Un grand merci pour vos feedbacks, c'est très motivant... La preuve, voilà déjà la suite !

NdT : Les paroles du film Top Gun proviennent du site http/www.subthermix.be (Merci !) car contrairement à ce qu'on peut croire, je n'ai pas ce film chez moi ;-)

Chapitre 3 / 4:

Son esprit semblait figé, incapable d'avancer ou de faire marche arrière. Il fixa l'écran en silence, également incapable et encore plus réticent à ouvrir la bouche et à dire quelque chose à la femme tranquille et fière actuellement assise avant tant de raideur à ses côtés.

Le bien-être naturel entre eux s'était envolé par la fenêtre à cause de cette stupide esquisse de baiser. Comment avait-il pu être aussi fou ? Aussi insouciant ? Comment s'était-il permis de devenir si absorbé par sa présence à ses côtés pour tout perdre en un instant ?

Il voulait se donner un coup de pieds dans son propre postérieur.

Il ne pouvait imaginer ce qu'elle ressentait juste à cet instant. Elle le haïssait probablement et il ne pouvait l'en blâmer.

Et le pire de tout ça était qu'il pouvait encore sentir la trace insistante de sa bouche sur la sienne. Ses lèvres semblèrent soudainement se déssécher et être en manque, alors il les humecta, essayant de donner une porte de sortie à son énergie tendue, n'importe quelle porte de sortie. Il fut soudainement conscient de l'endroit où ses bras reposaient sur ses cuisses. Il sentit les gouttelettes d'eau se former autour de sa main provenant de la bière désormais tiède qu'il tenait fermement.

Amenant brutalement la bière à ses lèvres sèches, il en prit une bonne gorgée et sentit le pétillant amer et chaud couler en lui.

Ce silence gêné entre eux empirait à chaque seconde. Et il n'aimait pas ça – pas du tout. Il n'avait jamais voulu qu'Elisabeth ait peur de lui ou se sente gênée lorsqu'elle était à ses côtés. Il prit une profonde inspiration et il se lança, par le seul moyen qu'il connaissait.

« Je promets de ne pas vous attaquer si vous me regardez. » La prière de pardon inexprimée fut masquée par sa tentative d'humour terne.

Lentement, elle tourna la tête vers lui. Leurs yeux entrèrent en conflit et John sentit son courage vaciller un instant devant l'intensité du regard d'Élisabeth.

Il tendit sa main pour tapoter le bras d'Élisabeth avec son index. « Peut-on juste mettre ça sur le compte de l'influence du moment ? » Il leva un sourcil d'espoir et inclina sa tête sur le côté, lui donnant ce qu'il espérait être son visage le plus 'désolé'.

Elle ne dit rien pendant un long moment, continuant juste à le fixer solennellement comme si elle considérait les différentes options qu'elle avait, et puis, lentement, son visage commença à s'adoucir et ses lèvres s'ouvrirent en un léger sourire. Elle secoua la tête comme si elle voulait montrer qu'il l'amusait. Bon Dieu, il espérait qu'elle soit amusée. Il ne pourrait tenir ce visage pour toujours. L'amusement était bien. N'importe quoi plutôt que de la colère envers lui.

« Vous savez, John, vous êtes celui qui a choisi ce film à l'eau de rose. » Sa voix était lente et légère lorsqu'elle se mit finalement à parler, et elle contenait même une trace de taquinerie.

Il savait qu'elle l'accusait un peu et il eut un soupir de soulagement. Peut-être qu'elle ne le haïssait pas après tout...

Son sourire augmenta jusqu'à ce qu'il soit totalement épanoui. Il releva la tête. « Ouais ? Et bien, c'est juste un film d'action avec les habituels brutes, à moins que vous n'ayez un beau gosse assis à côté de vous. »

Elle eut un petit sourire et leva un sourcil en signe de défit. « Oh ? C'est comme ça ? Et bien si vous voulez continuer à être un 'beau gosse' avec qui regarder un film, je suis sûre que je peux trouver quelque chose d'autre à faire. »

Ses yeux étincelèrent devant l'offre rusée et il commença à se relaxer un peu plus alors qu'il retombait dans le badinage facile qu'il appréciait tant. S'adossant, il remit ses bras sur le haut du canapé et lui adressa un dernier sourire comme il savait si bien les faire.

« Nan, ça va. »

Il se retourna vers l'écran en se sentant extrêmement soulagé.

---

Tout allait bien. Juste bien. Jusqu'à cette scène. Lorsque la scène d'amour entre 'Maverick' et 'Charlie' commença à se jouer sérieusement, Élisabeth sentit à nouveau le besoin de s'éloigner de l'homme assis à ses côtés. Elle pensa s'excuser pour aller aux toilettes, ou inventer une excuse pour rechercher d'autres pop-corns mais elle savait que John se contenterait de mettre en pause ce maudit film et attendrait son retour.

Pourquoi avait-elle ouvert sa bouche plus tôt ? Elle espérait juste que John n'accorderait aucune attention aux scènes d'amour comme il l'avait prétendu le faire. En se donnant l'apparence de remettre ses cheveux derrière son oreille, elle baissa la tête et hasarda un regard vers lui. Ses yeux étaient rivés sur l'écran. Elle savait pourtant que ses yeux attentifs n'avaient jamais manqué autant de chose.

A l'écran, McGillis alias 'Charlie' disait à Cruise alias 'Maverick' la réplique qu'Elisabeth avait craint d'entendre et elle tressaillit presque en les entendant.

'Mais j'ai gardé un détail pour moi. Je vois du génie dans votre pilotage, mais ça, je dois le taire. J'ai trop peur que n'importe qui dans cette pièce ne voit mes sentiments et je ne veux pas qu'on sache que je suis tombée amoureuse de vous.'

Élisabeth retint son souffle. La réplique résonnait fortement dans la pièce et le baiser qui suivit entre les deux personnages semblait encore plus fort.

Elle avait ses raisons.

Élisabeth continua à repenser à ce qu'elle avait si stupidement démontré à John plus tôt.

Et vous avez les vôtres.

Elle le réalisa avec une clarté et une évidence qui lui coupa le souffle alors qu'elle regardait le couple à l'écran qui commençait à faire l'amour pendant que la musique allait plus fort.

A côté d'elle, John restait calme. Elle espérait qu'il fasse un commentaire railleur ou qu'il se lève pour aller chercher une autre bière, ou qu'il tousse, ou... n'importe quoi.

Mais il ne fit aucun mouvement ni ne dit quelque chose alors que 'Charlie' et 'Maverick' continuait à faire l'amour sur l'écran devant eux.

Lorsque par bonheur la scène se termina, et que l'action suivante démarra, Élisabeth laissa doucement échapper le souffle qu'elle retenait. Elle sursauta légèrement lorsqu'elle sentit John bouger à côté d'elle et se sentit idiote lorsqu'elle réalisa qu'il posait seulement sa bière vide sur la table.

Relax. Elle continuait à se dire ça encore et encore. Qu'importe ce qui avait pu survenir entre eux quelques instants plus tôt, c'était terminé. Fini. Oublié.

Ouais, bien.

Elle se connaissait mieux que ça. Depuis quand avait-elle commencé à se mentir à elle-même ? Elle connaissait également la réponse à ça. Depuis que John Sheppard était entré dans sa vie.

La dernière scène d'action du film se termina et la scène finale enveloppa soigneusement la nouvelle relation de 'Charlie' et 'Maverick' alors qu'ils marchaient tous deux main dans la main. La civile mature et le pilote rebelle avaient trouvé un terrain d'entente.

Pourquoi est-ce que la vie réelle et les relations ne pouvaient être aussi simples que dans les films ?

Sentant finalement une léthargie s'emparer d'elle, elle ôta ses pieds de la table et les posa sur le sol avant de se pencher en avant pour s'étirer. Elle ne put empêcher un petit gloussement de s'échapper alors qu'elle secouait la tête devant ses propres réflexions ridicules.

« Qu'est-ce qui est amusant ? »

Elle regarda derrière elle par dessus son épaule droite et vit John la regarder bizarrement alors qu'il saisissait la télécommande pour arrêter le film.

Elle haussa les épaules. « Je pensais juste à la manière dont tout se terminait toujours bien dans les films. »

Il fit un signe de tête affirmatif. « Ouais, c'est toujours trop facile dans les films. Par exemple Maverick n'a jamais fait un rouleau inversé correctement. Je pense que je pourrais apprendre deux ou trois trucs sur le vol à Mr 'Top Gun'. »

Il lui donna son sourire insolent et lui fit un clin d'oeil, et elle lui sourit avec indulgence en réprimant un bâillement.

« Vous voulez aller vous coucher ? »

L'expression immédiate qui traversa son visage aurait été comique si ce n'avait pas été une chose si tendancieuse à dire après ce qui venait juste d'arriver entre eux.

John réalisa tout de suite son lapsus et remercia le fait que la pièce se trouvait toujours dans la pénombre excepté la faible lumière de l'écran désormais blanc. Il pouvait sentir son visage s'échauffer légèrement. Il tenta précipitamment de reformuler sa question.

« Je veux dire, êtes-vous fatiguée ? »

Il savait qu'il avait l'air ridicule. Il devrait juste laisser la jeune femme se lever gracieusement et laisser sa stupide personne avant qu'il ne fasse quelque chose d'encore plus embarrassant pour les deux. Parce-que pour l'instant, elle donnait l'air de vouloir être n'importe où ailleurs, mais plus avec lui.

Elle baissa la tête pour la soustraire à ses yeux et bailla délicatement, puis se leva du canapé. « Oui, je suis fatiguée. » Elle mit ses bras derrière sa tête, étirant le tee-shirt rose et serré sur sa poitrine.

Ne la fixe pas.

L'ordre atteignit son cerveau et rendit le besoin de faire ça encore plus fort. Bon Dieu, elle était si mince et si ravissante et si... femme. Élisabeth était bien faite, et il était capable d'ignorer ce fait la plupart du temps, lorsqu'elle portait un uniforme. Mais pas maintenant.

C'était tout ce à quoi il pouvait penser à ce moment là.

Il toussa et se força à rester décontracté.

Elle jeta un oeil vers lui. « Je suis exténuée, John. Je pense que je vais aller dormir. »

Atteignant la table, elle ramassa sa bière vide puis avança de quelques pas avant de se retourner vers lui. « Merci pour le film... et ... euh... les pop-corns. »

John força un demi sourire sur ses lèvres. « Pas de problème. Quelques fois je suis doué pour les films à l'eau de rose... Bonne nuit Élisabeth. »

« Bonne nuit, John. » Elle lui donna un dernier sourire timide puis se retourna et le laissa seul dans la pièce sombre.

Il la regarda partir puis se laissa tomber sur les coussins du canapé. Posant sa tête, il ferma les yeux un instant. La pièce était totalement calme avec le film terminé et totalement vide sans elle à ses côtés. Il laissa ses yeux se reposer un moment de plus et permit à toutes les images du visage d'Élisabeth de défiler devant lui. Élisabeth riant avec lui. Lui souriant. Se disputant avec lui... Le poursuivant sur le canapé et bataillant pour la télécommande. Élisabeth regardant son visage alors qu'il se penchait pour l'embrasser.

Bordel.

Il ouvrit les yeux et fixa le plafond. Il n'avait pas voulu ça. Il n'aurait jamais pensé pouvoir être attiré par quelqu'un comme le Docteur Élisabeth Weir. Elle n'était vraiment pas ce qu'il pensait être son 'type'.

Pourtant elle le surprenait constamment et il savait que cette nuit avait juste rendu son désir de passer du temps avec elle encore plus fort. Il appréciait être à côté d'elle. Elle le défiait ; elle le faisait travailler plus durement pour atteindre les sommets, et faire encore plus que ce qu'il avait pensé être capable de faire. Il voulait l'impressionner, il voulait qu'elle le regarde et qu'elle lui donne ce sourire satisfait qu'elle donnait trop rarement à quiconque. Il voulait son respect. Il voulait...

Mais bordel, il n'aurait pas du l'embrasser. Non, ça n'aurait jamais du arriver et il le savait. Les complications générées étaient vraiment trop ridicules pour tous les deux. Il aurait du s'assurer qu'il ne serait pas seul avec elle comme ça, surtout pour regarder ce stupide film d'amour. C'était s'exposer à la tentation.

John déplaça son regard pour fixer l'écran blanc en face de lui. Il le fixa une bonne minute, alors que quelque chose le harcelait, lui cassait les pieds. Il claqua ses doigts et s'assit.

Il balaya rapidement du regard le canapé, puis la table, à la recherche de la télécommande. L'apercevant sur la table, il l'attrapa et pressa rapidement sur le bouton de lecture. Regardant rapidement les chapitres, il trouva celui qu'il recherchait et le choisit. Alors qu'il commençait à défiler sur l'écran, il le regarda intensément. Il écouta une fois de plus les mots de Charlie à Maverick.

' et je ne veux pas qu'on sache que je suis tombée amoureuse de vous.'

Nan, ça ne pouvait pas être ça.

Il appuya sur le bouton de rembobinage et réécouta la scène une nouvelle fois.

Est-ce que ça pouvait être ça ?

Elle avait ses raisons.

Est-ce que ce n'était pas ça qu'Élisabeth lui avait dit ? Est-ce que c'étaient les mêmes raisons que Charlie avait dans le film ? Était-ce pour ça qu'elle défendait cette femme avec tant de conviction ?

Elle avait ses raisons.

Il bondit immédiatement du canapé. Éteignant le film, il lança la télécommande derrière lui, ne s'inquiétant pas de l'endroit où elle atterrissait. Il franchit à grands pas la pièce et passa le seuil de la porte. Marchant le long du couloir, il se déplaça dans la direction des quartiers d'Élisabeth.

Il ne put s'en empêcher. Il l'avait presque embrassé. Vraiment embrassé. Et bordel, il avait regardé dans ses yeux. Elle le voulait aussi. Il était sûr de ça. Mais elle avait été effrayée, si effrayée de tout ça. La connaissance de ça le poussa en avant. Le transporta. Le rongea.

Et maintenant, il devait connaître les raisons d'Élisabeth.

---

Dix minutes plus tard, Élisabeth était toujours stupéfaite.

Alors qu'elle était couchée sur son lit et fixait son plafond, elle se demanda distraitement s'il y a très longtemps, une femme, une Ancienne, s'était couché dans cette chambre et avait réfléchi aux mêmes sensations ressenties par son corps déloyal.

C'était une pensée complètement folle. Mais de toutes façons elle se sentait folle. Et de mauvais humeur.

Comment avait-elle pu le laisser lui faire ça ?

Elle s'était enfui juste au moment crucial. Sa présence très réelle, ses yeux intenses qui regardaient droit en elle et la dépouillait de sa protection, l'avaient presque détruite.

Vous voulez aller vous coucher ?

La voix rauque de John pénétra son esprit comme s'il se tenait debout à côté d'elle. La façon avec laquelle il l'avait regardée lorsqu'il lui avait demandé...

Oh Bon Dieu. C'était suffisant pour amener une femme forte à devenir folle.

Et ces derniers temps, lorsqu'on en venait à John Sheppard, elle se sentait tout sauf forte. En fait elle se sentait faible... horriblement faible.

Elle n'aurait jamais du accepter de regarder un film seule avec lui. Il y avait vraiment trop d'opportunité pour que l'un des deux foute la merde.

Et dis donc, ils l'avaient fait.

Elle avait désiré ce baiser. Tellement désiré. Trop désiré. Ramenant sa main sur sa bouche, elle traça d'un doigt ses lèvres et ferma les yeux. Les lèvres de John étaient douces et humides, légèrement gercées lorsqu'elles avaient caressé les siennes pendant ces quelques milli-secondes.

Après cela elle avait refusé de bouger. Elle l'avait laissé la charmer et l'avait excusé, et bêtement, elle était resté avec lui et avait regardé la fin du film. Elle aurait du s'excuser et partir. Elle savait qu'il n'aurait pas discuté ce point. Il avait vu lui aussi que c'était de la folie.

Mais non, elle était restée assise devant cette splendide scène de sexe avec lui à ses côtés, et comme une folle, elle s'était laissé aller à imaginer et à s'émerveiller. Est-ce qu'il les avait vu se déshabiller l'un l'autre comme elle l'avait vu ?

Elle roula sur elle-même et frappa l'oreiller.

Mince. Tout simplement mince. Elle était trop vieille pour ça. Ce n'était pas la raison pour laquelle elle était venue sur Atlantis. Elle cracha sa colère par un long soupir.

Non, il n'en était pas question. Elle avait laissé Simon derrière ; elle avait laissé tout le monde qu'elle connaissait et elle avait vraiment cru qu'elle sacrifiait tout ce qu'elle possédait et qui était sur Terre, et tout ce qu'elle pourrait être ici pour quelque chose de plus gros qu'elle-même.

Et maintenant, elle foutait tout en l'air. Elle se mordit la lèvre et lutta pour ravaler des larmes de colère.

Elle était en train de tomber amoureuse de son chef militaire, et maudit soit-elle si elle savait quoi faire de ça.

Serrant le poing, elle frappa durement son lit. Toute trace de somnolence qu'elle avait ressenti précédemment avait disparu en même temps que sa santé mentale. Elle avait besoin de faire quelque chose.

Elle s'assit sur le lit. Peut-être un jogging ? Oui, un jogging. Elle jeta un oeil sur la montre à son poignet. Elle aurait la salle de gym pour elle toute seule ce soir. Elle courrait jusqu'à ce qu'elle ne tienne plus debout et elle pourrait alors s'occuper l'esprit de la seule façon qu'elle connaissait.

Sautant de son lit, elle ôta rapidement son tee-shirt pour enfiler un soutien-gorge de sport. Elle retira son pantalon et le jeta dans le panier à linge. Tendant la main vers un tiroir, elle en sortit son short et son sweat préféré et quitta sa chambre en courant.

Elle ferait mieux de commencer maintenant. Elle avait beaucoup à dépenser.

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John fit presque demi-tour.

Il n'en était pas question.

Il était allé trop loin et il allait voir de quoi il s'agissait, qu'importe ce que ça pouvait apporter.

Ils devaient parler. C'était le moment.

Le temps était révolu.

Il frappa fermement sur sa porte et attendit.

Pas de réponse.

Il se pencha vers la porte comme si ça pouvait l'aider à voir à travers. « Élisabeth ? » Il appela doucement son nom une première fois, puis frappa une nouvelle fois sur la porte.

Bordel, pourquoi ne répondait-elle pas ?

« Élisabeth ? » Il prononça son nom plus fort alors qu'il frappait à nouveau la porte, mais encore une fois il n'entendit aucun mouvement à l'intérieur de la pièce.

Il pourrait utiliser son code d'urgence et ouvrir cette maudite chose. Mais là, si elle se trouvait sous la douche, elle le ferait probablement arrêter. Et il serait encore plus fou que ce qu'il avait été tout à l'heure.

Il laissa échapper un soupir frustrant et passa une main dans ses cheveux. Il avait besoin de lui parler. Il devait lui parler. Il savait qu'il devrait être lapidé pour être un tel idiot, mais il ne pouvait s'en empêcher. Ils devaient aborder tout ça... quelque que soit ce qu'il se passait entre eux.

Il se pencha un peu plus longtemps vers la porte puis inclina la tête et tendit la main vers sa ceinture. Attrapant sa radio, il essaya sur sa fréquence.

« Élisabeth, c'est John... Où êtes-vous ? »

Tout ce qu'il obtint fut des parasites silencieux mais pas de réponse. Bordel. Il commençait à s'inquiéter légèrement maintenant. Où était-elle partie ? Elle ne devrait pas vagabonder seule dans la cité à cette heure. Qui savait ce qui pouvait être caché sans qu'ils ne tombent dessus.

Il bascula immédiatement sa fréquence sur celle de la salle de contrôle. « C'est Sheppard. J'ai besoin du Docteur Weir... J'ai besoin de parler au Docteur Weir... »

Un petit instant plus tard, une voix résonna dans le haut-parleur. Colonel Sheppard... c'est Walker... Le Docteur Weir n'est pas là Monsieur. »

John fronça les sourcils. « Bien, alors dites moi où elle est. »

Il y eut une longue pause à l'autre bout du fil. « Et bien, Monsieur, elle euh... elle a demandé à ne pas être dérangée sauf en cas d'urgence. »

John grinça des dents. Il allait s'énerver s'il ne lui disait pas où se trouvait Élisabeth dans les deux secondes.

« Walker, dites-moi où elle est. Je dois lui parler. C'est assez urgent pour vous ? » Son ton ne laissait aucun doute sur son irritation.

La voix de Walker revint dans le haut-parleur, incertaine. A tout autre moment John aurait compati. « Euh, oui Monsieur. Elle est partie courir dans la salle de gym. »

Courir ? A cette heure ? Seule ?

La réponse le surprit mais il refusa de la laisser le décourager. Il éteignit immédiatement la radio. Se retournant, il se dirigea vers la salle de gym sans un moment d'hésitation. Sa mission venait juste de changer de lieu mais il était toujours déterminé à aller au fond des choses.