V cherche F désespérément

Spoiler… je vous laisse deviner les rares allusions….
Disclaimer : comme d'hab' tout appartient à JKR, sauf les idées, qui sont bien trop tordues pour être les siennes !
Rating : Un simple T suffira

Un petit résumé du chapitre précédent : Tout s'est passé comme prévu. Lucius, caché dans son placard, a pu observer les ébats entre Elona Tonks et un prétendu Severus Snape suspendu au plafond et remplacé par Remus, un peu dépassé par Tonks et les évènements. Tout ce petit monde sort heureux du Chaudron des Baveurs… sauf Snape qui regrette que Dumbledore lui ait sucré la meilleure partie de sa mission !

Cette fois-ci, je laisse ma plume à Lunécume dont vous trouverez les fics grandioses et hilarantes à mon profil

Kiko ! C'est Lunécul… Lunécume, pardon :p (Lève son verre comme pour porter un toast) Quand Zaza a commencé « V cherche F désespérément », on ne savait pas encore qu'elle deviendrait une figure emblématique du monde des fanfics, ni que ce serait Lupin qui se taperait Tonks (Pensée émue pour Sev qui a raté le coup de sa vie)… Alors, pour la remercier de tous ces moments de bonheur, pour la remercier de nous présenter un Sev plongeant dans le stupre et la fornication sans jamais sombrer dans la vulgarité ou la facilité, (a la larme à l'œil, le verre scintille), je lui ai écrit un tout petit mini rikiki chapitre, j'espère que vous l'apprécierez.

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§



16- Le crime pédérastique

Lundi 4 Novembre…

BWAHAHAHAHAHAHAHA !

BWHAHAHA !

BWAHAHAHAHAHAHAHA !

BWHAHAHA !

C'est marrant comme mon rire intérieur fait des vagues… Calme-toi mon p'tit Sev et reprends-toi ! Severus Rogue ne pare jamais son visage d'un sourire euphorique… Même si une centaine de détraqueurs lui apportait la tête de Potter sur un plateau… Non, au bout d'une pique ! Potter…. BWAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Victoire des victoires ! Ce jour est à marquer d'une pierre noire ! Ce petit morveux, ce schroumph –sorte d'elfe de maison belge- à lunettes, privé de sa raison de vivre…

Privé de ce qui gonflait sa tête comme une baudruche ministérielle –devinez de qui je parle-…

Privé de ce qui en faisait le chouchou de ces étudiants médiocres…

Potter, exclu à jamais du Quiddicht… A VIE ! Je donnerai presque un visage plus humain à cette Dolores de malheur ! Je trouverai presque du charme dans ses hum hum digne de la vache la plus asthmatique… Je dis bien presque… Mais si la femelle sorcière qui me dégoûte le plus peut détruire le mental et la joie de vivre du gamin que j'abhorre le plus, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Je suis tombé par terrrrreuh ! C'est la faute à Potterrrr, le nez dans le ruisseau c'est la faute à Draco !

Hé ho ! Je m'emballe là, ce n'est pas le moment de brailler des chansons paillardes mon p'tit Sev… Surtout qu'à en juger par le demi-sourire des jumeaux Weasley, j'ai dû la fredonner…

Potions de quoi déjà ? Et puis je m'en moque ! Qu'ils me rapportent tous leur ingrédient, distribution de zéro pour tous les Gryffondors ! C'est mon jour de bonté… J'ai presque une vision de moi en train de parcourir les vertes prairies en lançant des zéros comme autant de marguerites fraîchement coupées… Décidemment, la joie me donne des idées pour le moins bucoliques… Tu n'es pas un vulgaire moldu, Sev ! Réveille-toi, visionne-toi dans les profondeurs de tes cachots… Oui, c'est cela, habillé de noir, sur fond noir –heu… je suis si pâle que ça ? Diantre !- le cœur plein de noirceur ! BWAHAHAHAHAHAHAHA !


§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Un sentiment inexprimable de joie accompagna Rogue jusqu'à la grande salle. Il n'entendit même pas le « Et le dentifrice, vous y avez songé ? » de Dumbeldore, et il s'assit. Dolores promena sur lui un regard inutile, Rogue n'avait d'yeux que pour la souffrance de trois êtres… Les jumeaux Weasley, qui se remettaient certes vite de la perte de leur poste et de leur zéro en potion, mais salement, et Potter… Toujours déconfit, prêt à se noyer dans son verre d'eau. Ses amis de toujours n'arrivaient pas à le réconforter.

Rogue en avait l'eau à la bouche.

Deux jours déjà que le fils de James ruminait seul… son désespoir, sa détresse… -Oui, bon, ce n'est pas la fin du monde quand même ! On croirait qu'il l'enterre !- sa future descente dans les enfers de l'anonymat.

Mais il avait du boulot, et évitant la main de Dolores qui chercha à se fixer sur la sienne alors qu'il attrapait le sel, il ouvrit la gazette pour la lire. Il se souvenait de l'annonce qu'il avait rédigé une semaine auparavant. Changeant sans cesse de méthode, il avait tenté une approche plus romantique :

V cherch F

grd S cherch bl S pour relation durable...

Pt trop san amour n'en faut

Il avait préféré préciser qu'il cherchait une « belle » jeune femme, même si cet adjectif résonnait en lui comme une caisse vide, et non pas un cageot. Mais devant le vers qu'il avait rédigé de sa plume, il savait qu'il devrait éviter les commentaires de Dumbledore s'il ne voulait pas commettre l'irréparable…

A son grand damne, il y avait bien une réponse à sa petite annonce. « Qu'est-ce qu'il faut pas faire, j'vous jure, pour garder sa vieille croûte de peau… »

F cherch V

Bl S attnd grd S

Cavrne mnt Pellé

Mardi minuit

Tndrmnt votr

Ne gna gna ! lut Rogue sans comprendre dans un premier temps.

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Splendide ! Une analphabète ! C'est quoi ce truc : tndrmnt ? Tout N'est Du qu'au Rire et à la Maintenance des Normes et des Trolleries ? Ou alors elle a voulu dire « tendrement votre » Je ne le sens pas du tout ce rendez-vous ! Pourquoi veut-elle me voir en pleine nuit dans une… dans une grotte… Elle ne voudrait pas… de suite… Non, pas de pensées impures, Sev, tu fais ça pour le maître… Non ! N'imagine pas non plus le maître dans une posture impure… Tu fais ça pour Dumbledore en réalité… NON ! N'IMAGINE PAS CA ! FILS DE BOURBE ! Il pourrait être ton père ! D'ailleurs c'est un père pour toi ! Espèce d'Œdipe mal b… bouché !

Quoi ! Qu'est-ce qu'il veut le crapaud baveux ? Pourquoi elle agite ses lèvres comme deux sangsues agonisantes ? Elle bave en plus…

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Severus ?

Oui, Melle l'Inquisitrice ?

Rogue avait répondu de la manière la plus neutre possible. Mais il était dur de garder son calme face à deux babines imbibées de suc qui n'entendent qu'une chose : vous rouler un patin dans quelques lieux obscurs.

Non, rien, fit-elle.

Il fronça les sourcils : c'est qu'elle avait presque semblé réfléchir… « Les sept plaies d'Egypte vont s'abattre sur nous… » se dit-il.

C'est à ce moment là qu'Ombrage sortit un livre de sa poche et le poussa lentement à côté du coude de son confrère…

Cela vous sera utile… soupira-t-elle avant de replonger aussi sec ses yeux globuleux dans son assiette.

Il y avait presque eu du dédain dans sa voix, comme si elle lui faisait une fleur de mauvaise grâce…

Avec une infinie discrétion, Rogue lut le titre du livre avant de passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel…

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

« Le monde est plus drôle en gay » ! Elle me prend pour un… pour un… Il n'y a qu'une femme pour croire qu'on la repousse parce qu'on est armé contre son sexe entier ! Un peu comme cette Phèdre qui s'imaginait ne souffrir aucune rivale mais la déconvenue a été rude : « Hippolyte est sensible et ne sent rien pour moi ». Hé bien, oui, bécasse, Hippolyte a d'autres lions à fouetter… Ces femmes… Incapables de supporter l'échec, ces bestioles devraient être éradiquées de la planète pour être remplacées par des poules pondeuses : ça jacasse, ça s'agite, mais le rendement serait multiplié par six… J'aurais dû me lancer dans les affaires…

Vite, commençons par cacher ce bouquin… D'abord, un subtil sort de réduction et ensuite, glissement léger et incroyablement secret dans ma poche intérieure… Parfait !

Mardi… ça me laisse peu de temps pour me préparer… Je me suis déjà levé de table, la cape rejetée en arrière, et je quitte la grande salle comme si de rien n'était : je sens le regard de Crapaud Baveux me brûler l'échine. La garce !

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Etes-vous sûr, Severus qu'elle n'a pas raison quelque part ?

Avant que vous continuiez, monsieur le directeur, je ne me souviens pas de vous avoir parlé de ce livre.

C'est justement parce que vous ne m'en avez pas parlé Severus…

Mais comment avez-vous su alors que cette vieille chouette ménopausée me prend pour une… une personne ayant quelques déviances ?

Parce que vous venez de me le dire à l'instant !

Ne me regardez pas comme ça ! Je suis curieux, que voulez-vous, quand j'ai vu cette noble pudeur colorant votre visage, j'ai su qu'il se passait quelque chose, et que vous ne m'en auriez jamais parlé.

Je ne suis pas gay !

Réfléchissez, Severus, vos pensées de vieux macho, votre dégoût pour la gente féminine. Et cet orgueil que vous avez de vous-même…

Je suis seulement réaliste…

Et pourtant ! Cette inhibition sexuelle qui a duré tant d'années avant que l'alcool et Lord A-La-Gaule… ne vous sorte dans un tourbillon de lubricité ! Vous êtes vous-même l'objet de votre propre désir, puisque vous ne trouvez de noblesse que dans le corps masculin, et seul ainsi dans la nuit, vous vous laissez aller à quelques plaisirs solitaires. A ce propos, avez-vous essayé de jouir de la merveilleuse vision de votre corps en pleine performance lors des ébats de Remus et de Tonks ? Après tout, vous avez tenté de profiter de lui tandis qu'il…

BON ÇA SUFFIT !

Rogue, une veine palpitante sur sa tempe battante, se releva brusquement du divan où il se trouvait allongé, il ne pouvait voir que le dos du fauteuil où siégeait Dumbledore.

Quelle est cette nouvelle manie ? Vous vous prenez pour un psy moldu ?

Rallongez-vous, Severus, nous allons essayer l'hypnose.

Vous savez bien que ce genre de chose ne marche pas sur moi !

Tsss ! Allongez-vous, ou alors je ne vous ferai pas part de ma dernière et brillante idée, qui vous sauvera la mise, mon cher !

Ça me f'rait mal !

Certainement, quand Celui-Qui-Vaut-Pas-Un-Pet-De-Vieille entendra parler de votre futur et cuisant échec !

Bon gré, mal gré, Rogue s'étala à nouveau sur le dos, les pensées en désordre, les joues rouges.

Ne dirait-on pas une jeune vierge effarouchée ?

Albus… (Allez demander à Minerva ce qu'elle pense de la p'tite vierge…)

Qu'est-ce que vous avez marmonné ? (Vous savez pertinemment que je sais tout, mais si vous avez quelques détails croustillants à ajouter…)

Bon, fermez les yeux, respirez lentement… Votre esprit se vide… Ma voix, n'écoutez plus que ma voix… Imaginez-vous dans un lieu où vous vous sentez bien. Un lieu qui exhale votre bien-être…

Noir…

Comment ?

Je me vois dans un lieu noir, sombre, étroit…

Comme un anus ?

ALBUS !

Excusez-moi… Donc vous êtes dans ce lieu, porte-t-il un nom ?

Oui, ce sont mes cachots !

Hum… Je suis sûr que Freud aurait eu beaucoup à dire sur ces cachots… Qu'y faites-vous ?

J'apprends la vie à quelques Gryffondors…

Ho !

Je leur retire des points… Pas leur caleçon ! (Vieil obsédé !)

Cela vous donne un sentiment de puissance ?

Oui… C'est indéniable.

Remontez dans votre petite enfance… Vous êtes un petit garçon, vous voyez-vous ?

Oui… Mes cheveux ne sont pas encore gras, je me sens mal.

Cette graisse vous confère un sentiment d'autarcie, vivre sans le besoin d'un shampoing vous prouve à vous-même que vous valez quelque chose. Que vous n'êtes pas scotché à de simples considérations esthétiques. Vous avez les dents jaunes, vous êtes sale, mais vous adorez cela…

Je crois que je suis sur le point de me réveiller…

Non, Severus, je suis désolé. Dites-moi ce que vous voyez…

Jamais de la vie.

Décidément, c'était plus difficile que prévu. Quand Rogue entendit un son métallique, il releva momentanément la tête, yeux à demi-ouverts, mais juste à temps pour voir une poêle à frire le frapper de plein fouet, il sombra dans un coma artificiel…

Que voyez-vous ?

Baaaaaaaaeeeeeuuuuu ! Ma mère s'efface devant mon père, il lui gueule dessus…

Votre père a de la prestance, n'est-ce pas ?

Ouiiiiiiiii !

La voix de Rogue gardait un ton étrangement aigu, le directeur hâta son interrogatoire :

Vous l'admiriez ?

Ouiiiiiiii !

Et vous méprisiez cette femme qui courbait le dos devant lui…

Ouiiiiiiiii !

Nous avons la clé du problème… Revenez au présent, ces Gryffondors que vous molestiez…

Non, pas le préééésent…

… Qui sont-ils alors ? Les maraudeurs ? Vous avez toujours jalousé leur franche camaraderie, n'est-ce pas ? Vous auriez voulu être au centre de leur préoccupation… Lequel vous plaisait le plus ?

Me plaaaaaaire !

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Me plaire ! Quoi ? Mais qu'est-ce qui y aurait pu me plaire chez ces imbéciles ? (Et que sous-entend ce vieux fou ? Les maraudeurs ne faisaient pas que marauder ? Bon plan pour tourmenter Saint Potter, Sev !) Les lumières tournent au dessus de moi, qu'est-ce qui m'aurait plu ? Le regard doux et triste de Lupin ? Les cheveux en bataille de Potter Sr ? Ceux de Siri… de Black, si longs comme ceux d'une fille… Une fille… Quoi ? Mais c'est quoi ce souvenir ? Je n'ai jamais vécu cela ! Merde, je suis en train de mourir, je me vide de mon sang… C'est quoi cette image devant mes yeux…

Sirius…

Les cheveux au vent… au vent…

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Il se passe de drôles de choses dans votre bureau, Mr le Directeur, grommela l'infirmière.

Une méthode artisanale qui a dysfonctionné… légèrement…

Un bandage de la taille d'un œuf d'autruche faisait une coiffe orientale à Rogue, alité au fin fond de l'infirmerie. Dumbledore tenait la gazette du sorcier entre ses mains.

Désolé, Severus, dit le directeur alors que Rogue le vampirisait des yeux, je ne pensais pas ouvrir votre boîte crânienne avec un simple coup. Sachez que je le regrette.

Groumph ! Sachez qu'à présent, Mr le Directeur, vos petites simagrées psychiatriques sont terminées ! Vous n'explorerez plus rien de moi…

Je laisse ça à d'autre, répliqua Dumbledore du tac au tac…

Pomfresh eut un bref soubresaut qui s'avéra être un ricanement. Ricanement ? Y aurait-il des rumeurs qui circuleraient dans le dos de ce bon Severus ? Rogue aperçut le livre d'Ombrage posé sur le bureau de l'infirmière.

Au comble de la rage, il se leva prestement pour s'en saisir, au moment même où la porte s'ouvrait sur… Harry et ses amis.

Harry qui venait penser son doigt. Doigt qu'il avait ouvert sur son couteau. Couteau qu'il tenait pour ouvrir un sachet de confiseries. Confiseries qu'il voulait manger parce qu'il était malheureux. Malheureux parce qu'il était interdit de Quiddicht. Autrement dit, ce qui avait fait le bonheur de Rogue allait plonger ce dernier dans un nouveau malheur.

La scène se passa comme au ralenti, Rogue battant des bras et des jambes, le visage de Harry se tordant de peur –car il voyait sa chauve-souris de prof de potions fondre sur lui-, Ron regardant au plafond –Ben oui, toujours deux de tension celui-là-, Hermione montrant le livre du doigt –Qu'est-ce qu'il l'intéresse le plus à votre avis ? Des pages reliées, une tonne de papier, il n'y a rien de mieux pour l'exciter !- …

Et puis finalement le drap du lit à demi enroulé dans les pieds de Rogue acheva de faire son office. Le maître des potions se vautra devant le trio infernal.

Harry ne put réprimer le rire abominable qui jaillit de sa gorge, à la vue de Rogue à ses pieds, et… à la vue du fameux livre dont il connaissait à présent le propriétaire sans doute possible...

Vous n'aviez pas à vous lever, professeur, dit-il, nous vous l'aurions apporté…

Il ne savait pas pourquoi il se permettait autant de sans-gêne, mais la situation était tellement ridicule, et pour une fois, en la défaveur de son professeur honni, qu'il avait la sensation qu'il ne craignait rien. En outre, il avait aperçu Dumbledore à l'arrière.

Rogue se releva le regard plus noir que jamais, et malheureusement, la colère lui fit prononcer des paroles qui allaient le noyer dans des torrents de honte…

CA T'ANUS !

Terrible lapsus, il voulait bien entendu dire : « ça t'amuse ? »

Et Harry, frappé soudainement par une inspiration quasi-divine, laissa sortir ces simples mots :

Pas du trou ! (1)

Cette fois-ci, même la vieille voix de Dumbledore se joignit aux rires des adolescents. Pomfresh ne parvenait plus à reprendre son souffle.

Pour Rogue, le seul moyen de survivre fut de faire appel à sa mémoire sélective. Oui, cette même sélective mémoire qui ne retenait que les défauts et les maladresses d'autrui, et qui ne prenait jamais en compte leur qualité ou leurs exploits. Et les derniers évènements de cette journée sombrèrent dans un oubli temporaire pour alimenter un subconscient qui rendrait la chauve-souris qu'il était encore et encore plus mal lunée… (2)

Enfermé au plus profond de ses cachots, cela faisait un bon moment que Rogue ne s'était pas abandonné à quelques introspections. Il avait préféré laisser son esprit en hibernation. Trop d'humiliations subites en ce jour ne lui permettaient pas qu'il en soit autrement, il serait capable de tuer quelqu'un… Surtout Potter…

Il serra le poing : contraindre une intelligence comme la sienne à se taire n'était pas chose aisée, et bientôt son cerveau fourmilla de mille et une façon de promouvoir la vengeance.

Patience… Il y aura bien un moment où il pourra rendre la monnaie de sa pièce à cet insupportable mioche, et même s'il fallait attendre, il saurait saisir l'occasion une fois le moment venu !

Pour l'heure, il ouvrit la gazette. Voilà ce qu'Albus lui avait proposé comme nouvel entraînement en vue d'accroître ses qualités de séduction et contenter du mieux possible « Volpasencore » (petit surnom affectif qu'il avait à Poudlard)... (3)

Lire la rubrique cœur de la gazette, il devait se sensibiliser

Un peu comme les culturistes gonflaient leur corps de muscles ignobles, Rogue devait amollir son myocarde –nom scientifique de cet organe siège de l'âme pour certains, pompe pisseuse de sang pour d'autres- et le rendre aussi flasque qu'un marshmallow…

Il tenta tant bien que mal de parcourir le journal sur lequel ses mains se crispaient de dégoût, sans le déchirer en deux. Merlin ! Que de propos dénués d'intérêts !

« Depuis qu'il est parti, je suis sans repères. Ça me manque de ne pas me lever en compagnie de quelqu'un le matin, de voir mon reflet dans ses yeux. C'est terrible de devoir manger, seule, dans le silence, sans personne à qui parler. J'ai perdue une partie de moi-même… Mon âme est trouble, comme un vase de vase, j'ai peur de m'engager et d'être à nouveau aband… »

Une corde autour du cou ne te trahirait pas, tu devrais essayer, grogna Rogue en tournant la page.

« J'ai beaucoup d'acné, je me demande s'il saura voir la fille que je suis derrière ces immondices pustuleuses… »

Ne t'en fais pas, l'amour rend aveugle (mais le mariage rouvre les yeux)…

« C'est mon professeur de potions, mais il est si froid et si distant que je me demande si on peut vraiment l'aider… Ses cheveux gras montrent qu'il se sent mal dans sa peau. Tante Kitty du cœur, aide-moi ! Je ne supporterai plus de le voir dans un tel état d'abandon, je veux qu'il vive, qu'il respire ! Qu'il comprenne enfin que la vie ne se résume pas à du sexe sans intérêt ! Il vaut mieux que ça ! »

Rogue fit un bond à cogner le plafond. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre… Un élève qui… NON ! Une élève… -Ce n'était pas le moment de repenser aux propos débiles du directeur –

« Mais qu'est-ce qu'ils ont mes cheveux ! » gronda-t-il en lui-même, « ça commence à être redondant… Et c'est quoi cette allusion à ma vie sexuelle ! Tout Poudlard sait-il que je suis en commando spécial pour dénicher la Génitrice de Volkiki ? Ça sent les emmerdes à plein nez ! »

Bien entendu, la jeune impudente n'avait pas signé. Mais la réponse de la tante Kitty le jeta dans un drôle de sentiment, teinté de colère et d'indignation :

« Ma chère petite, le professeur Rogue est un habitué de cette rubrique. Es-tu à Serdaigle ? Non, je plaisante, bien sûr, d'habitude, on le trouve plutôt dans la rubrique Sorts et Contre Sorts où un certain HPRW cherche désespérément un moyen de s'en débarrasser à tout jamais… »

Il préféra s'arrêter là… Il fit défiler les pages, dans un état semi comateux, et atterrit sur…

Non, je n'y crois, murmura-t-il, même des hommes écrivent dans ce torchon…

Il y avait effectivement une rubrique où ces messieurs étalaient leur état d'âme. Rogue se sentit transpirer, il ne savait pas pourquoi… Non, pas à cause de l'excitation, vilains lecteurs ! Mais c'était le fait d'une certaine appréhension. Il vivait une bien étrange journée, et ne souhaitait pas aboutir à la conclusion que…. Que…

Il s'effondra de soulagement : c'était des hommes qui écrivaient à des femmes.

« Mais pourquoi je m'inquiète » se dit-il, « je ne suis pas une tapette, Merlin ! Je n'ai aucune ambiguïté, inutile de se mettre dans cet état… Mon petit Sev… Héhéhéhéhéhéhéhé ! »

Sur cette rassurante pensée, il entama la lecture de la « complainte du mois » :

« Seul en solitaire, je fuis depuis si longtemps. Je n'ai pas le choix… On ne me l'a pas laissé, non, ce serait trop doux ! Mais ce qui me fait le plus peur, c'est que l'amour est désormais hors de ma portée… Je n'aurais sans doute plus l'occasion d'y goûter avant ma mort…
Et pourtant, je me dis que si j'avais pris le temps de lui parler… Car le doute a été jeté en moi, il n'y a pas si longtemps… Cette personne que je trouvai intouchable m'est apparue sous un jour nouveau… Si je pouvais lui parler…
Yeux dans les yeux…
Si j'avais pris le temps de l'allonger sous moi, les larmes scintillant à ses paupières : que de mots seraient sortis de ma bouche pour frapper son cœur… »

Je crois que c'est un homo, conclut Rogue en jetant la Gazette loin de lui.

Degré de sensibilité : zéro ! Mission échouée.

En se réveillant le lendemain matin, Rogue sortit d'un rêve étrange et pénétrant, de pondeuses qui ne sont ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait différentes –toute référence à un poète moldu est à bannir !- mais qui toutes réclamaient un examen approfondi avant de passer à la casserole du Seigneur des Ténèbres Lubriques. Ce rêve n'aurait pas été si affligeant si un coq fier et caquetant ne s'était pas promené parmi les dîtes poules…

« Je crois que ce vieux fou nourri au citron a réussi à me rendre dingue » se dit le maître des potions.

Et quand il débarqua dans les couloirs, la cape flottante, le menton relevé, les lèvres retroussées, il eut l'impression que tout Poudlard avait les yeux rivés sur lui. A cause de ce qu'il avait lu dans ce stupide journal ? Il se renfrogna : combien d'élèves, outre le trio infernal -ô rage de sa vie !-, avaient remarqué les annonces qu'il passait dans la gazette et avaient commencé à comprendre ?

Outre ces nouvelles pensées, une brusque montée de fièvre l'avait pris pendant la nuit. Et de nombreux délires… l'avaient assailli.

Surtout un son particulier.
Oui, un son… Une guitare aux accents redondants avec une voix rauque et pourtant mélodieuse par dessus. Rogue reconnut cette chanson, c'était une vieille rengaine moldue, mais qu'il avait eu l'occasion d'entendre dans sa jeunesse.
Ce souvenir était remonté en lui sans crier gare, et l'intégralité des paroles se déroulait dans son esprit, le marquant par leur rapport, plus ou moins éloigné il est vrai, avec sa situation présente :

Je vivais à l'écart de la place publique,
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique...
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir.
Les gens de bon conseil ont su me fair' comprendre
Qu'à l'homme de la ru' j'avais des compt's à rendre
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet,
J' devais mettre au grand jour tous mes petits secrets.

Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !

Exactement ! L'on s'apercevait enfin que Severus Rogue était un être sexué et le monde entier lui tournait autour… (Attention et nota bene ! Ceci n'est pas une mise en abyme des milliers de jeunes filles fantasmant sur le professeur le plus charismatique de Poudlard… Ha si… C'en est une…)

Manquant à la pudeur la plus élémentaire,
Dois-je, pour les besoins d' la caus' publicitaire,
Divulguer avec qui, et dans quell' position
Je plonge dans le stupre et la fornication ?
Si je publi' des noms, combien de Pénélopes
Passeront illico pour de fieffé's salopes,
Combien de bons amis me r'gard'ront de travers,
Combien je recevrai de coups de revolver !

« Il est presque dommage que je ne puisse pas me vanter des derniers évènements… Remus avait peut-être mon apparence, mais aux yeux de tous, qui a « essayé » la p'tite Nymphadora ? C'est votre serviteur ! Le paquet de galions que je pourrais me faire en faisant chanter à la mort ce loulou –si lui n'avait pas de meilleures et plus cruelles raisons pour me faire aussi un tel chantage-, ça en ferait des paquets de sangsues à disséquer… Héhéhéhé… »

Quand il croisa quelques élèves féminines qui gloussèrent, un picotement désagréable lui tritura la colonne vertébrale. L'une d'elle est une adepte de tante Kitty… « Un seul problème à la fois, Sev ! » songea-t-il.

A toute exhibition, ma nature est rétive,
Souffrant d'un' modesti' quasiment maladive,
Je ne fais voir mes organes procréateurs
A personne, excepté mes femm's et mes docteurs.
Dois-je, pour défrayer la chroniqu' des scandales,
Battre l' tambour avec mes parti's génitales,
Dois-je les arborer plus ostensiblement,
Comme un enfant de chœur porte un saint sacrement ?

Il se surprit à rechercher les regards qui pourraient s'égarer sur lui. « La fièvre me fait vraiment délirer… » se dit-il. La chanson défilait encore dans son esprit, et quand il croisa la directrice de Gryffondor, elle en était là :

Une femme du monde, et qui souvent me laisse
Fair' mes quat' voluptés dans ses quartiers d' noblesse,
M'a sournois'ment passé, sur son divan de soi',
Des parasit's du plus bas étage qui soit...
Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame,
Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame
En criant sur les toits, et sur l'air des lampions :
" Madame la marquis' m'a foutu des morpions ! " ?

Il ricana sourdement, ni plus, ni moins.

Cette journée, il la passa dans un calme tout relatif. Il avait évité Dumbledore, il avait évité le trio des irréductibles. Mais il ne pourrait pas éviter son destin. (Le vent souffle sur cette narration de folie, et vous sentez la tension monter…)

Le Mont Pellé n'était pas si loin de Pré au lard, à vol de balai, mais Rogue préféra une marche salvatrice… La chanson n'avait cessé de tourner en boucle dans sa tête. Il savait à présent qu'elle était de George Brassens… Quel paillard cet homme-là. Idées coquines et honteuses s'entrechoquaient tandis qu'il fredonnait :

Le ciel en soit loué, je vis en bonne entente
Avec le Pèr' Duval, la calotte chantante,
Lui, le catéchumène, et moi, l'énergumèn',
Il me laisse dire merd', je lui laiss' dire amen,
En accord avec lui, dois-je écrir' dans la presse
Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maîtresse,
Chantant la mélopé' d'une voix qui susurre,
Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure ?

Trompettes…. Vous êtes bien mal embouchées ! Après le râteau de Crapaud Je-Bave-Comme-Un-Escargot-Asthmatique, la nuit de folie avec la vieille MacGo, les déboires qui suivirent, il ne manquerait plus qu'il fasse une nouvelle expérience

Je vais finir par faire la une de cette maudite rubrique du cœur, à tous –Merlin, à TOUTES- les collectionner ainsi…

Et il grimaça de dégoût.

Avec qui, ventrebleu ! faut-il donc que je couche
Pour fair' parler un peu la déesse aux cent bouches ?
Faut-il qu'un' femme célèbre, une étoile, une star,
Vienn' prendre entre mes bras la plac' de ma guitar' ?
Pour exciter le peuple et les folliculaires,
Qui'est-c' qui veut me prêter sa croupe populaire,
Qui'est-c' qui veut m' laisser faire, in naturalibus,
Un p'tit peu d'alpinism' sur son mont de Vénus ?

L'entrée béante de la grotte se présenta à lui, et il y pénétra lentement, baguette aux aguets. L'endroit lui donnait la chair de poule, et une brise froide venait de l'extérieur. Une fois sous les voûtes, une légère chaleur l'enveloppa : un feu magique devait brûler à l'intérieur.

Des couleurs chatoyantes commencèrent à onduler sur les parois. Ayant la réelle impression de rentrer dans une maisonnée, Rogue ôta sa cape pour la porter au bras, en signe de politesse.
« Alors… » se dit-il, « c'est le moment de vérité… Thon ou sirène ? »

Merlin ! Un triton !
Rogue crut d'abord qu'il cauchemardait debout. Une décharge électrique lui écrasa les roupettes, et il en laissa tomber sa cape.
Son hôte tourna alors la tête vers lui.

Moment de pur silence… On entendit les Sombrals voler. Et puis la panique :

Servilus ! hurla Sirius Black en se relevant, furieux –mais pendant un éclair de micro-seconde Rogue aurait juré avoir une expression victorieuse sur sa figure mal dégrossie-, que fais-tu ici !

Rogue s'apprêta à trouver un prétexte, n'importe lequel, pour le détromper, mais comme un aveu involontaire, la gazette du sorcier resta sur le sol quand il se ressaisit de sa cape.

Non, fit Sirius –et cette fois-ci, un sourire aussi malveillant que puéril se lisait sur son visage-, c'est toi V !

Imbécile ! beugla Rogue en s'abandonnant tout entier à la colère, et toi je suppose que tu es une F ? Comment as-tu pu répondre à cette annonce… Je demandais une… une…

Il ouvrit le journal avec fureur, et pointa son long doigt blanchâtre sur l'annonce avant de réaliser avec horreur…

Ben oui, reprit Sirius, il est marqué « Bl S »… Black Sirius, non ? Tu es à ce point désespéré pour me faire de telles propositions ?

Rogue secoua la tête et résista à l'envie de se gifler lui-même, pour se réveiller.

Et à quoi pensais-tu lorsque tu as lu V cherche F, espèce de débauché !

Hé ! C'est bien toi qui as passé cette annonce, non ! dit l'autre en s'approchant de lui, poings brandis.

« Il serait capable de me casser la figure, cet australopithèque… Du calme, Sev ! N'excite pas davantage l'animal, tu es seul avec lui, en pleine nuit… Non, mais c'est quoi ce raisonnement de gonzesse ! Je suis Severus Rogue, merde ! Je n'ai pas à fuir devant la chose que je méprise le plus au monde ! -Mis à part Potter et Crapautine qui se disputent la place sur le panthéon des créatures dont la mort m'enchanterait au plus haut point ! »

Moi, Black ? Et puis quoi encore, reprit Rogue d'un ton doucereux et dangereux, cela fait seulement partie des nombreuses activités où je risque MA vie chaque jour tandis que TU te prélasses dans la maison de ta mère !

Tu risques ta vie en recherchant l'âme sœur ? (Ou l'âme frère d'après ce que j'ai pu voir…)

Rogue (qui ne peut malheureusement pas entendre les parenthèses… Pratique, n'est-il pas ?) n'était pas assez stupide pour dévoiler son affaire devant Black, même s'il devait passer pour une fleur bleue désirant se déflorer… Surtout qu'il avait une idée :

Oubliettes ! hurla-t-il, la baguette brandie.

Mais au même moment :

Expellliarmus !

Rogue perdit sa baguette avant d'avoir lancé le sort avec précision, seule une lumière aveuglante avait jailli pour rebondir sur la voûte avant de gicler en petites étincelles sur le crâne de Sirius qui, en fin de compte, ne se retrouva qu'avec un léger mal de crâne.

Espèce de sale… gronda ce dernier en l'attrapant par le col, et il le serra si fort qu'il l'étouffa presque.

Blaaaa….ck ! Lâche-moi !

Mais l'ancien gryffondor réagissait comme la brute épaisse qu'il était, sans prendre le temps de peser les arguments que Rogue lui lançait, et qui étaient du genre : « Abruti ! », « crétin congénital… », « Cabot ! »…

Et puis finalement :

Que croyais-tu en lisant « V cherche F » ? redemanda Rogue au bord de la suffocation.

Sirius se calma, desserra ses mains sans pour autant lâcher son ennemi, et chuchota :

Hé bien… Vicieux cherche Folle…

« Pourquoi il sourit ?Hé ! Bordel ! Sirius Black me regarde dans les yeux en souriant ! »

Tu es… tu es… gay ? balbutia Rogue en tentant de s'éloigner le plus possible, quitte à déchirer son col.

Non, fit Sirius un peu hagard, mais certains aiment le croire…

L'étoffe du tissu craqua, dévoilant une parcelle de peau blanche. Rogue, en trois pas énergiques à reculons, se plaça à une distance respectable.
« Est-ce que c'est le choc qu'il a reçu à la tête qui le rend ainsi ? Ou alors c'est moi qui me monte le bourrichon à cause des théories de tonton Freud ? Je devrais le tuer… Personne ne le saurait, et je dirais au maître qu'un membre de l'Ordre m'a tendu un piège et que je l'ai déjoué… NON ! Mauvais plan, Voltemort –car ses yeux ont des éclats d'ampoule électrique quand il s'énerve- » comprendrait qu'Albus lui-même devrait être au courant et… Brrrr ! »

Il n'y avait qu'un moyen : la fuite. Rogue envoya une dernière insulte à Black avant de tourner les talons. Le feu magique s'éteignit et Black lui emboîta le pas, non sans pousser un râle de mécontentement.

Mais à peine Rogue allait-il mettre un pied à l'extérieur qu'il aperçut… une silhouette noire encagoulée, et son instinct fut le plus fort : c'était un Mangemort ! Et pire, une Blondasse Mangemort…

« Lucius ! »

Celui-Qui-N'attend-Que-Ça continuait à le faire surveiller, et si jamais Blondine-Au-Sang-Pur voyait Black sortir à sa suite, quelle torture lui ferait subir le Seigneur des Ténèbres en apprenant qu'un homme avait répondu à sa petite annonce ?

Il se tourna brusquement, Black lui rentra dedans mais Rogue fit appel à toutes ses forces pour le pousser vers l'intérieur.

Mais qu'est-ce que tu…

Silence ! Idiot ! gronda Rogue sans cesser de le pousser avec désespérance.

Je veux sortir ! Ôte-toi de mon chemin ! (Parfait…)

Sirius le repoussa brusquement en sens inverse, Rogue appuya des deux mains sur son torse et parvint à rester sur place et même à inverser la cadence au prix d'une bonne hernie.

Non, attends ! Black ! J'ai quelque chose à te dire !

Ils étaient assez loin à présent, et Sirius d'un geste violent ralluma le feu.

Qu'est-ce que tu veux ? Allez ! On ne va pas y passer la nuit ! (Note de l'auteur : qu'en sais-tu, Sirius ?)

Rogue était au supplice, il aurait donné n'importe quoi pour retourner dans ses cachots, mais il était coincé avec Sirius et devait tenter de le retenir… Coûte que coûte…

Mais Black montrait déjà les signes de l'impatience la plus véhémente.

Nous n'avons jamais pris le temps de parler… souffla Rogue.

Les mirettes de Sirius jaillirent presque de leur orbite. « Non, je rêve, je rêve… La dernière fois qu'il a fait ces yeux-là… C'était devant Tonks… Oui, c'était… » (Le Siriuloscope est un appareil oculaire qui a une légère tendance à déformer la réalité pour l'agrémenter d'une touche de surréalisme…)

S'il n'y avait pas autant de mépris dans ta voix, dit Sirius en tournant la tête pour mieux mettre à profit sa chevelure qu'il croyait bourrée de phéromones, on jurerait que tu souhaites me présenter tes excuses. Mais c'est inutile, je ne te pardonnerai jamais.

« Non mais de quooooi ? » s'indigna Rogue in petto, « Il y va fort ! Tout cela parce que j'ose, moi, révéler la vérité sur l'être faible, impuissant, fébrile et débile qu'il est ! Mais si personne n'est là pour dénoncer la merde humaine, qui le fera ? »
Mais ce n'était pas le moment de s'insurger, une dispute aurait peut-être pu retenir Black, mais malheureusement pas jusqu'au petit matin… Petit matin ?
Non, il devait lui expliquer, lui dire qu'un Mangemort attendait dehors, et qu'il devait d'abord le laisser regagner Poudlard avant de ressortir durant la journée sous sa forme Animagus…
Faire confiance à Black ? Jamais !

Mais un silence pesant les embourba à nouveau dans un abîme de gêne et de non-dits : Il fallait agir. Sirius avait détourné la tête, ses cheveux retombant en mèches effilés. Il soufflait de mauvaise humeur, rougissait un peu.

Il fait chaud… dit-il en tirant légèrement sur son col.

Effectivement, dans sa « colère », il avait créé un feu beaucoup trop puissant, et ses effets se faisaient déjà ressentir. Rogue, habitué à l'humidité de ses cachots et de sa chevelure graisseuse, sombra dans une petite torpeur.

« Arrête de secouer tes cheveux comme ça, idiot ! » pensa Rogue.

C'est tout ce que tu avais à me dire ? finit par demander Black en reniflant avec dédain, ce qui n'allait pas avec son teint rosé d'enfant trop sage.

Devant l'absence de réponse qui s'ensuivit, il prit la direction de la sortie mais Rogue se réveilla brusquement de sa contemplation :

Seul en solitaire, dit-il, je fuis depuis si longtemps.

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Attends voir ! Mais c'est mot pour mot les paroles écrites dans cette maudite gazette ! Ou là ! Qu'est-ce qui m'arrive ? Je n'aurais jamais dû lire ce torchon avant de me coucher, j'ai enregistré sans le vouloir son contenu !

Je n'ai pas le choix… On ne me l'a pas laissé, non, ce serait trop doux ! Mais ce qui me fait le plus peur, c'est que l'amour est désormais hors de ma portée… Je n'aurais sans doute plus l'occasion d'y goûter avant ma mort…

Et en plus, ma bouche continue à parler toute seule ! Non, bordel ! Tais-toi, TAIS-TOI ! Je ne me sens vraiment pas bien, j'ai trop chaud, et ma séance de psychanalyse avec Albus ressort par brides dans ma tête.

Sev, regarde devant toi ! C'est Sirius Black ! BLACK ! Ça y est, il me regarde enfin comme si j'étais givré. Allez, cogne-moi, qu'on en finisse !

§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§o.o§

Ces mots… murmura Sirius d'une voix vacillante, comment as-tu pu… les connaître…

Le regard de Rogue avait perdu le quart de ses facultés avada kadavrisante, à cause de la chaleur ambiante.
Aussi, il ne réalisa pas tout de suite, mais à la vue du visage attristé et ému qui le regardait, il comprit enfin :

Attends, Black, la complainte du mois, C'était toi ? NOOOON ! jubila-t-il sans pouvoir se retenir, tout en sueur et excité comme un dément qui a trouvé un martyr à torturer, tu écris à la gazette pour épancher ton petit cœur blessé ! N'importe quoi !

Instantanément, la figure de Sirius se referma :

Je te souhaite bien du courage pour la suite, il faudrait vraiment qu'une nana soit en manque pour accepter tes petits rendez-vous !

Sa colère ravit Rogue durant une courte seconde, une courte seconde seulement car Sirius manifestait de nouveau l'envie de prendre le large.

Reste ici, Black !

Nan !

Fais pas ta chieuse !

Nan !

Rogue accourut vers lui, et d'une main sur l'épaule il le retourna :

Abruti ! Tu as pourri ma vie ! Toi et tes amis, vous n'avez pas cessé de m'empoisonner !

Elle est bien bonne ! aboya Sirius en le saisissant par le bras, c'est toi qui nous suivais partout ! Ta curiosité mal placée… D'ailleurs, c'est elle qui t'a conduite ici ce soir…

Non, pas du tout ! Si tu savais…

Poing refermé, Sirius frappa Rogue juste assez fort pour le faire lâcher prise. Mais à peine s'en allait-il que Rogue bondit dans ses jambes, l'entraînant au sol.

Qu'est-ce que tu veux ? gronda Sirius en se positionnant sur l'arrière-train. T'as envie que je m'occupe de ton cas ? C'est ça ! Tu agis comme une nympho !

Une nympho ! s'insurgea Rogue, qu'est-ce qui te permets de dire ça !

Je t'ai vu avec Rem… Mais laisse tomber ! Le présent suffit largement : regarde-toi ! Tu es tout rouge et essoufflé, on croirait que tu…

… C'est cette chaleur ! C'est ta faute ! cracha-t-il avec rage.

« TOUT est de sa faute… » pensa Rogue. Il pesta, tenant encore une de ses jambes entre ses bras qui frissonnaient légèrement.

Mais pourquoi pas après tout, poursuivit Sirius en semblant parler seul, on devrait finir ce qu'on a commencé !

Commencé ? s'étonna Rogue. Quand ? Comment ?

Tu ne te souviens pas ? répondit l'autre d'un air goguenard. Au bal de fin d'année, pour la remise des diplômes…

Sirius, souffla Rogue, et de la pitié perçait dans son ton, j'étais en train de me faire marquer chez les Mangemorts ce soir-là… Ce n'était pas moi…

Merde alors, oublie ce que j'ai dit…

Rapidement, Sirius pensa qu'il devait s'agir de Queudver. (Et maintenant, vous savez pourquoi il a trahi ses anciens amis, à cause d'une tentative de viol sur sa fragile personne…)

Rogue resta à genoux, auprès de lui. La lumière derrière eux étincelait, et elle faisait luire la sueur qui perlait sur leur front. Sirius, dans l'unique but de respirer, déboutonna les premiers boutons de sa veste en soupirant.

Alors, ricana Rogue sans pourvoir s'en empêcher. Tu es vraiment gay…

Il ne comprenait pas pourquoi, mais cette nouvelle donnée le ravissait quelque part… « Nan ! Sev ! Réveille-toi ! »

Non, répondit l'autre, mais disons que… un cul reste un cul si tu vois ce que je veux dire…

Black…

Puisque tu veux me cloîtrer ici pour une obscure raison –à moins que ce ne soit celle-ci- Il va falloir que tu payes le prix fort.

N'importe quoi, pauvre dégénéré ! s'indigna Rogue dans un sourire mauvais. N'essaye pas de jouer avec moi.

Tais-toi…

Mais une telle proposition ne me surprend pas, venant de toi.

Ferme-la…

Tes vacances à Azkaban ont achevé de te transformer en foll…

Ce dernier mot ne prit pas forme, car Rogue se retrouva cloué au sol, Sirius sur lui. Il reçut sur sa figure ses cheveux noirs et… parfumés ? « Il utilise un shampoing… Grrr ! » pensa Rogue avant de se débattre :

Arrête ces gamineries !

Ses mains glissaient sur lui, s'accrochant par moment à sa chemise, Sirius tentait d'immobiliser ses bras. Pendant plusieurs minutes, ils luttèrent ainsi sans se regarder dans les yeux, leurs jambes s'emmêlant, leurs mains cherchant un appui solide pour repousser l'autre –pour Rogue- ou pour s'y rattacher –Pour Sirius-…

Rogue chercha une autre tactique, tandis que sa main droit pelot… essayer de chasser Black, sa main gauche rechercha sa bragu… sa baguette ! (Ho ! C'est fini les lapsus !)
Il finit par s'en saisir et :

Stupé…

Mais Sirius lui roula un patin avant qu'il ne finisse sa phrase…

Coup de genou bien placé de la part de Rogue et Sirius sursauta, délivrant sa bouche quelques secondes. Mais… deux lèvres restent deux lèvres. Et ainsi…

Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ?
Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
Qu'ça confère à ma gloire un' onc' de plus-valu',
Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne pai' plus.

« J'aurais vraiment, mais alors vraiment tout essayé » se dit Rogue en se remémorant les souvenirs des derniers jours passés. Sa nouvelle annonce était passée.

Quand il dut faire son rapport à Celui-Que-Ça-Démange-Sec-Dans-Ses-Testillons, il expliqua tout bonnement que la jeune femme avait fini pour lui avouer qu'elle était stérile, mais qu'à la lecture de son annonce, elle avait songé qu'il aurait eu l'ouverture d'esprit nécessaire pour passer outre. Et Rogue précisa bien à son maître qu'il avait remis cette hérésie –car une femme n'a de place dans le monde de Dieu que si elle enfante- à sa place…

Par curiosité, il vola jusqu'à la page des Complaintes, et cette fois-ci, dans le malheur des sept nuits (moyen hautement romantique pour désigner chaque jour de la semaine), on pouvait lire :

« Aventure d'un soir… Seul, je me réveille, ma mémoire me fait défaut… Je sais que tu étais là, mais ton visage a déserté mon esprit en même temps que le jour remplissait le ciel… »

Un sourire mauvais se dessina sur la figure de Rogue : le sort d'Oubliettes qui avait raté n'avait finalement pas été sans effet. Sirius se souvenait bien qu'il avait eu… des rapports, mais pas avec qui ! « Chacun son tour ! » songea Rogue avec euphorie.

Et Black pouvait toujours courir s'il espérait un jour apprendre la vérité…

Après c'tour d'horizon des mille et un' recettes
Qui vous val'nt à coup sûr les honneurs des gazettes,
J'aime mieux m'en tenir à ma premièr' façon
Et me gratter le ventre en chantant des chansons.
Si le public en veut, je les sors dare-dare,
S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare.
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir.

Rogue sommeillait avec nonchalance, les jambes croisées sur son bureau, la gazette lui servant de couverture…. Il en oubliait sa prochaine réunion londonnienne et pédagogique avec ses charmants collègues, Bouse-de-Dragon, Nain-de-Jardin, Pythie-Miro, l'Imbibée-du-Goulot, et choipeautés par l'obsédé des sucreries salaces…
...
...
...

(1)Cette aventure serait réellement arrivée à un ami de mon frère qui aurait répondu ainsi à une pionne, mais il se peut que ce ne soit qu'une légende urbaine…

(2)Commentaire de Zaza : tout rapport avec le pseudo d'une zautrice serait purement fortuit !

(3)Trouvé par Super Zaza !

Je sais pas comment on va se débrouiller pour le faire, mais les RAR seront comme d'habitude sur mon LJ spécial RAR , adresse et lien à mon profil… mais en plus de 24 H par contre…… Gros zoubis ! Et mici de nous avoir lu !