Note de l'auteur : Hi everyone! Ouah, même pas deux mois (à deux jours près lool) pour poster, je m'impressionne héhé (rire jaune ). M'enfin, le fait est que j'ai FINI ce chapitre, et que je vous l'envoi donc ! J'espère que vous l'apprécierez!
Au passage, je profite de cette petite note pour signaler qu'étant donné mon manque total de connaissance sur la ville de San Francisco, toute allusion, description, etc...faites dans ce chapitre et les suivants sont en majeur partie inventé,je me suis servi de mon droit d'auteur pour arranger les choses comme j'en avais besoin :p

Bien sûr, je remercie chaleureusement tous ceux qui m'ont laissé leurs impressions et leurs commentaires plus qu'agréables! Merc ià :CatherineW, nesretepamon ewiliane, wity, Lily(j'apprécie l'effort, ô GSR refoulée ), LtTrinity, Sady, charlotte, graceaurel, gorecki, chapo,pollockmastriani PCRà ma petite Sissi, et à ma soeurette chérie, Candice.

Spoiler : Saison 5, y compris la fin. L'histoire débute après la fin de la saison. C'est sensé être une GSR aussi

Disclamer : Malheureusement, je ne possède rien de ce qu'il y a dans CSI, ni les persos, ni les décors, ni les histoires des épisodes... Il n'y a que cette histoire qui sort direct de ma cervelle ;)

Chapitre 10

Quand Grissom sortit de l'hôpital, l'inquiétude lui rongeait déjà l'estomac. Il avait été persuadé que Sara serait avec James. D'une part parce que c'était ce qu'elle lui avait dit, et d'autre part parce que Brass lui avait confirmé au téléphone, moins d'une heure plus tôt. Il le sentait, quelque chose n'allait pas. Au moment où il s'installait au volant de sa voiture, son portable sonna. Il décrocha tout de suite, espérant follement entendre la voix de Sara.

« Grissom. »

« C'est Jim. » Une grimace de déception apparut sur son visage. « Est-ce que…Sara t'a contacté ? »

Grissom entendit parfaitement la pointe d'inquiétude percée dans la question de Brass, et cela ne fit qu'accroître sa propre angoisse.

« Non, toujours pas. Qu'est-ce qu'il y a Jim ? »

Il y eut une légère pause, emplit d'un silence pensant. « Tu ferais mieux de venir au poste, Gil. »

« Jim… »

« Nous n'avons plus de nouvelles de l'agent Lilampter depuis plus de trente minutes.»

Un frisson qui n'avait rien d'agréable lui parcouru le dos alors que les mots prenaient sens. Comment ça, plus de nouvelles ? Tellement de choses et de questions lui traversaient soudain la tête qu'il ne pu rien faire de plus que de dire « J'arrive » avant de raccrocher, et de mettre immédiatement le contact.

Durant tout le trajet vers le poste de police, il s'efforça de ne penser qu'à des solutions positives. Peut-être que Sara avait voulu faire une promenade à pieds, et que, comme tout agent qui se respecte, l'agent Lilampter l'avait accompagné. Et son biper ? Sûrement éteint. Ou alors, la radio avait peut-être tout simplement un problème technique. Oui, c'était sans aucun doute pour une de ces raisons. Mais il savait pertinemment au fond de lui que toutes ces solutions n'étaient pas rationnelles. Il arriva avec soulagement au poste de police, où il trouva rapidement Brass, qu'il suivit jusqu'au standard principal, qui lui au passage qu'ils n'avaient toujours pas de nouvelle ; une boule commençait à se former dans sa gorge, accompagnant parfaitement celle qu'il avait à l'estomac.

« Quand avez-vous eut des nouvelles de l'agent la dernière fois ? » demanda t-il sèchement au policier charger de prendre les appels radios.

« Il y a environ quarante-cinq minutes. L'agent Lilampter nous a informé que Miss Sidle était venue le rejoindre et lui avait demandé de l'accompagner à Desert Palm. Je lui ai rappeler de faire un rapport tous les quarts d'heure, mais il ne l'a pas fait. »

Grissom prit une profonde respiration. « Des antécédents chez cet agent ? »

« Aucun, » répondit Brass, qui avait apparemment déjà posé toutes ces questions. « Il a été muté de Los Angeles à Vegas il y a moins d'un mois. C'est un très bon agent, un type très chaleureux qui… »

Mais Grissom ne l'écoutait déjà plus. De Los Angeles à Vegas. Tous les crimes qui n'avaient pas été commis à Vegas l'avaient été à L.A.. Une mauvaise, très mauvaise pensée s'imposait d'elle-même dans l'esprit de Grissom.

Et si Miller avait un complice ?

Un complice qui l'avait aidé à réaliser tous ses crimes, un complice qui était policier, ce qui lui permettait d'avoir accès au dossier des gens, de connaître leurs dates de naissances, leurs adresses, de pouvoir entrer chez eux sans méfiance. Et si ce complice était Lilampter ? Cela voudrait dire que Sara était entre les mains d'une personne qui allait la mener jusqu'au tueur. Une vague glacée lui traversa la totalité du corps à cette pensée. Malgré ses efforts pour ne penser qu'à des choses positives, ses pensées avaient quand même été piocher quelques scénarios dans lesquels la radio n'était pas tout simplement en panne, mais il n'avait pas été jusqu'à imaginer que l'agent avec qui elle se trouvait était aussi nuisible que Patrick Miller.

« Je veux voir une fiche d'information sur lui, sur tout ce qu'il y a savoir sur son passé à Los Angeles, ou même avant » dit-il si durement que cela le surpris presque lui-même.

Brass avait remarqué le changement d'attitude chez son ami, et ses sourcils s'étaient froncés encore un peu plus. « Mauvais pressentiment ? »

Pour des raisons inconnues, cette remarque fit monter la colère chez Grissom, et il envoya à Brass un regard tellement noir qu'il aurait pu finir foudroyé sur place. Devant un tel comportement, Brass se sentit obligé de faire signe à l'agent qui était près d'eux d'imprimer la fiche en question.

Le cœur de Grissom battait à ses oreilles, et sa respiration était de plus en plus rapide à mesure que les secondes passaient. Il voulait lire cette foutue fiche et apprendre que ce type était bénévole à temps partielle pour la croix rouge, qu'il donnait son sang tout les mardis, et qu'il recevait tous les ans le prix du meilleur policier de l'année. Ce qu'il voulait, c'était la preuve que l'agent avec qui se trouvait Sara avait tout d'un saint qui ne pourrait pas faire de mal à une mouche. Mais même dans ce cas là…Etant donné son métier, il était bien placé pour savoir que plus d'un criminel avaient auparavant revêtit ce genre de masques.

Enfin, le policier lui tendit une feuille, qu'il attrapa, avec la ferme intention de la lire dans les moindres détails. Mais il s'avéra que la seule chose qu'il lu au final fut ce qui figurait en premier sur la feuille.

Rick Lilampter.

Grissom étaient un as en mots croisés, c'était indiscutable, mais les anagrammes avaient toujours étés plus mystérieux pour lui, Sara s'en sortait en tout cas beaucoup mieux que lui quand il s'agissait de remettre des lettres dans l'ordre. Mais dès qu'il vit ce nom, la vérité sembla lui sauter aux yeux.

Brass, qui s'inquiétait déjà beaucoup pour son ami, sentit sa crainte augmenter d'un cran quand il vit le teint de Grissom prendre en l'espace d'une seconde une couleur lait caillé.

« Gil, est-ce que ça va ? » demanda t-il d'une voix inquiète.

Grissom ne répondit pas. Il posa la feuille sur le bureau et attrapa un stylo qui traînait d'une main tremblante. Il se mit alors à barrer les lettres du nom une à une, qu'il réécrivait dans un autre ordre en dessous. Son manège fini, il fourra la feuille dans les mains de Brass, et fila soudain vers la sortie. Brass regarda le scientifique s'éloigné, un peu choqué par son comportement plus qu'étrange, avant de baissé les yeux vers la feuille, vers le nom que Grissom venait tout juste d'inscrire, et ses yeux s'écarquillèrent.

Patrick Miller.

Grissom avait pour objectif la porte de sortie. Il lui fallait de l'air. Tout de suite. Ses paumons avaient sembler se fermer de plus en plus au fur et à mesure que le nom se formait sous ses coups de crayon, et à présent, il avait l'impression que le bâtiment avait été vidé de son oxygène. Enfin, il atteignit la porte, qu'il poussa brutalement, se retrouvant à l'air libre. Il prit une profonde respiration, continuant à avancer. Son pied rencontra alors du vide. Voyons, tu sais bien qu'il y a un escalier, Gil, le réprimanda une voix dans sa tête. Il agrippa fermement la rampe pour ne pas tomber, fermant les yeux, le souffle toujours saccadé. Il fallait qu'il se calme. Il DEVAIT se calmer. Mais le choc avait été trop brutal. Il avait eu l'impression de s'être reçu un saut d'eau glacée sur le crâne en imaginant que Patrick Miller avait un complice, mais ce n'était rien comparer à la sensation qui l'avait assaillit en comprenant que son soit disant complice n'était d'autre que ce salopard de tueur.

Et il avait Sara.

Un rire qui était purement nerveux s'échappa de ses lèvres à la pensée qu'il avait été assez stupide pour imaginer une histoire de complice, alors qu'il était au final tout à fait évidant que Lilampter et Miller ne faisait qu'une seule et unique personne. Une de ses mains alla agripper ses cheveux, tandis qu'il se forçait à retrouver son calme. Mais la situation lui avait glissé des mains, lui avait TOTALEMENT échappé, et c'était le genre de chose qu'il supportait assez mal, de ne plus rien contrôlé. De plus, en dehors du fait d'avoir compris qu'ils s'étaient tous fait berner depuis le début, un sentiment atroce de culpabilité était entrain de s'emparer de son cœur et de corps tout entier, croissant de façon exponentielle en lui.
Tout était de sa faute. Il avait été tellement stupide. Comment avait t-il pu être idiot au point de s'énerver contre elle ? Au point de la mettre en colère, et de la laisser sortir, sans même chercher à la retenir ? Il l'avait offert à ce cinglé sanguinaire ! Plus il s'enfonçait dans la spirale de la culpabilité, plus il s'en voulait pour tout. Car il se rendait compte à qu'elle point il avait été injuste envers elle toute ses années. Il n'avait pensé qu'à lui, qu'à sa petite carrière, qu'à sa petite vie inutile et vide, alors qu'il savait pertinemment qu'elle était là, tout près de lui, à l'attendre, s'empêchant de vivre pleinement parce qu'elle ne voulait pas abandonner l'espoir qu'un jour, il remarquerait sa présence, qu'il comprendrait qu'elle valait mille fois mieux que son travail ou que ses peurs.

Le temps que vous compreniez, il pourrait être vraiment trop tard.

Jamais il n'avait autant pris conscience de cet avertissement qu'elle lui avait fait plus deux ans auparavant. Il comprenait à quel point elle était importante, à quel point il l'aimait. Et il était trop tard.

Oh, Sara, s'il te plaît, tiens le coup, ou je m'en voudrais toute ma vie…

« Gil ! »

L'appel de Brass parvint à son cerveau d'une façon étouffé, comme s'il se trouvait sous l'eau et que l'on criait son nom depuis la surface. Oui, il était entrain de s'enfoncer dans les eaux sombres des remords et d'un étrange désespoir, et il avait l'impression que rien ne pourrait le faire remonter.
Il sentit alors une main agripper son épaule, et cela le fit remonter vers la surface. Il se retourna brutalement, manquant encore une fois de perdre l'équilibre étant donné qu'il avait encore oublié qu'il se trouvait sur l'escalier. Il se retrouva nez à nez avec Brass, qui avait le teint pâle et les traits tirés par une profonde inquiétude, qu'il devait éprouver pour Sara, mais sûrement autant pour lui.

« Tu devrais peut-être t'asseoir, Gil, tu sembles sur le point de t'écrouler. »

C'est cette phrase qui lui fit sortir totalement la tête de l'eau, alors que les mots résonnaient dans sa tête. Tu devrais peut-être t'asseoir Tu devrais peut-être t'asseoir Tu devrais peut-être t'asseoir

Il sentit une colère sourde et intense s'emparer de lui, et l'expression de son visage se modifia, pour passer d'une étrange grimace de panique à celle d'un homme près à attaquer tout ce qui bouge. Sans même réfléchir, il agrippa durement la veste de Brass, approcha son visage du sien et lâcha puissamment, presque en criant, d'un ton plein de colère :

« Comment peux-tu me dire de m'asseoir alors que Sara est entre les mains d'un tueur ! »

Ce qu'il aurait voulu à cet instant, c'est que Jim réagisse à son agression de la même manière que lui, c'est-à-dire en répondant par la violence ; il avait envie que ce dernier lui assène un coup de poing et lui ordonne de retrouver ses esprits, ou peut-être même qu'il aille jusqu'à lui passer les menottes, en lui criant d'un ton plein de reproche Tu es l'unique responsable dans tout ce qui arrive à Sara, et en plus tu m'agresse, tu vas direct en taule, espèce de malade !

Mais au lieu de ça, Brass ne bougea pas. Il se contenta de fixer calmement son regard, avant de dire doucement, presque à voix basse :

« Je suis ton ami dans cette histoire, Gil, pas ton ennemi. J'essaie juste de t'aider. Car ce n'est pas dans cet état que tu seras le plus efficace pour retrouver Sara ; tu dois retrouver ton calme. »

Un instant, Grissom crut que sa colère allait atteindre son point culminant, et que c'était lui qui allait donner un violent coup de poing à Brass. Mais les paroles prirent alors un sens, et sa colère chuta aussi vite qu'elle était apparu, et il réalisa avec horreur ce qu'il avait été sur le point de faire. Il le lâcha immédiatement et se retourna, avant de s'asseoir, ou plutôt de se laisser tomber, sur les marches, prenant sa tête entre ses mains.

« Je suis désolé, Jim… » dit-il dans un murmure. « Je ne sais pas ce qui m'a prit. »

Ce dernier posa à nouveau une main réconfortante sur son épaule. « Je peux comprendre. »

Grissom commençait à être épuisé par ces brutaux changements de sentiments et d'émotions, et il avait l'impression qu'il allait devoir rester assis sur ces marches pendant des heures avant que ses jambes n'arrêtent de trembler et se retransforme en autre chose que du coton, pour qu'il puisse se relever et bouger. Mais l'image de Sara en prise de Miller s'imposa alors dans son esprit. Il l'imaginait, horriblement pâle, terrorisée alors que Patrick Miller, qu'elle avait prit pour un honnête policier, levait un couteau de cuisine dans sa direction. Un flot d'adrénaline fusa dans ses veines, alimentant ses membres cotonneux, et il se remit immédiatement sur ses pieds, incapable de rester une seconde de plus sans rien faire.

Brass n'avait pas perdu son air inquiet, et s'apprêtait à lui dire quelque chose, quand le policier à qui ils avaient parlé au standard sorti soudain du bâtiment, courant presque dans leur direction.

« Qu'y a-t-il, » demanda immédiatement Brass.

« La voiture de l'agent Lilampter a été localiser, monsieur. Elle est dans le parking de l'aéroport, mais toujours pas de nouvelle de lui ni de Miss Sidle. »

Brass demanda quelque chose d'autre, mais Grissom n'écoutait déjà plus. L'aéroport. Il comprit immédiatement ce que cela signifiait, et sans attendre une seconde, il se retourna pour se précipiter vers sa voiture. Brass remarqua sa brutale disparition une seconde plus tard.

« Hey ! Où tu vas ? » lui cria t-il.

Grissom, qui avait atteint sa voiture et était déjà entrain d'ouvrir la portière, ne se retourna même pas vers les deux hommes, alors qu'il répondait d'une voix assez forte pour que Brass l'entende :

« A San Francisco. »


Le teint pâle, les cheveux en désordre et les yeux plissés par le trop peu d'heures de sommeil qu'il s'était accordé, Nick traversa à grand pas le labo, en direction de la salle de repos. Il était rentré chez lui au début de l'après-midi, quand ils avaient comprit que les preuves trouvées sur le site de l'explosion n'apporteraient rien de solide. Il était 17h30, il avait à peine dormi trois heures. Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'il enchaînait les services, c'était même fréquent dans son métier. Ce qui l'était moins, c'était le degré émotionnel qui était lié à cette affaire, et qui rendait les heures de travail plus éreintantes. Il avait été réveillé par un message de Brass, qui demandait de venir le plus rapidement possible au labo. Il connaissait des manières plus agréables pour se réveiller, mais cela l'avait mis immédiatement en alerte. Cette affaire était tout sauf un cas facile, dans la mesure où Sara était la cible d'un tueur. Il tenait à ce que son amie reste saine et sauve, il faisait de son mieux pour que les choses avancent.

Quand il pénétra dans la salle de repos, il ne fut même pas surpris d'y trouver Warrick et Greg, leurs teints creuser par une inquiétude plus ou moins visible. Après quelques saluts tendus et quelques mots échangés, Nick décida de se faire un peu de café, ce qui l'occuperait en attendant Brass, et ce qui lui donnerait un regain d'énergie. Greg aussi avait sa tasse de café, mais il n'en buvait pas, se contentant de la tenir entre ses mains, ses doigts tapotant la céramique de façon visiblement nerveuse, tandis que Warrick attendait assis à la table, le front plissé, la mine assombrie.

Finalement, Brass entra d'un pas rapide dans la pièce, suivit de près par Catherine ; devant le regard interrogateur de Nick, elle leva les mains au ciel, lui faisant comprendre qu'elle ne savait encore rien.

« Que ce passe t-il, Brass ? »

Il avait lui aussi le teint creusé par l'inquiétude, et semblait répugner de leur dire ce qu'il se passait. Nick réalisa que la situation était vraiment grave.

« Où est Sara ? » demanda t-il immédiatement.

« C'est là tout le problème, malheureusement, nous ne savons pas exactement où elle est, mais nous savons avec qui. »

Nick comprit qu'il ne faisait pas allusion à Grissom, et son estomac se contracta douloureusement.

« Miller ! » lâcha alors Catherine d'un ton empli d'effroi, les yeux écarquillés.

Les expressions des personnes présentes dans la salle étaient toutes assombris par le choc, l'horreur qu'apportait cette nouvelle, sauf Brass, qui était déjà au courant, mais il ne semblait pas mieux.

« Où est Grissom ? » demanda alors Greg, question que Nick se préparait lui-même à poser. Il voulait que son supérieur lui explique de vive voix comment son amie pouvait être entre les mains de Patrick Miller alors qu'elle était sensé être sous sa protection.

« A l'heure actuelle, il doit être à l'aéroport, près à prendre un avion. Pour San Francisco. » Concéda Brass. « Ne m'en demander pas plus. Nous avons découvert que l'agent posté cet après-midi devant chez Grissom était en fait Miller, et qu'il avait emmené Sara. Grissom a soudainement compris où il l'emmenait, et s'est précipité à l'aéroport avant que je n'aie pu dire le moindre mot. Ecoutez, vous n'êtes pas les seuls à être inquiet pour Sara, il faut faire vite. Une multitude de lieu peut-être fouillée et… »

Mais Nick n'écoutait plus. Il avait sortit son portable et composé le numéro de Grissom avant de sortir dans le couloir, sans un mot d'explication.

« Grissom » répondit une voix plus que tendue à l'autre bout du fil.

« C'est Nick » dit-il avant d'ajouter, sans introduction « Je viens vous rejoindre. Je pars à San Francisco avec vous. »

« Nick, » répondit Grissom, apparemment prit de cours par cette annonce. « Tu ne peux pas venir avec moi. »

« C'est mon amie, Griss, je ne peux absolument pas rester les bras croisés sans rien faire ! Elle ne m'a pas laissé tombé quand il a fallu me retrouver ! »

« Et personne ne la laissera tomber non plus, Nick ! Tu peux avoir ma parole. Ecoute, ce qui nous a permis de te retrouver, ce sont les preuves, les indices que l'on a réussi à rassembler, et qui ont pu nous mener jusqu'à toi. Il faut que tu récoltes le plus de preuves possible avec les autres dans l'appartement de Miller. Je suis sur une piste, mais je n'ai rien de précis encore. »

« Mais-» protesta Nick.

« J'ai besoin des meilleurs CSIs sur coup-là, Nick. J'ai besoin de vous. Je veux que Cath, Warrick, Greg et toi vous occupiez personnellement de ça. Je vais faire mon possible de mon côté, mais il serait inutile d'enlever des chances de votre côté en supprimant ta présence. »

« Mais Grissom, je veux aller la chercher avec vous ! »

« Désolé, je dois raccrocher, je dois passer en salle d'embarquement. Je compte sur toi Nick. »

Et avant que le jeune CSI n'ait pu essayer d'argumenter une dernière fois, Grissom avait raccroché.


Grissom avait cru qu'il n'y arriverait jamais.

Il avait foncé jusqu'à l'aéroport, avant de devoir faire la queue au guichet pendant un temps qui semblait interminable. Quand il avait demandé une place pour le vol le plus proche vers San Francisco, il avait été offusqué d'apprendre que le prochain n'était pas avant une heure.

« Une heure ? Il me faut un vol tout de suite ! »

« Je suis désolé, monsieur, mais c'est le plus proche. Cette avion fait l'aller-retour entre Sans Francisco et Las Vegas. Il est repartit il y a trois quart d'heure, et n'arrivera pas avant au moins quarante minutes. Vous aller devoir attendre. »

Grissom se retint de poser violemment son poing sur le guichet et de crier sa frustration. Cela ne servirait à rien. Il sortit donc son portefeuille, et acheta un billet.

En attendant de pouvoir embarquer, il composa rapidement le numéro de Desert Palm, et demanda à parler à James MacDouglas.

« Désolé, monsieur, » lui répondit-on encore, « mais il n'est pas en état de vous parler au téléphone. »

C'en était trop pour Grissom, qui sentit sa colère atteindre un point culminant.

« Ecoutez, je n'ai rien à faire de vos règlements stupides ! C'est une question de vie ou de mort, alors passez moi tout de suite Mr MacDouglas ! »

« Il a reçu une dose d'anti-douleur puissante il y a quelques minutes et est complètement incapable de parler à qui que soit, monsieur ! Il ne se réveillera pas avant trois heures, deux s'il est en forme ; maintenant, j'ai d'autre appel, alors si vous voulez laissez un message, faites le maintenant. »

Il grommela un non, et elle raccrocha. Il resta quelques secondes à écouter la tonalité, complètement sonné. Il avait cru que James pourrait lui donner le nom de l'immeuble où ils jouaient quand ils étaient enfants, car c'était sans aucun doute là que Miller allait emmener Sara. Mais James ne pouvait pas l'aider. Il allait donc se retrouver à San Francisco, n'ayant pas la moindre idée d'où aller. Il se mit donc à faire les cents pas impatiemment.

Cinq minutes avant l'embarquement, il fut surpris d'avoir un appel de Nick, lui disant qu'il voulait venir avec lui. Il refusa catégoriquement. Il n'avait absolument pas menti en lui disant qu'il avait besoin de ses meilleurs experts pour la fouille de l'appartement. Mais au fond de lui, il savait qu'il avait aussi rejeté Nick pour une autre raison. Il voulait être seul sur cette piste. Il voulait prouver qu'il pouvait la trouver, qu'il pouvait sauver Sara, qu'il pouvait réparer ses erreurs. Il la retrouverait. Saine et sauve.

Il pu enfin embarquer dans l'avion. Il était assis au milieu de l'appareil, et la nervosité ne l'avait toujours pas quitté. Il ne regarda même pas la démonstration des hôtesses à l'avant, dont l'une s'était étalée une couche impressionnante de maquillage violet, qui jurait affreusement avec sa crinière rousse. Il n'avait même pas envie d'ouvrir le journal qu'il avait attrapé d'un geste automatique quand il était entré dans l'avion. Il voulait simplement être déjà arriver. Surtout que sa 'voisine', celle assis sur la même rangée côté couloir, ne cessait de lui lancer des regards, les yeux légèrement plissés ; il tenta de ne pas y prêter attention.

Finalement, l'avion décolla, et commença son avancé vers San Francisco. Il s'était finalement résolu à ouvrir son journal, car s'était encore pire de rester sans rien faire. Mais il ne cessait de se sentir observer par la femme de l'autre côté du couloir, et ses nerfs déjà bien à vifs, ne le supportèrent pas plus d'une demi heure de vol. Sentant à nouveau le regard de la quinquagénaire sur lui, il referma bruyamment son journal, et tourna son regard vers elle.

« Excusez-moi, mais auriez-vous un problème quelconque, ou quelque chose à me demander, pour me fixer ainsi ? »

La femme rougit légèrement, mais ne sembla pas blessée le moins du monde par le ton presque acerbe de Grissom. Au lieu de ça, elle lui fit un grand sourire.

« Je savais qu'en vous voyant de face, je vous reconnaîtrait ! Vous êtes Gil Grissom, n'est-ce pas, le célèbre enthomologiste ? »

Il ne fut pas flatter par le fait que cette femme l'ait reconnue ; ce n'était pas la première, et certainement pas la dernière.

« Oh, si vous saviez combien j'admire votre travail, Mr Grissom ! » s'exclama la femme si fort que la moitié de l'appareil se tourna vers eux.

Il marmonna un vague merci, avant de retourner son regard vers son journal, ne souhaitant pas entamer la conversation avec elle. Mais une autre personne se présenta alors près de lui, et levant les yeux, il vit qu'il s'agissait de l'hôtesse mal maquillée.

« Vous…vous êtes Gil Grissom ? » demanda t-elle alors d'une drôle de voix.

Il soupira, et hocha la tête, s'apprêtant encore à recevoir un flot de parole :

« Ecouter, ce n'est pas pour paraître grossier, mais ce n'est vraiment pas le moment de venir me demander des informations sur des insectes ou autre… »

Mais l'hôtesse secoua la tête, le teint soudain plus pâle :

« Je…Je crois que j'ai un message pour vous. Vous voulez bien me suivre ? »

Son exaspération disparu totalement à cette phrase, remplacé par un vif étonnement. Mais il n'hésita pas. Il détacha sa ceinture, et suivit la jeune femme. Son esprit commençait déjà à bouillonner, et malgré le fait qu'il savait qu'il devait être prudent, et ne pas se faire de film, il ne pouvait s'empêcher d'espérer que cela avait un rapport avec la situation. Elle les emmena dans le compartiment au fond de l'appareil, ou l'autre hôtesse, une blonde, se trouvait également, entrain de préparer le chariot à repas. Elle sourit à sa collègue avant que celui-ci ne se fane, devant le teint pâle de cette dernière, qui referma le rideau pour plus de discrétion.

« Qu'y a-t-il ? » demanda alors Grissom, ne supportant plus d'attendre.

« Tout d'abord, je voudrais que vous sachiez que je suis désolé, j'aurais dû faire ce qu'elle me demandait et vous appelez, mais j'ai cru que… »

Son cœur manqua un battement quand il l'entendit dire 'elle'.

« Vous avez parler à Sara ? » demanda t-il alors vivement, se retenant d'agripper la pauvre hôtesse par les épaules et de la secouer.

« Ce n'est pas le nom qu'il y avait sur son billet, mais vous devez la connaître : une grande femme aux cheveux châtain foncés, avec des yeux marrons, et si cela peut vous aider, elle avait un petit espace entre ses dents de devant et- »

Cette fois, il lui agrippa réellement les bras, pas violemment, mais brusquement, agissant sous le coup de la poussée d'adrénaline qui venait de se déferler dans ses veines :

« Est-ce qu'elle va bien ? Qu'a-t-elle dit ? »

« Monsieur ! » s'exclama alors la deuxième hôtesse, que Grissom avait pratiquement oubliée. Il lâcha immédiatement la jeune femme, s'excusant rapidement.

« Elle…Elle était accompagné d'un homme, et durant le vol, elle a demandé de l'aide pour certains problèmes, mais c'était en fait une excuse pour me parler. Elle m'a demandé de vous transmettre un mot, mais, je suis vraiment désolé, son mari est arrivé après et…et… »

« Son mari ? » Grissom avait compris qu'elle parlait de Miller

« Oui, un homme brun qui devait pas faire moins de 1m90. Il…Il m'a dit que sa femme avait certain problème mentaux, et qu'elle inventait sans cesse de nouvelles façons de se faire remarquer qu'elle adorait faire peur aux gens avec ses mensonges. Il était policier, il m'a montré son badge, et…je l'ai cru, je suis désolé. »

Mais Grissom n'était pas énervé contre la femme. Il voulait juste savoir comment allait Sara. Déjà, de la savoir vivante était un immense soulagement, mais ce n'était pas assez.

« Ecoutez, cet homme n'est pas du tout policier. C'est un meurtrier, et il a enlevé la femme que vous avez vue. »

Les deux hôtesses eurent la même réaction de plaquer une main devant leur bouche, horrifié par cette nouvelle. Ne leur laissant pas le temps de se remettre, il demanda tout de suite :

« J'ai besoin de savoir comment elle allait. Etait-elle blesser ou… »

« Elle avait le bras droit en atèle, » répondit l'hôtesse blonde d'une voix peut assurée.

« Et…quand ils sont revenus des toilettes, où ils s'étaient enfermés, elle…Mon dieu, je suis désolé, si j'avais su de quoi il retournait, j'aurais immédiatement prévenu le commandant. » gémit la jeune femme rousse.

« Qu'avait-elle ? » demanda vivement Grissom.

« Son…son nez saignait, elle était affreusement pâle et semblait vraiment très mal en point. J'ai dit à son ma- à l'homme qu'elle semblait avoir besoin d'une aspirine, et il m'a dit qu'elle avait fait un sorte de crise dans les toilettes, que ça allait mieux. Je suis tellement désolé… »

Grissom savait que la jeune femme n'était pas stupide. Elle avait très bien compris que l'histoire de Miller n'était pas nette. Si elle n'avait pas cherché à intervenir plus, alors que Sara montrait des signes bien visibles de maltraitances, c'était sans aucun doute parce qu'elle avait eu peur. Miller avait dû utiliser son aura froide de tueur pour la dissuader inconsciemment de ne rien dire (N/A : vi, c'est fou tout ce qu'on peut faire avec son aura !).

Miller avait blessé Sara. Une vague de fureur le traversa.

Puis, une autre certitude l'envahit. Elle avait fait quelque chose qui l'avait mis en colère.

« Quel était le message qu'elle vous avait demandé de me transmettre ? »

Elle sembla encore plus gênée. « Elle l'avait écrit sur une serviette en papier, mais…il me la reprit quand il a su ce qu'elle avait fait. »

Grissom fronça les sourcils. Sara était une des personnes les plus intelligentes qu'il avait eu l'occasion de rencontrer au cours de sa vie. Il était persuadé qu'elle n'aurait rien marqué de vraiment évident sur la serviette, ce qui l'aurait obligatoirement mis dans une situation encore plus dangereuse. Non, elle avait dû coder son message.

« Vous en souvenez-vous ? Est-ce que c'était un mot long, comme une énigme par exemple ? »

Elle secoua la tête. « Non c'était juste trois mots, je n'ai pas compris ce que- »

« Quels étaient ces mots ? » demanda t-il vivement en la coupant, ne supportant plus de tourner autour du pot.

« C'était…Citez vos sources. »

Grissom sentit son estomac se contracter d'une étrange manière. Il se rappela immédiatement dans quelle situation ces mots avaient été prononcés. Cela avait beau daté de six ans, la situation actuelle lui ramena instantanément toute la scène à l'esprit. C'était à l'époque où la communication était tellement facile entre eux. Ils étaient entrain de chercher des indices dans les toilettes d'un avion, il avait trouvé des traces de sperme. Il avait alors enchaîné sur le fait que le plaisir sexuel et les sensations étaient augmentées par l'altitude. Il se rappelait très bien l'air pensif de la jeune femme quand elle avait répondu « Moui, c'est pas mal, mais je ne peux pas l'affirmer ». Avant qu'il n'ai eu le temps de réagir à cette découverte, elle l'avait interrogé, commençant un nouveau jeu de taquinerie : « Citez vos sources. » Il n'avait pas mentit en disant qu'il l'avait lu dans un magazine. Mais apparemment, il était apparu, quand il l'avait interroger en retour, qu'elle tenait ses sources d'après l'expérience sur le terrain. Ce qu'il s'était bien gardé de lui rétorquer cette nuit là, c'était qu'il n'aurait pas été contre à ce qu'elle participe à son changement de source. Ils passaient tellement de temps à se taquiner à cette époque qu'elle ne l'aurait certainement pas prit au sérieux ; il n'avait rien dit parce que lui, déjà à ce moment là, n'était pas sûr qu'il s'agisse réellement d'une simple taquinerie. Et s'il lui avait demandé, où en seraient les choses aujourd'hui ?
Grissom refoula ce flot de sentiments qui l'envahissait ; ce n'était pas le moment de faire réapparaître les remords et la culpabilité.

Citez vos sources.

« Où se trouvent les toilettes ? » demanda t-il alors.

Ce n'était apparemment pas la réaction qu'attendaient les hôtesses. Les sourcils froncés, la jeune femme rousse désigna une porte juste à sa droite. Il l'ouvrit, avant de se tourner vers les deux femmes.

« Ces toilettes ont-elles été nettoyées entre les deux vols ? »

Elles secouèrent négativement la tête.

« Très bien, je veux que ces toilettes soient bloquées jusqu'à ce que cet avion atterrisse, où une équipe d'experts viendra les fouillés. »

« Mais… » Protesta l'hôtesse blonde.

« Je suis désolé, vous pouvez en informer le pilote si vous le devez, mais il peut y avoir des indices important qu'il ne absolument pas négliger. Je veux être le seul à pouvoir y pénétrer. »

Sans attendre, il retourna vers son siège, et attrapa son bagage à main, qui contenait le matériel minimum nécessaires à tout scientifique comme lui qui se respecte. Son instinct de CSI venait de reprendre le dessus ; il entrait dans un terrain qu'il maîtrisait, que Sara maîtrisait tout autant. Elle avait dû laisser une preuve d'une manière transparente, mais pas totalement.

Entrant pour de bon dans les toilettes, mains gantées, il alluma la lumière et referma la porte. Il parcouru d'abord la pièce des yeux, souleva le couvercle avec précaution, chercha dans les recoins, bien qu'il fut presque sûr à 100 qu'elle n'aurait pas laissé quelque chose d'évident. Pourtant, coincé dans un recoin de la porte, il trouva un bout de papier blanc. De serviette en papier. Et sur ce minuscule morceau, on pouvait y lire un morceau de mots. La serviette avait dû être déchirée, ce qui faisait qu'il n'y avait que le moitié d'un C et le point du i ; il devinait qu'ils provenaient du mot Citez.

Il imaginait que trop bien la scène dans sa tête. Miller entrant dans les toilettes, et déchirant la serviette en papier, devant les yeux impuissants de Sara. Avait-elle eu le temps de lui laisser un indice ? Ou l'en avait-il empêché ? Il refoula à nouveau la vague d'impuissance qui l'envahissait. Il ne devait pas aller par là. Elle avait choisit d'utiliser un moyen bien précis pour chercher à se faire retrouver, un moyen que celle quelqu'un qui cherche vraiment peut trouver. Comme lui. Elle lui faisait confiance, il ne devait pas baisser les bras.

Il prit sa mini lampe à UV, et enfila ses lunettes, avant d'éteindre la lumière. Sans vraiment de surprise, il y avait divers fluides un peu partout au niveau du lavabo et du siège, ce qui n'était pas surprenant ; c'était tout de même des toilettes d'avion.

Mais il s'arrêta quand le faisceau de sa lampe balaya la cloison qui faisait face au lavabo. Il n'y avait aucun mot, aucun message, mais une tâche. Du sang qui avait gicler presque horizontalement sur le mur. La voix de l'hôtesse résonna dans son crâne : Son nez saignait…Son nez saignait… L'image de Sara se faisant durement plaquée, tête la première, contre la cloison lui envahit brutalement l'esprit, et il dû fermé les yeux et respirer profondément pour calmer le rythme soudain frénétique de son cœur. Mais il n'avait qu'une envie à cet instant, c'était de mettre personnellement fin aux jours de ce salaud.

Mais il se força à redevenir plus calme, se répétant que ce n'était pas une solution. Il se répétait également en boucle que rien ne prouvait que ce sang était celui de Sara. Mais il avait ce terrible pressentiment qui le tiraillait. Il finit par dévier son faisceau, et le dirigea vers le miroir, au dessus du lavabo. Il resta quelques secondes à sonder la plaque réfléchissante. Bien que rien n'apparaisse, il eut à cet instant la certitude que la solution était là.

Il éteignit sa lampe et ralluma la lumière de la cabine, s'approchant du lavabo pour fixer le miroir. C'était logique ! Bien sûr, Sara avait usé d'un moyen invisible à l'œil nu, mais elle l'avait surtout fait avec ce qu'elle avait sous la main, ce qui voulait dire pas grand-chose. Mais qui ne s'était jamais amusé, enfant, à écrire sur les miroirs embués, se plaisant à voir les mots disparaître progressivement ? Approchant son visage tout près du miroir, Grissom ouvrit la bouche, et souffla de l'air chaud hors de ses poumons. Un sentiment exaltant de contentement l'envahit alors qu'il voyait apparaître sous ses yeux un morceau de mot. Sara ne s'amusait peut-être pas à ça quand elle était en enfant, mais il était clair qu'elle connaissait la technique. Il ouvrit immédiatement le robinet d'eau et le régla sur le débit le plus chaud. Cela prit au moins deux minutes, mais rapidement, la buée dégagée par l'eau chaude commença à envahir le miroir, et l'inscription apparu presque clairement en grosses lettres :

« 747 Folsom St

S.F »

Et en plus petit dans le coin inférieur droit, Sara avait marqué :

«Il n'est pas encore trop tard, mais ne tarde pas trop quand même. S.S. »


Quand Sara s'assit sur le côté gauche de la banquette arrière du taxi, une nouvelle onde de douleur quitta son épaule droite et se propagea en une seconde dans la totalité de son corps. Elle dû fermer durement les yeux pour refouler la vague de nausée qui déferla ensuite, et surtout, pour se forcer à ne pas s'évanouir une nouvelle fois.
Sara n'était pas quelqu'un qui supportait mal la douleur, elle n'avait jamais été ce genre de personne douillette, mais il y avait quand même un seuil à ce que son corps et son esprit pouvait supporter. Il lui avait violemment à nouveau déboîté l'épaule droite. Elle avait entendu le terrible craquement qui avait accompagné ce geste. Et comme si cela n'avait pas suffit, après lui avoir dit qu'elle finirait à avoir peur de lui, il lui avait assené une puissante claque, alors que son visage était encore plaqué contre la cloison, et le goût métallique du sang avait envahit le fond de bouche. Le sang provenait de son nez.

Ces différents coups avaient réussi à la mener au bord de l'évanouissement, et elle ne se souvenait plus très bien comment elle avait regagné son siège. Tout ce dont elle se souvenait, c'était de la douleur affreuse qui fusait de son épaule au moindre geste qu'elle faisait, à chaque bouffé d'air qu'elle prenait. Les tremblements nerveux qui parcouraient son corps ne l'avaient en rien aidé. Quand l'avion avait finalement atteint sa destination, une éternité plus tard, les différentes glandes anti-douleur de son corps avaient commencés à agir ; elle sentait toujours la douleur, mais son esprit était tellement brumeux qu'elle semblait lointaine.

Patrick avait dû comprendre que le fait de se promener avec une femme à l'épaule sadiquement déboîtée ne serait pas facile, alors, agissant avec bonté, il l'avait entraîné dans un coin désert, et lui avait remis en place, mais pas vraiment en douceur. C'était là qu'elle s'était évanouie. Elle n'avait aucune idée de combien de temps elle était restée inconsciente, mais quand elle était revenue à elle, son esprit n'était plus brumeux. La douleur était toujours là, mais beaucoup plus lancinante. Il l'avait obligé à se relever, et l'avait traîner hors de l'aéroport, l'entraînant dans la nuit presque froide, et avait hué un taxi. Taxi dans lequel ils se trouvaient à présent.

« 747 Folsom Street » indiqua immédiatement Patrick avant que le chauffeur n'ait le temps de demander.

« On est pressé, hein ? » demanda t-il d'un ton amusé en redémarrant.

« Nous avons une soirée chargée en perspective, » répondit Patrick d'une voix monotone.

« Invités à une fête ? Travail urgent ? »

« Disons qu'il s'agit plutôt de retrouvailles entre de vieux amis. Ca promet d'être sanglant, au sens figuré bien sûr ! » ajouta t-il avec un petit rire amusé à l'attention du chauffeur, qui lui répondit par un gloussement, avant d'enchaîné sur ses propres souvenirs de réunion amicale.

Sara ne trouva absolument rien de comique à cette remarque, et une nouvelle vague de nausée la traversa, mais elle n'était pas due à la douleur cette fois, mais à une peur presque panique. Elle réalisa alors pleinement ce qui était entrain de se passer. Ils étaient en direction de leur ancien immeuble dont le toit leur servait d'air de jeux à une époque, et qui risquait d'être une scène de crime le lendemain matin. Elle ferma les yeux, qui lui picotaient soudainement. Elle se sentait complètement prise au piège, et totalement impuissante.

Quand le taxi s'arrêta enfin dans une rue fortement éclairée par des lampadaires, Sara rouvrit les yeux. Elle vit alors Patrick sortir brusquement du véhicule. Ne comprenant pas ce qui se passait, elle se glissa vers la porte ouverte, pour regarder ce qui se passait dehors, et l'étonnement l'envahit.

Apparemment, Patrick était tout autant étonné qu'elle. En face de lui, là où aurait dû se trouver leur immeuble, il y avait…

Rien.

Il n'y avait absolument aucun immeuble entre les deux bâtiments adjacents. Patrick ouvrit alors la portière côté passager, et s'adressa au chauffeur, le visage déformé par la colère.

« Depuis quand l'immeuble qui se trouvait là a-t-il été détruit ? » demanda t-il furieusement.

Le chauffeur ne sembla pas s'inquiéter plus que de mesure par l'attitude de l'homme. Il haussa les épaules. « Je sais pas exactement. Au moins un an j'crois. Cet immeuble devenait une ruine, ils ont bien fait de le détruire. J'crois qu'ils veulent construire une patinoire à la place, ce que je trouve un peu bête, avec la piscine à quelques mètres… »

Mais Patrick ne l'écoutait déjà plus, il s'était retourné vers l'immense trou qui se dessinait dans la nuit. Alors qu'il s'agrippait les cheveux, jurant haineusement dans sa barbe, avant de shooter rageusement dans une poubelle, Sara sentit une pointe d'espoir envahir son cœur.

Les projets de Patrick étaient provisoirement compromis, et s'était apparemment une chose à laquelle il ne s'était pas préparé. Pour Sara, cela ne signifiait qu'une chose.

Tout n'était peut-être pas perdu pour elle.


N/A : Et voilou de 10! J'espère qu'il vous à plu, je sais que j'ai mis un peu Sara de côté dans ce chapitre, mais la partie Grissom était quand même assez nécessaire lool J'espère vous retrouver 'bientôt (tout est relatif avec moi hihi) pour le prochain chapitre! Tite review?

Elialys