Note de l'auteur : Enfin! J'ai cru que je n'arriverais jamais à trouvé le temps de recopier et de poster ce chapitre! Mais le voilou! Je vous préviens, il n'y a pas vraiment d'action dans celui là, ni dans celui d'après, n'oublions pas que je suis également censé raconté les malheurs de Sara passés, pas seulement présent :p Bref, j'espère que vous aimerez quand même!
Bien sûr Big big merci à tous ceux qui m'ont reveiwé, ça me va droit au coeur! Merci à sara/grissomCRAZY, Megara1,Doudou, ayse, Sady, cloe76, gorecki, chapo, saragrissom77, samanthine, carton girl, Nesretepamon, Wity,nadège, Dudu, zaza, CatherineW, Valytobby, pititange65, Expertaddams, à ma petite soeur Cancroutte, euh, Candice (désolé ma puce ;)), et un grand merci à Sisi (qui se reconnaîtra :p) pour son soutient et sa bonté, et sa gentillesse,sans qui je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui (comment ça, tu va me frapper? Pas frapper Bibi, pas frapper!). Nan, sérieux, tu assures ;)
Pour ceux qui m'ont demandé des conseilles de lectures en français, malheureusement, je ne connais pas grand chose, étant donné que je lis toutes les fics GSR en anglais :s Mais il y a Leslie, qui a écrit de très bonne fic, et qui écrit sur aussi, mais vous avez sûrement du lire ses fics déjà!
Spoiler : Saison 5, y compris la fin. L'histoire débute après la fin de la saison. C'est sensé être une GSR aussi
Disclamer : Malheureusement, je ne possède rien de ce qu'il y a dans CSI, ni les persos, ni les décors, ni les histoires des épisodes... Il n'y a que cette histoire qui sort direct de ma cervelle ;)
Chapitre 7
Dire que Sara se sentait dépassée par les évènements serait un euphémisme.
Il était cinq heures du matin en ce lundi de fin septembre, et elle était dans une voiture en compagnie de Grissom, en route vers son appartement pour qu'elle prenne quelques affaires car, chose tout à fait normale, elle allait s'installer chez lui parce que son ancien ami –celui qui était devenu un serial killer- cherchait à la tuer. Oh, elle venait aussi d'échapper de peu à une bombe qui avait salement blessée son meilleur ami, et si elle ne s'en était sortie qu'avec seulement une épaule démise, un poignet foulé et quelques égratignures, c'était parce que Grissom –vous savez, le soit disant homme robot sans émotion dont elle était amoureuse- l'avait protéger au détriment de sa propre sécurité.
Non, vraiment, ces quatre derniers jours avaient été tout ce qu'il y a de plus banal.
Un rire nerveux lui échappa alors, et refusa de s'arrêter ; elle rigola ainsi, sans vraiment avoir de raison pendant une longue minute. Au volant, Grissom lui lançait des regards intrigués, un peu inquiets.
« Est-ce que ça va ? » lui demanda t-il gentiment.
Elle essaya de parler entre deux gloussements, mais c'était difficile. Elle secoua la tête :
« Ce n'est rien...Je-je trouve simplement ma vie bien palpitante depuis quelques jours. »
Sans vraiment contrôler ses émotions, elle se rendit compte que son rire se transformait, sonnant différemment, et bientôt, elle se retrouva à essuyer ses propres larmes de sa main gauche tremblante, le « rire » s'étant enfin arrêté.
« Je suis désolé » articula t-elle d'une voix cassée. « Je ne sais pas ce qui me prend… »
Il lui lança un rapide regard.
« Ce sont tes nerfs qui lâchent » dit-il d'un ton calme alors qu'ils arrivaient devant l'immeuble de Sara. « C'est une réaction de ton organisme face aux traumatismes que tu viens de subir. »
« Génial ! » s'exclama t-elle ironiquement. « Je vais finir par atterrir dans un hôpital psychiatrique. »
Coupant le contact, Grissom pu enfin se tourner vers elle, et planter son regard dans le sien.
« Sara, tu n'es pas folle, seulement sous le choc. J'ai peut-être d'aller très bien, mais je viens tout juste de réchapper à la même explosion que toi, et je peux t'affirmer que je suis un peu…perdu, moi aussi. La seule chose dont je suis sûr, c'est du danger que tu cours, et c'est suffisant pour garder mon esprit et mon corps opérationnels. »
Elle rougit et baissa les yeux face à sa remarque, et remercia intérieurement l'obscurité de la voiture qui cachait son teint. Elle releva les yeux quand elle sentit sa main caresser doucement sa joue, pour essuyer les traces de larmes. Il lui fit un petit sourire et retira sa main :
« Allez viens, allons chercher tes affaires. »
Il sorti de la voiture, et Sara secoua la tête pour s'obliger à reprendre pied à la réalité, avant de l'imiter. Le chemin jusqu'à son appartement se fit dans le silence. La nervosité lui tordait l'estomac, alors qu'elle ne cessait de jeter des regards autour d'elle. Grissom aussi inspectait les environs, mais sa mine était plus menaçante qu'inquiète. Sara prit vraiment le strict nécessaire : plusieurs changes et ses affaires de toilettes, ainsi que le sac de James, pour qu'elle lui apporte à l'hôpital quand il irait mieux. Grissom n'ouvrit pas la bouche, se contentant de se tenir dans l'entrée, attendant qu'elle ait finit de rassembler se dont elle avait besoin.
De nouveau dans la voiture, Sara se sentit soudain vidé de son énergie, et elle lutta pour ne pas s'endormir. Quand ils arrivèrent chez Grissom, ils purent constater qu'une voiture de police se tenait déjà dans l'allée.
Grissom alla échanger quelques mots avec le policier, tandis que Sara attendait pour le moins nerveusement devant la porte d'entrée. Elle allait officiellement « habiter » chez Grissom. Okay, ce n'était pas exactement le contexte qu'elle avait imaginé dans ses plus folles affabulations romantiques, mais c'était tout de même…quelque chose. Il la rejoignit enfin, lui fit un petit sourire, avant d'ouvrir la porte. Quand il alluma la lumière, elle ne fut pas vraiment étonnée de constater que presque rien n'avait bougé depuis la fois où elle était venue, quelques années auparavant.
Ils se tenaient à présent au milieu du salon, et le moment était étrangement maladroit et gênant. Ils étaient tous les deux exténués, sous le choc, leur apparence physique n'était pas des meilleurs, avec leurs vêtements et leur peau couverts de suie et de poussière, mais malgré tout ça, ils trouvaient quand même le moyen de dégager une étrange aura, tels des insectes dont les phéromones respectifs envahiraient l'atmosphère, et interféraient entre eux.
« Tu…hum…veux manger quelque chose ? » proposa finalement Grissom au bout d'un moment.
Elle fronça les sourcils, n'arrivant même pas à déterminer si elle avait faim ou non. Elle finit par secouer la tête, un petit sourire aux lèvres :
« Non merci, mon estomac est encore un peu retourné à cause de tous ce qui vient de se passer. Tout ce dont je rêve pour le moment, c'est d'une douche et d'un bon somme. »
Il hocha la tête et désigna une porte du doigt :
« La salle de bain se trouve là. Elle est reliée à ma chambre, que je vais te laisser. »
La bouche de Sara s'ouvrit sous le coup de la surprise :
« Quoi ? Tu…tu ne vas quand même pas me laisser ta chambre ! Je me conterais très bien du canapé, tu n'as pas à- »
Il leva les mains, autant pour la faire taire que pour l'apaiser, un léger sourire aux lèvres :
« Sara…ne t'inquiète pas pour moi. Ca me fait plaisir de te laisser ma chambre. Tu récupéreras plus vite dans un lit. »
Elle s'apprêta à riposter, les joues à nouveau écarlates, mais il la devança :
« Et n'essaye pas d'argument, c'est peine perdue ; je peux être aussi têtu que toi. Allez, file te décrasser, je vais changer les draps. »
Cela était terriblement gênant, mais l'expression de Grissom montrait que sa décision était irrévocable, et elle du se rendre à l'évidence qu'il disait vrai : il était têtu, et ne céderait pas.
Alors, les joues toujours rouges, mais avec une esquisse de sourire sur les lèvres, elle prit son sac et se dirigea vers la pièce qu'il avait désignée.
Deux minutes plus tard, elle bénissait l'eau chaude.
Les jets puissants et brûlants nettoyaient son corps douloureux, et semblaient la délivrer des tensions de la nuit dernière, qui coulaient hors d'elle, glissant comme une ancienne peau. Elle resta ainsi un long moment, sous l'eau, à simplement apprécier la sensation de la pression sur son corps, son esprit vidé de toutes pensées.
Quand elle entreprit de se rhabiller, elle réalisa alors que Grissom allait pouvoir bénéficier d'une vision d'elle en pyjama ; c'était futile, mais cela la fit maugréer intérieurement. Elle se débattit un peu avec son haut, à cause de son poignet et de son épaule, mais finit par sortir de la salle de bain côté chambre, délivrant au passage un nuage de vapeur.
La pièce était typiquement masculine, et typiquement 'grissomesque', avec un lit, une table de chevet, une armoire, et des livres partout, remplissant plusieurs bibliothèques. Peut-être que ce qui rendait aussi la chambre masculine, s'était la présence de l'homme debout au milieu de la pièce, main dans les poches, le regard fixé au mur.
« Grissom ? » l'appela t-elle doucement.
Il tourna vivement la tête vers elle, semblant s'extraire brusquement de ses pensées.
« Euh, désolé. Je ne t'ai pas entendu sortir, je…réfléchissais. » tenta t-il de s'expliquer. Elle ne manqua pas de noter la rougeur au niveau de ses joues, que plus aucune barbe ne pouvait dissimuler à présent. Elle lui adressa un sourire compréhensif.
« Tu n'as pas besoin de me justifier tous tes faits et gestes » le taquina t-elle gentiment.
Mais il y avait apparemment quelque chose qui le troublait, cela émanait de lui. Il se contenta de hocher la tête, avant de reprendre :
« Bien, j'ai préparé le lit, tu n'as plus qu'à…y dormir, hum… Je vais prendre une douche, je serais rapide, pour ne pas te gêner trop longtemps. Euh, bonne nuit. »
Elle allait lui répondre, mais il était déjà dans la salle de bain. Elle fixa la porte quelques secondes, la bouche toujours légèrement entrouverte, un peu surprise par les agissements de Grissom.
« Bonne nuit… » répondit-elle doucement à la porte.
Elle finit par se glisser entre les draps bleus marines, et sa tête toucha avec contentement l'oreiller. Elle inspira profondément. Grissom venait tout juste de changer les draps, mais Sara pouvait sentir son odeur, partout autour d'elle, imprégnant les tissus, l'atmosphère, et cela provoquait de drôle de sensations dans son corps fatigué. Mais elle était tellement exténuée qu'elle n'arriva même pas à réfléchir à ce qu'elle ressentait, et très vite, bercer par le son de la douche qui marchait à côté, elle sombra dans un sommeil lourd.
Grissom ne dormait pas.
Il en aurait pourtant eut grand besoin, après tout ce qu'il venait de se passer, mais il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était en ébullition, en partie à cause de tous les évènements des dernières heures, mais il y avait autre chose. A cet instant, son corps et son esprit fatigués divaguaient dans de mauvaises, très mauvaises directions, directions qu'il avait toujours repoussées depuis de nombreuses années.
Mais un peu plus tôt, alors qu'il se trouvait dans la chambre après avoir changé les draps pour Sara, ses pensées avaient commencées à dériver, d'une façon qui lui faisait se demander si sa proposition était une si bonne chose.
Elle se trouvait à quelques mètres de lui, nue, sous un jet d'eau brûlant, et cette simple pensée avait provoqué en lui des émotions très vives, alors que les images associées à ses idées se créaient avec une facilité déconcertante dans son esprit fatigué. Il ne l'avait même pas entendu sortir de la salle de bain, et la vision d'elle, avec ses cheveux humides commençant déjà à boucler, dans son pyjama beige en tissu léger, n'avait pas vraiment arrangée les choses.
Il avait prit une douche froide.
Il essayait vainement de se rassurer en se disant que c'était le fait de dormir sur le canapé qui l'empêchait de trouver le repos, mais il savait très bien que ce n'était pas ça ; il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était endormi dessus au lieu de dans son lit.
Il somnolait à moitié, sombrant pendant quelques secondes, avant de refaire surface, puis de replonger. Alors qu'il commençait réellement à s'endormir, ses sens furent mit en alerte par des sons. Il ouvrit immédiatement les yeux. Etaient-ce des pleurs qui provenaient de la chambre ? Son rythme cardiaque s'accéléra tandis qu'il s'asseyait, sa main allant se saisir par réflexe de son arme qu'il avait gardée près de lui. Calme toi, tenta t-il de se rassurer. Ce n'est peut-être qu'un tour de ton imagination, il n'y a sûrement aucune raison de- C'est alors qu'elle cria. Il fut sur ses pieds en un quart de seconde, arme en main, et il se précipita vers la chambre, ouvrant la porte à la volée, le cœur battant à tout rompre.
Son arme s'abaissa quand il réalisa que Sara était toujours seule dans la pièce sombre, mais qu'elle se débattait dans son lit, et certainement dans son cauchemar, et des gémissements apeurés lui échappaient.
Grissom laissa tomber son arme, et alla s'asseoir sur le bord du lit, posant une de ses mains sur la tête agitée de la jeune femme.
« Sara » l'appela t-il doucement, mais avec détermination, bien décidé à la faire sortir de son cauchemar. « Sara ! »
Elle se redressa soudainement, et s'accrocha immédiatement à lui, dans un geste désespéré.
« William n'a pas voulu me sauver ! » s'exclama t-elle d'une voix brisée, apparemment toujours enlisée dans son rêve.
Son corps tremblait violemment, et elle pleurait doucement, la tête enfouie dans le creux de son cou. Il resta quelques secondes figé, pris de court par la réaction vive de Sara, mais il se ressaisit rapidement, et enroula ses bras autour d'elle, la berçant doucement contre lui, pour tenter de la rassurer.
« Tout va bien, Sara » chuchotait-il doucement dans son oreille. « Tout va bien… »
Elle répéta encore une fois ' Il n'a pas voulu me sauver' dans un murmure douloureux, avant de commencer à se calmer. Petit à petit, ses tremblements se calmèrent, ainsi que ses pleurs, mais il ne la libéra pas.
« Grissom ? » chuchota t-elle au bout d'un moment.
« Je suis là… » répondit-il.
« Je suis désolé… » dit-elle contre son épaule.
Il se décolla légèrement d'elle pour pouvoir la fixer. Quelques rayons lumineux de l'aube naissante filtraient à travers les rideaux, éclairant faiblement d'une lueur fantomatique son teint pâle. Ses joues furent humides sous ses doigts quand il porta une de ses mains à son visage, et qu'il glissa avec douceur une de ses mèches sombres derrière son oreille. Il la trouva magnifique. Irrésistiblement et terriblement magnifique.
« Tu n'as pas besoin de t'excuser Sara… » murmura t-il dans un souffle, ses yeux bloqués aux siens, tandis que sa main glissait dans ses cheveux jusqu'à son cou.
Le moment était intense, beaucoup trop intense. Leur corps étaient collés l'un contre l'autre ; son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien, et cette attraction invisible mais puissante qui les avait toujours reliée était de retour, et semblait bien décidée à fonctionner en plein régime aujourd'hui. Non, il ne fallait. Ils ne devaient pas. Mais alors, pourquoi sa respiration s'était-elle accélérée imperceptiblement, suivant le rythme frénétique de son cœur ? Et pourquoi en était-il de même pour Sara ? Elle était si proche de lui qu'il pouvait sentir son souffle contre sa joue, et la distance qui séparait leurs visages ne cessait de diminuer et de disparaître, les amenant inexorablement à commettre la chose qu'il avait toujours tenter de repousser loin de lui depuis des années. Mais quand leurs lèvres se frôlèrent pour la première fois, il su que tous ses efforts étaient vains, et qu'il fallait qu'il en soit ainsi, un jour où l'autre.
Tels deux papillons maladroits, leurs lèvres se rencontrèrent furtivement, et chaque nouveau contact, aussi bref fut-il, provoqua une décharge brûlante dans leurs corps, ce qui les poussa à faire rapidement évoluer les choses. Bientôt sa langue passa l'entrée de sa bouche, sans qu'elle n'oppose aucune résistance, au contraire, et alla rencontrer la sienne, commençant alors ensemble une danse lente et passionnée. Sara laissa échapper un gémissement significatif, et la chaleur dans son bas ventre ne cessa d'augmenter. La sentir réagir ainsi sous ses propres gestes avait quelque chose d'enivrant, et il su qu'il pourrait se perdre dans ce flot de délices. Elle avait passé son bras libre autour de son cou, glissant ses doigts dans ses cheveux, et dans un mouvement consentant, ils basculèrent en position horizontale, Grissom se retrouvant au dessus de Sara. Leurs baisers étaient passionnés, témoignant des années de refoulement qu'ils avaient supportés. Les pensées cohérentes avaient toutes désertées l'esprit de Grissom, les synapses de son cerveau étant bien trop occupées à transmettre d'autres messages à certaines parties de son corps, sous l'effet de ces nouvelles sensations. Ses mains se firent plus entrepreneuses, et ne tardèrent pas à se glisser sous le fin tissus de son haut de pyjama, ses doigts se délectant de la douceur de sa peau, qui fut presque instantanément parcourut de frissons, se couvrant de chair de poule.
« Griss… » gémit-elle entre deux baisers. L'entendre l'appeler d'une telle manière fut quelque chose qu'il adora immédiatement, et il ne pu retenir à son tour un léger et profond gémissement, qui prouvait à Sara que l'enivrement était réciproque, bien qu'elle s'en soit sans aucun doute déjà rendu compte face à sa réaction purement masculine. Il détacha alors sa bouche de la sienne pour aller embrasser son cou sur toute sa longueur. Elle haletait sous lui, et il aimait ça. Mais elle se tendit soudain sous lui et poussa une exclamation de douleur. Dans le 'feu de l'action', il avait malencontreusement du s'appuyer sur son épaule blessée, et envoyer une décharge de douleur dans le corps de la jeune femme.
Cela eut un effet très refroidissant.
Il s'écarta soudainement et se rassit. Mais qu'est-ce que je fais ? « Je suis désolé » dit-il d'une voix rauque.
Surprise par ce changement inattendu, Sara s'était également redressé.
« Ce n'est absolument pas grave, Griss » dit-elle doucement. Elle voulu prendre une de ses mains, mais il se remit abruptement debout, légèrement tremblant.
« On ne doit pas faire ça, Sara. » dit-il alors.
La réalité lui était brutalement retombée dessus, et il réalisait alors ce qu'il avait été sur le point de faire. Il aurait vraiment voulu continuer, mais il ne devait pas.
Assise sur le lit, Sara le regardait, le visage figé dans une expression étonnée, ses yeux marron emplis par le trouble, et d'une légère brume, conséquence de leur très récente activité. Il était clair qu'elle ne semblait pas comprendre ce soudain changement de situation, et rapidement, la surprise fut remplacée par la peine, et elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard.
« C'est vrai…J'avais presque oublié, » dit-elle d'une voix faible et rempli d'amertume. « Il ne faudrait pas brûler les étapes… » Sa dernière réplique était pleine d'ironie, et le cœur de Grissom (qui battait toujours la chamade) se sera douloureusement. Il comprit qu'une fois encore, il l'avait blessée, et il avait envie de se baffer. Il se rassit sur le lit.
« Ce n'est pas à cause de toi, Sara » murmura t-il d'une voix douce. Mais elle gardait obstinément les yeux baissés. « Sara, regarde moi… »
Elle finit par relever la tête, et leurs regards se rencontrèrent. Une vague d'émotions se répandit en lui, mélange de culpabilité quand il remarqua l'humidité de ses yeux, et de chaleur poignante, car l'intensité n'avait pas encore totalement déserté ses pupilles.
« Ne crois pas que je joues avec toi… » continua t-il d'une voix à peine plus élevée qu'un murmure, s'efforçant de contrôler ce flux de sentiments. « Ce qu'il vient de se passer était simplement…renversant, mais…je suis persuadé que le moment n'est absolument pas bien choisit. »
Il vit la bouche de la jeune femme s'ouvrir en signe de protestation, mais il continua :
« Nous venons tout juste d'être victime d'une explosion, tu es blessée, nerveusement et physiquement affaiblie. Je ne veux pas profiter du fait que tu sois en position de faiblesse pour- »
« Grissom ! » s'exclama t-elle alors fermement, mais sans colère. Elle secoua la tête, exaspéré. « Je ne suis pas faible ! Je peux te jurer que je me sens totalement consentante, et ce depuis très, très longtemps. »
Joignant les gestes à ses paroles, elle se rapprocha à nouveau de lui, ne semblant apparemment pas décidé à lâcher prise. Il savait qu'elle avait senti une faille dans sa carapace, et qu'elle n'allait pas hésiter à l'exploiter. Déjà, rien que de l'avoir à nouveau près de lui le fit réagir, et ses yeux se bloquèrent automatiquement sur ses lèvres, encore rouges et gonflés par leur petit « échange ». Mais son côté réfléchi avait retrouvé de l'assurance, et il se leva à nouveau, s'éloignant d'elle avant de ne plus pouvoir se contrôler, car il savait que s'il cédait, il ne pourrait plus faire marche arrière cette fois.
« La situation est trop sérieuse pour que nous prenions le risque d'être 'distrait' » dit-il d'un ton qui se voulait déterminé, mais il arrivait à peine à se convaincre lui-même. L'entendant soupirer, il reporta son attention sur elle. Ses yeux étaient fermés, et elle secoua doucement la tête de gauche à droite d'un air fatigué.
Il se détestait. Il aurait voulu la reprendre dans ses bras, la couvrir de baisers, lui dire à quel point il désirait lui faire l'amour, là, maintenant, l'entendre crier son nom, et lui dire à quel point elle comptait pour lui.
Mais au lieu de ça, il se baissa, ramassa son arme qui était au sol, et se dirigea vers la porte. « Je suis désolé… » murmura t-il, avant de la refermer derrière lui.
Retenant un cri de frustration, Sara se laissa retomber sur le lit, et étouffa une exclamation exaspérée dans l'oreiller. Elle n'arrivait pas à y croire. Une minute plus tôt, elle était entrain de partager une étreinte des plus passionnée avec lui, et maintenant, il redevenait hésitant et distant.
Dieu, cet homme avait une telle capacité à la rendre folle.
Elle savait qu'il n'avait pas totalement tort, que la situation n'était pas vraiment conseillée pour débuter ce qui pourrait être une histoire solide et sans soucis, mais en vérité, son cœur qui soupirait depuis tellement d'années n'en avait, à cet instant, absolument rien à faire de la raison. Elle venait d'expérimenter un simple avant goût de ce que pourrait être une « nuit » de passion avec Grissom, et cela l'avait déjà complètement bouleversé. Et elle en voulait d'avantage.
Elle se sentait à la fois totalement exténuée, mais en même, Monsieur avait réussi à réveiller la totalité de son corps. 'Je le hais, je le hais !' grommela t-elle intérieurement. Non. Elle ne le haïssait pas. C'était bien ça le problème. Okay, il venait de l'abandonner dans le lit, complètement excitée, mais elle n'arrivait pas à lui en vouloir totalement. Dans un sens, elle savait qu'il cherchait à la protéger (et à se protéger), même s'il s'y prenait très mal. Et puis, ce n'était pas comme s'il avait arrêté de gaîté de cœur. Elle avait de l'emprise sur lui, elle l'avait senti, et en avait été témoin. Elle savait qu'une fois cette horrible histoire terminée, sa réluctance ne serait peut-être plus aussi présente.
Enlisée dans ses pensées, et ses souvenirs récents, Sara finit par sombrer à nouveau dans le sommeil.
Quand elle ouvrit les yeux, beaucoup plus tard, elle nota immédiatement la luminosité supérieure qui régnait dans la pièce. Le soleil filtrait à travers les rideaux, prouvant que la journée était déjà bien amorcée. Elle jeta un rapide regard à sa montre. Midi trente. Elle grogna en sentant son épaule la lancer douloureusement. Cela faisait plus de six heures qu'elle n'avait pas pris d'antidouleur, et son organisme le lui montrait. Elle savait qu'elle devait se lever, mais en vérité, elle était un peu nerveuse. Elle entendait du bruit de l'autre côté de la porte, et se doutait que Grissom était levé. A présent que la fatigue et le choc –et tout ce qui va avec- c'étaient en grandes parties dissipées, elle ne réalisa que beaucoup mieux ce qui avait faillit se passer, et elle appréhendait le comportement qu'allait avoir Grissom. Elle espérait qu'il ne serait pas froid et détaché, prenant soin de garder une distance de six mètres entre eux, comme il l'avait été durant une douloureuse époque.
Soupirant, elle finit par sortir du lit, mais elle préféra d'abord reprendre une douche, ce qui acheva de la réveiller complètement, avant de s'habiller. Puis, elle dû se rendre à l'évidence qu'elle devrait bien l'affronter un jour, et sorti de la chambre.
Elle fut immédiatement assaillit par une délicieuse odeur de nourriture qui lui titilla les narines, et éveilla son estomac, lui rappelant son existence, et surtout qu'il n'avait pas été rempli depuis un nombre incalculable d'heures. Grissom était entrain de cuisiner, visiblement. Quand elle arriva dans la partie cuisine, elle le trouva aux fourneaux ; il du se rendre compte de sa présence, car il regarda par-dessus son épaule et lui fit un sourire chaleureux. « Bonjour ! » lui dit-il. Okay, oh moins, il n'est pas renfrogné, c'est un fait.
« Bonjour, » répondit-elle d'un ton qui se voulait le plus neutre possible, ne souhaitant pas laisser paraître son trouble intérieur.
« J'espère que tu aimes les petits légumes » reprit-il, son attention reportée à ce qu'il faisait. « Ou peut-être préférait tu quelque chose de sucré ? »
« Ca me convient parfaitement. J'ai tellement faim que je pourrais manger n'importe quoi je crois. »
Il tourna à nouveau la tête vers elle, un sourcil levé, le sourire aux coins des lèvres : « Même un bon steak ? »
Elle plissa les yeux dans une mine mis exaspéré, mis amusé par sa lamentable tentative d'humour, avant de pousser un léger soupire et de secouer la tête.
« C'est bien ce que je pensais. » conclut-il « Il me semblait bien que tu n'aimais pas la viande. »
Il était évidant qu'il tenait absolument à ce que l'atmosphère ne soit pas tendue entre eux, et elle l'en remercia, même si ses commentaires étaient un peu étranges. Certes, ce n'était pas facile de se tenir ainsi près de lui et de faire comme si rien était, mais elle préférait qu'il soit ainsi plutôt que renfermé.
« Je peux t'aider à quelque chose ? » demanda t-elle après quelques secondes.
Il montra un des placards d'un signe de tête. « Tu peux mettre les assiettes, si cela ne te déranges pas. »
Elle mit donc deux couverts sur la table, et une fois servi, elle mangea avec avidité.
« Ca va mieux, on dirait. » dit-il doucement.
Relevant la tête, elle fixa son regard dans ses pupilles bleues, et fut étonnée par l'intensité qui s'y trouvait. Elle se retint de le taquiner sur le fait qu'elle ne lui avait jamais dit qu'elle n'allait pas bien, et que c'était surtout ses propres suppositions, mais elle ne dit rien ; elle ne voulait pas ramener le malaise entre eux. Elle se contenta donc d'un sourire, avant de reprendre une bouchée de légume.
« Qui est William ? » demanda t-il soudainement, et la fourchette de Sara resta suspendu dans les airs, tandis qu'elle levait des yeux étonnés vers lui. Elle sentit sa propre expression s'assombrir, et il secoua la tête, l'air désolé.
« Pardon, » s'excusa t-il « je n'aurais pas-»
« C'est mon frère. » répondit-elle alors d'une voix faible, sa fourchette retombant doucement dans son assiette. Elle savait qu'elle avait pâlit, mais elle ne pouvait s'empêcher son organisme de réagir quand elle se rappelait cette période de sa vie. Pourtant, elle continua :
« Il a onze ans de plus que moi, et cela doit bien faire…une quinzaine d'année que je ne l'ai pas vu. »
Elle osa croiser son regard, et fut soulager par l'expression de Grissom. La compassion brillait dans ses yeux, et il émanait de lui comme un appel. Une force qui la poussait à dire ce qu'elle avait sur le cœur. C'était étrange, elle parlait toujours trop près de lui, mais parfois, cela lui était bénéfique, comme quand elle lui avait avoué son drame familial. Elle savait qu'elle pouvait lui raconter. Il l'écouterait, sans la juger.
« Mon frère appréciait autant que moi notre euh…'vie de famille'. Il bénéficiait du même traitement de faveur que moi, à la différence que lui, à partir de seize ans, il fut assez fort pour tenir tête à mon père. Dès qu'il en a eut l'occasion, il a prit ses affaires, et est simplement…partit. »
Son cœur se serra douloureusement au souvenir de cet après midi, alors qu'elle n'avait que sept ans. Elle pouvait encore revoir son frère entrain de fourrer à la hâte des vêtements dans son sac.
« Tu vas quelque part ? » demanda Sara d'une voix surprise, dans l'encadrement de la porte.
William ne s'arrêta même pas, lui lançant juste un rapide regard, avant d'ouvrir un autre tiroir.
Sara soupira et se leva, incapable de rester immobile. Grissom l'imita, attendant silencieusement qu'elle continue.
Un rire sans joie lui échappa, et elle secoua doucement la tête, un sourire triste accrochée aux lèvres.
« Cela peut paraître stupide, mais quand il m'a dit qu'il partait, je lui ait demandé de m'emmener avec lui… »
« Will, où tu vas ? » répéta t-elle d'une voix insistante, un peu angoissée maintenant.
« Loin d'ici » répondit-il rapidement. « Je quitte cette baraque. »
Une onde de choc traversa le corps de la fillette, avant que l'espoir ne l'envahisse.
« Je peux venir avec toi ? »
Pour la première fois depuis l'arrivée de sa sœur, le jeune homme s'arrêta, comme glacé par les paroles de l'enfant. Il regarda Sara, et secoua la tête.
« Non, Sara, tu ne peux pas venir avec moi. »
« Je ne trouve pas ça stupide » répondit doucement Grissom.
Il était venu se placer près d'elle, face à la fenêtre du salon. Elle lui lança un regard, un faible sourire sur les lèvres.
« Moi non plus à l'époque… J'étais très sérieuse, et ne voulait qu'une chose : m'enfuir avec lui, partir avec le frère que j'adorais, loin des soucis. »
« S'il te plaît, William, emmène moi avec toi ! Je serais sage ! »
Il finit par s'accroupir devant la petite fille, et lui dit d'un ton sérieux :
« Sara, tu sais bien que je t'adore…mais tu es trop jeune… »
« Je crois même que j'ai fini par le supplier… » elle détestait le tremblement dans sa voix. Elle ne voulait pas craquer une nouvelle fois.
« Je ferais tout ce que tu me demanderas ! je ferais la vaisselle, le ménage, la cuisine ! je pourrais même dormir par terre si- »
Il agrippa ses petites mains dans les siennes.
« Sara, arrête ! Ne dis pas des choses comme ça ! »
A présent, des larmes des larmes coulaient sur les jouent pâles de l'enfant.
« Ne m'abandonne pas, Will… »
Un nouveau frisson la traversa, tandis qu'elle gardait obstinément les yeux fermés. Elle ne vit donc pas Grissom bouger, et ne le réalisa que lorsqu'elle sentit une de ses mains se poser sur son épaule gauche, derrière elle, sans aucune dureté. Elle ne rouvrit même pas les yeux.
« Il m'a promit de me sauver… »
« Ce serait de la folie, Sara…Tu te souviens de ce qui s'est passé, l'an dernier, quand tu as trouvé ce que je cachais sous mon lit ? »
« Je suis vraiment désolé pour ça, Will ! » sanglota la petite fille. « Je te jure, je voulais pas que- »
Il secoua la tête, et pressa gentiment ses mains dans les siennes.
« Je t'ai déjà dit que ça n'avait plus d'importance, Sara… Si je te demande ça, c'est pour que tu te rappels la réaction de papa quand il est rentré. Tu t'en souviens, n'est-ce pas ? »
Elle hocha lentement la tête, continuant de pleurer.
« Et bien, si tu venais avec moi, et qu'il nous retrouvait, la punition serait cent fois pire. Tu comprends ? »
Oui, elle comprenait les mots, mais leur sens, elle ne voulait pas les comprendre ; ce n'était pas suffisant. Alors, elle secoua la tête de gauche à droite. Elle pouvait voir la peine dans les yeux noisette de son frère, mais également de la détermination.
« Mais je peux te promettre une chose, Sara : Quand tu auras grandit, que tu seras plus âgés, je reviendrais te chercher, et t'emmènerais loin d'ici. »
Cinq minutes plus tard, il était parti.
« Finalement, après tout ce qu'il s'est passé, il n'a jamais eut besoin de tenir cette promesse… » murmura t-elle.
Il était toujours derrière elle, une main sur son épaule, et sans réfléchir, elle laissa son dos s'appuyer contre son torse, appréciant la sensation rassurante de son corps contre le sien. Ses mains descendirent, et encerclèrent sa taille, la maintenant contre lui.
Ils restèrent ainsi une longue minute, avant que Sara ne soupire, et ne secoue la tête, à nouveau perdu dans un flux de sentiments contradictoires. Elle se retourna lentement, pour lui faire face.
« Pourquoi fais-tu tous ça, Griss ? » demanda t-elle doucement.
Il fronça les sourcils, apparemment perdu face à sa question.
« Pourquoi cherches-tu tant à me protéger ? »
N/A : Et voilou! J'espère être moins longue à poster le 8! N'hésitez à me donner votre avis!
