Les vingt points perdus par la faute du nouveau furent très rapidement récupérés, par lui-même : sa participation en classe au cours de la semaine suivante ne fit que croître, ravissant la plupart des professeurs qui appréciaient souvent ses questions à la fois intéressantes et pertinentes qui leur permettaient d'aborder les points les plus poussés du programme sans se heurter à la moindre résistance. Et malgré ses excentricités, Lebedev était plutôt apprécié parmi les siens, bien qu'il engendrât une certaine incompréhension et même une vague méfiance du fait de son rapport amical avec les autres Maisons, y compris Gryffondor.
Ses camarades de classe finirent d'ailleurs par lui poser la question, un soir en début de semaine. Ils étaient tous encore dans la Salle Commune malgré l'heure tardive, en compagnie des septièmes années qui révisaient tard, à cause d'un devoir en sortilèges à rendre pour le lendemain. Évidemment, une petite minorité s'y était prise à l'avance et reposait désormais du sommeil des braves mais la large majorité avait préféré employer son week-end à des activités plus passionnantes, profitant de ces derniers moments de répit en début d'année avant de devoir sérieusement se mettre au travail.
La Salle Commune de Serpentard était située sous le Loch, possédant même une large fenêtre donnant sur le fond des eaux sombres et magiques du lac enchanté. La lumière qui y filtrait était verdâtre et tamisée, faiblement rehaussée par la présence d'un lustre vénérable au plafond, et éclairait paisiblement une vingtaine de poufs et fauteuils confortables quoique anciens et élégamment ornementés. Les armoires et les longs bureaux de travail, façonnés dans des bois rares – généralement dans de l'ébène – étaient disposés harmonieusement, suffisamment espacés pour laisser possible l'incessant va-et-vient des élèves en journée. Des tapisseries vertes et noires, parfois subtilement brodées de dragons stylisés, de serpents ou d'animaux aquatiques merveilleux, recouvraient les coins dépourvus de meubles. Le point central de la pièce, le long du mur opposé à celui, bombé, où se trouvait la fenêtre, était la grande cheminée, massive et majestueuse, sculptée dans un roc gris clair, surmontée d'un bas-relief à l'effigie d'une tête de serpent, la gueule grande ouverte, les crochets pointant vers l'avant et les pupilles incrustées de deux grosses émeraudes luisantes.
Nikita était confortablement allongé sur un long canapé vermeil face à la cheminée, son bras gauche, armé de sa baguette, dressé en l'air, le droit replié sous sa nuque, moulinant mécaniquement et d'un air absent avec son poignet – probablement pour s'entrainer à lancer des sorts. Lorsque Adrian Pucey, son voisin de dortoir, lui avait demandé d'un air désespéré s'il avait écrit le devoir, le Russe lui désigna simplement d'un geste son livre de cours posé sur l'un des bureaux. En l'ouvrant, le sportif y avait trouvé son salut sous la forme de quelques copies un peu froissées, recouvertes d'une écriture fine et serrée, qui en étaient tombées ; à présent, il s'appliquait à en tirer toute l'inspiration possible tout en évitant de recopier mot à mot son camarade.
Un petit comité de dix élèves de cinquième année à la tête duquel se tenait Melwys Stingers, la préfète de Serpentard, se présenta subitement et après mûres délibérations devant Nikita. Disposés en rangs ordonnés devant le canapé, ils se regardèrent d'un air un peu gêné pendant quelques secondes, avant que Stingers ne prenne enfin la parole :
« Nikita, commença-t-elle solennellement et avec emphase, il faut qu'on parle un peu. Cette situation ne peut plus durer… »
Nikita, sortant de sa rêverie, se redressa et s'assit, puis lui adressa un regard profondément surpris et examina un à un ses voisins de son regard clair et transparent, ce qui n'améliora pas leur malaise. Il se résolut soudain à répondre, comme s'il venait de revenir une deuxième fois à la réalité :
« Oh ? Quelle situation ? Je ne suis pas certain de comprendre…
« Tes relations avec les autres Maisons, intervint Doug Horkins. Tu passes presque plus de temps avec des Gryffondors et des Poufsouffles qu'avec des Serpentards…
« Comme tu as pu le remarquer, les autres Maisons nous haïssent, et c'est réciproque, exposa Melwys. Nous, les Serpentards, on se tient généralement les coudes et on ne se mêle pas à ces imbéciles – sauf parfois aux Serdaigles, même si eux aussi se montrent parfois hostiles. On forme une famille soudée, unie contre les autres, leur tenant tête…
« Tu verras au prochain match de Quidditch, comment tout le monde se ralliera contre nous, maugréa Martin Bole.
« Bref, tout ça pour te dire que tu devrais éviter de côtoyer ces gens, pour ton propre bien », conclut la préfète d'un ton plus hésitant qu'elle ne l'aurait souhaité.
Le nouveau les fixa pendant quelques instants, parfaitement immobile, clignant seulement des yeux à quelques reprises comme s'il n'avait pas pleinement saisi le sens de leurs paroles. Certains commençaient déjà à regretter de s'être ouverts à lui : personne ne pouvait deviner ce qui lui passerait par la tête… peut-être songeait-il même à les trahir ou à les insulter ? Son regard pâle et impénétrable était vraiment perturbant…
Pourtant, à leur grande surprise, Nikita se mit soudain à rire, d'un rire un peu nerveux quoique sincère. Son regard se fit amusé, presque espiègle il mit quelques secondes avant de reprendre son souffle.
« Eh bien, la situation de Poudlard est encore plus absurde que je ne l'avais pensé ! s'exclama-t-il joyeusement. J'avais bien ressenti une certaine défiance vis-à-vis des Serpentards… mais à ce point ? Ha ! Dumbledore vous a tous bien eus, même vous, les roublards ! »
Et son rire le reprit.
À présent, les élèves se sentaient quelque peu vexés et irrités de la longueur de ses explications. Zoe Rottle frappa impatiemment du pied contre le parquet et le visage de Melwys Stingers se renfrogna un peu, tandis que les autres se jetaient des coups d'yeux ou fusillaient froidement du regard le nouveau, qui n'en tint pas compte le moins du monde. Enfin, il se calma et put parler à nouveau :
« Vous ne voyez donc pas ? Si les Quatre Maisons ont été créées, c'est avant tout pour que les sorciers identifient leurs points forts et leurs points faibles, et sachent à qui s'adresser pour apprendre à les compenser ! Les Gryffondors irréfléchis peuvent demander conseil aux sages Serdaigles, les Serpentards aider les Poufsouffles naïfs à ne plus se faire manipuler et marcher sur les pieds en échange de leur loyauté… Les Maisons se complètent parfaitement et prises à part, n'ont aucun sens ! »
Un silence hébété s'était abattu sur ses interlocuteurs, qui ouvraient ronds les yeux, mais Nikita ne fut pas désarçonné et continua sur sa lancée :
« À Durmstrang, les élèves sont aussi répartis selon leur nature dans trois Maisons distinctes : Uzem, Kostein et Dyr. La répartition ne se fait pas tant d'après leur personnalité – comme à Poudlard – mais davantage d'après leur affinité magique. Symboliquement, Kostein représente la Maison Minérale, Dyr la Maison Animale et Uzem la Maison Végétale. Cela tient à plusieurs théories sur la nature de la magie, mais la plus communément admise est que les élèves de Dyr puisent préférentiellement leur énergie directement dans la magie vitale – ici faussement appelée « magie noire » dans la plupart des cas – , que ceux de Kostein exploitent celle qui s'est assimilée aux roches ou répandue dans l'atmosphère – la « magie blanche », bien qu'une fois de plus cette désignation n'ait pas beaucoup de sens – et qu'enfin, Uzem est capable de faire le pont entre les deux – les végétaux puisant leur énergie dans les roches et dans l'air, mais produisant tout de même des flux magiques vitaux qui leur sont propres. La rivalité y est quasiment inexistante, puisque chacun est conscient que l'autre possède ce qu'il n'a pas et que ces trois ensembles – minéraux, végétaux et animaux – forment un vaste cycle harmonieux et indestructible. »
Il avait parlé très vite, presque fiévreusement, et s'était même parfois emmêlé la langue, mais son discours demeura clair – il avait probablement déjà anticipé ce type de conversation à plusieurs reprises.
Les Serpentards le regardaient à présent bouche bée, comme assommés par sa tirade.
« Euh… mais…. D'accord, mais quel rapport avec Dumbledore ? s'enquit Roxane Jefferson, la première à reprendre ses esprits. Et comment ça, on s'est fait avoir ?
« Très bonne question Roxane, approuva Lebedev en levant doctement son index. En réalité, ce n'est qu'une intuition pour le moment mais j'ai pu constater que le directeur de Poudlard semble, sinon satisfait, du moins conciliant vis-à-vis de la situation déséquilibrée de ses élèves… J'ai ressenti un gros contraste entre le moment de ma Répartition ici et ma première rentrée à Durmstrang : là-bas, le directeur fait un discours aux premières années où il leur explique – de manière un peu plus simplifiée – ce que je viens de vous dire. Les rivalités inter-Maisons sont assez mal perçues – même s'il y a une grosse concurrence entre des élèves individuels, ce qui est un autre problème. Par exemple, rien que pour les matchs de Quidditch, les équipes qui jouent sont souvent mixtes entre les Maisons… mais les équipes sont purement féminines ou masculines, contrairement à Poudlard. Ici, au contraire, le Choixpeau vante les points de divergence entre les Maisons et personne n'essaye d'insister sur leur complémentarité. Si j'étais à la place de Dumbledore – surtout dans le contexte de peur actuel, avec tous ces Détraqueurs qui recherchent Black autour de l'école – j'encouragerais au contraire tous les élèves à se rapprocher, à nouer des liens, à rester en contact au cas où un malheur devait se produire quelque part pour être plus réactifs et plus confiants… À croire que Dumbledore a intérêt à ce qu'on soit faibles et dépendants, à ce que les Gryffondors ne sachent pas se maîtriser et à ce que les Serpentards tournent systématiquement mal, sous le regard passif des Poufsouffles et des Serdaigles ! M'est avis qu'on est tous les dindons d'une immense farce… »
Cette fois, ses auditeurs fronçaient les sourcils ou ouvraient la bouche comme pour objecter quelque chose. Nikita était calmement assis et levait les yeux vers eux, debout son attitude sereine et franche était à l'origine de la position d'autorité qu'il maintenait sur eux, et ils le ressentaient inconsciemment. Personne n'était d'accord avec ce qu'il venait de dire – bien que l'opportunité de salir le nom de Dumbledore fût toujours bonne – mais personne ne savait exactement quoi lui répondre. Ainsi, ils bouillaient tous d'une exaspération intérieure, ce qui ne faisait qu'accentuer leur colère.
Lebedev n'attendit pas que quelqu'un prenne rageusement la parole et se leva :
« Bref, il se fait tard, je vais dormir. Bonne nuit ! »
Et il les planta là, les laissant ruminer ses mots insidieux.
« Eh bien, tu leur as sacrément retourné le cerveau dis donc, ha ha », ricana Adrian en guise de salut le lendemain matin, à l'aube, lorsque Nikita eut émergé d'un sommeil agité et peu réparateur.
Le garçon frotta péniblement ses yeux, cernés de fatigue, et bailla copieusement. Il eut cependant un demi-sourire satisfait à l'évocation de la veille par son voisin de dortoir, qui enfilait justement sa robe de sorcier :
« Merci ! lança-t-il avec malice.
« Et en plus, pour toi c'est un compliment ! se moqua le sportif. Pourquoi ça ne m'étonne même pas… Bon, bref, grouille, on est en retard… Owen est déjà parti. »
Et il désigna le lit défait et vide de leur troisième colocataire.
Pinçant ses lèvres d'agacement, le Russe bondit, trébucha, s'étala à plat ventre, se releva et s'emmêla les pieds dans un pan des draps d'Owen qui trainaient par terre. Quelques insultes en russe et en anglais traversèrent malgré lui ses lèvres, tandis que Pucey l'aidait à se mettre debout une seconde fois.
« Bon, moi je vais y aller, fit le sportif après ce geste gratuitement généreux. Chourave risque de m'engueuler sinon… Je lui dirai que tu as dû te perdre en chemin, comme t'es nouveau ça va passer. Et au fait, ajouta-t-il sur le palier de la porte en se retournant vers un Nikita disgracieusement empêtré dans son haut de pyjama, merci pour le devoir ! »
Nikita jura encore une fois après son départ, incapable de retrouver seul son uniforme – il avait un vrai don pour égarer systématiquement ses vêtements, qui se retrouvaient toujours aux endroits les plus improbables – et décida de laisser tomber la douche et le petit-déjeuner. Le cours de botanique devait débuter dans moins de dix minutes.
Ce fut un groupe d'élèves de troisième année se dirigeant vers la salle de potions qui le croisa quelques instants plus tard, claudiquant maladroitement à cause d'un uniforme deux fois trop grand pour sa corpulence menue parmi eux, Drago Malfoy et sa bande ricanèrent méchamment en le voyant se prendre les pieds et tomber pour une troisième fois depuis le début de la matinée.
« Bah alors, tête de nœud ? Qu'est-ce qui t'arrive, t'as rapetissé ? » lança le blond en jaugeant la robe de sorcier qui n'était manifestement pas la sienne.
Mais Nikita ne tint pas compte du commentaire et se releva, ramassant son sac trop lourd au passage, puis continua sa course dégingandée.
Le cours de botanique avait commencé depuis presque dix minutes, quand on frappa à la porte de la serre.
« Oui, entrez ? cria le professeur Chourave pour se faire entendre.
« Bonjour professeur, excusez-moi – ouille ! – excusez-moi pour mon retard. Oups, pardon John… »
L'entrée fracassante du Russe provoqua quelques gloussements parmi les Poufsouffles et les Serpentards réunis autour de pots de plantes vénéneuses : il s'était douloureusement cogné le genou contre un coin de la porte puis, en tentant de rejoindre une place libre, avait accidentellement renversé un sac de terreau sur un élève de Poufsouffle, qu'il s'efforçait à présent vainement d'épousseter à l'aide d'un petit mouchoir vert citron tout en bredouillant des excuses. Le professeur Chourave observa cette scène pathétique durant quelques secondes en secouant la tête, atterrée, avant de décider d'abréger les souffrances du retardataire en pointant sa baguette sur John, qui ne savait pour le moment pas comment il était censé réagir, pour le nettoyer d'un sort.
« Bien, dit-elle enfin en essayant de paraitre sévère, Lebedev, asseyez-vous… Qu'est-ce que c'est que cet accoutrement ?
« Oh, ça ? C'est… c'est la robe de Peregrine Derrick, professeur, expliqua Nikita sans se faire prier davantage.
« Quoi ?! » s'exclamèrent les Serpentards.
Peregrine, en septième année, était un des batteurs de leur équipe de Quidditch.
« J'arrivais pas à retrouver la mienne alors je la lui ai… empruntée, continua Nikita sans gêne aucune. Il doit certainement avoir plusieurs uniformes puisqu'il n'était pas dans sa chambre quand je suis entré, et que je l'imagine difficilement se promener nu dans le château en plein cours de métamorphose… mais ne vous inquiétez pas, je vais la lui rendre ce midi, dès qu'Owen m'aura rendu la mienne. »
Et sur ce, il se planta face à son voisin de dortoir, Owen Miller, qui le dévisagea d'un air morne de dessous ses lourdes paupières tombantes. Ses cheveux cuivrés, mi-longs, retombaient paresseusement sur son visage ennuyé.
« J'ai pas, dit-il simplement en haussant les épaules, indifférent.
« Ça suffit maintenant ! dut s'égosiller Pomona Chourave pour se faire entendre par-dessus la cacophonie générale qui animait la classe. Lebedev ! Qu'est-ce que c'est que ces histoires de robes, bon sang ?! Enfin peu importe, réglez ça entre vous… Asseyez-vous enfin, et mettez-vous au travail ! »
Nikita attira à lui une chaise et se plaça pile en face d'Owen qui fit mine de l'ignorer pendant une bonne partie de la première heure. Ils devaient rempoter de jeunes pousses de Tentacula Vénéneuse – en évitant bien sûr de se faire mordre – puis exécuter une taille précise pour récupérer quelques dents.
Étonnamment, Lebedev savait s'y prendre avec les tiges remuantes, les maintenant délicatement mais fermement de ses mains gantées pour éviter qu'elles n'atteignent son visage. Plus étrange encore, il semblait exercer une certaine influence sur elles à distance, puisque le spécimen d'Owen s'avéra incroyablement hargneux, manquant de mordre à trois reprises son jardinier. Pendant tout le début du cours, Nikita fixait un regard pesant et inquisiteur sur son voisin d'en face, qui avait de plus en plus de mal à masquer son malaise.
Finalement, son colocataire n'y tint plus : soupirant longuement tout en repoussant le pot dont il était censé prendre soin (impossible pour lui de rempoter sa plante, elle se tortillait épileptiquement dès qu'il approchait les doigts de ses racines), il leva les yeux et soutint le regard bleu délavé de son camarade de classe.
« Quoi ? murmura-t-il avec exaspération.
« Tu sais très bien, siffla Lebedev d'un geste impatient. Tu étais là hier soir, dans la Salle Commune, tu as vu et entendu ce qui s'est passé… Je ne suis pas idiot, je sais très bien que je me suis mis à dos la moitié de la classe en mettant au même niveau les Quatre Maisons et en affirmant que vous êtes manipulés sans vous en rendre compte. Mais j'ai besoin de mon uniforme – Peregrine va sans doute me tuer quand il s'apercevra que je lui ai volé le sien. Où est-ce que tu l'as mis ?
« Nulle part je te dis, fiche-moi la paix, j'en ai ma claque de ces conne…
« Tu mens.
« Tss… T'as l'air bien sûr de toi. J'ai rien à voir dans ces histoires, t'es juste parano…
« Arrête, c'est inutile avec moi. Je n'ai pas été réparti à Serpentard pour rien. Je sais parfaitement à quoi tu penses, en ce moment même… »
Le regard fixe, pâle du nouveau était vraiment perturbant. Owen sentit une goutte de sueur perler sur son front, mais ne se laissa pas démonter pour autant.
« Ah ouais ? le railla-t-il. Alors, à quoi je pense ? »
Nikita plissa les yeux.
« À des clafoutis.
« Co… comment… », s'étouffa Miller dans sa salive.
Le Russe eut un rictus dépourvu de la moindre trace de joie.
« Ne m'oblige pas à aller plus loin. Dis-moi où est mon uniforme.
« Dans… dans le conduit de la cheminée, dans la Salle Commune, bafouilla Owen, livide, le visage décomposé. Co…comment… ?
« Merci Owen. »
Soudain, la pression qu'avait ressentie Miller sur ses épaules sans en connaitre la source exacte se volatilisa et sa Tentacula Vénéneuse, jusque-là complètement hystérique, s'affaissa tout-à-coup comme une masse, aussi inoffensive qu'un pissenlit. Il lança encore un regard effaré à Nikita, mais ce dernier s'était complètement détourné de lui et bavardait à présent joyeusement avec une Poufsouffle à propos des différents types d'engrais que pouvaient supporter les Mandragores. Terrorisé, Owen préféra baisser les yeux et exécuter machinalement toutes les tâches demandées par le professeur Chourave – ce qui ne lui prit qu'une demi-douzaine de minutes maintenant que sa plante était aussi amorphe que le plus légumineux des légumes.
D'une manière ou d'une autre, le récit de cette « mésaventure » finit par se répandre comme une trainée de poudre parmi les élèves de cinquième année de Serpentard – Zoe Rottle ayant assisté à la scène tout en faisant mine de ne pas écouter – et Lebedev acquit, sinon de la sympathie, du moins un certain respect, et plus personne n'osa s'en prendre à lui de manière aussi grossière et peu subtile.
OooO
Le lendemain, les cinquièmes années de Serpentard eurent cours de Métamorphose avec les Gryffondors.
Nikita s'était admirablement vite réconcilié avec la plupart de ses camarades de classe, ne leur tenant pas rigueur de l'incident de la veille ; il finit même par plaisanter dessus de bon cœur, se moquant de l'apparence ridicule qu'il avait dû avoir avec la robe de Peregrine Derrick – qui, par ailleurs, ne fut jamais mis au courant de toute l'histoire, Lebedev s'étant dépêché de courir rendre l'uniforme « emprunté » sitôt le sien retrouvé. Les autres Serpentards, certes toujours en désaccord fondamental avec lui, avaient toutefois réfléchi à ce qu'il leur avait dit, et certains commençaient à douter du bien-fondé de leur comportement fermé et isolationniste vis-à-vis des trois autres Maisons ; de plus, l'idée que Dumbledore ait sciemment œuvré pour désavantager la leur était alléchante, apportant ainsi une solide raison de plus à lui désobéir ou du moins à contester et critiquer ses décisions – ce que les Serpentards adoraient faire.
Mais en attendant, l'amitié universelle entre eux et les Gryffondors était encore loin : en fait, à part pour Fred, George, Lee et Nikita, des discussions entre membres respectifs des deux factions étaient inexistantes.
Les trois Gryffondors farceurs s'étaient assis devant la paillasse où siégeait le Russe, entre Annie Zheng – une fille assez bavarde mais souvent ouvertement méprisante envers les Sang-Mêlés et les Nés-Moldus, elle-même étant une lointaine descendante d'une lignée de Sang-Purs chinois, ce dont elle était fière – et Adrian Pucey, pour l'instant morose.
Le professeur McGonagal leur présenta l'objectif du cours : apprendre à utiliser correctement le sortilège de Disparition.
« Ce sort ne rend pas les objets invisibles, expliqua-t-elle, il les fait totalement disparaitre de l'endroit où ils se trouvaient initialement… Oui, Lebedev ?
« Où est-ce qu'ils vont, professeur ? »
Sa question toute bête fut accueillie par quelques ricanements.
« J'y viens, répondit le professeur McGonagal sans tenir compte de ces réactions. Cela varie énormément, selon l'objet. Dans la plupart des cas, ils sont transportés là où ils devraient se trouver – leur environnement naturel si ce sont des animaux, leur lieu de stockage ou de production si ce sont des objets inanimés. Cela est naturellement corrélé avec l'idée que se fait le lanceur du sort de leur place appropriée. Mais dans certains cas, cela peut être complètement aléatoire – la seule constante est alors la distance, toujours significative, qui sépare l'objet du sorcier qui a voulu s'en débarrasser. On suppose qu'il y a même pu y avoir des cas dans lesquels des objets soumis au sort de Disparition se sont retrouvés dans l'espace ou sous la croute terrestre… »
Quelques murmures impressionnés suivirent cette dernière remarque. Le professeur émit un bref soupir :
« Enfin, tout ça pour vous dire qu'il vaut mieux éviter de lancer Evanesco sur vos camarades de classe… »
Les élèves finirent de noter toutes les informations importantes, puis se regroupèrent par trois par paillasse autour des petites boites pleines d'escargots que le professeur McGonagal leur avait entre-temps distribuées. Le but de la séance était de faire disparaitre ces invertébrés – un exercice plus simple à exécuter sur des escargots que sur des mammifères ou des oiseaux, d'après le professeur. Chaque élève en prit d'abord un, qu'il déposa devant lui sur sa table, avant de pointer sa baguette dessus et de marmonner l'incantation. Très vite, il s'avéra que les résultats étaient loin d'être concluants : le sortilège était étonnamment délicat à maîtriser.
Derrière Fred, George et Lee – qui, lassés de leurs échecs, s'amusaient à présent à faire changer de couleur les coquilles des escargots et même à organiser des courses de vitesses entre eux, les acclamant comme si c'étaient des joueurs de Quidditch – les trois Serpentards commençaient aussi à s'impatienter de leur manque de résultats. Annie pestait et fulminait sans interruption, traitant les malheureux invertébrés de « pisse de chiasse de Sang-de-Bourbes baveux » et Adrian devait se retenir de les écrabouiller rageusement de ses grosses paluches d'athlète. Même Nikita, maintenant avachi, menton posé sur la table, observait d'un air ennuyé les déplacements des gastéropodes, qui cherchaient visiblement une échappatoire à cet environnement sec et trop chaud pour eux.
« Bordel, Nikita, aide-nous un peu ! souffla Pucey à l'intention de son voisin amorphe. On va se prendre un D tous les trois ! »
Le Russe haussa les épaules et pointa sa baguette sur l'un des escargots en marmonnant « Evanesco ! ». Rien ne se produisit.
« Marche pas, grommela-t-il. Chiant.
« Eh merde ! » geignit le sportif en enfouissant son visage dans ses mains.
Environ une heure s'écoula, dont la monotonie ne fut interrompue à un moment que par le cri de victoire de Melwys Stingers, à l'autre bout de la classe.
« Bravo, mademoiselle Stingers ! la félicita le professeur McGonagal en s'approchant de la table de la chanceuse. Dix points pour Serpentard ! »
La jeune fille bomba le torse de fierté et son visage rayonna d'un large sourire satisfait. Après que McGonagal se fut éloignée de sa paillasse, les Serpentards alentours convergèrent discrètement vers la préfète pour la supplier à voix basse de les aider. Bientôt, des négociations serrées s'engagèrent, Melwys ne désirant pas prodiguer gratuitement ses précieux conseils.
La table d'Annie, Nikita et Adrian était située bien trop loin pour qu'une communication puisse se mettre en place sans être aussitôt détectée par le professeur, mais le visage d'Annie traduisait quand même une violente envie de traverser la salle de classe et d'aller voir l'escargot disparu de son amie. Entre-temps, les Weasley s'étaient retournés, lassés de leurs jeux puérils (l'escargot jaune canari de Lee gagnait systématiquement toutes les courses et ils avaient déjà perdu douze Noises en pariant), et avaient entamé une discussion passionnante avec Nikita.
« L'autre jour, on a mélangé un peu de bave de Veracrasse…
« …avec des poils de Boursouflet…
« …et un zest de caramel…
« …et devine quoi ? On a goûté, pour voir…
« Beurk, grimaça Nikita.
« Non non, attends, c'est pas ça ! On en a goûté un peu…
« …juste une cuillerée…
« …pas de quoi mourir !
« J'imagine, vu que vous êtes toujours là ! Et alors ? Qu'est-ce que ça a donné ? »
Les jumeaux se regardèrent malicieusement.
« Tu ne nous croirais pas…
« … Pendant quelques secondes…
« …ça fait pousser des plumes…
« …à la place…
« …des poils !
« Génial, nan ? »
Nikita fronça les sourcils, indécis.
« Et donc, votre but… c'est de vous transformer en oiseaux ? »
Les jumeaux s'échangèrent un autre regard complice, au comble du ravissement.
« Si on dose un peu…
« …et qu'on rajoute deux, trois petits trucs…
« …on pourrait créer un bonbon qui transforme…
« …en oiseau !
« Dément, non ? »
Le Russe se gratta la tête, faussement sérieux.
« Je vois… Un plan diabolique pour justifier d'enfermer vos victimes dans des cages et les faire chanter.
« Tu as tout compris ! dit Fred avec un grand sourire.
« En digne Serpentard, je ne puis qu'approuver l'initiative.
« Hé hé !
« WEASLEY ! LEBEDEV ! Voulez-vous bien cesser de parler et vous investir plutôt dans le travail que je vous ai donné ? les interrompit soudain la voix exténuée de McGonagal, qui les observait du coin de l'œil depuis quelques instants. En parlant de ça, je suis bien curieuse de voir ce que ça donne… Weasley d'abord… qu'avez-vous fait à ces pauvres escargots ?! s'étonna-t-elle en voyant leurs coquilles multicolores, ce qui fit rire le reste de la classe.
« Rien, professeur, ils ont changé d'eux-mêmes, mentit Fred. C'est sans doute une variété extrêmement rare d'escargots magiques qui peuvent changer de couleur comme les caméléons », ajouta-t-il d'un air très sérieux, suscitant l'hilarité générale.
Le professeur de Métamorphose pinça ses lèvres en levant les yeux au ciel, déjà exaspérée par les bêtises des jumeaux – alors que c'était seulement leur deuxième semaine de cours. Si ces deux là – ainsi que leur camarade, Jordan – se mettaient un jour réellement au travail, ils obtiendraient facilement des résultats brillants ! Malheureusement, ils préféraient gaspiller leur temps à faire les clowns…
« Vous feriez mieux d'apprendre les espèces magiques existantes au lieu d'essayer d'en inventer, monsieur Weasley, rétorqua-t-elle. N'oubliez pas que vous passez vos B.U.S.E., à la fin de cette année… Mais voyons d'abord comment vous vous en sortez avec le sortilège de Disparition, puisque vous semblez suffisamment en avance pour jouer avec les escargots et discuter avec vos voisins. »
Fred eut une petite moue crispée, sachant pertinemment qu'il allait encore se prendre une sale note, mais obtempéra toutefois et pointa sa baguette sur l'escargot le plus proche. À côté de lui, son frère faisait de même, discrètement, pour tenter vainement de l'aider en cas de besoin.
« Evanesco ! articula Fred.
« Evanesco ! » murmura George au même moment.
L'animal, frappé par deux sorts venant de directions opposées, eut un drôle de sursaut et sa coquille rose reprit subitement sa couleur initiale.
« Bravo messieurs, ironisa le professeur McGonagal, vous êtes au moins parvenus à faire disparaitre vos sottises ! Pour la peine, je n'enlève que quatre points à Gryffondor, deux chacun. À présent, à vous de me surprendre, monsieur Lebedev », se tourna-t-elle vers la paillasse de derrière avec un sourire carnassier.
Pendant que l'attention était focalisée sur les jumeaux, Adrian et Annie, devenus blêmes lorsque McGonagal avait interpellé leur voisin, avaient entretenu un rapide conciliabule avec lui.
« Merde, on va encore perdre des points à cause de tes conneries, siffla nerveusement la jeune fille.
« Tu pouvais pas tenir ta langue pendant une petite heure ? reprocha Adrian.
« Surtout si c'était pour taper la discute avec des traitres à leur sang, approuva Annie.
« Calmez-vous, ne vous inquiétez pas, les rassura le Russe. J'ai une idée…
« Ça a intérêt à marcher, grommela Pucey. Qu'est-ce que tu comptes… ? »
Mais il n'eut jamais l'occasion de finir sa phrase, car c'est à ce moment précis que le professeur de Métamorphose se tourna vers eux.
« Bien, j'attends », dit-elle d'un ton impassible, ignorant le regard innocent et désemparé que lui adressèrent les trois Serpentards.
Nikita, conscient des regards vindicatifs qui pesaient sur lui de tous côtés, fronça les sourcils de concentration, pointa sa baguette sur un escargot et ouvrit la bouche en grand... ! avant de marmonner quelques mots inaudibles du bout des lèvres.
À la grande surprise générale, l'escargot se volatilisa instantanément.
« Voilà, professeur ! sourit-il niaisement. Il a disparu ! »
Le professeur McGonagal, qui avait haussé les sourcils d'étonnement et d'incrédulité, plissait à présent ses yeux ridés en deux minces fentes sévères.
« Ouah, vous avez vu ? Il a réussi ! lança quelqu'un du fond de la classe.
« Comment t'as fait, mec ? » murmura Adrian en donnant un coup de coude à son voisin, mais celui-ci ne répondit pas, son attention entièrement portée sur le professeur.
Cette dernière s'était approchée à quelques centimètres de la table, qu'elle fixait avec une telle intensité qu'on aurait dit qu'elle voulait la transpercer du regard. Des chuchotements commençaient à se faire entendre partout autour : tout le monde était surpris, et se demandait pourquoi leur professeur mettait aussi longtemps à attribuer une récompense bien méritée à l'élève talentueux.
Elle reporta enfin son regard sur Nikita, toujours souriant à pleines dents, et parla :
« Vous savez Lebedev, malgré mon grand âge apparent, je ne suis pas encore tout à fait sourde. La formule que vous avez prononcée n'était certainement pas « Evanesco » ! »
Le sourire de Nikita tressaillit un peu mais demeura en place.
« Oh, je n'aurais jamais songé à une chose pareille, professeur ! se défendit-il. Oui, en effet, je n'ai pas utilisé la formule exacte que vous aviez donnée… parce que je suis plus à l'aise dans ma langue natale, le russe. J'ai simplement traduit le sens…
« Sachez que je comprends le russe de manière suffisante pour être au courant que ce que vous venez de dire ne signifie en aucun cas « je fais disparaître »… dans aucune langue que ce soit, d'ailleurs, le coupa le professeur McGonagal. Et puis, n'allez pas me faire croire que Durmstrang enseigne des équivalents ou des dérivés du sortilège de Disparition – qui sont en général bien plus complexes que « Evanesco » – à des élèves avant leur cinquième année. »
Le grand sourire confiant du Russe s'était estompé et il serrait à présent nerveusement les lèvres, anormalement inquiet. Il jetait des regards à droite et à gauche et une petite goutte de sueur coulait le long de sa tempe : la situation lui avait complètement échappé des mains.
Voyant son air peu assuré qui trahissait sa culpabilité, le professeur McGonagal eut un sourire victorieux et avança sa main vers la zone où s'était tenu l'escargot quelques instants auparavant.
Les élèves poussèrent des petits « Oooh ! » de stupéfaction lorsqu'ils virent que l'air semblait onduler autour de cet endroit au moment où le professeur l'effleura des doigts, puis s'exclamèrent lorsque toute cette zone sembla se « briser » comme un miroir sous la pression qu'exerça la main du professeur, faisant subitement réapparaitre l'escargot qui avait lentement continué son chemin malgré sa disparition quelques secondes plus tôt.
« Remarquable sortilège d'Illusion, monsieur Lebedev, le complimenta McGonagal. Bien que ce n'était pas l'exercice demandé, je vous accorde tout de même deux points. Mais à l'avenir, faites quand même ce qu'on vous demande et évitez de perturber le cours…
« Merci, professeur », bafouilla Nikita, les joues un peu roses.
À la sortie de la salle de classe, Lee et les jumeaux écartèrent les quelques Serpentards qui s'étaient groupés autour de lui pour lui poser des questions et le prirent à part après lui avoir administré une tape affectueuse dans le dos – tape qui manqua de lui faire cracher ses poumons.
« Ça alors, tu nous avais pas dit que tu savais faire de la magie !
« Nous qui te prenions pour un Cracmol !
« Un presque-Cracmol, n'oublie pas qu'il a réussi à soutenir le regard de Rogue – ça, ça relève de la magie noire !
« Eh bien merci, je commençais à désespérer que quelqu'un le comprenne enfin ! lança joyeusement Nikita.
« Sans blague, comment tu t'y es pris ? questionna George.
« C'était juste une illusion, rien de bien compliqué, rit Nikita. À Durmstrang, c'est une matière optionnelle… mais j'ai vu qu'à Poudlard, vous n'en faisiez pas.
« Laisse-moi réfléchir… non, effectivement, ça ne me dit rien ! rétorqua Fred.
« C'est dommage je trouve…
« Mais bon, au moins on ne fait pas de magie noire ici ! fit remarquer George.
« Non plus, oui… c'est regrettable », soupira Nikita d'un air nostalgique.
Sa réaction refroidit quelque peu les trois Gryffondors, qui lui adressèrent des regards suspicieux.
« Quoi, ne me dis pas que tu aimes la magie noire ! s'offusqua Lee.
« Que tu partages l'idéologie des Mangemorts ! renchérit Fred.
« À moins que les Serpentards t'aient déjà contaminé avec leurs idéaux moribonds ? » supposa George.
Les deux ou trois Serpentards qui se tenaient à proximité leur jetèrent un regard haineux et accélérèrent légèrement le pas tout en serrant les poings. À une autre époque, ils auraient sans doute répondu de manière cinglante aux Weasley, voire se seraient battus contre ces « traitres à leur sang » ; maintenant que Nikita était dans la partie, ils préférèrent éviter de réagir, curieux de voir ce qu'il allait bien pouvoir faire.
Nikita, lui, dévisagea ses interlocuteurs d'un air profondément surpris et légèrement teinté de tristesse, avant d'ouvrir la bouche :
« Je pense que vous vous méprenez à ce sujet, commença-t-il d'un ton un peu hésitant. Je… je suis loin d'être un expert en la matière, mais en tous cas je suis sûr, de ce que j'ai lu, de pouvoir affirmer que la magie noire se fait souvent injustement amalgamer en tant qu'art maléfique…
« Hein ?
« Amalgamer ?
« Bah je sais pas ce qu'il te faut ! Personnellement, je trouve qu'une magie qui sert principalement à torturer et à tuer des gens, c'est une magie maléfique ! s'irrita Lee.
« Mais justement, vous n'y êtes pas du tout ! balbutia précipitamment le Russe. Ce qu'on appelle communément « magie noire » ne comprend en réalité qu'une petite partie de l'ensemble global auquel elle appartient… En fait, la magie noire comprend tous les sorts qui font directement intervenir l'énergie vitale, c'est tout : ça concerne aussi bien la Nécromancie que l'Animisme, la Legilimencie ou même les sorts de Guérison des plaies… Techniquement parlant, un Médicomage est un Mage Noir ! »
Mais Lee, Fred et George ne semblèrent pas convaincus pour autant. George fut le premier à grommeler :
« Mouais… en fait, j'ai juste l'impression que tu joues avec les mots, là…
« Tu vas pas nous dire que vous appreniez à devenir des infirmières, en cours de magie noire ? renchérit son frère.
« N…non, mais…
« Bref, t'essayes juste de nous embobiner avec ta langue de Serpent ! conclut triomphalement Lee. Venez les gars, mieux vaut qu'on parte avant qu'il essaye de nous faire dire qu'il a raison en nous soumettant à l'Imperium ! »
Les jumeaux furent un peu plus hésitants que leur ami, mais s'éloignèrent quand même, lançant juste un coup d'œil fugace de temps à autre au Serpentard demeuré scotché sur place, penaud.
NdA : Salutations, noble lecteur ! Je me vois dans l'obligation d'apposer cette brève notice à mon écrit – bien que j'aie horreur de cette pratique – afin de vous prévenir d'un problème inattendu (ou du moins, un problème dont j'avais fini par occulter l'existence, n'étant pas venue sur ce site depuis longtemps) : pour une raison tout à fait mystérieuse, ce site censure les points-virgules (qui sait, utiliser des points-virgules, c'est peut-être équivalent à faire l'apologie du meurtre et de la pédophilie ? Je suis presque sûre qu'un freudien invétéré saurait trouver une explication symbolique... mais par pitié, j'ai envie de préserver le peu d'innocence qui me reste, ne me demandez pas de faire moi-même cette analyse !), ce qui rend mes chapitres (dans lesquels j'abuse généreusement de ce type de ponctuation) très pénibles à lire... J'ai essayé de corriger ce défaut ici, en rajoutant les points-virgules une DEUXIEME fois, mais j'en ai peut-être manqué au passage (et pas sûr que j'aurai la patience de le faire à chaque fois), donc je vous prie de bien vouloir excuser ce léger désagrément qui perturbe la fluidité de mon texte (bon, c'est vrai que y a sûrement pas que ça qui cloche, dans la mesure où les 100 premières pages de cette histoire ont été rédigées en moins d'une semaine – semaine théoriquement consacrée aux révisions pour mes concours... hum hum...). Voilà... et j'ai encore mis un paragraphe simplement pour annoncer que mes points-virgules se sont mystérieusement enfuis... (si jamais vous les retrouvez, contactez-moi svp !)
