Hello les gens !
Voici un nouveau chapitre beaucoup plus court cette fois-ci, mais je pense que vous allez l'aimer :)
J'ai traduit une autre fic de la même autrice, c'est un crossover Harry Potter/Sherlock, principalement centrée sur Harry, Tom Jedusor et Sherlock. Elle se nomme "Une étude sur l'amitié" si ça vous intéresse.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
Partie II: Rêves
Chapitre quatre: Je te connais
Sixième année
"Qu'est-ce qui te travaille, Harry ?" demanda Pernelle alors que Harry poussait un soupir au beau milieu du film qu'ils regardaient.
Parce que Harry avait insisté sur leur manque de plan vis-à-vis de Voldemort, Nicolas l'avait invité à «discuter de stratégie» comme il l'avait souligné lors de son invitation, afin de tranquilliser le garçon. Mais leur conversation avait peu à peu dérivé sur toutes les manières possibles et inimaginables de contrer Voldemort.
En entendant soupirer Harry, Nicolas et Pernelle avaient détourné les yeux de l'écran et le regardaient avec inquiétude et Harry se sentit coupable d'avoir gâché leur soirée, juste parce qu'il ne cessait de s'inquiéter de tout et de n'importe quoi.
"J'ai un autre 'cours' avec Dumbledore demain soir." leur appris Harry "Et d'une manière ou d'une autre, je ne pense pas que ce sera plus utile que ce que nous faisons ici."
"Tu sais," déclara Nicolas, "Une fois que nous avons eu connaissance de la prophétie, j'ai pensé que les actions de Dumbledore avaient enfin un sens, mais je continue à être déconcerté. Il pense que la seule façon de se débarrasser de Voldemort est de le tuer. Je suis en désaccord complet avec ce projet à présent, mais mettons cela de côté pour le moment. Dumbledore croit que le seul qui a le pouvoir de tuer Voldemort est toi, un jeune garçon de 16 ans, à qui il montre des bribes de souvenirs...Et pourquoi attendre des mois à chaque fois ? Et d'ailleurs, que va-t-il te montrer ensuite, le souvenir de la conception de Voldemort ? "
Harry éclata de rire, mais Pernelle sembla considérer la question sérieusement. "Il me semble, Nicolas, que je t'avais dit lorsque nous l'avons rencontré pour la première fois, que le problème de Albus Dumbledore est qu'il est trop intelligent. C'est un esprit brillant, et il le sait. Les gens comme lui vont directement vers leurs objectifs et ne s'arrêtent pas pour voir si les personnes qui y participent sont satisfaites de la direction dans laquelle elles vont, car en ce qui les concerne, ce sont eux qui savent comment les choses devraient être. Dumbledore suit son plan, il veut faire en sorte que Harry élimine Voldemort, sans se soucier de ce que pourrait penser Harry. "
Harry grogna. «Pouvons-nous s'il vous plaît ne plus parler des plans tordus de Dumbledore ? Je vais avoir ma dose demain. »
"Très bien", déclara Nicolas "nous arrivons à la meilleure partie du film de toute façon."
Ils applaudirent tous lorsque Wile E. Coyote fut soufflé par son propre pétard.
OoOoOoO
Harry descendit les escaliers menant au bureau de Dumbledore, le cœur encore battant. Le dernier souvenir que Dumbledore lui avait montré, celui d'un tout jeune Jedusor à l'orphelinat, lui avait donné matière à réflexion. Les mots de Dumbledore après avoir vu le souvenir étaient particulièrement intéressants: "Garde à l'esprit la tendance de Tom à jouer les pies voleuses, car cela aura une importance cruciale pour la suite". Jamais Harry n'aurait pensé que Dumbledore pouvait savoir ce qu'étaient les horcruxes, mais ses propos sur les objets collectés par Jedusor pouvaient se reporter à l'accumulation d'horcruxes par Voldemort. Est-ce que Dumbledore avait deviné la même chose que Harry et Nicolas ?
C'était une pensée intrigante, mais si Harry voulait être honnête avec lui-même, ce n'était pas ce qui avait éveillé le plus son intérêt, le faisant frémir d'excitation. Cet honneur appartenait à Tom Jedusor.
Harry savait ce que Dumbledore pensait quand ils avaient revécu tous les deux son souvenir. Tom Jedusor ne s'était pas présenté sous son meilleur jour lors de cette première rencontre. En fait, il avait prouvé qu'il était un tyran.
Malgré cela, des deux hommes dont il avait entrevu une nouvelle facette pendant le souvenir, c'était vers Tom Jedusor que son cœur allait.
Certes, il était loin d'être un observateur impartial. Depuis que Harry avait découvert à quel point il avait été dupé par le directeur de Poulard lors du vol de la pierre philosophale, il s'était senti plein de ressentiment et de méfiance envers le vieil homme. Il était venu à ces leçons sans croire vraiment ce que Dumbledore pouvait avoir à lui révéler.
Pourtant, Harry ne pensait pas que son empathie pour le petit Tom Jedusor provenait de sa défiance vis à vis de Dumbledore. Il avait ressenti une véritable compassion pour le garçon, particulièrement lorsque la directrice de l'orphelinat, Mrs Cole, avait commencé à le dénigrer derrière son dos. Combien de fois Harry avait-il dû subir les mensonges et les chuchotements désagréables qui le suivaient partout, dans son sillage ? Parfois, quand il y repensait, Harry pouvait de nouveau ressentir l'amertume et la colère qui l'avaient envahi chaque fois que des voisins éloignaient ostensiblement leurs enfants dès qu'il s'approchait, le toisant avec méfiance, à cause du dernier mensonge proféré par sa tante. Le simple souvenir de ces personnes qui l'avaient détesté avant même de le rencontrer, de le connaître, rendait Harry furieux et impuissant, et la scène avec Mrs Cole n'avait fait qu'attiser ces sentiments.
Il savait ce que cela faisait d'être complètement seul au monde. Il savait ce que c'était que de savoir qu'il n'y avait pas une seule personne au monde qui se soucierait de votre vie ou de votre mort. Il savait à quel point cette situation était cruelle et parfaitement injuste .
D'une certaine manière, Harry avait de la chance que les Dursley soient aussi stupides, parce qu'au moins, il savait qu'il valait quelque chose et que sa famille n'avait aucun intérêt à sa yeux. Et puis, cela faisait moins mal d'être détesté quand on voyait à quel point l'amour des Dursley était destructeur pour leur fils, Dudley.
Quand il s'était senti si indésirable et sans valeur, Harry s'était réconforté en se disant que l'opinion des Dursley n'avait pas d'importance car il était bien meilleur qu'eux. Ce n'était pas difficile de se convaincre, c'était la réalité. Il ne fallut pas longtemps avant que la supériorité ridicule de l'oncle Vernon envers les moins fortunés que lui, l'empressement malveillant de sa tante Pétunia à entendre du mal de ses voisins et à les mépriser, et l'impuissance stupide de Dudley - son incapacité à faire quoi que ce soit par lui-même - changent les normes de Harry de sorte qu'il considère le fait d'être détesté par les Dursley comme quelque chose de valorisant.
Mais que ferait un orphelin comme Tom ? Que ferait un jeune garçon qui, au lieu d'être confronté à la haine de gens stupides et méchants qui ne méritaient aucune considération, était simplement un orphelin parmi d'autres orphelins ? Un invisible au milieu d'autres invisibles. Que se dirait-il pour se convaincre qu'il n'avait pas besoin de leur appréciation pour valoir quelque chose ?
Il essaierait probablement, pensa Harry, de se convaincre que leur manque de capacités magiques les rendait inférieurs à lui, et qu'en conséquent, leurs opinions n'avaient pas la moindre importance.
C'était complètement faux, bien sûr, du moins le croyait Harry, mais comment s'empêcher de se sentir complètement inexistant, comme une poubelle jetée, oubliée et ignorée ? Harry ne pouvait pas reprocher à Tom Jedusor son mécanisme d'adaptation alors qu'il ne savait pas lui-même s'il aurait pu faire mieux à la place de Tom.
Harry ne pensait pas que demeurer ancrer dans une haine totale à l'égard des gens était le meilleur moyen pour Tom Jedusor de faire face, mais le garçon n'avait que dix ans, c'était pardonnable. Et bien plus excusable que la stupidité de Dumbledore.
La stupidité de Dumbledore était de croire qu'il pouvait tout faire par lui-même sans adapter ses plans aux circonstances et aux personnes qu'ils impliquaient. Du moins, c'est l'impression que Harry avait eue, et Pernelle était d'accord avec lui. Ce genre de stupidité chez un vieil homme, que l'on considérait comme sage et expérimenté, était moins pardonnable que celui d'un enfant de dix ans, et Harry se sentait beaucoup moins sympathique à son égard.
C'était la raison pour laquelle, conclut Harry en montant à travers le trou du portrait jusqu'à la salle commune de Gryffondor, Dumbledore n'avait vu dans Tom que de la haine et de l'arrogance, et n'avait pas perçu la vulnérabilité qu'elles masquaient.
Cependant, pensa Harry alors qu'il entrait dans la salle de bain et commençait à se brosser les dents, il ne pouvait pas vraiment reprocher à Dumbledore d'avoir commis ces erreurs. Dumbledore n'avait pas vécu l'enfance qu'avaient vécu Harry et Tom, et il ne pouvait donc pas se mettre à la place de Tom comme Harry l'avait fait.
Ses pensées se focalisèrent à nouveau sur Tom, hérissé de colère et d'indignation lorsque Dumbledore s'était présenté pour la première fois, s'attendant de nouveau à être traité de monstre. Cela avait été probablement un moment important pour Tom - il avait appris qu'il appartenait à un monde totalement différent- mais la première personne à lui en avoir parlé s'était montrée aussi méfiante et soupçonneuse avec lui que les moldus avec qui il avait grandi. Harry se demanda ce que cela faisait. Il se demandait ce qu'il aurait lui-même ressenti, si, au lieu d'être accueilli par le chaleureux et accueillant Hagrid, il aurait été traité avec froideur et suspicion. Si la personne à lui remettre sa lettre d'admission pour Poudlard avait été Rogue et non pas Hagrid.
Harry frissonna. Tom Jedusor n'avait jamais vraiment eu de chance, non ?
Harry sentit son cœur aller vers ce petit garçon, disparu depuis longtemps. Il regarda attentivement autour de lui - il était seul dans la salle de bain. Tout le monde s'était déjà endormi.
Il parla timidement, à moitié gêné: "Pouvez-vous m'entendre ? Nicolas ne sait pas si vous êtes conscient ou non. Il dit que son âme à l'intérieur de Pernelle ne l'est pas, mais le journal horcruxe, lui, l'était, et je pense que vous êtes probablement plus un horcruxe qu'un soulcrux."
"Si vous m'entendez, si vous comprenez ce que je dis, je veux que vous sachiez que je suis content que vous ayez décidé de résider en moi lorsque vous vous êtes séparé de l'âme de Voldemort. Je sais que je n'ai pas bien réagi au début, mais l'idée que vous soyez en moi me rend heureux, car j'ai pu préserver une petite partie de la personne que Tom Jedusor était autrefois. Je voulais juste vous le dire." conclue-t-il, plutôt maladroitement.
Sa main vola vers sa cicatrice une seconde plus tard, une exclamation étouffée sur ses lèvres. Pendant un instant, il avait cru ressentir de la chaleur émanant de sa cicatrice, mais la sensation avait disparu aussi vite qu'elle était venue.
Harry toucha légèrement sa cicatrice, se demandant s'il avait vraiment ressenti une réponse à ses mots, ou si c'était juste son imagination qui faisait des siennes.
OoOoOoO
Cette nuit-là, Harry rêva de Tom Jedusor.
Il était à l'orphelinat, écoutant le récit de Mrs Cole sur Tom - comme s'il avait repris le rôle de Dumbledore.
Mrs Cole s'était levée et le conduisait dans la chambre de Tom Jedusor, et Harry savait, comme on le sait dans les rêves et sans savoir comment- que c'était sa chance de tout réparer. Que s'il s'arrangeait pour que sa rencontre avec Tom se passe bien et qu'il faisait preuve d'empathie au lieu de se montrer méfiant, il serait capable de renverser les choses. Il effacerait tout le mal qui habitait Tom et le mettrait sur la voie de la guérison, apaisant son âme plutôt que de l'endommager davantage.
Mrs Cole était partie maintenant, et Harry se tenait devant la porte de la chambre de Tom. Ce n'était plus vraiment la même porte qu'il avait vue dans le souvenir de Dumbledore. Cette porte là semblait usée et le bois était si abîmé qu'il semblait presque pourri, mais Harry savait que c'était néanmoins la porte de la chambre de Tom Jedusor.
Il entra et vit une petite silhouette enfantine assise, les épaules voûtées et qui lui tournait le dos. Harry referma doucement la porte derrière lui. A présent, il était seul avec Tom dans la pièce. Le bruit alerta le jeune garçon qui se retourna et Harry poussa un cri d'effroi en voyant son visage.
Ce n'était pas le beau visage du jeune garçon qu'il avait vu dans le souvenir de Dumbledore. C'était le visage de Voldemort - des yeux rouges pâles, semblables à ceux d'un serpent, luisaient de malice et le fixaient sans ciller.
Instinctivement, Harry fouilla dans sa poche à la recherche de sa baguette, voulant faire disparaître le plus vite possible cette horrible chose.
Mais sa main tremblait et il se figea quand il crut voir la créature reculer. C'était un mouvement infime, mais Harry l'avait remarqué, et il baissa la tête, submergé par la honte. Il était là, en train de commettre exactement la même erreur que Dumbledore. Il avait regardé le garçon et n'avait vu que le masque difforme, sans chercher à connaître l'âme qu'il dissimulait. Sa baguette tomba sur le sol.
Harry s'approcha prudemment de la silhouette, s'arrêtant à quelques pas pour voir comment elle réagirait. Le visage de Voldemort continuait de le fixer avec impassibilité, totalement indéchiffrable. Était-ce l'imagination de Harry, ou son visage semblait un peu plus humain que dans ses souvenirs ? Il était certain que le visage de Voldemort, comme il l'avait vu dans le Département des Mystères l'année dernière, était plus pâle et avait des yeux plus étroits.
Harry continua de marcher vers Tom, ou bien Voldemort, il n'arrivait pas à décider lequel des deux choisir. Qui qu'il soit, il demeura imperturbable. Harry tendit la main et posa une main sur l'épaule de la créature. Les yeux rouges se fermèrent un bref instant, puis s'ouvrirent à nouveau. A part ça, il n'y eu pas d'autre réaction.
"Vous rendez les choses difficiles"lui dit Harry "Je peux comprendre pourquoi Dumbledore vous a vu comme un monstre, vous expulsez toute votre haine jusqu'à ce qu'elle aveugle quiconque vous regarde, et tout ce que les gens peuvent voir c'est votre colère et vos ressentiments. Mais moi, je ne suis pas aveugle" affirma Harry, fixant les yeux qui semblaient étrangement morts. "Je peux voir autre chose. Vous êtes intelligent et dévoué. Vous êtes prêt à obtenir ce que vous voulez par vous-même, plutôt que de compter sur la chance pour l'obtenir. Vous savez comment vous voulez que les choses se passent, et vous avez suffisamment confiance en vous pour concrétiser vos idées. J'admire vraiment cela. Je veux que vous sachiez que j'admire ces traits qui sont en vous et je pense que vous valez bien plus que la valeur que vous accordez au pouvoir et à la magie. Même si vous ne deviez plus jamais exercer votre pouvoir sur une autre personne, vous en vaudriez la peine, vous savez."
Et enfin, Harry eut la preuve que Tom avait écouté, qu'il était conscient de sa présence. Il pencha la tête. Doucement, mais juste assez pour que Harry puisse le regarder dans les yeux. Harry ne fut pas certain de ce qu'il vit, mais devant lui le visage en forme de serpent vacilla, le temps d'un battement de cils, remplacé par le visage enfantin du jeune Tom. Ses yeux étaient étrangement brillants, et Harry crut voir des larmes perler au coin de ses paupières. Puis Harry cligna des yeux, et le visage de Tom Jedusor fut de nouveau remplacé par le visage pâle de Voldemort.
Tom Jedusor se leva et sortit, laissant Harry seul au milieu de la chambre.
OoOoOoO
"Ce n'est pas que nous ne sommes pas heureux de t'avoir pour le petit déjeuner, Harry," lui dit Nicolas alors qu'il retournait des crêpes sur une poêle, "mais y a-t-il une raison particulière pour laquelle tu as décidé de venir nous voir ?"
"Est-ce que ça a à voir avec la leçon que Dumbledore t'a donnée la nuit dernière?" demanda Pernelle.
"Un peu." avoua Harry "Il s'est passé beaucoup de choses cette nuit, et je commence à penser que l'âme de Voldemort en moi est consciente. La nuit dernière-"
Harry s'interrompit. Il se rendit compte tout à coup qu'il ne voulait pas révéler à Nicolas et à Pernelle ce qui s'était passé. Il ne voulait ni parler de la chaleur qui avait traversé sa cicatrice quand il s'était adressé à l'horcruxe, ni du rêve incroyablement réel qu'il avait fait après. Cela lui paraissait étrangement privé, et l'idée de relater à haute voix sa rencontre avec Tom le troublait.
"Vous savez quoi, je ne veux pas en parler." dit-il à Nicolas, "mais je pense que le morceau d'âme qui est rattaché à mon corps est du bon côté."
La main chaude de Nicolas couvrit son épaule. "Je te crois volontiers."
"Bien sûr qu'il l'est."renchérit Pernelle. "Ce morceau d'âme a passé les quinze dernières années liée à ton âme. Même s'il ne connaissait pas l'amour au début, c'est le cas maintenant."
"Comment ça ?" demanda Harry, étonné.
"Oh, je pense que tu le sais." répondit nonchalamment Pernelle, remuant de plus bel la pâte à crêpes.
OoOoOoO
Une semaine plus tard, Harry retrouva Tom dans son rêve. Ou plutôt, Tom le trouva.
Harry était allongé sur la pelouse tendre, près du lac, profitant du soleil et regardant le calmar géant valser de l'autre côté du lac avec le professeur Trelawney lorsque Tom s'approcha de lui. Sa silhouette était plutôt indistincte, et vacillait étrangement comme l'écran d'une vieille télévision, son apparence oscillant constamment entre celle d'un petit garçon aux yeux bruns et au visage sérieux et celle du monstre adulte que le petit garçon était devenu, le fixant d'un air pensif.
Pour une raison quelconque, la situation ne semblait pas étrange à Harry, et il continua de rester allongé au soleil, détendu, pendant que Tom, ou Voldemort, le scrutait. Enfin, le jeune Tom sembla rassembler tout son courage, et il s'assit sur l'herbe à côté de Harry.
Harry se redressa et le regarda. Êtes-vous venu ici pour que je vous dise que vous valez toujours quelque chose ?"
Le garçon hocha la tête, l'air toujours mortellement sérieux, et Harry gloussa avec ironie.
"Vous êtes quelqu'un de bien, Tom. Du moins, vous l'étiez, mais vous avez tout gâché. Vous avez jeté tout ce qu'il y avait de bien en vous. Je ne suis pas assez naïf pour ignorer le mal qui habite dans votre âme. Vous êtes cruel, simplement par plaisir, et vous aimez prouver que vous êtes meilleur que les autres et c'est méprisable. C'est juste que je ne pense pas que ça devrait se terminer de cette manière. Je ne pense pas que votre côté mauvais a plus de poids que le bon et que vous n'aviez pas d'autre choix que d'être consommé par la haine, je suis certain qu'il pourrait y avoir un autre chemin pour vous " Il parlait à Voldemort maintenant, sa silhouette ayant remplacé celle du petit garçon.
Quand Harry avait énuméré ses défauts, les choses qu'il n'aimait pas chez Tom, la tête pâle s'était inclinée respectueusement comme s'il reconnaissait la vérité dans ces mots. Il avait hoché légèrement la tête quand Harry avait dit que cela ne devait pas se finir comme ça.
Voldemort se leva alors et s'éloigna.
OoOoOoO
Au cours des semaines suivantes, Harry, qui avait commencé à penser que le Voldemort qu'il rencontrait dans ses rêves était en fait le morceau d'âme qui cohabitait avec lui, avait pris l'habitude de lui parler à voix haute chaque fois qu'il était seul. Il ne parlait pas de sujets sérieux, comme il l'avait fait dans ses rêves, mais commentait plutôt sa journée ou critiquait Severus Rogue. Il y avait quelque chose d'assez plaisant dans le fait de savoir qu'il avait tout le temps de la compagnie, un sentiment que Harry éprouvait depuis qu'il avait conscience de la présence de l'horcruxe. C'était difficile de se sentir seul quand on avait l'impression qu'il y avait une présence avec vous à chaque instant.
De temps en temps, Harry aimerait savoir avec certitude s'il avait son intimité, et il essayait d'oublier le morceau d'âme de Voldemort quand il allait aux toilettes ou se masturbait sous la douche, car sinon il commencerait à se sentir incroyablement mal à l'aise. La plupart du temps, cependant, Harry était plutôt heureux d'imaginer que l'âme le reconnaissait et l'écoutait. Après tout, c'était le bon côté de Voldemort qui était en lui, celui qui connaissait la valeur de l'amour et le désirait.
Il espérait retrouver Tom dans ses rêves, essayant de songer à lui avant de s'endormir mais il oubliait toujours de chercher Tom une fois qu'il rêvait.
En fait, la prochaine fois que Harry rêva de Tom, il ne le rechercha pas et Tom non plus. Au contraire, il se retrouva à marcher côte à côte avec Voldemort dans les couloirs familiers de Poudlard à la seconde où il entra dans le pays des rêves. Ils marchèrent silencieusement ensemble pendant un moment, jusqu'à ce que Voldemort prenne la parole: "C'est la troisième fois que je rêve de toi, Potter. Est-ce réel ? Es-tu le vrai Potter ? Ou es-tu juste le fruit de mon subconscient ? "
Harry, qui s'était demandé la même chose à propos de Voldemort, répondit qu'il était bien le vrai Harry.
Voldemort resta silencieux pendant quelques instants, puis reprit la parole: "Si jamais je découvre que ces rencontres ont vraiment eu lieu, je ne pense pas que je pourrais te laisser vivre."
"Rien de nouveau pour moi, en somme."ironisa Harry.
Voldemort secoua la tête. "Ce serait pour une raison différente que celle d'auparavant."
Harry médita tranquillement ses paroles pendant quelques minutes, jusqu'à ce que Voldemort le surprenne en lui prenant la main et en lâchant un : "Viens !" et commence à traîner Harry le long des couloirs à une vitesse croissante.
Ils descendirent des couloirs sinueux et passèrent devant des tapisseries que Harry n'avait jamais vues auparavant, jusqu'à ce qu'ils atteignent finalement un endroit qui lui était familier. Lorsqu'il aperçut la tapisserie dans laquelle Barnabas le Follet tentait d'enseigner le ballet à des trolls, il se rendit compte qu'ils étaient au septième étage, juste à côté de la salle sur demande. Bizarrement, la porte était ouverte, malgré le fait que ni Harry ni Voldemort n'étaient passés trois fois devant. Voldemort l'entraîna avec lui, l'emmenant à l'intérieur de la pièce.
Regardant autour de lui, Harry se demanda ce qu'il fallait souhaiter pour que la salle sur demande apparaisse sous cette forme. J'ai besoin d'un endroit avec de nombreux objets inutiles peut-être, ou bien j'ai besoin d'un endroit dans lequel je pourrais jouer à cache-cache pour toujours. La pièce était remplie, de haut en bas, d'objets abandonnés, empilés les uns sur les autres à perte de vue.
Voldemort pressa le pas, et Harry eut à peine le temps de regarder un flacon qui contenait un curieux liquide verdâtre, un œil qui tournait sur lui-même, un peu comme celui qui appartenait à Fol Oeil, avant d'être tiré devant une douzaine d'autres objets plus fascinants les uns que les autres.
Au bout d'un moment, ils tournèrent à droite, puis à gauche, et Harry vit du coin de l'œil l'armoire dans lequel les jumeaux Weasley avaient fourré Graham Montague l'année dernière, avant que Voldemort ne s'arrête et ramasse quelque chose posé sur le sol.
C'était un diadème usé et terni mais Voldemort la traitait avec déférence, comme si c'était un trésor inestimable. Il le regarda un long moment, le visage pensif, l'air de débattre avec lui-même, avant de le mettre à contrecœur dans la main de Harry et de s'éloigner rapidement.
Il jeta un dernier regard plein d'envie au diadème avant de s'éloigner.
Harry se réveilla en sursaut.
Vérifiant sa montre, il vit qu'il était 3 heures du matin, il se leva alors brusquement et se précipita vers sa malle, à la recherche de sa cape d'invisibilité.
Il se sentit presque fiévreux alors qu'il s'élançait hors du dortoir puis de la salle commune, se dirigeant vers la salle sur demande.
Il stoppa sa course brusquement, se rendant compte qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il fallait demander pour faire apparaître la pièce.
Peut-être que j'ai besoin de la pièce remplie d'objets ?
Ah, oui, cela fonctionna !
A présent, il fallait qu'il se rappelle où précisément Voldemort l'avait emmené.
Après avoir tourné dans un coin où un cahier, jeté sur une table cabossée, lui balança des injures et des grossièretés, Harry reconnut le passage où ils étaient passés grâce à un troll en peluche posé par par terre. À partir de ce moment-là, il ne lui fallut pas longtemps pour trouver l'objet qu'il était venu chercher, et il prit délicatement le diadème, s'attendant presque à se faire attaquer, mais il n'en fut rien.
Tenant toujours le diadème dans sa main, Harry retourna à la tour de Gryffondor et se rendormit.
OoOoOoO
Le lendemain matin, Harry contemplait silencieusement ses œufs et son bacon, à peine conscient de la conversation entre Ron et Hermione, quand un hibou grand-duc atterrit sur son épaule. Il lui était étrangement familier, et il fallut quelques minutes à Harry pour réaliser d'où il le connaissait - c'était le même oiseau qui livrait régulièrement des bonbons à Draco Malfoy.
"Va-t'en," lui dit Harry "tu t'es perdu. Je ne suis pas la bonne personne" Il essaya de chasser le hibou, mais ce dernier resta perché avec insistance sur son épaule. Un soupçon naquit dans son esprit, et il enleva précipitamment la lettre du hibou.
Ce n'était qu'un petit morceau de parchemin qui contenait trois mots, mais ce message suffit à lui couper le souffle. C'était la même écriture, les mêmes lettres soignées qui lui avaient répondu dans le journal de Tom Jedusor. « Était-ce réel ? » lui demandait son ennemi.
Jusque-là, Harry avait supposé, sans raison particulière, que ses interactions dans ses rêves étaient avec le morceau d'âme qui vivait en lui, et non avec le vrai Voldemort. Apparemment, il avait tort.
Son cœur battant follement, Harry griffonna en retour un simple « Oui » de l'autre côté du parchemin et regarda l'oiseau s'envoler. Bientôt, Voldemort aussi saurait que ses conversations avec Harry s'étaient réellement produites.
"Hé, ce n'est pas le hibou de Malfoy ?" s'étonna Ron, fixant l'oiseau alors qu'il s'envolait.
"Imbécile de Malfoy" répondit Harry "Il faut toujours qu'il fasse des blagues stupides."
Harry n'aimait pas mentir à ses amis, mais il ne savait tout simplement pas comment leur expliquer ses rêves ou ses conversations étranges avec Voldemort.
Une heure plus tard, Harry fut de nouveau obligé de leur mentir. "C'est juste un mal de tête." assura-t-il à Ron et Hermione, se frottant le front, bien qu'il savait que la terreur pure qu'il ressentait de la part de Voldemort signifiait que sa réponse avait été reçue.
Voilà voilà, à bientôt pour la suite !
