Hello everybody et bonne année (pour le "bonne santé", on attendra l'année prochaine hein ! XD)
Merci à toutes et tous pour vos reviews, follows et favoris.
Voici un chapitre trèèès long, qui fait plus de 15 000 mots. L'auteure a eu beaucoup de mal à égaliser les chapitres donc ne soyez pas surpris si vous vous retrouvez avec des chapitres de longueurs très variées ;)
Cette histoire est une traduction, rien ne m'appartient.
Bonne lecture !
Harry Potter et la sympathie des âmes
Partie I: Nicolas
Chapitre trois: Mensonges
Harry ouvrit les yeux, haletant. Son corps tout entier lui faisait mal et sa cicatrice semblait avoir été marquée au fer rouge. Il pouvait entendre des murmures résonner dans la salle d'examen, et quand il se redressa, il vit que certains élèves s'étaient penchés au-dessus de leur bureau pour mieux le regarder.
Sans se soucier du regard inquiet que lui jeta le professeur Tofty, Harry prétendit qu'il allait se rendre à l'infirmerie pour prendre une potion contre les maux de tête et se reposer. A la seconde où il fut hors de vue, il se précipita vers la tour des Gryffondor. Il arriva dans la salle commune, en nage et à bout de souffle, et se précipita vers son dortoir, ne faisant pas attention aux première et deuxième années, qui avaient déjà terminé leurs examens de fin d'année et qui le regardaient avec curiosité.
Il se pencha sur sa malle et la fouilla avec empressement, à la recherche d'un miroir argenté et finement ouvragé. L'objet était arrivé avec le reste de ses cadeaux de Noël au square Grimmaurd, accompagné d'une note de Nicolas expliquant comment l'utiliser.
Les doigts de Harry tâtonnèrent le fond jusqu'à ce qu'il réussisse enfin à saisir le miroir et à le soulever à la hauteur de ses yeux. "Nicolas Flamel" entonna-t-il fermement, obéissant aux instructions de l'alchimiste.
L'image de son visage reflétée dans le miroir disparut, et à la place, Harry se retrouva à regarder une surface blanche, avec une tache brune non identifiable au bord même du miroir. Une petite musique agaçante perçait l'air, devenant de plus en plus forte au fil des secondes et Harry se demanda ce qui se passait.
Juste au moment où Harry commençait à penser qu'il avait fait une erreur, il entendit le bruit de pas précipités émaner du miroir, et une seconde plus tard, la surface devint un flou de couleurs puis les contours se précisèrent peu à peu et Harry reconnut le visage familier de Nicolas.
L'agaçante petite musique avait cessé dès que la glace du miroir s'était à nouveau remplie, et Harry supposa que son but était d'alerter Nicolas du fait qu'il était contacté par Harry, un peu comme le ferait la sonnerie d'un téléphone.
"Harry !" Nicolas sourit largement quand il le vit. Puis, alors que l'alchimiste scrutait son visage, il fronça les sourcils. "Tu n'as pas l'air d'aller bien. Que puis-je faire pour toi ?"
"Je viens d'avoir une autre vision." expliqua rapidement Harry "Voldemort détient mon parrain, Sirius, au Département des Mystères, et il est en train de le torturer !"
"Le Département des Mystères?" Nicolas avait l'air extrêmement perplexe. "Où se trouvent donc les Langues-de-plomb ? Normalement, ils sont surentraînés et s'opposeraient à lui, c'est vraiment étrange."
"J'en ai rêvé toute l'année." répondit Harry "Je pense qu'il y a quelque chose là-dedans que Voldemort veut, une arme ou peut être autre chose. Dumbledore a créé un ordre secret qui combat Voldemort, et je sais qu'il y a des membres de l'Ordre qui montent la garde toute l'année à l'entrée du Département des mystères. C'est justement là que M. Weasley s'est fait attaquer par le serpent. "
"Intéressant." commenta Nicolas "J'ignore ce qu'il y a exactement dans le Département des Mystères, mais il est fort probable que des armes puissantes y sont cachées. Je suppose que ton parrain est membre de cet ordre secret ?"
Harry acquiesça.
"Alors, je te suggère d'essayer de contacter un membre de ce groupe et de l'informer de la situation. En attendant, je vais aller moi-même au Ministère de la Magie pour évaluer la situation. Je garderai le miroir sur moi, afin que nous puissions nous contacter. Bonne chance. "
"A vous aussi." répondit Harry. "Et encore merci, Nicolas."
Harry sortit de l'infirmerie en courant et se dirigea vers une salle de classe vide qui se trouvait à quelques mètres. Il n'avait personne d'autre que Nicolas vers qui se tourner. Le professeur Dumbledore n'était pas là, Hagrid était parti, et il venait juste de découvrir que le professeur McGonagall n'était pas là non plus - la gravité de ses blessures nécessitait son transfert à l'hôpital Ste. Mangouste.
"Nicolas Flamel." marmonna-t-il au miroir, et il fut accueilli par la vision d'un tissu noir, qui fut aussitôt remplacée par le visage surpris de Nicolas.
"Harry !" s'exclama-t-il, "Je ne m'attendais pas à ce que tu me contactes si tôt! Tu n'as pas réussi à trouver quelqu'un pour m'aider ?"
"Non." répondit brièvement Harry "Ils sont tous partis. Où êtes-vous ?"
"Je viens de transplaner dans l'atrium du Ministère. Même le garde de sécurité n'est pas là. Quelque chose se trame, je le sens. Je crois que le Département des Mystères est quelque part par ici ? "
Harry hocha la tête "Au neuvième étage. Nicolas, est-ce que je peux venir avec vous ?"
Nicolas fronça les sourcils. "Que veux-tu dire, Harry ?"
"Je ne serai d'aucune utilité ici." répondit Harry "Je ne peux pas rester ici à attendre pendant que Sirius se fait torturer, laissez-moi venir vous aider."
Nicolas fronça les sourcils. «Harry, si je suis venu ici c'est justement pour t'éviter une nouvelle confrontation avec Voldemort. »
"Mais c'est mon parrain !" insista Harry "Et c'est de ma faute si Voldemort s'en prend à lui. Et puis, de toute manière, vous avez besoin de moi. Vous ne savez pas où Sirius est emprisonné, il faut que je sois là pour vous montrer. Je vous promets que je ne m'impliquerai pas sauf si c'est nécessaire ! S'il vous plaît, j'ai besoin d'être là."
"Si je t'emmène avec moi", répondit Nicolas. "Je devrais transplaner loin d'ici, aux portes de Poudlard et attendre que tu viennes, car il est impossible de transplaner de l'intérieur de Poudlard, puis de transplaner de l'autre côté ."
"Cela ne prendra que quelques minutes !"
"Des minutes pendant lesquelles ton parrain est torturé." argua Nicolas, faisant taire Harry.
"Très bien. Gardez juste le miroir allumé pour que je puisse vous diriger vers la bonne pièce."
"Bien sûr, Harry. Et excuse-moi. Je comprends que ce soit difficile pour toi."
Harry secoua la tête, même si Nicolas ne le voyait plus, se dirigeant vers les ascenseurs avec le miroir tenu devant lui, montrant à Harry où il allait. «Non, vous avez raison. Je veux absolument aider Sirius. C'est juste difficile de rester ici, à tourner en rond, pendant que vous mettez votre vie en danger pour moi. »
Nicolas gloussa. "Ne t'excuse pas, Harry. Cela fait des siècles que je n'ai pas été aussi excité. Et je ne risque pas ma vie; je risque simplement quelques dommages qui peuvent être réparés en quelques heures. Perenelle garde tous les ingrédients nécessaires au rituel qui me ramènerait dans mon corps au cas où je mourrais. Cesse donc de t' inquiéter. Tout ira bien."
Harry ne dit rien. Il savait que l'alchimiste avait raison, mais il n'avait encore jamais été obligé de rester à Poudlard pendant que quelqu'un d'autre se mettait en danger. C'était incroyablement difficile. Il ressentit soudain de la compassion pour Sirius, comprenant pour la première fois à quel point il devait être dur de rester à la maison pendant que les autres membres de l'Ordre du Phénix se battaient.
Harry et Nicolas restèrent silencieux jusqu'à ce qu'ils atteignent le Département des Mystères, le silence qui y régnait était tout juste troublé par le bruit des pas de l'homme sur le marbre poli.
Nicolas entra par la porte noire, désormais familière à Harry, il l'avait vue tant de fois dans ses rêves, et entra dans la pièce circulaire bordée de portes de tous les côtés.
"Dans mes rêves, je marchais tout droit, donc logiquement, ça devrait être l'une des deux portes qui se trouvent juste en face de vous."
"Bien." chuchota Nicolas «Maintenant, baisse la voix. Je ne veux alerter personne de ma présence avant de devoir agir."
Harry entendit le léger bruissement d'une baguette, puis des pas tandis que Nicolas s'avançait dans la pièce circulaire et vers la porte devant lui. Tout à coup, la porte par laquelle il était entré se referma, et un grand grondement fit sursauter Harry alors que le mur circulaire commençait à tourner.
Harry grogna doucement, réalisant que ce devait être une tactique pour confondre les intrus et les personnes qui ne devraient pas être là.
"Ne t'inquiète pas, Harry. Il n'y a qu'une douzaine de portes ici, nous les franchirons rapidement. Sais-tu ce qu'il va se passer ensuite ?"
Harry acquiesça. "Il y a des taches de lumière qui dansent tout autour de la pièce, et à chaque fois que vous ouvrirez une porte, vous entendrez normalement un tintement mécanique comme si des dizaines d'horloges résonnaient dans la pièce."
Harry regarda l'alchimiste s'avancer vers l'une des portes et l'ouvrir. Du coin du miroir, il pouvait voir de nombreuses boules colorées rebondir à l'intérieur d'un grand réservoir en verre. À côté, il y avait un long rouleau de parchemin et une plume désincarnée qui griffonnait frénétiquement d'étranges symboles sur le parchemin alors que les balles rebondissaient.
"Mauvaise chambre," chuchota Nicolas "Mais Merlin, comme j'aimerais explorer davantage cet endroit si j'avais plus de temps." Il avait l'air fasciné, et Harry se demanda s'il savait ce que signifiaient les étranges symboles griffonnés.
Il quitta la pièce, mais fit apparaître une chaise qui garda la porte ouverte, expliquant à Harry dans un murmure qu'à chaque fois qu'une porte se fermait, la salle se mettait à tourner.
La porte voisine était verrouillée, et après avoir envoyé quelques sorts dessus, Nicolas la marqua avec un grand X à l'aide de sa baguette, faisant remarquer qu'ils retourneraient dans la pièce si aucune des autres n'était la bonne.
L'alchimiste était étonné que le Département des Mystères puisse utiliser de tels sorts de verrouillage avancés, alors que l'entrée du Ministère était très facile d'accès. Harry approuva, mais rappela à Nicolas qu'ils étaient pressés.
La porte suivante s'avéra être l'entrée par laquelle ils étaient arrivés, mais Nicolas, se rendant compte que la porte de droite était probablement celle qui se trouvait exactement à l'opposé de l'entrée, dénicha finalement la bonne porte.
"Des retourneurs de temps." murmura Nicolas à Harry, expliquant le bruit des tic-tac. "Et quelques autres objets qui semblent assez fascinants aussi. Circé, j'espère que j'arriverai à explorer cette pièce dès que tout sera fini."
"Continuez à marcher dans la pièce," marmonna nerveusement Harry "Jusqu'à ce que vous atteigniez la porte de l'autre côté. Il y a de nombreuses rangées d'étagères dans la pièce voisine avec des orbes argentées dessus. Les rangées sont numérotées, Sirius est normalement retenu à la rangée quatre-vingt-dix-sept. "
"Très bien." fit Nicolas "Voldemort est sûrement dans la pièce voisine, donc ne dit plus rien. Je vais désillusionner le miroir et la porte devant moi comme je le fais en ce moment afin que tu puisses regarder, mais ne révèle pas notre présence surtout."
"D'accord, j'ai compris." dit sérieusement Harry, et il se tut tandis que Nicolas avançait silencieusement le long des rangées plongées dans l'ombre. Harry attendait avec nervosité, s'attendant à tout moment à entendre les cris torturés de son parrain, mais tout était silencieux.
À peu près à mi-chemin de leur destination, à la rangée soixante-seize pour être exact, des chuchotements se firent entendre, stoppant l'avancée de Nicolas. Harry retint son souffle et écouta avec attention, mais le silence était revenu. Nicolas recommença à avancer lentement, s'arrêtant toutes les dix secondes pour écouter à nouveau, et quand il s'arrêta à la rangée quatre-vingt deux, non loin de leur objectif, les chuchotements reprirent, plus forts cette fois.
Avançant très lentement, Nicolas se rapprocha encore plus, jusqu'à ce que, à deux rangées de distance, un rire aigu fasse sursauter Harry. Nicolas devait sans doute être surpris, car la vision qu'il avait dans le miroir se mit à tressauter violemment. Quelques secondes plus tard, Harry distingua une voix qui lui était familière.
"Silence, Bellatrix ! Tu mets en péril toute notre mission ! Et si Potter t'entendait ? "
"Le petit Harry Potter ne viendra pas avant un moment, Lucius. N'as-tu donc pas écouté le Seigneur des Ténèbres ? Ce n'est pas un hasard si nous avons choisi cette nuit pour lui tendre un piège, il n'y pas de membres de l'Ordre du Phénix à Poudlard ! Sans adulte, il faudra au moins une heure avant que bébé Potter ne soit là; il est trop jeune pour transplaner ou pour savoir comment fabriquer un portoloin. Nous avons le temps de planifier ce que nous allons faire de lui, une fois que nous aurons récupéré la prophétie . "
"Nous ne ferons rien à Potter après avoir récupéré la prophétie." rétorqua la voix qui appartenait à Lucius Malfoy "Nous devons l'assommer et appeler le Seigneur des Ténèbres."
Bellatrix grogna d'un air mécontent, et Lucius lâcha d'un ton réprobateur. "Le Seigneur des Ténèbres serait très mécontent d'apprendre que tu as désobéi. Et je n'ose même pas imaginer à quel point il serait en colère s'il réalisait que tu as mis en danger la mission simplement parce que tu as mal évalué les compétences de Potter. Maintenant, tais-toi. "
Un autre grognement se fit entendre, mais la femme, qui ne pouvait être que Bellatrix Lestrange, resta silencieuse.
La vue dans le miroir se troubla quelques secondes, avant de montrer à nouveau la pièce aux boules argentées, et Harry réalisa que Nicolas s'éloignait du groupe rapidement et doucement.
Ce ne fut que lorsque Nicolas fut de retour dans l'atrium désert du Ministère que Harry osa parler à nouveau. "C'était un piège !"
Le miroir se retourna pour révéler le visage de Nicolas. Il acquiesça. "C'était aussi une option, mais qui ne m'a pas traversé l'esprit sur le moment. J'ignore toujours ce que veut réellement Voldemort, mais il semble que ta présence soit importante pour le succès de leur plan. Que sais-tu de la prophétie dont ils parlaient ? "
"Rien du tout" avoua Harry, déconcerté « Pensez-vous qu'il s'agit de l'arme secrète du Département des Mystères que Voldemort voulait ? Je pensais que ce serait plus- »
"-menaçant ?" termina Nicolas "Peut-être. Peut-être pas. Mais dans tous les cas, ils avaient besoin de t'attirer au Département des Mystères pour y accéder. Peut-être qu'ils ne savent pas que tu ne détiens aucune information sur la prophétie ?"
"C'est possible." répondit Harry "Que faisons-nous alors maintenant ?"
"Eh bien," prononça lentement Nicolas " Ton parrain n'était manifestement pas là, donc, logiquement, nous n'avons pas besoin d'agir. Après tout, la raison de cette expédition était de le sauver. D'un autre côté, c'est une chance inouï de découvrir ce que veut réellement Voldemort, et de l'attirer au grand jour. Quand dis-tu ? »
"Nous devrions découvrir ce qu'il fait." répondit immédiatement Harry.
Nicolas sourit. "Je me doutais que tu dirais ça. Très bien, Voldemort te rencontrera ce soir, ou du moins, il pensera que c'est toi. Je vais me déguiser en utilisant une ingénieuse potion appelée la potion de polynectar qui…"
"Je sais ce que c'est " coupa Harry "Ron, Hermione et moi l'avons prise une fois en seconde année afin que nous puissions nous faufiler dans la salle commune des Serpentard."
Nicolas avait l'air impressionné. "C'était très ingénieux. Il faudra que tu me racontes toute l'histoire un de ces jours. Comment tes amis et toi avaient mis la main sur le polynectar ? "
"Hermione l'a préparée en utilisant des ingrédients qu'elle a volés dans le placard de Rogue. Comment avez-vous obtenu cette potion ? Cela prend des mois normalement."
Nicolas eut un large sourire. «Il faut absolument que j'entende cette histoire ! J'ai quelques réserves de cette potion à la maison."
"Quelle chance !" s'exclama Harry avant de froncer les sourcils "Je pensais que c'était une potion vraiment rare."
"C'est le cas " répondit Nicolas "Mais nous en avons quand même. Perenelle est assez douée pour les potions, et c'est une potion pratique à avoir sous la main."
Harry profita de cette occasion pour faire valoir ses arguments. "Si vous prenez mon apparence, vous devrez récupérer une mèche de mes cheveux, et dans ce cas il faudra que je sois là. S'il vous plaît, emmenez-moi avec vous ! Je resterai sous ma cape d'invisibilité sans dire un mot, je ne supporterai pas de rester ici sans savoir ce qui se passe. "
"Très bien." finit par accepter Nicolas "Rendez-vous à la porte d'entrée de Poudlard."
Le visage de Harry s'éclaira d'un sourire puis il lâcha le miroir et fonça jusqu'à son dortoir pour récupérer sa cape d'invisibilité.
Il l'enroula étroitement autour de lui pour que personne ne le voit quitter l'école ou ne tente de l'arrêter, et il sprinta hors de son dortoir. Quand il atteignit la salle commune, il aperçut Ron et Hermione, tous deux très inquiets et tendus, se dirigeant vers le dortoirs des garçons.
Ils devaient le chercher, réalisa Harry qui ressentit une pointe de culpabilité. Ils avaient probablement assisté à son évanouissement dans la Grande Salle et en avaient correctement déduit la cause. Ils devaient être très inquiets pour lui, et le voilà qui s'enfuyait sans un mot, les laissant dans le flou, inquiets et incertains.
Il attrapa un morceau de parchemin posé sur l'une des tables et, utilisant sa baguette à la place de l'encre, il leur écrivit minutieusement une note, les sourcils froncés sous la concentration. Le sort fut assez difficile, et Harry comprit pourquoi la plupart des sorciers préféraient acheter de l'encre.
Ron, Hermione,
J'ai eu une vision de Voldemort torturant Sirius dans le Département des Mystères. Je suis allé le secourir. Ne vous inquiétez pas, un adulte digne de confiance est avec moi.
Harry
Il fronça les sourcils en relisant la lettre. Il aurait pu simplement mentir et dire qu'il avait fait un mauvais rêve, mais ils ne le croiraient jamais, et cela les inquiéterait probablement encore plus. Non, mieux valait dire la vérité, même si elle était vague. La note ne fournissait pratiquement aucune information, et ne ferait probablement pas grand-chose pour apaiser leurs inquiétudes, mais c'était mieux que rien.
Harry n'avait jamais parlé à Ron et Hermione de sa correspondance avec Nicolas. C'était probablement le seul secret qu'il leur avait jamais caché. Le sort que Nicolas avait jeté, la toute première fois que lui et Harry se rencontraient, garantissait que Harry ne puisse jamais leur parler de la magie de l'âme. Et de toute façon sa correspondance avec Nicolas avait toujours été secrète et assez privée, il avait préféré la garder pour lui.
Donc, ses amis ne savaient rien du lien qui reliait Harry à Nicolas Flamel, et il n'avait pas le temps de leur expliquer. Il espérait que sa lettre, mentionnant un adulte digne de confiance, atténuerait au moins leurs craintes.
Il tapota sur la note et marmonna une incantation. La nota se plia en quatre et s'envola vers les escaliers des dortoirs des garçons, cherchant Ron et Hermione.
Soupirant, Harry se leva et sortit silencieusement de la salle commune, traversa le château animé et remonta le chemin de Pré-au-Lard.
Il arriva, le souffle haletant, après avoir couru jusqu'au portail, et chercha Nicolas. Ne voyant personne, il se demanda si l'homme ne s'était pas rendu invisible.
"Nicolas ?" appela-t-il.
Une voix juste derrière lui le fit sursauter. "Harry ? C'est toi ?"
"Oui." répondit Harry en enlevant la cape.
"Mon dieu, quelle cape extraordinaire !" s'exclama la voix désincarnée de Nicolas "Elles ont généralement toujours un petit scintillement qui les trahit, mais celle-ci est complètement invisible ! Où l'as-tu trouvée ?"
"Elle appartenait à mon père" expliqua Harry.
"Vraiment ? Cela la rend encore plus remarquable ! La plupart des capes ont une fâcheuse tendance à perdre leurs pouvoirs avec le temps, mais celle-ci doit avoir au moins plus de quinze ans, je me demande si elle est fabriquée différemment des autres capes ?"
"C'est peut-être l'une des reliques de la Mort." suggéra une voix calme à droite de Harry, le faisant sursauter à nouveau.
"Je suis désolé Harry, je ne voulais pas te surprendre, c'est moi, Pernelle. Je me disais que je pourrais assister au spectacle. C'est beaucoup plus excitant que tout ce qui se passe à la maison."
Harry sourit en direction de sa voix, mais en vérité, il était légèrement réticent. Il aimait beaucoup Pernelle, mais il ne se sentait pas aussi proche d'elle que de Nicolas. D'un autre côté, il pouvait comprendre son désir de venir voir ce qui se tramait au ministère plutôt que de rester à la maison. A sa place, il aurait fait la même chose.
"Qu'est-ce qu'une relique de la Mort ?" demanda-t-il à la place.
"Un puissant objet magique, il en existe trois : une baguette, une cape et une pierre qui ramène les morts à la vie. La cape est censée avoir des capacités qui surpassent toute autre cape d'invisibilité jamais créée. Il y avait un article à leur sujet dans le Chicaneur "
"Balivernes!" s'exclama Nicolas "Le Chicaneur est un magazine pour les complotistes et les idiots !"
"Je le connais." intervient Harry "L'éditeur est le père de l'une de mes amis."
"Alors, ton amie doit vraiment être très intéressante " commenta Pernelle "Même si aucun article du Chicaneur n'est vrai, cela reste un journal intéressant et passionnant"
Visiblement pas d'accord, Nicolas renifla et marmonna dans sa barbe avant de saisir le bras de Harry. "Maintenant, Harry, je vais nous faire transplaner au ministère. Je te préviens, ce sera assez désagréable. Accroche-toi."
Nicolas resserra sa prise, et Harry eut l'impression d'être poussé dans un espace trop petit pour lui. Il était pressé dans toutes les directions, et il avait l'impression que cet étau allait briser son crâne en mille morceaux. Quand cette sensation se calma, il ouvrit les yeux pour se retrouver devant la fontaine d'eau familière qui ornait l'atrium du Ministère.
Il en eut le souffle coupé et essuya ses yeux, il avait laissé échapper quelques larmes sous la douleur. "Désagréable, tu parles !" grommela-t-il sur un ton de reproche, une fois qu'il eût retrouvé sa capacité de parler.
"Arrête de te plaindre." rétorqua Nicolas "C'était la méthode la plus rapide pour arriver ici. Allez, allons-y."
Harry étouffa un gémissement et enfila sa cape d'invisibilité, se dirigeant vers les ascenseurs et suivant les bruits des échos des pas et le froissement des capes.
Alors que l'ascenseur s'ouvrait et que Harry entrait à l'intérieur, il sentit quelqu'un le frôler et entendit la voix de Nicolas à sa droite. "Est-ce que tout le monde est dans l'ascenseur ?"
"Je suis là." confirma Harry.
"Moi aussi." ajouta Pernelle derrière eux.
Le bouton du neuvième étage s'alluma alors que les portes de l'ascenseur se refermaient et l'ascenseur se mit à descendre.
Il s'immobilisa après un court trajet, et alors qu'ils sortaient de l'ascenseur et s'approchaient du Département des Mystères, Nicolas les arrêta en disant qu'il était temps de se métamorphoser en Harry.
Une seconde plus tard, l'alchimiste redevint visible et sortit un flacon de sa poche. Harry essaya de ne pas grimacer quand Nicolas arracha quelques cheveux de sa tête, puis Harry l'observa avec intérêt alors qu'il ajoutait les mèches de cheveux dans la potion qui prit une belle couleur dorée.
Nicolas regarda pensivement la potion. «Tu sais, certaines personnes disent que la couleur de la potion de polynectar reflète l'âme de la personne en qui tu vas te transformer. Cela n'a jamais été prouvé, bien sûr, mais mon expérience précédente avec le polynectar soutient cette théorie. Tu es vraiment extraordinaire, Harry . "
Harry remonta la cape d'invisibilité sur son visage afin que personne ne puisse voir qu'il rougissait tandis qu'il remerciait Nicolas. Le visage de ce dernier se mit tout à coup à s'étirer, à bouillonner et à se contorsionner étrangement.
Quelques secondes plus tard, Harry se retrouva face à une copie conforme de lui-même, et il fronça les sourcils en voyant que la cape de Nicolas était maintenant un peu trop grande pour lui, et que l'ourlet traînait sur le sol. Nicolas n'était pas particulièrement grand, mais même lui était plus grand que Harry.
Rentrant par la porte noire que Harry avait rêvé depuis un an et qui était restée déverrouillée, Nicolas ordonna à Pernelle de maintenir la porte d'entrée ouverte, afin qu'ils puissent trouver immédiatement la bonne porte.
Se dirigeant vers la porte qui se trouvait en face d'eux, le faux Harry alla l'ouvrir tandis que le vrai le suivait de près, il sentit le frottement d'un tissu contre sa hanche qui lui indiqua que Pernelle s'était aussi engouffrée dans la pièce.
Harry fit de son mieux pour rester calme, mais Nicolas n'avait pas de tels scrupules. Au contraire, il semblait marcher d'une manière qui causait le plus de bruit possible, alertant ainsi les Mangemorts de sa présence.
Il ouvrit brusquement la porte et marmonna assez fort en marchant. «Rangée cinquante-trois, et à droite nous avons la cinquante-deux, donc la quatre-vingt dix sept doit se trouver là-bas. Tiens bons, Sirius, je viens te sauver ! »
"Doit-il vraiment me faire passer pour un idiot ?" marmonna Harry à Pernelle, qu'il pouvait entendre marcher à côté de lui.
"Oh, j'imagine que c'est assez amusant de pouvoir faire ce que tu veux sans que personne ne puisse y redire quoique ce soit. C'est très libérateur."
"Il n'est pas obligé d'en faire autant !" grommela Harry avec colère "J'ai l'impression d'être un attardé !"
"Détends-toi" murmura-t-elle "Est-ce vraiment si grave que les serviteurs de Voldemort te sous-estiment ?"
"Je suppose que non." soupira-t-il, mais il ne put s'empêcher de froncer les sourcils alors que Nicolas atteignait la quatre-vingt-dix-septième rangée et lâchait une exclamation faussement surprise.
"Il n'y a personne ici ! Mais attendez ! Cette prophétie porte mon nom !" À ce moment-là, il parlait à haute voix afin d'être probablement entendu par Harry et Pernelle qui étaient restés une rangée derrière lui, ne voulant pas gêner tout duel qui commencerait lorsque les Mangemorts seraient là.
"SPT" lut Nicolas à haute voix "Sur le Seigneur des Ténèbres et Harry Potter. Entendu par APWBD"
"Ce doit être la prophétie" chuchota Pernelle à Harry.
Une prophétie sur Voldemort et lui ? Est-ce que c'était ce que voulait Voldemort ?
Il vit Nicolas regarder fixement la prophétie pendant un moment, avant de lever la main et de prendre la petite boule de verre poussiéreuse au-dessus de l'étiquette.
Harry retint son souffle. Il avait rêvé de cet endroit toute l'année avec un désir indescriptible. Chaque nuit, il aspirait à aller de plus en plus loin jusqu'à atteindre son objectif ultime au cœur du Département des Mystères. Maintenant, il savait enfin quel était cet objectif - c'était de mettre enfin la main sur cette petite sphère lumineuse. Il attendit avec impatience ce qui allait arriver, mais rien ne vint. La sphère continuait à briller faiblement dans la pénombre.
La récupération de la prophétie sembla être un signal pour les Mangemorts, car une seconde plus tard, un petit groupe de silhouettes encapuchonnées apparut juste derrière Nicolas. Et quand leur chef prit la parole, Harry reconnut aussitôt son timbre froid et hautain.
"Très bien, Potter. Maintenant retourne-toi gentiment et donne-moi ça."
Nicolas se retourna et sa fausse expression d'horreur et de surprise fut du bel effet. Et les Mangemorts tombèrent sans mal dans le panneau.
"Donne-moi la prophétie, Potter." répéta Lucius Malfoy.
"Laissez Sirius partir, et je vous donnerai la prophétie." répondit Nicolas.
Une vague de rires traversa le groupe des Mangemorts. Quand Malfoy parla à nouveau, il y avait de l'amusement dans sa voix. «Ton parrain n'est pas là, Potter, tu devrais apprendre à faire la distinction entre le rêve et la réalité. Maintenant, donne-moi la prophétie, ou je devrai utiliser la force. »
"La prophétie?" répéta nonchalamment Nicolas " Ça a l'air assez intéressant. Je pense que je vais la garder pour moi. A présent que je sais que Sirius n'est pas là, je n'ai aucune raison de vous la donner. Désolé."
"Ne sois pas idiot, Potter" le rabroua Lucius Malfoy "Nous sommes dix fois plus nombreux que toi, tu n'as aucune chance contre nous. Donne-nous la prophétie et nous te laisserons tranquillement partir. Résiste-nous, et tu en subiras les conséquences"
"Et si nous mettions cela à l'épreuve?" répliqua Nicolas avec arrogance. Harry supposait qu'il avait des raisons d'être impétueux, malgré son âge, il était au sommet de sa forme, et il avait six siècles d'expérience pour le soutenir.
La femme qui riait d'une voix perçante, sans doute Bellatrix Lestrange se dit Harry, prit la parole. "Hah ! Est-ce que le bébé arrogant Potter pense qu'il peut combattre les grands méchants Mangemorts ?" Sa voix s'était faite moqueuse, prenant le ton d'une enfant insolente "Ou est-il juste en train de nous narguer parce qu'il sait qu'il n'a aucune chance de s'échapper ? As-tu peur, bébé Potter ? Veux-tu ta maman ?"
"Non, je vous remercie." rétorqua Nicolas froidement "Bien ... je suppose que le fait que vous ne m'ayez pas encore attaqué signifie que vous avez trop peur de vous battre contre moi. Au revoir !"
Il se tourna comme pour partir et se baissa tandis qu'une lumière écarlate passait au-dessus de sa tête.
"Bellatrix, non !" l'avertit Lucius avec colère "Si tu brises la prophétie-"
"C'est pourquoi vous ne m'attaquerez pas" fit remarquer Nicolas "Vous voulez m'attaquer, mais si vous le faites, vous pourriez briser la… prophétie. Ce serait fâcheux, n'est-ce pas ? "
Malfoy ricana. "Ne te crois pas aussi intelligent, Potter, je peux facilement récupérer la prophétie sans l'endommager, et une fois que je l'aurais, tu sombreras dans un monde de douleur. Accio, prophétie !"
Mas l'orbe resta dans la main de Nicolas. "Si on part du fait que vous vouliez que je vienne pour récupérer la prophétie à votre place, je doute fortement qu'elle puisse être simplement invoquée." commenta Nicolas avec désinvolture "Bien essayé. Envoyez toutes mes pensées les plus chaleureuses à votre patron."
"Pas si vite, bébé Potter!" cria la voix perçante de Bellatrix "Encerclez-le !"
Quelques secondes plus tard, le groupe de Mangemorts avait formé un cercle autour de Nicolas, l'empêchant de s'échapper, même s'ils faisaient attention à ne pas le toucher ou le bousculer pour ne pas lui faire lâcher la prophétie.
"Tu ne peux pas t'échapper, Potter." railla Bellatrix.
"Très bien." déclara Nicolas. Il avait en fait l'air très satisfait de la tournure que prenait la confrontation. Il caressa lentement la sphère lumineuse pendant qu'il parlait. "Il est assez intéressant de noter que même si vous m'avez entouré, c'est vous en réalité qui êtes à ma merci. Vous voyez, je ne me soucie pas particulièrement de ce qui peut arriver à la prophétie. Je me fiche qu'elle se brise ou non. Tandis que vous, vous souhaitez à tout prix qu'elle reste en un seule morceau. Je ne pense pas que votre maître serait très content de vous si jamais elle se cassait. Alors voici ce qui va se passer: je vais vous donner des instructions. Suivez-les. Si vous ne les suivez pas, je briserai cette prophétie. Compris ? "
"Comment oses-tu !" hurla Bellatrix, hystérique "Espèce de sale petit sang-mêlé ! Je vais te torturer jusqu'à ce que tu cries grâce ! Je vais te lacérer le visage jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un immonde masque de chaire !"
Harry entendit Pernelle grincer des dents à côté de lui, mais Nicolas resta calme. Il pointa sa baguette sur la sphère de verre, puis haussa significativement les sourcils vers Malfoy.
"Silence, Bellatrix ! » intima Lucius. Il se tourna vers Nicolas. "Qu'est-ce que tu veux, Potter ?"
"La prophétie." répondit Nicolas "Je veux savoir ce qu'elle est exactement et pourquoi vous la voulez à tout prix."
Malfoy prit un air surpris avant de jubiler. "Sûrement pas ! Dumbledore ne te l'a donc jamais dit ?"
"Dit quoi ?"
Le groupe de Mangemorts se mit à rire bruyamment. "Ne t'es-tu jamais demandé, Potter, pourquoi le Seigneur des Ténèbres t'a traqué il y a quinze ans pour te tuer ?" demanda Lucius, à la fois moqueur et curieux.
"Bien sûr que oui. Est-ce que tout cela à un rapport avec cette prophétie ?"
"Cette prophétie évoque le Seigneur des Ténèbres ainsi qu'un garçon né vers la fin du mois de juillet. Mais elle n'est connue que partiellement par notre Maître." répondit doucement Lucius.
Harry le regarda attentivement, retenant son souffle. Il savait, bien sûr, que Nicolas faisait bien les choses. La prophétie était le seul moyen qu'il avait pour faire pression sur les Mangemorts, et il gagnait des informations précieuses grâce à elle. La menace de faire tomber la prophétie s'avérait être assez efficace, mais Harry souhaitait de toutes ses forces que Nicolas n'ait pas à recourir à cette option. Depuis qu'il avait découvert que Voldemort l'avait ciblé spécifiquement, Harry souhaitait tout prix savoir pourquoi. Il avait peur de devoir intervenir si jamais Nicolas mettait sa menace à exécution, et dans ce cas, les conséquences seraient désastreuses. Il serra les dents et continua d'écouter la conversation entre Nicolas et Lucius Malfoy.
"Cela explique beaucoup de choses. Le Seigneur des Ténèbres s'est souvent demandé pourquoi tu n'étais pas venu la chercher une fois t'avoir montré son emplacement dans tes rêves. Il pensait que tu serais aussi impatient que lui d'entendre de tes propres oreilles la prophétie."
"Et pourquoi avez-vous besoin de moi pour la prendre ?"
"Les seuls personnes capables de récupérer une prophétie au sein du Département des Mystères sont celles évoquées par la prophétie. Quand le Seigneur des ténèbres a demandé à d'autres personnes de la récupérer pour lui ... cela s'est mal terminé pour elles." Sa voix avait pris un ton malveillant quand il prononça ces mots et tout à coup Harry se rappela de Broderick Moroz, l'homme allongé dans le lit à côté des parents de Neville, croyant qu'il était une théière.
Il avait travaillé au Département des Mystères et avait été tué par un filet du diable alors que sa santé s'améliorait. Mais avant cela, il avait été hospitalisé pour un «accident de travail». Harry sentit sa haine pour Lucius Malfoy s'accroître alors qu'il comprenait ce qu'il s'était réellement passé.
Il lui vint brusquement à l'esprit que quel que soit l'enchantement qui empêchait ceux à qui la prophétie ne se référait pas de la récupérer, la prophétie était dupée par la potion de polynectar. Si cela n'avait pas été le cas, et que Nicolas avait essayé de la prendre de ses propres mains... Pourquoi Harry avait-il laissé Nicolas se mettre en danger à sa place ? C'est lui qui devrait être là, à affronter les Mangemorts, pas Nicolas !
Harry ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était levé, avait sorti sa baguette, la cape d'invisibilité à moitié enlevée, jusqu'à ce qu'il sente les doigts chauds de Pernelle lui presser doucement la main. Il se ressaisit et se glissa sous la cape avant qu'un des Mangemorts ne puisse le voir.
«Alors pourquoi Voldemort n'est-il pas venu la chercher lui-même? » demanda Nicolas, caressant toujours doucement l'orbe de verre avec sa baguette, faisant tressaillir le Mangemort derrière lui à chaque fois qu'il ouvrait la bouche.
"Comment oses-tu ?!" hurla Bellatrix pour la deuxième fois cette nuit-là "Comment oses-tu penser que le Seigneur des ténèbres s'abaisserait -" elle s'interrompit, sa colère la rendant incapable de terminer sa phrase.
"Ce que Bellatrix veut dire," intervint Lucius ", c'est que le Seigneur des Ténèbres n'a aucun désir de se mettre en danger ou de s'exposer alors qu'il peut simplement t'envoyer la prendre à sa place."
"Eh bien, c'est dommage", répondit Nicolas "parce que si c'est le cas il aura fait tout ce travail pour rien. Je veux que vous le convoquiez ici."
"Espèce de sale sang-mêlé !" cria Bellatrix "Le Seigneur des Ténèbres ne peut pas être invoqué comme un chien ! Comment oses-tu suggérer une telle chose ?! Je devrais te tuer pour une telle impudence !"
"Peu m'importe," répondit calmement Nicolas "car vous allez obéir et l'appeler, si vous ne voulez pas que je brise cette prophétie. Libre à vous de choisir."
Ce furent les mots de trop pour Bellatrix. Une seconde plus tard, Harry entendit un "Doloris !" retentir entre les murs de la salle, et Nicolas esquiva facilement le rayon de lumière rouge dirigé contre sa poitrine.
Le sort frappa une prophétie derrière lui qui se brisa et la silhouette fantomatique d'une femme émergea des fragments brisés et commença à parler.
«À la fin de cette année, à l'heure la plus sombre de la nuit, celui qui est royal par son nom émergera. Dans une tentative désespérée de protéger son amour, il agira…»
Une autre prophétie, et celle-ci ne serait plus jamais entendue. Harry prit soudainement conscience des milliers et des milliers de prophéties tout autour de lui, et se demanda vaguement si elles allaient toutes se réaliser.
Un deuxième rayon écarlate embrasa la salle, mais cette fois-ci, il n'était pas dirigé contre Nicolas. Bellatrix s'effondra au sol inconsciente.
Le Mangemort à côté de Bellatrix se tourna vers Lucius et pointa sa baguette sur lui.
"Pose ta baguette, Rodolphus" ordonna froidement Malfoy "Bellatrix mettait en danger la prophétie, et aurait fait tomber la colère du Seigneur des Ténèbres sur nous tous."
Les Mangemorts autour de lui bougèrent et marmonnèrent, ils n'avaient pas l'air ravi d'être obligé d'appeler leur maître.
"Nous ne mettrons pas en danger notre mission en laissant la prophétie se briser." dit fermement Malefoy "Le Seigneur des Ténèbres viendra, récupérera la prophétie et punira Potter."
Il se tourna pour se moquer de Nicolas. "Tu penses que tu es intelligent, Potter, mais tu mets au défi un sorcier bien plus grand et plus puissant que toi. Tu aurais mieux fait de laisser tomber et de nous donner la prophétie. S'il est convoqué, il sera trop tard pour toi. "
Nicolas bâilla.
"Très bien." ricana Lucius "Tu viens de sceller ton destin."
Il abaissa la manche de sa robe, révélant son tatouage en forme de tête de mort. Lentement, il abaissa son index et le pressa contre la marque sur son bras.
Harry sentit son front exploser de douleur et dut se mordre la langue pour ne pas hurler. L'euphorie le remplit, alors même qu'il sentait sa bouche se remplir de sang. Il était exalté au-delà de toute mesure, même s'il savait que la joie qu'il ressentait n'était pas la sienne.
Il pense qu'ils l'ont, réalisa Harry. Il pense qu'ils ont la prophétie et qu'ils sont sur le point de la lui donner. Il arrive.
Des larmes remplissaient ses yeux, et Harry ne pouvait pas dire si elles étaient causées par la douleur qui mitraillait son front ou par le bonheur absolu qu'il ressentait.
Brusquement, cette sensation exaltation intense disparut et à la place il n'y eut que la douleur. Une seconde plus tard, une vague de fureur le submergea. Submergé par le désir de tuer, de déchirer, de mutiler, Harry serra les poings de toutes ses forces, résistant à l'envie d'attaquer le premier Mangemort à sa portée.
La main de Pernelle pressa doucement son bras et réussit à ancrer Harry, et à travers la brume de douleur, il reprit conscience de ce qui se passait.
Une grande silhouette mince et sombre se tenait juste en face de Nicolas et du cercle des Mangemorts qui l'entouraient, et Harry n'eut aucune difficulté à reconnaître son pire ennemi.
Un Mangemort s'était jeté aux pieds de Voldemort et sanglotait, marmonnant des excuses tout en embrassant l'ourlet de sa robe. Les autres Mangemorts s'étaient recroquevillés sur le sol devant lui.
"Vous avez échoué" gronda la voix cruelle que Harry entendait si souvent dans ses cauchemars. "Cesse de pleurnicher, Lucius. Penses-tu que je suis venu dans le Ministère de la magie pour entendre tes lamentations et tes excuses pathétiques ?"
Il se tourna vers le reste des Mangemorts. "Partez ! Vous tous ! Je veux être seul avec Potter. Je m'occuperai de vous plus tard."
Il y eut un vacarme assourdissant alors que les Mangemorts se dépêchaient de quitter les lieux aussi vite que possible, puis des claquements secs résonnèrent dans les airs alors que les portoloins qu'ils semblaient tous avoir en leur possession les emportaient les uns après les autres.
Voldemort resta seul, fixant Nicolas qui demeurait impassible. Dans le silence qui régnait à présent dans la salle, la respiration de Harry et celle de Pernelle résonnaient incroyablement fort. Harry lutta pour ignorer la douleur qui irradiait sa cicatrice et se concentra sur ce qui se passait devant lui.
La fureur de Voldemort semblait avoir disparu, il était étrangement calme.
"Tu as intérêt à me donner la prophétie, Potter." prévint-il d'une voix neutre "Mais si je finis par te tuer, tout ce que aura dit la prophétie n'aura plus d'intérêt. Alors ne pense pas que la peur de briser la prophétie m'empêchera de te faire du mal. En fait, la seule chose qui pourrait te sauver pour le moment est de me tendre la prophétie. "
"Je n'ai aucun moyen de savoir si vous ne transplanerez pas avec la prophétie si je vous la donne, et il se trouve que je veux aussi l'entendre" répondit Nicolas "Si vous me dites comment la faire parler, je le ferai ici et nous pourrons tous les deux l'écouter."
Voldemort fronça les sourcils. "Je peux lancer le sort qui activera la prophétie de là où je suis. Je vais la faire parler et nous pourrons tous les deux l'écouter."
"Ah oui ? Qui me dit que vous n'allez pas me tuer à la place ?"
"Si tu t'oppose à moi, je t'enverrai le sortilège de la mort dans tous les cas, Potter, alors tu peux aussi bien faire le choix qui te permettra de survivre".
"Très bien." Nicolas haussa les épaules. "Allez-y, alors, jetez le sort"
Voldemort s'avança lentement, baguette levée, jusqu'à ce qu'il se tienne juste en face du faux Harry et qu'il ait une vue directe sur la prophétie. Il était sur le point de lancer le sort quand il s'arrêta brusquement, inclinant curieusement la tête sur le côté.
"Vous n'êtes pas Potter."
Nicolas avait l'air surpris. "Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?"
Voldemort baissa sa baguette, et Harry fut surpris de voir un air de perplexité totale sur son visage. "Je ne sais pas. Mais vous n'êtes pas lui."
"Eh bien, vous avez raison." déclara Nicolas "Je suis Titus Travers, tueur à gages. Je travaille pour Harry Potter. Maintenant, que dites-vous d'entendre d'abord la prophétie avant de commencer notre duel à mort ?"
"Un assassin ? C'est assez intelligent. Le garçon semble avoir au moins un peu de bon sens." Voldemort parla doucement. "C'est vous qui êtes un imbécile, cependant, pour avoir accepté un contrat avec lui. Vous avez évoqué un duel à mort ? Pensez-vous que vous pouvez me tuer, Titus Travers?" Voldemort avait l'air amusé.
"Certainement pas." répondit Nicolas "Vous êtes immortel, ou du moins capable de revenir d'entre les morts. Cela ne servirait à rien de vous tuer. Je vais vous vaincre et vous enfermer à Azkaban."
Le visage de Voldemort se tordit en un grognement.
"Je dois admettre" poursuivit Nicolas, "que même si je ne suis pas un homme particulièrement magnanime, je n'apprécie guère l'idée de jeter un homme aux détraqueurs qui le feront souffrir pour le reste de l'éternité, alors je suis prêt à vous proposer un marché. Si vous faites le serment inviolable de ne plus jamais blesser un moldu ou un né-moldu et d'abandonner votre quête de domination du monde, je serai prêt à vous laisser partir "
"Une telle… arrogance" ricana Voldemort "Je serai ravi de te donner une leçon d'humilité, Titus, mais avant de te torturer, j'aimerais d'abord entendre la prophétie."
Sur ces menaces, il leva sa baguette et lança un sort argenté en direction de la sphère de verre. A la seconde où le sort frappa la prophétie, le jet de lumière se transforma en une silhouette brumeuse qui prit peu à peu la forme d'une silhouette familière et Harry retint un cri de surprise alors qu'il reconnaissait le visage de son ancien professeur de Divination - le professeur Trelawney.
Les yeux du professeur Trelawney étaient vides, et elle parlait d'une voix forte et dure que Harry n'avait entendue qu'une seule fois auparavant.
"Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois... "
Harry resta figé sur place alors qu'il comprenait peu à peu ce que ces révélations impliquaient. Il aurait dû savoir que c'était trop beau pour être vrai… L'idée qu'il n'aurait plus à porter la mort de Voldemort sur les épaules, qu'il pourrait laisser un adulte plus expérimenté et compétent le faire à sa place, avait été un beau rêve, mais il aurait dû savoir que cela ne durerait jamais.
« L'un devra mourir de la main de l'autre ». Nicolas ne pouvait pas l'aider. Il devait tuer Voldemort, sinon Voldemort le tuerait. C'était aussi simple que ça.
Se sentant étrangement calme, Harry se leva et jeta sa cape d'invisibilité. Ce n'était pas le combat de Nicolas. Il était stupide de penser le contraire, de se soustraire à sa responsabilité. Il était temps de se lever et d'affronter Voldemort, les yeux dans les yeux, comme un homme. Comme l'avait fait son père.
"Harry, non !" murmura Pernelle aussi fort qu'elle pouvait, compte tenu des circonstances, mais il était trop tard, Voldemort devait avoir entendu Harry bouger, car il se tourna brusquement vers l'endroit à Harry s'était dissimulé.
"Potter !" lâcha-t-il dans un murmure triomphant "Je savais que tu étais ici. Viens, Harry, se cacher est inutile à présent."
Harry entendit Pernelle jurer à voix basse, alors qu'il sortait de sa cachette pour faire face à Lord Voldemort.
Le visage de Voldemort se tordit en un rictus satisfait quand Harry apparut devant lui.
"Ah, te voilà! Je suis content que tu sois venu, Harry. Cela m'aura épargné la peine de t'éloigner des barrières de Dumbledore. Comme ça je pourrai te tuer ". Un sourire cruel étira les coins de sa bouche avant qu'il ne lève sa baguette "Avada Kedavra !"
Harry esquiva, mais ce fut inutile. Une lueur émeraude jaillit également de la baguette de Nicolas, interceptant le sort de Voldemort et le sort mortel fut dévié de sa cible d'origine et ricocha contre les étagères derrière Harry. Il y eut un bruit de verre cassé alors que deux prophétie se brisaient, faisaient émerger deux silhouettes fantomatiques qui se dissipèrent dans les airs.
Avant même que les sphères argentées n'aient touché le sol, Nicolas avait sauté devant Harry, le protégeant, la baguette tendue et prêt à riposter au prochain sortilège que Voldemort lancerait.
Les yeux de Voldemort s'écarquillèrent de surprise lorsque Nicolas apparut devant lui. "Seul un impardonnable peut bloquer un autre impardonnable" déclara-t-il "Et l'Imperium et le Doloris sont de couleur rouge. Lancer le sortilège de la mort sans l'avoir prononcé est un exploit assez impressionnant, Titus, ce serait dommage pour moi de te tuer, un vrai gaspillage de talent. Rejoins-moi, je peux t'offrir beaucoup plus que Potter ne le pourra jamais. "
Mais de manière prévisible, Nicolas refusa. "Jamais."
Le visage de Voldemort se tordit en un grognement. "Si je dois te tuer pour atteindre Potter, je le ferai. Tu gaspille ta vie et ton talent pour un garçon pathétique qui va bientôt mourir" Cette fois, Voldemort lança un sortilège informulé.
Harry vit un faisceau de lumière violette foncer vers Nicolas avant qu'il ne soit brusquement écarté, et le sort fut repoussé par la baguette de Nicolas comme s'il n'était rien de plus qu'une mouche agaçante.
Deux sorts écarlates fusèrent vers Voldemort, et dans sa hâte de les bloquer tous les deux simultanément, le Seigneur des Ténèbres trébucha en arrière, manquant de tomber.
Le cœur de Harry bondit dans sa poitrine à l'idée que le duel était déjà fini, mais ses espoirs furent réduits à néant quand Voldemort retrouva son équilibre et, avec un sourire tordu sur ses lèvres, il incanta un nouveau sort.
De petites traînées de lumière enflammées tombèrent de la baguette de Voldemort, et commencèrent à se tortiller sur le sol vers Nicolas comme des serpents, laissant des traces noircis dans leur sillage.
Nicolas prit un air perplexe et surpris en voyant les serpents enflammés, et Voldemort profita de sa confusion en lui envoyant deux sortilèges mortels successivement, qu'il réussit à éviter de justesse tout en envoyant un sortilège d'étourdissement.
Il dut sauter hors du chemin des serpents enflammés qui l'avaient presque rattrapé, mais les serpents se retournèrent et continuèrent d'avancer dans sa direction. Un sourire narquois et triomphant illumina le visage de Nicolas alors qu'il marmonnait quelque chose dans sa barbe et les serpents furent aussitôt réduits en cendre.
Et ainsi de suite, des sortilèges de couleur diverse furent projetés dans la salle, rebondissant sur les murs, éclatant une prophétie à chaque impact.
Harry voulait aider, essayer de tirer un stupéfix dans le dos de Voldemort pendant qu'il ne regardait pas, mais les deux adversaires bougeaient tous les deux si vite qu'ils étaient presque devenus flous. Harry ne pouvait pas risquer de frapper accidentellement Nicolas. Il préféra rester à l'abri, détournant les sorts qu'il savait contrer, et esquiver le reste.
A chaque prophétie brisée par Nicolas et Voldemort des voix s'élevaient et s'évanouissaient peu après. La plupart des prophéties étaient en mille morceaux et les silhouettes brumeuses s'étaient dissipées sitôt après avoir récité leur prophétie. Nicolas et Voldemort s'affrontaient maintenant en silence, l'air plus concentré que jamais, ayant tous les deux sous-estimé leur rival. Le seul bruit qui résonnait désormais était le sifflement de leur respiration ou un grognement de douleur quand l'un deux était touché.
Harry était en train d'esquiver un sort quand il vit un sourire triomphant apparaître sur le visage de Voldemort avant que sa bouche ne se torde pour prononcer une nouvelle incantation. Avant que Harry n'ait eu le temps de s'inquiéter de l'expression de Voldemort, qui avait jusque-là oscillé entre frustration et admiration réticente, il sentit une chaleur brûlante heurter son dos, et il réalisa qu'il avait été frappé par derrière par un sortilège.
Il tomba au sol alors que ses jambes et ses bras étaient collés contre son corps et ses lèvres scellées. Impuissant, il entendit le bruit d'un tissu glisser sur le sol en direction de Nicolas. Le son était doux et très faible, et Harry savait que de là où il était, Nicolas ne pouvait pas l'entendre. Au plus fort de la bataille, il n'avait même pas vu Harry tomber.
Paniqué, Harry essaya inutilement de combattre le sort, tentant désespérément d'avertir Nicolas que quelqu'un était venu aider Voldemort - quelqu'un qui rampait silencieusement en direction du duel. Cela ne servait à rien, bien sûr, et Harry dut rester là, priant pour que Pernelle intervienne et étourdisse le nouveau venu. Mais rien ne se passa, et pendant quelques minutes angoissantes, Harry resta allongé sur le sol, impuissant, regardant la silhouette avancer impitoyablement vers Nicolas.
Puis - miraculeusement, incroyablement, un craquement se fit entendre alors que la silhouette camouflée marchait accidentellement sur un éclat brisé. Ce bruit de craquement alerta immédiatement Nicolas de la présence de l'intrus.
Une fraction de seconde et un flash de lumière rouge plus tard, la silhouette tomba sur le sol avec un bruit sourd, et Nicolas put reprendre sa lutte contre Voldemort, un froncement de sourcils concentré sur son visage. Voldemort grogna en direction de Nicolas, et lui décocha trois Avada successifs. Les esquivant rapidement, Nicolas riposta par un sortilège de la mort à son tour et Harry sentit son souffle se bloquer dans sa gorge alors que le combat qui se déroulait sous ses yeux devenait terriblement mortel.
Un éclair de feu obstrua brusquement la vue de Harry qui ne vit plus rien durant une fraction de seconde, et quand les taches lumineuses qui gênaient sa vision s'éclaircirent, il aperçut avec soulagement Albus Dumbledore, debout dans la pièce, Fumseck perché sur son épaule.
Une expression de fureur traversa le visage de Voldemort, il avait dut réaliser que la situation avait tourné à son désavantage. Il aurait sans doute pu tenir tête à Nicolas et Dumbledore séparément, mais à présent, il se trouvait en infériorité numérique. Lançant un dernier sortilège meurtrier à Harry, qui fut détourné par Nicolas, il disparut.
Nicolas resta seul, debout sur les éclats de verre brisés, parmi les étagères vides qui ne contenaient plus la moindre prophétie. Sa poitrine se soulevait de façon erratique et il avait l'air légèrement confus, la main toujours tendue vers un ennemi qui s'était brusquement volatilisé.
Cela lui prit un moment pour réaliser que son aide n'était plus nécessaire, et quand il eut retrouvé ses esprits, Nicolas adressa un clin d'œil à Harry, se tourna pour saluer Dumbledore et disparut dans un craquement sonore.
"Harry ?"
Il n'y avait plus que lui et Dumbledore maintenant, et Harry sentit clairement la surprise dans la voix du directeur. Dumbledore semblait toujours tout savoir, c'était étrange, et presque satisfaisant, de se dire que cette fois c'était Harry qui détenait toutes les cartes en main.
"Harry ?" Dumbledore annula le sortilège qui emprisonnait et répéta la question avant d'ajouter "Êtes-vous Harry Potter ?"
Harry acquiesça silencieusement et se redressa pour se lever, seulement pour retomber au sol avec un cri de douleur. La douleur le surprit, car il n'avait rien ressentit jusque là. Il fut donc stupéfait de voir qu'un éclat de verre s'était fiché dans son mollet.
"Est-ce que tu vas bien ?" Dumbledore était maintenant penché sur lui, le regardant gravement derrière ses lunettes en demi-lune. Son regard se posa sur la jambe blessée de Harry. "Ah. Attends une seconde Harry, ça va être un peu douloureux mais rapide."
Harry fut incapable d'étouffer un cri quand Dumbledore secoua sa baguette et fit sortir l'éclat de verre de sa jambe. Mais une seconde plus tard, la douleur avait disparu et Harry tendit le pied avec précaution.
"Merci Monsieur." dit-il d'une voix rauque "J'ai dû tomber dessus quand ce Mangemort m'a pétrifié." Il désigna la silhouette de l'ennemi inconnu qui avait tenté de se faufiler vers Nicolas. Il était toujours allongé sur le marbre froid.
Dumbledore se retourna et, marchant vers le corps couché sur le sol, le retourna, révélant ainsi son visage.
"Rogue !" haleta Harry, à la fois en colère et dégoûté "Rogue était-"
"En train de maintenir sa couverture en tant qu'espion." le coupa calmement Dumbledore« Tout en réussissant à t'alerter, ou – du moins celui qui a pris ta place- de sa présence, et en se laissant assommer. Il a agi sur mes ordres, et il a joué habilement son rôle."
"Mais-" bafouilla Harry en signe de protestation, il se sentait confus et méfiant "mais il-"
"Pas maintenant, Harry." fit Dumbledore «Enervatus»
Rogue gémit tout en remuant, mais avant que Harry n'ait eu le temps d'être étonné par cette soudaine démonstration de faiblesse, son professeur était déjà de retour sur ses pieds, lui lançant un regard noir.
"Potter, espèce d'idiot ! Qu'avez-vous..."
"Plus tard, Severus" l'interrompit Dumbledore. "Il y a beaucoup de choses que je souhaite comprendre aussi, mais elles doivent attendre pour le moment. Bon nombres de personnes attendent nos explications au quartier général. Harry pourra tout nous expliquer quand on sera revenu là-bas"
Rogue fronça les sourcils mais garda la bouche close, non sans avoir lancé un dernier regard noir à Harry.
"Bien !" lança Dumbledore d'un ton léger"Viens, Fumseck!"
L'oiseau, qui était allait voir comment aller Harry, rejoignit Dumbledore en volant, atterrissant sur sa main tendue.
"Harry, Severus, mettez la main sur Fumseck, et n'ayez pas l'air aussi réticents ! Voyager grâce à phénix est une expérience assez différente des autres formes de transport magique. "
Ce fut une expérience intéressante, en effet. Harry sentit de la chaleur descendre le long de son bras depuis l'endroit où il touchait Fumseck, et se répandre dans tout son corps, comme s'il prenait une douche chaude.
La sensation était agréable au début, mais ensuite la chaleur devint de plus en plus intense, tellement que Harry eût peur de lâcher prise. Mais ce ne fut pas le cas, et les flammes éclatèrent devant ses yeux, pour se dissiper une seconde plus tard, le laissant confus et légèrement instable.
Dans l'ensemble, se dit-il, ce n'était pas une expérience aussi mauvaise que le portoloin ou le transplanage, mais ce n'était pas quelque chose qu'il referait de si tôt, il préférait même presque les autres moyens de transport.
Un rapide coup d'œil autour de lui lui indiqua qu'il se tenait dans le hall du square Grimmaurd et il suivit rapidement Dumbledore et Rogue qui avaient déjà pris la direction d'un couloir, marchant vers la cuisine.
S'efforçant de marcher aussi discrètement que possible, afin de ne pas réveiller le portrait endormi, Harry se précipita dans la pièce et ferma la porte derrière lui.
En balayant la pièce du regard, Harry sursauta. Habituellement, la cuisine était pleine d'enfants Weasley bavardant et riant ensemble, plaisantant avec les plus jeunes membres de l'Ordre comme Tonks et Emmeline, tandis que des odeurs savoureuses flottaient dans l'air.
L'atmosphère dans la pièce était tout à fait différente maintenant et Harry comprit immédiatement qu'il était arrivé au milieu d'une réunion de l'Ordre. Il n'y avait que des adultes assis autour de la table, et ils étaient tous silencieux, avec une mine sombre, presque abattue pour certains. Harry repéra Maugrey Fol Oeil, le visage sinistre, même si ce n'était pas vraiment la première fois, son œil magique tournant sur lui-même de manière erratique. Et il y avait Sirius, le visage blanc comme la craie. Remus avait sa main sur son épaule, ayant presque l'air de vouloir le retenir, de l'empêcher de sauter de sa chaise.
Les seules autres personnes présentes étaient Kingsley Shaklebolt et Tonks, donnant à Harry l'impression qu'il était en présence du «cercle intime» de l'Ordre du Phénix – c'est à dire des combattants les plus expérimentés et les plus compétents de l'Ordre.
Sirius sursauta à l'arrivée de Rogue et Harry dans la cuisine, et, lorsqu'il vit Harry il bondit de sa chaise, émettant un faible bruit de gorge.
"Harry ! " Sa voix était rauque, et Harry se rappela brusquement de la première nuit où il avait rencontré Sirius - sale, sauvage et désespéré.
"Harry, tu vas bien !" Il émit un son étouffé, et Harry réalisa que son parrain retenait ses larmes. Se sentant incroyablement coupable, il laissa Sirius le serrer dans ses bras, même si tous les regards étaient fixés sur lui, y compris celui de Rogue. C'était le moins qu'il puisse faire.
Sirius le relâcha au bout d'une minute, et quand il leva les yeux vers Harry, la colère était inscrite sur son visage. "Mais à quoi pensais-tu ? Poursuivre Voldemort tout seul, comme ça, sans alerter personne ! "
Avant que Harry n'ait eu le temps de se justifier, Dumbledore intervint. "En fait, nous espérons tous entendre une explication de ce qui s'est passé au Ministère, Harry". La réprimande était prononcée doucement mais Harry se sentit gagner par l'énervement. Il ne s'était jamais vraiment senti à l'aise avec Dumbledore depuis la nuit où Voldemort avait volé la fausse pierre philosophale, et il n'avait pas l'impression que ses décisions étaient l'affaire du directeur de l'école.
"Pourquoi ne pas nous asseoir et laisser Harry nous raconter sa version de l'histoire ?" dit doucement Remus, et Harry le regarda avec reconnaissance alors que Sirius et Dumbledore s'installaient autour de la table.
Se glissant sur la seule chaise vacante, malheureusement située entre Sirius et Rogue, Harry prit une profonde inspiration et commença par raconter la vision qu'il avait reçue juste avant de rentrer au Département des mystères.
"Je suppose que les leçons d'Occlumancie ont échoué ?" demanda Dumbledore, une fois que Harry eut fini de décrire sa vision.
Harry rougit en hochant la tête.
Il évitait de regarder Rogue, donc il ne vit pas l'expression de son visage, mais il imagina sans mal la réponse du professeur de potions. "L'esprit de Potter est faible et mal adapté à l'Occlumancie. Sa paresse et sa réticence à aller plus loin n'ont pas permis son apprentissage. "
Harry ne savait pas s'il devait se sentir en colère contre Rogue, ou lui être reconnaissant de ne pas avoir révélé à l'Ordre qu'il avait surpris Harry en train de fouiner dans ses souvenirs. Finalement, Harry préféra ne pas répondre, évitant les regards des membres de l'Ordre et faisant semblant de s'intéresser à un fil lâche de sa robe.
"Très bien." fit Dumbledore, décidant heureusement de ne pas insister . «Qu'as-tu fait ensuite, Harry? »
Ce qu'il avait fait ensuite, c'était appeler Nicolas. Mais comment pourrait-il expliquer cela aux membres de l'Ordre ? Comment pourrait-il même décrire leur étrange et secrète amitié sans divulguer les secrets avec lesquels il était magiquement lié ?
Bien sûr, Nicolas lui avait déjà fourni l'excuse parfaite, réalisa-il avec un sursaut.
"Après avoir eu la vision, j'ai appelé Titus" répondit-il simplement.
"Titus ?"
"L'homme qui était en train de combattre contre Voldemort. Celui que vous pensiez être moi" expliqua Harry.
"Celui qui résistait aux assauts du Seigneur des ténèbres, votre double ?" demanda Rogue, et Harry réalisa que ça devait être très déroutant pour lui de voir Harry combattre Voldemort comme un champion de duel, tandis qu'un autre évitait les sorts perdus et essayait de rester à l'écart.
"Il n'était pas vraiment moi, il utilisait juste de la potion de polynectar" crut bon de préciser Harry.
"Oui, Potter, nous le savons, mais qui était-il ?" demanda Rogue avec impatience.
"Titus Travers est un assassin." répondit Harry, s'en tenant à l'histoire de Nicolas.
"Un assassin ?" questionna Kingsley.
Sirius fronça les sourcils. "Harry, tu sais sûrement que te mêler à ce genre de…"
"Je suis déjà mêlé aux affaires de Voldemort !"rétorqua Harry, l'interrompant vivement« Un homme tellement effrayant que vous tressaillez tous à chaque fois que je prononce son nom, et dont je suis la cible numéro un. Je suis déjà en danger, alors impliquer Titus ne changera rien. Je préfère encore le contacter lui, plutôt que de combattre Voldemort. Et Titus se battra pour moi "
"Harry," fit Lupin sur le même ton moralisateur que Sirius "Il vaut mieux éviter de plaisanter avec ce genre de personnes ! Ce sont des assassins de profession ! Tu penses que tu peux vraiment lui faire confiance ? Qu'il va réellement tuer Voldemort pour toi ? Par Merlin, qu'est-ce qui a bien pu te mettre une telle idée dans la tête ?"
"Il est trop tard, Remus, je suis déjà en danger. Je devrai affronter à nouveau Voldemort et tu le sais très bien. C'est un sorcier intelligent et puissant qui est déterminé à me tuer, et même les protections de Dumbledore n'ont pas réussi à le tenir éloigné jusqu'à présent. Il est déjà rentré à Poudlard" ajouta-t-il, se tournant vers Dumbledore.
"Et il n'a pas été attrapé. Et je regrette ce fait, c'est vrai." concéda Dumbledore avec un sourire fatigué.
"Exactement." dit Harry en se retournant vers Lupin "Dumbledore ne peut pas l'arrêter, et vous savez qu'il reviendra pour moi, et que je n'ai aucune chance contre lui. Je suis condamné si je ne fais rien, alors embaucher un assassin pour me protéger semblait être la chose la plus intelligente à faire. "
Harry n'avait jamais vraiment réfléchi à tout cela auparavant, mais en prononçant ces mots, il réalisa à quel point ils étaient vrais. Dumbledore ne pouvait pas empêcher Voldemort de venir le chercher, et Harry n'avait aucune chance contre Voldemort. Nicolas était vraiment le seul obstacle qui se tenait entre Harry et une mort certaine. Cette pensée le fit frissonner et il resserra sa cape autour de lui avant de poursuivre son récit.
"Quoi qu'il en soit, Titus est déterminé à me protéger. Ce n'est pas comme s'il le faisait gratuitement, et j'ai pas mal d'argent dans mon coffre."
En balayant l'assemblée du regard, il se rendit compte que peu de personnes voyait une quelconque logique dans ses faits et geste. C'était dommage, car il était plutôt fier de l'histoire qu'il venait d'inventer.
Sirius ne semblait pas partager non plus son opinion et secouait la tête vers Harry. «Harry, sais-tu quel genre de magie ces types utilisent ? Je n'ai aucune confiance en cet homme ! Je ne sais pas ce qui t'a fait penser-»
"Oh, ferme-la, Black !" grogna Rogue "Potter a sans doute, pour la première fois de sa vie, agi intelligemment et tu voudrais le décourager ? Nous devrions tous célébrer le fait qu'il ait finalement eu l'humilité de réaliser qu'un garçon de quinze ans n'a aucune chance contre le Seigneur des Ténèbres au lieu de le réprimander ! "
"Maudit Mangemort ! Tu essaies simplement d'encourager Harry à se mettre en danger pour qu'il se fasse tuer avant que ton patron ne le fasse lui-même ! Pourquoi devrais-je-" Sirius n'eut pas le temps de finir sa phrase, Rogue avait bondi de sa chaise et lui avait saisi le col.
Harry regarda Sirius et Rogue rouler sur le sol avec un amusement mêlé d'incrédulité. Les réunions de l'Ordre étaient bien plus intéressantes qu'il ne l'avait jamais imaginé ! Et il les avait imaginées assez intéressantes.
Soudain, sa vue fut bloquée par une robe violette brodée de motifs dorés. Dumbledore fit signe à Harry de le suivre, et celui-ci se leva à contrecœur et quitta la pièce, jetant un regard mélancolique vers la cuisine où Remus Lupin et Kingsley Shacklebolt essayaient tant bien que mal de séparer Rogue et Sirius, mais leur entreprise semblait vouer à l'échec.
Harry soupira alors que la porte se fermait derrière Dumbledore. Il avait espéré voir Rogue se faire frapper avant que la nuit ne tombe, mais tant pis, ce sera pour une autre fois... (Même si Rogue avait pris son parti contre l'Ordre, il restait toujours un connard).
"Eh bien, Harry, je pense qu'il vaudrait mieux continuer cette conversation en tête-à-tête. Surtout après t'être rendu compte ce que donnait les désaccords entre certains membres de l'Ordre » Sa barbe trembla quand il esquissa un sourire. "Veux-tu me raconter ce qui s'est passé après que tu aies fait appel à M. Travers ?"
"Il est venu à Poudlard pour récupérer quelques-uns de mes cheveux afin qu'il puisse se préparer une potion de polynectar"répondit Harry, et il se mit à raconter le reste de l'histoire. Quand il arriva à la partie où ils écoutaient la prophétie, Dumbledore soupira et prit un air presque vaincu. Jamais Harry ne l'avait vu aussi abattu.
"Pour être honnête, Monsieur, je ne sais pas pourquoi vous avez fourni de tels efforts pour empêcher Voldemort d'entendre la prophétie. Je ne pense pas que cela ait fait de différence pour lui. D'un autre côté, cela fait certainement une grande différence pour moi. Pourquoi ne m'avez-vous jamais dit qu'il existait une telle prophétie ?"
Dumbledore soupira à nouveau. "Peut-être ais-je eu tort de te cacher ces informations, mais je ne voulais pas t'accabler davantage. Je voulais que ton enfance soit insouciante et heureuse, déchargée de la perspective de devoir affronter Voldemort."
C'était une terrible excuse, et Harry se retint à grande peine de rouler des yeux. "Vous savez très bien, Monsieur, que mon enfance n'a ni été insouciante, ni été heureuse" asséna-t-il avec froideur. " Depuis ma première année à Poudlard, Voldemort m'a a clairement fait savoir qu'il voulait ma mort - prophétie ou non."
Les yeux de Dumbledore étaient doux quand il répondit: "Mais c'est différent, n'est-ce pas, d'avoir peur de Voldemort et de savoir que tu devras le tuer ou être tué ?"
Harry tressaillit, cette phrase prophétique était encore difficile à entendre et à assimiler, mais il n'était toujours pas convaincu. La prophétie était quelque chose de trop important pour que Dumbledore ait pris des décisions au nom de Harry. Pourtant, il préféra garder le silence, ses émotions, et ses pensées pour lui. Il ne voulait pas impliquer le directeur de Poudlard dans cet espace intime. Et il était bien trop fatigué pour se disputer avec lui.
"Tu dois être fatigué et avoir envie de retourner à l'école" déclara Dumbledore, sentant que la conversation était close. "Fumseck va te ramener à la tour de Gryffondor, tes amis doivent sûrement t'attendre avec impatience."
Harry grimaça. Ron et Hermione voudraient savoir ce qui s'était passé et il serait obligé de leur mentir aussi.
Puis Fumseck se percha sur son épaule, émettant une note apaisante, et Harry se sentit se détendre alors qu'il était transporté à la tour de Gryffondor.
Deux silhouettes solitaires s'étaient installées sur le lit de Ron, patientant nerveusement dans le dortoir désert tandis que des rires et des cris joyeux provenaient de la salle commune, fêtant la fin de l'année. Elles sursautèrent alors que Harry apparaissait avec un phénix sur l'épaule.
"Harry ! Merci Merlin !" Les taches de rousseur de Ron ressortaient vivement sur son visage pâle, mais il arbora un sourire de soulagement, et ses traits fatigués reprirent quelques couleurs. Hermione ne dit rien et étreignit simplement Harry de toutes ses forces, faisant presque craquer ses os.
Ron le bombarda de questions.
"Où diable étais-tu passé ? Et pourquoi ne nous as-tu rien dit ? Hermione était malade d'inquiétude !"
"Ron l'était bien plus que moi" affirma Hermione en riant "Il a failli faire un trou dans ce tapis à force d'arpenter la pièce." Elle ébouriffa les cheveux de Harry parce qu'elle savait qu'il avait horreur de ça. "A quoi pensais-tu ? A disparaître dans la nature, sans un mot, à part cette note ridicule sur la table !"
"Je suis désolé" marmonna Harry "Écoutez, tout va bien. Dumbledore et l'Ordre sont au courant, alors laissez-moi tout vous expliquer." Et il leur relata la même histoire qu'il avait racontée à l'Ordre. Il se sentit beaucoup plus mal à l'aise toutefois, mentir à des adultes était bien plus différent que mentir à ses meilleurs amis.
Comme il s'en doutait, Ron approuva la décision fictive de Harry d'engager un assassin pour combattre Voldemort à sa place. C'était Hermione qui rendait Harry nerveux. Agir derrière le dos de l'Ordre et bafouer son autorité pour demander l'aide d'un « tueur à gages » n'était pas vraiment le genre de chose qu'elle cautionnerait. Mais elle resta silencieuse tout le long du récit de Harry, ignorant les questions de Ron sur l'apparence de l'assassin et le nombre de de personnes qu'il avait tuées.
Enfin, Harry se tourna vers elle. "Tu n'as rien dit, Hermione. Je suppose que tu n'approuves pas ?"
Hermione secoua pensivement la tête . "Cela me met mal à l'aise de t'imaginer avec cet individu dangereux, et qui n'a aucune raison de te rester fidèle. Je me sentirais beaucoup mieux si je savais que tu étais sous la protection de Dumbledore et qu'il ferait absolument tout pour te protéger. Mais le fait est qu'il n'a pas empêché Voldemort de voler la pierre philosophale et d'essayer de te tuer la première année. En deuxième année, il n'a pas pu empêcher non plus Tom Jedusor de pétrifier tous ces élèves et d'attenter à ta vie. Et l'année dernière, tu étais à nouveau seul face à Voldemort et tu as encore failli mourir. Dumbledore est un sorcier puissant, c'est vrai, mais c'est aussi un homme avec ses faiblesses et " Ses yeux se durcirent "Je ne pense pas qu'il serait prêt à affronter Voldemort et à le tuer. J'admire sa noblesse, Harry, mais je ne veux pas entendre le mot « amour » ou encore celui de « rédemption ». Je veux entendre que l'homme qui essaie de tuer mon meilleur ami a été éliminé et peu importe les moyens utilisés. "
"Surtout que Dumbledore semble s'attendre à ce que tu combattes noblement Voldemort comme si c'était ton destin, alors que ton ennemi n'hésitera pas un instant à utiliser tous les pièges possibles pour te capturer et t'assassiner. L'idée même d'engager un assassin me répugne mais je ne peux pas m'empêcher d'approuver tes actions. Même si cela veut dire que je suis du côté de Rogue. " Elle frissonna à cette pensée.
Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.
"Alors qu'avez-vous fait une fois que vous avez vu ma lettre ?" s'enquit Harry. "Je suppose que vous y êtes pour quelque chose si Dumbledore est arrivé si vite ?"
"Eh bien, nous l'avons signalé immédiatement à l'Ordre bien sûr." fut la réponse pragmatique d'Hermione.
"Mais comment ? Il n'y avait plus de membres de l'Ordre dans l'école ! Dumbledore était parti, et McGonagal a été emmenée à Ste. Mangouste ! » Les yeux d'Harry se plissèrent "Vous savez quelque chose que j'ignore ?"
"Eh bien, je ne sais pas, Harry, est-ce que l'existence du professeur Rogue est quelque chose que tu connais ?" répliqua Hermione du tac au tac.
Harry se frappa le front. "Rogue ! Je n'arrive pas à croire que je l'ai oublié !"
Ron renifla. "Vraiment, Harry, je n'aime peut-être pas Rogue, mais je peux surmonter la répugnance que j'ai pour lui et aller le voir en cas d'urgence !"
Harry fronça les sourcils en réponse. "Alors qu'est-ce qui s'est passé une fois que vous êtes allés le voir ?"
"Il a envoyé un message à Dumbledore dans une fiole" déclara Hermione.
Harry la regarda d'un air incrédule.
"Je t'assure !" insista-t-elle. "Il a écrit un message et l'a mis dans une fiole , et ensuite il a jeté la fiole sur le mur et elle est passée au travers. Puis il a mis sa cape et a dit qu'il allait essayer de t'aider jusqu'à ce que Dumbledore arrive."
"Nous lui avons dit que nous voulions venir avec lui." reprit Ron là où Hermione s'était arrêtée. "Nous avons essayé de le convaincre de nous emmener, mais il nous a ignorés et a fait comme si nous n'étions pas là. Finalement, Hermione s'est mise devant lui et a dit qu'elle ne bougerait pas tant qu'elle n'aurait pas la parole qu'il l'emmènerait avec elle. Merlin, ce fut une très mauvaise décision ! Il nous a stupéfixié tous les deux. "
"Il est vraiment rapide." observa Hermione "Je n'ai pas eu le temps de réagir. Il a dû nous laisser par terre dans ses quartiers, parce que c'est là que nous étions quand M. Weasley nous a réveillés une demi-heure plus tard. Il nous a dit de ne pas s'inquiéter et que Dumbledore s'occupait de tout et nous a raccompagnés jusqu'au dortoir. C'est là que nous sommes restés, on était fou d'inquiétude à force d'attendre sans avoir de tes nouvelles. "
"Je suppose que nous sommes à égalité maintenant." »fit Harry « Désormais vous savez ce que cela fait d'être coincé tout l'été sans rien savoir et d'être rongé par l'incertitude »
Hermione hocha la tête. "Très bien. Maintenant que tout est fini, j'aimerais enfin aller me coucher. Bonne nuit, Harry. Je suis contente que tu sois en sécurité." Et elle partit en descendant les escaliers qui conduisaient à la salle commune.
Harry et Ron commencèrent à se préparer pour dormir dans un silence agréable, et Harry bâilla, pensant à son lit avec envie. Mais sa journée n'était pas encore finie. Dès que Ron alla aux toilettes et qu'il se retrouva seul dans le dortoir, il entendit un tapotement contre la fenêtre.
Il ouvrit la fenêtre et laissa entrer le hibou de Flamel. «Tu es vraiment intelligent» le complimenta-t-il "Tu as attendu que je sois seul."
Le hibou se frotta la tête contre le cou de Harry tandis qu'il lisait la lettre.
Re-bonjour, es-tu trop fatigué pour venir tout de suite ? Si oui, renvoie la réponse avec Frankie, et nous nous rencontrerons demain. Si tu en as envie, utilise la cheminée dans la salle commune de Gryffondor. Adresse: 2, Deadman's Lane, Londres. J'ai soudoyé quelqu'un au bureau des transports magiques, tu ne devrais pas avoir de problèmes avec les protections qui empêchent les étudiants de quitter l'école.
À bientôt,
Nicolas
Harry soupira. Il était presque tenté d'écrire en retour qu'il était trop fatigué et qu'ils devraient se rencontrer demain, mais il savait qu'il ne pouvait pas. Il avait été tellement déterminé à amener Dumbledore à expliquer ses actions concernant la prophétie qu'il avait oublié de lui demander ce qu'il pensait de la prédiction de la prophétie.
Harry était confus et il espérait que Nicolas serait en mesure de comprendre tout ce chaos.
Alors, avec un soupir, il dit à Frankie qu'il pouvait rentrer chez lui, il n'y aurait aucune réponse. Puis, bâillant, il arrangea ses couvertures afin que Ron ait l'illusion que son meilleur ami était dans son lit, puis il abaissa les rideaux de son baldaquin et se dirigea vers la salle commune des Gryffondor.
Il était un peu inquiet à l'idée de se retrouver dans la salle commune alors qu'il y avait tant de fêtards là-bas, mais une fois arrivé, il constata que la plupart des réjouissances étaient terminées et que la plupart des élèves étaient allongés sur les canapés et les fauteuils. Ceux qui ne dormaient pas étaient occupés à jouer aux bavboules et étaient bien trop ivres pour lui prêter attention.
Quelques instants plus tard, il brossait la suie de ses vêtements et sortait d'une grande cheminée blanche appartenant à la maison des Flamel.
"Harry !" Pernelle portait sa chemise de nuit mais lui souriait. «Nicolas est en train de se préparer quelque chose à manger dans la cuisine. Viens, je vais te guider, même si j'ai peur de ne pas pouvoir rester avec vous, il y a un projet sur lequel je travaille actuellement et que j'espère terminer aujourd'hui. "
Harry la suivit dans une pièce bien éclairée et trouva Nicolas assis à une petite table ronde, en train de manger un sandwich. Il fit un signe à Harry dès qu'il le remarqua. "Viens t'asseoir."
Harry s'installa sur une chaise en face de lui.
"Je m'excuse, Harry, de t'avoir fait venir si tard, je peux voir que tu es fatigué. » Harry avait étouffé deux bâillements depuis qu'il s'était assis et il étouffa un rire. "Le fait est," continua Nicolas "que je voulais réfléchir avant de te parler, pour m'assurer que je n'avais rien oublié."
Harry lui fit signe de continuer.
"Dans l'ensemble, je pense que l'intrusion au Ministère a été une réussite. Aucun d'entre nous n'a été blessé et nous avons obtenu des informations très importantes."
"La prophétie ?" devina Harry.
"Elle nous aide non seulement à comprendre les motivations de Voldemort et à anticiper ses mouvements futurs, mais elle met également en lumière certaines de ses actions passées. Pour ma part, je suis soulagé de comprendre le raisonnement qui se cache derrière l'intérêt que Albus Dumbledore et Voldemort te portent. La prophétie explique pourquoi Dumbledore a mis en place des protections dont il savait que tu serais capable de passer pour récupérer la pierre philosophale, pourquoi Voldemort a attendu pour voler la pierre et que tu sois là ce jour là, pourquoi il t'a inscrit à tournoi ridicule. Tout cela a du sens maintenant"
"Dumbledore voulait que tu affrontes Voldemort parce qu'il espérait que tu réussisses à le battre. Voldemort voulait te combattre parce qu'il ne connaissait pas toute la prophétie, il savait qu'elle existait et devinait que tu serais une menace. Il voulait soit t'amener à le rejoindre, soit te tuer alors que tu es encore jeune et vulnérable et à présent qu'il connaît la prophétie, il sera encore plus déterminé à te tuer."
" Mais je ne veux pas que tu penses que parce que j'ai dit que je comprenais désormais les actions de Dumbledore que je les tolère. C'est vraiment irresponsable de laisser un enfant de onze ans combattre quelqu'un comme Voldemort parce qu'une prophétie a déclaré que tu pourrais peut-être le vaincre. N'est-ce pas agréable quand les choses ont enfin un sens ? "
"Pas vraiment, non" répliqua Harry avec amertume, "parce qu'à présent je sais que je dois tuer Voldemort ou mourir. Je suis condamné."
"Foutaises !" s'écria Nicolas. Les prophéties ont été faites pour être ignorées ! Ne le sais-tu donc pas ? N'as-tu jamais lu Œdipe ?"
"Mais c'est de la fiction !" protesta Harry.
"Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de vérité dedans. Les prophéties sont presque toujours auto-réalisatrices. Prenons cette prophétie par exemple: si Voldemort ne l'avait pas connue, jamais il n'aurait essayé de te tuer, ta mère serait toujours vivante, et son sort meurtrier n'aurait jamais rebondi sur lui. En prêtant attention à la prophétie, il a créé ce lien entre vous deux, et cette prophétie est donc devenue réelle ! "
"Certaines prophéties se réalisent, que vous y croyiez ou non"objecta Harry "J'ai entendu une prophétie une fois, et je n'ai rien fait à ce sujet, je ne savais même pas que c'était une prophétie à l'époque, mais cela s'est quand même réalisé cette nuit-là."
"Vraiment ? Tu veux bien me raconter ? "
Harry relata à Nicolas la prédiction de Trelawney et les événements de la nuit où Queudver s'était échappé.
Nicolas fut très impressionné, mais ne croyait pour autant que la prophétie était vraie. «Croie-moi, Harry, cette prophétie est auto-réalisatrice. Sans elle, il n'y aurait aucune raison pour que Voldemort se préoccupe d'un sorcier de quinze ans qui étudie encore à Poudlard. Détends-toi, et laisse-moi m'occuper de ce problème."
Harry était sur le point de répondre, mais il fut interrompu par des coups qui provenaient d'en bas. Quelques secondes plus tard, la voix de Pernelle cria : "Ça a marché !"
"C'est merveilleux, chérie !" lui retourna Nicolas d'une voix joyeuse. Puis il se reporta vers Harry. "Harry, je suis désolé, mais je n'entendrai tout simplement plus d'argument sur ce sujet. C'est absurde de ta part de s'attendre à ce que je laisse un garçon qui n'a même pas une fraction de mon âge et qui n'a pas encore terminé sa scolarité de lutter contre un sorcier aussi puissant. Je peux très bien gérer cette situation tout seul »
"C'est faux !" contesta Harry "Je vous ai observé affronter Voldemort, et j'ai bien vu qu'il vous mettait souvent en difficulté."
"Eh bien, je suppose que j'étais un peu rouillé", concéda Nicolas, "Je n'ai pas pratiqué de duel depuis que nous avons placé la fausse pierre philosophale à Gringotts, et les voleurs ont cessé de venir ici. Et de nous deux, c'est Pernelle la meilleure duelliste. Mais je suis toujours beaucoup plus qualifié pour combattre Voldemort que toi, et avec un peu d'entraînement, je serai au sommet de ma forme en un rien de temps. "
Ce n'était pas aussi rassurant pour Harry - le concept de «en un rien de temps» de Harry était très différent de celui de Nicolas. Au lieu de poursuivre sur ce point, cependant, Harry souleva un autre problème qui le dérangeait. 'Vous avez dit que Pernelle est la meilleure duelliste de vous deux, mais elle ne vous a pas du tout aidé pendant le duel. Je peux comprendre qu'elle ait eu peur de vous toucher pendant le combat, mais pourquoi ne pas s'être occupé de Rogue quand il s'est faufilé jusqu'à vous ? "
"Une légère complication que nous avions négligée." répondit Nicolas répondit en grimaçant: "Il y a très peu d'endroits où la magie est si saturée dans l'air qu'elle désactive les objets moldus, donc nous n'y avions pas pensé, mais le Département des Mystères est l'un de ces endroits. Poudlard aussi d'ailleurs. Pernelle a essayé de tirer sur le Mangemort à la seconde où elle l'a surpris en train de s'approcher de moi, mais son arme n'a pas fonctionné. C'était une expérience assez frustrante pour elle. Je pense d'ailleurs qu'elle va bientôt construire une arme à feu capable de tirer dans des zones fortement magiques "
"Mais si son arme n'a pas fonctionné, pourquoi n'a-t-elle pas simplement utilisé sa baguette à la place ?"
"Pernelle est une Cracmol, Harry" révéla Nicolas en riant. La pensée de Pernelle avec une baguette semblait l'amuser beaucoup.
Harry ne voyait pas ce qu'il y avait de si drôle là dedans "Vous avez dit que Pernelle était douée pour faire des potions ! Et j'ai toujours pensé que les Soulcruxes étaient crées magiquement, je ne savais pas que les Moldus seraient capables de les créer aussi."
Nicolas secoua la tête. «Harry, les Cracmols et les Moldus ne sont pas la même chose. Un Cracmol a des capacités magiques, elles sont juste très faibles, donc ils ne peuvent généralement pas lancer de sorts. Ils peuvent cependant créer des substances magiques, comme des potions. Ils peuvent aussi voir des Détraqueurs, alors que les Moldus ne le peuvent pas. " Harry se souvint soudain de la réplique de Mme Figg: "Si, nous le pouvons !" avait-elle répliqué quand Fudge l'avait interrogé sur sa capacité à voir des Détraqueurs durant le procès de Harry l'été dernier.
Nicolas soupira joyeusement."Tu sais, je me souviens très bien de Pernelle quand je l'ai rencontrée pour la première fois. Elle était légère, si petite et menue, mais elle marchait comme si elle savait qu'elle était la sorcière la plus capable, si bien que tout le monde le croyait aussi. Elle m'a sauvé la vie, tu sais. "
Harry resta encore une demi-heure à écouter les histoires de Nicolas et à manger des sandwichs, jusqu'à ce qu'il s'assoupisse presque sur sa chaise et que l'alchimiste décide qu'il était temps pour lui de retourner à Poudlard.
Voilà, voilà, j'espère que vous avez aimé ?
Des idées pour la suite ? Je suis toute ouïe !
