Kikou! me voilà enfin rentré de vacances!

Je m'excuse pour ne pas avoir posté la suite plus tôt (même avant mon départ), mais il est vrai que j'ai passé les derniers jours où j'avais accès à l'ordi à lire HARRY POTER 6 (!) au lieu d'écrire. Honte à moi lool
Mais point positif : j'ai tout le temps d'écrire! J'ai donc recopié le chapitre 5 à l'ordi, pour me dépêcher de le poster! Et le 6 ne serais tarder! (j'espère lol).

Donc, voilou, tout ce blabla pour introduire le chapitre 5 (qui est le plus long pour l'instantà. Que de mots inutiles!

Enjoy!

Merci à tous mes reviewers:Beautiful Strangeran; Sady; Megara1; Sara/GrissomCRAZY; cloe76; Karana; wity; nadege; angelbaby; foxeyes06; FandeGrissom; CatherineW; sacajawea; pititange65; et les anonymes duforum! Mirci à tous!

Chapitre 5

Même le bruit assourdissant des sirènes hurlantes à l'extérieur ne suffit pas à sortir Sara de la transe -ou plutôt du repli mental- dans laquel elle s'était plongée. Ses yeux étaient bien ouverts, écarquillés par l'horreur et la peur, mais en réalité, elle n'avait pas vraiment conscience de ce qui se passait à présent autour d'elle.

Son esprit s'était envolé au deuxième coup de couteau, après qu'elle eut sentit le liquide tiède et visqueux gicler sur son visage.

Elle ne réalisa donc pas vraiment le vacarme qui régnait dehors, sursauta à peine quand la porte d'entrée explosa dans un bruit de bois cassé, et que plusieurs personnes pénétrèrent quelques instants plus tard dans la chambre plongée dans les ténèbres.

Et soudain, un des hommes fit marcher l'interrupteur, et la lumière envahit le lieu, éclairant la scène d'une lueur macabre. Pour la première fois depuis de longues, longues minutes, Sara cligna des paupières, ébloui par ce changement soudain et brutal d'éclairage. Une fois, puis deux, puis trois. A chaque fois que ses paupières s'abaissaient, puis se relevaient, s'étaient comme si les choses qui l'entouraient reprenaient peu à peu une forme réelle.

La première chose qui la frappa avant tout, ce fut l'odeur. Une odeur très forte de fer et d'autre chose qui lui retourna l'estomac. Au son qu'elle entendit, un des hommes avait également eut un problème avec son estomac. Mais ce n'était certainement pas seulement causé par l'odeur.

Sara se reconnectait doucement à la réalité, mais tout ça restait énormément flou pour elle. Elle nota le liquide rouge foncé qui parsemait le sol de la pièce. Elle distingua également une masse lourde à un mètre d'elle, presque totalement recouverte de ce même liquide, semblant même en être l'origine ; quelques détails qui ressortaient de cette masse rougeâtre lui permirent de connecter les choses entre elle et de comprendre qu'il s'agissait en fait de son père. Et sa mère était prostrée près du corps de son mari, tout aussi couverte de cette substance rouge. Sara était légèrement déconnectée de la réalité, c'était vrai, mais Laura Sidle, elle, semblait complètement partie. Elle ne réagit même pas quand un des hommes lui passa des menottes, essayant apparemment de débiter quelque chose d'officiel, mais n'en étant apparemment pas capable, son regard ne parvenant pas à se détacher de la scène.

Ces hommes en costumes foncés finirent par sortir, également le plus jeune qui avait temporairement réussi à calmer son estomac, et deux autres personnes, deux hommes en blanc cette fois, firent leur entrée. Sara vit l'un des deux tâter le corps de son père –son bras, son poignet ?- comme s'il tentait de détecter quelque chose, mais vu son expression tandis qu'il faisait ça, elle comprit qu'il n'espérait rien. Alors, le deuxième parcouru la pièce du regard, et ses yeux se stoppèrent quand ils rencontrèrent ceux de Sara.

Il se déplaça tellement rapidement que Sara, dont l'esprit demeurait brumeux, fut légèrement surprise quand elle réalisa qu'il était à présent à genou près d'elle. Il tendit une main vers elle, et Sara sursauta par réflexe. Il stoppa son geste, rebaissa la main, et commença à parler d'une voix douce et lente :

« Je m'appel Mattew, je suis un ambulancier, je suis là pour t'aider. Tu peux me dire comment tu t'appels ? »

Sara cligna une nouvelle fois des paupières, assimilant les paroles de l'homme. Elle vit dans son regard qu'il disait réellement la vérité. Il voulait l'aider.

« Sara » murmura t-elle d'une voix éteinte au bout de quelques secondes.

« Très bien, Sara. Comme je te l'ai dit, je suis là pour t'aider. Pour ça, j'ai besoin de voir si tu es blessée. As-tu mal quelque part ? »

Elle secoua lentement la tête. Elle ne sentait même pas son corps, comment aurait-elle été capable de dire si elle avait mal ?

« Tu es sûr ? Sara, est-ce que tu peux retirer la main de ton cou, que je puisse regarder si tu as quelque chose ? »

La main de son cou ? La surprise l'envahit quand elle se rendit compte, qu'effectivement, sa main gauche serrait le côté droit de son cou. Elle se força donc à détendre ses doigts, pour pouvoir enlever sa main. Soudain, elle se souvint du couteau, et compris pourquoi elle avait la main à cet endroit. Mais Mattew du rapidement le comprendre, le sang qui inondait les vêtements de cette enfant de douze ans n'était en grande majorité pas le sien. Il lui expliqua que ce n'était pas profond, qu'il n'y aurait pas besoin de recoudre, ou quelque chose comme ça. Il lui nettoya la blessure, puis la pansa. Comment elle était passée de son appartement sanglant à l'arrière d'une ambulance, elle n'en avait aucune idée. Durant le trajet, Mattew lui nettoya doucement les traces rouges qu'elle avait sur le visage. A chaque fois qu'elle tournait la tête en direction du sac hermétique sombre dans lequel ils avaient enfermés le corps de son père, l'ambulancier la lui retournait, l'obligeant à le regarder lui, et non le sac. Il lui parlait d'une voix douce, lui racontait sa vie, lui donnait le nom de sa femme, de ses enfants, de leur chat « Pinky ». Même si Sara n'écoutait qu'à moitié les paroles de l'homme, cela lui fit du bien. Elle savait qu'elle n'aurait pas du se trouver dans le véhicule qui transportait le corps apparemment bien mort de son père –elle avait entendu les deux hommes râlés à ce sujet- mais les policiers étaient parti immédiatement après avoir arrêté la mère de Sara, ne souciant apparemment pas du sort de l'enfant. En fait, ils ne l'avaient sans doute pas remarqué, étant donné qu'elle était prostrée contre le mur, couverte de sang. Mais le deuxième ambulancier, celui qui conduisait, était entrain de crier dans sa radio, et Sara distingua quelques mots comme : « Inadmissible !... Vous ne l'avez même pas…déjà assez traumatisée…corps de son père ! », mais Mattew continuait de parler, l'empêchant d'écouter et de regarder.

Quand ils arrivèrent à l'hôpital, Un homme et une femme en uniformes foncés, des policiers réalisa enfin Sara, prirent la relève, et elle ne revit plus jamais Mattew. On la fit s'asseoir dans une salle d'attente, et la femme policier lui expliqua que pour le moment, personne ne pouvait s'occuper d'elle, que quelqu'un viendrait la chercher demain matin, une assistante sociale, qu'elle devait resté bien sage et ne pas bouger pour l'instant. Son discours était certainement plus fourni, les phrases bien mieux tournées pour ne pas qu'elle est l'impression d'être un fardeau, mais l'esprit de Sara bourdonnait trop pour qu'elle parvienne à tout saisir. Elle se contenta donc d'hocher doucement la tête, ne parlant toujours pas.

Une heure passa. Puis deux. Les gens se mouvaient autour d'elle, dans un brouillard presque compact. Elle n'aimait pas les hôpitaux. Elle venait souvent ici avec ses parents. Avant. Et ce n'était jamais des visites agréables. « Je me suis cogné…Je suis tombé dans un escalier… J'ai glissé… ». Mensonges mensonges… Les personnes présentent dans la salle d'attente était presque toutes blessées, et Sara pouvait à nouveau sentir l'odeur de fer qui était tellement présente chez elle un peu plus tôt. Sara ne se sentait pas bien, elle avait envie de vomir, comme quand elle faisait trop de montagne de russe, ou qu'elle mangeait trop de ces gâteaux au chocolat que ramenait Pat certains jeudis. Mais elle ne voulait pas demander au policier qui était resté, l'homme, de l'accompagner aux toilettes. Elle ne voulait pas lui parler, et elle avait peur que si elle le faisait, elle rendrait le contenu de son estomac en public. Alors, elle restait assise sur son siège inconfortable, les mains sur les genoux, les yeux rivés au sol, ignorant les voix et les pleures autour d'elle, se concentrant seulement sur sa respiration pour ne pas vomir.

« Sara ! »

Une voix familière parvint à ses oreilles, et elle releva les yeux. Une infirmière se tenait devant elle, l'air très surpris et inquiet, et l'esprit ralenti de Sara mit quelques secondes à la reconnaître. Bien sûr ! C'était Lisa MacDouglas, la mère de James. Sara se rappela que cette dernière était infirmière, et qu'elle travaillait en équipe de nuit dans cet hôpital. Elle l'avait souvent rencontrés, les fois où elle et Pat étaient allés chez James. Sara disait à ses parents qu'elle allait jouer chez une amie…

Sara aimait beaucoup la mère de James, elle avait toujours été gentille avec elle. Elle trouvait que c'était une femme très courageuse, à élever toute seule sa fille et son fils. Elle avait déjà rencontré une fois Sara à l'hôpital, en compagnie de ses parents, mais le regard suppliant de l'enfant l'avait dissuadé de venir lui parler. Mais ce soir, ce qui semblait étonné le plus Lisa, c'était sans aucun doute le fait qu'elle était escorté d'un policier, et que ces vêtements étaient tâchés de sang encore frais.

« Sara, tu vas bien ? » demanda t-elle d'une voix inquiète en s'agenouillant devant elle.

« Oui… » menti Sara dans un murmure.

Comprenant qu'elle ne dirait rien de plus, elle se releva et demanda au policier ce qu'il se passait. Les adultes s'éloignèrent, et Sara pu voir l'horreur apparaître sur le visage de Lisa tandis que le policier faisait le récit des évènements. Une main plaquée sur sa bouche, elle écoutait, les yeux écarquillés, regardant régulièrement Sara. Ensuite ils discutèrent. Sara ne pouvait pas entendre ce qu'ils disaient, mais Lisa semblait énervé, tandis que l'homme paraissait mal à l'aise. Au bout d'un moment, il finit par prendre son talkie-walkie, dialogua avec plusieurs minutes, puis expliqua quelque chose à Lisa. Finalement, ils revinrent vers elle. Lisa s'agenouilla de nouveau devant elle. Elle lui caressa doucement la joue, les yeux remplis de larmes :

« Ecoute moi, ma puce, j'ai discuté avec le policier, et il m'a expliqué que tu devait rester la toute la nuit en attendant que…en attendant qu'une assistante sociale vienne s'occuper de toi… »

Sara hocha la tête. Elle savait déjà ça.

« J'ai réussi à les persuader que je te connaissais bien, que tu étais la meilleure amie de mon fils, et ils ont fini par accepter que tu ailles à la maison jusqu'à demain matin. Est-ce que tu es d'accord ? »

Sara hocha immédiatement la tête. Bien évidemment, elle préférait être avec James plutôt que de passer le reste de la nuit dans cet hôpital abominable.

Un sourire forcé apparut sur les lèvres de Lisa, et elle passa une nouvelle fois sa main sur la joue de l'enfant.

« Bien, je vais appeler à la maison, pour prévenir Mily et James ; le policier t'y déposera ensuite, d'accord ? »

Une nouvelle fois, Sara se contenta de hocher la tête.

Lisa MacDouglas s'éloigna et Sara redirigea son regard vers le sol. Près d'elle, un bébé hurlait dans les bras de sa mère, et Sara sentit la nausée refaire surface. Quelques minutes plus tard, la mère de James réapparut, lui dit que tout était arrangé, puis, après l'avoir serré brièvement contre elle, Sara suivit le policier jusqu'à sa voiture. Assise sur le siège arrière, Sara se rendit à peine compte qu'elle était déjà arrivée. Elle suivit le policier dans l'immeuble, jusqu'au deuxième étage, où se trouvait l'appartement des MacDouglas. Il sonna, et la porte s'ouvrit presque immédiatement sur Emily et James. Sara avait toujours beaucoup aimé Emily. A quinze ans, la jeune fille était très mature, et son jeune frère l'adorait. Sara regarda son ami pendant quelques secondes, mais une fois encore, elle détourna rapidement le regard. Elle avait l'impression que son esprit était empli de brume, et ses oreilles bourdonnaient. Parfois, pendant un court instant, le brouillard disparaissait, et le monde se mettait à tournoyer. Sara fermait alors les yeux. Elle sentit la main de James dans la sienne ; il l'emmena dans la cuisine, pendant que sa sœur échangeait quelques mots avec l'agent. Quand la porte claqua, le bruit sec la fit sursauter vivement, et la brume disparut à nouveau. Soudain, ses yeux tombèrent sur ses propres mains, ses propres bras, sur son t-shirt couvert de sang, de cette couleur qui était si vive quelques heures plus tôt, et qui prenait à présent une teinte beaucoup plus sombre. Le battement frénétique de son cœur résonnait dans ses oreilles, et soudain, elle eut l'impression que tous ses vêtements dégageaient la même odeur. Cette odeur insoutenable de fer. Alors, Sara se plia en deux, et vomit, convulsivement, sur le carrelage. Même après avoir finit, elle continua à hoqueter, de pleure à présent.

« Je- Je- Je suis…désolé » arriva t-elle à articuler entre deux hoquets.

Mily la serra avec douceur contre elle :

« Ce n'est absolument pas grave, ma puce… Ce n'est pas grave… »

La jeune fille donna un bain à Sara, lui retirant doucement à l'aide d'une éponge en mousse toutes les traces sombres qui collaient à sa peau faisant bien attention à ne pas mouiller son pansement au cou. Durant toute la durée de l'opération, Sara ne dit rien, ignorant le fait que l'eau se colorait à chaque nouvelle tâche enlevée ; les larmes coulaient silencieusement sur ses joues. C'était comme si son esprit s'était enfin débloqué, et elle commençait à réaliser ce qui se passait, ce qui allait se passer pour elle maintenant. Famille d'accueil. Jusqu'à sa majorité. Allait-elle partir de San Francisco ? Continuerait-elle à voir James, et Patrick ? Et sa mère.

Non, pas sa mère.

Cette pensée furtive lui serra douloureusement le cœur, ainsi que l'estomac, aux souvenirs bien trop présent maintenant des actes de sa mère, envers elle, envers son père. Chaque nouvelle larme qui roulait sur ses joues toujours trop pâles apportait sur son passage peine et désillusion.

Le bain lui fit quand même du bien, et quand elle enfila un ancien pyjama d'Emily, elle se sentit rassurer par la propreté des vêtements, de ne plus sentir le fer, de ne plus sentir le sang, bien qu'au fond d'elle, elle savait que les traces ne disparaîtraient jamais totalement.

Elle se coucha avec James, et immédiatement, ce dernier la serra fortement contre lui, dans une étreinte réconfortante et protectrice. Sara se permit enfin de pleurer réellement, complètement, sans barrière.

« Que c'est-il passé, Lya ? » murmura t-il doucement au bout de plusieurs minutes.

Au début, elle n'eut pas envie de parler, mais rapidement, elle comprit que raconter ce qui était arrivé ne pourrait lui faire que du bien. Alors, après avoir étouffé un nouveau sanglot, elle commença son récit. Elle lui raconta sa terrible soirée, dans sa totalité, pour la première fois de sa vie.

Chose qu'elle ne referait que vingt-deux ans plus tard.


Une nouvelle fois, Sara se réveilla en sursaut, couverte de sueur, se redressant d'un geste vif dans son lit. Elle observa ses mains tremblantes. Pas de sang… Pas de sang. Une poigne puissante, mais sans dureté, lui agrippa les épaules pour la recoucher dans le lit. Il la serra contre lui, comme il l'avait fait plus de vingt ans auparavant, tandis que les tremblements de Sara se calmaient progressivement. Dans son cauchemar, elle avait vu sa mère, et le couteau. Mais ensuite, le visage s'était changé, en celui de Patrick, le gamin de treize ans, dernière image qu'elle ait retenue de lui.

James ne dit rien ; il se contenta de l'étreindre, ne voyant pas l'utilité de parler. Depuis le message laisser par Patrick, ils trouvaient tous les deux que la prise de parole était difficile. Sara s'était efforcée à ne pas laisser la peur et l'appréhension l'envahir. Ok, Patrick était un fou, un tueur sans remord, qui la menaçait, encore plus explicitement que James. Repensant au message, elle revit le regard que Grissom avait posé sur elle. Elle y avait vu… de l'inquiétude ? Oui, c'était ça, ainsi que de la colère. Le fait qu'il lui ait demandé d'accepter de prendre une protection rapprochée (simplement un flic devant chez elle) démontrait de son inquiétude. Elle avait protesté. Elle ne voulait pas qu'il la croie faible. Et puis, James était intervenu, signalant au scientifique qu'il veillerait parfaitement sur Sara. Il était clair pour la jeune femme que Grissom n'avait pas du tout apprécié la remarque, mais il ne pouvait pas le contredire. James était un agent du FBI, il était qualifié pour faire face à une quelconque situation dangereuse. Mais après ça, il leur avait simplement dit qu'ils pouvaient partir.

Tous les deux exténués, ils n'avaient pas eut d'autre souhait que d'aller se coucher, et il était apparu comme une évidence de se coucher ensembles dans le lit de Sara. Ils avaient chacun besoin de se sentir en sécurité, surtout elle. Mais les horreurs l'avaient rattrapées, même dans ses rêves…

Au bout d'un long moment, elle finit par replonger dans un sommeil agité.


Grissom ouvrit péniblement les yeux. Immédiatement, il comprit qu'une nouvelle fois, il n'était pas seul dans le lit, son lit cette fois. Non, non, non… grogna une petite voix dans sa tête. Tête qui d'ailleurs le martelait douloureusement. Ce n'était pas une de ces migraines qui le faisait régulièrement souffrir, comme cela avait été le cas la veille. Non, celle là était plus diffuse, et elle ne signifiait qu'une chose : il avait trop bu.

Les souvenirs commençaient à fuser dans son esprit. Oui, il se souvenait. Il y avait eut le message de Patrick, puis Sara et James étaient partis. Ensemble. Presque main dans la main. Alors, Sofia était arrivée, avec Catherine, pour lui dire sans trop de surprise que la nouvelle fouille de l'appartement n'avait rien donné. Puis, Catherine était partie à son tour. Sofia avait vu sa mine sombre, et l'avait invité à prendre un verre. « Un verre amical, Gil, juste un verre amical » avait-elle dit en souriant, notant sa réticence. « Je ne suis pas une nymphomane, je ne vais pas te sauter dessus ! » Il avait fini par accepter, puis ils étaient aller un bar, encore bien vide étant donné l'heure matinale.

Un verre, puis deux, puis trois. De quoi avait-ils parlé ? Ca, il ne parvenait pas à s'en rappeler, mais ce dont il se souvenait, c'était du sentiment de jalousie qui se faisait un peu plus présent en lui à chaque nouvelle gorgée, alors que l'alcool commençait à prendre le contrôle de son esprit. Il imaginait toutes sortes d'images pas très catholiques concernant Sara et son bellâtre d'ami du FBI, images qui n'arrangèrent pas du tout son état d'esprit… Si bien qu'au final, c'était lui qui avait sauté sur Sofia, et non le contraire. Sans qu'elle ne proteste, bien sûr.
Il avait envie de se baffer. Il n'aimait pas du tout la tournure que prenaient les évènements. Sofia lui avait dit qu'elle savait que tout ça ne signifiait rien de sérieux, mais était-ce une raison pour qu'il la traite comme…comme un objet ? (N/A : Viiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Hum hum, pardon). Il ne valait pas mieux que certain type d'homme qu'il détestait, ces hommes machos qui prenaient les femmes pour des sortes de machines ultra modernes, bonnes qu'à assouvir leur libido et pour faire leur ménage. Nouvelle baffe mentale. Tu vas finir par te mettre dans de sals draps, Gil… pestait la petite voix dans sa tête.

Ne supportant plus ses propres pensées, il sorti du lit, content que Sofia ne se soit pas agrippée à lui, comme la dernière fois. Il fonça dans la salle de bain, se doucha, s'habilla, puis alla préparer du café. Regardant la pendule de la cuisine, il vit qu'il était presque seize heures. Bientôt, il entendit l'eau couler dans la salle de bain, ce qui signifiait que sa « compagne » était levée. Son estomac se tordit. Il détestait les « après », surtout les « après » avec Sofia, parce qu'il ne savait plus comment réagir. A bien y réfléchir, il n'avait jamais vraiment su comment agir « après », avec n'importe quelle femme avec qui il avait été, c'était bien pour ça qu'il ne cherchait pas à additionner les aventures.

« Bonjour ! » dit alors une voix féminine.

Il releva la tête et fit un sourire gentil (le mieux qu'il pu).

« Bonjour ! » répondit-il sur un ton qui se voulait enjoué. « Café ? »

« Volontiers »

Il lui servit du café dans un mug, et se versa une deuxième tasse pour lui, cherchant à garder une occupation. Toute sa concentration était fixé sur le café, mais il se rendu compte que Sofia le fixait sans relâche, et il avait horreur de ça. Il finit par relever la tête. Tenant son mug à deux mains, elle l'observait, un petit sourire aux lèvres.

« Quoi ? » finit-il par demander, un peu gêné.

Le sourire de la jeune femme s'élargit un peu plus :

« Oh rien… J'étais juste entrain de me dire qu'avant, je n'aurais jamais pu penser que Gil Grissom puisse être aussi…passionné. »

Passionné ? Moi, j'ai été passionné ? En vérité, il se souvenait très bien d'avoir été dans un bar avec elle, vaguement de l'avoir ramené chez lui, mais ensuite…l'alcool avait fait son travail. Mais… comment avait-il pu être passionné avec Sofia ? Plus gêné encore, il porta une nouvelle fois la tasse à ses lèvres.

« Mais j'ai bien compris que toutes tes bonnes attentions ne m'étaient pas destinées. »

Toujours plongé dans son café, il se contenta de lui lancer son regard le plus interrogateur, un sourcil levé.

« Crier le nom d'une autre femme pendant l'acte sexuel n'est pas vraiment discret. »

Le café prit immédiatement une mauvaise direction dans sa gorge, et il toussa violemment, faisant gicler la boisson marron.

« Pardon ? » s'étrangla t-il, osant relever les yeux vers elle. Un petit sourire subsistait sur les lèvres de Sofia, et elle semblait plus amusée par la situation qu'autre chose.

« Ne faites pas l'innocent, Mr Grissom. Je me doute que tu avais ingurgité trop d'alcool pour te souvenir de tout, mais je pense que tu comprends ce que je veux dire. »

Il était affreusement, horriblement gêné, il sentait le sang bouillonner à ses joues, sa barbe se pouvant malheureusement pas caché la totalité de son teint vif. Sofia posa son mug et se dirigea vers l'endroit était posé son sac, avant de se rendre à la porte d'entrée.

« Personnellement, je ne m'en plaindrais pas. J'étais bien contente d'être à sa place ! »

Tout sourire, sans attendre de réponse, elle ouvrit la porte et sortie.

La bouche légèrement ouverte, il regardait l'endroit où Sofia s'était tenue quelques secondes plus tôt. Comment devait-il prendre ses remarques ? Avait-il réellement crié le nom de quelqu'un d'autre ? Si oui, il se doutait parfaitement qui était ce quelqu'un. Et à y réfléchir, il n'était pas vraiment étonné. C'était seulement…très étrange, mais pas désagréable. Il blêmit en se rendant alors compte que Sofia savait parfaitement qui était ce quelqu'un à présent. Il ne savait absolument pas ce que cela pourrait avoir comme conséquence, s'il la jeune femme répandait la nouvelle.

Tout ce qu'il espérait, c'est que cela ne parvienne jamais aux oreilles de Sara.


En arrivant au labo en compagnie de James, Sara ne se sentait pas beaucoup plus reposé que la veille. Sa nuit -enfin, sa journée, bref, son sommeil- avait été agitée, et pas vraiment reposant et réparateur. Au final, elle avait dormi à peine trois heures, et avait entraîné James à partir plus de deux heures plus tôt. L'humeur de la jeune femme n'était pas des meilleures, et cela ne s'arrangea pas quand elle vit que Grissom était également arrivée, mais surtout que Sofia était à ses côtés.

« Bonsoir ! » s'exclama James d'un ton léger, cherchant à améliorer l'atmosphère, sentant la tension chez son amie.

Grissom, se contenta de leur adresser un sourire de bienvenue, alors que Sofia répondait :

« La journée a été bonne ? »

« Pas vraiment exceptionnelle, et vous ? » demanda James, qui essayait visiblement de se montrer poli.

Le sourire de Sofia s'élargit, et elle jeta un rapide coup d'œil à Grissom (que Sara ne manqua pas de noter), avant de fixer son regard sur l'autre jeune femme, comme si c'était elle qui lui avait posée la question.

« Oh, très agréable, merci de demander. »

Sara sentit le sang quitter son visage face cette réplique tellement… sofiatesque ! Grissom s'éclairci la gorge, comme s'il était embarrassé par quelque chose, et Sara trouvait bien dommage qu'il évite volontairement son regard, sinon il aurait bénéficié d'une fusillade gratuite, ce qui lui aurait évité tout autre moment embarrassant.

« Bien » dit-il finalement. « Vous êtes en avance, ce qui va nous permettre d'avancer un peu plus. Catherine n'arrivera que dans deux heures, à l'heure habituelle. Je propose que nous retournions nous occuper des preuves que l'on a recueilli. »

Ils allèrent donc se pencher sur les quelques preuves –draps du lit, l'oreiller, les vêtements de la victime… N'étant pas un CSI, James s'était replongé dans le dossier. Au bout d'un moment, Sara l'entendit soupirer bruyamment, et elle leva les yeux vers lui, avant de l'approcher, pour voir ce qu'il regardait. C'était une photo représentant le symbole. Leur symbole. Elle frissonna en songeant au fait qu'elle le possédait, et que Patrick l'utilisait comme signature sur ses victimes.

« Quand je pense à tous ça… » dit James d'une voix lasse. « Si nous avions su ce Patrick allait en faire, de ce signe, nous aurions peut-être insisté un peu plus pour qu'il abandonne son idée, ce jour là, sur le toit… »

« Nous ne pouvions pas prévoir quelque chose comme ça, James. Nous n'étions que des enfants, à peine des adolescents, et- » mais Sara ne termina pas sa phrase. Un déclique. Un déclique qui propulsa un flux soudain d'adrénaline dans ses veines, et son rythme cardiaque s'accéléra.

« Le toit ! » s'exclama t-elle alors.

Sa réaction attira l'attention de Grissom et Sofia, qui levèrent les yeux de leur travail.

« Le toit ? » répéta James, incrédule.

Elle hocha vivement la tête :

« Réfléchi, Jamy ! Patrick ne cesse d'utiliser des références à nous trois, à notre enfance : les dates de naissances, le symbole, et les victimes sont toutes mortes un jeudi. Et que faisions nous tous les jeudis, James ? »

Une étincelle brilla dans les yeux du jeune homme alors qu'il comprenait exactement où elle voulait en venir :

« Nous montions sur le toit. »

« C'est une piste à ne pas négliger ! » répliqua Sara, ravivé par la soudaine découverte qu'elle venait de faire.

Grissom, qui avait écouté la conversation, avait déjà retiré ses gants :

« Effectivement, nous ne devons rien mettre de côté. Nous allons retourné à l'immeuble de Jessica Lown, et inspecter son toit. On y trouvera peut-être des indices, si tes raisonnements sont bons, Sara. »

Grissom laissa un message sur la boîte vocale de Catherine pour la prévenir de leur nouvelle piste, puis ils s'engouffrèrent dans la Tahoe et retournèrent sur la scène du crime.

A quatre dans le minuscule ascenseur, ainsi que leur mallettes pour le moins encombrantes, ils y furent un peu à l'étroit, et Sara se retrouva alors collé contre Grissom, qui se trouvait juste derrière elle. S'était sans aucun doute l'effet de son imagination débordante, mais elle eut presque l'impression de sentir son souffle contre son cou, et cela provoqua en elle, contre son gré, une bouffée de chaleur étouffante. Heureusement pour elle, l'immeuble n'était pas très haut, mais dans ce genre de moment –où l'on ne sait pas s'il est agréable ou gênant- le temps semble s'étirer. Finalement, les portes s'ouvrirent sur le dixième étage, et Sara retrouva l'air libre avec joie, prenant une profonde, mais silencieuse, inspiration. Elle devait absolument rester concentré sur l'enquête, rien que sur l'enquête.

Ils montèrent ensuite jusqu'à la porte qui menait au toit.

L'air de la nuit était frais en cette fin septembre, et même si Vegas était une ville au climat chaud, Sara était bien contente de porter sa veste. Malheureusement, comme ils s'en rendirent rapidement compte, le toit n'était pas éclairé, et ils devaient se contenter de lampes torches.

« Voilà comment nous allons procéder » dit alors Grissom, prenant la suite des évènements en mains. » Nous traitons ce toit comme une véritable scène de crime. Une fouille en bande est ce qu'il y a de plus conseillé, étant donné la surface et l'effectif. » Il se tourna vers James. « Cela signifie que l'on avance en parallèle sur des espaces répartis, pour être sûr de tout relevé. Ca accélère le travail, et donne plus de précision. »

L'agent du FBI fit un drôle de sourire, avant de répondre calmement, comme à son accoutumé :

« Merci pour l'explication, Mr Grissom, mais j'ai eu de nombreuses occasions de travailler avec des CSI de L.A -ce qui n'est pas peu dire- ajouter au fait que Sara Sidle est ma plus proche amie, je pense donc que je saurais me débrouiller. »

Sara ne pu retenir un sourire devant la réparti de James, et il faisait trop sombre pour qu'elle puisse lire l'expression de Grissom, mais elle était sûr que c'était une mine légèrement contrariée ; cela émanait de lui.

« Si on s'y mettait ? » proposa alors Sofia.

Bientôt, quatre faisceaux de lampes torches glissèrent doucement sur le toit, avançant en parallèle les uns des autres. Parfois, quelqu'un s'arrêtait, mais c'était toujours un faux espoir. Mais James poussa alors une exclamation :

« Je crois que j'ai quelque chose ! »

Sara posa un socle en plastique là où elle se trouvait, pour pouvoir reprendre son travail après, et s'empressa de rejoindre son ami, en prenant de marcher sur les endroits déjà inspectés.

Elle arriva près de lui, et regarda ce qu'il éclairait. C'était du sang. Une petite mare, ainsi que des éclaboussures.

« On a peut-être bel et bien une scène de crime, après tout. » dit-elle ironiquement.

« Il ne faut jamais sauter trop vite aux conclusions, Sara » répondit alors Grissom, qui venait de les rejoindre, bientôt imité par Sofia. Grissom, qui tenait sa mallette, l'ouvrit et prit de quoi relever un échantillon, après que Sara ait prise quelques clichés.

« J'ai des cheveux » dit alors Sofia, qui avait recommencé à fouiller à l'aide sa lampe autour du sang.

Photos, puis prélèvement. « Ils sont châtains. Comme ceux de la victime, non ? »

« Exact » approuva Grissom.

Sara, qui scrutait également les alentours, arrêta alors son faisceau lumineux sur un point précis, à deux mètres des traces de sang. Fronçant les sourcils, elle s'avança, et s'agenouilla. Là, callée sous une pierre pour éviter qu'elle ne s'envole, se trouvait une pochette transparente contenant une feuille de papier.

« Griss, j'ai trouvé un message. » s'exclama t-elle alors, avant de se saisir de l'appareil qu'elle avait en bandoulière autour du cou. Répondant à l'appel des indices, Grissom l'a rejoignit rapidement. Sara enleva précautionneusement la pierre et saisi la pochette du bout de ses doigts gantés, avant de ce relever. Grissom, qui se trouvait derrière elle, éclaira la feuille qui s'y trouvait par-dessus son épaule, et ils purent y voir un message, inscrit à l'aide d'une encre foncée, qui ne ressemblait que trop bien à du sang sec. C'était écrit à la main, en lettre majuscule.

« Je vois que vous avez finis par découvrir mon petit cadeau » commença alors à lire Sara à voix haute. « Cela signifie que je ne me trompe pas sur ton compte, Lya, tu es réellement une bonne CSI. A l'heure où j'écris ces mots, je ne vous pas encore transmis mon petit mot au labo, et une jeune femme est ligotée juste à côté de moi, sur ce toit. Mon planning est précis n'est-ce pas ? Je dirais même qu'il est parfait. L'encre que j'utilise est bien du sang, mais ce n'ait pas celui de la pleurnicheuse. Il appartenait à un homme, que j'ai tué un peu plus tôt dans la journée. Je vous ai laissé son empreinte au dos (bien pratique ces doigts coupés !).

Tout ceci n'est qu'entraînement. James ne sera bientôt plus un problème, et j'attends avec impatience le moment où…où… »

Mais Sara n'arriva pas à terminer la phrase. Pourtant, les mots résonnaient clairement et affreusement dans sa tête. 'Le moment où je sentirais la lame de mon couteau glissé dans ta chair comme dans du beurre, Sara'.

La feuille tremblait entre ses doigts, et elle se rendit compte que c'était causé par le tremblement de ses mains. Dans sa bouche, ses dents s'entrechoquaient légèrement, comme si elle avait soudainement très froid. Il avait encore tué. Et cela l'amusait. Il aimait ça.

Il voulait sa mort.

Elle sentit alors une main sur son épaule, celle de Grissom, qui était toujours derrière elle. Doucement, il tendit sa main libre et prit la lettre entre ses doigts. Puis, elle sentit réellement son souffle contre son oreille, mais aucune arrière pensée n'habitait son esprit à présent.

« Je ne laisserais pas ce salaud t'approcher, Sara. » dit-il si doucement qu'elle seule pouvait l'entendre. Mais malgré la faiblesse de ses paroles, la colère y résonnait clairement. « Je t'en fais la promesse. »

Sa main serra un peu plus fort son épaule.

Et Sara ferma les yeux.


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