Note de l'auteur : J'espère que personne ne m'a cru morte lol. Je suis vraiment désolé pour tout le temps qui est passé dêpuis la mise en ligne du dernier chapitre, c'est une chose qui arrive trop souvent, pour n'importe laquelle de mes fics (honte à moi!). Mais voilà, j'ai enfin mis un point final à ce chapitre (pas encore à l'histoire lol), et je le viens le partager avec vous, en espérant qu'il vaudra l'attente!

Comme toujours, merci à tous ceux qui me laissent leurs impressions, ça me fait toujours tellement plaisir! Merci à : nesretepamonnadegeCatherineW, candymimy (je t'aime ma soeurette!), smglt, cloe76, phylas, gorecki, chapo, LeslieSidlelaurasidle, sara/grissomCRAZY, saragrissom77, samanthine, Sady,CSI-Aylaet bien sûr à...Sissi! Je t'adore ma petite poulette!

Je remercie aussi au passage tous ceux qui ont laissé une review pour "C'est ma faute"! Thankssss!

Spoiler : Saison 5, y compris la fin. L'histoire débute après la fin de la saison. C'est sensé être une GSR aussi

Disclamer : Malheureusement, je ne possède rien de ce qu'il y a dans CSI, ni les persos, ni les décors, ni les histoires des épisodes... Il n'y a que cette histoire qui sort direct de ma cervelle ;)

Chapitre 9

Grissom regarda avec colère la porte d'entrée se refermer durement sur Sara. Il serra les poings et laissa échapper un soupir énervé, bien que ce qu'il aurait préfère faire à cet instant était de laisser le grognement de colère qu'il retenait s'échapper.
Ses oreilles bourdonnaient, et son sang bouillonnait. Ce retournant, il se dirigea d'un pas rapide vers la table à laquelle ils étaient assis seulement une heure plus tôt, et commença à la débarrasser avec des gestes brusques et rageurs. Qu'elle aille le retrouver, il s'en fichait ! Il avait vécu près de cinquante ans tout seul, et cela faisait plus de cinq ans qu'il avait su garder le contrôle de la situation entre eux, il ne voyait pas pourquoi cela devait changer ! Après tout, elle n'avait pas l'air de s'en plaindreplus que ça ! Les assiettes atterrirent durement dans l'évier, et il mit l'eau à plein régime. Malgré ses paroles, elle n'avait pas hésité longtemps avant de lui sortir « Je vais voir James ! ». En plus, c'était elle qui le traitait de stupide, et qui osait partir en claquant la-

Il arrêta soudainement d'astiquer comme un forcené l'assiette, et releva la tête. Il avait l'impression de s'être pris une douche froide. Il venait tout juste de réaliser qu'il venait de la laisser sortir TOUTE SEULE, dehors, dans la rue, alors qu'elle était encore pleinement en danger. Sa colère soudainement envolée, il se dirigea à grand pas vers la porte d'entrée et l'ouvrit en grand, le nom de la jeune femme au bout des lèvres, il referma la bouche quand il vit ce qu'il y avait dehors. Ou plutôt ce qu'il n'y avait pas. Personne. Même la voiture de police avait disparu. Les sourcils froncés, l'estomac soudainement noué, il traversa l'allée pour regarder de chaque côté d la route, mais bien sûr, il ne vit rien. 'Merde !' pensa t-il. 'Merde, merde, merde !' Il pestait intérieurement contre lui-même à présent. L'idée lui effleura l'esprit qu'il aurait pu lui en vouloir d'être sorti ainsi, alors qu'elle était elle aussi parfaitement consciente du danger, mais une voix criait à plein volume dans sa tête : « C'est toi qui as insisté pour la protéger, pauvre idiot ! »

En moins de deux secondes, il était de retour dans la maison, téléphone en main. Il composa fébrilement le numéro de portable de Sara, commençant à faire les cents pas. Il entendit alors une sonnerie de téléphone dans la chambre à coucher, et s'y rendit. Il grogna en comprenant que dans la précipitation, elle était partie sans rien, sans argent ni téléphone. Il composa le numéro de Brass.

« Brass »

« C'est Gil. J'ai un problème » annonça t-il sans tourner autour du pot.

« Qu'y a-t-il ? Sara va bien ? » demanda t-il, inquiet.

« En fait, le problème est précisément que je ne sais pas si elle va bien. Elle est sortie de la maison toute seule et- »

« Quoi ? Tu l'as laissé sortir toute seule ? Mais, Gil, qu'est-ce que vous a pris à tous les deux ? »

« On s'est juste un…disputé, et ça a dérapé. Mais là n'est pas le problème, Jim. Elle n'est pas près de la maison, et la voiture de garde a disparut aussi. »

« Bon, cela veut sûrement dire qu'elle est montée avec le policier, ce qui est déjà mieux. Je vais me renseigner, je te rappel. »

Avant même que Grissom n'ait eu le temps de rajouter quoi que ce soit, il avait raccroché.
Les deux minutes qui suivirent furent longues, trop longues. Il avait recommencé à faire les cents pas, le téléphone tournant et retournant entre ses doigts. D'un côté, il était horrifié à l'idée qu'elle puisse être toute seule dehors, à la merci de Patrick, mais de l'autre, il savait qu'il avait de grande chance pour qu'elle soit partie avec le policier. Sara était l'une des personnes les plus intelligentes qu'il connaissait, si ce n'était la plus intelligente, il était persuadé qu'elle n'avait pas fait une chose aussi stupide que de s'éloigner seule. Mais cela ne suffisait pas à calmer son inquiétude. La colère l'avait complètement déserté à présent, et seul un sentiment cuisant de culpabilité l'envahissait. Il n'aurait pas dû s'énerver. Nom de dieu, il pouvait être les pires des imbéciles parfois ! Il venait tout juste de réaliser quelle était l'ampleur de ses sentiments pour elle, et il avait fallut qu'il la mette en position de danger ! La sonnerie du téléphone le sorti brutalement de ses sombres pensées, et il décrocha immédiatement.

« Grissom. »

« C'est Jim. Je viens de contacter le central. Ils m'ont confirmé avoir reçu un message de l'agent Lilampter, qui était l'agent de garde devant chez toi, il y a à peine cinq minutes. Sara est avec lui et lui aurait demandé de l'accompagner à Desert Palm. »

Une vague de soulagement se profila en lui. Elle était en sécurité ; elle n'était pas dehors.

« Merci, Jim, » dit-il à son ami Après avoir écouté les réprimandes de ce dernier, il raccrocha, et porta une main à son front, sentant une nouvelle migraine se profiler. Il avait merder, complètement même

Il ne savait pas exactement comment il devait s'y prendre pour arranger la situation, mais une chose était sûre. Il n'allait pas rester ici à attendre.

Il prit les clés de sa voiture.


Respire, Sara, respire.

Mais ses poumons avait du mal à obéir à la commande que leur transmettait son cerveau. Ses yeux s'étaient écarquillés, et ses doigts s'étaient crispés, tandis qu'elle observait, son cœur battant soudainement très vite, l'homme assis à sa gauche. Non ! pensa t-elle, presque désespérément, ce n'est pas possible, ce ne peut pas être lui ! Mais il venait tout juste de l'appeler Lya, et d'affirmer se faire appeler Pat. Combien de personne s'appelait Pat, connaissait son surnom d'enfance et n'était pas un serial killer qui cherchait à la tuer ?
Aucun. Car le seul Pat qu'elle connaissait, et qui l'appelait Lya était effectivement un tueur en série. Et visiblement, il était assis au volant.
Sa respiration finit par se débloquer, mais elle était saccadée, son organisme réagissant immédiatement face à cette situation pour le moins critique. L'homme à côté d'elle regardait la route, mais un sourire satisfait et étrangement inquiétant ne désertait pas ses lèvres.

« C'est quand même fou, tu ne trouves pas ? » s'exclama t-il joyeusement. « J'avais tout minutieusement préparé pour te dérober, et finalement, c'est toi qui viens à moi ! »

Elle continuait à le fixer, le teint pâle, mais une sirène d'alarme s'était mise à hurler dans sa tête, et elle maudit son bras droit bloquer par son atèle à l'épaule, qui l'empêchait d'atteindre la poignée d'ouverture de la porte. Elle s'en fichait de tomber de la voiture en route, c'était toujours mieux que de rester ici. Elle essaya donc de glisser discrètement sa main gauche vers la poignée, mais un quart de seconde plus tard, elle se retrouva à fixer le canon d'un pistolet qui était pointé vers sa tête.

« A ta place, je n'essaierais même pas, Sara.' Patrick n'avait pas quitté la route des yeux, et son ton était à présent aussi froid que son expression, tandis que sa main droite pointait son arme sur Sara. « Je vais devoir mettre au clair quelques points, si l'on veut que les choses se passent pour le mieux entre nous. Premièrement, quand je parle, tu m'écoutes, et tu n'essaies pas, inutilement d'ailleurs, de t'enfuir, d'accord ? »

La main gauche de Sara, qui n'avait même pas atteint la poignée, retomba doucement sur sa jambe tremblante, tandis que ses yeux ne quittaient pas le canon noir. Son cœur cognait furieusement contre ses oreilles, et elle tremblait fortement, sa respiration de nouveau bloquée.

« D'accord. » murmura t-elle finalement, ne se ressentant à cet instant aucunement l'envie de l'énerver plus qu'il ne l'était déjà.

Il abaissa finalement son arme, et elle reprit une véritable respiration, fermant les yeux brièvement, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions.

« Comme je le disais avant ta brève interruption, » reprit-il. « Mon plan est un peu bouleversé à présent. Durant ma garde de nuit, je devais aller te chercher, neutralisant ton 'patron', et te droguant avant que tu ne te rendes comptes de quoi que soit. Mais, au final, ce n'est pas plus mal, je prends de l'avance, et il sera plus facile de voyager avec toi consciente qu'inconsciente. »

Si elle avait dû répondre quelque chose à son monologue, cela aurait été très proche de « Quoi ? »
Okay, elle entendait les mots, son cerveau arrivait même à les traiter et à en tirer un sens, mais elle ne pouvait pas réaliser. Tout cela semblait tellement irréel. Comment avait-elle pu se jeter ainsi dans la gueule du loup ? Comment le policier qui les avait aider après l'explosion, et qui avait été chargé parmi d'autre d'assurer sa protection pouvait-il être Patrick ?
Un sentiment d'angoisse commençait à l'envahir, et elle s'efforça de contrôler sa respiration, ne souhaitant absolument pas faire une crise d'angoisse dans cette voiture avec pour seule compagnie l'homme qui rêvait de la voir morte. Cela n'aiderait absolument pas à faire avancer les choses. Ce n'est rien…Ce n'est rien…Tu vas trouver une solution, tu trouves TOUJOURS une solution…Immédiatement, ses pensées se dirigèrent vers Grissom, mais cela ne la rassura pas le moins du monde, quand elle réalisa à quel point ce dernier risquait de s'en vouloir quand il comprendrait –s'il comprenait !- dans quelle situation elle se trouvait. Jamais elle ne s'était sentie aussi piégée. Durant sa vie, elle s'était déjà mise en position de danger, mais jamais à ce point là. Ses yeux légèrement vitreux glissèrent alors vers le paysage qui défilait à travers la fenêtre, espérant que son cerveau recommence rapidement à fonctionner, qu'elle puisse tenter de trouver un moyen de s'en sortir. Elle réalisa alors qu'elle reconnaissait la route que Patrick empruntait. Son estomac se contracta encore un peu plus douloureusement, alors qu'elle tournait à nouveau son regard vers l'homme. Ce dernier avait retrouvé un sourire suffisant.

« J'espère que tu aimes l'avion, Lya ! » dit-il alors d'un ton enthousiaste. « Nous rentrons chez nous. »


Tout semblait aller lentement soudainement. Les voitures devant lui donnaient toutes l'impression de rouler bien en dessous de la vitesse réglementaire, et comme c'est toujours le cas lorsque l'on est particulièrement pressé, tous les feux passaient au rouge devant lui. Il maudissait intérieurement ces saletés de feus qui mettaient tous un quart d'heure à repasser au vert, tandis qu'il tapotait le volant avec ses doigts impatients. Mais il finit tout de même par atteindre Desert Palm, et même à trouver une place.

Il entra dans le bâtiment, se renseigna rapidement sur le numéro de chambre de James MacDouglas, et prit l'ascenseur, toujours dans l'impatience. Mais quand il arriva près de la porte en question, toute sa frustration se mua soudain en doute. Après tout, Sara et lui venait de se disputer pour le moins durement et n'avait pas été très doux l'un envers l'autre. Elle lui en voulait, il l'avait lu dans ses yeux avant qu'elle ne quitte précipitamment la maison pour aller retrouver James. Elle lui avait dit qu'elle avait besoin de se sentir aimée. Son cœur se serra un peu plus douloureusement alors qu'il réalisait qu'il y avait des risques pour qu'il rentre dans la pièce et trouve les deux 'amis' entrain d'échanger une étreinte passionnée.
Pendant une seconde, il faillit céder à sa vieille habitude, madame la facilité, et tourner les talons pour reprendre l'ascenseur. Mais une force plus puissante repoussa brutalement cette envie, et il secoua la tête, exaspéré par lui-même. Ce n'était pas en fuyant qu'il arrangerait les choses avec elle !

Il frappa donc à la porte, et une seconde plus tard, une voix masculine l'autorisa à entrer, ce qu'il fit.

La petite chambre d'hôpital était légèrement plongée dans la pénombre, le rideau tiré filtrant la lumière du soleil. Sur le lit en position à moitié relevée se trouvait James MacDouglas, un bandage blanc autour du crâne, des égratignures au visage, l'air un peu groggy. Un air surpris s'installa sur les traits de l'homme, et sur ceux de Grissom dans la même occasion.

Elle n'était pas là.

« Mr Grissom… » dit alors James d'une voix un peu roque. « Je ne m'attendais pas du tout à avoir de votre visite, ou du moins pas sans Sara. »

Malgré sa surprise, il n'avait pas l'air plus inquiet que ça. Soit il avait été prévenu qu'elle n'avait rien eu dans l'explosion, soit elle était déjà repartie, mais cela était peu probable au niveau du timing.

« Hum…Sara n'est pas venue ? » demanda Grissom, soudain envahit par un étrange malaise.

L'inquiétude apparut alors sur le visage du blessé. Son air un peu drogué s'estompa légèrement pour devenir un peu plus sérieux.

« Elle devrait être ici ? » demanda t-il d'une voix inquiète.

Oui, elle devrait être ici ! Mais elle ne l'est pas, alors où est-elle ? avait-il envie de hurler, le cœur à nouveau enserré par une étrange angoisse. Mais il se retint, s'efforçant à penser rationnellement. Sara était avec un policier qualifié, alors, même si elle n'était pas là où elle aurait dû être, elle était tout de même en sécurité pour le moment. Il ne servait à rien d'inquiéter encore plus quelqu'un qui était sur un lit d'hôpital. Alors, il s'efforça à sourire, et répondu :

« Elle est avec l'inspecteur Brass pour la journée » mentit-il du mieux qu'il pouvait. « Elle avait prévu de venir vous voir dans l'après-midi, elle ne va pas tarder je pense. »

Il lui fit un sourire tendu et ajouta : « Je suis content de voir que vous allez bien. » Puis, il commença à s'éloigner.

« Vous vous êtes disputés. » l'entendit-il alors dire derrière son dos, et il se figea, avant de lui faire face à nouveau, l'incompréhension peinte sur son visage.

« On m'a dit que vous aviez demandé à la garder chez vous le temps de l'enquête, » expliqua James en se recalant sur les oreillers. « Si elle est avec l'inspecteur Brass, je suppose que c'est parce que vous vous êtes brouillés. »

En bon agent du FBI, il avait fait de rapide déduction, qui n'était pas totalement fausse d'ailleurs. Ce dernier dû lire à la mine assombrie de Grissom qu'il avait vu juste (ou presque), car il lui fit un sourire compréhensif.

« Elle a un sacré caractère. » dit-il comme si c'était un fait indéniable, mais avec un ton empli de tendresse. « Mais elle est exceptionnelle. »

Une vague de peine se profila alors en lui à l'entente de ses mots. Il était peiné à cause de lui-même, parce qu'il ne réalisait que trop bien à quel point cette remarque était vraie. Sara était exceptionnelle. Elle était tout ce qu'il aurait voulu avoir, tout ce qu'il aurait même pu avoir s'il n'était pas aussi stupide. Les choses auraient pu être tellement plus simples…
Mais la peine ne venait pas seulement de cette déception personnelle. Il était clair que le jeune agent nourrissait, tout comme lui, plus qu'une simple amitié envers la jeune femme, et à en juger par les réactions récentes de cette dernière, c'était sans aucun doute réciproque. Il était temps qu'il se fasse une raison…James était beaucoup plus jeune que lui, certainement beaucoup plus agréable à supporter, beaucoup plus sociale et plus ouvert, en bref, il était l'homme qu'elle méritait d'avoir, il le savait. Mais Dieu, qu'est ce que ça pouvait faire mal.

« Et je le pense réellement, » reprit James, dont la voix redevenait un peu plus endormie, apparemment toujours sous l'emprise des médicaments. « Je l'ai vu affronter les pires situations sans jamais baisser les bras. Et même quand elle est au plus bas, elle trouve toujours le courage de relever la tête et de faire face aux problèmes. Parfaite, je vous dis, parfaite… »

Grissom était parfaitement conscient que l'autre homme ne parlait pas dans le but de le blesser encore plus, surtout sous l'effet des drogues, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu exaspéré devant un tel acharnement à lui faire se rappeler à quel point il était le dernier des cons ; il ne voulait qu'une chose : sortir de cette pièce. Mais monsieur Peace and Love ne semblait pas avoir finit :

« En plus d'être LA femme parfaite, je suis persuadé qu'elle serait aussi l'épouse et la mère parfaite. Je vous le dis sans mentir, mon cher monsieur Grissom, je la demanderais en mariage dans la minute qui suit si je n'étais pas gay. »

Sa dernière phrase plongea l'esprit de Grissom dans une étrange confusion, n'appréciant pas le terme 'demander en mariage', mais ne comprenant surtout absolument pas pourquoi le blessé disait ça de cette façon.

« Quoi ? » demanda t-il les sourcils froncés, tandis qu'il cherchait à décrypter les sens des mots. « Vous avez besoin d'être malheureux pour demander une femme en mariage ? »

Ce fut au tour de James d'afficher une expression confuse en remplacement de son air un peu endormi :

« Vous vous moquez de moi, c'est ça ? » lui demanda t-il d'un ton suspicieux, mais face à l'expression de plus en plus incrédule de l'autre homme, il se détendit, et se mit à rire, tellement fort qu'il devint tout rouge ; il parvint à dire entre deux rires « J'avoue, Mr Grissom, vous êtes le premier qui transforme mon homosexualité en problème d'humeur pour épouser une femme, mais je reconnais que c'est très amusant. »

Quand Grissom réalisa enfin de quoi il retournait, il sentit une vague de chaleur envahir son visage. En l'espace de deux heures, il s'était sentit plus de fois complètement idiot que dans tout le reste de ça vie. Il rougissait tellement qu'il avait l'impression que de la fumée n'allait pas tarder à sortir de ses oreilles.

« Oh…je…désolé, je ne voulais pas vous… » tenta t-il maladroitement de se rattraper, mais ne voyant pas ce qu'il pourrait dire de plus sans sortir encore une bêtise.

Mais James, qui avait finalement arrêté de rire, lui souriait en secouant la tête. « Ne vous inquiétez pas pour ça, je m'en remettrais plus vite que vous. »

Ce qui était sans aucun doute la vérité. Il réalisa alors ce qu'impliquait cette découverte. Si James était gay, cela voulait dire que…cela voulait dire qu'il s'était senti en 'compétition' avec ce dernier pour rien. Une vague de soulagement l'envahit. Sara ne se projetait donc pas dans le futur avec ce dernier. Le soulagement disparut aussi vite qu'il était apparu, car il comprenait que signifiait aussi dire qu'il l'avait accusé injustement un peu plus tôt. Pour la centième fois aujourd'hui, il se traita d'idiot fini, à nouveau complètement envahit par la culpabilité. Il se rendit compte qu'il ne savait toujours pas où était Sara.
Il s'excusa faiblement et se retourna dans l'intension de partir, mais James l'appela, le faisant à nouveau pivoter sur lui-même. Le visage de ce dernier était redevenu sérieux, et Grissom réalisa quelle était cette expression qu'il avait sur le visage quand il parlait de Sara. C'était le visage d'un grand frère protecteur.

« Vous savez, elle m'a dit tellement de choses sur vous que je ne sais pas si je devrais plus vous serrez la main ou vous mettre mon poing dans la figure. Vous avez ce don d'arriver à la rendre malheureuse comme peu de personnes peuvent le faire. » Il s'arrêta quelques secondes, la mine sombre. Puis, son expression s'adoucit. « Mais je sais aussi que vous êtes le seul avec qui elle sera heureuse, parce que vous êtes le seul qu'elle veut. »

Les deux hommes se fixèrent d'un étrange regard pendant quelques instant, et Grissom, dont le cœur battait étrangement vite dans sa poitrine, se sentit comme sondé. Finalement, James désigna la porte d'un coup de menton :

« Je ne veux que son bonheur. Alors dépêcher vous d'aller la retrouver, et d'arranger les choses. Je veux que le prochaine fois que je la voie, elle ait son sourire aux lèvres, et que rien ne puisse lui retirer. »

Grissom, dont la gorge était étrangement serrée, ne pu qu'hocher la tête pour lui montrer qu'il avait compris le message.

Tandis qu'il sortait de la chambre, il se promit de faire son possible pour que la demande de James se réalise.


Celait faisait plus de vingt minutes que Sara n'avait pas ouvert la bouche. Leur trajet vers l'aéroport avait été tout ce qu'il y a de plus normal –ce qui sous entendait pour Sara que plus aucun pistolet n'avait été braqué vers sa tête-, et Patrick parlait sans cesse, avec une désinvolture qui donnait à Sara la nausée. Il pouvait parler de la dernière histoire drôle qu'il avait entendu à la radio pour ensuite enchaîné sur le même ton sur quelle sorte de couteau il préférait pour égorger un homme. Et Sara n'aimait vraiment pas ça.

Arriver à l'aéroport, il se gara, coupa le contact, puis se tourna vers elle, le visage soudain très sérieux.

« Voilà ce que nous allons faire : Je sors de cette voiture, tu sors de cette voiture. Encore une fois, tu n'essais pas de t'enfuir. Comme dans beaucoup de domaine, j'excelle dans le tir, et atteindre ta tête, même en mouvement, serait un jeu d'enfant. Donc, tu restes avec moi, nous rentrons dans l'aéroport, j'achète nos billets, nous montons dans l'avion, et tu n'essais pas de demander une quelconque aide, ok Lya ? »

Une bouffée de colère l'envahit devant son sentiment d'impuissance. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était de se sentir impuissante et inutile. Ce qui était véritablement le cas à cet instant. Mais comme elle n'avait pas d'autre choix, elle hocha la tête.

Il fit un drôle de sourire, et secoua la tête. « Je veux entendre le son de ta voix Sara. »

Elle réalisa alors que la dernière fois qu'il l'avait appelé Sara au lieu de Lya, elle avait finit en tête à tête avec une flingue.

« Ok » dit-elle d'une voix blanche.

Il parut satisfait, et sorti de la voiture, avant de venir lui ouvrir. Elle sortit à son tour, et agrippa fermement la portière de sa main gauche, réalisant soudainement à quel point ses jambes ressemblaient à du coton. Reste calme, reste calme…A peine eut-elle lâcher la portière que Patrick avait agrippé sa main gauche, et un frisson désagréable lui traversa la colonne vertébrale à ce contact.

« A partir de maintenant, tu es ma 'femme', un peu timide et pas assez bronzée, mais ma femme quand même, alors conduit toi en épouse convenable. » lui dit-il d'un ton faussement léger tandis qu'ils pénétraient dans l'aéroport.

Sara suivit donc le mouvement qu'il instaurait, sa main toujours fermement coincée dans la sienne. Tandis qu'elle traversait la foule de voyageur qui se pressait un peu partout dans l'immense bâtiment, son esprit recommença enfin à marcher correctement, et immédiatement, elle se mit à réfléchir à un moyen de demander de l'aide sans que Patrick le remarque. Mais elle se rendit compte rapidement que même si elle trouvait un moyen infaillible, elle ne parviendrait certainement pas à obtenir la coopération des autres personnes présentes. Le hall de départ était rempli de personnes à la mine sombre, sans aucun doute tous ruinés après quelques jours à Vegas, ils n'avaient d'yeux que pour leur cafard. Pour ceux qui avaient eu une main plus chanceuse, ils étaient bien trop occupés à dévaliser toutes les boutiques pour se préoccuper d'une pauvre femme prise en otage par un fou sanguinaire. Quand ils se mirent dans la queue pour le guichet adéquat, le moral de Sara avait donc encore baissé d'un cran, mais ses pensées bouillonnaient à présent. Patrick lâcha alors sa main, en lui lançant un regard appuyé, avant de sortir un portefeuille du sac noir qu'il avait eu en bandoulière jusqu'à présent. Quand il l'ouvrit, Sara ne pu empêcher ses yeux de s'écarquiller de surprise. Il y avait au moins une dizaine de cartes d'identités différentes, et une multitude d'autres cartes diverses. Il en prit d'eux et lui en tendit une.

« Tiens, ma chérie, n'oublie pas ta carte. » lui dit-il tendrement avec un sourire, et Sara sentit la nausée réapparaître. En plus d'être fou, il était très intelligent, avait apparemment l'habitude de changer souvent d'identité, allait l'appeler 'chérie' jusqu'à ce qu'ils atterrissent, et lui avait choisit comme fausse identité le nom de Elisabeth Johnson, le salaud. Elisabeth était le deuxième prénom de sa mère, et Johnson son nom de jeune fille. Quand elle détacha enfin les yeux de la carte pour le regarder, c'était une colère profonde qui naissait en elle. Il lui fit un grand sourire, avant de lui prendre à nouveau la main et de la faire avancer jusqu'au guichet, qui était à présent libre.

Sara ne l'écouta achetez les deux billets que d'une oreille distraite, perdue dans ses pensées. Durant tout le temps que dura la discussion entre Patrick, alias Samuel Johnson (prénom bien sûr emprunté à son défunt père), et les employés sur le devenir de son arme à feu (parce qu'il était toujours policier…) pendant le vol, les yeux de Sara sondait frénétiquement la foule à la recherche d'un visage familier. Ne te fais pas de faux d'espoir, chuchotait une voix dans sa tête, personne n'a encore découvert dans quel pétrin tu t'es mis ! Mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer Grissom surgissant d'entre la foule pour venir la secourir. Mais quand ils prirent finalement la direction de la porte d'embarquement, l'imagination fertile de Sara retourna se terrer quelque part dans un coin de son cerveau, vexée.

Dans l'avion, Sara se retrouva coincée entre Patrick et un petit garçon non accompagné qui ne devait pas avoir plus de huit ans, et qui regardait autour de lui d'un air un peu nerveux. Sara se trouva entrain de l'observer, de noter comment il grattait l'arrête de son nez couvert de tâches de rousseurs à chaque fois qu'un compartiment à bagage se refermait quelque part dans l'appareil. Ce sentant observé, il finit par tourné la tête vers elle, et à sa grande surprise, ce ne fut pas pour lui lancer un regard agacé, mais pour lui faire un sourire timide.

« Toi aussi c'est la première fois que tu prends l'avion ? » lui demanda t-il alors d'un ton compatissant.

Elle ne pu retenir un sourire triste de prendre place sur ses lèvres et secoua doucement la tête.

« Non, je l'ai prit déjà beaucoup de fois avant. » Sa voix était légèrement rauque et cassée.

Le petit garçon eu l'air étonné par cette révélation : « Ah bon ? C'est juste que tu sembles encore plus nerveuse que moi. Je m'appel Christian au fait. »

Sara lui fit un nouveau sourire faible, et s'apprêtait à répondre, mais Patrick se pencha un peu en avant pour pouvoir voir l'enfant, et parla à sa place :

« Ce n'est pas l'avion, Christian, elle a juste du mal à supporter les enfants, ça la rend nerveuse. »

Le petit blond observa Patrick pendant quelques instants, avant de se gratter à nouveau le nez, mal à l'aise, et de tourner son regard vers le hublot, ne portant plus son intension sur Sara. Une pointe de colère transperça le cœur de la jeune femme, face à la réponse totalement fausse et inutile de Patrick. Mais en plus de la colère, c'est un sentiment étrange qui l'empoigna alors qu'elle observait Christian lancé des regards nerveux à Patrick. Car à cet instant, Sara avait la certitude que l'enfant sentait que les choses n'étaient pas normales. D'une manière ou d'une autre, il sentait la vraie nature de Patrick, et cela le rendait nerveux.

« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, » commença alors une des hôtesses dans son micro.

Sara tourna son regard vers la femme. Elle ne devait avoir pas plus de trente ans, et son trop plein de maquillage violet jurait terriblement avec ses épais cheveux roux.

« Bienvenu à bord de notre vol en direction de San Francisco. La durée du trajet sera de 1h25, boissons et collations vous seront offertes durant le vol. Veuillez à présent suivre les consignes… »

Blablabla, pensa Sara en détournant le regard des deux femmes, dont l'une expliquait à présent comme attacher sa ceinture.
A côté d'elle, l'air de rien, Patrick avait ouvert un journal et lisait paisiblement. Profitant de cette courte inattention, Sara commença à sonder l'appareil du regard, son esprit de CSI cherchant n'importe quoi qui pourrait l'aider. Ses yeux se fixèrent à nouveau sur l'hôtesse rousse mal maquillée qui parlait toujours dans son micro. Elle savait que si elle voulait parvenir à quelque chose, il fallait qu'elle parvienne à obtenir l'aide d'une autre personne.

Patrick replia soudainement son journal et se pencha vers elle.

« Ne penses même pas que les hôtesses pourront t'aider, Lya, » lui chuchota t-il à l'oreille, comme s'il avait lu dans ses pensées. « Si tu leur dit quoi que se soit de suspect, ou fait une quelconque tentative… » Il se stoppa et sortit un petit flacon contenant un liquide transparent de sa poche intérieure. « ceci atterrira étrangement dans la boisson du petit Christian, et ce dernier fera un gros, gros dodo… »

La colère revint en vague cette fois tandis qu'elle observait l'homme d'un regard noir. C'était injuste, complètement injuste , qu'il se sente ainsi le droit de jouer avec la vie des gens, avec la vie d'un enfant. Mais Patrick ne sembla pas s'offusquer de son regard noir, car il semblait avoir noté que l'avertissement avait bien été enregistré.
Son rythme cardiaque s'était accéléré sous l'effet de la colère, et elle détourna les yeux non sans un dernier coup de tonnerre, s'efforçant de se retenir de lui envoyer son coude gauche dans les dents, prenant une profonde respiration, ce qui lui valut un regard discret et un peu interrogatif de la part de Christian, mais ce dernier rapporta rapidement son attention sur ce qu'il voyait à travers le hublot.
Sara savait une chose à propos de la colère : si la plupart du temps, cela l'amenait à se retrouver dans des situations compromettante (comme actuellement !), cela avait aussi le pouvoir de la revigorer comme peu d'autre chose. Le choc premier de son 'enlèvement' passé, elle ressentait à présent le vif besoin de trouver un moyen de s'en sortir. Son esprit marchait à présent à cent à l'heure, tandis que l'avion s'envolait. L'habitacle était un lieu confiné, et ce trouvait à des centaines de mètres de hauteurs, c'était donc assez difficile de trouver une multitude de solutions pour une fuite éventuelle. Non, il fallait qu'elle se fasse comprendre par quelqu'un, qu'elle arrive à expliquer dans quelle situation elle était, et ce qui risquait de lui arriver. Car elle avait compris où Patrick avait l'intention de l'emmener une fois de retour dans leur ville d'enfance, c'était évident. Elle devait laisser des indices, que quelqu'un puisse décrypter. C'était de la folie…qui pourrait comprendre un message codé sur ce qui lui arrivait ?

Grissom le pourrait.

Son esprit dérivait à nouveau vers lui, et cette fois, elle ne bloqua pas son flot de pensées. Elle était sûre d'une chose, que les sentiments de Grissom envers elle soit réels ou non (là n'était pas la question à l'heure actuelle), quand il aurait comprit ce qui s'était passé, il ferait tout pour la retrouver, tout comme il avait tout fait pour sauver Nick en mai dernier. Il ne me laissera pas tomber, c'est sur lui que je dois compter. Mais comment faire pour lui transmettre ne serait-ce qu'une indication pour lui prouver qu'elle était encore en vie ? Que pouvait-elle faire dans cet avion ?
L'hôtesse rousse vint alors voir si le petit Christian allait bien, lui demander s'il n'avait besoin de rien (réponse négative du gamin), et Sara avait les yeux braqués sur elle pendant les deux minutes qu'elle passa près de leur rangée. Car une idée venait de germer dans son esprit. C'était fou, complètement dingue, et avait sûrement une chance sur mille d'aboutir à un résultat, mais une fois qu'elle l'eut en tête, impossible de s'en défaire. Elle devait tenter le coup.

Elle passa les quarante minutes suivantes à y penser, à réfléchir à ce qu'elle allait faire. Elle tourna son regard vers Patrick. Ce dernier avait rangé son journal, qu'il avait remplacé par un magazine sur la biologie avancée. Le voir ainsi, tout calme, entrain de lire des textes plus que compliquéspour des gens qui n'y connaissait rien, refit apparaître sa colère. Cet homme était diaboliquement intelligent, et ça depuis tout jeune, et il avait choisit d'utiliser ses dons pour faire le mal. Grâce à ses capacités, il avait réussi à tuer de nombreuses personnes sans se faire attraper, et pouvait même prendre des postes comme policier.
Cette nouvelle poussée de détermination fut le déclencheur pour Sara. Elle devait se lancer maintenant. Elle commença à prendre une mine un peu dérangée, comme si quelque chose la gênait. C'était discret au début, puis de plus en plus visible, tandis qu'elle grimaçait, de façon à ce que ça paraisse naturel. Elle se servait de sa peur et de sa nervosité toujours présente pour améliorer sa crédibilité. Au bout de dix minutes de ce manège, Patrick, qui avait fini par s'en rendre compte, se tourna vers elle, l'air exaspéré :

« Qu'est-ce que tu as ? »

Elle grimaça à nouveau, et dit à voix basse :

« Je dois aller aux toilettes. »

Il l'observa, suspicieux, et devant son teint cireux, dit finalement : « Bon, je pense que je peux t'y emmener, bien que je pourrais te laisser te débrouiller avec tes désagréments »

Sara secoua la tête : « Je dois y aller avec l'hôtesse »

Cette remarque lui parut tellement stupide qu'elle crut qu'il allait éclater d'un rire moqueur.

Alors, se penchant un peu plus vers lui, comme si elle ne voulait pas que d'autres entendent (bien que le plus proche soit Christian et que ce dernier soit entrain de dormir comme un bien heureux), et ajouta : « Problèmes féminins. J'ai besoin de matériel, je n'avais pas prévu de prendre un avion, malheureusement. »

Se fut à son tour de se pencher un peu plus vers elle, et te lui chuchoter froidement : « Arrêtes tes stupides mensonges. Que crois tu arriver à faire, Lya, tu es en plein ciel. »

Elle répondit sur le même ton : « Je ne mens pas. Je suis vraiment très indisposé, et je dois y aller maintenant ! Comme tu l'as dis, en plein ciel, je ne peux rien faire. »

Il secoua la tête, un petit rire qui n'avait rien de comique s'échappant de ses lèvres. Elle passa donc à la vitesse supérieure.

« Si tu ne me laisses pas aller aux toilettes, je fais un scandale. Je me mets à hurler que tu es un terroriste qui veut détourner l'avion. Tu pourras dire ce que tu voudras, ils t'auront tous à l'œil. Tu devrais savoir qu'une femme qui a ses règles est très susceptible, avec toutes les connaissances que tu as. »

« Si tu fais ça, le môme crèvera ! » murmura t-il rageusement.

Elle secoua la tête : « Non non, parce que si tu le tues, tout soupçon sera confirmé. Et puis, tant qu'à faire un scandale, je peux aussi hurler que tu aimes beaucoup les petits garçons, les hôtesses ne le laisseront certainement pas à ta disposition. »

Il la regardait haineusement, mais elle pouvait voir le conflit dans ses yeux. Comme pour mettre un point final, elle ajouta en haussant les épaules : « Ce serait dommages de risquer de tout gâcher pour un malheureux tampon, tu crois pas Pat ? »

Pour toute réponse, il respira bruyamment, et appuya sur le bouton d'appel. Tandis que l'hôtesse arrivait, il se pencha à nouveau vers elle, menaçant : « Tu veux jouer à ce petit jeu ? Alors nous allons jouer… »

C'était à nouveau l'hôtesse rousse mal maquillée qui se tenait à présent devant leur rangée. Elle regarda incrédule le petit garçon qui dormait. Apparemment, elle croyait répondre à une demande pour l'enfant.

« Qu'y a-t-il ? » leur demanda t-elle avec un sourire polit.

Patrick avait repris une mine apaisée et adressa un sourire à l'hôtesse :

« Ma femme à quelques soucis, et aurais besoin de votre assistance aux toilettes, je crois, si vous pouvez l'aidez… » chuchota t-elle d'un air mis gêné mis conspirateur, comme le ferait sûrement un véritable mari mal à l'aise avec ce genre d'histoire de femmes.

Elle hocha la tête et regarda Sara, un sourire compréhensif aux lèvres : « Bien sûr, suivez moi. »

Sara ne se fit pas prier, évitant volontairement le regard de Patrick. Elle suivit l'hôtesse jusqu 'à l'arrière cabine, ou se trouvait les toilettes, qui tira un peu le rideau pour un peu plus de discrétion, avant de commencer à ouvrir un tiroir spécifique.

« Vous préférez les serviettes ou les tampons ? » demanda t-elle tandis qu'elle cherchait.

« Actuellement, ce dont j'ai besoin, c'est d'un papier, d'un stylo, et de votre attention. » chuchota Sara.

L'hôtesse arrêta de chercher, et tourna la tête vers elle, ses grands yeux surlignés de violets écarquillés par la surprise.

« S'il vous plaît, je n'ai pas beaucoup de temps. »

L'autre femme avait compris à la mine de Sara et à son ton que quelque chose de plus grave qu'un accident mensuel lui arrivait. Alors, sans discuter, elle lui tandis un stylo, et une serviette en papier de la compagnie. Sara écrivit en se servant du chariot à collation comme support. Juste trois mots, qu'elle avait choisis minutieusement pendant toute sa réflexion. Puis, elle tendit la serviette à l'hôtesse, qui la prit, et lu les mots, ses sourcils se fronçant sous l'incrédulité.

« Ecoutez, tout ce que vous avez à faire c'est transmettre ce message à Gil Grissom. Il travail pour la police scientifique de Las Vegas. Contactez-le, par n'importe quel moyen ; vous pouvez appelez la police de Vegas, ils les connaissent et vous redirigerons vers lui. Je vous en supplie, ce n'est pas un canular, ni une farce. Gil Grissom, d'accord ? »

« Gil Grissom. » répéta l'hôtesse, dont l'incrédulité avait plus que grandit sur son visage, tandis qu'elle observait alternativement la serviette et le visage pâle et tendu de Sara.

« Et quoi qu'il arrive durant la fin du trajet ne cherchez plus à me parler, ni même à m'aider. Tous ce que vous devez faire, c'est transmettre le message, je fais le reste. »

Et sans attendre de réponse, Sara s'engouffra dans les toilettes, et verrouilla la porte, s'asseyant sur le couvercle des petites toilettes, respirant profondément. Elle avait fait les trois quarts du chemin. Passer le mot à l'hôtesse avait été incroyablement facile comparé à son petit échange verbal avec Patrick. Elle n'en revenait pas qu'il avait finalement gobé son histoire d'indisposition féminine. Sûrement parce que, même pour le plus intelligent des hommes, c'était quelque chose qui demeurait toujours un véritable mystère. Mais elle ne pouvait pas se permettre de prendre le temps de se remettre de ses émotions, le plus important restait à faire. Elle se mit immédiatement à la tâche. Quand elle eut enfin finit, elle espéra de toute ses forces que rien ne viendrait ruiner ce qu'elle avait fait. A peine eut-elle cette pensée que des coups résonnèrent à la porte, la faisant sursauter.

« Madame » dit alors la voix de l'hôtesse derrière le battant. « Votre mari voudrait vous parler. »

Sara se glaça, réalisant soudain que durant tout le temps qu'elle avait passé dans les toilettes, Patrick avait sans aucun doute rappelé l'hôtesse, et avait pu lui dire tout et n'importe quoi. Pire, la femme avait très bien pu lui raconter ce que Sara lui avait demander de faire.

L'hôtesse appela encore, ainsi que Patrick, mais Sara ne répondit pas, parce qu'elle savait. Elle savait que dès que Patrick mettrait la main sur elle, elle paierait son action. Elle vit alors la serrure tournée toute seule, et comprit qu'il avait trouvé un moyen de débloquer la porte.
Ce fut d'abord la terreur qui l'envahit, mais un autre sentiment réapparu. Cette même colère qui l'avait animé plus tôt, mélangés à présent à une autre colère, beaucoup plus ancienne, qui était resté tapis au fond d'elle depuis ses douze ans. Elle l'affronterait la tête haute, comme elle avait souvent affronté son père. Parce qu'elle n'avait rien fait de mal, elle n'avait fait que chercher de l'aide. C'était simplement d'autres toilettes, et un nouvel homme qui se trouvait derrière la porte.

Le battant s'ouvrit alors, révélant Patrick, le teint assombrit par la colère. Il se tourna vers l'hôtesse, dont les cheveux roux et l'atroce maquillage ressortaient encore plus par rapport à son teint devenu plus pâle, et lui demanda :

« Vous pourriez nous laissez entre nous, s'il vous plait ? »

Elle ne se fit pas prier, et retourna dans l'allée, tandis que Patrick refermait la porte. Le regard sur Sara, il fit tourner la serrure. Clic. Elle s'attendait presque à ce qu'il lui demande si elle était une personne spirituelle, comme l'avait fait Adam Trunt, plusieurs mois plus tôt.

« Tu me déçois beaucoup, Sara… » dit-il alors d'un ton véritablement déçu, comme s'il parlait à une enfant.

Sara tremblait, mais elle soutenait son regard. Il sortit alors une serviette en papier de sa poche, la serviette en papier, et la regarda en secouant la tête, avant de la déchirer en petit morceau. C'était un geste plus symbolique qu'autre chose.

« Tu croyais quoi, Sara ? » demanda t-il sèchement, en laissant tomber les bouts de serviette. Elle ne répondit pas. Et cela sembla faire exploser sa rage. Avant qu'elle n'ait pu réagir, tenter de se protéger, il s'était jeté sur elle, la plaquant durement, contre la cloison opposée au lavabo. Il la retourna et attrapa son bras gauche qui tourna derrière son dos, l'empêchant de se débattre, et lui arrachant une exclamation de douleur. La joue droite plaqué durement contre la cloison, Sara tentait vainement de se dégager, le souffle saccadé.

« Tu ne peux pas m'échapper » cracha t-il dans son oreille, la plaquant encore plus durement entre lui et le mur. « Tes messages codés ne te servirons à rien, les hôtesses te prennent pour une folle, maintenant. Tu es condamné à me supporter jusqu'à ce que je consente à te tuer, salope. »

« Tu ne me fais pas peur, espèce de taré » articula t-elle le souffle court, mais la moquerie et la haine apparaissait clairement danssa voixsaccadée.

C'est alors qu'il frappa. Sa main agrippa avec force son épaule droite récemment démise, et il cogna violement cette dernière contre la cloison. Une explosion de douleur traversa l'épaule de Sara, avant de se diffuser dans tout son corps, et elle ne pu retenir un cri déchirant. Mais Patrick avait plaqué sa deuxième main contre sa bouche, pour étouffer le son. La douleur était si forte que Sara crut qu'elle allait s'évanouir.

« Ne t'inquiète pas, Lya, tu finiras par avoir peur. Je peux te le certifier. »


N/A : Encore désolé pour l'attente, j'espère que cela ne vous aura pas empêché d'apprécier ce chapitre ! Je ne serais pas étonné si vous me prenez maintenant pour une auteur sadique et folle qui vous laisse encore dans l'inquiétude Que voulez vous, on se refait pas lool. Bon, puis-je espérer autant pour vous que pour ma pauvre conscience que le prochain chapitre arrivera plus vite. Dans le prochain, j'espère que Griss va ENFIN comprendre ce qui arrive à Sara! (comme si je le savais pas loool ). Merci encore pour votre patience et votre soutien!