Chapitre 6
En observant l'attitude de Tori, Willie remarqua avec dépit qu'elle ne semblait guère affectée par leur dispute. Elle menait sa vie avec la même régularité et ne souffrait pas de solitude, contrairement à lui. Willie incrimina d'abord Tori, qui avait rejeté – et avec quel dédain !- ses conseils. Au fond, il considérait que Tori lui appartenait et n'admettait pas qu'elle put témoigner la même sympathie à un autre. Avec rage, il se disait que jamais il n'avait attendu une femme si longtemps, que jamais il n'avait douté de lui à ce point. Rapidement, Tori lui manqua, mais son orgueil l'empêcha de faire les premiers pas de la réconciliation. Il se dit avec dépit qu'il y avait d'autres femmes dans cette ville, et qu'elles seraient moins dédaigneuses. Il s'était imposé une abstinence cruelle depuis qu'il avait entrepris la conquête de Tori, et pour rien. Il se traita d'idiot et décida de renoncer à elle, pour toujours.
Les semaines suivantes, Willie recommença à multiplier les liaisons, renouant ainsi avec ses vieilles habitudes. Les filles se succédaient rapidement chez lui, sans qu'il les cache. Il était sûr que toute la NASA le saurait et commenterait sa conduite. Il espérait obscurément que Tori en souffrirait. Lorsqu'ils se rencontraient, Tori était toujours courtoise, mais elle avait recouvré son masque de froideur ; toute communication s'était interrompue. Willie réalisa rapidement que l'amitié de Tori lui manquait énormément. Malgré ses conquêtes, il se sentait très seul.
Un soir de semaine, il ramena chez lui une jeune serveuse, Michelle. Il lui avait fallu trois jours pour la convaincre, lui ayant temporairement procuré une distraction. Elle le regardait avec une admiration débordante, ce qui flattait son ego. Mais il sentait qu'elle faisait resurgir en lui le sceptique, l'homme persuadé qu'aucune femme ne résistait à l'attrait de l'argent et d'une vie facile, et que toutes monnayaient leur dignité. L'attitude de Michelle le confortait dans cette conviction, car elle excellait dans un mélange d'adulation et de coquetterie. Elle s'était laissée facilement séduire après avoir appris qu'il était pilote à la NASA. Après avoir fait l'amour avec elle, Willie se leva pour aller boire de l'eau fraîche. Il était pensif. Il voulait être aimé pour lui-même, pas pour sa position sociale. Il rêvait, de plus en plus souvent, d'une compagne qui resterait à ses côtés pour la vie. Michelle pourrait-elle être cette femme ? Il savait bien que non. Alors, pourquoi perdait-il son temps avec elle ?
La fenêtre de la cuisine donnait sur la rue. Willie leva les yeux sur la maison de Tori : la lumière restait allumée dans le salon, les autres pièces étaient plongées dans l'ombre. Willie ne pouvait détacher son regard de cette maison, comme il ne pouvait empêcher ses pensées de revenir à Tori, encore et encore. Soudain, il vit une ambulance s'arrêter devant la maison des Spandau. Le gyrophare fonctionnait silencieusement. Deux infirmiers bondirent à l'arrière et sortirent une civière. Willie murmura : « Oh non » et se précipita dans sa chambre. Il se rhabilla prestement, alors que Michelle, à moitié endormie, lui demandait ce qui se passait. Il lui dit seulement qu'il revenait, et il traversa la rue en courant. La porte d'entrée des Spandau était ouverte, et il vit les ambulanciers ressortir : le père de Tori était entendu sur la civière, un masque à oxygène sur le visage. Tori sortit derrière eux.
- « Que s'est-il passé ? demanda vivement Willie.
- Je crains qu'il n'ait fait une attaque, murmura-t-elle. Je l'ai trouvé inconscient. »
Malgré la pénombre, Willie vit son extrême pâleur. Il fut envahi par l'émotion, et tenta de la rassurer.
- « Ton père est en de bonnes mains. »
Tori hocha vaguement la tête, les yeux fixés sur son père que l'on poussait dans l'ambulance.
- « Je vais aussi à l'hôpital, dit-elle soudain. Je ne veux pas attendre ici. »
L'un des ambulanciers tenta de l'en dissuader, mais elle ne l'écouta pas. Marilyn Law, l'épouse de l'astronaute Matthew Law, parut sur ces entrefaites. Elle habitait à proximité et avait vu l'ambulance. Débordante de compassion, elle serra Tori dans ses bras.
- « Ma pauvre petite... Va avec ton père, je fermerai la maison. »
Tori la remercia et retourna à l'intérieur chercher ses clés de voiture. Willie s'aperçut que Marilyn le toisait : sa présence devait lui sembler incongrue, mais il ne s'en émut guère. Lorsque Tori sortit, il lui prit le bras.
- « Tu n'es pas en état de conduire. Je t'emmène. »
Tori voulut protester mais il prit ses clés avec autorité et s'installa sur le siège du conducteur. Marilyn les regarda partir.
Ils gardèrent le silence tout en suivant l'ambulance jusqu'à l'hôpital. Tori se mordillait les lèvres. Willie, ému par sa détresse silencieuse, sentait instinctivement qu'elle préférait s'absorber dans ses pensées. Mais en la précédant dans le couloir des urgences, il lui dit :
- « Cesse de te faire des reproches. Tu n'aurais rien pu empêcher. »
Tori eut un sourire triste, et Willie sut qu'il avait deviné ses pensées. Il se renseigna à sa place auprès de l'infirmière de garde : Richard Spandau était en réanimation, il fallait patienter. Il conduisit Tori jusqu'à la salle d'attente et alla lui chercher un café. Puis il s'assit à côté d'elle. Ils n'eurent pas longtemps à attendre. Un des médecins vint leur dire que Richard Spandau était tiré d'affaire.
- « Ce n'est pas le coeur, dit-il. Il semblerait que son inconscience résulte d'une grande fatigue. Nous le laissons se reposer, puis nous ferons des examens. »
Tori eut l'air infiniment soulagé et remercia le médecin.
- « Tu te sens mieux ? dit enfin Willie.
- Oui, mais j'ai eu tellement peur...
- Ton père travaille trop.
- Je vais y remédier. »
Willie ne put s'empêcher de sourire. Tori se détendit et le regarda vraiment pour la première fois.
- « Tu devrais rentrer. J'ai assez gâché ta soirée.
- Tu n'as rien gâché du tout. Je serai toujours là pour toi. » Après un bref silence, il reprit : « Tu es sûre de vouloir rester ? Il n'y aura rien de neuf avant demain matin.
- Je veux être là quand il se réveillera.
- Je refuse de te laisser seule.
- Je ne serai pas seule. Marilyn a dû alerter la moitié de la ville. La colonie va bientôt débarquer. C'est un des aspects sympathiques de la NASA. Tu veux bien ramener ma voiture ?
- Et toi ?
- Marilyn me raccompagnera. Ou quelqu'un d'autre. »
Willie hocha la tête à regret. Il avait du mal à se séparer d'elle ce soir. Tori lui tendit la main.
- « Merci. »
Il la prit et la garda quelques instants dans la sienne. Ce moment lui fut très doux. Il se résigna à la lâcher, et à tourner les talons. Sur le chemin du retour, il croisa plusieurs voitures qu'il reconnut. Effectivement, toute la NASA était réveillée.
Willie ne revit pas Tori les jours suivants. Elle passait tout son temps libre près de son père. Les membres de la NASA se succédaient au chevet de Richard Spandau, dans un ballet bien réglé. Willie apprit que sa chambre ressemblait à une serre. Il ne savait quelle conduite adopter. Il s'était mis à l'écart depuis des mois et se demandait comment rentrer dans le rang. Il se décida à rendre visite au directeur des vols, avec l'espoir de voir Tori. Pour éviter les autres visiteurs, il attendit pratiquement la fin des horaires de visite, en début de soirée. Il se gara à l'écart et marcha vers l'entrée de l'hôpital. Il s'immobilisa soudain : sur le perron, Tori et Massimo Cerva étaient en pleine conversation. Willie les observa de loin et sa jalousie se manifesta de nouveau. Puis l'Italien prit Tori dans ses bras et l'étreignit longuement, avant de lui doner un baiser au moment de la lâcher. Il disparut dans le parking et Tori rentra dans le hall. Willie, les poings serrés, faillit casser sa clé de voiture. La colère et la déception le submergèrent. Il faillit faire demi-tour immédiatement, mais la colère l'emporta. Il décida d'attendre Tori, pour lui dire ce qu'il pensait de sa conduite. « Et elle, que pense-t-elle de moi ? pensa-t-il tout à coup. Je ne le sais même pas. »
Le parking se vida de ses occupants : les heures de visite étaient largement terminées. Il ne resta que quelques véhicules, dont celui de Tori, qui s'attardait toujours le soir. « Il fait nuit et l'endroit est désert, pensa Willie. Elle prend trop de risques. » Il attendait toujours, et sa colère ne désarmait pas. Enfin, Tori parut et se dirigea vers sa voiture. Willie s'avança.
- « Que fais-tu là ? interrogea-t-elle, surprise.
- Comment va ton père ?
- Mieux. Il doit sortir après-demain. Pourquoi n'es-tu pas monté ? Toute la NASA a défilé à son chevet.
- Je sais. Même les stagiaires. Même Cerva. »
Une lueur de colère brilla dans les yeux de Tori, et elle le regarda avec hauteur.
- « Quand va-ton publier les bans ? ironisa Willie. Parce que je t'avertis que tu es compromise jusqu'au cou.
- Massimo part demain. Il était venu me dire au revoir.
- J'étais là. J'ai vu le moment où vous alliez faire l'amour sur le perron.
- Tu es fou ! C'est juste un ami !
- Je l'ai vu t'embrasser !
- Oui, sur la joue. C'est une habitude italienne, et française aussi ! »
Ils s'affrontaient du regard et ne virent pas les deux hommes qui marchaient vers eux. Willie réalisa en une fraction de seconde que l'un d'eux tenait une barre de fer, et se plaça devant Tori.
- « Un petit couple qui se dispute, comme c'est touchant ! ricana l'un des inconnus.
- Tirez-vous d'ici, dit Willie, glacial.
- Tu n'es pas en position de donner des ordres. Ton fric et tes clés, vite ! »
Il fit un geste menaçant avec la barre de fer, mais Willie lui sauta instantanément à la gorge. Tori, les yeux écarquillés, le vit abattre ses poings sur l'agresseur et l'envoyer rouler à terre. Le personnel de l'hôpital apparut à l'autre bout du parking. L'autre homme jura et sortit un révolver de sa poche. Il le pointa sur Tori.
- « Tant pis pour toi ! »
Willie vit le geste mais il était trop loin pour dévier le tir. Il se jeta devant Tori au moment où le coup de feu partait. Il l'entendit crier « Non ! » avec un accent désespéré. Les deux hommes s'enfuirent. Willie était tombé. Tori s'agenouilla près de lui, le visage bouleversé.
- « Où es-tu touché ?
- Au bras, dit Willie, les dents serrés. Ce n'est rien. »
Les médecins arrivèrent en courant et le relevèrent.
- « On vous emmène aux urgences.
- Au moins, tu es déjà sur place », dit Tori avec un pâle sourire.
Elle resta près de lui pendant qu'on le soignait et que l'on extrayait la balle après une anesthésie locale.
- « Vous avez eu de la chance, conclut un des médecins. Aujourd'hui les voleurs n'hésitent plus à se servir de leurs armes.
- Tu n'aurais pas dû faire ça, dit gravement Tori, avec une émotion contenue. Tu aurais pu te faire tuer.
- Je n'ai pensé qu'à te protéger. »
Son regard très enveloppant s'attachait sur Tori. Il lisait sur son visage l'angoisse et la reconnaissance. Tori s'efforça d'affermir sa voix et lui demanda où il avait appris à se battre.
- « Dans mon patelin, en Iowa. C'était une matière obligatoire à l'école, ironisa-t-il. Cela fait partie des manières rustres qu'on me reproche ici. »
Le teint blanc de Tori s'empourpra. Le médecin lui dit soudain :
- « Il est tard, mademoiselle. Vous devriez rentrer chez vous. Nous gardons votre ami en observation.
- C'est inutile, protesta Willie.
- Nous vous ferons des radios demain matin pour vérifier que les os ne sont pas touchés. En attendant, il faut dormir.
- Si vous croyez que j'ai sommeil...
- L'infirmière vous donnera un tranquillisant.
- Je voudrais que quelqu'un escorte Tori jusqu'à sa voiture », demanda finalement Willie.
Un des médecins se proposa. Comme à regret, Tori partit. Le médecin qui faisait le bandage de Willie observa que l'hôpital devenait une annexe de la NASA, puis il dit à Willie :
- « Vous devriez dire à votre copine de ne pas trop s'attarder ici. Le parking est dangereux le soir.
- Je le lui dirai, dit Willie. Mais elle veut passer du temps avec son père.
- Je sais. C'est devenu rare, un tel amour filial. Je vais vous faire une piqûre qui enlèvera la douleur et vous permettra de bien dormir.
- Non, je ne préfère pas, refusa Willie. Je veux avoir les idées claires demain, pour reprendre mon travail.
- Comme vous voudrez. »
Tori rentra chez elle. En sortant de sa voiture, elle s'aperçut qu'elle tremblait de tous ses membres. Elle aurait pu mourir ce soir, si Willie n'avait pas risqué sa vie pour elle. Elle réalisa qu'elle ne l'avait même pas remercié et se maudit. Une voix près d'elle interrompit le cours de ses pensées. Tori se retourna vivement, les nerfs encore tendus. Elle reconnut la dernière petite amie de Willie. La jeune femme avait un air inquiet et suppliant.
- « J'attends Willie Sharp mais il n'est pas rentré. Vous savez où je peux le trouver ?
- Il est hospitalisé, dit Tori après avoir hésité une seconde. Mais il n'a rien de grave, rassurez-vous. Memorial Hospital. Vous pourrez le voir demain.
- Merci madame. Je suis sa copine, vous savez.
- Je sais. »
La jeune femme garda son air inquiet et tourna les talons. Tori entra chez elle, se laissa tomber sur le canapé et se mit à pleurer.
Le lendemain, très tôt, Tori passa à l'hôpital avant d'aller travailler. Elle alla embrasser son père, qui attendait impatiemment sa libération. Puis, après avoir hésité, elle se rendit dans la chambre de Willie. Elle frappa doucement et entra sans attendre la réponse. Willie dormait. Elle se rappela que l'on lui devait lui administrer un calmant et crut qu'il ne risquait pas de se réveiller. Elle ignorait qu'il avait finalement refusé le traitement. Elle le contempla un long moment, et des larmes perlaient au bord de ses cils. Elle avança doucement au bord du lit.
Willie rêvait. Il avait eu des difficultés à trouver le sommeil, car la douleur au bras était lancinante. Dans sa demi-somnolence, il entendit la voix de Tori, qu'il aurait reconnue entre mille. Elle disait : « Merci, Willie. Merci pour tout. » Une main douce lui frôla les cheveux et il sentit un baiser déposé sur son front. Il lui sembla qu'une larme glissait sur sa joue. La voix dit encore : « Je t'aime », dans un souffle à peine audible. Willie, dans son rêve, regarda autour de lui, mais il était absolument seul. « Tori ? » appela-t-il. Il n'y avait personne. Il s'efforça de se réveiller, de s'arracher à cette paralysante inconscience.
- « Tori ? » répéta-t-il, à voix haute, en ouvrant les yeux.
Mais sa chambre était absolument vide. Ce n'était qu'un rêve. Willie porta la main à sa joue et trouva la trace humide d'une larme, sauf que ses yeux étaient parfaitement secs. « Ce n'était pas un rêve. Elle était là. Elle m'a embrassé sur le front, et elle a dit... Elle a dit qu'elle m'aimait. » Willie ne pouvait se résoudre à y croire. « Je l'ai entendu parce que je voulais l'entendre. Il est impossible qu'elle m'aime. » La porte s'ouvrit et Willie tourna la tête avec espoir. A sa grande surprise, il reconnut Michelle.
- « Je ne te réveille pas ? demanda-t-elle en souriant.
- Mais que fais-tu là ?
- C'est ta voisine d'en face qui m'a dit où te trouver. J'étais folle d'inquiétude de ne pas te voir rentrer, hier soir.
- Nous n'avions pas rendez-vous !
- Je sais, mais je ne peux pas me passer de toi. »
Michelle s'assit près de lui. Son regard débordait d'amour, et elle lui annonça qu'elle ne le quitterait plus jusqu'à sa sortie de l'hôpital. Willie la pria plusieurs fois de partir, mais en vain. Il espérait la visite de Tori, pour la questionner. Pour lui demander quoi ? Si elle lui avait dit « je t'aime » ? Avec Michelle à proximité, Tori n'avouerait rien. Willie se demanda comment il avait pu se laisser entraîner dans une situation aussi stupide. C'était Tori qu'il aurait aimé voir à son chevet, pas Michelle. Mais Michelle le couvait du regard et Tori ne se montrait pas. En revanche, il reçut la visite de plusieurs membres de la NASA. Tori avait répandu la nouvelle que Willie avait été blessé en la protégeant, et ceux qui rendaient visite à Richard Spandau faisaient un détour à l'étage en-dessous pour le féliciter chaleureusement de son courage. Willie sentit que sa cote de popularité remontait, grâce à Tori.
Willie reçut l'autorisation de quitter l'hôpital dans l'après-midi, escorté par Michelle. Le commandant de la base lui conseilla de rester chez lui, le temps que sa blessure cicatrise. Il reçut la visite des autres pilotes, qui s'acquittaient envers lui de toutes leurs dettes de courtoisie. Michelle était toujours suspendue à ses basques, et les autres semblaient la considérer comme sa petite amie officielle. Willie hésitait à la renvoyer brutalement, car elle lui manifestait tellement de dévouement. Les jours s'écoulaient, et il n'avait toujours pas revu Tori. Un soir, à sa grande surprise, Richard Spandau vint sonner chez lui, suivi par Tori. Le général le remercia vivement d'avoir sauvé la vie de sa fille.
- « Je n'ai fait que mon devoir d'officier », assura Willie avec flegme, en regardant Tori du coin de l'oeil, mais elle se tenait en retrait, muette.
Cette réponse plut au général Spandau, qui le regarda avec faveur.
- « Accepteriez-vous de dîner avec nous, demain soir ? En toute simplicité. L'uniforme se sera pas de rigueur.
- J'en serais ravi. J'espère que Tori n'a pas été trop secouée par l'incident, dit-il en la fixant.
- Elle est plus forte qu'elle n'en a l'air, répondit le général en regardant sa fille avec affection. A propos, elle m'a bien recommandé de ne pas oublier d'inviter également votre fiancée. Elle sera la bienvenue.
- Ma fiancée ? dit Willie, stupéfait, pâlissant.
- Oui. Vous savez bien que la NASA incite ses membres à fonder un foyer solide. C'est la meilleure garantie d'un équilibre mental pour les pilotes. Je vous félicite d'avoir trouvé celle qui vous convient, alors n'hésitez pas à nous la présenter ! »
Willie fixa éperdument Tori, cherchant à deviner ses pensées. Elle détourna les yeux. « Tori, regarde-moi, supplia-t-il intérieurement. Etais-tu vraiment près de moi, ce matin-là ? » En voyant son attitude renfermée, il en doutait de plus en plus. Tori s'éloignait de lui, se retirait de sa vie, alors que Michelle s'incrustait de plus en plus. Willie était furieux de cette évolution, il lui fallait réagir avant qu'il ne soit trop tard.
TBC
