Bonjour à tous et toutes ! Tout d'abord, un grand merci aux personnes qui ont pris le temps de me laisser des reviews, j'ai été ravi de pouvoir les lire. Voici donc le deuxième chapitre de cette histoire - je comptais à l'origine attendre d'être un peu plus avancé dans l'écriture (j'en suis pour l'heure à sept chapitres rédigés et relus par mon correcteur), mais bon, aujourd'hui c'est mon anniversaire et pour l'occasion j'ai décidé de me faire plaisir en vous offrant un petit chapitre à vous mettre sous la dent, chapitre qui je l'espère vous plaira.

Bonne lecture !


Chapitre 2

Les jours qui suivirent la remise de cette fameuse affaire Brune, quasiment estampillée en grosses lettres rouges « Ennuis en vue », furent pour Harry un échec de bout en bout. D'abord, les deux interminables journées à passer au peigne fin chaque parchemin du dossier remis par Aodh, pour lui arracher la moindre preuve qui aurait passé les mailles du filet, se soldèrent par un cuisant échec. Si des transactions suspectes pouvaient faire débuter une enquête, elles n'étaient pas un matériau assez solide pour mener à une condamnation. Et rien dans le dossier de Drago Malefoy ne permettait concrètement de l'accuser. Harry n'avait dans les mains que de creuses suppositions basées sur des transferts d'argent dont il était impossible de connaître le but. Pour ce qu'Harry en savait, le blond avait bien pu aller s'acheter des carottes chez un épicier de l'Allée des Embrumes.

Et les choses allèrent de mal en pis par la suite. Harry fit tout son possible pour éviter cette foutue perquisition, mais les recherches qu'il mena sur le terrain ne donnèrent rien non plus. Il avait pensé pouvoir grappiller certaines informations sur le sorcier blond en se faisant lui-même passer pour un acheteur au marché noir. Le fiasco fut total.

Non pas qu'il ait été reconnu par un trafiquant. Heureusement d'ailleurs, cela aurait été absolument désastreux à la fois pour le Bureau des Aurors et pour ses fesses si Aodh l'avait pris à commettre une telle faute. Mais Harry s'était retrouvé face à un véritable mur. Les contrebandiers avaient tiré des leçons des dernières descentes d'Aurors en date, et désormais il était pratiquement impossible de rentrer dans les contacts des organisateurs du marché si l'on n'était pas déjà soi-même en lien avec les trafiquants reconnus du monde sorcier. Et un jeune inexpérimenté aux réalités du terrain comme Harry, quelle que soit l'identité qu'il pouvait endosser pour mener à bien sa mission, n'était évidemment pas dans les petits papiers du moindre sorcier assez influent et magouilleur pour avoir ses entrées vers les marchés clandestins qui s'étendaient en parallèle d'un monde magique dépassé. Harry tenta bien de demander à Áed de l'épauler, mais son ami était si pris par ses propres dossiers à boucler que le brun se sentit coupable de lui faire perdre un temps précieux. Il se débrouillerait seul. Foutu réglementation. Foutus manques de moyens. Et foutu Ministère.

En désespoir de cause, Harry essaya d'entrer en contact avec certains de ces camarades d'école. Seul Theodore Nott lui répondit. L'ancien Serpentard consentit à le rencontrer, à la condition que ce fut en toute discrétion. La rencontre eut lieu au détour d'un couloir du cinquième étage du Ministère, une semaine après qu'Harry se soit vu confié la Brune, près des locaux où Nott travaillait depuis que le Magenmagot l'avait blanchi.

Theodore n'avait pas beaucoup changé depuis la fin de la guerre. Il restait filiforme et pourvu de dents de lapin. Seul son apparente impassibilité, connue de tous au temps de leur scolarité, semblait avoir été laissée de côté à la sortie de Poudlard. Nott paraissait désormais agité par des nerfs en pelote, alors que, tapi dans l'ombre du couloir, il jetait des coups d'œil dans toutes les directions pour être certain qu'on ne l'épiait pas. Lorsqu'il devint évident qu'aucun danger ne se présenterait, Nott repris contenance, retombant dans sa morosité adolescente. D'une voix traînante, il enjoignit Harry à abandonner son idée :

« Écoute, Potter, ne contacte plus personne. Tu vas juste nous attirer des ennuis. On… Nous, les enfants de Mangemort, n'avons jamais été pardonnés. Pour parler de façon imagée, nous gardons tous une épée de Damoclès au-dessus de nos familles. Goyle est marié, je le suis aussi. Aucun de nous ne trempe dans le moindre trafic. Épargne-nous. »

Theodore semblait maintenant las, et fit mine de partir, comme si la conversation était close. Son visage prit cependant vie, se peignant d'une colère sourde, lorsque Harry l'empêcha de s'en aller en se plaçant juste devant lui pour le coincer contre un mur.

« Ne soit pas si pressé, Nott », l'arrêta sèchement l'Auror. « J'aimerais comprendre une toute petite chose… Depuis quand coopérer avec la loi mène à Azkaban ? Si tu n'as rien à te reprocher, parle. »

Nott ne répondit pas. Devant son mutisme, Harry finit par le relâcher, soufflant avec agacement :

« Très bien. Si tu veux protéger tes petits copains, dis-le clairement et pars. »

Tout en mettant une distance de sécurité entre son ancien camarade d'école et lui, Nott adressa à Harry un sourire mauvais. Ses yeux se plissèrent et il siffla méchamment :

« Toujours aussi naïf, mon pauvre Potter. Coopérer à de mauvaises lois mène à la tombe, la guerre nous l'a appris. Et je ne protège personne. Malefoy peut bien finir à Azkaban, je m'en fiche. Mais il ira dire bonjour aux Détraqueurs seul, le blondinet. Que crois-tu qu'il se passera si je moucharde ? Aucun de nous, fils des Ténèbres, ne sommes assez stupides pour croire que s'encanailler avec les Aurors puisse nous offrir une rédemption. Trahis donc et sois le prochain à tomber. Voilà ce qui attend chacun d'entre nous. Alors ne nous mêle plus à tes petites affaires. En ce qui me concerne, j'ai déjà pris trop de risques pour tes beaux yeux. »

Nott contourna Harry dans un mouvement sec, puis pris la fuite. Il disparut dans le labyrinthe qu'était le Ministère de la Magie, avec ses milliers de couloirs identiques qui imitaient une fourmilière grouillante, laissant le jeune Auror seul, les bras ballants et la hardiesse refroidie.

Harry n'eut alors d'autre choix que de se résigner. Sa seule chance d'approcher le marché clandestin venait de détaler comme un lapin. Et son temps pour résoudre le dossier était compté.

Il lui faudrait user du mandat de perquisition fourni par son supérieur, quand bien même il était malade rien qu'à l'idée d'entrer à nouveau dans le sinistre manoir où, bien trop jeune, il avait entendu sa meilleure amie crier sous la main cruelle de Bellatrix Lestrange. Pour acculer Malefoy et le tirer hors de l'ombre où il se terrait, Harry n'aurait d'autre choix que d'entrer dans l'antre de la bête par la grande porte.


Le vent froid d'octobre fit battre sa cape d'Auror dans l'air, en une imitation grotesque d'un battement d'aile. Harry garda les paupières closes un moment se concentrant sur la sensation rugueuse et familière de sa baguette, qu'il fit rouler quelques instants entre ses doigts tremblants. Une seconde plus tôt, alors que la Brune maudite pesait à présent sur ses épaules depuis plusieurs jours, il quittait la zone de transplannage du Ministère dans un « Crac » sonore, sans que cela soit remarqué au milieu du brouhaha des va-et-vient habituels.

Désormais, seul le sifflement de l'automne répondait aux souffles angoissés qui grattaient les parois de sa gorge.

Harry ouvrit prudemment les yeux. S'étendirent alors devant lui les sinistres plaines du Wiltshire, jaunies par la saison, et qui bordaient les eaux bouillonnantes de la Wylye. La rivière semblait s'écouler dans le mauvais sens, amenant droit vers la luxueuse bâtisse de la famille Malefoy les feuilles mortes qui ondulaient à sa surface. Les rayons de lumière portés par l'aube suivirent les traces de botte imprimées dans l'herbe mourante, alors qu'Harry fuyait droit en avant, indolemment guidé par le cours de l'eau aux murmures moqueurs.

Lorsqu'il put distinguer dans les amas de lumière parsemant les tourelles des fenêtres éclairées, la rivière se sépara d'Harry, bifurquant pour continuer sa course vers l'Est. Serpentant au milieu de la terre, la Wylye disparu, fuyant vers les branches basses d'un bois bordant la muraille de pierre qui délimitait le jardin du manoir. Harry prit alors la direction opposée, partant vers l'Ouest, là où l'attendaient les hautes grilles fermant le Manoir Malefoy au reste du monde.

Il fut alors temps.

Harry fit savoir sa présence par le tintement d'une cloche suspendue au rebord du muret où s'encastrait le portail aux pointes hérissées. En un claquement de doigts, deux elfes de maison se manifestèrent, apparaissant juste de l'autre côté des grilles. L'un avait la face peu avenante, aussi fripée qu'une pomme trop longtemps oubliée au soleil. Il portrait cependant un tablier bien taillé, ô combien différent des guenilles abîmées dont feu Dobby était accoutré au temps où il servait les Malefoy. L'autre elfe était vêtu pareillement, et il était si visiblement jeune que l'on l'aurait cru nouvellement né s'il n'avait été pourvu, sur toute la face, de profondes cicatrices déjà blanchies par le temps.

Les grilles s'ouvrirent vers l'extérieur sans un grincement, et les deux elfes s'inclinèrent profondément en direction de leur visiteur.

« Que peut faire Foster pour servir celui qui quémande l'entrée du manoir ? », demanda dans un filet de voix grêle l'elfe ridé.

Décontenancé par l'élégance des petits serviteurs face à lui, Harry mit un instant à se reprendre. Dans un mouvement lent, il sortit du revers de sa cape son badge d'Auror et un parchemin soigneusement roulé.

« Je suis l'Auror Harry Potter », se présenta-t-il alors. « J'ai un mandat de perquisition au nom du Ministère, me permettant d'enquêter sur une affaire qui concerne votre Maître Drago Malefoy. Je suis par conséquent autorisé à pénétrer dans le Manoir de la famille Malefoy en ma qualité d'Auror enquêteur. »

Harry présenta les pièces prouvant ses dires au vieil elfe. Le parchemin qui attestait du plein droit d'Harry Potter à effectuer son travail fut dûment examiné par l'elfe. L'autorisation était signée de la main du Président-sorcier du Magenmagot, et bien entendu, elle ne comportait aucune erreur de protocole qui aurait permis à la petite créature magique de refuser l'entrée à Harry. Le serviteur finit donc par reculer son nez du parchemin. Cela sembla être le signal pour que son acolyte, qui n'avait pas décroché un mot, disparaisse dans un « Pop ».

« Foster va mener l'Auror Potter au bureau du Maître. Veuillez suivre Foster, Auror Potter », enjoignit l'elfe rabougri en s'inclinant légèrement vers l'avant.

Harry se mit en mouvement, restant soigneusement à quelques mètres derrière le nommé Foster. Le petit elfe ne fit pas mine de l'interroger, lui montrant, tout le temps où ils marchèrent, un dos convexe et verdâtre où se dessinaient les aspérités bosselées des vertèbres. Ils longèrent une allée de terre solidement tassée, dont aucun gravât ne s'échappait pour venir salir le cuir des semelles. Autour d'eux s'étalait un jardin à la française mis en sommeil par la saison.

Alors que dans la poche de tablier de Foster une montre à gousset indiquait huit heures trente, Harry songea qu'il ne ressortirait rien de bon de cette enquête si les jours précédents et ses échecs répétés pour éviter la perquisition n'avaient été que des oiseaux de mauvais augure, venus le prévenir de ce qui l'attendait derrière les murs du Manoir Malefoy.

L'Auror franchit finalement la grande porte. Mené par l'elfe à travers le hall puis dans les couloirs de la demeure, Harry ne put réprimer le frisson qui vint lui caresser l'échine. Pour lui, la guerre ne s'était jamais vraiment arrêtée.

Il se devait cependant de mener à bien l'enquête dont on l'avait chargé. Et ainsi, quand ils furent arrivés au premier étage et que Foster s'effaça pour le laisser entrer dans le bureau de travail du maître des lieux, Harry était fin prêt à confronter son vieil ennemi.

À suivre…


Et voilà ! J'espère que ce chapitre vous aura plu, si tel est le cas, n'hésitez pas à me le faire savoir avec un petit commentaire, je lis toujours mes reviews avec beaucoup d'attention (et de plaisir). Pour l'heure, la publication restera certainement un peu irrégulière, je préfère m'avancer dans l'écriture de cette fic et avoir un bon nombre de chapitres en stock avant de vous proposer une publication plus régulière - mais je sais déjà comment l'histoire finira, mon plan m'attends sagement dans mon ordi pour que je continue à rédiger cette histoire, aussi je peux vous garantir qu'elle sera achevée !

Au plaisir de lire vos commentaires et, je l'espère, de vous retrouver encore dans quelques temps pour le troisième chapitre de cette histoire !