Disclaimer : Tout appartient à JKR, rien n'est à moi…
Note&co : Ben… La suite quoi…
RAR anonymes:
Blackangel: Je continue... parce que tu m'as fait peur XD. Merci pour la motivation!
Leilia Black: On ferait n'imp' pour plus de reviews... C'est si évident que ça? Zut!
Janira: Merci! La suite est là, j'espère qu'elle te fera rire aussi.
Shannara: La voici! Merci pour la review!
Vala, je crois avoir répondu à tout le monde, si j'ai oublié quelqu'un, qu'il le fasse savoir et heu... ben désolée!
°°°°°
Paranoïa
Sucrée
Deuxième
Partie : Samedi soir dans une bulle
°°°°°
Ma
paranoïa refait surface et des réponses tout plus
invraisemblables les unes que les autres me viennent par éclair.
Que veut-il ?
Il
est sûrement venu m'annoncer que le Dark Lord a encore trouvé
le moyen de se réincarner… dans un Pityponk et comme chacun
le sait, on se venge toujours sur le messager. Personne ne déplorera
la mort de l'héritier Malfoy.
Bonjour mes crises, il y avait longtemps. Vous m'avez manqué. Je crois.
Cette théorie a peu de chance d'être confirmée mais elle me plaît. Surtout la partie où je me débarrasse du messager.
« Pour commencer, j'apprécierais que tu cesses de jouer au sale petit enfoiré »
« Tu as peur que je te vole la vedette ? »
Il soupire. Ben voyons, de quel droit se permet-il de venir ME déranger sous MON arbre, de siffler MA bouteille et pour couronner le tout, de me gonfler.
Parce que oui, je commence à perdre patience. La zenattitude, ça va un moment.
Baigné dans une illusion plaisante, j'espère pendant un instant qu'il va se lever et partir. Ensuite, je pourrais faire semblant de croire que ce samedi soir s'est parfaitement déroulé.
Venant déranger le fil de mes pensées, une boule de poil tombe des branches pour atterrir sur Malfoy.
Pixel, je t'aime.
Je me mets à rire et sauve la bestiole effrayée par les mouvements brusques de son coussin momentané.
Pixel
est le premier être que j'ai officiellement libéré
des cachots de Voldy où les Mangemorts s'adonnaient à
tous genres d'expériences bizarres.
Depuis,
ce croisement étrange entre chien, écureuil et que
sais-je d'autre encore me suit partout.
Assez réticent au début, Pixel a su me vaincre par son obstination. On finit toujours pas me vaincre en s'obstinant.
La fourrure de cette petite bête pas plus grande qu'un chaton est un véritable damier. D'où son nom. Ron voulait le baptiser Echéquier mais il a abdiqué devant mon regard sceptique. Pour lui, Pixel n'a aucun sens.
Bref, je le réconforte, il est ébranlé par sa chute. Il est jeune et ses gênes de grimpeur ne se sont pas encore déclenchés.
Malfoy le fixe comme si la pauvre bête l'avait offensé – ce qui est probablement le cas dans son propre code de l'honneur.
« Qu'est ce que c'est ? » Demande-t-il méfiant.
« A vrai dire, je n'en sais trop rien mais il s'appelle Pixel, tout droit sorti des labos de Lord V. Il est ravi de faire ta connaissance. Ce machin aime tout le monde »
Le
machin en question me lance un regard de reproche, ouvre la gueule
et… lâche des bulles de savon multicolores…
C'est
sa manière à lui de s'exprimer.
Avant
qu'il ne me noie sous diverses insultes pixelliennes, je le place
d'autorité dans les mains de Malfoy.
Aucune
raison que je sois le seul à en profiter, n'est ce pas ?
Sous
le coup de la surprise, le damier miniature cesse de buller et se met
à… ronronner. Je retire ce que j'ai dit. Je te déteste,
bestiole inutile.
J'essaye
de l'impressionner par un regard rempli de ressentiment mais il
s'en contrefiche et finit même par s'assoupir blotti contre
mon pire ennemi.
Je
lève d'ailleurs les yeux pour apercevoir… un Malfoy
rayonnant. Ça fait peur. Pixel l'a ensorcelé, ça
y est.
Je
me demandais justement quels pouvoirs pouvait bien posséder
cette expérience –que je pensais ratée. J'aurais
dû me douter que rien d'inoffensif ne peut venir des
Mangemorts.
Mon
damier personnel est donc capable… de rendre Malfoy heureux ?
C'est
tordu mais je suis sûr que ça fait partie d'un plan
machiavélique visant encore et toujours le Survivant –oui,
moi.
Persécuté vous dis-je !
Bon, je jette l'éponge. J'ai lutté, ma paranoïa a vaincu.
« Je n'avais pas accès à cette section… » Souffle-t-il en déposant Pixel sur l'herbe.
« T'as rien manqué. Mais pour une adoption, demande Hagrid, il a été ravi d'accueillir toutes ces chimères »
Il acquiesce en regardant l'endormi avec… tendresse !
Un doute m'assaille et une pensée –stupide- traverse mon esprit malmené.
« Où est passé Malfoy ? » Je demande brusquement menaçant en sortant ma baguette – qui n'est là que pour impressionner. Je l'ai toujours trouvée encombrante.
Stupide question. J'avais prévenu mais on est parano ou on ne l'est pas. Mes psychoses sont tenaces.
Il fronce les sourcils, pas le moins du monde effrayé. C'est agaçant cette manie de ne pas avoir peur du Survivant. J'ai vaincu le mage noir le plus atteint de mon époque. J'en suis pas fier. Pas du tout. Mais j'en attends quand même ne serait-ce qu'un peu de respect. Mais non.
« Range ça Potter » Soupire-t-il.
Il
n'a même pas fait mine de sortir la sienne pour se défendre.
Un mythe s'effondre.
Les
affrontements Potter/Malfoy font bien partie du passé.
Je
suis déçu. Je m'apprête à réveiller
Pixel et à fuir ce Serpentard-qui-n'en-est-plus-un.
Non,
pas à fuir, je vais juste me chercher un endroit où je
serais tranquille. Nuance.
« Malfoy a disparu pendant la guerre » Dit-il soudain.
Intrigué,
je suspends mon geste et le regarde puis le détaille plus
franchement.
Ses
yeux toujours aussi gris sont dans le vague, ses cheveux ont
légèrement poussé et il a abandonné le
gel. Zut, je ne pourrais pas l'étouffer comme prévu.
J'essaye de retrouver le Malfoy que j'ai toujours connu. En vain. Il a raison. Il est mort ou il a disparu. Peu importe.
Je
prends la bouteille de Tequila, espérant oblitérer dans
l'alcool toute cette soirée. Pixel proteste. A croire que
Hermione l'a dressé à me faire la morale.
Peut-être
que ma résistance à force de persévérance
lâchera. Je croise les doigts.
Il
faudrait que je fasse des recherches plus approfondies sur les
drogues magiques – notamment celles concernant la magie noire.
Remarque,
je peux toujours demander à Malfoy –pardon- à … ok,
il est mort mais je l'appelle comment maintenant ?
« Et comment est-on supposé appeler la partie qui reste ? »
« Draco »
Logique
implacable. J'aurais dû y penser. Mais son prénom me
gêne, il implique une intimité que je ne recherche pas
avec l'intéressé.
Pixel
me balance de nouveau des bulles à la figure comme si ce que
je pensais lui déplaisait. Si cette bestiole fait preuve de
dons télépathiques, je la noie.
Peut-être que l'alcool me fait de l'effet après tout. J'ai oublié que je voulais m'enfu- que je voulais partir.
J'empoche
le damier qui émet une dernière plainte sous forme de
grosses bulles savonneuses. Je me lève et sort du bouclier
anti-rafales.
Le
froid me saisit. Mon ventre gargouille. Je n'ai pas assisté
au dîner à cause des Poufsouffles.
Un muffin apparaît sous mon nez. Des souvenirs de deuxième année se rappellent à ma mémoire. Je souris malgré moi et me retourne.
J'aperçois
Mal- Draco -j'ai énormément de difficulté à
le désigner ainsi- furtivement rangé sa baguette.
La
question de savoir s'il est empoisonné survole une seconde
mon esprit mais mon estomac bondit joyeusement à la vue des
pépites de chocolat et du sucre glace.
Ce Serpentard est en passe de devenir mon dealer officiel en glucose. J'apprécie.
Je
fais un pas, me ravise et revient m'asseoir près de lui. Au
cas où l'envie lui prendrait de matérialiser d'autres
sucreries.
Il
n'a pas bougé. Il fixe toujours le lac et ses reflets comme
je le faisais tout à l'heure et je découvre que cette
situation inversée m'agace prodigieusement.
C'est
le comble. Je ne veux pas être agacé. Je ne lui dois
rien, il ne me doit rien. Je veux être indifférent.
Indifférent, calme et drogué… à quelque chose qui aura de l'effet sur mon organisme. Est-ce trop demander ?
Chiotte,
je lui dois une sucrerie et un gâteau, lui me doit une
bouteille de Firewhisky.
Ma
résolution tombe à l'eau.
Je
m'applique à manger tous les morceaux de chocolat du muffin
et je me retrouve avec un gâteau passablement émietté
dans la main.
Pas
du tout esthétique ni ragoûtant.
Je
cherche encore la technique visant à récupérer
toutes les pépites sans bousiller l'aspect de la pâtisserie…
et celle pour ramollir le pain grillé jusqu'à ce
qu'il se désagrège complètement dans le lait.
Habitudes
que j'ai prises depuis les matins d'entraînements. Mes
petits déjeuners à rallonge ont fait enragé mes
'bourreaux'.
Je
ne sais pas trop quoi faire des miettes. Le muffin perd tout intérêt
quand il n'y a plus de chocolat.
Haussant
les épaules, je jette le tout dans le lac. Le monstre est
ravi.
Re-gargouillis.
Draco me regarde en biais. Oui, j'ai faim et oui, je viens de balancer dans l'eau ce qui aurait pu calmer mon appétit…
Et alors ?
J'arrache des brins d'herbe. Je suis nerveux. Et je ne sais même pas pourquoi.
« Arrête de torture cette pauvre pelouse, Potter »
« Harry »
Ça
m'a échappé. Pendant un moment, il paraît
déstabilisé puis se reprend.
L'alcool
m'a très certainement embrouillé les idées. Et
j'ai parfaitement le droit de me mentir. Ça rassure.
Un flot d'émotions semble passer sur son visage d'habitude si impassible. Et je crois que je fais la même tête.
« Non » Dit-il simplement.
Comment
ça non ?
Si,
si, mon nom est bien Harry. A moins qu'il y ait un immense complot
depuis… Stop.
Je hausse les épaules.
Il ne veut pas utiliser mon prénom ? Très bien. Mais qu'on ne me reprenne plus à ce genre de… lapsus. Je ne suis pas vexé, non… peut-être un peu… Juste un peu… Rien qu'un peu.
Qu'est-ce que je fais encore là ?
Je me redresse brusquement. Pixel tombe de ma poche et monte dans l'arbre en piaillant des bulles. Je l'ignore. Il arrivera bien à retrouver le chemin du dortoir seul. Je sors du bouclier et m'éloigne légèrement puis entend un « 'Ry ! ».
Je m'immobilise sans me retourner.
« Je croyais que Harry, c'était 'non' ? » Dis-je posément.
« Tu n'as laissé aucun tribut à la guerre. Tu es donc Harry Potter en intégralité »
« Et toi, Draco, qu'as-tu sacrifié pour y perdre ton nom et gagner le droit de juger ? » Je demande en lui faisant face.
Il
se renfrogne. Je n'aime pas parler de la guerre et de tout ce qui
s'y rattache. C'est un mauvais rêve destiné à
être oublié.
Cette
impression d'injustice ressentie par les autres combattants parce
que je n'ai perdu personne 'd'important' durant la bataille.
Ils oublient les anciens décès. Bref. Je me
remets à marcher.
« J'ai eu tort »
Il ne dit pas qu'il regrette ou qu'il est désolé et c'est tant mieux, ce serait mentir. La seule chose de vraie est en effet qu'il est dans le faux.
Il le reconnaît, c'est déjà ça.
« Tu y as perdu ton goût à la vie… » Souffle-t-il enfin.
Je me fige. Indifférent, calme et drogué tourne en boucle dans mon esprit et je m'efface de ne penser qu'à ce credo entêtant pour ne pas voir le Serpentard qui est à présent devant moi.
« Et tu essayes de le retrouver dans tous les substituts possibles » Assène-t-il cruel.
« Et après ? »
Indifférence. Premier pas. Je vais y arriver. Parce que l'avis de quiconque m'importe peu. L'opinion des autres n'a jamais été un critère pour moi de toute façon. Ce n'est pas comme si c'était nouveau. Il y a bien longtemps que j'ai cessé de faire attention aux jugements constants de mon entourage.
Même de lui ?
Surtout de lui ! Il est le premier à m'avoir jaugé, catégorisé comme 'gentil Gryffondor à martyriser' ! Le premier à m'enliser quand on me portait aux nues et comme le public est versatile, si celui-ci décidait de me retirer ses faveurs, il m'enfonçait un peu plus.
Ça a toujours été ainsi.
« Ça peut changer »
Je sursaute.
Calme.
Deuxième niveau. Rien ne doit me déstabiliser. Rien ne
pourra me troubler.
La
colère a régenté la majorité de ma
scolarité. Il est temps que j'apprenne à me dominer.
Fureur et impétuosité ont été des lots
plus ou moins gagnants pendant la guerre mais c'est terminé
à présent.
C'est
dommage. Je n'ai jamais aimé réfléchir avant
d'agir. Ça enlève toute la saveur à la bourde
que l'on s'apprête à commettre.
Au
grand désespoir d'Hermione, 'On fonce, on verra après',
telle était ma devise et stratégie.
Et
mine de rien, ça marchait. Les adversaires s'attendent
toujours à ce qu'on prépare minutieusement un plan
d'attaque avant de faire le moindre mouvement.
Pas mon genre.
Moi, je débarquais et j'improvisais. Pendant cette période, Ron disait souvent que je devais être le plus chanceux de tous les tarés que cette pauvre planète portait. Il n'avait pas tort. Une chance insolente. Les Mangemorts ont morflé.
Mais il n'y a plus rien à combattre. Le Monde Sorcier est en paix. Ma devise n'a plus lieu d'être. Je me dois de rester maître de moi-même en toute situation.
Même quand Draco sort des trucs de ce genre.
« Et si je ne veux pas que ça change ? » Dis-je crânement espérant de toutes mes forces qu'il va se décider à s'éloigner.
Non, je n'ai pas peur. Pas du tout. Ce n'est pas le problème. Je veux juste qu'il parte avant que je perde mon calme. Le credo tient difficilement en équilibre. C'est dangereux. Et cessez de rire…
« Menteur… » Répond-il simplement en sortant une autre sucette –pomme- qu'il croque pour jeter le bâtonnet au loin.
Impatience. Il est légèrement nerveux. Sa bouche brille à cause du sucre. Et je ne sais pas pourquoi je remarque ce détail. Mais je devine que ce n'est pas vraiment de bonne augure pour ma tranquillité.
Dire que je voulais seulement passer un autre samedi soir en compagnie de ma bouteille.
La vie est cruelle.
Je n'ai pas le droit de me soûler, d'intoxiquer mon corps… et accessoirement on m'accuse de mensonge. J'aurais du me douter qu'avant de crever, ce cinglé de serpent mégalo réussirait à me lancer une dernière malédiction : tu ne seras jamais en paix, Survivant. Aucun stupéfiant ne pourra changer cela ou un truc dans le genre. Le pire sort qui existe selon moi… Tordu le lézard…
Le
Serpentard saboteur de soirée est inclus en option dans la
malédiction. Moi, j'ai le privilège exclusif du pack
tout compris.
Quelle chance.
J'ai besoin d'un verre. Encore.
Mon royaume pour une goutte d'alcool capable de m'enivrer. Mon Eclair de Feu contre une cuite. Oui, j'en viens aux extrémités mais je suis désespéré. Déchéance pathétique. Le Survivant obligé de supplier pour se pinter. On aura tout vu. J'en fais trop ? Peut-être…
Sûrement.
Je ne réclame que la liberté légitime de me droguer. Ce ne serait que justice.
Drogué. Troisième étape. Pas encore atteinte. Je n'ai pas découvert le substitut idéal mais je ne capitulerai pas.
Le
monde sera plus tolérable si je le vois avec une vision floue.
Faussée ? Aussi…
Mais
tout plutôt que cette succession de week end à tenir
compagnie au lac. A force, je deviendrais pilier de chêne à
défaut de bar.
Il
est vrai qu'il existe mieux comme vocation… Mes ambitions ont été
nettement revues à la baisse… mais je m'égare.
Où en étais-je donc ?
Ah oui, à mon apologie de la drogue… enfin, plutôt des drogues. Je me rends bien compte que tout ça n'a rien de très moral. Les arguments 'contre' sont plus que valables : dépendance, perdition, aliénation… et j'en passe... Rien que je ne connaisse déjà et pas un qui réussisse à m'inquiéter.
Voyez où j'en suis.
Trêve de lamentations.
Je
me mets en quête dans la Drogue Suprême ! L'herbe
magique et la nicotine améliorée ne m'ont apporté
que des résultats mitigés.
Quant
à la poudre d'ange, elle n'a pour conséquence
d'augmenter mon envie de… Passons.
Les
effets secondaires de certaines substances sont… stupéfiantes.
Aha. C'est le cas de le dire.
Je pense, je pense… Et je suis encore planté, là, dans le froid. Draco me fixe toujours.
Et je me rends compte que je n'ai toujours pas répondu à sa 'provocation'.
Je
ne suis pas un menteur et mon seuil de tolérance aux insultes
vient d'être dépassé.
Je
me prends en pleine face le fiel d'à peu près tout le
monde dans la journée, c'est bien assez suffisant… Merci.
Le
problème étant que… l'inspiration me fuit et pas
une réplique tranchante ne me vient à l'esprit.
C'est
déplorable. J'ai perdu ma verve. Au secours.
Je me concentre, me prépare à sortir quelque de mémorable, de brillant et je… soupire. A quoi bon ? Ce serait briser la première étape… ainsi que la deuxième.
« En manque de répartie ? » Fait-il narquois.
Au
diable ce credo. Je m'avance brusquement. Il semble surpris de mon
attitude. Un Serpentard déstabilisé…
Il
est censé posséder un esprit calculateur, non ?
Autrement dit machiavélique et il n'a pas anticipé
mon comportement…
Lui
qui disait toujours que j'étais prévisible…
Comme quoi, les idées reçues…
Je prendrais presque sa réaction pour de l'appréhension.
Et ça m'amuse beaucoup.
Comme cette fois en début
d'année dans la serre…
Lors
d'une fête organisée par Chourave pour célébrer
et admirer sa découverte toute neuve : une magnifique
plante capable de réduire un homme en bouillie grâce à
son suc digestif. Charmant.
J'ai
récolté un harcèlement en règle. Hermione
a insisté pour que je l'accompagne. Ron était à
l'infirmerie. Chocogrenouilles avariées –ou ruse.
Ginny
s'est joint à nous en disant d'un air conspirateur qu'elle
avait quelque chose à nous annoncer. A ses mots, j'ai laissé
échapper un grognement.Je
n'ai jamais aimé les surprises.
Sitôt arrivée, ma petite sœur d'adoption a insisté pour nous présenter 'la personne avec qui elle comptait bien passer le reste de sa vie'. Ambitieux.
Ce n'était autre que… Pansy. Celle-ci s'est avancée vers nous, escortée de Zabini et Malfoy qui semblaient… proches. Beaucoup trop.
L'explosion n'a fait qu'une seule victime. Le malheureux lierre carnivore. Chourave m'en veut énormément depuis cet 'accès d'humeur inopportun' comme l'a qualifié ma meilleure amie.
Est-ce ma faute si ma magie a jugé bon de se manifester à ce moment précis ?
Je me souviens juste d'un regard gris, tournant vers l'argenté sous le coup de la… peur ?
Les suppositions sur le pourquoi de cette violence subite ont immédiatement fusé dans tout Poudlard : possédé par Voldemort, rendu fou par mes entraînements ou encore ivre…
Si seulement !
La théorie la moins débile que j'entendis fut celle qui disait que la vision de Ginny et Pansy réunies m'avaient ulcéré. Mon ex et une Serpentard ! Quel choc. Mouais. Sans aucun doute. Peu importe.
Le
même regard plane dans ses yeux à présent. Et je
sais maintenant que ce n'est pas de la crainte qui s'y reflète.
Mais
ne me demandez pas de traduire ce qui s'y trouve. Non seulement je
ne veux pas le savoir mais surtout… ça m'est difficile de
fixer ses iris froids sans être hypnotiser.
Ruse de serpent… Je secoue la tête et me décide enfin à dire quelque chose.
« Ça me fatigue… Passe moi plutôt une autre Wizzy »
Sucre, sucre, sucre.
« Viens la chercher »
« … »
On va faire comme si j'avais rien entendu. Il peut garder sa stupide sucette. J'ai promis à Mione de ne plus rien faire exploser. Cela inclut malheureusement Malfoy… Ô Rage.
Il me dépasse et retourne s'adosser à l'arbre.
Je
devrais partir. Je devrais m'éloigner de ce Serpentard et de
cet endroit jusqu'à samedi prochain mais mes pieds refusent
de m'obéir.
L'ordre
ne franchit pas la distance cerveau-muscle.
Que
suis-je supposé faire ?
Mon
corps s'oppose -volontairement ou pas- à bouger. Bordel.
Je
vais faire une exception et suivre un impératif. Celui de
Draco. Je m'apprête sans doute à commettre une énorme
bêtise.
Je
souris. Cela faisait longtemps…
Je reviens sur mes pas et me plante devant lui. Deux fois j'ai essayé de partir. Deux fois j'ai échoué. Il est beau le Survivant.
« Appâté par du glucose… Tu es plus atteint que je ne le pensais » Murmure-t-il, le sucre au bord des lèvres.
Il
me détaille des yeux et finit par me tendre deux sucettes.
J'ai le choix. Je m'approche et… goûte sa bouche.
Il
a la saveur de l'Interdit… comme une drogue. Reste à
savoir si elle aura un effet sur moi.
Pastèque ou melon. C'est le parfum des sucettes qu'il tient toujours…
Je préfère ses lèvres et… sa langue qu'il vient de glisser dans ma bouche. Il pose une main sur ma nuque et le contact de ses doigts me fait frissonner. J'ai froid et chaud. Je ne sais plus. Et ça n'a plus grande importance. Tout ce dont j'ai conscience, c'est que je suis en train d'embrasser Draco Malfoy et les sensations sont incomparables. Toutes les toxines dures réunies ne sont pas à la hauteur. Je suis ivre de son goût. Il mordille ma lèvre inférieure et m'attire à lui. C'est doux et fiévreux à la fois. C'est… indescriptible. Je me colle à son corps et je le sens retenir son souffle. Je partage le mien et nos respirations se coordonnent. Ma langue vient s'enrouler autour de la sienne. Je me perds dans le plaisir.
Je ne reprends conscience que lorsqu'une bourrasque de vent nous glace. Maintenir la bulle exige un minimum de concentration.
Le
parc est toujours aussi paisible comme s'il n'avait pas été
témoin de l'union furtive de deux êtres antinomiques.
Ephémère
contact. Si j'étais plus courageux, j'avouerai mon envie
de le prolonger.
Mais
les Gryffondors ne sont pas tous des braves à qui la vérité
ne fait plus peur. Depuis quand la Répartition devrait-elle
nous restreindre ?
Mon
côté Poufsouffle a aussi le droit à son quart
d'heure de gloire. Je consens à lui laisser sa liberté
d'expression.
Certains
font bien ressortir leur part de féminité… Ma partie
froussarde a précisément choisi cet instant pour
refaire surface. C'est arrangeant, non ?
Le
vent s'est essoufflé et la température est plus
clémente.
Le
soleil commence doucement sa descente et bientôt il fera
complètement nuit.
Je
profite des derniers rayons pour poser mon regard sur Draco.
Il
ne s'est pas enfui. Il n'a pas bougé. Pas même
esquissé un mouvement.
Il
est là. Devant moi.
Je vois dans ses yeux encore voilés une lueur trouble. Je l'ai surpris.
« Un conseil » Dis-je dans un souffle. « Ne tente pas un Gryffondor si tu ne sais pas de quoi il est capable »
« Et si je le sais ? » Murmure-t-il, les yeux pétillants.
Ma paranoïa chronique n'est pas revenue en force sans raison. Un complot se tramait effectivement derrière mon dos. Simplement, l'objectif m'échappait légèrement. La cible n'étant rien d'autre que ma petite personne bien évidemment mais pas dans le but de m'éliminer, non… plutôt dans celui –inavoué – de me… séduire ?
Je manque de m'étouffer à cette pensée et commence à pouffer de rire tout seul. Puis stoppe brusquement. C'est moi qui l'ai embrassé. Rectification, il m'a manipulé pour parvenir à ses fins. Vil Serpentard. Ainsi, il me connaît bien.
« Mes capacités sont-elles donc si transparentes ? » Je demande l'air de rien, les mains dans les poches.
« Tu n'as pas idée… »
Il sourit. L'éclat me rend mon courage. Gryffondor un jour…
Je jette définitivement mon refrain aux orties. Pour n'en garder qu'un seul point : drogué… à Draco et sa saveur sucrée.
Vala ! J'ai eu quelques difficultés à finir ce… truc. La fin bloquait.
Enfin… J'ai vaincu et je vous livre cette deuxième partie en espérant que ça vous plaira !
Un
petit mot ? °yeux larmoyants°
Ce
serait si gentiiiiiiiiiiiiiil.
