Merci pour vos reviews !

oOo

Je ferme les yeux et j'essuie les larmes d'un geste rageur.

Il est toujours devant moi et semble presque me narguer … non, bien sûr c'est ridicule, il n'est pas vivant, ce n'est pas possible mais pourtant … je me lève et commence à faire les cents pas dans la pièce dans laquelle Kolya m'a enfermé.

Une petite cellule tout confort. Il y a même une pendule. Enorme. Big Ben version Génii. Elle égraine les secondes, où ce qui y tient lieu ici, qui me sépare de ma mort.

Parce que je vais mourir. Les autres sont morts et je vais mourir aussi.

Morts ... Sheppard, Lorne, les autres … ils sont tous morts.

Je serre les doigts sur le dossier de la chaise et me force à me rasseoir devant la table, devant lui.

Si quelqu'un entrait, là maintenant, il se demanderait ce que je fabrique, me prendrait certainement pour un fou à l'observer comme ça … mais la prochaine personne qui va franchir cette porte ne pensera pas cela, parce que cette personne se sera Kolya et que je ne peux pas, que je ne veux pas revivre ça …

Je me rappelle de la lame, un éclair argenté, du sourire du soldat, un gamin, juste avant qu'il ne l'enfonce dans mon avant bras, je me rappelle de la douleur, insoutenable, mais rien à côté de celle que j'ai ressenti en prenant conscience que j'avais trahi Atlantis, trahi mes amis …

Je sais que je ne peux pas revivre ça mais je sais aussi que je vais refuser de coopérer et que Kolya n'aura pas le choix, alors il faut que je meure parce que la cavalerie ne viendra pas, parce que je n'en vaut pas le coup, parce que j'ai tout détruit, parce qu'il n'y a pas que Doranda, pas que les cinq sixièmes d'un système solaire qui ont disparu à jamais, j'ai détruit la confiance qu'on avait placé en moi, en moi Docteur McKay. Le scientifique est mort … maintenant c'est au tour de l'homme, Rodney, de le rejoindre.

De rejoindre ceux qui un jour en cru en lui, en moi …

oOo

Je me réveille en sursaut. Je ne vois toujours rien, juste des formes indistinctes dans un camaïeu de gris, mais j'entends des bruits … des bruits de pas.

Proches.

Je me renfonce dans le petit espace créé par les rochers, espérant passer inaperçu. J'ignore si je suis visible ou pas, j'ignore si les buissons que je devine autour de moi me cache ou pas … J'ignore, moi, le génie je ne sais pas.

Les bruits de pas se rapprochent, j'ai envie de crier « par ici ! », je veux croire qu'il s'agit de renforts, qu'ils ne m'ont pas abandonné. Je porte la main à ma bouche pour m'empêcher de hurler.

Et puis c'est là que je l'entends. Je reconnais immédiatement sa voix.

« Docteur McKay ? Je sais que vous êtes là … »

Non, non, non, non. Je plaque mon autre main sur ma bouche, le hurlement est là ...

« … ils sont rentrés sur Atlantis vous savez, il n'y a plus que vous ici ... »

je le sens, il va exploser de ma poitrine dans quelques instants …

« … vous et quelques cadavres bien entendu … »

Clingueling.

Clingueling ? Qu'est-ce que …

« Amusantes ces babioles que vos compatriotes portent autour du cou. Voyons, ah, celle-ci est intéressante, John J. Sheppard, Lt. Col. matricule n°. 180468-050167 … »

et je me mets à hurler.

oOo

J'ai pris ma décision.

Je tends la main vers lui …

TBC …