Note de l'auteur : Kikouuuuu! Me revoilà avec le chapitre 8! Je m'impressionne, même pas un mois après le chapitre 7, c'est un miracle, amis lecteurs :-D En tout cas, je me suis bien déliré dessus, surtout la partie Grissom, parce que, j'avoue, la partie de Sara est pas très drôle, donc je rigolais pas, mais bon, vous verez bien par vous même!

Comme toujours, vos messages m'ont fait un bien fou, je vous adore! Merci àsara/grissomCRAZY, gorecki, saragrissom77, Sady,samanthine, nadegeCatherineWwitypititange65. Et big dédicace à ma petite soeur Candice, pour m'encourager avec ses 'trrrrrrrrrrrès bien!' qui finissent par m'énerver lol, et à ma tite Sisi, qui est trop sympa,et dont j'apprécie la franchise et les conseils (et les compléments bien sûr lool ;-)), merci!

Spoiler : Saison 5, y compris la fin. L'histoire débute après la fin de la saison. C'est sensé être une GSR aussi

Disclamer : Malheureusement, je ne possède rien de ce qu'il y a dans CSI, ni les persos, ni les décors, ni les histoires des épisodes... Il n'y a que cette histoire qui sort direct de ma cervelle ;)

Chapitre 8

Les yeux bleus de Grissom s'emplirent d'un trouble intense, et à son tour, il soupira, et la relâcha. Sara regretta presque d'avoir posé la question, persuadée qu'elle avait fait un pas de trop, et que sa coquille allait redevenir hermétique. Mais, à son étonnant, ce ne fut pas le cas.
Il fit quelques pas, se passant une main nerveuse dans ses cheveux poivres et sels.

« Si je te protège c'est parce que…parce que je ne supporterais plus de te voir en danger, Sara. »

Son ton était doux et triste, et bien qu'elle sentit une douce chaleur envahir son cœur face à cet aveu, elle ne dit rien, l'invitant silencieusement à continuer.

« Je ne peux pas empêcher les images de ressurgirent dans mon esprit… je ne peux pas m'empêcher de te revoir enfermer dans cette pièce, empoigner par ce fou, son arme pressée contre ton cou… Je me souviens de l'impuissance que j'ai ressentie cette nuit là, où tout ce que je pouvais faire, c'était regarder. Je ne veux plus que cela se reproduise… »

Sara se souvenait, elle aussi. Elle se rappelait parfaitement la poigne d'Adam, son bras solidement passée autour d'elle, la plaquant violemment contre lui, pressant de sa main libre son arme improvisée, mais non pas moins tranchante, sur la peau de son cou. Elle se rappelait la peur qui l'avait envahi. Elle se souvenait du regard qu'elle avait échangé avec Grissom, quand il l'avait regardé à travers la vitre. S'était étrange, comment dans les pires situations, un simple regard peut suffire à exprimer une multitude de pensées, d'émotions. Elle avait vu, même à distance, le reflet de sa propre peur dans les yeux de Grissom. Pendant une seconde, elle avait presque oublié le tranchant contre sa gorge. Tout comme elle avait presque oublié cet autre tranchant, senti de nombreuses années auparavant. Presque.

Un nouveau frisson la secoua, et sans vraiment s'en rendre compte, sa main gauche alla toucher la partie droite de son cou. Elle savait que la cicatrice était là, discrète et usée par le temps, mais présente. Elle l'avait vu dans le miroir, cette nuit la, quand elle était rentrée chez elle et qu'elle avait vérifié que son attaque n'avait rien laissé comme marque, visible du moins. Cette affaire avait remuée tellement de souvenirs en elle, qu'elle avait difficilement tenu le coup. Mais elle s'était promis de terminer cette enquête, et y était parvenu, ne se permettant de craquer qu'une fois la coupable arrêtée.

« Tu me croirais si je te disais que ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait ? » demanda t-elle doucement, le regard dans le vague, perdue dans ses pensées.

Comme il ne répondait pas, elle releva les yeux vers lui, et pu constater son expression incrédule, les sourcils légèrement froncés.

« Okay, ce n'était pas dans un hôpital psychiatrique pour criminel, mais les ressemblances sont… » Troublantes ? Gênantes ? « réelles. »

Pourquoi ses souvenirs les plus désagréables refaisaient-ils tous surface ? Elle avait réussi à les enfouir au fond d'elle tellement d'années qu'elle se demandait comment ils pouvaient êtres aussi nets dans son esprit. A présent, ils réapparaissaient tous, en masse, et elle se sentait comme obligé s'en faire part à quelqu'un. De lui en faire part. C'était nécessaire.
Elle alla s'asseoir sur le canapé, et prit une respiration un peu tremblante, le regard fixé sur ses genoux.

« Mon père n'était pas fou… » commença t-elle d'une voix faible. « Il était excentrique, coléreux et violent, mais pas fou. »

Elle le vit bouger du coin de l'œil, et bientôt, il fut assis à ses côtés.

« Ma…ma mère, c'était différent… Mais elle n'a pas toujours été comme ça. Je me souviens qu'avant, elle était…normale, autant qu'une femme battue par son mari peut l'être tout du moins. A force de recevoir des coups, de ce faire rabaisser continuellement et de vivre dans une ambiance négative et sinistre, cela a dû…je ne sais pas, causer sa perte de raison. A douze ans, j'avais autant peur d'elle que de mon père ; elle semblait toujours…ailleurs. Je crois que ce qui m'a empêcher de devenir comme elle à l'époque, c'était d'avoir d'excellents amis, qui me permettaient de 'm'échapper'… »

Elle osa lui jeter un coup d'œil. Son expression était douce et compréhensive. Il écouterait tout ce qu'elle avait besoin de dire, se tairait si elle le voulait, parlerait s'il le devait. Mais pour le moment, il écoutait, et comprenait.

Sara secoua doucement la tête.

« J'avais encore passé l'après midi avec James et Patrick, comme tous les jeudis. Il faisait nuit quand je suis rentrée, et je devais avoir dépassé de plus d'une heure et demi l'heure du dîner. Cela ne signifiait qu'une chose : mon père serait furieux, ma mère aussi peut-être, cela dépendrait de s'il s'était défoulé ou non sur elle en m'attendant… Il faisait tellement sombre dans l'appartement… »

Elle était de retour vingt-deux ans en arrière.

Sara avait essayé de ne pas faire de bruit en ouvrant la porte d'entrée, mais comme toujours, les gons usés grincèrent, et elle se mordit la lèvre, se faufilant dans l'appartement, un nouveau grincement accompagnant la fermeture de la porte. Il faisait noir. La seule lumière qui se diffusait provenait de la cuisine au bout du couloir, dont la porte était entrebâillée. Elle fit quelques pas, espérant que son père soit déjà couché, ou qu'il ait prit une bière et allumer le poste de télévision qui se trouvait dans la cuisine, mais l'absence totale de son lui prouvait le contraire. Elle se glaça quand elle entendit un raclement de chaise, en provenance de la seule pièce éclairée. Il avait conscience de son arrivée.

« Sara. Viens dans la cuisine. TOUT DE SUITE. »

Son ton était sans appel, et son cœur cognait douloureusement fort dans sa poitrine. Respire, Sara, respire. Elle fit deux autres pas, comme au ralentit, puis un troisième. Mais alors qu'elle n'était plus qu'à un mètre de la cuisine, elle sentit quelque chose l'agripper à la taille, et l'attirer vers la droite, dans la chambre à coucher de ses parents. Elle laissa échapper une petite exclamation de surprise, prise au dépourvu. Elle sentait le bras autour d'elle, et se doutait que c'était celui de sa mère. Elle mit une seconde à réagir, avant de commencer à se débattre. Mais presque immédiatement après, quelque chose de tranchant vint rencontrer la peau de son cou, et une onde de douleur lui traversa le corps. 'Mais qu'est-ce que-'
Elle sentait le souffle bruyant et frénétique de sa mère contre son oreille, et elle ne comprenait absolument plus rien. Elle avait simplement compris qu'elle ne devait plus bouger.

« Maman ? » articula t-elle d'une voix enserrée par la peur, mais également pas la pression que l'objet contre son cou exerçait.

« Je suis désolé, Sara… » chuchota t-elle dans son oreille.

« Mais…Qu'est-ce que tu fais ? » sa voix était remplie de terreur et de panique. Elle sentait que les choses n'allaient vraiment pas.

« SARA ! » le cri de rage de son père parvint aux oreilles de Sara, mais pour une fois, elle n'en eut pas peur.

« Tu n'aurais pas dû sortir, ma puce… » chuchota sa mère d'une voix étrange « Il sait que tu étais avec les garçons, et s'il met la main sur toi, il te frappera. »

'JE SAIS !' Hurla une voix dans la tête de Sara, 'mais il ne m'a jamais pressé un couteau sur ma gorge !'

« Il est devenu fou de rage, Sara. Il me l'a dit. Il m'a dit qu'il ne voulait pas être le père d'une 'traînée', que c'était fini. Tu comprends ? S'il t'attrape, il te battra jusqu'à ce que tu cesses respirer. »

« Tu l'auras voulu ! » Hurla son père, et les oreilles bourdonnantes de Sara entendirent à peine la chaise de la cuisine tomber au sol.

« Ce serait lent et très douloureux…Tu souffrirais. Je ne veux plus que tu souffres, Sara. Je vais te délivrer rapidement. Je vais te sauver. »

Son père pénétra alors dans la chambre, et la lueur des lampadaires par la fenêtre éclaira son teint coléreux.

« Sale petite peste, qu'est-ce que- »

Mais ses mots se bloquèrent dans sa gorge quand son regard se posa sur sa femme et sa fille. Même de loin, Sara pu lire l'immense surprise qui s'étalait sur son visage, et la ceinture qu'il tenait en main s'abaissa, son bras retombant le long de son corps. Pour une des uniques fois de sa vie, Sara se retrouva à bénir l'arrivée de son père. Son corps tremblait de plus en plus.

« Laura, qu'est-ce que tu fais ? » s'exclama t-il alors.

La pression sur sa gorge s'intensifia, et un gémissement lui échappa, tandis qu'elle commençait à sentir un léger filet de liquide tiède couler dans son cou.

« Je ne te laisserais pas tuer ma fille. » dit-elle d'un ton ferme et coléreux.

Il fit un pas dans la chambre, reprenant un minimum d'assurance, même quand même très troublé par ce qu'il voyait.

« Mais qu'est-ce que tu racontes ? Regarde ce que tu fais ! C'est toi qui vas la tuer ! »

« Je fais ça parce qu'elle souffrirait avec toi ! Tu l'as dit, que tu allais la tuer !

Sara sentait les larmes de peurs et de choc couler sur ses joues. Elle avait envi de hurler. Que Dieu lui vienne en aide !

« Tu délires, Laura ! Tu sais bien que quand je suis énervé, j'ai tendance à exagérer ! Je peux me montrer brusque, mais jamais je ne tuerais qui que ce soit ! Lâche-la ! »

« Non ! » Elle disposa un baiser sur les cheveux de Sara. « C'est pour ton bien. »

Alors qu'elle s'apprêtait à faire l'ultime geste, son père chargea. Ce qui aurait pu être le coup fatal pour Sara s'avéra être son échappatoire, son salut.
Tout ce qu'elle réalisa, c'était que le couteau n'était plus contre sa chair ; elle se laissa tomber, une main au cou, et se plaqua vivement contre le mur, tandis que les corps de ses parents s'entrechoquaient violemment, à même pas un mètre d'elle. Elle entendit alors un cri déchirant de douleur, et un liquide chaud et visqueux lui gicla au visage. Quelque chose s'écroula, son père réalisa t-elle, et sa mère s'agenouilla près de lui, abaissant à nouveau son arme.

Et le sang fusa. Encore. Et encore. Et encore.

Comment Sara s'était-elle retrouvée à nouveau dans la chaude étreinte de Grissom ? Elle ne le savait pas vraiment. Les mots s'étaient échappés de ses lèvres, et des larmes de peine et de soulagement avaient coulées de ses yeux. Presque naturellement, il l'avait serré contre lui, tandis qu'elle terminait son récit. Quand elle lui avait fait part, plusieurs mois plus tôt, de son secret, elle s'était sentie soulagée.
A présent qu'elle lui avait avouée les détails de ce drame, elle se sentait délivrée.


Il la sentait trembler doucement entre ses bras, et tout ce qu'il pouvait faire, c'était la serrer un peu plus fort, la tête enfouie dans ses cheveux.
Il était incapable d'exprimer ce qu'il ressentait à cet instant, un mélange de douleur empathique pour Sara, pour ce qu'elle avait dû traverser, et il ne pensait pas seulement à cette terrible histoire qu'elle venait de lui raconter. Il voyait dans son esprit la jeune adolescente qu'elle avait dû être, sans famille, envoyer de foyer en foyer, ne retrouvant du réconfort que dans les études, surtout de la physique. Il revoyait son acharnement face aux enquêtes touchants des femmes et des enfants, abusés ou battus. Oui, il pouvait ressentir sa douleur. Mais en même temps, son être se remplissait de fierté, et à cet instant, il ne pouvait qu'éprouver un profond respect pour elle, pour avoir traversée tous ces tumultes et avoir réussi à s'en sortir. Il l'admirait pour être devenu la femme qu'elle était, bien que marquée à vie par son passée.

Ressentant le vif besoin d'avoir un contact visuel avec elle –peut-être dans l'espoir de lui transmettre cette tempête d'émotions sans user de la parole- il se décolla doucement, et ses yeux rencontrèrent les siens. Ils étaient rougis par les larmes, mais cela n'altérait en rien la beauté qui semblait émaner d'elle. Leurs regards étaient soudés avec une profonde intensité. Grissom sentit tout son être s'emplir d'un sentiment à la fois doux et puissant, poignant et merveilleux, sentiment qui, comprit-il, était présent depuis des années, mais qu'il avait toujours cherché à refouler. Mais à cet instant, cela s'imposa comme une certitude.

Il l'aimait.

Son cœur battait la chamade, et il savait que son visage devait exprimer la surprise intérieur qu'il ressentait. Elle fronça légèrement les sourcils, et il secoua doucement la tête. Il leva une main et essuya doucement ses joues humides. Il devait l'embrasser là, maintenant, lui monter la force de ses sentiments. Une main glissée dans ses cheveux sombres, il commença à amener son visage vers le sien pour-

DING DONG !

Le coup de sonnette rugit entre eux comme un coup de tonnerre, et leurs visages si proches une seconde plus tôt s'éloignèrent brusquement, et l'incrédulité se peignit sur leurs visages.
Mais qui ça peut bien être ? pensa t-il, légèrement frustré, le regard vers la porte d'entrée. Il reporta son attention sur Sara, et vit que cette dernière avait baissé les yeux, et observait ses genoux. Soupirant, Grissom se leva et alla ouvrir, ce retrouvant nez à nez avec…

Sofia. (N/A : Si vous me chercher, je suis partie m'exiler sur mars )

Sa bouche s'était ouverte, mais aucun sons n'en sortait, tandis qu'il observait la jeune femme blonde remonter ses lunettes de soleil sur le haut de sa tête. Son expression était un peu plus sombre que d'habitude, mais le petit sourire qu'elle affichait toujours n'avait pas déserté ses lèvres.

« Bonjour, Gil » dit-elle, son sourire s'élargissant un peu.

La bouche de Grissom se referma, se rouvrit, puis se referma à nouveau. Par l'enfer, qu'est-ce que Sofia venait faire chez lui maintenant ?

« Euh… bonjour. » finit-il tout de même par répondre.

« Je peux entrer ? »

Une vague de panique le traversa. Non, non, non, non, non, tu ne peux pas entrer !
Face à l'expression incrédule de Grissom, et à son comportement aphone, elle expliqua :

« Je viens donner des nouvelles de l'avancement de l'affaire »

Il fût tellement soulager par cette précision qu'il ne trouva même pas louche le fait qu'elle se déplace pour ça alors qu'il retournait au labo dans quelques heures.

« Et il semblerait que j'ai oublié ma veste dans ta chambre la dernière fois. »

Mauvais, mauvais point. L'estomac horriblement crispé, sa bouche recommença à s'ouvrir et à se refermer, à la recherche de quelque chose à dire, mais son cerveau était empli d'un assourdissant bourdonnement. Sofia fronça les sourcils, et Grissom comprit qu'il était temps qu'il dise quelque chose. Oui, il allait lui dire de repasser plus tard. Bonne idée.

« Bien sûr que tu peux entrer » fût ce qui sorti de ses lèvres à la place. Quoi ? Meeeerdeuh.

Le sourire réapparut sur ses lèvres tandis qu'elle lui passait devant pour entrer dans la maison. Avec l'impression d'avoir reçu une dizaine de seaux d'eau glacée sur la tête, il referma la porte, repoussant l'envie de s'y cogner la tête, et se retourna. Sofia était près du canapé, qui d'ailleurs était inoccupé. Sara était retourné se placer à la fenêtre, de telle manière qu'il ne pouvait pas voir son visage. Grissom avala avec difficulté, se rendant compte dans quel pétrin il était, et se demandant surtout comment il allait en sortir. Reste calme, Gil, vas-y pas à pas… Il avança pour rejoindre le coin où étaient les deux femmes. Bieeeeen, très grande avancé.
Sofia lança un rapide regard vers l'endroit où se trouvait Sara, mais sans avoir l'air de s'en préoccuper le moins du monde. Il était clair qu'elle était au courant de l'arrangement que Grissom avait convenu avec Brass durant la nuit. Se retranchant dans le seul domaine qu'il pouvait encore contrôlé, ce dernier demanda :

« Quelles sont les nouvelles, alors ? »

« Nick, Warrick et Greg ont été sur le lieu de l'explosion, tandis que Catherine et moi continuions d'analyser les preuves relevées sur le toit. »

Il vit Sara se retourné légèrement, son instinct de criminaliste reprenant malgré elle le dessus, écoutant les informations apportées par Sofia.

« Pour ce qui est de l'explosion, il est apparu qu'elle a été provoqué par une bombe, qui était placé dans la cuisine, mais ça, nous le savions déjà. Apparemment, ce n'était pas du tout de la mauvaise qualité, et si c'est bel et bien Patrick Miller qui l'a installé, cela nous prouve qu'il manie très bien les explosifs. Il l'avait mise à retardement, avec un déclencheur, pour que les premières personnes qui entrent sur la scène du crime subissent les effets de sa 'petite surprise'. »

Grissom écoutait avec intention ce que lui disait l'enquêtrice, mais son regard dérivait sans cesse vers Sara. Une expression fermée s'étalait sur le visage de cette dernière, et à en juger par la froideur du regard qu'elle posait sur Sofia, Grissom se demanda presque pourquoi celle-ci n'était toujours pas transformée en statue de glace. Sara n'avait toujours pas tourné son regard vers lui, et il n'arrivait pas à savoir s'il en était heureux ou nom. Il appréhendait ce qu'il allait découvrir dans ce regard.

« Malheureusement, l'explosion a détruit toute trace du crime initial. » continua Sofia, qui était apparemment inconsciente de la tension qui fusait de toute part dans la pièce, ou bien elle n'y portait absolument aucune importance. « Etant donné la proximité du corps de Nicolas Thomson avec la source du sinistre, il n'en reste pratiquement plus rien. Les garçons ne pensent pas parvenir à tirer quoi que soit d'utile là-bas. »

« Et pour les prélèvements faits sur le toit ? » l'interrogea Grissom, qui se sentait à nouveau emporté par la curiosité.

Un sourire apparu sur les lèvres de Sofia :

« De ce côté-là, nous avons découvert des choses intéressante, mais rien encore qui pourrait nous mener à Patrick Miller, malheureusement. L'encre qui a servit à écrire la lettre est bien du sang, mais nous n'avons pas été capable de vérifié s'il appartenait bien à Nicolas Thomson, étant donné que tous les prélèvements que vous avez fait ont été perdu. Par contre, l'empreinte qu'à laissé Miller au dos de la feuille a également été faite avec du sang. »

« Celui de Thomson ? » demanda Sara, dont l'avancé de l'enquête lui faisait visiblement oublié de continué à regardé Sofia comme si c'était quelque chose de particulièrement nuisible.

« Et bien non, c'était celui d'une femme» répondit Sofia, apparemment heureuse de les surprendre. « Catherine a eut une intuition, et a demander à ce que le labo de Los Angeles envoie les résultats des échantillons de sang des autres victimes de Miller.

« C'était le sang d'une des ses anciennes victimes. » dit Grissom. Ce n'était pas une question, mais une affirmation.

« Exact, » confirma la criminaliste. « Celui d'Eliane Not, la femme qu'il a tué en juillet. »

« Il joue avec nous… » soupira Grissom, en secouant la tête. Plus l'enquête avançait, et plus Patrick Miller l'inquiétait. Cet homme était dangereux et fou ; il s'amusait à mutiler ses victimes et à utiliser leur sang pour laisser ses marques.

« Ce n'est pas tout, » renchérit Sofia. « Tandis que nous étions en correspondance avec Los Angeles, un enquêteur à demandé à parler à James MacDouglas. »

« Que voulait-il ? » demanda immédiatement Sara, son attention redoublée à la mention de son ami blessé, et Grissom aurait bien voulu être capable d'enterré au fond de lui l'inévitable sentiment de jalousie qu'il ressentit une nouvelle fois en voyant la réaction de Sara.

« On l'a informé de la situation de ce dernier, » reprit Sofia « et il nous a fait part d'informations nouvelles. Apparemment, l'agent MacDouglas leur avait demandé d'aller vérifié le toit des immeubles des victimes. A leur grande surprise, ils ont trouvé quelque chose. Seules les trois femmes vivaient dans des immeubles, les hommes habitant tous des maisons. Pour l'immeuble de la première victime, celle de mars 2005, il s'était passé trop de temps pour qu'une quelconque trace est pu subsister. Les précipitions ont gommé toute trace d'éventuelle sang. Par contre, pour la victime de mai, la lampe UV a permis de détecter d'ancienne trace de sang. Et enfin, ils ont trouvé des échantillons de sang encore valable sur le toit de l'immeuble d'Eliane Not, son sang, a confirmé l'analyse. »

« Ce qui renforce notre hypothèse selon laquelle Patrick Miller les tuerait, ou au moins les blesserait, sur le toit, avant de les descendre. » conclut Grissom.

Le toit avait donc une symbolique très forte pour le tueur. Et il était clair qu'il agissait toujours de manière plus complexe lorsqu'il s'en prenait aux femmes. Quand il tuait un homme, il pénétrait chez lui, et l'égorgeait dans sa cuisine, avant de le mutiler. Quand il s'agissait d'une femme, par contre, il prenait son temps. Il arrivait, d'une manière qui leur était encore inconnu, à l'approcher suffisamment pour pouvoir l'entraîner jusqu'au toit. Grissom se rappelait qu'il y avait quand même beaucoup de sang sur les draps de Jessica Lown, ce qui signifiait qu'elle était obligatoirement en vie lorsqu'il l'avait ramené jusqu'à son appartement.

« Autre chose ? » demanda finalement Grissom.

« C'est tout ce que nous avons pour le moment, » répondit Sofia en secouant la tête. « mais c'est déjà mieux que rien. »

Le silence s'installa alors. Grissom savait que, normalement, il aurait dû lui proposer quelque chose à boire par exemple, mais rien n'était normal aujourd'hui. Sofia pinça les lèvres, se retenant apparemment de dire quelque chose. Voyant qu'il n'ouvrait toujours pas la bouche, elle le fit pour lui.

« Bon, je crois que je vais y aller. Juste le temps de retrouver ma veste. »

La boule de nerf qui s'était légèrement desserré dans son estomac se contracta à nouveau avec puissance, tandis que Sofia se dirigeais sans ménagement vers sa chambre. Il vit avec horreur Sara la suivre des yeux, une expression indescriptible sur son visage soudainement très pâle. Cette dernière ce mordit légèrement la lèvre, et ferma les yeux une brève seconde, secouant presque imperceptiblement la tête, avant de se détourné à nouveau pour fixé la fenêtre.

« Gil ! Tu peux venir, s'il te plaît » entendit-il alors Sofia l'appeler, et il eut soudain envie que le sol s'ouvre sous ses pieds, et qu'il disparaisse. Ce n'était pas possible. Il eut alors l'effroyable certitude que Sofia agissait ainsi volontairement.

Retenant un profond soupire, il se dirigea vers la chambre, évitant de poser son regard sur Sara, se sentant déjà assez misérable comme ça.

Quand il pénétra dans la pièce, il fronça les sourcils ; il avait pensé qu'elle l'appelait parce qu'elle n'arrivait pas à retrouver le vêtement, mais cette dernière portait visiblement la veste sur ses épaules. Que lui voulait-elle ?

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda t-il d'un ton soupçonneux.

Elle se contenta de s'approcher de lui, le sourire aux coins des lèvres.

« Oh, rien » répondit-elle d'une voix qui semblait affreusement aguicheuse, tandis que la distance qui les séparait s'envolait beaucoup trop rapidement à son goût. « Je voulais juste un peu plus d'intimité, c'est tout… »

Ponctuant ses paroles par les gestes appropriés, elle approcha alors son visage du sien. Il fallait qu'il bouge, maintenant ! Miraculeusement, il réussit à faire fonction le muscle de son cou, et il détourna la tête à temps, l'empêchant de l'embrasser.

« Va t-en, s'il te plaît » lui dit alors d'une voix décidé, faisant un pas en arrière.

Son expression était presque comique. Elle était contrariée.

« Mais, Gil- » tenta t-elle, mais il ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase.

« C'était vraiment très gentil d'être venu nous faire part de l'avancement de l'enquête, Sofia, mais tu as réussi à trouver ce que tu cherchais, je crois qu'il est temps que tu partes. »

Son regard devint noir, mais elle n'ajouta plus rien ; elle ne s'attendait visiblement pas à être rejeté aussi fermement. Et il avait contribué à ça, à cette espèce de sentiment de pouvoir qu'elle croyait avoir sur lui. Il avait couché avec elle simplement parce qu'elle était consentante, et qu'il avait essayé inconsciemment de mettre fin à sa frustration. Mais il avait pleinement conscience de la cause de cette frustration maintenant, il savait qu'il se l'était lui-même infligé, se refusant d'admettre quelle était la nature de ses sentiments pour Sara. Mais à présent, il savait ce qu'il ressentait. Et il était entrain de tout gâcher.

« Pars, Sofia. »

Elle lui lança un dernier regard noir, et sortit de la chambre, sans demander son reste. Bientôt, il entendit la porte d'entrée se refermer dans un bruit sec, et il poussa un profond soupir. Il savait que le pire de tout était à venir.

La confrontation.

Essayant de rassembler le courage qui lui restait, il sortit à son tour de la chambre.

Sara n'avait bougé. Elle se tenait toujours immobile, devant la fenêtre. La voyant ainsi de profil, on aurait presque pu croire qu'elle était figée.

« Sara… »commença t-il alors d'une voix peu assuré, ne sachant même pas ce qu'il pouvait dire pour expliquer son comportement. « Je…. »

Elle secoua doucement la tête.

« J'ai eu une discussion intéressante avec Greg, l'an dernier. » dit –elle alors d'une voix calme, qui sonnait peut-être un peu trop calme même. «Un homme avait été tué lorsd'une convention de femme en surpoids; je me souviens que ça l'avait beaucoup intrigué, et qu'il fait des recherches pour essayer de comprendre pourquoi les gens avait tel ou tel préférence. On parlait, parlait, et il en est venu à dire qu'il t'avait demandé quel était le type de personne qui te faisait le plus d'effet. Tu aurais répondu 'Quelqu'un qui ne me juge pas'. Je ne suis pas le genre de femme qui se substitue ou qui change complètement pour plaire à un homme, mais je ne crois pas que je t'ai un jour juger pour quoi que ce soit. »

Elle tourna alors la tête vers lui, et plongea son regard dans le sien.

« Mais tu vois, Grissom, il y arrive un moment où j'ai vraiment du mal à ne pas te juger. »

Okay. Il ne savait pas exactement qu'elle était l'effet qu'elle recherchait en lui disant ça, mais il était sûr que la terrible impression de s'être reçu un violant coup dans l'estomac s'en rapprochait grandement. Elle avait su viser la où ça faisait mal. Mais même si une partie de lui en voulait à Sara pour ce qu'elle venait de dire, il ne pouvait pas ne pas lui donner raison.
A présent, la colère apparaissait sur les traits de Sara, et elle secoua la tête.

« Je voudrais que tu m'expliques à quoi tout ça rime ! » s'exclama t-elle d'un ton énervé. « Tu m'a dit hier soir que tu ne jouais pas avec moi, mais comment veux tu que je te crois ? Tu avais l'intention de me coucher dans le même lit qu'elle ? »

« Sara, ce n'est pas du tout ça… » essaya t-il vainement, mais son cerveau lui faisait l'impression d'être de la bouillie à cet instant.

« Qu'est-ce que c'est alors ! » cria t-elle. « Explique moi ce que c'est ! » Sa voix commença à se briser. « Je voudrais que tu m'explique comment je suis censé agir, Griss ! Comment peux-tu être là, à m'écouter raconter les pires moments de ma vie, et l'instant d'après aller t'enfermer avec elle dans ta chambre, et me laisser me sentir comme si- »

Mais elle ne termina pas sa phrase, un sanglot bloquant l'arrivé des mots. Elle plaqua sa main libre contre sa bouche, étouffant ses pleurs. Jamais de sa vie il ne s'était senti aussi mal.

« J'en ai plus qu'assez, Grissom… » dit-elle dans un murmure, essuyant ses larmes d'un geste coléreux. « Tu avais bien raison en disant que tu ne savais pas quoi faire à propos de 'ça'. Moi, je l'ai toujours su, mais je me suis peut-être trompé, finalement… Je ne suis pas comme toi, j'ai besoin qu'on me témoigne un minimum d'affection, j'ai besoin de me sentir aimé ! »

Elle secoua une nouvelle fois la tête, les yeux fermés.

« Je vais allez voir James. » dit-elle d'un ton décidé.

Grissom qui s'était jusqu'à maintenant sentit assommé pour toutes les accusations de Sara, sentit soudain son sang ne faire qu'un tour dans ses veines. Elle avait des raisons de lui parler comme elle l'avait fait, mais ce n'était pas pour ça qu'il devait resté sans réagir. Ses dernières phrases venaient de déclencher quelque chose en lui. Elle avait besoin de se sentir aimé, et allait donc aller voir James. Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, une puissante colère naquit en lui, et un rire froid s'échappa de ses lèvres.

« Bien sûr, » dit-il alors. « j'aurais dû m'en douter. »

Elle qui avait commencé à se diriger vers la chambre, sûrement pour prendre des affaires, s'arrêta soudainement, et se tourna vers lui.

« Quoi ? » demanda t-elle alors d'une voix énervée, les sourcils froncés, mais légèrement sur la défensive, se rendant apparemment compte du soudain changement dans le comportement chez Grissom.

Il ne pouvait plus se contrôler. Toute la jalousie qu'il avait ressentie depuis l'arrivée de MacDouglas était de retour, avec toute sa puissance. Il allait la lui prendre. Si ce n'était pas déjà le cas.

« Tu crois que je n'ai pas vu clair dans votre petit jeu ? Les petits sourires, les grandes étreintes, les regards et compagnie. Je ne crois pas que je sois le seul ici qui doive se reprocher d'avoir jouer à pile ou face ! Je ne suis pas complètement stupide et aveugle. »

On aurait dit qu'elle venait de se prendre une gifle. Elle l'observait, la bouche légèrement ouverte, une expression plus qu'étonnée peinte sur son visage. Finalement, elle referma la bouche et secoua la tête, apparemment très exaspéré.

« Sur ce coup là, je suis dans le regret de t'informer que tu n'a absolument rien compris, Grissom. Il peut t'arriver d'être stupide. »

Et sans un mot de plus, elle changea de direction, se dirigea vers la porte d'entrée, l'ouvrit, et sorti, le laissant seul avec sa colère et son incompréhension.


La colère coulant encore dans ses veines, Sara se retrouva dehors. Elle n'arrivait pas à y croire ! Il l'avait accusé de jouer au même jeu que lui avec James ! Cette pensée aurait pu être comique, si elle n'avait pas été aussi énervée, blessée, frustrée, ou tout les termes en « ée » qui existent ! Il fallait qu'elle s'éloigne de lui, de cette maison, mais sa raison, qui arrivait occasionnellement à refaire surface, lui soufflait que c'était dangereux de partir maintenant,toute seule, alors qu'elle avait un tueur en série aux trousses !

Son regard tomba alors sur la voiture de police. Mais oui, c'était évident !
Elle se dirigea d'un pas décidé vers la voiture, et toqua contre la vitre côté conducteur. Le policier baissa la vitre.

« Bonjour, » lui dit-elle rapidement, souhaitant déguerpir le plus vite possible avant que, éventuellement, Grissom sorte. « Je n'ai pas de voiture, et je sais que je n'ai pas le droit de sortir seule. Ca vous ennuierait de m'emmener ? »

Il lui fit un sourire.

« Bien sûr que non, il faut juste que je prévienne le central. »

Elle sourit et s'installa sur le siège passager.

« Où voulez-vous allez ? » demanda le policier en mettant le contact.

« N'importe où, mais loin d'ici… »

Il commença donc à rouler, et Sara se sentit tout de suite un peu mieux. Elle se souvint alors de son idée initiale.

« Ca ne vous dérangerait pas de m'emmener à Desert Palm, voir un ami ? »

« Pas le moins du monde, » répondit-il toujours souriant (lui au moins semblait être content de quelque chose, contrairement à elle), en prenant sa radio. « Allo central, ici voiture 7. Je suis avec Sara Sidle, elle m'a demandé de l'accompagné à Desert Palm, pour une visite. »

Des grésillements se firent entendre. « Ok, voiture 7, donnez juste votre rapport toute les demi-heure. »

Après confirmation, le policier reposa sa radio.

Sara ne dit rien pendant les cinq premières minutes, le front appuyé sur la vitre, se sentant soudainement vidée émotionnellement par tout ce qu'il venait de se produire. Pourtant, elle fronça les sourcils.

« Vous êtes sûr que c'est la bonne direction ? » demanda t-elle. « Je croyais que l'hôpital était de l'autre côté. »

Il lui adressa un sourire. « Ne vous inquiétez pas, je connais cette ville comme ma poche, je sais où je vais. »

Elle haussa les épaules. Après tout, s'il savait ce qu'il faisait…
Elle porta quand même plus d'intention à son conducteur. Ses traits ne lui étaient pas inconnus. Soudain, elle se souvint.

« Hey ! Vous n'étiez pas avec nous, la nuit dernière, quand il y a eu l'explosion ? Avec un collègue et Jim Brass? »

Il hocha la tête, un drôle de sourire aux lèvres.

« Effectivement, j'étais là-bas. C'est votre ami James que vous allez voir ? »

Elle fit un signe de tête affirmatif. Elle se rendit compte qu'elle ne lui avait même pas demandé son nom.

« Je suis désolé, avec tous ce qui arrive, j'en oubli d'être poli. Je ne vous ai même pas demandé votre nom. »

« Ce n'est pas grave, » répondit-il d'une voix douce. « Je m'appel Rick Lilampter. Mais mes amis m'appellent Pat. »

Sara découvrit alors ce que voulait dire l'expression 'sentir son cœur sauter un battement', parce que, à cet instant, son cœur sauta réellement un battement, avant de se mettre à courir sous sa poitrine. Sa tête se tourna vers l'homme. Ne pas sauter aux conclusions, ne pas sauter aux conclusions… Mais il tourna sa tête vers elle avec un grand sourire, elle comprit que la conclusion était inévitable :

« Tu sais que tu n'as pas changée, Lya ? Comme quoi, les années passent, mais seuls les amitiés trépassent ! »


N/A : Je suis tellement méchaaaaaaaaaaaaanteuh ! Ceci, chers lecteurs, s'appelle le pouvoir de l'auteur, pouvoir d'arrêter un chapitre où elle veut, ou pouvoir de faire réapparaître Patrick quand elle veut niak niaaaak ! J'espère que vous avez aimez, j'attends vos impressions :-D (et mille pardon pour l'excès de Spork ;-))

Elialys