Un jour, une nuit...

3


Onizuka soupira, si il voulait pas en parler, il ne le forcerait pas. Alors le prof se tut, laissant le gamin se recroqueviller et rester silencieux. Des fois une série de frissons secouait le corps à ses côtés et l'homme hésitait à intervenir. Devait-il faire quelque chose, dire quelque chose ? Il n'était pas à l'aise dans le fond. Onizuka était loin de s'y connaitre en rapports intimes... Il se redressa et se rapprocha de son élève, dans une animation lente, il glissa ses mains contre les épaules de Kikuchi. Sa chevelure sombre était encore mouillée est-ce qu'il frissonnait aussi de froid ? Le prof fronça les sourcils et se rapprocha un peu plus serrant de nouveau ce fœtus entre ses bras. Il reprit la parole, d'un ton doux et sérieux, qui, pour Onizuka, demandait un gros effort.

-Je ne te ferais pas de mal… je ne t'en ferais jamais… Tu le sais non ? Je ne suis pas comme ça et je ne le serais jamais... C'est… sérieux, c'est vraiment moi ? »

Kikuchi ne fit qu'un signe évasif de la tête, il ne voulait pas vraiment se l'avouer. Craquer pour un homme était déjà bien assez dur, mais si on ajoutait que c'était son ancien prof, coureur de jupon et fiancé… Voilà quoi ! Peut-être se complaisait-il dans un rêve impossible à concrétiser pour mieux le vivre... C'était tordu, mais il l'avait toujours été, à croire que gros QI rimait aussi avec prise de tête.

-Juste en rêve ? Ou… »

Ou ? Son élève fronça les sourcils mais Onizuka éclaira vite sa lanterne.

-Amour platonique ? Ou tu aimerais le concrétiser ? »
-Humpf ! Que je le veuille, ou non, vous êtes hétéro ! Ça ne changera pas, vous aimez les femmes… »
-Hum ! Mais je n'ai jamais essayé avec un homme, alors… je ne peux pas dire, que je n'aime pas ça. »
-Ça vous direz d'essayer ? »

Il n'avait pas voulu donner cette intonation à sa voix. C'était quoi cette étincelle d'espoir au fond de lui ? Le petit brun soupira qu'est-ce qui lui prenait ! De toute façon, il n'était pas beau, en tout cas pas aussi beau que ces femmes qui se pressaient autour de son ancien prof. Il n'avait aucune chance face à elles et en plus... il était à prévoir que l'homme s'ennuierait vite avec lui. Lui qui aimait les décolletés plongeants et les jupes qui dévoilaient trop les jambes... A vrai dire, le prof n'avait jamais été contre ce penchant. Jamais il n'avait trouvé d'hommes à sont gout, à moins que son ancienne moitié de l'onibaku combi n'ait été en quelque sorte plus qu'un ami... Quand il repensait à Ryuji Danma, il ne pouvait s'empêcher d'avoir une sorte de regret bien trop poignant pour être dû à une simple nostalgie. Ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu mais lorsque Ryuji lui avait présenté sa copine, quelque part Eikichi s'était senti... trahi. Peut-être que... quelque part... Cela dit il était resté scotché aux jupes des filles et à leurs décolletés. Mais voilà, Azusa l'avait largué et à vrai dire, il avait pas trop envie de s'engager à nouveau dans une histoire si compliquée, pas qu'il dénigrait ce qu'il pourrait faire avec Yoshito, c'était plus que... ben il aurait plus à se prendre la tête comme avec elle. Il avait envie d'une relation fusionnelle et peinarde, il voulait se sentir serein le matin et pas entendre les cris d'une hystérique.

-Si tu me le demandes… »

Kikuchi s'empourpra, il n'oserait jamais demander un truc pareil à son prof ! Il n'était qu'un gamin, tout juste sûr de ce qu'il voulait, et s'il se trompait, si… il courrait mentalement derrière son ancien prof car il savait qu'il ne craignait rien, car cet amour serait TOUJOURS platonique ? Et si il ne voulait pas le concrétiser en fait ?

-Tu as déjà embrasser quelqu'un ? »
-Oui, enfin... enfin tu vois ! »
-Tu veux essayer ? Avec moi… »

Kikuchi se retourna et planta son regard dans celui de son prof, oui, il en avait envie, un baiser, comme dans les films, un baiser qu'il échangerait, parce qu'il en avait envie... parce qu'il aimait vraiment... Mais il ne savait pas comment formuler ça. Comment dire à quelqu'un d'aussi imposant qu'un ancien prof ce qu'on voulait au fond.

-Je… doucement… »

Pathétique... c'était bien ce qui caractérisait ses paroles. Oui, elles reflétaient ce qu'il ressentait actuellement. L'envie et la réticence. Il voulait de ce baiser idéal, mais serait-il à la hauteur de ses espérances ? Lui qui n'avait que posé ses lèvres sur celles de Tomoko... il espérait beaucoup de cet échange ! Trop même... Son prof s'approcha de lui avec une grande lenteur. Il se laissa faire, assez confiant. Pourquoi ? Parce que c'était cet homme qui agissait que dans l'intérêt d'autrui.

-N'aies pas peur ! »

Son corps fut renversé dans les draps. Le lycéen regarda le corps de son prof se mouvoir et glisser sur lui. La chevelure folle de l'homme obscurcissait son regard lui donnant un soudain charme dangereux. Le petit génie ressentit un frisson le parcourir, il aimait cette image, un regard sombre mais pourtant accueillant. A n'en pas douter le lycéen avait la fâcheuse tendance d'aimer les hommes dangereux qui imposerait une force contre laquelle il ne pourrait pas lutter. Il cherchait un dominant qui lui dénouerait enfin les sens. Les mains de son prof venaient de trouver le chemin jusqu'à sa chevelure et massaient son crâne avec tendresse. Une paire de lèvres frôla les siennes, Kikuchi ferma les yeux soudainement pris d'une boule au ventre qui se nouait de plus en plus. Était-ce du stresse ? Sûrement.

-Respire… je vais pas te tuer, et si ça te plait pas, tu n'as qu'à me repousser… »

Oui, il le savait au fond, tout au fond de lui. Onizuka n'était pas homme à utiliser sciemment son pouvoir sur les autres pour leur faire faire des choses qu'ils ne désiraient pas. Pas comme... Il frissonna. Il ne penserait pas à ce garçon, pas maintenant, non pas maintenant qu'il était dans les bras d'Eikichi. Sa tête fit un moulinet positif. Il allait se détendre ! Après une grande inspiration, le lycéen, glissa ses mains tout à coup froides le long du dos brûlant de son prof. Ce contact le fit sourire légèrement, il se répétait que c'était Onizuka et que ça se passerait bien. Oui, très bien même. Pourquoi en serait-ce autrement ? Et bien qu'il ne puisse s'empêcher de repenser à ce qu'on lui avait fait subir, il se détendit quelque peu. Il y eut un baiser chaste, le même que ceux qu'il avait partagé avec Tomoko, mais celui-ci le fit soupirer de plaisir. Sans s'en rendre compte ses doigts s'étaient agrippés à la chaire de son compagnon. Les lèvres d'Eikichi se firent plus pressantes, d'ailleurs le petit brun fronça les sourcils et repoussa son prof dans un élan de panique. Il n'était pas prêt en fait à sacrifier ce fantasme parfait. Pourtant ses mains rencontrèrent une force implacable. Non, Onizuka ne le laisserait pas fuir, pas maintenant. Il imposa tout son poids contre le gamin pour l'empêcher de rompre le contact physique, ils n'allaient pas arrêter avant de partager un vrai baiser. L'homme se redressa attirant le gamin dans ses bras, maintenant qu'il s'était imposé, il n'en abuserait pas, au contraire puisque Kikuchi avait abandonné la lutte et qu'il s'était abandonné au baiser. Onizuka le glissa sur ses cuisses et deux jambes enserrèrent sa taille. Prévisible, le corps entier de son ancien élève semblait se consumer. Leurs langues se mêlèrent enfin et tandis que le corps du génie se cambra, il se délivra du draps de bain, permettant aux mains d'Onizuka de glisser contre son dos. Coulant sur la chaire brulante, serrant entre leurs doigts les fesses du petit brun qui noua ses bras autour de ses épaules pour approfondir de lui-même le baiser qu'il trouvait, apparemment trop sage, vu la soudaine fougue qu'il employa. Ce jeune homme entre ses doigts n'avait plus rien du petit froussard qu'il connaissait. Onizuka dû mettre un terme au baiser sentant le corps de Kikuchi perdre contrôle sur la situation. Non, il n'en abuserait pas car le gamin ne se le pardonnerait pas. Le visage de Yoshito glissa dans son cou, le gamin semblait amorphe et ne bougeait pas. Sa main en caressa la nuque et posa une simple question.

-Alors ? »

Kikuchi le fusilla du regard quelques courtes secondes, plus pour la forme que par une réelle colère.

-Vous aviez promis ! »
-Je ne t'ai pas fait de mal et tu as apprécié, non ? »

Les mots de son prof étaient vrais, il avait aimé. Son corps s'en souvenait encore. Il avait aimé se perdre dans les bras puissants d'Onizuka. Ce baiser tant fantasmé avait enfin été concrétisé. Il avait envie de continuer et de se brûler les ailes contre la puissance d'Eikichi... Il voulait que son prof aille plus loin, et en même temps... en même temps... Yoshito soupira, délaissant un baiser sur l'épaule de l'homme qu'il tenait possessivement. Il avait trop d'images dans la tête pour aller plus en avant et quelque chose lui disait qu'il ne devait pas faire ça avant son ancien prof.

-Oni… »
-Eïkichi ! »
-Eïkichi… ça va trop vite.… »
-Je te laisse tout le temps que tu voudras ! »

Tout le temps qu'il voudrait. Onizuka n'irait plus le chercher, il avait donné le coup de pouce, maintenant il attendrait sagement que le jeune homme fasse le point avec lui-même. Le prof tira sur la serviette recouvrant le corps du petit génie, et dans un coup de rein, il le poussa dans les draps pour un dernier chaste baiser.

-Je suis là, maintenant… personne ne te touchera plus. »
-Eikichi... je... »

Ce jour là, il aurait voulu le lui dire, lui dire combien il l'aimait. Ce jour là, il aurait voulu faire passer un message sans être capable de l'exprimer clairement. Mais il n'avait pas osé... Les mots étaient restés dans sa gorge avec son envie. Et puis, il avait fui, comme toujours. Son cœur et tout son être le criaient, mais lui restait immobile. Oui, il aurait voulu qu'Eikichi le lave de tous ces souvenirs en s'accaparant son corps pour toute une nuit. Ce qu'il voulait, c'était enfin appartenir à quelqu'un et lorsqu'Eikichi avait décidé de ne plus le dominer et l'attendre, il avait déjà perdu le gamin qui n'espérait qu'une chose : que de son prof prenne une décision brutale et irrémédiable. C'était peut-être pour ça que son ex l'avait violé...

Le temps avait passé, Onizuka avait emménagé à Izumo où il donnait des cours à une classe de loosers, pour un nouveau contrat de la dernière chance. Il avait quitté difficilement Yoshito, sur quelque chose qui finalement n'avait jamais abouti. A part ce baiser, Yoshito était resté prisonnier de son inaccessibilité, alors Onizuka était redevenu cette figure de grand-frère protecteur... Aujourd'hui le gamin était bien où il était, d'ailleurs il lui envoyait de longues lettres racontant son entrée à Todaï, ses sommes de travail écrasantes qui lui procuraient enfin l'impression de vivre, il contait ses cours passionnants, ses professeurs illustres qui distillaient enfin un savoir qui n'était pas rébarbatif et/ou déjà vu. Il lui avait parlé aussi longuement d'un jeune prof qui l'avait séduit par son savoir... Mais n'était-ce que ça ? Onizuka était fier de son élève, après tout celui-ci avait enfin réalisé son rêve ! Alors pourquoi ressentait-il une légère amertume lorsqu'il repensait à cette histoire ? Quoiqu'il en soit, la dernière lettre lui attestait qu'il n'avait plus besoin de lui, enfin c'est ce que Yoshito laissait sous entendre avec ces cours à domicile qui ne semblaient pas être si anodins que ça ! Mais un soir…

Onizuka était en rendez-vous avec une prof à son goût. Une prof d'anglais pour ne pas changer... devait-il prendre ça comme un signe du destin ? Dans tout les cas, lui et Noriko parlaient de tout et de rien ou pour être plus précis de motos. Oui, de motos, car la prof, derrière ses lunettes et son tailleur sévère était en fait le leader des Red Butterfly, un gang de filles qui avait semé la panique, il y a à peine une dizaine d'années dans ce quartier ; fichant des raclées monstrueuses aux gangs masculins... Évidement, ces deux là étaient faits pour s'entendre ! Son téléphone portable sonna, Onizuka faillit ne pas décrocher, il était occupé que diable ! Pourtant il attrapa son portable rapidement. Cette sonnerie, il ne l'avait attribuée qu'à une seule personne. D'ailleurs ça faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas entendue. Kikuchi, c'était Kikuchi ! Une petite voix souffla au creux du combiné, mais il n'y avait aucun doute possible. Il n'entendit que deux mots Gare d'Izumo au milieu d'un brouhaha impénétrable. Onizuka raccrocha et se leva sous le regard médusé de Noriko. Il allait la laisser comme ça, en plein milieu du repas ? Un éclair dangereux illumina son regard lorsque le brun lui tendit son porte feuille. Il allait le lui payer ! Onizuka était déjà monté sur sa moto fonçant à toute allure vers la gare. Il joua du coude entre les badauds pour essayer d'apercevoir son ancien élève. Pourquoi avait-il débarqué comme ça, sans prévenir ? Allait-il bien ? Les sens en alerte et surtout inquiet, il cherchait du regard son ancien élève. Un jeune homme était recroquevillé sur un banc et c'est sa tenue trop discrète qui fit tiquer Eïkichi, il s'approcha lentement de Yoshito et lui caressa les cheveux après l'avoir débarrassé d'une capuche le cachant des regards.

-Onizuka ? »
-Que fais-tu ici ? »
-J'avais besoin de vous voir ! Je ne veux plus rester avec Tohru, c'est vous que... je veux, Onizuka, ne me laissez plus seul, je vous en prie ! »

C'était enfin sorti, il avait mis plus de six mois à y arriver. C'est dans cet élan de détresse qu'il faisait abstraction de sa couardise pour faire face à ses sentiments mal traités pendant tout ce temps. Ce n'était pas Tohru-san qu'il voulait ! L'étudiant était proche de s'effondrer en larmes devant lui. Quelque part il s'en était rendu compte lorsque le gamin parla de ce prof jeune dans sa tête, dans sa toute première lettre ; l'ancien voyou n'avait pu que faire le lien. Mais vu comment leur histoire avait coupé court, il se disait qu'ils avaient raté leur coche quelque part et que c'était terminé, mais ça ne l'avait jamais vraiment été. Sinon ils ne passeraient pas leur temps à se remémorer ce passé commun avec cette amertume dans la gorge. Le prof serra le corps tassé de son élève entre ses bras, finalement il avait fallu qu'ils soient séparés pour que le gamin se rende compte de ce qu'il ressentait réellement. Onizuka soupira, que pouvait-il faire à part lui ouvrir les bras ? Il avait entamé quelque chose entre temps mais ça ne valait pas ce qu'il y avait entre eux et ça en le vaudrait jamais.

-Je t'emmène chez moi. »

Sans dire un mot de plus, il emmena le petit génie dans son studio de fonction. C'était pas bien grand, un petit meublé de toute façon, il était tout seul, ça lui suffisait, un peu beaucoup en pagaille, mais Yoshito connaissait son problème de rangement... Il ouvrit la porte dirigea Kikuchi vers son futon tout en l'observant. Il avait changé, la silhouette semblait plus grande et plus large. Le jeune homme resta un moment debout, les épaules tombantes, son regard absent regardait le professeur de biais. Oui, il avait changé, il avait muri ça se voyait dans son comportement.

-Qu'est-ce qui va pas ? »

Le regard fit un arc de cercle mais le corps ne bougea pas d'un pouce jusqu'à ce que le jeune homme se débarrasse de son sweet à zip. Des bras se dégagèrent de l'habit chaud et sombre, il semblait s'être musclé depuis la dernière fois ça se voyait aux courbes de son corps. Il y eut un long soupire tandis que le jeune chevelu se laissait tomber sur le futon. Bras sur les genoux, le regard flânant sur les murs du meublé, Yoshito fit la moue avant de répondre.

-Tohru et moi, aujourd'hui… on a failli le faire... Enfin il était plus chaud que moi à ce niveau. J'ai pas pu et ça n'avait rien à voir avec la peur qui m'habite. Je me suis rendu compte que je vous appartenais déjà. J'ai essayé de passer à autre chose, car vous êtes mon prof et que je ne voulais pas perdre ce que vous m'apportiez. Mais j'ai décidé de prendre le risque, le risque de vous offrir mon cœur et de vous perdre entièrement si ça devait mal se passer. Aujourd'hui, je suis prêt à faire face aux difficultés de la vie, je ne veux plus rien regretter, Eikichi... »

Le regard du petit génie était pénétrant, à n'en pas douter il disait ça avec réflexion et détermination. Par où était-il passé pour changer à ce point ? Avait-il décidé de rendre les coups en double et ne plus jamais se laisser marcher sur les pieds ? Avait-il décidé de prendre son futur en mains et de ne plus suivre les chemins que les autres avaient tracés pour lui ? Était-ce l'effet de Todaï qui l'avait changé ? Onizuka aurait bien aimé assister à la progression du petit. Mais peut-être que justement trop couvé par ses soins, le jeune homme n'aurait pas atteint cette volonté. Bien qu'allait-il répondre à ça ? il l'ignorait... Lui qui l'avait cru entre de bonnes mains, qu'allait-il faire ? Il était à parier que Noriko allait venir ici, lui rendre son porte feuille et l'incendier… La sonnette mit fin à ses songes. Damned, elle avait été rapide ! Son regard croisa celui du gamin qui fronça les sourcils tout à coup. Lui aussi connaissait Onizuka par cœur, et là il savait qu'il était dans ses petits souliers. Était-ce une femme ?

-Onizuka ! »

Oui... c'était une femme et elle semblait furieuse. Il venait de comprendre, d'ailleurs son regard lâcha son ancien prof. C'était normal après tout...

-Allez lui ouvrir, vous n'allez tout de même pas la laisser dehors ! »

Il aurait dû s'en douter… il avait raté son occasion et il était normal qu'Eikichi lui aussi, passe à autre chose ! Il espérait simplement que la femme prenne soin de son protecteur. Le sourire aux lèvres, Yoshito se releva. Il n'allait pas abuser de l'hospitalité de son ancien prof, d'ailleurs il avait d'autre choses à faire de bien plus intéressant que de l'écouter !
Son regard suivit les mouvements de son prof qui après une courte moue s'était dirigé vers la porte.

-Noriko… tu tombes très mal, un de mes élèves… »
-Comment ça je tombe mal, tu me laisses en plan au restaurant et je tombe mal ? Si j'avais une barre en fer, je te casserais la gueule espèce de primate mal léché ! Elle est où que je lui mette mon poing en pleine tête ! »

Une femme à la longue chevelure était entré dans l'appartement par la force, ce qui fit sourire Yoshito. Elle ressemblait beaucoup à son great teacher en fait, malgré un habillement plus consciencieux. La femme l'épia de haut en bas avec des yeux d'une dureté qu'il n'avait jamais rencontré.

-De toute façon j'allais... »
-Yoshito, je te présente Noriko ma collègue, elle enseigne l'anglais. Noriko, un ancien de mes élèves, Yoshito Kikuchi. »

Le regard du prof se posa sur Yoshito qui ré-enfilait son sweet. C'était à prévoir, il allait s'en aller, non en fuyant cette fois, mais en tirant un trait sur lui. Le gamin inclina la tête face à la femme puis se dirigea vers la porte d'un pas sûr et lent. Nan, il ne fuyait plus. Un sourire élargit même ses lèvres lorsqu'il passa devant son prof.

-Mon amant ! »

Les pas du génie en informatique s'arrêtèrent net. Qu'avait-il dit ? Son amant ? Le gamin papillonna des yeux. Hein ? Une bourrasque de vent fit voler sa chevelure longue, il y eut un bruit sec puis un autre sourd. Onizuka tenait son nez fermement, Noriko avait disparu en claquant la porte. Ouch, ça devait faire mal. Yoshito inclina la tête puis éclata d'un rire franc, elle avait un sacré caractère cette prof, il l'aimait bien !

-Onizuka, vous n'auriez pas du… dire ça de cette façon ! »

Onizuka fit un petit oui de la tête avant de relâcher son nez, heureusement qu'il avait vu pire. Déjà ça saignait pas, d'ailleurs il soupçonnait Noriko d'avoir retenu son coup.

-Red Butterfly, le gang anti-gars, j'aurais dû le dire plus... moins... mais je pouvais pas prendre le risque que tu sortes d'ici, Yoshito. »

Ce fut au tour d'Onizuka d'être choqué, tout du moins en quelque sorte, car son élève venait de lui envoyer un regard sombre et envoutant. Jamais le sage Yoshito aurait fait ça, d'ailleurs il n'aurait pas fait non plus ce que le jeune homme s'apprêtait à faire. Il avança de quelque pas s'approchant du prof. Sa main frêle glissa entre les cheveux d'Eikichi en une sage caresse avant que ses lèvres dévorantes viennent chercher un baiser à la limite du sauvage. Une fois que le baiser eut pris fin, le jeune homme envoya un regard enflammé au prof tout en se déshabillant.

- Bonne nuit. »

C'est tout ce qu'il ajouta à présent à moitié nu dans les draps d'Onizuka. Alors qu'allait faire son prof ? Yoshito fit un sourire se retournant dans les draps, c'était bien entendu une invitation, il avait peut-être changé, il faisait peut-être face, mais il attendait toujours que son dominant prenne les devants. Le jeune homme serra l'oreillet à ses côtés, la pièce venait d'être plongée dans le noir, il entendit une boucle de ceinture tomber à terre accompagné du bruit léger d'un plissement de tissus. Le draps laissa passer un corps qui se serra contre le sien. Yoshito se cala dans les bras de son ancien professeur avec un sourire bien heureux. un baiser glissa dans son cou, mais étonnament, il ne se passa rien d'autre, Eikichi se contenta de le serrer fortement contre son corps. Navait-il pas compris ce que cherchait Yoshito ?