V cherche F désespérément

Spoiler, rating et disclaimer : toujours pareil

Encart publicitaire : Je suis très fière de vous annoncer la naissance de deux communautés sur le Live Journal dont je suis la co-administragaiete…
Tout d'abord, SevyS now, communauté entièrement dédiée à notre cher Maître des Potions préféré… Des défis y sont lancés, plus … délirants les uns que les autres. Vous y découvrirez déjà de nombreuses fics, fanarts ou icônes.
La deuxième, Accio fics, a un titre évocateur. Son but est de présenter les perles des Potterfictions… tout un programme !
N'hésitez pas à nous rendre visite !

Toujours une brouette de mici et de zoubis à ma bêta harcelée, Ayla, qui se dévoue pour cette fic.

Je rappelle que les RAR sont faites sur un Live Journal spécial RAR et que vous êtes avertis de leur publication si vous ne laissez pas une review anonyme sans email.
Tous les liens sont à mon profil : Zazaone RAR, SevyS now et Accio fics.

Et bien sûr, l'inévitable citation de Zaza :
Effacer le passé, on le peut toujours : c'est une affaire de regret, de désaveu, d'oubli. Mais on n'évite pas l'avenir.
Oscar Wilde

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18- Du rififi chez les Gryffies

Cette réunion… cette réunion… Et ce stage ! Je me sens mal rien qu'à cette perspective. Un petit arrêt maladie bien placé durant cette semaine me permettrait de l'éviter…
Je ne peux pas prendre le risque de me faire porter pâle. Pas le droit de me faire renvoyer. L'Avadakedavrariseur-Ambulant voudrait que je reste auprès de lui, puisque mon soi-disant rôle d'espion auprès de Dumbledore ne pourrait plus avoir lieu. Je crois qu'il ne serait pas content, pas content du tout ! Et un Vous-Connaissez-l'Obsédé-Des-Doloris fâché, un prof de potions abimé ! Je n'y tiens pas particulièrement même si, pour le coup, le médicomage me ferait un arrêt de travail parfaitement véridique.

Fais attention mon p'tit Sev', ce pourrait être à titre posthume si Le-Distributeur-Des-Doloris pousse la baguette un peu loin. Non, il vaut mieux que tu restes entier et en pleine possession de tous tes moyens. Pense à autre chose qu'à tout cela. Tiens, justement, voilà le courrier ! La lecture de quelques nouvelles bien fraîches te changera les idées entre deux gorgées de thé.

Décidément la p'tite voix, depuis la pseudo visite psychiatrique avec le vieux fou et sa poêle moldue, je trouve que tes idées sont de plus en plus tordues ! Tu dérailles franchement.

Eh ! Oh ! C'est pô beau de se moquer des malades ! Et puis d'abord, est-ce que c'est depuis que NOUS avons reçu le coup de poêle sur le crâne ou depuis que TU as expérimenté de nouveaux fantasmes avec Sirius que…

Ta gueule la p'tite voix ! . !. !. !. !

Malheureusement pour Severus Snape, cette dernière pensée avait été exprimée à haute voix. Si sa voix était réputée pour ses nuances approchant une glaciation digne du permafrost, ou pour provoquer une chaleur extrême chez certaines femelles, elle n'avait rien à voir avec la voix de stentor qui rugit à travers la Grande Salle en ce trop calme petit déjeuner. A croire que le souffle d'une tempête venait de passer en ce lieu. Ou encore qu'Hagrid venait d'éternuer… à moins que la charmante Dolores est succombée la veille, à son petit pêché mignon, un potage aux haricots rouges….

Mais non, c'était le professeur Snape qui venait de hurler une grossièreté à…. Mais à qui au juste se demandèrent l'ensemble des enseignants attablés ainsi que la plupart des élèves ? A personne manifestement, et quelques ricanements émergèrent du brouhaha, principalement de la table des Gryffondors, trop heureux de le voir en posture aussi délicate qu'inaccoutumée. Snape et son langage aussi recherché que tranchant, venait d'en prendre un coup dans l'aile.

Il n'était d'ailleurs pas le seul. Un drame aérien avait eu lieu. Un de plus. Ou plutôt une de plus devrait-on dire… Une chouette s'était écrasée sur la longue table professorale, paniquée par le hurlement qui avait déchiré le calme matinal. Elle avait atterri, ou plutôt amerri dans le lait fraise de Dumbledore, éclaboussant ses voisins proches par la même occasion. Aux ricanements succédèrent les invectives contre la chouette et ce vieux hibou de professeur de potions qui, décidément, n'en loupait pas une avec les oiseaux postiers.

Hagrid, compatissant comme à l'accoutumé avec toutes les bestioles à poils, à plumes ou même sans, saisit délicatement dans ses grosses paluches l'oiseau inconscient et dégoulinant. Il l'observa, l'ausculta, ouvrit délicatement son bec, souleva sa paupière et finit par lui gratouiller le ventre. Dumbledore qui essuyait ses lunettes avec son bonnet, l'observait avec attention.

Que de prévenance pour un simple volatile même pas bon à rôtir, pensa Rogue, tandis que le spécialiste poursuivait son gratouillage. Une telle délicatesse de la part d'un être capable de casser la plus dure des noix entre deux de ses doigts était un spectacle surprenant. Mais ce qui étonna davantage les adultes l'observant, fut le gargouillis du volatile, un rot suivi d'une tentative d'ouverture de paupières. Tout en louchant, la chouette bougea faiblement des ailes.

– Votre diagnostique mon bon Rubeus.

– Crénou de non, j'aurions point cru qu'on f'rait ça à une pauv'chouette ! Qu'est ce qui leur a pris de lui donner un p'tit coup à ce zozio ? répondit le demi-géant au directeur.

– Quelqu'un l'a frappé ? s'étonna Chourave.

– Que non, on lui a donné de la gnole, sans doute une cuillère à café. Mais qu'on me tresse la barbe si kekun est capable de m'dire pourquoi on a fait ça !

Le coin droit de la commissure des lèvres roguiennes se souleva de deux millimètres. Ne jamais proférer ce genre de paroles à moins de dix mètres de Dumbledore. Il était bien placé pour le savoir. Ce n'est pas le pétillement précédant le raclement de gorge de ce dernier qui contredirait cette règle immuable.

– Je crois que cet oiseau a été saoulé pour accepter de faire son travail sans difficulté.

– Mais quelle difficulté ? s'étonna encore une fois Chourave. Je crois bien avoir vu un journal tomber avant qu'elle ne s'écrase sur votre verre. Est-ce là son travail Albus ?

– C'est exact. Je pense que les responsables de l'expédition de la Gazette des Sorciers ont agi ainsi afin de livrer ce journal à son destinataire sans refus du volatile.

– J'avions jamais entendu qu'une si gentille bestiole que ces animaux là ait r'fusé son travail.

– Si le professeur Rogue n'avait pas malencontreusement dolorisé ou grillé les chouettes chargées de cet office… soupira le vieil homme tout en tortillant les doigts à la charmante perspective tressante l'attendant. Les autres coursiers se sont passés l'information. Elles ont toutes fait grève contre le CPE, volière bloquée.

– Le CPE ? parvint à questionner le sombre professeur mis en cause.

– Les Chouettes Pour l'Envoi ! Voyons… Severus, la Gazette est à votre disposition. Je pense que les annonces sucrées ne le seront que davantage après ce petit plongeon. Rubeus, reprit le directeur, je vous charge de ce volatile le temps qu'il cuve. Prenez soin de lui.

C'est sous les ricanements de ses collègues que Rogue regagna sa place pour achever son petit déjeuner. La Gazette était encore lisible malgré son plongeon dans l'élément sucré liquide de l'Accroc-Au-Saccharose. Pour sucrer les fraises, on pouvait lui faire confiance, et plutôt deux fois qu'une pensait Severus en s'installant. Il commit l'erreur de lever la tête pour envoyer une rasade de regards sombres, décourageant réflexions et ricanements, dont il avait le secret . Hélas, l'un d'entre eux rencontra l'éclair moqueur de deux iris verts. La table des détestés Gryffondors se payaient royalement sa tête ! Ils ne perdaient rien pour attendre ! Réunion pédagogique ou pas, il saurait les mettre à mariner dans d'amers regrets et potions à son prochain cours. …

Il préféra quitter la grande salle plutôt que de supporter de nouvelles humiliations, son journal gouttant à la main. Décidément, les jours passaient et se ressemblaient beaucoup trop ces derniers temps.

A la table des rouges et or, ce nouveau drame était largement commenté. Les jumeaux avaient eu leur rasade de clownerie roguienne matinale. Ils en pleuraient presque de rire. Les autres tables en faisait autant, même les verts et argent. Seuls Ron et Hermione ne décoinçaient pas leur mâchoire.

Assis de part et d'autre d'Harry, ils contemplaient leur bol respectif sans participer à l'hilarité ambiante. Sollicités par Seamus et Ginny, ils ne savaient répondre que par mono syllabes. Ron serrait même spasmodiquement la table épaisse au point d'en blanchir les articulations de ses larges mains. Luna, qui l'observait en douce, ne tarda pas à découvrir que ces fureurs rentrées se produisaient à chaque fois que Neville contemplait ou pire, adressait la parole à Hermione. Ce dernier était assis juste en face d'elle.

Patiemment, il l'interrogeait, sollicitant son avis sur les cours de la veille, sur le dernier drame chouette, sur les devoirs à faire. Elle ne sortit de son mutisme que lorsqu'il sollicita ses connaissances sur l'origine du CPE, dont il ignorait tout.

Elle lui apprit que cette ordonnance avait été décrétée bien des années auparavant, quand les gobelins détenaient encore parts et intérêts financiers auprès des hautes sphères politiques, avant la première Voldy War. Un certain Grodic Dee Wiltpain d'origine teutonne, l'avait instaurée pour éviter tout mouvement syndical chez les livreurs ailés… Les elfes de maison n'étaient pas les seuls à être indûment exploités, conclut Hermione, retournant à l'hypnose de son bol de céréales.

– Hermione, ça peut plus durer. Parle-moi !

- Viens de le faire, marmonna-t-elle.

– C'est pas ce que j'ai voulu dire et tu le sais très bien. Depuis que tu m'as … enfin tu vois quoi dans le couloir, raccourcit Neville à la vue des menaces s'échappant à ses mots des yeux de Ron, tu m'évites. Tu fais même demi-tour pour ne pas me parler.

– N'importe quoi.

– Tu ne m'aides plus en potions. Rogue va réussir à me faire exclure de Poudlard si je n'ai que des T à mes devoirs. Et j'ai besoin d'avoir la moyenne pour poursuivre mes études en botanique.

– T'es vraiment comme tous les autres toi aussi ! Tu n'es intéressé que par mes devoirs ! Que par mes bonnes notes ! Ya que ça que tu veux !. !. !. s'énerva Hermione, sortant de sa léthargie.

– Mais.. mais…euh tu…

- PPPfffouuu ! Et tu voudrais qu'il te demande quoi au juste, le roi de la botanique ? Ta p'tite fleur ? se moqua George.

Mais avant que Fred ait eu le temps d'en rajouter une deuxième couche, Ron s'était levé et avait balancé son poing dans la figure de son frère. Son sens de la plaisanterie avait définitivement trouvé ses limites, toutes proches de celles d'un hippogriffe dont on vient de caresser les plumes de sa compagne. Dans ces moments là, il se sentait la délicatesse d'un troll avec une rage de dent.

- Ça va pas la tête ! finit par articuler George malgré sa lèvre enflée.

Pendant ce temps, Harry et Fred avait réussi à retenir le dangereux sur-hormonalisé rouquin. Il se débattait à qui mieux mieux. Mais son ami et son frère tinrent bon. La journée promettait…

– Calme-toi Ron, calme-toi, tu le connais bien, c'est ton frère après tout. Ne sois pas étonné comme ça…

– Harry, tu me prends vraiment pour un crétin de Cornouailles ? Tu crois pas que je suis encore capable de reconnaître un de mes connards de frère ?

- Continue comme ça mon Ronaldinou et je continue à te ceinturer mais cette fois-ci, pour que George t'en colle une bonne de ma part si tu y tiens, lui promit Fred.

Ron reconnut immédiatement le ton d'alerte, celui qui annonce : « Tu viens de dépasser les bornes alors, arrête tout de suite les conneries p'tit frère ! » qu'il connaissait si bien. Bill l'avait utilisé avec Charlie qui avait mis les bouchées doubles avec les jumeaux. Eux-mêmes n'étaient pas en peine de l'employer sur Ron.

Pourquoi pas avec Percy ? Parce que Percy disait des trolleries tellement ombragesque sans s'en rendre compte, que ces frères avaient cessé de tenter de lui expliquer quoi que ce soit. Ils avaient choisi la politique de frapper en premier. Ainsi, toute discussion ou jérémiades superflues cessaient immédiatement pour cause de knock out du râleur.

Quant à Ginny, la seule fois où Ron avait tenté d'employer contre elle la méthode WB (Weasley Brothers), dans une variante adoucie pour cause de sexe féminin, il n'avait pas eu le temps de finir sa menace qu'une paire de claques décoraient ses joues… décoration tenace restant imprimée délicatement durant plusieurs heures. Il avait dû manquer un repas pour ne pas avoir à expliquer à sa mère les causes de ce tatouage éphémère d'un nouveau genre… louper un repas… quel sacrifice !

C'est donc raide comme un piquet que Ron s'écroula sur le banc.

– C'est bon, j'ai compris. Lâchez-moi, dit-il en replongeant aussi sec dans ce qui restait de son petit déjeuner.

– Vous trichez tous les deux, annonça Luna Lovegood qui, jusqu'à présent s'était posée en simple observatrice des évènements.

– On triche ? s'indigna Fred.

– Comment ça on triche ? enchaîna George. Tous deux rougissaient. C'était louche…

– Et pourquoi ils trichent ? demanda également Ron. On joue pas que je sache. Si c'est un jeu permets-moi d'te dire qu'il est pas marrant. Et d'abord, tu fous quoi à notre table ? Y voulaient plus de ta tronche ceux de Serdaigle ?

- Ron ! s'écria Hermione indignée. Tu tiens à ajouter la muflerie à la liste de tes nombreuses qualités ?

- Oh toi la ferme ! Tout ça, c'est de ta faute de toute façon !

- De ma faute ? C'est peut être moi qui est un niveau de réaction tellement néendertalesque qu'un troll passerait pour Einstein à côté !

- Pour un chtaïne ? C'est quoi ça ? demanda Seamus qui n'avait pas tout compris à la conversation. A voir les regards des autres, il n'était pas le seul. Les lectures d'Hermione n'étaient pas des réjouissances partagées par ses camarades. Le monde moldu n'était pas non plus familier à tous.

– C'est un savant moldu dont tu n'auras pas l'atome d'une chance d'atteindre le début du commencement de l'intelligence ! répondit Hermione passablement énervée.

– Oh hé ça va… Moi, pour c'que j'en dis…

Seamus pratiqua une sage stratégie de repli diplomatique.

– Pourquoi de ma faute ? attaqua de nouveau Hermione qui avait décidé de ne pas lâcher le morceau qui lui restait en travers de la gorge. C'est peut-être de ma faute si môôônsieur est jaloux sans doute ! C'est peut-être de ma faute si môôônsieur ne s'aperçoit que je suis une fille que lorsque je suis invitée à aller au bal depuis un mois déjà, et par un garçon pas miro lui, au moins !

- Oh non ! . !. ! Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis ! s'apitoya Harry voyant que la dispute allait encore dégénérer et durer un bon moment.

- … et c'est ma faute si, poursuivit Hermione qui n'avait même pas entendu, môôônsieur n'arrive pas à se décider avec moi ! A croire qu'il a la trouille, hurla-t-elle sur la fin. Je dois faire quoi ? Te sauter dessus là, devant tout le monde pour que tu te décides ? Et bien moi j'en ai eu marre de t'attendre ! MARRE !

- …Marmite, pensa Neville, ou chaudron. Il eut la bonne idée de garder ses pensées pour lui, se contentant de regarder la jeune fille avec un sourire compatissant.

Elle se laissa à son tour, tomber sur le banc, contemplant d'un air buté son bol encore plein. A force de concentration, peut-être allait-il finir par s'évaporer. (1)

Ron donnait l'illustration de la plus complète contradiction…
Mais que venait-elle de dire exactement ? Il avait cru comprendre ces paroles, dites avec tant de délicatesse que tout le monde dans la grand salle avait cessé bavardage et goinfrage pour suivre cette palpitante conversation, professeurs y compris. Ils se gardaient bien d'intervenir. Ses paroles donc avaient sans doute un double sens. Mais ce qu'il en comprenait était tellement sidérant pour lui, qu'il doutait des ses capacités intellectuelles une fois de plus. Et il en doutait la bouche ouverte, le teint rubicond sous l'émotion, la cuillère suspendue au-dessus des céréales, ce qui n'était pas pour mettre en valeur ses efforts de réflexion.

Il ne pouvait pas croire ce qu'Hermione venait de lui avouer. Elle avait envie qu'il se jette sur elle ? Pas possible ! . !. ! Ici ? Tout de suite ? Il ne fallait pas tenter le diable…

La répartie cinglante d'Hermione avait eu au moins un effet positif : Ron avait oublié toute sa colère. Mais il n'avait pas oublié Luna. Il se tourna donc vers elle.

– Pourquoi tu as dit qu'ils trichaient, demanda-t-il à son tour, désignant ses frères du menton. Ces derniers regrettaient amèrement de ne savoir lancer des sorts muets de mutisme.

Luna cligna des yeux à la façon d'Hedwige avant de répondre comme s'il s'agissait d'une évidence connue de tous. En fait, hormis certains professeurs impopulaires et les trois sujets du pari, c'était effectivement le cas. Comme si elle tentait d'expliquer une potion de sixième année à un enfant de huit ans, elle reprit :

- Ils trichent. En te provocant avec ce type de paroles, ils tentent d'influencer tes réactions dans le sens qui leur convient le mieux.

– C'est pas nouveau ! ricana Ron.

– Ce qui l'est plus, nouveau, c'est le pari sur tes réactions. Ou plutôt, vos réactions, annonça énigmatiquement Luna avant de se replonger dans la Gazette qu'elle lisait comme d'habitude, à l'envers.

Le regard que lança le jeune Gryffondor à ses deux frères ne trouva aucun écho. Tout le monde trouvait étrangement ses pensées et ses yeux accaparés par une tâche quelconque : déduire l'avenir en observant la nage des corn-flakes, deviner la chaleur exacte du thé en utilisant la petite cuillère comme thermomètre, plonger son nez dans un livre de cours pour réviser, tous les prétextes étaient bons pour éviter de donner des explications. Seuls les regards d'Hermione et Neville reflétaient l'étonnement de celui de Ron. Luna les contemplait en arbitre suprême.

Mais un arbitre faisant tourner en rond ses boucles d'oreille radis entre ses doigts, tout en roulant de ses gros yeux globuleux. Avant que Ron n'ait mal au cœur à vouloir suivre son regard, elle s'exclama :

- Moi, j'ai parié sur Neville !

- Mais personne n'a pari… , commença étourdiment Harry. Sous le regard courroucé et interrogateur d'Hermione, il replongea lui aussi dans la contemplation de ses œufs au bacon.

– Harry, si tu ne veux pas, jusqu'à la fin de l'année scolaire, et même de tes études à Poudlard, te débrouiller seul pour tes devoirs, même pour tes cours d'histoire de la magie qui te passionnent tant, tu as intérêt à m'expliquer IMMEDIATEMENT cette histoire de pari, menaça son amie.

– C'est une idée de Fred et George, expliqua-t-il, regardant les deux responsables en espérant qu'ils prendraient le relais. Mais leurs yeux ne reflétaient que la plus parfaite innocence…de pacotille.

– Fred ? George ? Expliquez-vous, expliquez-NOUS, reprit la jeune fille en désignant du menton Ron et Neville.

– Et magnez-vous, insista Ron en voyant le peu d'empressement de ses frères.

– Je VEUX SAVOIR ! hurla Mione qui devenait peu à peu hystérique. Trop de tension, trop d'émotions ces derniers temps. La colère de Ron à gérer, ses regrets à étouffer, l'empressement de Neville à calmer, et… toujours tous ces cours à suivre, ces devoirs à rendre, sa place de meilleure élève à défendre contre tous, y compris contre certains professeurs, surtout les sombres…ou les obèses.

- Hum ! hum ! hum ! . !. ! chantonnait Luna.

– Arrête ! On dirait Ombrage.

– Bon, alors, qui se lance ? Personne ? Je vais donc être obligée de me dévouer… soupira la Serdaigle. N'empêche Neville que tu devrais t'acheter des préservatifs. On n'est jamais trop prudent.

– Des quoi ? s'étrangla Neville écarlate, prouvant ainsi une certaine connaissance du monde moldu.

– Des capotes, des bonnets à Popaul, des préservatifs quoi. Parce que les maladies ne sont pas uniquement moldues et on n'est jamais trop prudent. Mon père d'ailleurs, dans le Chicaneur parlait justement…

- On s'en fout Loufoca ! s'énerva Ron à son tour. Heureusement pour la survie de Neville, Ron, lui, avait de grandes lacunes dans la connaissance du monde moldu.
C'est quoi ce pari débile ?

- Moi, j'ai parié sur Neville ! répéta-t-elle fièrement.

– Change de rapeltout, on a compris. Explique moi plutôt qu'est-ce que c'est que ce foutu pari, nom d'un crapaud cornu en rut ! Accouche !

- Bin, justement, avec le préservatif, y'a pas de problème d'accouchement neuf mois plus tard, trouva utile de préciser Luna.

A la rougeur de Neville battant au finish celle de Ron, tous comprirent que le timide Gryffon connaissait l'intérêt de cette invention moldue. Il se fit tout petit, petit, tentant de se faire oublier, profitant de la distraction du jaloux rouquin.

– Et bien, certains ont parié que tu casserais la figure de Neville avant, expliqua enfin la jeune fille…. Si on pouvait appeler ces quelques mots une explication.

– Avant que quoi ?

- Avant qu'Hermione ne vire Neville, pardi. Certains ont parié que c'est elle qui le laisserait tomber… au sens propre !

– Avec perte et fracas même, en lui en collant une bonne, rajouta Seamus qui aurait mieux fait de se taire.

La main d'Hermione imprimée sur sa joue battrait-elle le record de celle de Ginny sur la joue de son frère ? De nouveaux paris émergèrent dans l'esprit des jumeaux. De nouveaux profits permettant la création de leur grand projet. Mais en revenant sur la Terre, à Poudlard, à la table des Gryffondors, les regards particulièrement expressifs des trois nominés au pari le plus ombragesque de l'année scolaire les dissuadèrent de poursuivre dans cette voie.

– Mais je rêve ! Mes propres frères ! s'indigna Ron, se levant déjà, prêt à en découdre.

– Doucement frérot, t'emballe pas ! Ya pas mort de rouquin ni d'envol de p'tites culottes. Et puis, d'abord, tu devrais être flatté.

– Pourquoi ? Pour passer pour le plus grand abruti de l'année ?

- Le plus grand… pour les cinquièmes années, tu as des chances de gagner. Même avec les sixièmes années ; tu pousses comme un champignon ! Mais abruti, jamais de la vie voyons ! Pour qui tu nous prends ? Certains croiraient que c'est congénital…

- Même qui'ils ont amassé un paquet sans attendre le résultat, enfonça davantage Luna. Presque toute l'école a parié.

Les jumeaux sentirent la tentation de passer l'examen d'entrée pour devenir apprentis mangemorts les titiller. Un p'tit Doloris à une certaine permettrait à cette dernière de réfléchir avant de baver. Mais c'était Luna Lovegood et non Thinkgood, et fidèle à elle-même.

– Presque toute l'école ? Quand même pas toi, Harry ?

- Si Hermione, et même le professeur MacGonagall qui l'a surpris au moment où il en parlait dans la salle d'étude avec Fred et George, répondit l'intarissable Luna.

– Et vous avez parié sur qui ? On peut le savoir au moins !

- J'ai parié sur toi, marmonna Harry à Ron, et MacGonagall sur Hermione.

Cette dernière se rengorgea. Enfin la première semi-bonne nouvelle de la matinée pour elle. Elle glissa un furtif cou d'œil à la table des professeurs. Ces derniers ne discutaient guère ce matin, ne commentant même pas le départ de leur collègue et de sa chouette bourrée. Ils étaient trop accaparés à suivre les débats houleux à la table des Gryffondors. Et ils n'étaient pas les seuls ! Un calme relatif s'était installé dans la grande salle, juste troublé par les chuchotements des Poufsouffles et Serdaigles qui, eux aussi, cherchaient à comprendre les échanges passionnants en cours. Seuls les Serpentards poursuivaient leur tapage. Mais comme ils se trouvaient à l'autre bout de la grande salle, leur brouhaha ne gênait guère.

Tous constatèrent que les trois objets du pari s'observaient en chien de faïence ; ils ne leur manquaient plus que la parole. Mais ce n'est pas cette capacité physique qui revint la première pour un membre du trio vaudevillesque.

Ron, à moitié dressé pour mieux observer les réactions des deux autres ainsi que les différentes tables, se creusait les méninges en se demandant en vain pourquoi MacGonagall lui avait préféré Hermione. Pourtant, d'après lui, personne n'aurait risqué la moindre mornille sur elle. Il suffisait de voir son petit manège baveux avec l'amoureux des herbes à crapauds. Comme si elle allait se décider à le lâcher ! Elle donnait plutôt l'impression de vouloir lui lécher la pomme encore une fois ! Beurk ! Et dire qu'il devait supporter la présence de ce dernier nuit après nuit dans son dortoir ! De tout façon, il préférait encore l'avoir près de lui. S'il venait à Noeunoeubled la moindre envie de ballades nocturnes accompagnées dans le parc, à la tour d'astronomie ou pire, dans la salle sur demande, pour y… il ne voulait même pas y songer… avec son Hermione, il était aux premières loges pour le surprendre et lui en passer l'envie de façon plus ou moins définitive.

Il n'avait jamais passé autant de temps par jour à la bibliothèque depuis son arrivée à Poudlard. Il faut dire que Ron était, à ce moment là, particulièrement sourd à toute bonne foi. Il oubliait ces longues nuits l'année précédente, passées à éplucher les livres pour aider Harry lors de sa deuxième épreuve.
Et tout cela pour ne pas les quitter des yeux ! Des fois qu'ils disparaissent entre deux étagères…

Il défendait la vertu de sa Mione comme si c'était le bâtard graisseux lui-même qui en avait après elle.

C'est pourquoi, lorsque George, qui s'était contenu depuis trop longtemps déjà, déclara :

- Faut dire qu'Hermione est devenue une sacrée belle plante. Normal qu'un surdoué de la botanique est envie de brouter !

Ron ne se contenta pas de sentir le rouge lui monter aux joues, il vit rouge également.

Son propre frère !

Oser dire cela !

Son poing parti plus vite que le contenu d'un estomac après l'absorption d'une pastille de gerbe. Le sang gicla de l'appendice nasal sans utilisation de nougats Néansang. Diverses interjections fusèrent de part et d'autres, dont « Chouette, les Weasley s'étripent ! » venant de la table des Serpentards.

Dumbledore n'attendit pas davantage pour se lever, réclamer le calme et rappeler que, les cours débutant dans quelques minutes, les élèves étaient priés de regagner leurs salles de cours respectives. Etait-il jaloux de n'avoir pu parier lui aussi ? (1)

Mme Pomfresh s'était précipitée pour soigner George Weasley à terre, n'écoutant que son dévouement et son ennui. L'infirmerie était vide depuis plusieurs jours et elle s'y ennuyait ferme, n'intervenant que sur de banales migraines. Tandis que Fred et Harry unissaient leurs efforts pour maîtriser et ramener à la raison Ron, l'infirmière constatait avec regret que le nez de George était en un seul morceau et que le flux sanguin diminuait… Quel dommage. Elle tint cependant à amener le jeune homme elle-même dans son antre au cas où…. Permettant à ce dernier d'échapper à deux longues heures d'histoire de la magie sous la pastille somnifère en suaire qu'était le professeur Binns.

Minerva MacGonagall n'était pas en reste. Retroussant ses jupons, elle accourait se redressant de toute la hauteur, plus celle de son chapeau, comme si elle avait coincé un balai dans une partie de son individu que la décence m'interdit de nommer ici. C'est dommage, certains en auraient bien ri ! (2)

-Mr Weasley ! Puis-je savoir ce qui vous prend ?

- Mais j'ai rien fait moi ! Chuis la victime ! commença George qui, pour une fois était de bonne foi.

– Bien sûr, ce n'est pas à vous que je m'adresse, mais à l'autre Mr Weasley.

– Mais j'ai rien fait non plus, moi ! enchaîna Fred qui servait toujours de pare fou à Ron.

– Ne commencez pas tous les deux ! Ou j'oublierai votre statut d'aide et de victime pour me rappeler celui de bookmaker…

- Oh ! Madame ! Vous n'oseriez pas ! Songez à tous ceux qui ont parié, se défendirent-il en glissant une petite allusion au passage.

– Un mot de plus et … !

- …

- C'est à vous Mr Ronald Weasley que je m'adressais. Puis-je savoir quelle excuse vous allez me proposer pour ce comportement inqualifiable ?

- …

- Je constate que vous êtes plus éloquent avec vos poings qu'avec votre langue. Mais je ne me contenterais pas de votre mutisme, dépêchez-vous.

Les jumeaux échangèrent un coup d'œil. Ils étaient sur la même longueur d'onde de pensées : entre Ron et Neville, c'est actuellement ce dernier qui était le plus…. éloquent avec Hermione. Heureusement encore une fois, Ron ne s'aperçut de rien.

– Minerva, est-il utile de garder tous ces témoins, ou plutôt spectateurs pendant l'interrogatoire, se moqua gentiment Pomfresh. Quant à moi, j'amène Mr Weasley George à l'infirmerie. Allez ! Levez-vous mon garçon ou dois-je vous faire léviter jusqu'à l'infirmerie ?

George se leva seul, dissimulant à moitié son hilarité. Il ne tenait nullement à être décrété suffisamment apte pour le service scolaire par le sergent major MagGo. Il quitta la salle rapidement, suivi par les curieux préférant fuir MacGo Virago (3). Neville tenta lui aussi une sortie discrète prenant Hermione par la main pour qu'elle le suive. Mais leur directrice de maison, qui n'était pas née du dernier vol de sombral, les arrêta net. Elle se doutait bien que ce fameux pari auquel elle participait était la cause de cette échauffourée.

Il lui fallut peu de temps pour interroger, évaluer la situation, peser, juger et condamner. Ron écopa d'une semaine de retenue… ce qui n'était pas cher payé, et guère dans les habitudes de sa directrice. En fait, elle lui aurait bien collé un mois complet de retenues, mais certains auraient pensé qu'elle cherchait à influencer le résultat du pari en éliminant l'un des candidats. Oh ! Elle y avait songé. Mais la manœuvre était trop grossière… Et elle avait toute confiance en Miss Granger qui ne l'avait jamais déçue jusqu'à présent.

Une fois le problème réglé, tous partirent en cours et la matinée se passa sans incident notable hormis une explosion de chaudron en cours de potions avec les élèves de Poufsouffle. Mais était-ce vraiment un événement notable ? Certainement pas.

En tout cas, il permit au professeur de s'esquiver discrètement en précipitant la fin du cours.

Nul élève ne remarqua le rictus déformant son visage. Mais cet événement non plus n'était guère nouveau.

Il se tenait également fermement l'avant bras gauche.

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- Par Merlin, on ne va pas s'ennuyer mon cher ! Si vous saviez comme je suis impatient me rendre avec vous à ce séminaire ! J'ai là la liste des divers magasins moldus où je souhaite faire quelques achats depuis fort longtemps. Pour une fois, cette brave Ombrage a eu une idée appréciée par tout le monde.

A voir la mine de Severus, « tout le monde » aurait certifié qu'il était loin de partager l'avis du directeur. Mais il en fallait plus pour arrêter le vieil homme dans son enthousiasme.

– J'ai pensé dans un premier temps que nous pourrions demander l'hospitalité à Sirius. Il manque tellement de distraction !

- Merlin ! Pitié ! Tout mais pas ça ! pensa le sombre professeur croyant toucher le fond du chaudron. Je ne veux pas servir encore une fois de sex toy au clébart…Sa mauvaise foi venait de s'inviter dans cette conversation.

-… mais j'ai réalisé que ce choix n'était pas judicieux. Je me voyais difficilement introduire la charmante Dolores au chef lieu de l'Ordre du Phénix et lui présenter Sirius si elle cherchait à vous harceler le soir. J'ai donc réservé deux chambres communiquant au Chaudron Baveur pour cinq nuits.

Ooouufff ! Un peu de clairvoyance dans ce cerveau ensuqué ! Voilà qui nous change heureusement. Mais son soulagement fut de courte durée lorsqu'il réalisa qu'il devrait supporter le directeur jours ET nuits. Et que voulait-il dire en parlant du « harcèlement » ?

En effet, si la grande Inquisitrice cherche à vous ennuyer, ce qui sera assurément une de ses préoccupations principales, elle souhaitera vous tourmenter également pendant votre temps libre, annonça joyeusement Dumbledore en poursuivant son monologue, inconscient de l'Hiroshima qu'il venait de déclencher dans l'esprit de son subordonné. Sa pâleur venait d'atteindre la limite surnommée « Intronisation chez les Mangemorts ».

– Je ne suis pas le seul qu'elle poursuit de ses foudres. Ne pourrait-elle se distraire autrement ?

– Bien sûr, bien sûr mon cher. Je suis le deuxième sur sa liste et Harry le troisième. Vous êtes donc le vainqueur ! Mais avoir sous sa patte ses deux têtes de turc préférées… Elle va jouir de la situation tout son saoul !

- Piètre consolation ! Je vous cède immédiatement ma place si elle vous tente. Quant à être une fois de plus le souffre douleur de première, je crois avoir déjà un joli palmarès derrière moi ! Par ailleurs, les déviations sexuelles de la Grosse Inquisitrice ne m'intéressent nullement.

- Severus, pardonnez-moi d'accroître votre amertume mais, ne vous leurrez pas : je crains que vous ne découvriez que vous n'êtes qu'à la moitié du parcours.

Après Hiroshima, Nagasaki.

La soudaine sollicitude émanant du vieil homme ne fut d'aucun réconfort pour le professeur Rogue. Il savait qu'il avait raison, foutrement raison, désespérément raison. Son calvaire s'arrêterait-il un jour ? Il venait même à douter que la chute du Mage Noir suffise pour clore son calvaire. Il s'assit, soudain extrêmement las.

Dumbledore n'offrit ni chocogrenouille, ni caramel citronné, ni cake au citron, ni thé. Il se contenta de poser la main sur l'épaule de cet homme qu'il connaissait comme s'il était son propre fils, et reprit doucement :

Severus, racontez-moi par le menu votre visite à Tom que nous vous préparions pour le mieux…

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- Maître j'ai transplané dès que j'ai pu fuir mes obligations pédagogiques. Vous savez combien il m'est délicat d'annuler les cours sans éveiller les soupçons.

– Je ne veux rien savoir de tes problèmes personnels, Mangemort. Je t'appelle, tu viens. C'est tout.

– Si Dumbledore me pose des questions, je dois…

- Suffit, siffla l'être qui n'avait plus grand chose d'humain hormis l'apparence… et encore. Voilà maintenant que tu te permets de contester mes Ordres ! Sais-tu qu'il ne fait pas bon me contrarier. Es-tu si las de vivre ?

Severus se demanda si la partie reptilienne du Dark Lord s'était levé du pied gauche ce jour-ci pour être d'aussi mauvais poil. Quoique, pieds et poil, pour un serpent… C'est autant pour cacher son amusement que par mesure de survie qu'il courba l'échine. Une colère du Mage Noir, il fallait toujours être prudent. Mais il avait déjà assisté à tellement d'entre elles qu'il en connaissait tous les cheminements, tous les dangers. Se sachant aucunement fautif, il lui suffisait d'être prudent. Ni le contrarier, ni le contredire, tel était le mot d'ordre en de tels instants.

– Que me vaut le plaisir de me retrouver en votre présence, Maître ?

- Pas d'ironie, Mangemort. Explique-toi.

Snape resta coi de surprise. Mais de quoi pouvait bien parler le Coupeur-De-Vie-En-Sept ? Qu'il explique quoi ? La dernière lubie de la folle mandatée par le Ministère. L'infâme petit manuel gay qu'elle lui avait fourré dans les mains ? Les pseudos plans de bataille de Dumbledore ? Qu'il s'explique pour quoi ? Vite une réponse à trouver, à inventer, à donner…

Le descendant de Salazar se délectait de son trouble, de ses hésitations, ses doutes. Le sadisme avait toujours été la plus développée de ses qualités. Qui sait ce qui serait advenu à l'humanité si en plus de Salazar le Dark Lord avait eu quelques chromosomes du Divin Marquis, dans sa lourde hérédité …. Snape en frémit.

– Mangemort, reprit Face-De-Serpent, explique moi pourquoi depuis trois mois, tu n'as rencontré en tout et pour tout qu'une seule candidate convenable. Tu n'as aucune nouvelle de cette dernière de plus. Ce serait-elle évaporée dans la nature ? Fuirait-elle ton charme… graisseux et fielleux ? Tu as prétendu que vous resteriez en contact. Explique-toi.

Si la compréhension s'éveillait enfin dans l'esprit de Severus, elle n'était pas pour le rassurer. Que pouvait-il bien annoncer au Maître concernant Tonks ? Qu'il l'avait revue aux réunions de l'Ordre du Phénix ?
BIIIIP ! Mauvaise réponse … Doloris en partance…
Try again…
Qu'il avait bien envie de la tester à nouveau mais pas de la prêter au Lauréat-Du-Prix-Face-De-Gargouille, son vis à vis…. Et qu'elle certainement pas plus ?
REBIIPP ! Mauvaise réponse…. Doloris toujours….
Try again….
Que si elle avait le choix entre rouler une pelle à l'agent double ou au Fléau-des-Potter-Père-et-Fils, il avait de quoi se réjouir car il partait vainqueur ?
COUIKKK ! Très mauvais réponse…. Avada cette fois…
Game over.
Les paroles devenant trop dangereuses pour sa survie durant les trente prochaines minutes, il préféra se taire, se penchant davantage encore en signe de soumission.

– J'ai appris par des sources… ministérielles ta présence à Londres dans quelques temps. Tu y résideras pendant cinq jours. Tu profiteras de ta présence dans la capitale pour rencontrer le plus de candidates possibles.

– Je suis tenue d'être présent à un stage de formation, Maître. Par Merlin, pensa-t-il, il avait bien de multiples talents (4), mais pas le don d'ubiquité. Il ne pouvait pas être partout à la fois, aux potions et à vérifier les petits chaudrons. Quelles que soient les excuses présentées, la vérité était telle. Il serra un peu les mâchoires, se préparant au Doloris qui devrait suivre sa réponse.

– Ton stage ne dure pas jusqu'à la nuit. Ni pendant. Tu mettras ton temps libre à profit pour rencontrer le plus de sorcières possible, à la chaîne s'il le faut. Je veux une liste de noms lorsque tu reviendras.

Severus tenta d'imaginer la scène, ce travail d'un nouveau genre… testeur de sorcières. Ne doutant à aucun moment de ses capacités intellectuelles comme de séduction, il s'apprêtait à ébaucher à sourire, lorsqu'il réalisa que dans le lot, il n'y aurait pas que des « Elona » Tonks à tester… Une ou deux candidates ombragesques s'y glisseraient sans nul doute… Sa pâle tentative de sourire s'évanouit avant même d'être née. Il risqua cependant une question.

– Les dernières petites annonces n'ont pas donné le résultat escompté. Le nombre de sorcières y répondant était limité. Pas de quoi me permettre de vous satisfaire, Maître.

– C'est pourquoi j'ai demandé à quelqu'un d'autre de rédiger l'annonce suivante…

- Qui ? le coupa Snape n'appréciant pas qu'on lui piquât sa place auprès du Maître. Certes, être un des favoris avaient des inconvénients… cuisants, mais de nets avantages. Et lui permettait de remplir d'autant mieux ses missions auprès de l'Ordre du Phénix.

Arcant un de ses fins sourcils, Voldemort l'observa, pesant le pour et le contre. Cette interruption momentanée de son auguste parole méritait-elle une punition ? L'amusement de voir son petit Severus dévoiler ainsi la fierté qu'il avait à le servir le flatta suffisamment. Heureusement pour ce dernier qui se récitait déjà sa comptine préférée mentalement (Ainsi font font font, les Doloris du patron ; Ainsi fond fond fond trois neurones et puis s'en vont…).

– Bellatrix m'a offert ses services. Je me suis contenté de la laisser rédiger. Voici donc le nouveau texte que tu vas expédier dès ton retour à Poudlard à la Gazette des Sorciers. N'endommage pas le volatile, pour une fois, ajouta-t-il ironiquement.

Décidément, le Dark Lord était trop bien renseigné au goût de Severus. Il se saisit du parchemin tendu et découvrit le poison qui allait vicier sa semaine de stage…
Déjà la présence quotidienne de Dumbledore, maintenant les obligations mangemortesques. Il aurait tout vu pensait-il…

Rien n'était moins sûr…

à suivre…

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(1) Mici Ayla
(2) Trop lu les Perversions musicales de Fanette31, surtout Gare au Sevy !
(4) Mes Talents sont Multiples traduit par Loreleirocks…
(3) Pour Ayla : ► Virago, synonyme de « dragon, gendarme, harpie, mégère. Une virago cocardière, une de ces créatures sans sexe, qui tiennent du zouave et de la jument (AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 213) ».
Le TLF nous donne également un mélioratif :
« Dragon de vertu. Femme intraitable, qui affecte une vertu farouche et ombrageuse. Monsieur, votre femme passe pour un dragon de vertu dans toute la ville; elle ne voit personne, elle ne sort de chez elle que pour aller à la messe (MUSSET, Caprices Mar., 1834, I, 1, p. 126). »

Merci de m'avoir lue !
Merci de m'avoir reviewée !
Comment ? Ce n'est pas encore fait ?
Mais qu'est ce que vous attendez ? . ?. ?. ?. ?

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