, justement, vraiment le cas de le dire .. tout ça parce que ma dernière vérif remontait à trois mois, donc il fallait que je repasse à la casserole… par moment, j'en ai franchement marre de bosser pour un parano…

Bref, c'est ce gros balourd de Goyle qui était chargé de le remplacer. Et si le fils est peu doué en potions, que dire du père en prises de sang !

Il avait enfin réussi au bout de trois tentatives à positionner sa baguette sur ma marque et, comme le sang ne venait toujours pas, il l'a enfoncée un peu plus. Et là, évidemment ça a jailli et en plus, pas où il fallait : direct sur la robe du gros idiot. Résultat, une pinte de sang en moins et rien dans la pipette.

Comme je n'avais pas envie de me faire saigner à blanc, je lui proposai de laisser tomber tout ce bazar d'analyse sanguine de la marque, et décidai de faire rapide

« Evidemment que je suis Rogue, et je vous le prouve ».

Je lui sortis la série de notes obtenues par son fils depuis le début de sa scolarité. Il ouvrit une bouche grande comme un four, et ahana :

« Ah ben, là c'est vrai, vous êtes bien le professeur Rogue, il n'y a vraiment rien à ajouter. »

Je répliquai d'un ton acide :

« Non vraiment, il n'y a rien à ajouter ». Je pensais aux calamiteux résultats de son fils, of course.

Juste avant que je n'entre chez le maître, il m'interpella encore :

« Drôlement pratique, hein, professeur de vous voir si souvent, comme ça je suis sûr d'être informé des progrès de Gregory. »

Charitablement, je lui laissai ses illusions sur le potentiel de progression de son fils.

Je frappai à la porte du bureau du patron .

« Entre, et en vitesse ! » J'obéis, refermai prestement la porte derrière moi et lui fit le salut - baguette à 45 ° degrés.

Il était debout devant une des fenêtres, comme toutes les autres voilée de soierie noire brodée de serpents noirs aux yeux diamantés. Je jetai un coup d'œil aux alentours, sans voir sa maudite bestiole, sur laquelle je m'étais déjà viandé plusieurs fois … aussi glissant qu'un parquet astiqué au cérumen de troll, ce foutu serpent.

« Bon assieds-toi, on va avoir du time-out. J'ai un rendez-vous qui se pointe dans cinq minutes. »

Il me sembla qu'il jetait un œil nerveux en direction de sa nouvelle cheminée de marbre vert sculptée d'un entrelac d'amphisbènes (j'avais entendu dire qu'il en était très content, il trouvait ça solennel, sans être pesant).

Je posai une demi fesse sur une de ses inconfortables chaises de bois noirci, Dark Horror avait horreur qu'on prenne de quelconques aises en sa présence.

« Tu as de quoi prendre des notes ? »

J'opinai du chef et sortis du parchemin et ma plume semper scribo.

« Bon alors, note. »

Nouveau regard en direction de la cheminée.. je ne mouftais évidemment pas - il ne nous restait que trois minutes, le time commençait à être sérieusement out.

« Alors, c'est noté ?

- Euh, non, vous n'avez encore rien dit .. euh Mylord. »

Il me jeta un regard soupçonneux de plus mauvaise augure. Je me dépêchais de compléter :

« Vous avez dû exprimer vos glorieuses pensées à voix haute, euh, je veux dire silencieusement. »

Et oups, un petit coup de brosse à reluire les vifs d'or.. je savais que ça le calmerait.

« Alors note, mes glorieuses pensées. »

Je crus déceler dans sa voix une trace qui, s'il la suivait jusqu'au bout, le conduirait à la conclusion que, quelque part, je me foutais de sa gueule.

« Il me faut un héritier, un sorcier d'auguste trempe pour continuer mon œuvre quand je ne serais .. enfin bref, il est temps que je donne le signal qui inaugurera mon règne de mille ans…j'ai besoin d'un enfant et.. j'ai besoin d'une mère… »

J'avais mis mon esprit en mode cause-toujours-tu-m'intéresses, me contentant de noter sans chercher à comprendre, une technique mis au point pour les cours d'histoire de la magie, quand j'étais éléve à Poudlard. …auguste… enfant… œuvre.. mère.

« Donc, tu me trouves une mère, une femme, enfin un utérus en état de fonctionner. Ni une prépubère, ni une ménauposée, avec toi, je préfère expliciter. »

A ce moment précis, aiguillonnée par sa pique, la compréhension me revint et je saisis la véritable nature de ma mission : j'étais transformé en mère maquerelle ! Mais je n'eus pas le loisir de m'appesantir davantage sur cette peu honorable promotion, car il me fila un cinglant coup de baguette dans le dos.

« Pas la peine d'être trop regardant sur la marchandise, ma semence aura le dessus, c'est elle qui fera l'enfant, à mon exacte image…il me faut juste un réceptacle prêt. Tu n'as qu'à passer une annonce, dès demain, pour recruter une bonne femme, et tu me l'amènes ASAP. Et évidemment, tu t'arranges pour que je n'aie besoin que de la voir le … enfin voir, à la limite si on fait ça dans le noir, ça sera pas plus mal. »

Il m'envoya un clin d'œil que j'aurais presque pu qualifier d'égrillard, à tel point que je me demandais si nous ne étions pas trompé sur la signification à accorder à son surnom de Seigneur des Ténèbres !

« Tiens, voilà une copie de mon agenda du mois à venir, tu verras que je suis overbooké, et pourtant je n'ai pas envie d'attendre plus, il me faut la mère et l'enfant dans la foulée. Arrange toi pour me caser ça dans un trou.. un trou de mon agenda, bien sûr. J'ai déjà demandé au docteur Teufling s'il n'y avait pas moyen de raccourcir la période de gestation, six mois ça me conviendrait bien, oui, six …sept mois ça tomberait pile dans mon Great Scheme. »

Il vint poser ses yeux de vipère azimutée sur moi d'un air menaçant (j'en déduisis que le Great Scheme ne concernait pas ma personne, mais bon, disons que ça m'arrangeait plutôt), puis, satisfait, il ouvrit les bras en grand, et prit une longue inspiration sibilante, comme s'il mettait tout l'air de son bureau, voire du monde entier, au service exclusif de ses glorieux poumons. (M'en fous, je tiens trois minutes en apnée).

Il rabattit brusquement ses bras le long de sa tunique de soie noire qui se mit à onduler comme un serpent en chasse. Aïe, j'étais à nouveau dans la ligne de mire de son foutu regard rubescent.

« Donc arrange toi pour savoir quelle période est la bonne. Ni l'envie ni le temps de coucher pour rien.

- La bonne ? »

Mon ton était piteux, qu'est-ce qu'il voulait dire ? J'eus le droit à un soupir exaspéré, mais par Belzébuth, il ne fit pas mine de se saisir de sa baguette.

« Enfin, Severus, tu ne vas pas me faire croire que tu ignores tout des réalités physiologiques féminines. »

Il prit soudain un air faussement inquiet, mais tout à fait inquiétant.

« Dis moi, par hasard tu ne croirais pas que les enfants viennent au monde dans des fleurs d'albafolia ou dans des choux pataphysiques ? »

Ses lèvres amorcèrent une ébauche de sourire et comme je n'avais pas envie, mais alors vraiment pas envie du tout de voir ce que ça allait donner, car quel que ce soit le résultat, il ne serait pas à mon avantage, bref, je me dépêchais de marmonner un « Bien sûr que non, bien sûr que non » auquel j'essayais de donner un vernis d'assurance.

Il rabattit ses lèvres, en se dirigea vers la porte, me signifiant ainsi mon congé. Au dernier moment, il se retourna et condescendit à laisser tomber d'une voix glaciale, style le-premier-qui-bouge-je-le-transforme-en-goule

« Ovulation, ça te dit quelque chose ? »

Une fois dans le corridor, je tournais ce mot un bon moment dans ma tête, comme un œuf. Un œuf ! Damned, nous y étions, enfin j'y étais.

La bonne période, celle où l'œuf était prêt. Bon, bon un point pour moi, mais je ne savais pas toujours comment j'allais la déterminer, cette bonne période. Je n'avais jamais eu à me préoccuper de ce genre d'arithmétique… je n'avais jamais eu la prétention de fabriquer un moutard et le jour où je me déciderai, je commencerai par essayer de le créer moi-même, ce qui m'évitera l'ignominie de la chasse à la matrice.

Après tout, j'ai déjà le laboratoire, et l'ingrédient principal, que quelques adroites manipulations amèneraient dans un chaudron - il ne me resterait plus qu'à trouver la technique. Mais de toute façon, pour le moment, mon bébé à naître, c'était ma thèse de doctorat :

« De l'efficacité du grand protocole yggdrasilien sur les préparations des proto-potions hérémétiques à sédimentation rapide »

Y a pas à dire, le sujet était pointu ! mais ça évitait la concurrence… et je nous voyais déjà, moi la berçant, elle dans mes bras comme un précieux fardeau sorti directement de mon brillant cerveau plus circonvolutionné que celui de l'Einstein des moldus. Je la porterai sur le bassin d'ondoiement de la science magique, la larme à l'œil et le cœur gonflé d'un orgueil légitime et les vieux gagas de l'université de Stonhenge, les maîtres es potions et les doyens de la concoction, m'accueilleront les bras ouverts en tremblant d'une émotion mal maîtrisée… (et sans doute aussi de leur habituelle envie de pisser - en cadeau, je leur filerai un flacon de potion de continence avec extrait de prostate de dragon… c'est bien connu que les dragons ne pissent que tous les six mois).

Je continuai dans le registre de cette douce rêverie jusqu'à ce que je me souvienne que, entre mes activités à Poudlard et la bande d'ignares malfaisants qui me tenait lieu de public et, très pragmatiquement, me faisaient vivre, et le service du maître, très concrètement du rabattage depuis tout à l'heure, ma pauvre thèse reposait dans un de mes tiroirs telle un orphelin affamé braillant sa détresse (enfin, je lui avais demandé de brailler en silence, j'ai déjà suffisamment d'ennuis avec les elfes de Poudlard).

Foutremerlin, que de talents gâchés. Et tout ça parce que je n'ai pas obtenu le poste tant convoité de DCFM et que j'avais failli en crever de dépit. Il fallait donc bien que je me venge et brille dans une autre matière.

Je réintégrais la dure réalité avec un spasme d'angoisse et une chute évitée de justesse : je m'étais pris les pieds dans ce bordel de foutu tapis persan de merde. Comme tout un chacun, mon maître avait cédé au snobisme qui voulait qu'une demeure digne de ce nom comportât un certain nombre d'accessoires homologués moldu - vitrine Chippendale, cheminées Georges quéquechose, voir Renaissance in Chambord fashion si on était carrément snob et hyper gallionné, comme cet esprit faible de Fudge, tapis persans ou, encore mieux, de la Lessiverie et je voyais venir le moment gros comme une dragonne enceinte d'octuplés qu'une nuit le Seigneur des Snobinards m'enverrait à la National Gallery pour lui piquer un authentique tableau moldu.

Pour décorer la chambre du mioche !

Gasp, je retombais dans cet horripilant pataquès ovoïde dont le tapis persan et toute digression subséquente avait su me distraire (moi, le lecteur je suis moins sûr, mais je m'en tape bien sûr, je ne m'appellerai pas Rogue sinon).

Bon, je reprends : la bonne période celle de l'ovulation… je pouvais difficilement faire état d'un tel truc dans ma PA, la Gazette des Sorciers ou LibéSorciers appellerait la BMD (1) sur le champ.

Prière prés. bo. pér . prop. féc .

En plus, personne ne comprendrait ce jargon !

OK… Je transpirais à grosses gouttes, heureusement que je m'étais aspergé d'eau de Portugal ce matin, en insistant sous les aisselles.

Donc, il faudrait que l'épineuse question de la bonne période soit posée au moment de l'entretien… ça me laissait un peu de répit. Ne restait plus qu'à libeller l'annonce . Mes aisselles arrêtèrent de jouer à la fontaine de parc d'agrément.

Il fallait que je trouve une pondeuse au black boss.

Je jetai un machinal coup d'œil à ma Swatch Blue Choco…(2)

Queue de dragon ! j'étais à la bourre pour mon cours de Potions avec les crétins de première année - ah, réussi, ça allait être un joli chambard dans le donjon !

Je transplanai sine die en ruminant de délectables scénarios de punition. Cette transplanation dura étrangement longtemps, au point que j'eus l'impression de m'être recouché.

Ensuite, des heures plus tard, je me retrouvais assis dans la salle de réunion de Poudlard. Et j'étais en train de me dire que j'étais vanné et Dumbledore n'avait rien trouvé mieux que de nous coller une réunion à 19 heures, soit dit en passant, largement au delà de l'horaire légal de travail. Trewlaney lui fit d'ailleurs une remarque acerbe allant dans ce sens, il lui décocha un regard on ne peut plus incisif (faut ce qui faut pour traverser les culs de bouteille qu'elle a devant les yeux) et lui rétorqua qu'elle n'avait qu'à mettre cette mesquine question d'horaires à l'ordre du jour du prochain comité d'école.

Minerva posa une main apaisante sur le bras du vieux qui semblait prêt à bondir de ses gonds arthritiques en lui faisant remarquer que la situation était pire à Beauxbatons à cause du RMTT (3) ; Il lui envoya des yeux doux, je crus même qu'ils allaient se faire des mamours devant tout le monde. Et ensuite, le vieux lui déclara

- « Que diriez-vous Minerva, de me fourrer une autre pipe ?

Et tout d'un coup, Filius se rapprochait de moi à me toucher le bras et me glissait un papier entre les doigts en me susurrant « De la part de notre oracle ». Il n'avait apparemment pas l'intention de mettre fin à ce pénible empiétement sur mon Lebensraum - sans doute même allait-il chercher à lire le contenu de ce qu'il s'imaginait être un billet doux.

Par défi, je dépliai le papelard et lui fourrai sous le nez. Nous pûmes ainsi lire de conserve - Alors, cette section syndicale, on y va ou pas ?

Filius émit un long soupir déçu et réintégra sa place dans un ridicule petit trémoussement. Je me risquai à regarder du côté de Sybille et articulai silencieusement ces mots « Désolé, pas le temps et par envie de me faire virer ». Elle me répondit de la même façon et je pus lire sur ses lèvres mauvasses « Dégonflé ».

Je mis ça dans ma poche avec mon mouchoir par dessus et essayai de me raccrocher au flot babillant qui sortait de la bouche de Old Dumb. Aïe, ça concernait le nouveau tournoi de magie … c'est Durmstrang qui organisait cette fois-ci, j'espère qu'ils n'allaient pas m'embarquer dans cette galère nordique, aucune envie de mourir de pneumonie et comment voulez-vous amener une potion à ébullition au delà du cercle polaire ! (4)

Donc, il était question de la liste des épreuves que Karkaroff avait sorti de sous sa chapka et qui était transmise à Poudlard pour avis et discussion, dans le cadre ce qui s'appelait une procédure concertée.

A mon avis, c'était assez amusant, mais personne n'avait l'air de partager mon avis. Il s'agissait d'attraper trois nauturies à bosse, et, sans les tuer bien sûr, encore une idée moldument correcte, d'en extraire toute l'huile contenue dans leur foie. C'était amusant parce que les nauturies vivaient à plus de 400 mètres de profondeur dans des eaux protégées par une épaisse couche de glace. Et je connaissais ici bon nombre de jeunes cervelles en ébullition qui sauraient tirer un grand bénéfice de ce traitement de choc.

Ahaha, je voyais bien ce petit vantard de Potter se débattre dans l'eau glacée, essayant d'éviter les grolls et les coups de queue, essayant de capter quelque chose à travers le verre givré de ses lunettes de pseudo-intello. Pour le coup je me serais presque proposé pour aller jouer le juge de touche, à la surface, il me suffirait d'une pelisse en peau de phoque et d'un bon inversoscope à lunettes dégivrantes.

Minerva se racla la gorge, comme si un iceberg s'y était déjà coincé, et quand elle ouvrit la bouche la température de la salle chuta de quelques degrés.

« Ce projet est inacceptable, et je formule une objection non négociable : accepter une telle épreuve reviendrait à nous livrer pieds et poings liés à Karkaroff. Il est bien évident que les élèves de Durmstrang habitués à la faune et aux températures locales se trouveraient ainsi favorisés de façon éhontée. Hagrid, vous me confirmez que nos chers élèves (je ne sais pourquoi il y avait une petite pincée de menace dans le « chers » ) n'ont jamais vu, ni a fortiori, manipulés de nauturies. »

Je me demandais pourquoi Gobe-Planche n'était pas là, j'avais vraiment dû louper quelque chose… de toute évidence, le concierge était retourné à la case Soin des Créatures Magiques.

Il hocha la tête d'indignation (bon, pour une fois qu'il ne débordait pas du programme )

« Dame non ! où c'est-y qu'j'aurais foutu les bestioles, y' leur faut de l'eau glacée tant et plus et pis salée par d'ssus l'marché ! Pis, comme on a pas le droit de sortir de l'école pour des voyages d'étude…. »

On sentait qu'il en avait gros sur le cœur et sur le sujet des sorties extra-scolaires, mais Minerva l'empêcha de mettre davantage à profit cette remarque subversive qui lui était directement adressée et laissa tomber un

« Merci, on ne vous en demande pas plus.»

qui déclencha sitôt une bouderie hagridesque. Je m' autorisai un intéressant rire sous cape.

« Et il y a un autre risque. »

Je n'avais jamais vu le type qui venait de parler, mais étant donné qu'il occupait la place de l'ancienne nullité qui faisait semblant de donner des cours de DCFM, j'en conclus qu'il professait la même matière. Je me tournai vers Filius, pour en avoir confirmation, mais la place était maintenant occupée par Sirius Black ! Qui me souriait, me tapait sur l'épaule, puis laissait descendre sa main vers mon ventre et me déclarait dans le creux de l'oreille, me mordillant délicatement le lobe :

« Tu sais qui c'est, Servilus ? »

Je fis non de la tête, pour autant qu'on puisse le faire avec une oreille besognée comme l'était la mienne !

- Il s'appelle Yvain Wemanzoon, c'est le nouveau prof de DCFM. Tu trouves pas qu'il a une tête à se faire asperger de potion d'orti-urticus ? Cette chère Minerva pense qu'il s'exprime d'une voix nette, mais si tu veux mon avis, c'est rien de plus que de l'auto-satisfaction. Bon, tu m'excuseras, il faut que je retourne me faire vider ma putain de cervelle à Azkaban, j'ai vraiment un gardien très chouette là-bas, il s'appelle Nb6-22. Enfin, pas aussi chouette que toi, je te rassure ! »

J'entendis un petit plop et il disparut. Je dirigeai mes yeux vers celui qui parlait (en me demandant si Black m'avait vraiment embrassé sur la bouche en partant …)

« Nous savons tous que l'exploitation de l'huile de foie de nauturies, et tout spécialement de nauturies à bosse, qui fournissent la plus excellente des huiles, et ce n'est pas notre cher collègue de potions qui va nous contredire … »

il m'adressa un signe de tête sec qu'un coup de fouet, que je rebalançai aussi sec dans sa direction,

« et donc, oui, nous savons que Durmsdrang tire une grande partie de ses revenus de l'huile en question et nous soupçonnons tous aussi l'identité de Celui A Qui Profitent Ces Gains … - il s'arrêta pour laisser passer l'habituel frisson sur les échines, mais il sembla être un peu déçu, d'autant plus que Old Dum s'exclama « Enfin, non, c'est pas possible ! Droit au but, s'il vous plaît, mon cher Yvain, si on commence à partir dans tous les sens, nous allons dépasser l'horaire syndical », tout ceci en regardant dans la direction de Sybille. Il s'ensuivit un léger flottement, mais Weemanzoon n'allait pas perdre une occasion de faire le malin.

« Il est de notoriété publique que les élèves sont régulièrement envoyés en détention dans leur atelier d'extraction et de conditionnement et constituent ainsi une main d'œuvre docile et bon marché…

- Vous voulez dire gratuite, s'indigna Chourave les yeux flamboyants comme des platycodons flavescentoïdes

- Pas tout à fait, repliquai-je, ils les nourrissent de glaçons bouillis sauce au lichen. »

Je me mis à rire, imité en cela par Vector et Hagrid (à mon avis, ce gros rustre n'avait pas compris l'astuce). Je crus que Old Dumb allait faire évacuer la salle, mais il se contenta de froncer les sourcils et demanda à machin de reprendre.

« Donc, nous sommes fondés à croire que l'huile récoltée au cours de l'épreuve sera récupérée, plus ou moins légalement par Karkaroff et injectée dans le circuit commercial. A prix d'or. »

Il s'arrêta brusquement, comme si nous avions tous compris (quand je dis nous, c'est nous, pas lui). Minerva se lança pour éviter à son ancienne équipe pédagogique de sombrer dans le ridicule :

« Et nous pensons.. euh, vous pensez que les propriétés physico-magiques de l'huile risquent de se trouver altérées de ce fait ? »

Il jeta un long regard désolé, d'abord sur elle (il arriva même à faire rougir la vieille bique pendant une seconde) puis sur nous, certains baissèrent le nez, moi je le levai au plafond.

« Non, nous ne pensons rien de tel - la chimie n'est pas dans nos compétences. »

Tiens donc, ainsi notre Mic de la Pirandole (5) avait fini par avouer une lacune.

« Nous disons simplement - et il tapotait la table d'un doigt impérial : délit de dissimulation de travail à but hautement lucratif effectué par de jeunes sorciers.

- Et Poudlard pourrait être reconnu coupable de complicité passive.

- Evidemment, notre cher collègue a mis le doigt où ça fait mal. »

Binns venait de sauver la mise de Poudlard, il fit une petite courbette, et Filius me glissa dans l'oreille « Le gredin, je suis sûr qu'il va en profiter pour demander une revalorisation de son traitement … ce à quoi je répondis - Si vous saviez comme je m'en fous, de toute façon, je doute que Minerva transforme cet ajustement en augment générale. »

Il réfléchit trois secondes et laissa tomber d'une voix ragaillardie :

« Et comme elle le paie en celtatoc (6), ce n'est pas ça qui va mettre le budget du personnel sur le cul ! »

Il se mit à glousser.

Je me décidai à prendre la parole, cette réunion s'éternisait et j'avais du boulot à ne plus savoir qu'en faire.

« Bon, ça veut dire que leur épreuve est foireuse, donc je suggère que nous émettions un avis défavorable motivé, on leur balance leurs magouilles fiscales dans les gencives, et on leur renvoie la copie. Vous pouvez déjà me mettre parmi les signataires, Albus. »

Et je me pris un parchemin vierge et commençai la rédaction de ma PA. Je venais de voir que l'ordre du jour comportait un deuxième item : leur fichue MERRDEM (7) - je pouvais difficilement me casser sans explication, car j'étais censé donner mon avis, mais promis je fermais mes oreilles et je travaillais pour moi ! Il fallait simplement que je fasse gaffe à ne pas me faire intégrer d'office dans le groupe de travail que Pince réclamait à grands claquements de mâchoires.

Mais, hélas, je ne pus faire autrement que d'entendre Chourave demander à machin ce qu'il faisait avant de nous rejoindre. Il émit un petit claquement de langue, s'assura que nous étions tous attentifs (je baissai prestement mon regard) et il déclara, d'une voix sensationnelle et en faisant voler ses manches :

« Professeur de droit magique du travail, j'ai exercé trois années à l'Université du Sackkistan, et puis tout cela ne m'amusait plus, je dois dire que ça devenait même un peu rasoir - il se cabotinait comme un hypogriffe dans une basse cour, en faisant bouffer ses manchettes - alors j'ai changé d'orientation. Je suis un battant proactif, j'aime bien relever de nouveaux défis. »

Un « oh » d'admiration se forma sur les lèvres de Chourave et Bibine lui jeta un regard aussi frétillant que le Vadrouillespace qu'elle enfourchait en poussant de grands hans de satisfaction (si, si, croyez moi, rien de tel qu'un bon instrument pour s'envoyer au septième ciel…).Quant à Sybille, elle était en transe à l'idée d'avoir sous la main un spécialiste de la section syndicale.

« Et puis, je ne m'interdis pas de penser que Poudlard avait besoin de moi. »

Là, je dois dire qu'il n'avait pas tort le bougre, après le défilé de nazes en tout genre auquel nous avions eu droit ces dernières années… mais personne ne pipa mot - apparemment il leur avait fichu le nez dans leur caca.

Je découvris que Filius était à nouveau tout contre moi et me chuchotait à toute allure :

- Moi finalement, si j'étais à votre place, je serais sacrément content de ne pas avoir obtenu ce poste, un véritable siège éjectable. Pensez au lourdage en règle que ce cher Yvain va devoir encaisser à la fin de l'année.. quoique … un ancien spécialiste en droit du travail serait bien fichu de menacer Dumbledore d'un procès en règle devant les prud'mages…

Je lui jetai un œil furieux et après réflexion, le deuxième. Il réintégra sa place en agitant le doigt

- Vous verrez bien, vous serez comme les autres, pas plus d'un an.

Je me détournai de cet insupportable donneur de leçons et me replongeai dans de plus immédiates préoccupations.

Bon, moi je n'aime pas relever quoi que ce soit, et surtout pas des défis, ça me met les reins en compote. Mais là j'étais bien obligé - je n'avais pas avancé d'un iota sur cette putain de PA. Il allait falloir que je me secoue les neurones ou le peu qu'il en restait après une telle journée.

A la fin de la réunion, dont je n'avais plus perçu qu'un vague brouhaha au dessus de mon cerveau en ébullition, je tenais ma PA.

Sorcier, leader dans son domaine, voulant donner une nouvelle impulsion à ses projets, souhaite recruter partenaire dynamique, motivée, ayant le goût du challenge et le sens du résultat, et disponible pour procréation. Mission temporaire de dix huit mois, éventuellement reconductible selon résultats. Défraiement à négocier. Prime de naissance. Urgent.

Répondre par PA dans même journal en fixant RDV et signe de reconnaissance à convenance.

A des fins de sélection, les postulantes apporteront le calendrier de tous leurs cycles des 12 derniers mois.

J'avais un peu hésité sur la dernière phrase, ce n'était pas ni discret ni très fin, mais quand on a le goût du challenge… Et puis il me suffisait d'imaginer les mesures de rétorsion que mon patron tenait en réserve pour ceux qui l'avaient déçu pour faire taire ce minuscule problème de conscience.

Quant à avoir le goût du challenge, ouiche, ça pour sûr, faudrait qu'elle l'ait, pour accepter d'aller au pieu avec VDM. Enfin, il devait bien y avoir des perverses qui y prendraient leur pied.

Soulagé d'avoir enfin écrit mon pensum, je m'enfournais dans ma cheminée et allai déposer ce petit chef d'œuvre littéraire au bureau des annonces de LibéSorciers, qui me paraissait le journal le plus indiqué pour ce genre de communications. Et comme à Poudlard, Sybille y était abonnée, je pourrais surveiller mes réponses sans débourser un radis…

Ensuite, tout était à nouveau flou, mais quelqu'un me dit, en rigolant, que la réunion avait eu lieu il y a deux jours. Je me revis tout d'un coup me livrer à de multiples manœuvres afin de consulter LibéSorciers sans éveiller les soupçons de Trewlaney ; pas très difficile au demeurant, je lui avais raconté que je me cherchai un balai d'occasion, « mon Swoop-Whoops 54, de chez Swoop-Swoosh (8) … a été récemment cassé dans des circonstances que je vous laisse le soin de deviner, ma chère. »

Elle accueillit ma pique comme je m'y attendais, en prenant un air douloureux de grand esprit incompris.

Je lui avais hérissé le poil, (déjà avec ce projet de section syndicale…) donc, aucun danger qu'elle se mette à faire du zèle pour cette histoire de balai, en rameutant tout Poudlard, comme n'aurait pas manqué de le faire Chouravette.

Je ne vis rien les deux premiers jours, enfin si, des balais en pagaille, certains d'ailleurs avec un tel nombre d'heures de vol que les fesses qui les avaient chevauchés avaient dû ramener le diamètre de leur manche à la taille de celui d'une jeune pousse de coudrier.

Plus tard, je regardai ma montre qui affichait troisième jour après la parution (cette garce de Sybille m'avait chiffoné les pages des PA) je vis THE réponse !

Goût du challenge - jupe dorée ce jeudi 16 heures

42 ième étage.

Il n'y avait pas d'autre précision mais j'étais certain qu'il s'agissait d'un endroit moldu. Je m'entendis grommeler entre mes dents

- Fuque (9) un endroit moldu, et à Londres en plus !

- 42 ième étage, où que cela puisse être, le boss ne pourrait pas m'accuser d'avoir ramassé la future mère sur le trottoir.. .

Mais, il m'était impossible de m'y rendre en kilt, comme le faisait DumbDumb quand il allait à Glasgow respirer le « bon air moldu », il allait me valoir ressortir mes vieilles nippes moldues.. et non, d'ailleurs, ça aussi était impossible, comme la fille venait en jupe dorée, je ne pouvais pas me permettre d'arriver habillé comme un clochard…

Il y avait bien le sort de molduisation des vêtements et garnitures, mais c'était un de mes points faibles, quand j'angoissais, il se désactivait. Je n'allais tout de même pas claquer des dizaines de gallions pour m'acheter un futal doré !

Zut et rezut, il ne restait qu'une solution - recourir au service logistique du boss et me faire prêter des habits moldus. La sorcière qui s'en occupait et qui travaillait aussi pour Barbie's Falzaar euh non …Harpie's Bazaar (10) enfin, bref, un nom comme ça, saurait bien me dire comment il fallait que je m'attife. J'essaierai aussi de lui taxer deux tickets de métro, j'adore toutes les odeurs qui y traînent et j'y récupère de vieux chewing-gums moldus pour certaines de mes potions…

Je passai une imposante porté vitrée tandis que quelqu'un murmurait à mon oreille « Vertigo 42 ».

C'était un bar luxueux, désert à cette heure de l'après-midi.

Je localisai rapidement ma candidate, qui portait la jupe dorée annoncée dans l'annonce. Bon, c'était vraiment doré .. plutôt court aussi. Collants et chemisier noirs. Une grosse bagouze au majeur droit, avec une pierre rose pâle.

Y a pas à dire, elle était du genre gironde, un teint joliment doré, des yeux noisettes et des cheveux noirs parfaitement lissés (autant vous dire que mes robes ne sont jamais repassées à ce point de perfection). Ah….aussi, poitrine humhum … disons qu'elle soutenait ce qu'elle avançait…

De son côté, elle me détailla des pieds à la tête, puis de la tête aux pieds, les yeux légèrement plissés et les lèvres légèrement retroussées, inspectant mes vêtements sobres et chics (imperméable beige doublé d'un tissu écossais beige, rouge et noir, qui, à mon avis, n'aurait pas plus à Minerva, jeans de luxe et polo en cachemire gris mauve sur un simple tee-shirt blanc.)

Je n'osai plus la regarder que pour contrôler si son regard allait finalement se détourner avec mépris ou s'arrêter sur une partie précise de mon anatomie.

« Mademoiselle, je suis enchanté de faire votre connaissance. » Je me retournai vivement, persuadé que quelqu'un s'était approché de nous sans que je m'en perçoive et entreprenait de me couper l'ortie sous le pied en me soufflant ma candidate sous le nez. Mais il n'y avait personne aux alentours et quand mes yeux revinrent devant moi, ils buttèrent sur l'image de la fille en train de pouffer franchement, quoique poliment, derrière les chichis de son chemisier.

Et puis, elle me tendit la main

« Enola Goodenough. Je suis moi aussi enchantée de vous voir enfin en face de moi… rien de tel pour mettre fin à certains fantasmes. »

Je n'eus heureusement pas le loisir de m'interroger plus avant sur cette remarque, car elle enchaîna :

« Dites-moi, vous êtes toujours comme ça ?

- Comment, comme çà ?

- Eh bien, à faire croire à vos interlocuteurs que ce n'est pas vous qui avez parlé ? C'est une technique de drague ? On ne me l'avait encore jamais fait… dans le style : vous m'avez déjà tourné la tête ? »

Ses yeux pétillèrent comme un feu qui commence à prendre sous un chaudron bien astiqué, et elle recommença à pouffer. Je sentais que je me décomposais à toute allure. Je dus mentalement convoquer sine die l'image du boss dans une de ses noires colères (ses iris passaient alors au rouge clignotant), pour me faire passer l'envie de m'enfuir à toute allure et transplaner dès que j'aurais trouvé un bout de corridor désert.

Je trouvais alors quelque chose à lui dire, sensé à défaut d'être original, et qui aurait le mérite de poser la situation, ainsi que de me laisser quelques instants de répit.

« Euh, je me présente, Septimus Lerêche, et si nous nous asseyions ? »

Son visage afficha d'abord un air stupéfait, puis elle partit dans un long gloussement, fort bien modulé, je dois dire.

« C'est plutôt vous qui devriez vous asseoir, non ? Regardez, vous avez un très joli fauteuil juste derrière vous, et n'ayez pas peur, ce n'est pas un modèle gratte-fesses, du moins si j'en crois le mien. Comme vous étiez en retard, je me suis permise de m'installer. »

Merde et merde, mon pauvre Severus, même pas fichu de détecter si la nana en face de toi est assise ou pas ! Bon, elle allait peut-être penser que j'étais déjà raide dingue tombé sous son charme, enfin tombé sous son charme vite dit, plutôt tombé dans un sacré traquenard oui !

Je lui obéis docilement, m'affalant plus vite que je ne l'aurais souhaité dans une sorte de siège de velours vert vif. C'est là que je remarquai que la moquette était de couleur framboise.

Je ne savais plus quoi dire, redoutant par dessus tout de déclencher une nouvelle crise de gloussement. Heureusement, l'endroit était toujours quasiment désert.

Miss Goodenough (sang de Merlin, bonne pour quoi ? se foutre de ma tronche dans un lieu public ? ou fabriquer la lignée qui inaugurerait le règne de 1 000 ans auquel VDM aspirait ?) nous sortit de l'embarras en faisant signe à un serveur d'approcher. Il vint vers nous d'une démarche curieusement chaloupée, vêtu de noir de la tête aux pieds.

Comme tous les employés moldus qu'il m'avait été donné de voir de près, il arborait un air hautement ennuyé, mais il condescendit à prendre notre commande : Goodenough commanda un machin qui s'appelait Russian Bubbles, et je me dis qu'il serait sans doute astucieux de ne pas étaler mon ignorance en matière de breuvages moldus et j'indiquai au type qui contemplait sa manucure d'un air excédé que je prenais la même chose. ( En fait, je connaissais quand même un truc moldu, découvert dans des circonstances que je vais épargner au lecteur - le lait fraise, dont je raffolais, mais qui, hélas, me pesait un peu sur l'estomac).

Le quidam partit d'un pas plus vif qu'il n'était venu, ce qui me fit craindre pour le prix de nos consommations, et le silence retomba entre la candidate et son examinateur. Je m'interrogeai, perplexe, sur la façon de gérer une telle créature qui menaçait à tout moment d'éclater de rire ? Tout ce que je lui dirais allait donc déclencher un accès d'hilarité ?

Tout d'un coup, je me demandai si elle pouffait en faisant l'amour… finalement, pour un type qui se la jouait sérieuse comme VDM, cela pouvait être la solution… mais c'était peut-être mince comme critère de recrutement : j'ai trouvé la future mère, elle s'esclaffe au moment suprême !

Etait-ce pour meubler le silence ? toujours est-il qu'elle entreprit de croiser ses jambes avec une exaspérante lenteur.

Ce qui eut pour effet de faire remonter sa jupe et de me faire découvrir qu'elle portait des Sun Up. Je subodorai bien que certaines élèves à Poudlard faisaient de même, mais difficile de juger sous l'uniforme officiel. (Minerva, d'après Filius, en tenait toujours pour les traditionnelles jarretelles écossaises). En tout cas, au bout d'un moment, je sentis une certaine raideur s'installer près de mon aine, que je mis sur le compte de l'altitude.

Le serveur arriva avec nos commandes - deux flûtes gondolées perchées sur des pieds qui faisaient penser à une enfilade d'œufs de tripoducks (11). A l'intérieur un liquide jaunâtre qui semblait être en début de phase d'ébullition. Les verres étaient maintenant disposés sur une ridicule table basse que le serveur avait installé devant nous, nous étions à nouveau seuls.

« Vous avez l'air inquiet.. vous savez ce que c'est au moins ?

- De l'alcool moldu ?

- Bingo, et à votre avis un alcool qui pétille, ça pourrait être quoi ?

- Euh, du … du …champagne ! »

J'étais content de moi, et tout d'un coup je me vis, heureux d'avoir trouvé in extremis la réponse qu'on attendait de moi et attendant un petit signe d'encouragement, ex-ac-te-ment comme ceux de mes élèves situés juste au dessus du niveau de la nullasserie absolue. Je me sentis pris d'un vertige… décidément, l'altitude moldue ne convenait pas à ma complexion habituée aux sous-sols de mon donjon !

- Et en plus, il y a de la vodka, vous voyez c'est pour cela que ça s'appelle Russian, Russian…la vodka et Bubbles… le champagne. Pas compliqué. Et en plus, je vais rajouter the magic touch ! »

Elle me fit un clin d'œil, se tourna vers le côté et plongea à la recherche de quelque chose qui devait être posé sur le sol. Ses cheveux glissèrent et me masquèrent son visage. Sev, il était peut-être temps de te casser en courant… Mais d'un autre côté, cette nouvelle position me révélait la courbe de sa poitrine…. Je restai. Elle se redressa, me désignant un flacon d'étain avec petit mouvement destiné à instaurer une complicité entre nous.

Je lui demandai ce dont il s'agissait (à vrai dire, je redoutai un peu d'apprendre qu'il s'agissait d'un aphrodisiaque !)

Elle dut lire sur mon visage que c'est à ça que je pensais, car elle se vissa les yeux sur mon entrejambe et au bout de dix secondes, elle laissa tomber d'une jolie voix désinvolte (son timbre était plutôt rauque, un peu éraillé)

« Rassurez-vous, ce n'est pas ce que vous pensez. Je crois que vous n'en avez d'ailleurs pas besoin. »

Ben, oui, les pantalons moldus sont moins discrets que nos convenables robes sorcières.

« C'est juste pour rajouter un peu de piquant à la chose. De l'essence de croquemite .. ma dose à moi, c'est trois gouttes. »

D'un geste habile, elle ouvrit son flacon, fit glisser une flûte vers elle et murmura - Tripledroppe.

Trois gouttes rouges apparurent, restèrent suspendues entre le flacon et le liquide pendant quelques secondes, puis plongèrent dans le cocktail, créant une sanglante perturbation au milieu des bulles. Il me semblait observer une délicate manipulation, une… fécondation .. je me collais une bonne gifle aussi mentale que percutante.

« Et voilà, le boulot ! Idem pour vous ?

- Euh, mais volontiers. »

Elle n'avait pas l'air véritablement convaincu de ma motivation, si j'en juge par le regard en dessous qu'elle m'envoya avec la précision et l'assurance qui semblaient diriger la moindre de ses actions… je n'étais pas habitué à tant d'aplomb.

« On va commencer par deux, c'est plus prudent. »

Elle referma ses doigts effilés sur la deuxième flûte et susurra Doubledroppe. Le même phénomène se reproduisit. Elle délaissa ma flûte et prit la sienne, la levant et l'inclinant gracieusement dans ma direction

« Cheers ! »

Mécaniquement, je répondis Cheers. Je la laissai boire une première gorgée.. ça me semblait plus prudent et tant pis si elle s'en apercevait et me rangeait dans la catégorie des rustres rustiques et chafouins. Elle déglutit avec une évidente satisfaction et sans ciller. Bon, ça devait être finalement aussi inoffensif que le lait fraise (nonobstant le poids sur l'estomac.. mais ça ne me venait qu'après…).

J'en pris une gorgée.

Ventre de dragon, un feu de chaudron se mit à me lécher la bouche sans semence.. euh … sans semonce aucune. J'avais les yeux inondés de larmes, mon nez se mit à couler, mais tout ce liquide était bêtement à l'extérieur de ma bouche, aucune chance qu'il n'éteigne l'incendie. Je m'arc-boutais sur mon fauteuil en me répétant « Ça va passer, ça va passer, tu as survécu à bien pire », mais là, je dois dire que j'avais du mal à voir ce qui dans ma vie avait été pire que cela !

J'avais envie de trépigner et de me griffer la gorge et puis, tout d'un coup, j'avais la bouche froide comme si j'avais gobé d'un seul coup la moitié de la banquise de Durmstrang.

« C'est fort, s'pas ? Comme disait mon grand-père, une goutte sur la langue d'un chien suffit à tuer un homme.

Bon, si nous en venions à notre petite annonce… vous m'avez l'air d'être le genre de mec à savoir ce que vous voulez, le calendrier de mes cycles, hein .. enfin j'espère que c'est bien pour des raisons physiologiques, hein ? »

Elle balança un joli coup de menton dans ma direction. Je me crus obligé de marmonner un « Mais, oui, quelle autre raison aurais-je eu… » (mais oui, Severus, là, au moins, tu lui disais la vérité, rien que des raisons physiologiques).

« Enfin, vous savez.. on ne sait pas jusqu'où la perversion peut se nicher… donc si j'ai bien compris, vous voulez choper la période la plus propice….

Je lui agitais sous le nez un magazine moldu qui venait d'apparaître dans ma main, il s'ouvrit sur un article intitulé « Longing for children ». Je le lus attentivement, pendant que Miss Goodenough pouffait patiemment ; je ne compris pas tout le tintouin que le journaliste en faisait, mais j'y trouvais une formulation qui était fort judicieuse.

- C'est cela, oui, je suis très occupé, très pressé, très hmm en désir rapide d'enfant. »

« Ah, désir rapide comme ça, alors.. remarquez je n'ai rien contre moi non plus. Je dirais même que ça urge de mon côté. »

Bon Merlin, allait-elle m'entraîner séance tenante dans les toilettes et me sauter carrément dessus ?

« Donc, si j'ai bien compris, vous voulez essayer de décrocher le jackpot dès le premier coup.

- C'est tout à fait cela, oui, je veux un enfant, rapidement. »

Ça me faisait tout drôle d'avoir prononcé ces mots, comme si j'étais le patron lui-même, ça me fit même carrément frissonner d'angoisse ; et je ne savais pas si c'était de m'être glissé dans la peau et le désir de VDM le temps de prononcer cette phrase, ou si c'était la perspective de me retrouver un jour devant une vraie femme et d'avoir envie de lui dire la même chose…

Afin de me débarrasser de ces drôles de pensées, j'ajoutai :

« Je veux une fécondation réussie.

- Ah ah … parce que vous avez déjà vu des fécondations ratées… ? Bon, la vôtre de toute évidence , il n'y qu'à vous regardez ! Ahah, je rigole ! Détendez vous fichtre merlin, vous êtes aussi raide que la justice ! Si vous pensez attirer des candidates dans votre pieu avec une telle tronche de mange mort…. »

Je m'étouffais discrètement dans mon mouchoir.

« Ben quoi, jamais entendu parler de ces abrutis ! Enfin, d'un autre côté, pour ce que voulez faire, c'est plutôt la qualité et la quantité du sperme qui est le sujet critique. Je veux bien vous faire un môme, mais pas envie de récupérer un taré ou pire, un cracmol - ça ne plairait pas à ma grand-mère. »

Je me recroquevillai sur mon sofa - ainsi donc, contrairement à ce que j'avais craint, je n'étais pas attaqué sur mon physique, mais sur mon intelligence et ma sorcitude (12) . J'étais effondré, la situation m'échappait de tous côtés et je tremblais à l'idée de ce que cet entretien me réservait encore. Puis, je me rappelai fort à propos que ce n'est pas mon GPS (13) qui aurait à s'exprimer, mais celui du patron. Qu'est-ce qu'il m'avait dit… sa semence.. et .. ah oui, un enfant à son exacte image … donc pas de risque qu'elle récupère un cracmol, mais par contre un taré… je ne pouvais rien lui garantir.

« Vous produisez combien, je veux dire, quand vous êtes convenablement hm préparé ? ».

Elle m'envoya un regard salace en se trémoussant le popotin et précisa, comme si c'était encore utile, qu'elle était très douée en préparation. Je me ressaisis et résistai à la tentation de lui demander, d'une voie glaciale, forcément glaciale, qu'elle me démontre sur le champ ses talents en exécutant une potion de désintégration jaculatoire . J'eus fort heureusement la présence d'esprit de penser qu'elle risquait, au mieux d'y voir une suggestion grivoise, et, au pire, de me prendre pour un fou furieux et de me tourner les talons. J'eus le pressentiment que ce qui marchait avec mes élèves ferait un flop avec elle.

Et je sentis soudain, à nouveau, qu'un monde existait peut-être à côté de mon donjon.

« Alors combien ? »

Je me sentis rougir jusqu'à la pointe de mes cheveux.

« Hm et bien, ce qu'il faut pour »

eus-je encore la présence d'esprit de répondre.

« Tout baigne alors… enfin, je vous préviens je ne veux pas me faire tripoter par un médicomage pendant la grossesse, je veux une sage-mage. »

Suivre, quel drôle de formulation… j'imaginais une cohorte de robes blanches de Sainte Mangouste suivre un gros ventre. Mais non , ma belle, ça n'allait pas du tout se passer comme ça… je réprimais à grand peine un rire sardonique …si tu étais choisie, tu passerais tes neuf mois, ou les six ou sept, si ce frappadingue de Teufling tenait ses promesses, dans une prison, dorée et luxueuse, mais gardée en permanence par au moins dix barbouzes des groupes spéciaux et tu l'aurais ta surveillance , la médico-magique et l'autre - la carcérale… Ton gros ventre deviendrait la cachette du trésor de mon maître….ta matrice serait l'objet de toutes les attentions. Et toi après … qui sait ? Il tomberait peut-être amoureux de toi ?

Une chose dont j'étais certain, c'est qu'il récupérait le placenta pour se faire un lifting facial. Il me l'avait une fois laissé entendre, et peut-être était-ce pour cela qu'il voulait un môme - pour s'arranger le portrait ?

Je me demandais s'il donnerait le cordon à bouffer à son serpent !

Elle reprit une gorgée de son cocktail et cette fois-ci, je jugeais plus prudent de ne pas l'imiter, j'avais déjà repéré une plante verte qui saurait m'en débarrasser.

« Il y a quand même une chose qui me chiffonne …vous n'êtes pas en train de me monter un scénar louche ? … beau gosse comme vous l'êtes, vous aviez vraiment besoin de passer une annonce ? »

Elle m'annonçait qu'elle me trouvait beau gosse, alors qu'il y a quelques minutes elle me créditait d'une tronche de mange-mort ! Devais-je la croire .. non, sûrement pas, c'était une fofolle évaporée qui lui racontait tout ce qu'il lui passait par la tête et de plus elle avait pas mal bu… sa représentation du beau gosse devait avoir percuté de plein fouet ses neurones alcoolisés et avoir subi quelques dommages plus sérieux que du collatéral.

Mais par Merlin, elle tenait l'alcool mieux que moi, j'avais la tête qui commençait à jouer les girouettes à chaque passage de moldu d'un côté ou de l'autre de nos deux sièges de velours vert phytogrenouille.

Je la secouais néanmoins avec l'énergie du menteur qui n'a pas envie d'être confondu. Je sentis alors les russians bubbles, dopées par le croquemite, me monter à la cervelle à la file ministérielle.

Elle reprit, à moitié convaincue par mes dénégations, et tirant sur sa jupe pour la remettre en place.

« Ecoutez, je ne vais pas y aller par quatre cheminées, je vais être franche avec vous (corne de licorne, avait-elle flairé quoi que ce soit ? ) - si je voulais vraiment un enfant, il me suffirait de claquer les doigts - ce qu'elle fit derechef et ce qui derechef fit bondir le serveur à notre rencontre - je lui jetai un regard furieux et lui fit comprendre que nous souhaitions rien de plus - aucune envie d'exploser mon forfait notes de frais…

- Je suis plutôt bien foutue, et pas trop conne, je connais quantités de sorciers et des plus brillants qui me verraient bien passer la tunique matrimoniale à leurs côtés. Et croyez moi, elle serait rutilante de pierreries. Bon, mais ce n'est pas mon truc, le fil à la patte. Sauf que ma grand-mère est une vieille barge sadique… et que je suis sa seule descendante et qu'elle veut que je procrée. Bien sûr, il y a une contrepartie - sa fortune qui est loin d'être négligeable … du style à me permettre de passer le reste de ma vie à faire ce que je veux, sans souci de mon avenir matériel. Vous voyez le topo ? Voilà pourquoi j'ai répondu à votre annonce… vous voulez une descendance, ma grand-mère veut une descendance… moi je veux les gallions. On devrait pouvoir s'entendre, vous ne croyez pas ? Mais il me faut un contrat en bonne et dûe forme, un contrat de mise à disposition du mioche, il faut que vous me le laissiez tant que j'en aurais besoin…quand son arrière grand-mère aura envie de le voir, et il n'est pas impossible qu'elle souhaite voir le géniteur… on verra à ajouter une clause accessoire au contrat. Et le reste du temps, et après le décès de ma chère grand-mère… je vous l'abandonne définitivement. Et bien sûr, pas question qu'il ne devienne mon héritier. »

Elle s'arrêta et me décocha un sourire étincelant et sûr de ses effets. L'espace d'une seconde, j'ai même cru qu'elle allait me demander si j'avais bien tout compris et me faire venir au tableau pour vérification.

« Et bien sûr, il faudra que ce soit fait devant un tabellion de grand serment. »

Elle continuait à parler, me farcissant la tête de dispositions juridiques, alinéas, clauses résolutoires, attendu que et nonobstant…

Quant à moi, j'avais abandonné : pas question de fourrer cette forcenée de la chose juridique entre les pattes de mon maître. C'est lui qui imposait ses vues et faisait sa loi, pas les autres.

Je m'aperçus tout d'un coup que Miss Goodenough se penchait vers moi, à me toucher, et que le décolleté froufroutant de sa blouse de soie s'offrait à ma vue de façon plus qu'engageante et faisait tout un coup passer à l'arrière ces histoires de procréation juridiquement assistée. Damned, la lurone portait bien un soutien-gorge, mais du genre à dévoiler tout ce qu'il était censé dissimuler. L'embuscade était bien tendue. Bien, il fallait que je me ressaisisse.

Hélas, ce n'était pas difficile - il me suffisait de repenser à ce cruel souvenir : ces enfoirés de Maradeurs me faisant léviter la tête en bas et révélant mon caleçon à tout le monde. Le résultat de cette petite remémoration intime fut à la hauteur de ce que j'en attendais - une véritable débandade ! C'est la première fois que cela me rendait service, soit dit en passant : en général..

Elle me fourra brusquement un papier dans les mains :

« Alors, on prend RDV ? »

Elle fit entendre un petit claquement de langue, tout à fait semblable au bruit d'une bulle de concoction saponi- frichtifère en train d'exploser à la surface d'un chaudron. Ah, que n'étais-je dans mon donjon, son humidité rassurante et ses vapeurs fétides… dans la féconde solitude du chercheur…

Je parvins néanmoins à focaliser ma vision sur un calendrier où, tous les mois , quatre jours étaient soulignés de rouge. Cela me faisait irrésistiblement penser à un plan d'attaque concocté par les brillants lieutenants du futur père - par souci de rationalisation et d'optimisation des ressources, c'est toujours à la même période du mois qu'ils allaient casser du moldu.

Mais là, il s'agissait de la jouer fine - je n'avais qu'à lui raconter que les dates ne convenaient pas. Sauf que je savais pas trop si les jours indiqués étaient les jours propices ou .. eh bien je voyais une autre possibilité.. les jours où les dames sont hm indisposées.. et doivent se fourrer du linge entre les jambes. Les dames et mes élèves aussi d'ailleurs, sur un cours, il y a toujours une ou deux qui fait tourner ses potions.

Fuque ! je devais vraiment avoir l'air niais à transpirer sur ce fichu comput ; je ne pouvais tout de même pas lui dire - Racontez-moi tout, ma maman ne m'a jamais parlé de ces choses. (Non, j'imagine plutôt que Madame Rogue, si elle était toujours vivante, me dirait - Severus, mon grand, si tu sors avec une jeune fille ce soir, n'oublie pas de te couvrir).

Je lui demandais de bien vouloir m'excuser et allais me rafraîchir dans les toilettes. J'y découvris un moldu en train de réduire un cachet en poudre. Intéressé par ce qui ressemblait à des préparatifs de potions, je m'approchais. Il s'exclama :

« Eh, coco, une ligne de cropaz, ça te tente ? »

Je lui demandai quel en était l'effet.

« Mais d'où tu débarques, de la Lune ? Tout le monde sait que c'est bon pour le moral ! »

Il en prit une pincée et me la fourra dans la narine droite et il disparut. Je me dis qu'après tout, ça pourrait m'aider et reniflai soigneusement. C'est alors que je pensai au Russian bubble qui commençait à me peser sur l'estomac et le cortex, mais bon, fallait bien que je tienne jusqu'au bout. Je traînais un peu dans le local déserté espérant que Goodenough se serait peut-être lassée et aurait décampé sans demander son reste, ni l'addition non plus, j'imaginai.

Je me décidais tout de même à regagner le bar, au passage, je chipai une petite serviette, rose framboise avec des broderies vert épinard, ce serait parfait pour l'anniversaire de Chourave et autant d'économisé. J'avais un peu plus la frite ! Vive les moldus et leurs trucs remonte-moral !

Je constatai que Goodenough était toujours là. Et que de rose, la moquette avait viré à l'orange survitaminé, alors que les fauteuils avaient tourné au mauve pâle maladif. La bougresse me fit de grands gestes du bras et quand je me fus réinstallé, elle tapota d'un doigt effilé, celui qui portait la grosse bague, sur son calendrier.

- Vous voyez, je suis aussi bien réglée qu'un cadran lunaire. J'osai enfin relever les yeux … ah, je l'aurais serrée dans mes bras, la drôlesse qui m'apportait la solution sur un plateau ! Je n'avais plus qu'à m'engouffrer dans l'ouverture et lui raconter que ça ne collait pas. Je sortis une copie de l'agenda que le boss m'avait remise - cela ferait plus véridique.

Bien, les derniers jours en rouge remontaient à une semaine, la prochaine période permettant une copulation fertile (à condition que l'autre assure héhé, mais, apparemment, il n'entretenait aucun doute sur sa virilité) tomberait donc dans une semaine à peu près. Je faillis pousser un râle de plaisir, ah Severus t'es vraiment bon avec une ligne de cropaz dans le nez , ça tombait pile dans une semaine hyper chargée pour Mylord. Yeeeeeeees !

Jugez plutôt : trois petits déjeuners d'affaires, participation au TM3I (14), une séance d'amphi-retape à Durmstrang pour récupérer les CV des forts potentiels, et la négociation annuelle avec Fichumécanix, le chef des détraqueurs qui lui fournissait des troupes fraîches. Autant dire pas de temps pour la gaudriole. Et hop, emballé, c'est pesé !

J'essayai de modérer mon enthousiasme sous une quinte de toux à laquelle je réussis même à donner une tonalité caverneuse du meilleur aloi.

« Je suis désolé, Miss Goodenough, d'autant plus que je suis persuadé que vous auriez fait une merveilleuse mère, mais les dates ne conviennent pas. »

Je roulais mon parchemin d'un geste qui se voulait définitif et d'un autre, carrément irrévocable, je lui rendis son petit calendrier intime.

Je me détendis enfin et laissai mes yeux aller dans le vague, profitant, pour la première fois de la vue stupéfiante que le Vertigo 42 offrait sur Londres. Je l'entendis ranger le document dans son sac, s'enfiler le reste de son cocktail et se mettre sur ses pieds. A ce stade, il me semblait nécessaire de me manifester à nouveau. Je me levai et fus accueilli par un regard flamboyant tandis qu'un doigt bagué s'agitait sous mon nez, frôlant dangereusement mes narines.

« C'est un peu court comme explication.. pour refuser ma candidature, mais je vous préviens .. je pourrais tout à fait déposer une plainte pour discrimination à l'embauche.

- Mais Miss Goodenough, je vous assure, cela n'a rien à voir avec votre profil, ce n'est qu'une question de date et de choix. »

Elle m'asséna encore un « grossier personnage » et partit en faisant claquer ses talons (heureusement la moquette étouffa cette manifestation de colère) et elle disparut, dans un grand remue-ménage de fesses dorées, de mon champ de vision.

Well, well, well…

Si je dressais le bilan des opérations :

1/ je m'étais relativement bien débarrassée de cette candidate à problème (la menace de procès n'était pas vraiment un risque - j'avais travaillé sous un nom d'emprunt)

2 / j'avais dit à une femme, même fictivement, que je voulais un enfant….

2 bis / merde merde merde

2 ter / ça me faisait froid dans le dos et … chaud au ventre

2 quater / il fallait que je close définitivement ce stupide point 2

3 / je devais annoncer le point 1 à Celui-Qui-Voulait-Procréer-Dans-Les-Meilleurs-Délais

4 / j'y étais de ma poche pour l'addition…

J'essayai bien de m'esbigner, mais je jugeai imprudent de tenter une transplanation. De toute façon, le serveur aux aguets, n'avait rien perdu du départ fracassant de Miss Goodenough. Il s'avançait vers moi, un sourire ironique scotché sur les lèvres et agitant nonchalamment un petit papier rose à hauteur de sa hanche.

Je tablais sur 20 livres moldues, mais mon cœur s'emballa quand j'eus déplié la douloureuse - par l'épée d'Arthur, ils n'y allaient pas par le dos de la cuillère à potions - 34 de leur satanées livres pour deux verres d'un truc dont je n'avais pu avaler qu'une gorgée ! Et je n'étais même pas certain d'avoir suffisamment d'argent sur moi.

J'adressai un œil noir au gars qui restait planté là et lui aboyai que j'allais payer au comptoir. En ensuite, ce fut l'habituelle galère pour dénicher ma bourse dans toutes ces poches dont les moldus se croient obligés de farcir leurs souquenilles. Je réussis enfin à mettre la main dessus et la déliai en hâte. Je n'y vis d'abord que noises et mornilles. Merde, j'étais dans la merde si j'avais oublié de me munir d'argent moldu.

Affolé, je me mis à farfouiller dans les pièces et, à mon intense soulagement, j'en extirpai deux billets de 20 livres. Je me recomposai un air digne et me dirigeai vers le bar. Je demandai une facture, ce qui me valu un regard dédaigneux de cette chochotte de serveur, à qui j'assenais un « Rendez-vous d'affaire ». J'eus évidemment droit à la question rituelle

« Nom de la société ? »

ce à quoi je répondis d'une voix catégorique

« Thousand Years Incorporated, 87 Grosvenor Gardens, Belgravia, SW1W 0EB, et pas besoin de ressortir la TVA. »

Je m'étais déjà fait avoir une fois par Globigol, le gobelin du boss, qui m'avait remboursé sur une base hors taxe en retenant en plus un taux de change livre contre gallion absolument ahurissant.

Je quittai le Vertigo 42, ressentant un léger vertige à la pensée de ma prochaine entrevue avec le père en puissance. La joie de m'être débarrassé à bon compte de la miss Goodenough se dissipait (plus rapidement d'ailleurs que son foutu Russian bubbles trafiquoté) et me laissait entrevoir de peu reluisantes perspectives. Celui-Qui N'aime-Pas-Les-Contretemps allait me faire rendre gorge du ratage de mon recrutement. J'imagine que j'aurais le droit à un enveloppement de Naguini, bof, tant qu'il ne me faisait pas mettre à moitié à poil, c'était relativement supportable, et je m'en tirerais à bon compte.

En fait, il fallait que je m'arrange pour le voir entre deux portes, lui présentant une nouvelle annonce un peu mieux libellée, et la lui faire valider - ouais, le faire s'engager et lui mettre les mains dans les œufs de doxies - si jamais il y avait un nouveau loupé, il serait autant responsable que moi.

Un peu rasséréné par ce cortège de brillantes idées, je m'accordai même le plaisir de m'inspecter sous toutes les coutures dans les miroirs de l'ascenseur, face, profil et dos. Héhé, c'est vrai que je portais bien les vêtements moldus, finalement. Beau gosse, héhé.

Je décidai de reprendre le métro afin de compléter ma cueillette de vieux chewing-gums et de me mettre au point ma nouvelle tactique de chasse à l'utérus fécond.

Je me retrouvai dans une rame de métro de la Piccadilly Line, j'expliquai que je cherchai des vieux chewing-gums et fort obligeamment, tous les passagers se mirent les doigts dans la bouche pour en extraire leur pâte à mâcher et la déposer dans mon chapeau de sorcier.

A la fin du trajet, mon couvre-chef en était rempli.

Lorsque j'émergeai à l'air libre, je tenais la nouvelle PA, dans ses grandes lignes. Et mon chapeau était sur ma tête, dissimulant mes trésors.

Je fermai les yeux de satisfaction et je me retrouvai au QG de Celui-Qui-Voulait-Goûter-Aux-Joies-De-La-Paternité.

Comme d'habitude, il n'avait que cinq minutes à m'accorder. Il apparut dans un grand tourbillon de robes funèbres avec Double W, un des lieutenants, sur les talons. Ils affichaient tous les deux une tête à faire frémir tout sorcier normalement constitué (donc moi). Je frémis.

Le Dark Lord tendit un parchemin à Double W en glapissant :

« Jette un coup d'œil sur ce que ces enfoirés nous demandent et dit moi ce que tu en penses ! »

Double W lui balança un sale regard qui si je décryptais bien, et je crois que je décryptais bien, signifiait « C'était couru d'avance, ducon, c'est pas faute de te l'avoir dit. »

Je continuais à frémir, le boss était à cran et j'allais en rajouter une couche.. si je puis dire pour retourner le couteau dans la plaie.

Aïe, il se retournait maintenant dans ma direction et se mit à siffler

« Qu'esssssss-ce que tu consssssssssspires icccccccccccccccci toi ? »

Je me lançai bravement au devant des ennuis

« J'ai rencontré une première candidate, elle ne convient pas, ce n'était pas la bonne période. »

J'avais décidé de faire silence sur les autres raisons.

Je m'aperçus qu'il était reparti striduler du côté de Double W et que Double W lui répondait à voix basse, quoique furieuse.

Damned, m'aurait-il oublié, avait-il même compris ce que je lui avais dit ? ou voulait-il me laisser me décomposer d'angoisse ? Je baissai un piteux regard vers le texte de mon annonce, que pourtant, je ne me souvenais pas avoir déjà écrit, il me sembla dangereusement subversif et propre à me faire prendre une saleté de serpent sur le coin de la bobine.

Les chuchotements avaient cessé, et je distinguai un bruissement excité et courroucé qui se rapprochait de moi.

« Naguini, au pied, j'ai du boulot pour toi ! »

Aïe, ce que je redoutais n'allait pas tarder à me tomber dessus, s'envelopper autour de ma cage thoracique, me broyer les cotes et me plonger dans une hypothermie des familles tout me dardant une lueur brûlante et aveuglante dans les mirettes. La tête se mit à me tourner à cette triste énumération. Je n'aurais jamais dû y penser à l'avance et, tel le sage, se contenter de laisser venir à moi les choses, bonnes ou mauvaises.

Tiens d'ailleurs, en parlant de laisser venir les choses, il ne s'amenait pas vite le Naguini. Le boss qui avait dû se faire la même réflexion que moi, répéta, la voix remplie d'une tendre colère susurrante - Naguini. Naguini !

Double W toussota :

« Si je puis me permettre, Tonseigneur, Naguini a un rendez-vous chez Toilet' Pet' pour un curetage des écailles. »

Les traits de Sonseigneur s'adoucirent soudain et ses yeux se fermèrent sous le coup de l'émotion. L'espèce de lueur rouge qui baignait la pièce disparut soudain, Double W et moi nous regardâmes et découvrîmes que nous avions perdu notre bronzage retour d'Egypte.

Ce fut bref, la pièce repassa au rouge et nous surprîmes le grand homme à murmurer

« Ah, C'est qu'il va revenir tout beau tout brillant dans les bras de Papa, le petit chéri. »

C'était plutôt consternant… mais enfin, me dis-je avec une soudaine rancœur, c'était peut-être ça la solution - qu'il la fonde donc avec sa fichue bestiole, sa lignée, déjà qu'ils couchaient ensemble d'après ce qu'on m'avait dit, on se demande bien lequel réchauffait l'autre, d'ailleurs, et qu'il me lâche avec ces histoires d'annonces et de bonnes femmes !

Et à cause de ce fichu toilettage, la riposte n'allait pas être graduée, et je pouvais aller direct à la case doloris.

Il revint se planter vers moi et ssssssssoupira d'une voix pleine de ssssssous-entendus

« Ok, tu m'amènes un problème, j'espère que tu as la solution ? c'est quoi ta nouvelle idée ? »

Je lui tendis le nouveau texte. Il le parcourut à toute allure.

Participez à une aventure sublime

Devenez ce que vous êtes

Saisissez une merveilleuse opportunité - exprimez votre désir de maternité en vous alliant à une lignée prestigieuse et offrez un avenir glorieux à votre enfant.

Pour faire connaissance du futur Papa, fixer un RDV dès demain dans même journal.

« Bon, le futur papa, un peu limite non ? Mais, assez perdu de temps, je suis go, va poster l'annonce et tâche que ça réussisse cette fois-ci. Les enveloppements de Naguini sont particulièrement efficaces quand il a les écailles bien polies. »

Je fis le salut réglementaire et le quittai sur cette réfrigérante menace.

Je déposais ma nouvelle version chez LibéSorciers.

Ensuite, il se passait quelque chose que je compris pas et soudainement, je voyais un homme dans un endroit étrange, sombre et brumeux. Il se tenait debout devant une icône magigraphique et effectuait des gestes qui me semblaient incompréhensibles.

Puis, je sentis une nouvelle présence à côté de moi, sur ma gauche. Je me tournais et reconnus Enola Goodenough et, à côté d'elle, Double W. Ils portaient des tuniques recouvertes de pierreries. Ni l'un ni l'autre ne semblait savoir qui j'étais. Je leur demandai

« Où sommes-nous ? » Enola se mit à pouffer, tandis que Double W appelait « Naguini, Naguini », d'une voix triomphante.

Je répétai

« Où sommes-nous ? »

Maintenant, c'était le Dark Lord qui se tenait devant moi, me menaçant de sa baguette qui sifflait comme un serpent

« Imbéccccccccile ! Triple imbéccccccccile, es-tu le seul parmi le monde sorcier à ignorer l'existence du temple de l'Annwfn ()? C'est pourtant toi qui es là-bas, à implorer l'image de Merlin pour le succès de ta missssssssssion ! »

Il agita les bras, fit voler sa tunique noire, elle retomba en plis serrés autour de moi, dont je m'aperçus avec effroi qu'ils n'étaient rien d'autres que les anneaux de Naguini.

Je me débattais comme un forcené, je ressentis soudain un grand choc et je me réveillai, tombé de mon lit, bras et jambes empêtrés dans mes draps.

Il me fallut une bonne heure pour reprendre mes esprits. Finalement, la seule chose que je regrette maintenant dans ce rêve c'est la serviette pour l'anniversaire de Chouravette !

Bien, mais la réalité était tout aussi peu engageante, j'allais me retrouver face-à-face à cette petite drôlesse de métamorphagus de Tonks…

Et s'il lui prenait la fantaisie de se faire la tête d'Enola Goodenough ? déclenchant ainsi chez moi des manifestations physiques intempestives ? Peut-être serait-il plus prudent que je me siphonne ce fichu rêve dans ma pensine ? Aucune envie de me faire châtrer par les crocs de Lupin !

()L'announ (Annwfn), l'Autre Monde des Celtes, celui que les croyances localisent dans les cairns mégalithiques, est le monde des sidhs (paix), le domaine des anciens dieux Tuatha Dé Dannan en Irlande.

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(1) Brigade des Mœurs Dépravées

(2) preuve est faite que Severus a lui aussi cédé à ce snobisme moldu qu'il dénonce avec tant de force chez les autres… nul n'est parfait, et surtout pas Rogue…

(3) Rétrécissement Magique du Temps Travaillé

(4) NDLR : nous déclinons toute responsabilité quant aux affirmations scientifiques du professeur Rogue

(5) je crois que Rogue s'est un peu emmêlé les baguettes dans ses références moldues…

(6) monnaie qui n'a plus cours depuis deux siècles, mais ça rappelle sa jeunesse à Binns, quand il piquait dans la poche de sa vieille tante

(7) Mise En Réseau des Ressources Documentaires des Ecoles de Magie

(8) Excellent exercice de prononciation : j'ai acheté et fait sécher un Swoop-Whoops de chez Swoop-Swoosh … dix fois de suite à toute allure …

(9) Juron gracieusement empruté à la chanson « André » de Sansévérino

(10) Magazine de mode sorcier hyper branchouille

(11) Les tripoducks sont des canards magiques à trois pattes, extrêmement fragiles…

(12) Bingo ! un néologisme

(13 ) Génome Personnel Sorcier

(14) Salon des Techniques Magiques Illicites, Illégales et Illégitimes
...
...

RAR

Un grand merci pour toutes vos revues (j'aime mieux le mot français, j'ai moins de mal à le taper.) Je remercie aussi tous les lecteurs anonymes de me, de nous suivre à travers ces longs, très looooonnnnnggggsss chapitres…. Désolée, mon toubib, m'a dit qu'il ne savait pas soigner la diarrhée verbale…

Pour le prochain chapitre…euh…. Je n'ai fait que le plan…. Mais promis ! Je m'y mets tout de suite et j'écris ou corrige TOUS les jours. Et puis c'est bientôt les vacances, je vais pouvoir carburer à la fic ! Mais pour être franche, j'ai mis mes persos dans un tel merdier, que je n'ai encore qu'une vague idée de la façon dont je vais les en sortir…

Mon p'tit Sev' me manquant trop, je lui ai demandé de répondre à vos revues… Il a commencé par refuser mais quand Old Dumb (j'adore Guézanne, on dirait un bon vieux whisky !) et Minerva lui ont chuchoté quelque chose à l'oreille, il est devenu tout pâle, les a avada kedavarisés du regard et m'a suivie….

- A toi Sevy…
- Je ne vous permets pas ! Eussions-nous élevé les Moldus ensemble que je ne vous octroierais toujours pas ce droit. Qui est la première candidate ?
– Euh… non, c'est pas une candidate…. Juste une lectrice…

Philoso : La pygmée rougissante assise à mes côtés vous remercie. Elle semble très flattée de vos compliments et ne pensait pas que ses textes puériles…. Et là, je dois bien avouer que je suis ENTIEREMENT de son avis… pouvaient influencer qui que ce soit… Manquerait plus qu'une telle trollerie soit diffusée..
– Mais elle l'est professeur Rogue, sur internet.
- COMMENT ! Des Moldus lisent cetteTROLLERIE !. !. ! Vous avez un chance incommensurable que Dumbledore m'ait obligé à lui remettre ma baguette avant de venir…. Philoso, je vous conseille d'être très prudentedans vos écrits, il arrive que les sorciers servant de modèle se rebellent et oublient leur promesse de ne plus utiliser de sorts impardonnables … Je ne sais si ma personnalité est poussée si loin que cela, mais moi, je le suis, et à bout !. !. !
Dame Zazaone, veuillez ne pas me postilloner dessus lorsque vous pouffez niaisement de rire…Je me demande d'ailleurs bien pourquoi vous agissez ainsi lorsque je parle de bout… Passons…Je suis certain que j'ai l'esprit moins… comment dites-vous déjà… « tordu ! » que ce ravagé de la sucrerie… et certainement beaucoup moins que … l'auteuse ici présente.
– Euuuhhh, je dois avouer qu'il a raison….Zoubis ! Mici !… Maintenant…

Guézanne : … celle à qui vous devez ce merveilleux chapitre, Maître.
– Celle que je viens d'ajouter sur la liste des personnes dont je dois m'occuper personnellement… plus tard. C'est étonnant, elle est inscrite juste après votre nom, héhéhéhé, et pourtant, je lui pardonne davantage qu'à vous dans ma grande mansuétude, car après tout, ce n'était qu'un rêve…
- Mais vous apparaissez dans sa fic, les Journaux Croisés.
– Dont je suis le héros je parie..
– Euh… pas vraiment, mais votre rôle y est indispensable !
– Et qui passe devant mon légitime poste ?
- Euh… Remus Lupin..
– Encore ! Mais ça devient une habitude détestable ! Ne ricanez pas ainsi je vous prie. Je parie, ô auteuse stupide, que vous êtes ravie d'être comparée à une essoreuse à salade pour cerveau… Ne hochez pas bêtement la tête ainsi, on dirait un stupide cabot, tel qu'on les trouve en plastique, à l'arrière des voitures de moldus, modèle patte et cervelle molle, comme vous.
PPPffuuu Granger et Londubat ! Avant qu'ils trouvent le mode d'emploi de la reproduction, ces deux là, j'aurais pris une retraite tranquille et je n'hériterais pas en classe, de leur progéniture sous développée. Lupin adorable ?. ?. ? TTSSSUUUU, on voit bien que vous ne l'avez pas rencontré un soir de pleine lune ! Rien que par l'haleine, on tombe raide sur place… Qu'avez-vous à vous esclaffer encore, VOUS ?
– Raide, hihihihihihi, si je peux me permettre, si c'est vous, ça peut être intéressant….
– Cessez immédiatement ces insinuations, dévergondée !. !. !. !
- Je n'ai pas vu le film, Guézanne ! Et j'espère que nous ne sommes pas les seules à avoir remarqué les allusions au chapitre précédant.
– Vous jaugez toujours les lecteurs à l'once minable de vos capacités prétendument intellectuelles ? Quelle misère ! Avec un sujet tel que MOI, il est certain que des esprits supérieurs ne peuvent qu'être tentés par la lecture d'un tel… d'un tel…. Enfin tentés oui, mais après, seul Merlin le sait !
Qui avons-nous ensuite ?

Ann O'nyme : Je vois que vous avez le mérite d'être concise.. Belle qualité ! Qu'avez-vous à ajouter, Dame Zazaone ?
- Qu'Ann gagne le pompon de la revue la plus courte.
– Le pompon ! Ciel, on dirait Dumbledore en train de courser Pomfresh à travers toute l'infirmerie… Quelle inconvenance !
– Vous avez raison, nous les remplacerions bien mieux !
– Ne recommencez pas ! Passez plutôt à la suivante.

Lunécume : Je tiens à préciser Mademoiselle, que nos réunions professorales non strictement rien à voir avec cet ombrage amoncellement de bêtises que vous avez pu lire dans les chapitres 9 et 10. Bien au contraire. Tout y respire la dignité et le professionalis…
- PPFFUUU laissez-moi en douter ! Avec Dumbledore et Trelawney, je ne peux vous croire !
- Je dois bien reconnaître que l'usage d'un placard à balais des elfes peu être très pratique pour exclure certaines personnes des débats…
- Ou pour vous y enfermer avec quelqu'un…
- Vous n'allez pas encore vous y mettre ! Certaines de vos connaissances m'avaient mis en garde, que vous étiez une véritable obsédée ! Je les crois tout à fait.
– Et quel mal y a-t-il à cela ? Je pourrais moi aussi, vous apprendre… des choses… Je suis enseignante, savez-vous ? Salut Luné ! Tu m'as apporté quoi ? Ah !. !. !. ! C'est très sympa…
– Y a pas de quoi s'en vanter ! Et qu'essayez-vous lamentablement de dissimuler derrière votre feuille ? Une bouteille et deux verres ? Qu'est-ce à dire ?
– Euh… Luné a pensé que vous désireriez vous désaltérer au courant d'une onde pure ou d'un petit tonic rafraîchissant… si cela vous sied…
- Ma foi, je ne suis pas contre, avec modération, bien entendu.
– Oh ! Bien sûr ! Nous sommes là pour travailler, je ne l'ignore pas… A la vôtre cher Maître avec tous mes remerciements pour votre patience à mon égard.
– C'est qu'il m'en faut, foutremerlin ! A la bonne vôtre, damoizelle Lunécum…

veuillez excuser cette brusque et momentanée interruption de la frappe due à des vapeurs snapienne soudaine…

Sang Pur ! Mais qu'y-a-t-il donc là dedans ?
– Peu de choses…
- Mais encore !
– Trois fois rien vous dis-je…
- J'exige de savoir !
- Juste un peu d'alcool … vodka, rhum, whisky…
- Rien que cela ! Et allongé avec quoi ?
- Pas avec qui ? Non, non, ce n'est pas la peine de me lancer ce regard… allongé avec du cognac, pour l'arôme. Pas avec moi, hélas…
- Cessez vos trolleries et passons à la suite.

Violette Silva : Je vous précise, irrespectueuse et imbécile lectrice, que mon hygiène bucco-dentaire est maintenant irréprochable ! Si dans ma jeunesse, j'avais évité le tabac, je pourrais rivaliser avec le sourire niais de Lockart himself !
– Pour la blancheur ou la niaiserie ?
– Stupide femelle !
– Stupide, peut-être… Mais femelle… En êtes-vous sûr ? Vous devriez venir vérifier !
– Ce n'est pas le moment !
– Je peux être très patiente s'il le faut… Que diriez-vous de La Folleuh ?

La Folleuh : Et des insultes maintenant ! Je ne sais pas ce qui me retient de vous… de vous…
- Embrasser ? Ne vous gênez surtout pas !
- NON !
- Frapper ? On peut arranger cela aussi mais, La Folleuh vous attend, Sev.
– Scrongneugneu… Je vois que vous aimez les déguisements… Une camisole, pas très pratique pour collecter les bonbons à Halloween ! Mais qu'est-ce que je raconte, moi !
- Vous vous prenez pour Dumbledore, c'est le syndrôme dit de la sucette. Un seul remède possible..
– JE NE VEUX SURTOUT PAS SAVOIR LEQUEL ! Mademoiselle la …Folleuh…Je conviens que le fait de savoir si je suis effusif ou explosif ne vous regarde en aucune façon. Par contre, vous devriez réviser votre géographie car, apprenez que Poudlard, situé en Ecosse, ne bénéficie pas d'un climat torride. Sauf quand les feux de cheminettes sont déréglés. D'ailleurs, il fait bien frais tout d'un coup. Servez-moi à nouveau un peu de ce breuvage, Dame Zaza.

Elizabeth Moonstone : Avec un tel patronyme, je ne suis nullement étonné que vous comprenâtes l'animal lunaire… Mais par contre, je ne vois pas comment mes déboires peuvent prêter à rire… Quant à la mission… Top secret. Vous ne voulez pas non plus que je filme la rencontre !. !. !. !

Fanette 31 : Je ne vous permets pas de douter, mademoiselle, de mes capacités pédagogiques ! Vous n'en avez d'ailleurs jamais bénéficier. Donc, ne prêtez pas l'oreille aux médisances, vous vous en trouverez bien. Il est certain que mes élèves n'ont pas le choix du comportement… N'est-ce pas Dame Zazaone qui ferait mieux de m'obéir davantage…
– Mais je ne suis pas une de vos élèves ! Et je ne le regrette pas.
– Il m'avait bien semblé que votre familiarité intempestive à mon égard avait repris le dessus. Vous auriez davantage besoin de leçons de politesse, que moi de stage de formation !
Je dois cependant reconnaître que vous êtes, Fanette, une des lectrices les moins handicapées mentales ; vous avez remarqué judicieusement les écarts du vieux sénile qui fait du chantage… Mais je vous somme de modérer votre langage à propos du professeur Mac Gonagall dont le comportement ne vous regarde en aucune façon !
Et ne prenez pas de mauvaises habitudes avec le tabac… ni les cigarettes, ni les cigares, ni les pipes ne sont bonnes à la santé.
– Euh, Sev', elle ne parlait pas de tabac…
- Et de quoi d'autre ? Je la cite : « J'ai aimé tout ce qui concerne la pipe… »
- C'est pas grave, jevous expliquerai plus tard, quand nous aurons fini ces RAR.
– Je ne sais ce que vous prévoyez, mais pour moi, il est évident que j'irai me coucher.
– Moi aussi, Sev', moi aussi… Reprenez une collation.

Gaeriel Palpatine : Avec un tel retard, vous auriez dû subir un retrait de 10 points pour votre maison ainsi qu'une retenue. Vous avez de la chance que Dame Zazaone soit plus laxiste que moi. Et un parchemin vierge comme devoir mérite une bulle et une autre retenue ! Je vous interdis d'encourager la sotte trépignant à côté de moi dans ses délires ! De talent, elle en est complètement dépourvue et il ne faut pas confondre quantité et qualité.
Quant à vous, je constate que vos personnages ont tendance à se reproduire comme des lapins…
- Euh… si tes fics pouvaient en faire autant…. se reproduire, bien sûr !
– Vous semblez obsédée par tout ce qui touche à ce sujet, décidément !
– Surtout à votre sujet il est vrai, surtout si je puistoucher…
- Bas les pattes ! Sale bête ! Quelles sont ces manières !
- Aïe ! Ne vous faites pas passer pour plus méchant que vous ne l'êtes en réalité… Et cessons cette dispute… Un petit verre pour arroser cela ?
– J'ai l'impression étrange d'être entouré d'alcooliques à mamelles.
– Ne soyez pas insultant, vos grimaces en prononçant de tels mots gâchent l'unité de vos traits si… euh… voyez ! Je vous en sers plus qu'à moi. Cheers !
– Passons à la suivante rapidement…

Astorius : Verre laine ? Qu'est-ce ? Pas très pratique pour boire ! Surtout si vous voulez l'utiliser à la fontaine. Vos lecteurs sont surprenants Zazaone… Ce qui après tout ne m'étonne guère quand je pense à la façon dont vous avez l'audace de détourner les évènements. C'est vous qui êtes « déjantée » !
- Astorius, ne l'écoute pas… Il ne connaît que peu le monde moldu, et encore moins ses arts.
– César ? mais je n'ai ni confrère, ni élève s'appelant ainsi. Un Remus me suffit largement ! Mais sachez que si pour vous, la vie c'est passer son temps à faire la fête, forniquer, et fumer des pipes…
- Euh, Sev', je vous ai déjà dit que ce n'était pas exactement cela… Mais buvez, je vous en prie…
- A la vôtre Zaza… Je tenais à vous remercier Astorius pour une des rares remarques intelligentes que j'ai pu lire depuis le début de cet em§§§§.. exercice ridicule. Mais je ne suis pas certain d'être d'accord avec le terme de préparateur de potions… Par contre horizontal, vertical le déplacement… je ne suis pas sûr… Je demanderai à Zaone de m'excepliquaille… che veux dire de mespliquer..
– Un problème Sev' ?
– Aucun, mais che me demande si c'est le rhum ou le cognac qu'on sent le plus…
- (Merci Luné !. !. !)

Maikie : Foutu ordi ! hips ! Je vais les experliamussé tous ces foutus ordis moldus, môa…. Fameux le tonic… 'core un chti peu…. Dame Zazazoine… J'lui collerai trois soirs de retenue moi ! Et avec Ombrage encore ! Et si elle s'assoit dessus… PROUUUUTTTT plus d'ordi ! . !. ! fini ordi…
- Sev', je crois que ça suffit comme ça… Il vaut mieux que vous reposiez la bouteille… Je préfère que vous ne soyez pas malade…
- Malade ? Moi ? Jamais, pas après 4…euh …5 malheureux p'tits verres de rindu tout ! Et d'abord, Mais qui ? même si la chasse est ouverte, faut pas coucher à mon canard jaune… pas toucher… il l'est ka moi ! et pis, c'est pas bon à manger…. Vaut mieux boire…. Encore un tite goutte Zaza…
- Non Sev, il n'y en a plus,vous avez tout bu.
– Pas possible !. !. ! C'est toi ! Moi, pas acolique… alclique… moi, je vois pas… je bois pas…
- Severus, vous me semblez fatigué. Voulez-vous que je vous aide à taper les réponses sur le clavier ?
– Pas de refus, kekun a jeté un sort de rétrécissement… è sont toutes p'tites lescouches... les touches...et zarrêtent pas de gigoter… vous laisse la place..
– Ne vous donnez pas cette peine ! Je vais m'installer sur vos genoux pour continuer…

Master of Mad : Bonjour ! c'est gentil de faire un petit tour dans ma fic ! Et plus si affinités !
– C'est du plagiat Zaza ! Faut pas me piquer mes idées !
– Je vous ferais respectueusement remarquer Sev, que c'est Dumby qui a trouvé cette expression pour la petite annonce, pas vous. Mais c'est pas grave… heureuse que tu l'aimes…
- Lecteur…. Faut pas piquer le nom de Celui-Qui-Me-Fait-C§£§£-Depuis-Neuf-Chapitres… Y risque d'être pas content… pas content du tout ! Et dans ce cas, l'Endoloris le démange… euh…. Dame Zaza, y a kekechose qui vous démange aussi pour remuer comme ça ?
- Hummm, hummm… Rien Sev, rien, tout va bien….
– Parce que, vous écrasez un peu… ou… je sais pas trop… Pas bientôt fini ces RAR, marre…
- Sev, pas d'impatience, et si vous êtes si las, je vous aiderai à vous allonger… mais le lecteur attend ; rapidement, car je ne voudrais pas …. Enfin…. Sev…. vous voyez….
Je n'ai pas fait L mais ES et il y a longtemps et je ne suis pas prof mais instit' (je tiens à la différence) . Je te félicite pour ta perspicacité. Euh….. Sev ? Je veux bien que vous preniez appui sur mon dos mais faut pas vous endormir ! Donnez-moi votre main, vous serez plus à l'aise…
Et oui, j'ai lu le tome 6 cet été… c'est la cause de tous « mes mots » ! A cause de lui que, finalement, je me suis mise à écrire et que, finalement, je me retrouve sur les genoux de Sev avec sa main…
- Voulez-vous me rendre immédiatement ma main !. !. !. !. ! Vous êtes vraiment… vraiment !. !. !
- Doucement Sev ! Vos doigts ne semblent pas être tout à fait d'accord avec vous… Voulez-vous que nous échangions nos mains ? Et… il n'y a pas que vos doigts qui semblent en désaccord avec vos paroles… Alors par pitié Sev, utilisez, pour une fois, vos lèvres à autre chose…

Mag16 : Mag, je suis un peu pressée par le temps, et… autre chose, et Sev n'est plus en « état » de te répondre… et je tiens à le conserver dans cette…état d'esprit... cette attitude…
Tout d'abord, désolée mais je te retire le pompon de la revue la plus longue….Sev…. Je ne parlais pasde vous, quoique…. Car tu as fait beaucoup de pub perso…. Mais je te pardonne, étant donné sa nature….
- …Gruummm nature…
- Je t'assure que Sev n'est PAS DU TOUT à plaindre à l'heure actuelle… et il n'est pas du tout, mais pas du tout frustré ! Et pas question que Mumus ne l'attaque dans la forêt !
– Mais dans le bureau et par cette…. Cette …. Zaza !. !. ! Votre main !. !. ! Sur le clavier !
– Sniff, … Je finis vite parce que je crois que moi aussi j'ai de la moule à préparer…
- Je n'aime pas les mollusques !
- Ne vous inquiètez pas…. Il n'y en aura qu'un(e)….

Ayla : euh, ma bêta readeuse adorée…. On peut se parler une autre fois ? J'ai quelque chose sur le feu… Je le mitonne depuis un moment et il est à point… Je ne voudrais pas qu'il déborde, pas tout de suite tout au moins…
Et puis, je tape difficilement sur le clavier avec une seule main…. Ou sans les mains…
Surtout quand je tourne la tête… bouche occupée ailleurs…. A plus… Zoubis…

C'est fini, Sev… Allons-y…..